36 % des Français croient en Dieu : C'était dans le Parisien-dimanche : deux pages dossier sous la houlette d'Anne-Cécile Juillet, à l'occasion de la prochaine sortie en salles d'un film de Anne Giafferi : "Qui a envie d'être aimé ?". Anne Giafferi, à la ville, est l'épouse de Thierry Bizot, dont elle adapte ainsi le livre "Catholique anonyme". Adaptation sensible et respectueuse, on s'en doute, puisque tout cela se passe en famille.
Je reparlerai sans doute du film, qui sort mercredi. Le livre m'avait paru d'une grande justesse de ton, malgré son titre énigmatique. Que nous dit-il ? Thierry Bizot, que j'ai eu l'occasion de rencontrer personnellement, a suivi pendant quelques mois la pédagogie du Chemin néocatéchuménal. Il commence par se moquer des quelques personnes avec qui il entame ces "stages" d'un genre nouveau. Et puis finalement il prend ou reprend goût à cet enseignement de la foi et découvre que cette foi, qu'il avait oublié un peu vite, il ne peut pas s'en passer.
Eh bien ! Le Parisien nous apprend que d'après un sondage réalisé sur un panel Louis Harris de 1051 individus, 36 % des sondés déclarent qu'ils croient en Dieu et 22 % affirment qu'ils se posent la question. 34 % déclarent ne pas croire en Dieu (ce qui est énorme) et 8 % affirment qu'ils ne se posent jamais la question. Cela fait 42 % des gens qui "résistent" à la foi.
Cela pose une question simple et même basique : la croyance en Dieu est-elle naturelle à l'homme ?
Si je réponds : oui à cette question, je suppose qu'un bon tiers de mes concitoyens est composé de... dénaturés ! Si je réponds : non, je suis obligé de concevoir que la croyance en Dieu n'est qu'une construction de la raison humaine, pas forcément fausse mais criticable, contestable comme tout ce que la raison construit hors de l'expérience sensible (Kant a bien expliqué cela).
Que me reste-t-il ? Dans le même sondage, 44 % des personnes interrogés déclarent que le sujet "est trop intime" et qu'"elles ont du mal à en parler". Je crois que ce détail peut nous mettre sur la voie. Si la religion est un sujet "intime", cela signifie qu'il touche non seulement la raison mais l'affectivité, le coeur. Je ne parle pas de je ne sais quel sentimentalisme ou de je ne sais quel "sentiment religieux". Avec le coeur, je parle d'une dimension constitutive de l'esprit.
Jean Laporte, interprétant Pascal explique que pour l'auteur des pensées le coeur est "l'organe" de la foi. Si tant de gens déclarent aujourd'hui avoir du mal à parler de Dieu, qui est pour eux un sujet "intime (sujet qui concerne aussi le monde entier) n'est-ce pas parce que, quoi qu'on en dise et même si on roule les mécaniques, ce sont les coeurs qui, aujourd'hui comme encore et toujours, sont touchés ou blessés par cette question ? (à suivre)
Je reparlerai sans doute du film, qui sort mercredi. Le livre m'avait paru d'une grande justesse de ton, malgré son titre énigmatique. Que nous dit-il ? Thierry Bizot, que j'ai eu l'occasion de rencontrer personnellement, a suivi pendant quelques mois la pédagogie du Chemin néocatéchuménal. Il commence par se moquer des quelques personnes avec qui il entame ces "stages" d'un genre nouveau. Et puis finalement il prend ou reprend goût à cet enseignement de la foi et découvre que cette foi, qu'il avait oublié un peu vite, il ne peut pas s'en passer.
Eh bien ! Le Parisien nous apprend que d'après un sondage réalisé sur un panel Louis Harris de 1051 individus, 36 % des sondés déclarent qu'ils croient en Dieu et 22 % affirment qu'ils se posent la question. 34 % déclarent ne pas croire en Dieu (ce qui est énorme) et 8 % affirment qu'ils ne se posent jamais la question. Cela fait 42 % des gens qui "résistent" à la foi.
Cela pose une question simple et même basique : la croyance en Dieu est-elle naturelle à l'homme ?
Si je réponds : oui à cette question, je suppose qu'un bon tiers de mes concitoyens est composé de... dénaturés ! Si je réponds : non, je suis obligé de concevoir que la croyance en Dieu n'est qu'une construction de la raison humaine, pas forcément fausse mais criticable, contestable comme tout ce que la raison construit hors de l'expérience sensible (Kant a bien expliqué cela).
Que me reste-t-il ? Dans le même sondage, 44 % des personnes interrogés déclarent que le sujet "est trop intime" et qu'"elles ont du mal à en parler". Je crois que ce détail peut nous mettre sur la voie. Si la religion est un sujet "intime", cela signifie qu'il touche non seulement la raison mais l'affectivité, le coeur. Je ne parle pas de je ne sais quel sentimentalisme ou de je ne sais quel "sentiment religieux". Avec le coeur, je parle d'une dimension constitutive de l'esprit.
Jean Laporte, interprétant Pascal explique que pour l'auteur des pensées le coeur est "l'organe" de la foi. Si tant de gens déclarent aujourd'hui avoir du mal à parler de Dieu, qui est pour eux un sujet "intime (sujet qui concerne aussi le monde entier) n'est-ce pas parce que, quoi qu'on en dise et même si on roule les mécaniques, ce sont les coeurs qui, aujourd'hui comme encore et toujours, sont touchés ou blessés par cette question ? (à suivre)
La plupart des sondages sont de la manipulation car 100% des êtres humains croient en Dieu mais chacun ne l'explique pas de la même manière
RépondreSupprimerBonsoir Monsieur l'abbé,
RépondreSupprimerUne autre réponse est possible : à l'instar de M Jourdain à l'égard de la prose, une partie (à mon avis non négligeable) des 34 % de gens qui affirment ne pas croire en Dieu, y croient sans le savoir.
Dans "Y a-t-il une vérité ?", Jean Daujat fait la différence entre les athées réels et ceux qui refusent l'image qu'ils ont de Dieu. Or dans la plupart des conversation auxquelles j'ai pu assister, les personnes qui se déclaraient athées imaginaient une espèce de Jupiter, à ceci près qu'il serait la seule divinité.
Anonyme a dit que 100 % des gens croient en Dieu. Je crains que ce ne soi qu’une douce illusion. Si, comme le dit le sondage, 36 % y croient, c’est déjà pas mal, après deux siècle de scientisme et de laïcisme. Je ne crois pas que croire en Dieu soit naturel. AU contraire, je crois que ça peut être parfois le fruit d’une grâce, mais, c’est la plus part du temps culturel. Les athées naissent dans des familles d’athées et les croyants dans des familles de croyants. Il suffit de regarder autour de soi. Je suis moins « inquiet » que ce cher abbé de Tanoüarn qui semble redouter que la croyance en Dieu ne soit pas naturelle. Je crois que la foi est transmise par le Verbe qui s’est transmis par les écritures. Sinon nous n’aurions nul besoin d’elles. Elles sont là pour nous remettre sans arrêt dans le droit chemin et nous rappeler les choses. Si Dieu était une évidence pour tous, nul besoin de débats théologiques, de disputatio sur le sujet. 36%, à notre époque, je trouve que c’est bien. Plus d’une personne sur trois, tout de même. Qu’en est-il dans les pays où la religion est imposée par l’Etat ? Chacun se dit croyant, mais quelle est la réalité ? Qu’en est-il dans les pays où la religion est interdite par l’Etat, comme en URSS ? La foi a résistée. Mais sont-ils plus ou moins de 36 % ?
RépondreSupprimerJe pense que l’interdiction du prosélytisme, c'est-à-dire, au fond, d’une vaste information sur Dieu et la foi, contribue à maintenir le pourcentage vers le bas. Certaines religions nouvellement implantées sur notre territoire, ne s’embarrassent pas de scrupule et y vont de leur « publicité ». Qu’attendent les catholiques pour en faire autant ? Le pourcentage montera sans doute.
Clément d'Aubier (pseudo de réverie)
Ce qui est naturel en l'Homme, ce n'est pas la Foi; c'est la soif de Dieu.
RépondreSupprimerDans les ténèbres (de ses propres ressources, des errances philosophiques et fausses révélations variées), il cherche.
Oui, Clément d'Aubier, "qu'attendent les Catholiques pour présenter sereinement leur Foi", ?
Mais... ils la présentent ! leur Foi est encore connue -certes mal connue- mais tout-de-même: Noël! Pâques! Mère Térésa! Jean-Paul II! et tout-le-monde connaît le Christ en croix!
La réalité c'est que cette Foi EST REJETÉE et souvent par avance.
Nous ne pouvons pas faire "comme si" nous étions en terrain vierge. Il y a bel et bien eu lavage de cerveaux, bourrage de crânes.
Alors la vraie question est: comment fait-on pour "récupérer" des gens dont le cerveau est plein d'a priori, de confusion, d'erreurs reposant sur de gros mensonges très prégnants?
Il faudrait s'intéresser à ce qui a été fait pour les gens revenus de camps (soviétiques ou Khmers rouges ou...). Quelqu'un sait-il s'il y eut des initiatives de "récupération mentale"? Si oui, en quoi consistaient-elles? comment s'y prenait-on?
Je crois que nous ne pouvons plus ignorer, nous Catholiques, que le rejet, parfois violent, de la Foi Catholique et de l'Eglise (qui n'a pas vécu cela dans sa propre famille?) trouve sa source dans la propagande et les mensonges de véritables ennemis de l'Eglise.
Ces ennemis de l'Eglise pouvant parfois être Chrétiens mais jouant le même jeu que d'autres obédiences plus laïques mais tout aussi haineuses.
Par ex. qui dira le mal fait par de soi-disant spécialistes des Religions comme Frédéric Lenoir ou Odon Vallet ou de soi-disant philosophes comme Michel "Onfray(mieux d'l'ignorer!)" ? Même ce brave Luc Ferry moins haineux et violent quand même, est marqué et ne peut se départir de son relativisme.
Je crois que tout ceci n'est pas paranoïa (comme aiment à nous en accuser les personnes benoîtes et scandalisées par des propos un peu "forts" parce que convaincus), mais si nous ne voulons pas le voir et donc voulons nous aveugler, nous ne prendrons pas les bons moyens.
Saint-Esprit, inspirez-nous les bons moyens!!! et chers amis, creusons-nous les méninges, retroussons nos manches, afin de REJOINDRE LES CONTEMPORAINS QUE DIEU NOUS A DONNÉS.
A mon avis, le fait d'avoir la foi est tout ce qu'il y a de plus anti-naturel. Il me semble avoir appris que la foi est une grâce, un don gratuit de Dieu qui le donne à qui il veut. Et que l'absence de foi peut s'analyser en une malédiction divine (plusieurs références dans la Bible), puisque sans la foi aucun salut n'est possible. J'espère que mon propos n'est pas trop luthérien ? Encore que Luther (au moins à ses débuts) n'avait peut-être pas tout faux ...
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