La formule du débat contradictoire fait peur ; mais en même temps elle attire. Ce soir, magnifique débat sur une des grandes machines de guerre de la propagande antichrétienne depuis les Lumières : la question de la violence religieuse.
Jean-Pierre Castel a écrit un livre qui porte sur la violence religieuse, mais d'une façon encore plus précise sur le fait que les chrétiens nie qu'elle puisse venir de leur foi. La thèse de notre invité pour ce débat est que l'unicité de la vérité produit mécaniquement la violence, avec le prosélytisme.
On peut se pencher sur des faits historiques, et l'on n'a pas manqué ce soir d'évoquer l'inquisition, les violences coloniales ou la répression antipaïenne. Y a-t-il en tout cela violence purement religieuse ? Difficile à admettre. Jean-Pierre Castel et moi, nous avions cinq minutes chacun et...le débat menaçait de s'enliser dans la banalité. Après ce duel, la salle avait la parole. Magnifique intervention de notre ami Kostas, sur l'inquisition : "En désignant quelques suspects, après enquête, l'inquisition française a évité les pogroms et la diabolisation de toute une population. Vu de ce point de vue, l'inquisition diminue l'intensité de la violence... par une violence très contrôlée. La salle vibrait. Le ton, libre, vraiment libre, était donné pour une soirée non conformiste.
Le débat est devenu plus passionné encore lorsque Jean Pierre Castel a souligné que la tolérance n'existait pas dans l'Evangile, mais qu'elle existait dans l'Empire romain.
J'avoue que j'ai été en dessous de tout : j'ai oublié la parabole du bon grain et de l'ivraie : "Laissez les pousser ensemble jusqu'à la moisson [la fin du monde], de peur qu'en arrachant la mauvaise herbe, vous arrachiez aussi le bon grain". Quel plus bel enseignement sur la véritable tolérance : la tolérance chrétienne et non pas celle de Mr Locke dans ses Lettres sur la tolérance, qui ne supporte, en matière religieuse que les opinions et qui refuse de tolérer les papistes parce qu'ils pensent détenir la vérité.
Je crois en tout cas que ce débat contradictoire a été de part et d'autre une belle illustration de ce qu'est la tolérance : le respect de l'autre et non pas la canonisation de toutes les opinions du moment qu'elles ne sont pas des dogmes.
Je voudrais sincèrement remercier tous les participants (dont certains lisent ce Blog) pour la qualité de chacune des contributions à ce débat. Jean Pierre castel m'avait dit son goût pour le débat sur l'agora. Au Centre Saint Paul, ce soir, nous étions sur l'agora : il n'y eut pas un mot plus haut que l'autre de la part de quiconque.
Je compte donner une suite, un mardi par mois, en continuant à organiser ce genre de débat contradictoire. J'ai déjà ma petite idée sur la prochaine fois.
Jean-Pierre Castel a écrit un livre qui porte sur la violence religieuse, mais d'une façon encore plus précise sur le fait que les chrétiens nie qu'elle puisse venir de leur foi. La thèse de notre invité pour ce débat est que l'unicité de la vérité produit mécaniquement la violence, avec le prosélytisme.
On peut se pencher sur des faits historiques, et l'on n'a pas manqué ce soir d'évoquer l'inquisition, les violences coloniales ou la répression antipaïenne. Y a-t-il en tout cela violence purement religieuse ? Difficile à admettre. Jean-Pierre Castel et moi, nous avions cinq minutes chacun et...le débat menaçait de s'enliser dans la banalité. Après ce duel, la salle avait la parole. Magnifique intervention de notre ami Kostas, sur l'inquisition : "En désignant quelques suspects, après enquête, l'inquisition française a évité les pogroms et la diabolisation de toute une population. Vu de ce point de vue, l'inquisition diminue l'intensité de la violence... par une violence très contrôlée. La salle vibrait. Le ton, libre, vraiment libre, était donné pour une soirée non conformiste.
Le débat est devenu plus passionné encore lorsque Jean Pierre Castel a souligné que la tolérance n'existait pas dans l'Evangile, mais qu'elle existait dans l'Empire romain.
J'avoue que j'ai été en dessous de tout : j'ai oublié la parabole du bon grain et de l'ivraie : "Laissez les pousser ensemble jusqu'à la moisson [la fin du monde], de peur qu'en arrachant la mauvaise herbe, vous arrachiez aussi le bon grain". Quel plus bel enseignement sur la véritable tolérance : la tolérance chrétienne et non pas celle de Mr Locke dans ses Lettres sur la tolérance, qui ne supporte, en matière religieuse que les opinions et qui refuse de tolérer les papistes parce qu'ils pensent détenir la vérité.
Je crois en tout cas que ce débat contradictoire a été de part et d'autre une belle illustration de ce qu'est la tolérance : le respect de l'autre et non pas la canonisation de toutes les opinions du moment qu'elles ne sont pas des dogmes.
Je voudrais sincèrement remercier tous les participants (dont certains lisent ce Blog) pour la qualité de chacune des contributions à ce débat. Jean Pierre castel m'avait dit son goût pour le débat sur l'agora. Au Centre Saint Paul, ce soir, nous étions sur l'agora : il n'y eut pas un mot plus haut que l'autre de la part de quiconque.
Je compte donner une suite, un mardi par mois, en continuant à organiser ce genre de débat contradictoire. J'ai déjà ma petite idée sur la prochaine fois.
a) L'Inquisition Française? Où et Quand?
RépondreSupprimerb) Tolérance dans l'Empire Romain: oui, sauf pour les Chrétiens jugés "intolérants" puisque intransigeants.
c) Thèse "monothéisme engendre violence"? Bien, une humanité non-violente n'est pas le fait des payens non plus.
Mitiger les violences contre les vaincus, c'est le cas de César, mais dans la Guerre Civile, pas vis-à-vis Vergingétorix, c'est aussi la tendence de l'Église quand les Empéreurs sont chrétiens, comme Théodose, excommunié par St Ambroise à cause de violences contre une communauté rebelle vaincue.
Pour "non-violence" payenne, consulter Numantia et Carthage, consulter les villes prises par le très Tolérant Attila et le très Tolérant Tamerlan. Entre chrétiens ça n'aura pas lieu avant la Réforme protestante ou la Guerre de Trente Ans, suivis par les Deux Guerres Mondiales dans une Europe fort sécularisée, implicantes une Allemagne très sécularisée.
Gaz. Vaissaux Sousmarins. Oradour sur Glane. Pas le fait de monothéisme, non plus que la Terreur Rouge ou Holodocaust en Ukraine.
ATHÉISME
RépondreSupprimer«Les convictions sont des ennemies de la vérité plus dangereuses que les mensonges.»
Friedrich Nietzsche - [Humain, trop humain]
http://laiciteetsociete.hautetfort.com/atheologie-presentation-du-site/
La tolérance n'est pas notre affaire, et grâce à Dieu, car elle n'est pas davantage notre goût.
RépondreSupprimerLouis Veuillot, 1 avril 1840
La tolérance est la plus dangereuse de toutes les hérésies, parce qu'elle les renferme toutes, en permettant de les soutenir toujours également.
Père Janin Bénédictin 1769
ATHÉISME...
RépondreSupprimerPourquoi nous renvoyer, Crab, à ces fadaises vieilles comme le monde?
Dès les tous débuts du Christianisme, les gnoses se démenaient pour
-dévier la Foi, manipuler les esprits en agitant des peurs et des mensonges : "Jésus est un pur esprit ou alors il n'est qu'un homme ; à bas la religion et vive la spiritualité vague et multiforme; l'Eglise nous trompe; l'Eglise opprime; les papes et les prêtres sont tous des salauds pleins de fric, etc. etc."
-éveiller la Terreur intellectuelle, spirituelle et mentale au nom d'une Libre-Pensée dite, plus tard, "éclairée" sous le vernis d'une soi-disant connaissance (pour initiés si possible afin de se croire seuls élus!) qui nie toute Révélation et toute Incarnation.
Ils se démèneront toujours, les penseurs aux petits pieds, pour agiter les vieux slogans de l'athéisme, de l'anti-cléricalisme, du laïcisme, tout cela pour nous faire taire, nous Catholiques, encore et toujours, aujourd'hui comme hier. Ils se couvrent comme une gloire de leur pauvre athéisme mesquin, peureux et finalement...stérile, puisqu'il finit lamentablement dans des rêves morbides: ah! que c'est chouette, l'avortement! ah que c'est chouette la mort assistée! l'euthanasie! ah que c'est chouette le tri embryonnaire! miam miam, ça fait vraiment envie à la jeunesse!
Bah! c'est de la grosse vieille manip' de présenter les "convictions" (c'est-à-dire la foi catholique et rien d'autre) comme une forme déguisée de violence, comme le Mensonge par excellence ou l'Opium du peuple, comme le contraire de la Sacro-Sainte Tolérance (cette nouvelle religion totalitaire lorsque la Science ne peut plus tenir ce rôle ou insuffisamment).
Eh bien, tout cela a vieilli finalement! et les jeunes, c'est bizarre, ne se sentent guère attirés par ces rengaines. Et puis, ils se présentent vraiment comme des Pères-La-Morale, ces laïcistes!
Les jeunes ne sont pas dupes, ils savent que cette nouvelle "morale" ne sert qu'à évincer l'ancienne qui gêne tant ces soucieux, ces pointilleux, ces obsédés de pensée unique, car cette ancienne morale qui n'est après tout que l'amour du Christ, les empêche de jouir comme ils le souhaitent soit de leur toute-puissance soit de leurs sens, tout simplement!
A moins d'avoir été complètement écervelés (ça arrive malheureusement) par leurs profs, leurs éducateurs, leurs parents démissionnaires et libertaires, voilà justement que les jeunes cherchent des convictions, une foi, un amour qui leur manquent! alors ils vont de "psys" en sectes, de groupes en râves... et puis un jour :
Vous allez voir ça, Crab, cet été, où les journalistes feront semblant de s'étonner et de s'émouvoir devant les milliers de jeunes répondant à l'appel du saint Pape Benoît XVI !
RENDEZ-VOUS DU 16 au 22 août 2011 AUX J.M.J DE MADRID !
Bravo l'Abbé. Continuez mais changez de jour car le mardi soir j'ai sport.
RépondreSupprimerA mon humble avis, il conviendrait d'opérer quelques distinctions élémentaires. Nietzsche n'a pas entièrement tort lorsqu'il dit que la croyance en un Dieu unique peut mener au fanatisme ou à l'intransigeance. En effet, dans cette optique, il semblerait que l'homme ne puisse dialoguer qu'avec une seule entité surnaturelle, Dieu, de sorte qu'il n'existerait qu'une instance capable d'influer sur la vie de l'homme, ce qui pourrait conduire à une forme de pensée unique.
RépondreSupprimerCependant, à dire vrai, la question est plus complexe. Dans le christianisme, il y a trois personnes en Dieu, de sorte que selon saint Thomas d'Aquin, on ne peut pas dire à proprement parler que Dieu soit unique : cf. par exemple, In I Sent., dist. 24, q. 2, a. 1, ad 5um. On peut ainsi prier plus spécialement le Fil, le Père ou le Saint-Esprit, du moment que l'on reconnaît que ces trois personnes ne constituent qu'un seul et même Dieu.
Il est vrai que le mot 'unique' a un sens plus fort en latin, qui est la langue de saint Thomas, qu'elle ne l'est en français. Cependant, puisque Vatican II a été rédigé aussi en latin, peut-être les rédacteurs du concile auraient-ils dû y réfléchir avant de, sous prétexte de dialogue avec l'islam, enseigner que nous autres chrétiens croyons en un dieu unique...
De fait, malgré les déclarations de Vatican II sur la liberté religieuse, il semble qu'une certaine forme de totalitarisme larvé se soit introduite depuis dans l'Eglise. Tout autant et parfois plus que de liberté religieuse, on y entend parler de la nécessité de "faire église", de "s'insérer dans la communauté", au point d'abdiquer tout esprit critique à l'égard des propos, bien souvent gélatineux, tenus par les laïcs qui gouvernent la paroisse, bien souvent, à la place du prêtre. Il ne s'agit pas d'ailleurs de mettre en cause les personnes individuelles qui participent à ce grand et beau mouvement de décervelage collectif : elles ne font le plus souvent qu'essayer elles-mêmes de "faire Eglise", en reproduisant les mièvreries qu'elles ont entendues elles-mêmes. Il est vrai aussi que cette situation est sans doute surtout franco-française et que d'autres pays doivent avoir gardé plus de bon sens sur ces questions...
Mais pour en revenir à la question fondamentale, dans le cas du catholicisme, il y a également une multiplicité de saints et de saints anges, qui sans être Dieu eux-mêmes, participent à leur mesure de la nature divine. Or ces saints ont souvent eu des positions différentes durant leur vies, même lorsqu'ils s'exprimaient sur les mêmes questions de théologie ou de spiritualité, et même les anges du ciel, selon saint Thomas, peuvent connaitre des dissensions (cf. Somme théologique, Ia pars, q. 113, a. 8). D'où la possibilité pour l'homme de garder une certaine liberté individuelle, dans la mesure où il ne prie pas seulement Dieu, mais encore ces saints et ses anges. D'où aussi l'utilité de ne pas tomber dans un christo-centrisme trop radical, mais de reconnaitre la médiation de la Sainte Vierge : on est évidemment plus libre lorsque l'on prie la Vierge, que lorsqu'on s'adresse directement au Christ lui-même. Évidemment, cependant, cette possibilité s'évanouit dans le cas du protestantisme, dans lequel, rappelons-le Nietzsche a été éduqué : son père n'était-il pas pasteur ?
En résumé, une certaine forme de croyance en un "Dieu unique" peut bien favoriser le fanatisme et l'intolérance : il ne semble pas cependant qu'il en soit de même de l'enseignement du christianisme.
Ai-je répondu à la question de Crab ?
P.R.
Seul le monothéisme Trinitaire catholique n'est pas violent, étant l'unique véritable monothéisme, les protestants ne croient pas en l'Immaculée Conception donc à l'Incarnation ni les Juifs ni les Musulmans
RépondreSupprimerEt il ne faut pas confondre légitime défense et agression