samedi 26 mars 2011

[conf'] Mardi 29 mars : Le Parvis des gentils

J'ai assisté toute la journée de vendredi 25 mars à la manifestation organisée par le Conseil Pontifical pour la Culture sous les auspices du pape Benoît XVI. J'étais à La Sorbonne, le matin ; j'étais à l'Institut de France l'après-midi. J'étais aux Bernardins à 19 H. J'ai écouté Paddy Kelly et Damien Poisblaud. Et j'étais devant le pape sur grand écran à 21 H.

Cette manifestation s'inaugure à Paris, Ville-Lumière, comme une sorte d'annonciation au monde, le jour de cette fête : ce n'est pas un hasard. Mais elle est prévue à Prague, à Tirana et à Stockholm. En attendant Londres New York ou Berlin. C'est un nouveau système de communication que l'Église entend mettre au point.

Le principe ? Contacter avant tout les élites. Avoir un contact direct et dialoguant avec l'élite culturelle, économique et pourquoi pas politique d'un pays donné.

On peut admirer l'ambition d'un tel projet, dont on devine qu'il appartient non seulement au brillant cardinal Ravasi, préfet de la Commission pontificale pour la Culture, mais au pape lui-même, qui entend ainsi être présent dans le monde entier.

A Paris, il y eut quelques problèmes d'organisation, un malentendu avec le cardinal Vingt-Trois et... un temps superbe pour la sur-boom sur le Parvis de Notre Dame. Enfin sur-boom...

Mais pour le reste, on peut penser que les grands objectifs de public relation ont été atteint. Il y avait du beau linge, quelques athées convaincus, parmi lesquels Axel Kahn, en verve, des chrétiens vraiment intelligents. J'espère ne vexer personne, j'en donnerai trois, mon panthéon personnel : Jean-Luc Marion (improvisateur de génie), Bernard Bourgeois (qui fit un coming out catho remarquablement hégélien) et Rémi Brague (toujours aigu). Il y eut la sortie homérique de Jean Clair sur l'art contemporain : il a réveillé tout le monde. Il y eut Mgr Dagens, qui nous a confié qu'il avait vu dans une église parisienne des jeunes prier devant une statue de saint Joseph et qu'il avait prié avec eux. Il y eut la Table ronde horriblement consensuelle aux Bernardins, avec en tête de gondole Emmanuelle Mignon, nous apprenant que tout avait changé (même le changement) depuis les Lumières. Il serait temps de s'en apercevoir. Mais comme dit le proverbe : Mieux vaut tard...

Le problème : encore et toujours, que faut-il dire aux hommes? Qu'est-ce que l'Eglise a à leur dire? Que propose-t-elle? Une sagesse? Ou le salut ? Une vision du monde ? Ou Jésus-Christ ? Seul Rémi Brague a abordé ces questions.

Je ferai une conférence sur ce sujet au Centre Saint Paul :

Mardi 29 mars 2011 à 20H00: Questions sur le Parvis des gentils et le dialogue avec les non-croyants - par l'abbé de Tanoüarn - PAF 5€, tarif réduit à 2€ (étudiants, chômeurs, membres du clergé) - la conférence est suivie d’un verre de l’amitié. - L'abbé de Tanoüarn publiera un dossier critique sur "le Parvis des Gentils" dans le prochain numéro de Monde&Vie.

15 commentaires:

  1. entre la talmudisation( les "gentils") et le club med...(les GO) on hésite.
    Les pauvres ne seront toujours pas évangélisés.
    Les élites faillies continueront à bavasser au bord du gouffre...
    je suis heureux de n'avoir pas été là...
    (sortant tard de la messe de l'Annonciation, je suis passé le long des quais et me suis bien demandé quelle "teuf", quel " événementiel" quelle "installation verbo-motrice" occupait encore le parvis sacré de Notre Dame ! Mais je ne suis pas allé voir..
    Dommage que Murray soit mort. Il nous ferait sans doute un " homo festivus catholicus" de la plus belle eau( pas bénite)

    Je préparais la "consécration à Jésus par Marie"..Vieillerie..
    Qui ne m'empêche pas de retomber dans le désespoir et les terreurs et les horreurs (intimes extimes).Mais j'ai au moins besoin de Marie en moi pour faire face

    Bon.Il va falloir aller voter. Contre le système pour les candidats de celle qui fera une excellent marche-pieds au Système l'an prochain...
    Grand guignolesque. Passer dans l'isoloir(c'est la fraternité , en attendant que des foules coagulées s'hystérisent, pour compenser!)et uriner dans l'urne la future cendre de papier portant le nom de macchabées dont le glougou répugnant nous rebat les oreilles, nous reflue à la glotte à longueur de vides journées !

    Morituri te salutant !

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  2. Tout cela m'a paru robinet d'eau tiède, passe-moi la rhubarbe, je te passerai le séné. Cela m'a fait penser aux semaines des intellectuels catholiques et aux semaines de la pensée marxistes des années 1960 ; on y entendait les mêmes propos.

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  3. toujours le pouvoir de l'eglise qui sait. je suis révoltée comme femme pratiquante!
    il serait plus fructueux de reconnaitre les peurs, les craintes des non-croyants et de leur parler de l'amour de Jesus, ca marche, ils cheminent, j'ens sui le témoin.
    l'glise a-elle le droit d'humilier publiquement? a la messee de ce dimanche, deux jeunes filles cathécumènes faisaient leur deuxiéme... elles furent humiliees publiquement, traitée de pécheresses qui vivaient dans le péché et repéché. le prêtre imposa les mains sur chacune il venait de lire l"évangile de la samaritaine jésus l'acceuillit et fait exeptionnel à cette époque samaritain et samaritaine prirent des repas en commun chez cette femme,jésus les acceuillait, les aimait ne jugeait pas, n'humilait pas publiquement
    aussi transformerons nos coeurs de pharisiens pour reconnaitre les non- croyant comme de grands blessés de la vie et du pouvoir du savoir écclésial.

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  4. Allez, Anonyme ! relevez-vous de votre désespoir !
    Laissez les morts ensevelir les morts !
    Une seule question à se poser : "qu'aurait fait Jésus passant par là -comme vous- le long de la Seine ?"
    Eh bien, il y a fort à parier qu'Il serait venu sur le parvis des Gentils.
    Et saint Paul ? pas la peine de se poser la question, n'est-ce pas ?
    Quitte à ce que tous les deux se fassent gentiment renvoyer : "On t'entendra la-dessus une autre fois !"
    C'est le risque effectivement, c'est ça être Chrétien. Pas la peine de soupirer à cause de notre société et d'attendre d'elle quelque chose. C'est du Christ que nous attendons tout.
    Quant à vous et tant d'autres mélancoliques comme vous (et j'en suis dans un coin de mon coeur) soyez là ! soyez présents, quand il y a un risque à prendre. Ça ne serait pas de trop d'être un peu plus nombreux, figurez-vous !

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  5. Très belle initiative, nom évocateur (le Temple) et enfin un dialogue entre élites !

    Assez de nivellement par le bas partout, merci à BXVI de placer le débat entre ceux dont le nom ="intello" est devenu une insulte dans les cours de recrées et dans le monde 'idiovisuel'.

    Peu importe le résultat en terme d'évangélisation, c'est de toute façon Dieu qui envoit la Grâce de la Foi sur les hommes, mais quelle plaisir de voir tant de visibilité autour de l'Eglise, tant d'intérêt, dans cette société que l'on croyait tout à fait hermétique aux questions de la Transcendance, répue, indifférente.

    On commence par le haut. C'est enfin une bonne démarche.

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  6. J'en ai un peu assez de ces dialogues consensuels qui n'apportent rien. On a l'impression que les catholiques n'osent plus afirmer leur foi et que les non-croyants n'osent plus défendre leur non-foi. Bref on joue à "tout le monde il est beau tout le monde il est gentil".

    Que nous sommes loin du temps d'Ernest Renan et de Mgr Dupanloup.

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  7. D'accord avec vous, Monsieur l'Abbé. Les interventions de Jean Clair toujours si percutant (quelle volée de bois vert pour Mgr Rouet), de Rémi Brague et d'Antoine Casanova étaient remarquables.

    NB j'espère qu'on publiera la partie du discours que Jean Clair n'a pu prononcer.

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  8. Heureuse surprise que Bernard bourgeois soit un chrétien, vous me l'apprenez et j'en loue le Seigneur!

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  9. J'ai jeté un oeil sur les retransmissions que proposait KTO. Le public était plutôt "entre 2 âges" et très clairsemé (et moi qui croyais naîvement que le "grand amphi" de la Sorbonne serait plein à craquer ; même l'auditorium des Bernardins était loin de faire salle comble).

    En fait ce genre de manifestation n'intérese personne, ni les croyants ni les incroyants.

    Il faut arrêter avec ce consensus mou où l'on ne sait plus qui est quoi.

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  10. Pouriez-vous éclairer ma lanterne : qui est Bernard Bourgeois ?

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  11. Bernard Bourgeois, d'après ce que nous en apprit monsieur l'abbé de Tanoüarn mardi soir, serait un professeur de Philosophie spécialiste de Hegel, sachant tout de cette discipline. Or onques ne savait jusqu'à ce jour du Parvis des Gentils qu'il est aussi... Chrétien. Révélation !
    Voici que ce Parvis des Gentils, s'il a déçu à cause de la résistance de la pensée consensuelle qui fait de toute opinion un peu tranchée un scandale parmi nos modernes "Parfaits" (mais que ne voyez-vous qu'elle est en train de crever...dans le sens d'une bulle vide!), s'il a déçu donc -Jean-Luc Marion faux-frère, vrai agnostique; Enzo Bianchi prêt à battre en retraite face aux sourcils froncés d'Axel Khan et, du coup, à professer sa foi...en l'Homme !; Emmanuelle Mignon empêtrée dans les changements sociétaux-philosophico-moraux qui la cernent comme une biche aux abois; etc.- ce Parvis n'a-t-il pas permis cette très belle intervention de B.B.? N'a-t-il pas permis à Jean Clair de mettre les points sur les i en soulignant" le rapport glauque qui unit l'Eglise contemporaine et l'art contemporain"? N'a-t-il pas convoqué Hadjaj, Vanier entre autres et sorti de force l'Eglise de France de son délétère calfeutrage, camouflage, planquage ?
    C'est un début! La prochaine fois, monsieur l'abbé, intervenez, posez des questions, prenez la parole, BRAVO en tout cas d'y être allé.
    Peu importe s'il y a authentique dialogue ou pas, publique ou pas, l'Esprit-Saint se joue de "l'autrisme": ce n'est qu'un symptôme (du syndrome de Stokholm). Quand le moment est venu, Il le brise.

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  12. Qualifier Emmanuelle Mignon de biche, même aux abois, me semble assez bien vu. Ceci dit, je n'ai rien compris à son propos filandreux : que cherche-t-elle à démontrer.

    Plus sérieusement je me pose une question : pourquoi Mgr 23 était-il totalement absent de cette manifestation à laquelle ne participait aucun évêque français ?

    Comment se fait-il que dans nos paroisses il n'y ait eu aucune annonce de ce colloque ni en chaire (si on peut dire) ni dans la feuille paroissiale) et dont je n'ai eu connaissance que grace à votre blog.

    Sur "Jean-Luc Marion faux-frère, vrai agnostique" comme dit l'anonyme de 10:22 on se rappellera son discours d'intronisation à l'AF (je veux dire à l'Académie française bien sur) qui avait laissé l'auditoire pantois et endormi. C'est un monsieur qui fait dans la pensée molle. A propos d'AF il aurait mieux fait de relire le discours de Maurras qui était clair et limpide, c'est ce qu'on appelle la clarté latine, alors que les écrits de nos modernes philosophes semblent toujours (mal) traduits de l'allemand.

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  13. - Emmanuelle Mignon semble désirer rester dans l'interrogation perpétuelle ("il faut s'interroger sur les changements" et comme il y a des changements perpétuellement...).
    - Le colloque dépassait un peu l'entendement des braves gens si j'ai bien compris. Les curés des paroisses ne se sont pas sentis concernés. Les jeunes n'ont pas été prévenus. Dommage car, à Notre-Dame sur le parvis, ils étaient convoqués par B.XVI.
    Soit Benoît XVI a pris cette initiative assez tard, peut-être pour ne pas ameuter trop d'"anti catho", soit les responsables (Mgr 23) ont délibérément fait traîner les choses pour la même raison...ou par Gallicanisme.
    Au choix.
    - D'après l'abbé de Tanoüarn, "tout le problème de l'Idéalisme allemand naît de l'Incarnation, de l'Homme-Dieu", ils butent dessus. Or nos philosophes modernes sont tous très marqués par la philosophie allemande.
    Mais cet Idéalisme n'a rien de nouveau;
    On dira la même chose de toutes les gnoses et de toutes les hérésies depuis le début du Christianisme et des plus modernes (Protestantisme et même, même...la religion Orthodoxe, sachant que cette dernière n'est pas une hérésie, mais chez eux aussi il y a une toute petite difficulté avec la chair, le Christ en Croix souffrant).
    Pas étonnant que, avec ces philosophes allemands, on sente comme une régression, un recul, un recours à de vieux démons qui parfois sont libérés à l'occasion de la venue au pouvoir de monstres extravagants brandissant je ne sais quelle croix celtique.

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  14. De Jean-Luc Marion on peut dire ce que disait d'Olivier Messiaen l'auteur d'Une Histoire de la Musique c'est : "qu'il laissait pantois les théologiens de métier".

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  15. Je crois que nous avons tout dit sur le parvis de gentils.

    J'en ai touché 2 mots à un prêtre de ma connaissance (costume cravatte) : il a haussé les épaules et m'a souhaité un bon WE.

    Il y a quelques jours lors d'une conférence un prêtre a dit les pires horreurs sur Lustiger. On dirait que les langues se délient sur ce personnage.

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