Ainsi en a décidé Benoît XVI. Cette année de la foi commencera en octobre 2012, pour le cinquantième anniversaire du concile Vatican II, et plus précisément pour l'anniversaire du Discours d'ouverture de Jean XXIII : Gaudet Mater Ecclesia, le 11 octobre 1962.
Moi qui suis né le 2 novembre 1962, je suis totalement... conciliaire, avec mon demi-siècle. Je n'ai connu que le Concile ou la résistance au Concile et j'ai plus appris (j'ai vraiment beaucoup appris, au collège déjà) dans la résistance que dans le grand élan conciliaire. Ce grand élan, je l'ai vécu comme une sorte de poussée iconoclaste au sein même de l'Eglise romaine. Il y avait autour de moi, dans mon enfance et mon adolescence une hargne à briser les images, à détruire les formes. C'était déjà comme si il ne restait rien debout. Et c'était il y a longtemps. il faut bien reconnaître qu'aujourd'hui, même si elle ne s'est pas encore sorti de son accès de fièvre, notre chère Eglise va plutôt mieux.
L'heure de la convalescence est arrivé, les JMJ le montrent. C'est sans doute pour cela que Benoît XVI ouvre une année de la foi. Cherchant à convertir le monde, il y a une chose que le Concile avait oublié : c'est que ce qui rend notre Eglise attirante, c'est sa foi, la foi dont elle se pare, la foi qui ranime sans cesse la surnaturelle, l'étonnante jeunesse de cette très vieille dame de 2000 ans. On a cru qu'à son âge, lifting et massages aux huiles essentielles feraient du bien à la vieille dame. On a appelé tout ce tintouin "pastorale". On a été chercher ces huiles inessentielles que sont le marxisme et le freudisme. On a voulu tirer la peau et faire disparaître les rides d'expresson et de bonté qui sont marquées sur le visage de l'Eglise. Mais, ici ou là, elle a failli en crever de cette "modernisation forcée".
Aujourd'hui, avec son année de la foi, Benoît XVI renouvelle l'intuition de Vatican II, cette volonté d'ouverture de l'Eglise, cette bonté, que Jean XXIII voulait mettre à l'ordre du jour, bonté tellement palpable dans les récents entretiens avec Mgr Fellay par exemple. Mais le pape a compris lui que la foi, loin d'être un obstacle à l'ouverture, loin d'être une contre-publicité qu'il aurait fallu s'employer à cacher (comme on le faisait dans ma jeunesse), était le principal et même le seul argument de vente. Pour "faire le job", la vieille dame n'a qu'à être elle-même. il lui suffit de dire ce qu'elle est.
J'ai évoqué le Discours Gaudet mater Ecclesia, prononcé par Jean XXIII pour l'ouverture du Concile. Il est d'une importance capitale. Il est essentiel d'en marquer l'anniversaire.
Le pape y dit principalement deux choses : il n'y aura pas de condamnation au nom du Concile. Et il faut distinguer le fond et la forme de la foi catholique, faire évoluer la forme et garder le fond.
Comment se lisent aujourd'hui ces deux idées ?
La première - Pas de condamnation au nom du Concile - il faut bien reconnaître que Benoît XVI, dans sa pratique, y est beaucoup plus fidèle que Paul VI. Dépassé par les événements, par la révolution qu'il avait contribué à déclancher, Paul VI, le pape du Concile s'est retrouvé avec une gauche agressive qui le paralysait et contre laquelle il n'a, directement, jamais rien tenté (tout en multipliant les textes : Sacerdotalis coelibatus, Humanae vitae et sa Profession de foi, qui dessinent aujourd'hui la ligne de front). Surprise, c'est à droite qu'il frappe, ressuscitant les vieux anathèmes contre Mgr Marcel Lefebvre, ressortant la panoplie que l'on croyait rouillée et déterrant la hache de guerre contre tous ceux qui... par ailleurs défendaient la fameuse ligne de front qu'il avait lui-même voulu tracer. Quand on sait que c'est à cause des doutes qu'il a émis sur le Concile, à cause de sa fidélité à la messe tridentine que Mgr Lefebvre a été frappé... C'est vraiment renversant !
Quant à la deuxième idée, elle est vraiment inquiétante. Cette disjonction entre la forme et le fond du message chrétien faisait partie, depuis le début du XXème siècle au moins, du Credo de ceux qui s'appelaient eux-mêmes "chrétiens progressifs". Et voilà qu'un pape - Jean XXIII - la reprenait à son compte. Dieu sait combien de ruines cette formule a produites : destruction de la liturgie romaine remplacée d'après le Concile lui-même par des liturgies expérimentales (jusqu'à ce que la messe normative de 1969 viennent sanctionner - aux deux sens du terme - ces destructions) ; destruction de la théologie romaine, remplacée par un brouet des idées à la mode, accomodées à la sauce chrétienne ; apologie (par haine des formes, de toutes les formes) de l'enfouissement, perte volontaire de visibilité, iconoclasme, nihilisme révolutionnaire : tout cela les gens de ma génération l'ont vécu.
A dissocier la forme et le fond, on avait perdu toutes les formes anciennes et le fond n'avait pas résisté : il avait souvent disparu. Exemple : dans le catéchisme que j'ai reçu on ne parlait pas de la divinité du Christ. Elle n'était pas niée non plus : elle n'existait pas. Dans les messes de classe auxquelles j'ai assisté, il y avait non seulement une floraison de nouveaux canons, mais, au moins une fois, une messe avec communion mais sans formule consécratoire. il a fallu que nous nous retrouvions une dizaine dans le bureau de l'aumônier après cette mascarade et qu'il nous dise, je l'entends encore : "C'est un tribunal ?". il avait devant lui des gamins de 13 ans, qui lui demandaient... des comptes !
Mais aujourd'hui... Où sont les formes ? Et le fond ?
Aujourd'hui, dans la relecture axée sur la tradition qui est celle de Benoît XVI, le discours de Jean XXIII peut nous être très utile. Dans la religion de Vatican II, je veux dire dans ce qu'elle a de spécifique, dans ce qui se laisse percevoir à travers une herméneutique de rupture, il n'y a plus que des formes. Vatican II ? Ce concile antiforme s'est aujourd'hui crispé sur des formes : l'autel doit être un cube, le plus petit possible pour qu'on ne puisse pas y mettre de croix ; la liturgie doit être dépouillée, c'est un acquis syndical du Concile, au nom duquel on continue à se battre et à exclure ; l'habillement des prêtres est très important, car à lui seul, il manifeste leur ouverture au monde. Bref Vatican II devient une affaire de chiffons. On est dans l'absurdité la plus totale : le Concile antiformes se crispe sur ses formes, très années 70. Hélas ! en religion le ridicule de tue pas et les pattes d'eph continuent, ici ou là, à être de rigueur. Au nom du Concile. Allez comprendre !
Quant au fond... je crois que s'il en est si peu question chez les partisans du Concile (qui sont les supporters d'un Vatican III rêvé), c'est que ce fond est tellement nouveau, tellement loin de la foi... qu'il en devient inavouable pour la plupart. Jean XXIII avait voulu valoriser le fond en le désolidarisant de certaines formes jugées dépassées. Le résultat ? Les formes ont disparu et le fond a muté. Je pense à deux théologiens jésuites de deux générations différentes, mais conciliaires tous les deux : Joseph Moingt et Christoph Theobald. Pour eux le dogme est devenu juste une ressource de sens, mais surtout pas un objet de foi... Voilà ce que sait Benoît XVI et voilà ce qu'il veut remettre en place avec son année de la foi.
Je proposerais volontiers un usage herméneutique du discours Gaudet mater Ecclesia : il faut absolument séparer la forme conciliaire du fond et considérer les formes issues du Concile comme marquées par la fièvre des Trente glorieuse et irrémédiablement datées. Vatican II, du point de vue des formes, fut - c'était l'époque - un concile en formica. Il ne faudrait pas que l'Eglise devienne un conservatoire de formes usagées dont même les chiffoniers d'Emmaüs ne veulent plus (je parle du formica). Bref, le premier objectif de cette année de la foi, dans le cadre d'une célébration traditionnelle du beau discours de Jean XXIII Gaudet mater Ecclesia pourrait être une nouvelle disjonction de la forme et du fond. Il y a du rangement à faire dans le bric à brac et... ranger c'est jeter ! Ne nous laissons pas enfermer dans des formes qui ont aujourd'hui cinquante ans d'âge. Elles ont signifié autrefois la liberté, elles représentent aujourd'hui la ringardise.
Et si nous ne sommes pas prisonniers de ces formes fortement historicisées, nous pourrons revenir au fond. Ca c'est le coeur du programme de Benoît XVI. Pour moi le n°22 de l'encyclique Spe salvi l'exprime merveilleusement : "Il convient que à l'autocritique de l'ère moderne soit associée une autocritique du christianisme moderne, qui doit toujours de nouveau apprendre à se comprendre lui-même à partir de ses propres racines".
Je militerai avec force pour une application contemporaine de la doctrine de Jean XXIII dans Gaudet mater Ecclesia, sous l'étendard, très Benoît XVI il faut le dire, du retour au fond. C'est la tradition de l'Eglise qui est le fond, large, ouvert, intelligent qui doit servir de base, 50 ans après, libre de toutes les pseudo-formes éculées (je veux dire : conciliaires), à une nouvelle contre-réforme, qui sera oecuménique parce que c'est le christianisme lui-même qui est en jeu, tout le monde le sent, à une contrerévolution théologique nécessaire, sous le signe paradoxal de Vatican II...
J'oubliais de préciser que ce "retour au fond" devra se construire sur un retour des formes anciennes, épurées sans doute de leur vieillerie et ayant retrouvé dans leur long purgatoire d'un demi siècle, l'attrait de la nouveauté et de la jeunesse : nous y assistons déjà d'ailleurs. Le génie romain a toujours été de présenter des idées dans leur forme sensible. Pour Rome, le vrai est un fait. Pour la Rome chrétienne, dans le même ordre d'idée, la vérité est d'abord sacramentelle. Pas de retour au fond sans un retour des formes.
- N'est-ce un rêve, tout cela ? - Pour moi, c'est déjà ce que je vois. Le Saint-Esprit est fort. Mais, s'il te plaît... Pince moi !
Moi qui suis né le 2 novembre 1962, je suis totalement... conciliaire, avec mon demi-siècle. Je n'ai connu que le Concile ou la résistance au Concile et j'ai plus appris (j'ai vraiment beaucoup appris, au collège déjà) dans la résistance que dans le grand élan conciliaire. Ce grand élan, je l'ai vécu comme une sorte de poussée iconoclaste au sein même de l'Eglise romaine. Il y avait autour de moi, dans mon enfance et mon adolescence une hargne à briser les images, à détruire les formes. C'était déjà comme si il ne restait rien debout. Et c'était il y a longtemps. il faut bien reconnaître qu'aujourd'hui, même si elle ne s'est pas encore sorti de son accès de fièvre, notre chère Eglise va plutôt mieux.
L'heure de la convalescence est arrivé, les JMJ le montrent. C'est sans doute pour cela que Benoît XVI ouvre une année de la foi. Cherchant à convertir le monde, il y a une chose que le Concile avait oublié : c'est que ce qui rend notre Eglise attirante, c'est sa foi, la foi dont elle se pare, la foi qui ranime sans cesse la surnaturelle, l'étonnante jeunesse de cette très vieille dame de 2000 ans. On a cru qu'à son âge, lifting et massages aux huiles essentielles feraient du bien à la vieille dame. On a appelé tout ce tintouin "pastorale". On a été chercher ces huiles inessentielles que sont le marxisme et le freudisme. On a voulu tirer la peau et faire disparaître les rides d'expresson et de bonté qui sont marquées sur le visage de l'Eglise. Mais, ici ou là, elle a failli en crever de cette "modernisation forcée".
Aujourd'hui, avec son année de la foi, Benoît XVI renouvelle l'intuition de Vatican II, cette volonté d'ouverture de l'Eglise, cette bonté, que Jean XXIII voulait mettre à l'ordre du jour, bonté tellement palpable dans les récents entretiens avec Mgr Fellay par exemple. Mais le pape a compris lui que la foi, loin d'être un obstacle à l'ouverture, loin d'être une contre-publicité qu'il aurait fallu s'employer à cacher (comme on le faisait dans ma jeunesse), était le principal et même le seul argument de vente. Pour "faire le job", la vieille dame n'a qu'à être elle-même. il lui suffit de dire ce qu'elle est.
J'ai évoqué le Discours Gaudet mater Ecclesia, prononcé par Jean XXIII pour l'ouverture du Concile. Il est d'une importance capitale. Il est essentiel d'en marquer l'anniversaire.
Le pape y dit principalement deux choses : il n'y aura pas de condamnation au nom du Concile. Et il faut distinguer le fond et la forme de la foi catholique, faire évoluer la forme et garder le fond.
Comment se lisent aujourd'hui ces deux idées ?
La première - Pas de condamnation au nom du Concile - il faut bien reconnaître que Benoît XVI, dans sa pratique, y est beaucoup plus fidèle que Paul VI. Dépassé par les événements, par la révolution qu'il avait contribué à déclancher, Paul VI, le pape du Concile s'est retrouvé avec une gauche agressive qui le paralysait et contre laquelle il n'a, directement, jamais rien tenté (tout en multipliant les textes : Sacerdotalis coelibatus, Humanae vitae et sa Profession de foi, qui dessinent aujourd'hui la ligne de front). Surprise, c'est à droite qu'il frappe, ressuscitant les vieux anathèmes contre Mgr Marcel Lefebvre, ressortant la panoplie que l'on croyait rouillée et déterrant la hache de guerre contre tous ceux qui... par ailleurs défendaient la fameuse ligne de front qu'il avait lui-même voulu tracer. Quand on sait que c'est à cause des doutes qu'il a émis sur le Concile, à cause de sa fidélité à la messe tridentine que Mgr Lefebvre a été frappé... C'est vraiment renversant !
Quant à la deuxième idée, elle est vraiment inquiétante. Cette disjonction entre la forme et le fond du message chrétien faisait partie, depuis le début du XXème siècle au moins, du Credo de ceux qui s'appelaient eux-mêmes "chrétiens progressifs". Et voilà qu'un pape - Jean XXIII - la reprenait à son compte. Dieu sait combien de ruines cette formule a produites : destruction de la liturgie romaine remplacée d'après le Concile lui-même par des liturgies expérimentales (jusqu'à ce que la messe normative de 1969 viennent sanctionner - aux deux sens du terme - ces destructions) ; destruction de la théologie romaine, remplacée par un brouet des idées à la mode, accomodées à la sauce chrétienne ; apologie (par haine des formes, de toutes les formes) de l'enfouissement, perte volontaire de visibilité, iconoclasme, nihilisme révolutionnaire : tout cela les gens de ma génération l'ont vécu.
A dissocier la forme et le fond, on avait perdu toutes les formes anciennes et le fond n'avait pas résisté : il avait souvent disparu. Exemple : dans le catéchisme que j'ai reçu on ne parlait pas de la divinité du Christ. Elle n'était pas niée non plus : elle n'existait pas. Dans les messes de classe auxquelles j'ai assisté, il y avait non seulement une floraison de nouveaux canons, mais, au moins une fois, une messe avec communion mais sans formule consécratoire. il a fallu que nous nous retrouvions une dizaine dans le bureau de l'aumônier après cette mascarade et qu'il nous dise, je l'entends encore : "C'est un tribunal ?". il avait devant lui des gamins de 13 ans, qui lui demandaient... des comptes !
Mais aujourd'hui... Où sont les formes ? Et le fond ?
Aujourd'hui, dans la relecture axée sur la tradition qui est celle de Benoît XVI, le discours de Jean XXIII peut nous être très utile. Dans la religion de Vatican II, je veux dire dans ce qu'elle a de spécifique, dans ce qui se laisse percevoir à travers une herméneutique de rupture, il n'y a plus que des formes. Vatican II ? Ce concile antiforme s'est aujourd'hui crispé sur des formes : l'autel doit être un cube, le plus petit possible pour qu'on ne puisse pas y mettre de croix ; la liturgie doit être dépouillée, c'est un acquis syndical du Concile, au nom duquel on continue à se battre et à exclure ; l'habillement des prêtres est très important, car à lui seul, il manifeste leur ouverture au monde. Bref Vatican II devient une affaire de chiffons. On est dans l'absurdité la plus totale : le Concile antiformes se crispe sur ses formes, très années 70. Hélas ! en religion le ridicule de tue pas et les pattes d'eph continuent, ici ou là, à être de rigueur. Au nom du Concile. Allez comprendre !
Quant au fond... je crois que s'il en est si peu question chez les partisans du Concile (qui sont les supporters d'un Vatican III rêvé), c'est que ce fond est tellement nouveau, tellement loin de la foi... qu'il en devient inavouable pour la plupart. Jean XXIII avait voulu valoriser le fond en le désolidarisant de certaines formes jugées dépassées. Le résultat ? Les formes ont disparu et le fond a muté. Je pense à deux théologiens jésuites de deux générations différentes, mais conciliaires tous les deux : Joseph Moingt et Christoph Theobald. Pour eux le dogme est devenu juste une ressource de sens, mais surtout pas un objet de foi... Voilà ce que sait Benoît XVI et voilà ce qu'il veut remettre en place avec son année de la foi.
Je proposerais volontiers un usage herméneutique du discours Gaudet mater Ecclesia : il faut absolument séparer la forme conciliaire du fond et considérer les formes issues du Concile comme marquées par la fièvre des Trente glorieuse et irrémédiablement datées. Vatican II, du point de vue des formes, fut - c'était l'époque - un concile en formica. Il ne faudrait pas que l'Eglise devienne un conservatoire de formes usagées dont même les chiffoniers d'Emmaüs ne veulent plus (je parle du formica). Bref, le premier objectif de cette année de la foi, dans le cadre d'une célébration traditionnelle du beau discours de Jean XXIII Gaudet mater Ecclesia pourrait être une nouvelle disjonction de la forme et du fond. Il y a du rangement à faire dans le bric à brac et... ranger c'est jeter ! Ne nous laissons pas enfermer dans des formes qui ont aujourd'hui cinquante ans d'âge. Elles ont signifié autrefois la liberté, elles représentent aujourd'hui la ringardise.
Et si nous ne sommes pas prisonniers de ces formes fortement historicisées, nous pourrons revenir au fond. Ca c'est le coeur du programme de Benoît XVI. Pour moi le n°22 de l'encyclique Spe salvi l'exprime merveilleusement : "Il convient que à l'autocritique de l'ère moderne soit associée une autocritique du christianisme moderne, qui doit toujours de nouveau apprendre à se comprendre lui-même à partir de ses propres racines".
Je militerai avec force pour une application contemporaine de la doctrine de Jean XXIII dans Gaudet mater Ecclesia, sous l'étendard, très Benoît XVI il faut le dire, du retour au fond. C'est la tradition de l'Eglise qui est le fond, large, ouvert, intelligent qui doit servir de base, 50 ans après, libre de toutes les pseudo-formes éculées (je veux dire : conciliaires), à une nouvelle contre-réforme, qui sera oecuménique parce que c'est le christianisme lui-même qui est en jeu, tout le monde le sent, à une contrerévolution théologique nécessaire, sous le signe paradoxal de Vatican II...
J'oubliais de préciser que ce "retour au fond" devra se construire sur un retour des formes anciennes, épurées sans doute de leur vieillerie et ayant retrouvé dans leur long purgatoire d'un demi siècle, l'attrait de la nouveauté et de la jeunesse : nous y assistons déjà d'ailleurs. Le génie romain a toujours été de présenter des idées dans leur forme sensible. Pour Rome, le vrai est un fait. Pour la Rome chrétienne, dans le même ordre d'idée, la vérité est d'abord sacramentelle. Pas de retour au fond sans un retour des formes.
- N'est-ce un rêve, tout cela ? - Pour moi, c'est déjà ce que je vois. Le Saint-Esprit est fort. Mais, s'il te plaît... Pince moi !
Ce que vous faites est ignoble : cracher sur Paul VI au nom de Jean XXIII que vous avez villipendé (je peux sortir vos textes). Opposer ces deux Pontifes qui avaient les memes idées.
RépondreSupprimerIl fallait oser le faire.
Décidément nous n'avons pas besoin de vous dans notre Eglise.
Et n'essayez pas de vous abriter derrière Benoït XV. ça ne marche plus.
Je doute fort que vous publiiiez ce message.
Mais rassurez vous : NO PASSARAN.
Monsieur l'abbe, que pensez-vous:
RépondreSupprimer"J’ai considéré que faire commencer l’Année de la foi en coïncidence avec le cinquantième anniversaire de l’ouverture du Concile Vatican II peut être une occasion propice pour comprendre que les textes laissés en héritage par les Pères conciliaires, selon les paroles du bienheureux Jean Paul II, « ne perdent rien de leur valeur ni de leur éclat. Il est nécessaire qu’ils soient lus de manière appropriée, qu’ils soient connus et assimilés, comme des textes qualifiés et normatifs du Magistère, à l’intérieur de la Tradition de l’Église… Je sens plus que jamais le devoir d’indiquer le Concile comme la grande grâce dont l’Église a bénéficié au vingtième siècle : il nous offre une boussole fiable pour nous orienter sur le chemin du siècle qui commence » [9]." (PORTA FIDEI). DÉCEPTION.......
Tomasz
A nonyme 1
RépondreSupprimerComme quoi on peut se tromper sur toute la ligne ,en direct sur le web, et montrer l'intolérance des "tolérants" idéologiques qui véhiculent, en le sachant plus ou moins, et répètent leur dogme relativiste d'autant plus violemment qu'il n'est pas fondé en raison et pas évangélique pour 2 ronds.
"Votre" Eglise, dites vous ?
Restez y! Car "no passaran" ça n'est pas , non plus, évangélique
"Retour au fond", beau mot d'ordre, auquel je souscris en y ajoutant cette parole que vous avez prononcée un jour, Monsieur l'abbé, je ne sais plus quand (était-ce à la radio?)
RépondreSupprimer"revenir aux mots de la foi."
Le concile a voulu le faire en revenant à ces mots dans leur interprétation patristique. Les traditionalistes leur ont opposé un retour à la scholastique. Le petit Monsieur que je suis et qui se pique de "théologie sauvage" croit, quand il fait le demi-savant, qu'il faudrait faire une synthèse entre la patristique et un apprentissage de la lecture de la bible hébraïque selon l'exégèse juive. Tout cela est vrai sans doute, à différents niveaux.
Mais la Tradition est-elle le fond? N'est-ce pas là encore un choix épistémologique qui obéit à un postulat esthétique? Quand je me laisse aler à penser comme moi-même, je me prends à rêver (moi aussi) que "revenir aux mots de la foi" consiste à les expliquer en faisant le moins possible de références à ce que nous en ont communiqué les Pères, les exégètes, les scholastiques et maints autres grands parleurs de référence, qui en fourmillaient tant qu'ils oublièrent la condamnation du christ adressée aux sages et aux savants. "Revenir aux mots de la foi", n'est-ce pas, en quelque sorte, les prononcer et les repenser à nouveaux frais, non tout à fait en faisant tabula rasa, mais en faisant comme si, et parce que l'evangile est assez riche et le trésor de l'eglise assez accessible pour qu'on n'ait pas besoin de beaucoup en rajouter?
Mais qu'est-ce que le péché originel? Qu'est-ce que la Rédemption? Qu'est-ce que la sanctification? On n'a pas vraiment besoin d'en savoir beaucoup plus! Beaucoup de ces articles ont été bien dees fois abordés sur ce blog, surtout ceux relatifs à la première faute; mais d'où vient qu'on soit apparemment incapables d'en dire autant ou d'en dire aussi bien au sujet de la rédemption, depuis la question de savoir de quoi nous avons besoin d'être sauvés jusqu'à l'expérience à faire dès cette vie de ce qui prouve que nous le sommes! Voilà qui me semblent être des directions de travail plus fructueuses que l'apologie ou la critique du concile, obsessions bien modernes l'une et l'autre au demeurant, si l'on veut bien y réfléchir! Ce disant, je relaie une fois de plus mes propres obsessions, mais elles me paraissent plus évangéliques que celles des conciliaires ou des anticonciliaires. N'hésitons pas à proposer de devenir un tant soit peu des traditionalistes évangéliques, catholiques bien sûr!
Oui, notre Eglise car comme on dit en Allemagne actuellement : "Wir sind die Kirche". L'Eglise c'est le Peuple de Dieu. Nous en sommes les Pierres vivantes.
RépondreSupprimerNo pasaran, s'il vous plaît... Merci M. l'abbé pr votre article. Seuls les fous ne changent pas d'avis.
RépondreSupprimerBonsoir Monsieur l'Abbé,
RépondreSupprimerSi je puis me permettre, vous "surinterprétez" l'initiative de Benoît XVI, et votre texte me rappelle le titre d'un livre d'André FONTAINE consacré à la détente (1961-1980) entre l'URSS et les USA ; ce titre était : "un seul lit pour deux rêves".
Votre rêve, c'est celui de la restauration allopathique, alors que le rêve de Benoît XVI, c'est celui du recentrage homéopathique.
Or, ce n'est pas parce que vous êtes, l'un et l'autre, dans la même Eglise, que son rêve est le vôtre, ou que votre rêve est le sien.
Vous, vous voulez dépassez la forme, dépassée, du Concile, pour en revenir à un fond, situé en amont et en surplomb, par rapport au Concile.
Apparemment, ce n'est pas du tout ce que Benoît XVI envisage de faire, dans le cadre de la mise en oeuvre de son initiative :
" J’ai considéré que faire commencer l’Année de la foi en coïncidence avec le cinquantième anniversaire de l’ouverture du Concile Vatican II peut être une occasion propice pour comprendre que les textes laissés en héritage par les Pères conciliaires, selon les paroles du bienheureux Jean Paul II, « ne perdent rien de leur valeur ni de leur éclat. Il est nécessaire qu’ils soient lus de manière appropriée, qu’ils soient connus et assimilés, comme des textes qualifiés et normatifs du Magistère, à l’intérieur de la Tradition de l’Église… Je sens plus que jamais le devoir d’indiquer le Concile comme la grande grâce dont l’Église a bénéficié au vingtième siècle : il nous offre une boussole fiable pour nous orienter sur le chemin du siècle qui commence ".
Vous savez, il fut un temps, entre 1965 et 1968, Paul VI voulait sauver l'après Concile malgré le Concile ; c'est pour cette raison qu'il avait mis à l'abri de la dynamique et du dispositif conciliaires les problématiques évoquées dans ces encycliques Mysterium Fidei, Sacerdotalis Coelibatus, Humanae Vitae, et dans la Profession de Foi de 1968.
Aujourd'hui, Benoît XVI donne l'impression de vouloir sauver le Concile malgré l'après Concile ; c'est son droit le plus strict, mais là où certains disent "faut voir" (il faut agir puis voir ce que cela va donner) je suis tenté de dire "faudrait savoir", au contact d'une telle plasticité.
L'Eglise catholique est piégée par ce Concile, ligne de clivage obligé et point de passage obligé, alors qu'il n'a aucun caractère dogmatique dans l'acception catégorique et définitive du terme ; il devient urgent, après, je n'ose dire au terme, d'un demi-siècle d'expérience du Renouveau, de dresser un bilan, non complaisant, mais nuancé, sur les limites, mais aussi les mérites, des cinquante dernières années, afin et avant de contextualiser et de relativiser, une bonne foi(s) pour toutes, l'indépassable génialité de la part d'angélisme, d'irénisme et d'utopisme présents et actifs au sein et à la tête de l'Eglise, au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, mais aussi et surtout de l'Homme, de l'Eglise et du Monde, revisités à la lumière de Gaudium et Spes et de Lumen Gentium, mais aussi et surtout de Dei Verbum, d'Unitatis Redintegratio, de Nostra Aetate et Dignitatis Humanae Personae.
Je vous souhaite une excellente continuation, vous remercie pour la part de générosité qui est présente dans votre rêve, mais vous invite, avec modestie et prudence, à considérer avec sérieux le titre de l'ouvrage que j'ai cité au début de mon message :
"Un seul lit pour deux rêves"...
A Z
Bien sur Annonyme ! Et vous êtes le Peuple de Dieu !
RépondreSupprimer"Nous" c'est vous !
Cela fait longtemps que beaucoup ont compris la face hideuse et cachée du totalitarisme qui avance masqué avec des paroles mielleuses et séduisantes, paix, tolérance, chacun sa vérité...Or sans Vérité, plus de justice ni de Bien et ce sont les plus violents et les plus cyniques qui imposent leur point de vue.
Allez ânonyme , cessez d'annoner et parlez en votre nom en toute simplicité et plus courageusement . Il faut assumer...
Par ailleurs ô "torrent" sublime, vous semblez faire peu de cas de la raison et de l'intelligence , de la volonté et de l'amour humains que la grace ne détruit pas sauf à dire que Dieu se contredit et se tire une balle dans le pied....Monsieur avant de dépasser la Tradition, la patristique et ce que vous appelez la scholastique il faudrait les avoir rejoint....Essayons de ne pas rapetisser Dieu et de comprendre que les "sages et les savants" ne sont pas à confondre avec la Sagesse qui elle est suprêmement désirable....
Vous démontrez, sans le vouloir, que la sentence de St Anselme sur la foi cherchant l'intelligence est plus que jamais valable et ça n'est pas un fidéisme satisfait qui nous en dispensera
Et @nonyme , le "peuple de Dieu" c'est vous tout seul et vous utilisez le "nous" de majesté ? Quant au "Pierres vivantes" , "faut voir" si elles sont vraiment vivantes au cas par cas....L'enseignement et la vie du Christ sont le contraire du collectivisme en portant l'amour et la vérité qui rend libre chaque PERSONNE/INDIVI-DU à l'état d'incandescence où ils se rencontrent...Le "peuple" de Dieu n'a rien à voir, détrompez vous, avec une masse grisatre, informe, et sans visages d'anonymes amalgamés et indistincts.
RépondreSupprimerQuant au journal torrentiel qui nous éclabousse de ses raccourcis fulgurants il nous montre parfaitement a contrario l'humilité , la patience et le long travail nécessaire pour que le sol aride et ingrat de notre humanité devienne fertile et fécond....Et nous rappelle que même les cadavres descendent le fleuve....ou le torrent qui coule .Le brave Héraclite pensait que "tout coule"