C'est le titre de la conférence que je donnerai demain mardi à 20H15 au Centre Saint Paul, avec Pierre-Yves Rougeyron, directeur de la revue Perspectives libres. Paradoxe : on n’a jamais autant parlé de la gauche et l’alternance semble inscrite dans la logique du scrutin présidentiel. Mais on a de plus en plus de mal à savoir ce qu’est la gauche et ce qu’elle propose. Se réduit-elle à une clientèle ?
Nous montrerons, en particulier à travers le dernier livre de Pierre Rosanvallon La société des égaux, que la pensée de gauche a perdu tous ses repères classiques et qu’elle s’épuise à constituer un impossible projet face à la realpolitik libérale.
Faut-il retrouver l’utopie ? Faut-il élaborer une pensée du moindre mal – qui serait « quand même » une pensée de gauche ? Faut-il s’en tenir aux incantations impuissantes sur la nécessité de la dé-mondialisation ?
Dans Pour repartir du pied gauche (2010), Jacques Julliard écrivait : « Le Parti Communiste a refusé de se pencher sur son passé. Il n’a pas survécu à ce manque de courage et de lucidité. Aussi longtemps que la social-démocratie n’aura pas fait l’effort d’une réinterprétation globale de l’aventure socialiste au XXème siècle, il lui sera impossible de parler d’elle au futur ; elle demeurera condamnée à rester une variante un peu plus sociale du capitalisme triomphant ».
Si l’utopie socialiste est morte, si la realpolitik libérale risque de mourir, victime de la crise, que reste-t-il ? Non pas à refaire le monde, mais à diffuser dans notre monde comme il ne va pas la seule révolution qui dure depuis 2000 ans, la révolution personnaliste chrétienne. C’est la seule solution humaine face à la montée des communautarismes.
Nous montrerons, en particulier à travers le dernier livre de Pierre Rosanvallon La société des égaux, que la pensée de gauche a perdu tous ses repères classiques et qu’elle s’épuise à constituer un impossible projet face à la realpolitik libérale.
Faut-il retrouver l’utopie ? Faut-il élaborer une pensée du moindre mal – qui serait « quand même » une pensée de gauche ? Faut-il s’en tenir aux incantations impuissantes sur la nécessité de la dé-mondialisation ?
Dans Pour repartir du pied gauche (2010), Jacques Julliard écrivait : « Le Parti Communiste a refusé de se pencher sur son passé. Il n’a pas survécu à ce manque de courage et de lucidité. Aussi longtemps que la social-démocratie n’aura pas fait l’effort d’une réinterprétation globale de l’aventure socialiste au XXème siècle, il lui sera impossible de parler d’elle au futur ; elle demeurera condamnée à rester une variante un peu plus sociale du capitalisme triomphant ».
Si l’utopie socialiste est morte, si la realpolitik libérale risque de mourir, victime de la crise, que reste-t-il ? Non pas à refaire le monde, mais à diffuser dans notre monde comme il ne va pas la seule révolution qui dure depuis 2000 ans, la révolution personnaliste chrétienne. C’est la seule solution humaine face à la montée des communautarismes.
Bonsoir Monsieur l'Abbé,
RépondreSupprimerJe voudrais vous poser une question par courriel, comment pourrais-je faire pour vous contacter?
Je vous remercie en avance.
In Christo Rege,
Hugues
Mais qu'est-ce qu'on en a à faire de la gauche ?!?!?!
RépondreSupprimerEst-ce que le seul mal du monde comme il ne va pas vient du danger des communautarismes le gagnant dans tous les pays de l'ancien monde libre ayant laissé prospérer l'immigration comme un phénomène tellement inéluctable qu'il était inutile de chercher à l'endiguer? Ou bien est-ce que "le monde comme il ne va pas" ne se caractériserait pas plutôt par la paupérisation des anciens pays riches, leur tiers-mondisation et la quart-mondisation ou, si vous préférez, la précarisation de leurs anciennes classes moyennes, qui ont de plus en plus de mal à se loger, se soigner, sans qu'on fasse de ces phénomènes une analyse globale, tout en se plaignant de temps à autre du mal que nous fait la bureaucratie, dans laquelle vient s'achever la "politique libérale" ou sociale démocrate, tout comme le système soviétique s'était achevé dans la bureaucratie, bien que la bureaucratie soviétique ait eu au moins cet avantage sur la nôtre que l'on savait pourquoi l'on "faisait la queue": on faisait la queue pour éviter le chômage des fonctionnaires du rationnement, et l'on habitait dans des appartements collectifs parce qu'occuper un logement personnel était tenu pour un privilège inatteignable et préparait au socialisme; quand nos commissaires politiques à nous organisent, eux, la faillite des peuples avec une indifférence qui n'a d'égal que leur cynisme...
RépondreSupprimerA-t-on du mal à trouver en quoi consiste la pensée de gauche, ou bien est-ce la gauche qui, comme la droite, se refuse à se donner la peine d'être un tant soit peu consistante, comme cela vient d'être établi par le choix médiatiquement commandé, mais librement consenti par les citoyens électeurs des primaires socialistes (dont je fus avec conviction au premier tour) pour l'être le plus inconsistant que la gauche ait jamais produit, François Hollande, misérable héritier de Mitterrand, qui risque fort de réduire la france à l'inconsistance?
Face à un problème de nature économique, la révolution personnaliste chrétienne peut-elle vraiment résoudre quelque chose, et l'alternative ne réside-t-elle pas dans ce sur quoi le Vatican insistait lorsqu'on ne parlait que de la dette du tiers monde, et qui pourrait bien revenir au premier plan du discours économique, à présent que l'ancien "monde libre" est impliqué, je veux dire la remise de la dette, et des compteurs à zéro de tous les pays, au mépris des marchés qui détruisent le monde et sous réserve que soit proposé un système alternatif d'échanges, pour l'inspiration duquel les grandes religions monothéistes, avec leur refus du prêt à intérêt, pourraient apporter un précieux concours? J'ignore comment les ressortissants des pays du tiers monde pourraient prendre une telle proposition, toujours refusée tant que les pays anciennement développés paraissaient ne pas être impliqués par la dette; mais j'observe qu'on n'est pas loin de la faire, même au FMI, si j'ai bien interprété la manière dont DSK envisageait de prendre acte que la grèce ne pourrait pas payer sa dette et que l'europe devrait prendre sa part de la perte, mais pas toute seule, propos prononcés dans la fameuse interview où on ne le trouva dégagé que lorsqu'il parla d'économie.
Est-ce cela que vous appelez "refaire le monde"? Sans doute, mais je crois que la gauche qui lutte depuis toujours pour l'extinction du paupérisme, et la droite qui n'a pas d'autre moyen de redresser les nations, y retrouveraient leurs fondamentaux. Et je crois aussi que l'Eglise aurait à y tenir un discours économique, qui n'aurait aucunement partie liée avec la xénophobie qui n'est plus de saison, à présent qu'on ne peut plus faire que le multiculturalisme enraciné partout n'engendre le communautarisme!
Holala, holala ! La France est devenu une province de la Chine avec un parti unique. On ne voit plus que les khmers roses sur tous les médias, et même ici. C'est fatigant.
RépondreSupprimerChère anisvert,
RépondreSupprimerJ'ai l'impression, à vous lire ici et là depuis quelques jours, que la tradiconciliaire que vous êtes est en train de se radicaliser.
Des khmers, où voyez-vous des khmers?
Il y a au contraire un peu partout des gens qui cherchent à se démondialiser ou, si vous préférez, à se renationaliser, voire à se remondiailiser moins l'économie, qui fiche le monde par terre et les nations avec.
Et comment se renationaliser si l'économie est à plat?
Car, pour l'instant, on en est là. Est-ce être spécialement de gauche que de le constater? Ne croyez-vous pas que, même dans la mouvance nationale, il y a des gens de gauche? Pour tout vous dire, votant au premier tour de la primaire socialiste, mon bulletin fut glissé en faveur d'Arnaud Montebourg, un crypto-mariniste.
De plus, ne saurait-il y avoir que des chrétiens de droite? Croyez-vous que les chrétiens de gauche, ça n'existe pas, ou bien ça n'a pas de substance?
Bien amicalement
J. Weinzaepflen
Le fait est cher Torrentiel, que l'unique parti politique dont il est question dans les médias principaux et qui ont pris tous les pignons sur rues, est le parti socialiste, comme s'il n'en existait pas d'autres.
RépondreSupprimerA ce compte-là, nous en sommes au stade du parti unique, le CSA s'étant ému de ce manque de pluralisme. La partie a été si bien jouée, toutefois, qu'il est impossible de rétablir l'équité entre les partis politiques et leur donner des temps de parole équivalents. Je ne peux croire à un hasard des chiffres, mais surtout à une stratégie délibérée de ce parti politique. Le coup de poker a été joué et gagné.
Ce qui, au moins sur le plan moral et intellectuel, est tout à fait malhonnête.
si vous parlez de la monopolisation par le Parti socialiste de l'espace médiatique, je n'ai rien à redire. Mais les partis contribuent-ils à une meilleur appréciation des enjeux par le peuple? J'en doute avec vous. J'irai même un peu plus loin que vous sur le parti unique. Le parti unique, soutenu par la partie médiatique sans qu'elle ait besoin d'être stipendiée pour cela, mais par un réflexe corporatiste de compénétration et cooptation mutuelles, le parti unique dit ceci:
RépondreSupprimer"Nous allons dans le mur et nous n'y pouvons rien. Par les méthodes que nous vous avions indiquées comme les seules capables de nous émanciper, nous nous sommes trompés, mais ne nous le dites pas, ou plutôt, par axiome, nous ne saurions nous tromper puisque nous sommes prophètes. Nos prophéties ne se réalisent pas, mais nous nous comprenons. Fiez-vous à nous aveuglément, et surtout ne votez pas mal."
Pardon, mais je voterai comme je voudrai, pour ce que je croirai être le bien de mon pays.