vendredi 27 avril 2012

Ces cathos contre le réel...

Le dernier livre d'Elisabeth Lévy, La Gauche contre le réel, se vend comme des petits pains. J'ai dû faire trois librairies et l'ai trouvé finalement (pub gratuite) à La Procure, rue de Mézières. Au nom du vieil adage selon lequel il faut commencer par balayer devant sa porte, je me permets de démarquer son titre : Ces cathos contre le réel. Rien à voir avec une quelconque repentance. Juste un petit examen de conscience. Ca ne peut pas faire de mal! Rappelons que l'hostilité au réel a plusieurs sources (maladie psychique, esprit irrémédiablement "poétique" ou lunatique etc.). Mais au XXème siècle, la plupart du temps, l'hostilité au réel a été le fait d'idéologies qui ont cherché (contre toutes raisons) à temporaliser le Royaume de Dieu, à construire un (impossible) paradis sur la terre. C'est la réaction de Baudelaire - un ami de 30 ans - sur le Forum Catholique qui m'a donné envie de ce titre. Envie? C'est le mot : je pense que le réel, on en a envie ou on en a peur. Les néothomistes au XXème siècle ont souvent revendiqué pour eux "l'attention au réel", le sens de l'induction (à partir de l'expérience sensible sans cesse renouvelée). En réalité, avec leur manière de mettre un "isme" au réel, avec leur revendication de "réalisme", ils ont souvent été plus idéologues que leurs adversaires. C'est le Père Chenu (on a les références qu'on peut) qui m'avait mis la puce à l'oreille en titrant son dernier livre : La Doctrine sociale de l'Eglise, une idéologie ? Si Raymond Aron a raison, si l'idéologie est bien un produit de la sécularisation du religieux, alors une religion qui se sécularise elle-même, qui volontairement oublie sa dimension mystique et les exigences que cette dimension implique ou importe dans le quotidien dérive forcément vers ce produit de substitution, vers cet ersatz qu'est l'idéologie. Il y a eu les chrétiens de gauche, adepte du marxisme light, il y a eu les centristes, adeptes d'une sorte de messianisme technocratique dont Jean Monnet fut le prophète. Mais les chrétiens de droite ? Je crois qu'avec le néothomisme, ils ont trop souvent fabriqué eux-mêmes le cordon sanitaire qui les protégeait du réel. Je galège? Prenons l'exemple d'abord de nos amis de Civitas. Ils ont fait il y a quelques mois une campagne Tout sauf Hollande, que j'avais relayée sur Radio Courtoisie en invitant Alain Escada. Mais entre les deux tours, ils restent obstinément muets sur le sujet, s'occupant avant tout de... Jeanne d'Arc et laissant Renaissance catholique prendre leur place et scander à leur tour sur le net : TSH. Que faut-il penser de cette manière de se consacrer à Jeanne d'Arc justement entre les deux tours? Jeanne d'Arc, c'est important. Jeanne d'Arc c'est un grand motif d'espérance politique. Mais tous les discours sur Jeanne d'Arc ne remplaceront pas une claire consigne de vote, surtout pour un mouvement qui se veut avant tout politique et non mémoriel ou religieux. Jeanne devient pour eux en cette occurrence, le cordon sanitaire contre le réel. Et je n'ai rien contre Jeanne, vous le savez. La meilleure preuve : il y a aussi ceux qui appellent à voter "Jésus 2012", eh bien ! c'est... Jésus lui-même qu'ils utilisent comme cordon sanitaire contre le réel. Et je n'ai bien évidemment rien (mais alors rien Seigneur) contre Jésus. Il me semble, tant que je suis à mettre les pieds dans le plat (en toute amitié d'ailleurs) que le long texte que l'ami Baudelaire a bien voulu consacrer à mes essais internautiques sur le moindre mal relève du même genre littéraire : c'est aussi un cordon sanitaire contre le réel. Cordon érudit, mais peut-être pas assez informé sur ce point précis de la doctrine du moindre mal chez Thomas d'Aquin. Pour le résumer brièvement, il estime que Thomas, laissant à ses lecteurs le choix entre divers régimes politiques ne nous invite à choisir qu'entre des biens, car pour Aristote, repris par son Commentateur, le regnum, l'aristocratia et la politia (je cite en latin pour éviter d'insolubles querelles de traduction) sont toujours des bons régimes, du moment qu'ils ont en vue le bien commun. Mais ils l'atteignent plus ou moins efficacement. Thomas, en cette occurrence ne nous donnerait donc le choix qu'entre un bien et un moindre bien, en acceptant le moindre bien s'il est plus facile à réaliser. Conclusion (sur notre sujet) : Thomas ne nous ouvre pas réellement la possibilité du moindre mal, mais seulement du moindre bien (ce qui est... contraire à l'expression qu'il emploie : minus malum... et donc pas très convaincant comme exégèse).
 
Conclusion générale sur notre engagement en politique : que ce ne soit pas même un Bulletin de vote, nous dit Baudelaire. Tant que nous sommes gouvernés par la femme sans tête, pas la peine de nous déranger pour aller voter! Vive la pêche à la ligne (celle qui vivait très bien avant la candidature avortée de Frédéric Nihous essayant de faire voter les pêcheurs). Surtout ne nous salissons pas les mains! Ne prenons pas position et continuons à philosopher! Mon ami Bernard Antony, que j'ai appelé au téléphone hier, ne décolère pas contre ces philo-théo-cathosophes et il a raison - comme il a raison, de son côté, de défendre "le moindre pire", répondant d'ailleurs ainsi très exactement (quoi que sans l'avoir voulu) à Baudelaire 2000. Baudelaire oublie deux choses dans son exégèse :
 
Il y a un autre passage de l'oeuvre de Thomas d'Aquin où il est question du moindre mal en politique, c'est le Commentaire du Psaume 18, §5. Sur le verset, Lex Domini immaculata convertens animas, Thomas souligne que c'est la loi du Seigneur qui est immaculée et que la loi humaine ne l'est pas. La loi humaine, en effet, peut tolérer le moindre mal, "sicut usuram et prostibulum". Thomas donne deux exemples : l'usure, non pas le crédit, mais cette manière de jouer sur la pauvreté des gens en leur prêtant au lance pierre avant de leur faire rendre gorge avec des taux d'intérêt... usuraires. Quant à prostibulum, il ne s'agit pas du plus vieux métier du monde, mais de la structure qui abrite ces activités, que saint Louis de France fit installer, sur les conseils de Thomas au... bord de l'eau, d'où le nom qui lui est resté. Certains contesteront l'historicité de ce fait, qui est pourtant dans le domaine public (sur Internet), mais l'on ne pourra pas contester ma référence au Commentaire du Psaume 18. Or je ne sache pas que le... bordel soit... un moindre bien. L'exégèse de Baudelaire s'effondre donc.
 
Quant à sa référence à la royauté sacrée, elle ne me semble pas du tout dans le texte du De regno. A ma connaissance, il n'est pas question de "sacre" royal dans les textes de Thomas d'Aquin. Le fait qu'il emploie "regnum" au lieu de "monarchia" montre simplement que la monarchie est en son temps une structure familière que l'on désigne par le terme latin le plus usuel et non par un terme savant issu du grec. Je crois qu'être chrétien,c'est forcément être à l'aise avec le réel tel qu'il est, même moins beau, même décevant, même... démocratique (notre démocratie, avec l'avènement des technostructures mondialisées, il va bientôt nous falloir la défendre !). Le réel est toujours le lieu de notre sanctification, chère Benoîte. Nous ne sommes pas saints dans l'abstrait mais ici et maintenant, comme nous pouvons. Comme disait le Père de Caussade, admirable jésuite (quoi qu'un peu trop fénelonien à mon goût) : "Les événements sont les ambassadeurs de la grâce divine". Ainsi notre envie de réel est un désir de Dieu.

28 commentaires:

  1. Comme toujours : BRAVO !
    Toujours remarquable et très sain en même temps que saint. Très imagé aussi, bien vu ce cordon sanitaire-cocoon, un peu le réflexe de l'autruche, non?
    Un détail qui a son importance à propos de la campagne "Jésus 2012" qui se réfugie effectivement dans le "Spi" : elle est d'autant plus mauvaise qu'elle propose un manifeste que tout-le-monde a envie de signer, ce que j'ai fait, mais ne dévoile qu'ensuite, sa stratégie qui est de voter nul finalement. Un bulletin "Jésus 2012" à glisser dans l'urne, c'est vraiment de mauvais goût et stupide. Le Christ n'a-t-il pas recommandé de rendre à César ce qui est à César et saint Augustin expliqué que deux amours ont bâti deux cités ? bref.
    Je dois donc mettre en garde contre ces mails que vous recevez vous demandant de signer ce manifeste ; vous signez et ho ! surprise, vous avez signé pour le vote nul.
    Cela m'attriste beaucoup de devoir mettre en garde contre des Chrétiens formidables comme Frigide Barjot ( merveilleuse, à part le nom !). J'espère bien que ce sera l'unique première et dernière fois mais là, je trouve que non seulement la consigne est mauvaise mais que le procédé l'est plus encore.
    nous sommes déjà plusieurs à nous être faits avoir.

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  2. Ah là aussi, je dis bravo ! laissons les impuissants méditer sur les cîmes et collons-nous au réel comme le suggérait roborativement Thibon.
    Mais le pb des cathos, c'est qu'en refusant le réel, ils refusent l'Incarnation... et c'est encore plus grave. Franchement, votre extrapolation de Péguy sur Kant est insurpassable : ils ont les mains pures, mais ils n'ont plus de mains... que dire de plus ?!
    On peut aussi souligner qu'ils ont reçu un talent et qu'ils rendront un talent... serve nequam !

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  3. cher Monsieur l'Abbé,

    je ne vous tirerai pas la langue ce soir... histoire de faire retomber la pression.

    Quelques précisions sur vos remarques:

    1/ Nous sommes bien d'accord, la loi ne peut pas réprimer tous les vices; de mémoire, dans la Somme, il doit être question de cela dans la Ia IIae, q. 96. On peut parler de tolérance.

    2/ Il me semble que pour saint Thomas et ses devanciers les termes "regnum" et " monarchia" ne sont pas synonymes. Saint Thomas privilégie dans le De Regno l'emploi de "regnum", que l'on ne peut traduire que par royauté ou royaume. Le mot, je ne vous l'apprendrai pas, vient du verbe "regere" tout comme "rex" et "regimen"; les médiévaux ne cessent en effet de se référer à Isidore de Séville et à ses Etymologies, un incontournable jusqu'au XIII e siècle. Et Alcuin, Jonas d'Orléans, dans son De institutione regia, Hincmar, dans le De persona regis et regio ministerio, ou bien encore Hugues de Fleury, au tout début du XIIe siècle, avec le Tractatus de regia potestate et sacerdotali dignitate (les titres parlent d'eux-mêmes), ne cessent de répéter Isidore dans ses Etymologies (IX, 3): "rex a recte agendo vocatur".
    Il me semble difficile de supposer que saint Thomas n'envisage pas le contexte sacré des monarchies occidentales - par sacré, je n'entends en aucun façon faire référence à un quelconque droit divin - d'autant plus qu'il développe la subordination du politique par rapport au spirituel. Vous comprenez qu'il ajoute une dimension essentielle à la "monarchia" des Grecs de l'Antiquité. "Monarchia" sauf erreur de ma part est employé une fois avant le passage sur le "moindre mal", dans le chapitre précédent:

    "Quia igitur optimum et pessimum consistunt in monarchia, id est principatu unius...". La monarchie, gouvernement d'un seul, est donc un genre qui se subdivise en royauté et en tyrannie. La monarchie étant elle-même un principat.
    Le terme de monarchie à la fin du XIIIe siècle et au début du XIVe regarde davantage vers les dernières manifestations de la Querelle de l'Empire et du Sacerdoce: témoin, cet ouvrage de Dante, le De Monarchia, écrit dans les années 1313-1320, dans lequel l'auteur regrette la disparition de l'empire dans la péninsule italienne.


    baudelairec2000

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  4. Cela me laisse froid ; croyez vous résoudre les problèmes actuels avec des textes médévaux.

    La vraie question c'est : comment résoudre nos problèmes économiques et financier après la dégadation de la France après l'élection présidentielle, car tout le monde le sait la France sera dégadée quel que soit le vainqeur.

    Tout le reste est philosophie. J'ai bien peur que les remèdes soient durs et ce sont certes les "clasees moyennes" qui vont trinquer, mais les "pauvres" ne perdent rien pour attendre car nous n'auront plus les moyens de financer le écoles, les hopitaux et tutti quanti. Rassurez-vous les riches s'en tireront toujours. N'oubliez pas que les lois qui nous gouvernent sont fabriquées à Bruxelles, alors Sarko ou Flanby c'est chou vert et Vert chou. regardez la Hongrie : les électeurs magyars ont voté démocratiquement mais Bruxelles fait tout pour déstabiliser le nouveau gouvernement. Alors.... Imaginez le pire, Marine ou Méluche élus : ils n'auraient pas tenu 15 jours face à la finance internationale et aux Diktats européens.

    Je souhaite bien du plaisir au capitaine du pédalo.

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  5. 1. Différence du réalisme néo-thomiste et du réalisme post-conciliaire :

    - Dans le premier cas, induction : "le sens de l'induction à partir de l'expérience sensible sans cesse renouvelée" : autrement dit, on remonte de l'expérience à Dieu) ; si l'objet de notre quête est plus finie, cela peut donner "l'empirisme organisateur" ;

    - dans le second cas, qui servit généralement de méthode au modernisme, on fait descendre l'Invisible du visible et dieu de l'expérience, comme l'homme descend du singe… C'est un trait, mais je pense que l'archéologie épistémologique (pour utiliser un terme foucaldien, est globalement celle-là. (Michel Foucault est un chercheur que j'apprécie. Sait-on assez qu'il voulait avant tout déconstruire les lumières et la prétention qu'y avait prise la raison?)

    La première fois que j'ai rencontré une de mes anciennes condisciples devenue étudiante de l'IPC (Institut de Philosophie Comparée… au réel), la prétention de sa fac m'a fait franchement rigolé. Depuis, je me suis soigné, reconnaissant entre autres que je faisais partie de ces "esprits lunatiques ou irrémédiablement poétiques" qui n'ont d'emblée pas vraiment le sens du réel (ou de la réalité), mais il paraît qu'on trouve cela dans l'analyse de mon prénom – je crois en une onomastique caractérologique, la bible croyait bien avant moi que le prénom portait le message subliminal de la conscience ; par le choix d'un prénom, des parents veulent donner une musique à l'âme de leur enfant - .


    2. "L'idéologie est un produit de la sécularisation du religieux." Mais encore ?

    Différence entre l'idéologie et la doctrine :

    - L'idéologie est à la doctrine ce que le stalagmite est au stalactite : l'idéologie est un mur qui monte de la terre et accumule des sédiments en trouvant de l'eau pour les agglutiner, la doctrine est un mythe ou une révélation qui descend du ciel. L'idéologue, c'est l'inductif qui a oublié quelle est l'origine terrestre de son savoir et qui se croit emporté par son système jusqu'au "ciel des idées". L'idéologue croit en "la vie des idées" plus qu'en l'immortalité de l'âme. Le doctrinaire, à l'inverse, qui a reçu l'immortalité en bonus avec sa doctrine, devient tellement attaché aux racines que celle-ci prend dans la terre, que celui qui devrait être un stellaire inspiré devient un naturaliste exacerbé, jusqu'à prendre les vessies du métabolisme organique et naturel pour les lanternes de la Grâce.

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  6. (Suite et fin).

    3. Bien sûr que "notre démocratie…, il va bientôt nous falloir la défendre", sans que nous devions étendre notre défense jusqu'à "l'avènement de ses techno-structures mondialisées", à condition que les catholiques de droite, au lieu de se montrer monarchistes et doctrinaires avec la dernière énergie, cessent de dresser "un cordon sanitaire" contre la démocratie et réalisent que, l'horizon de la monarchie s'éloignant, la démocratie étant devenue notre réel, ce qui point derrière la prise de conscience qu'un référendum est possible n'est peut-être pas le salut du peuple, mais la réconciliation du politique avec le peuple, d'où la politique tire sa substance, certes en tant qu'objet de la politique, mais aussi en tant que sujet collectif de la politique. – Il n'y a pas que l'inconscient collectif, il y a aussi la conscience collective et parfois même "l'intelligence collective", expression dont aimait à se gargariser Ségolène royal (que l'on regrette, sous son déguisement de Jeanne d'Arc, par la grisaille du temps de crise de cette année johanique, bien tristement politique, rétrospectivement -. . Le peuple est le sujet collectif de la politique, il est la conscience collective qui peut dire "oui" ou "non" aux lois divines, à l'individu revenant de se prononcer pour ou contre Dieu. IL y a un "providentialisme démocratique", sans quoi Dieu n'aurait pas promis Son Election à un peuple et Son onction à un "Fils d'homme" issu de ce peuple. Il y a un "providentialisme démocratique", il faut en accepter le risque, il en est peut-être encore temps !

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  7. le capitaine de pédalo n'est pas encore élu, c'est l'objet de la controverse. la discussion sur les principes est au contraire fondamentale, éclairante, et opérationnelle : elle incite à l'action.

    d'accord globalement avec le post. un point me paraît rapide cependant, la réflexion sur la phrase de Baudelaire : "Tant que nous sommes gouvernés par la femme sans tête, pas la peine de nous déranger pour aller voter (...) Surtout ne nous salissons pas les mains ! Ne prenons pas position et continuons à philosopher!".

    qu'est-ce que se salir les mains ? manifester, témoigner autour de soi d'un engagement concret etc. c'est, dans une certaine mesure, se salir les mains. dans la mesure où l'action appelle à se mettre en avant, à se dévoiler, à se compromettre. voter dans un système où le résultat n'a pas d'effet, est-ce encore se salir les mains ? agir ?

    par ailleurs, est-ce que s'agiter sur une scène de théâtre alors que les choses se règlent en coulisse, c'est agir en effet ? en "vrai" ?

    la question sur les principes d'action est fondamentale. l'analyse du système / cadre dans lequel se déroule l'action l'est aussi. la question de l'efficacité, et donc de la pertinence de l'action, également.

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  8. Nous sommes condamnés au libéralisme social-démocrate. La double peine concoctée à Washington (FMI) et à Bruxelles (commission).

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  9. Cette campane pour Sarkozy sur le métablog est aussi indécente que malhonnête.

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    1. Tout à fait d'accord. Et j'ajouterai qu'elle correspond précisément à cette myopie que l'abbé (pardon, M. l'abbé) prétend diagnostiquer. Le monde traditionnel est, par excellence, le monde des raisonnements définitifs et tautologiques où, en quatre mots, deux raisonnements, pif-paf, sortes d'équations mathématiques rapportées à la morale ou à la religion, on prétend définir, une fois pour toutes, ce qu'il convient de penser d'un sujet donné. Les définitions théologiques, issues de la révélation primitive,après être passées par l'ancien testament, ont quand même mis quelques milliers d'années, quelques pères de l'Eglise et quelques docteurs, quelques papes et quelques conciles pour nous parvenir sous la forme que nous leur connaissons... et d'ailleurs parfois contestées de nos jours! Mais nous, modernes quoique tradis, nous n'en avons cure. Un claquement de doigt et la vérité surgit! Comme la lumière.
      Merci, M. l'abbé. Nous avions bien besoin de ces analyses supérieurement informées.
      Sauf!
      Sauf qu'il ne lui est pas apparu (du moins, n'en a-t-il rien dit) que le débat sur le vote droit-devoir, sur le moindre mal, réel ou supposé,ne vaut rien (ou peu de chose) en soi, s'il ne repose pas sur une analyse méticuleuse du donné. Le réel. Toujours le réel. "Prôner" le vote Sarkozy en faisant l'économie d'une véritable analyse politique me paraît quand même un peu "gonflé" si vous me passez l'expression. Car l'article omet le fait que ce monsieur passe pour avoir endetté le pays plus que tous ses prédecesseurs (ce qui signifie la ruine programmée des petits... négligeable, certes), a engagé des hostilités en terre étrangère (Lybie) sans l'aval du parlement, ce qui, constitutionnellement parlant, correspond à une forfaiture (bof, il y en a eu d'autres)et qui a amené l'aviation française à faire quelques dizaines de milliers de victimes dans la population. A ce dernier titre, plusieurs avocats ont déclaré vouloir le poursuivre devant le TPI pour crime contre l'humanité. Mais, j'en conviens, ils exagèrent. Premier point.
      Second point. Sur la question qui semble servir de critère discriminant à l'article, il faut rappeler que, si la "gauche" les avait à son programme, les lois Neuwirth et Veil ont été votées par la "droite". Que Sarkozy en dise moins, à ce sujet, que son concurrent, ne veut rien dire, à moins qu'on ait purement et simplement décidé de s'aveugler ou à négliger la dimension de "management social" qui s'attache aujourd'hui à la fonction politique.
      J'aimerais proposer un cas de conscience à M. l'abbé sur le thème du moindre mal: que choisir entre le criminel qui se propose de couper les deux bras de mon enfant ou celui qui se contenterait d'un seul?
      Cela me semble caractériser la vanité des débats dans lesquels a l'habitude de se complaire un certain monde tradi.
      La politique, M. l'abbé? Avez-vous une grâce d'état?

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  10. Bravo, Monsieur l'abbé! Comme toujours, vous êtes roboratif et... formidablement documenté. Je n'ai qu'une chose à dire sur la tour d'ivoire et la réalité: la tour, comme les donjons, ne protège pas,elle finit toujours par s'écrouler dans un "dialogue de carmélites"; la réalité, elle, on la prend en pleine g...Et c'est ainsi que les extrêmes finissent par se toucher.
    Willy

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  11. Cher Abbé G2T,
    Avec l’infini respect que je vous dois, Monsieur l’abbé, je suis étonnée que, par votre insistance à vouloir suggérer un vote à droite aux métablogeurs, vous soyez dans l’illusion d’être dans le « réel ». Car enfin, qui fait ici une analyse méthodique de la situation ? Qui, par contre, philosophe sur le « réel » ?
    Oserais-je, Monsieur l’abbé vous demander de relire tous ces commentaires de personnes conscientes de la situation politique de notre pays et de sa subordination à l’Europe, aux grandes puissances et aux réseaux ? Personnes qui, non seulement ne se laissent plus embobiner par des discours mensongers, mais qui sont beaucoup plus conscientes que la plupart des français. Il suffit de regarder la carte de la France électorale : Au 3/4 rose fillette ! Ca, se sont vraiment des gens qui rêvent !
    J.J. Rousseau écrit « l’Emile », se targue d’être un éducateur mais s’empresse de mettre ses 5 enfants à l’orphelinat. Philosopher sur l’éducation ou s’en charger soi-même, la différence est de taille ! A lire certains commentaires, vos discours sur le « réel » en subjuguent certains. Pas tous. Pas moi.
    Aurait-il fallu pour convaincre, que vous aussi, décortiquiez à votre tour les « tenants et aboutissants » de notre politique nationale, européenne et mondiale (car, aujourd’hui tout est lié) ? Non, je ne le crois pas. J’ose même affirmer que cela n’est pas votre rôle. Vous êtes : la Lumière du monde ! Vous avez à inonder de cette Lumière, les esprits affamés de Vie, assoiffés de Justice et de Paix. Aujourd’hui plus encore.
    Les français sont aujourd’hui comme des enfants mal élevés : Ils n’ont aucun respect pour le travail, sont prisonniers de l’idéologie du « désir » et surtout s’imaginent encore pouvoir faire perdurer cette civilisation en excluant Dieu de leur vie. Impossible. Toutes les civilisations se sont éteintes. La seule qui survivra jusqu’à la fin, c’est la civilisation Chrétienne. Mais où est-elle ? Pour l’instant c’est le Titanic !
    Vous allez penser que j’enfonce des portes ouvertes. Sûrement. En attendant, cet enfant capricieux et prétentieux mérite une bonne fessée ! Que la droite passe (ce qui est fort improbable) ou la gauche, je répète au risque de « radoter », le « morveux » en question aura la claque qu’il cherche. JE NE DIS PAS : « IL FAUT », je dis : « IL L’AURA » Nuance ! Je ne suis pas dans un « vouloir » !
    La question qu’on peut de poser c’est, CONCRETEMENT, combien de temps Hollande restera t-il au pouvoir ? (un bien grand mot qui n’a plus aucun sens pour un chef d’état) S’il fait son quinquennat, ce sera un vrai tour de force et le peuple élira « démocratiquement » une sorte de « dictature » !! S’il n’y réussit pas, il y aura coup d’état ! La suite du film, je vous laisse la deviner…
    Vous pensez bien que les points non négociables ne seront jamais respectés par personne à l’heure actuelle, alors où voulez-vous en venir ? La politique du « moins pire » du « plus mieux » du « tant mieux que ça soit tant pis » et du « tant pis que ça soit tant mieux » ça ne tient pas la route !
    Et « donner du temps au temps », voilà de la rhétorique qui fait perdre du temps…
    Soyons dans l’action et l’action s’est retrouver son « Esprit » !!!
    Le dernier point, c’est que, en général, il n’est pas très difficile de deviner les motivations inconscientes qui poussent les personnes à certains choix. La motivation la plus facile à détecter, c’est la peur. On a peur : pour l’avenir de ses enfants, de son patrimoine, de sa tranquillité etc… Mais avec la peur, on n’avance pas !
    Et l’autre poison, c’est la force des habitudes !!
    Pour en finir, Monsieur l’abbé, voulez-vous que les catholiques participent à la messe comme des moutons ? Voulez-vous que l’Eucharistie soit une routine dominicale ?
    N’êtes-vous pas plus exigeant ?
    Je « Mélenche » les genres ? Je ne crois pas. La vie est une. Si elle ne l’est pas, elle doit le devenir. Vous souhaitiez une Catherine de Sienne pour l’Eglise. Qui réformera, qui convertira la France ?
    Benoîte, la très benoîte ! Et pardonnez-moi pour mon impertinence.

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  12. Chère Benoîte,

    Mon impertinence se limitera à abonder dans votre sens, excepté sur un point: c'est que "les civilisations n'ont pas les promesses de la vie éternelle", l'Eglise, si! Paul valéry se vantait même du privilège qu'avaient les civilisations de savoir qu'elles étaient mortelles, et votre ennemi Rousseau (que vous ne goûtez guère, mais que vous devriez relire, car vous le critiquez pour des raisons superficielles de vie privée, très communes à l'époque et même ensuite), spécifiait au fil du "Contrat social" que toute civilisation vit, croît et meurt.

    Je dis ça, j'ai l'air de ne rien dire; quoi que je dise à présent, je m'attends à l'exposer mal; et pourtant je tiens que la civilisation occidentale est morte, et cela pour deux raisons: d'abord parce qu'elle a voulu devenir LA CIVILISATION, or les civilisations s'accommodent mal de l'unipolarité, et ensuite parce que nous avons troqué la civilisation pour la culture. Nous avons donné à ce terme un sens emprunté à l'idéalisme allemand. Nous nous sommes crus arrivés au paroxysme du développement rationnel et intellectuel de l'humanité consciente d'être consciente, "sapiens sapiens", moyennant quoi nous avons enchaîné deux phénomènes: nous avons cru l'heure sonnée de "la fin de l'histoire"; nous avons cru à l'avènement de l'esprit dans l'histoire et, du scientisme, est sorti le pentecôtisme. Premier phénomène, par lequel je vous assure ne pas faire un raccourcis facile.

    Second phénomène: notre superbe a cru notre culture mondaine parvenue à un tel niveau de luminosité, que nous avons accentué le virage de la Civilisation se terminant en Culture, à terminaison culturelle. La phase terminale de notre terminaison culturelle, est venue achever notre germe civilisationneldans l'univocité de nos éphémérides intermittentes. Notre Culture intermittente et son "spectacle" orchestré, au hasard, par un Andy warol, et un "art contemporain" présumé indépassable et qui aurait été lla seule création-décréation de son temps, la fin de l'histoire de l'art, nous a fait contracter, fait sans précédent dans l'histoire, un désir d'hypogée, de régression de civilisation et de décroissance.

    J'ai l'air de brosser un tableau noir effaçant tout espoir, or je crois que notre renaissance peut ressurgir de notre conscience de peuple. L'Eglise n'a peut-être pas eu une mauvaise intuition au second concile du vatican, quand elle s'est définie comme "le peuple de Dieu", quitte à passer pour un peu glorieuse aux yeux du monde. L'Eglise porte d'autant plus les germes de cette renaissance, dans son universalité catholique, qu'elle est un "peuple de personnalités" composant le corps du christ. Mais le corps du christ n'a pas premièrement vocation à être civilisateur. En tout cas, il n'en a pas les ressources immédiates. Notre civilisation est morte; une autre est prête à éclore; quant à nous, il nous faut retrouver la conscience et l'urgence d'être un peuple!

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  13. Beaucoup de débats pour pas grand chose, je vote pour quelqu'un si j'adhère un minimum à ses idées, sinon je vote blanc. Que votre oui soit oui.
    Toute autre considération (contrer les vilains méchants, faire des stats et des probas, lire dans les boules de cristal et compagnie, faire des études de philosophies comparées) rentre dans le jeu de la médiacratie et assure sa prédominance à long terme.

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  14. Cher Julien
    Votre analyse est admirable. Vous expliquez bien mieux que moi la mort de notre civilisation. Je crois que c’est exactement ce que je voulais dire : La nouvelle est à inventer. Par contre je crois que l’Eglise est civilisatrice, par principe. C’est elle qui nous rend humain, qui nous sort de cette boue adamique et qui nous amène à devenir d’autres Christs.
    Quant à Vatican II, ce Concile a redit explicitement (et implicitement) à tous les peuples que l’Eglise est leur origine et leur bercail. Il a fait du vertical et l’on a vu que de l’horizontal.( Même si les textes trop souples à l’interprétation ne disent pas les choses fermement) A Assise, qui fait se convulser les « tradis », le Pape n’a jamais « fumé le calumet » avec les autres Eglises ! Il les a invité chez Lui pour leur signifier qu’Il est leur Pasteur. Ce qui est merveilleux dans l’Eglise c’est qu’elle peut utiliser un langage subconscient (ou subliminal, difficile à cerner !) et que ça fonctionne. Au delà des mots, lorsque ceux-ci ne sont plus efficaces, Dieu a d’autres ressources. Le saint Esprit est parfois bien silencieux. Il paraît souffler entre les mots, au delà des gestes. Et nous, pauvres idiots, rasant les pâquerettes, nous osons critiquer ! Le résultat de l’entreprise ne nous regarde pas plus. Le monde entier a entendu l’appel. « Que celui qui a des oreilles entendent »
    Il est vrai que 50 ans plus tard, (après le Concile) tout est à réinventer, la civilisation (peuple, politiciens et Transcendance), un œil vigilant sur le catéchisme de l’Eglise catholique et l’autre sur les droits de l’homme.
    Benoîte

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    1. Faites un effort vos textes sont truffés de barbarismes, de solécismes et de fautes d'orthographe. Relisez-vous donc : il n'y a rien de plus désagréable que de lire des textes baclés. J'ai d'ailleurs l'impression que dans votre cas le fond vaut la forme.

      Faites attention aux expressions prétentieuses du genre "boue adamique" qui ne veulent rien dire du tout.

      "ce qui se conçoit bien s'énonce clairement...".

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  15. Nicolas a fait un très beau discours cet après-midi à Toulouse. Il y a une énergie et une foi (politique) extraordinaires qui se dégagent de cet homme qui a un charisme extraordinaire. En le voyant je pensais au discours de St Pierre le jour de la Pentecôte ; on dirait qu'il est libéré de quelque chose et qu'il n'a plus peur de rien. J'ai l'impression que ce n'est plus le même homme. Il a véritablement galvanisé son auditoire mais d'une bonne manière. Rien à voir avec un dictateur magnétiseur en état d'éructation permanente.

    Bref, n'étant pas - à priori - sarkozyste je ne sais plus que faire, excluant de voter pour François Hollande car je ne partage pas ses idées éthiques notament en ce qui concerne le mariage homsexuel et surtout l'euthanasie.

    Je crois que je me me déciderai que lorsque je serai dans l'isoloir, seul, face à face avec ma conscience un peu comme ce que doit ressentir le pénitent dans cet autre isoloir qu'est le confessionnal (inutile de vous dire que je suis plus qu'hostile à la confession auriculaire, que je n'ai pratiquée que lorsqu'enfant j'y étais obligé, mais ceci est une autre histoire).

    Pour la première fois de ma vie je suis très.... ennuyé (pour ne pas dire plus).

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    1. Bonjour, cher Anonyme, vous hésitez et c'est compréhensible.
      Toutefois, deux conceptions du monde s'affrontent et donc, il est très important de voter. Je vous conseille vivement de suivre ce lien http://www.lescrutateur.com/article-tribune-les-resultats-de-nicolas-sarkozy-par-jean-marichez-99864702.html, il vous permettra de constater que vous avez raison de comprendre à travers le discours de Toulouse que Nicolas Sarkozy n'est pas cet ignoble pantin que veulent bien nous présenter les commentateurs du monde médiatique.
      Faites-vous et faites-lui confiance.
      Quant à cette petite confidence que vous nous faites sur la confession (tiens ! même ethymologie : confidence, confiance, confession...foi, fi...ançailles...?), vous avez peut-être fait une mauvaise experience, un prêtre peu délicat, un peu bourru, pas écoutant ?
      J'ai eu la chance d'avoir quasiment toujours de bons et parfois de TRÈS bons prêtres. Quand j'étais petite, j'avais un peu peur de me confesser, il est vrai, mais après : quelle joie ! Ah ! je me sentais mieux. Ils m'aidaient à comprendre que je n'était pas forcément coupable de quelque chose, ils m'aidaient à discerner, et surtout, ils avaient toujours l'air de penser que j'étais tout-à-fait capable d'être meilleure, de faire mieux, ils me renvoyaient une image de moi vraiment encourageante, restaurée. Dans l'ensemble, les jeunes prêtres m'apprenaient toujours quelque chose et les vieux prêtres étaient tellement indulgents !
      Et puis, une telle sagesse, une telle bonté...il ne pouvait qu' y avoir Jésus derrière.
      Tout ceci est dit en langage un peu simple mais avec toute ma sincerité.
      Venez au pèlerinage de chartres et vous rencontrerez des super-prêtres, de ceux qui s'effacent derrière le bon Dieu pour vous rendre la paix que vous cherchez.

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  16. Chère Benoîte,

    D'une part, je vous remercie et d'autre part, je vous donne raison.

    Oui, l'Eglise est civilisatrice par principe, Jean-Paul II a dit de la France, sa fille aînée, qu'elle était "éducatrice des peuples, maîtresse des arts, des armes et des lois". L'Eglise est civilisatrice parce qu'antimonolythique et multiple. Elle est civilisatrice parce qu'elle inculture comme dieu informe la matière qu'Il crée. Elle inculture, elle inculque le culte. Elle a pour cela "un message subliminal" à faire passer au subconscient par le "paraclet" consolateur. de cet inconsolable criblé de dettes et de blessure.

    L'Eglise ne débite pas, elle crédite. Elle crédite et elle est crédible, car elle n'est pas une usurière. L'Eglise présente la seule évolution sans usure, car l'éternité ne connaît pas la corruption. Et la seule évolution dont la génération est presque spontanée, notre nootion de l'éternité se tirant moins de notre croyance en l'immortalité de l'âme que puisant dans ce que rudolf Steiner appelait "le principe (ou le sentiment) d'innatalité", où nous avons été désirés presque autant que (et à l'instant où) le Christ fut engendré. Ce qui a requis de Dieu un tel amour de l'homme que nous l'exprimons bien mal si nous croyons que la civilisation ne doit quêtre le fruit de notre instinct de conservation.

    Nous avons un bagage spirituel qui devrait nous donner le secret de jouvence, et nous vieillissons à vue d'oeil et vues humaines. Avoir le catéchisme dans une main et les droits de l'homme dans l'autre (autre héritaage de Jean-Paul ii) devrait nous faire décliner la fraternité en acte. Gardons-nous donc des notions évanescentes comme celle de "civilisation de l'amour" (Jean-Paul II a pu quelquefois être moins inspiré que d'autres. Il n'y a, pour ainsi dire, que des civilisations et des amoures, comme Joseph de Mestre disait n'avoir rencontré que "des hommes" et jamais vu l'Homme. "L'homme n'est la route de l'Eglise" que si on n'en préjuge pas, et Jésus, l'Alpha et l'Oméga, n'est le Chemin de l'homme que si tous les deux se rencontrent au point N de leur avancée mutuelle vers le pardon infini.

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  17. (Suite et fin)

    Jean-Paul II a commis, j'ose le dire, un autre contre-sens, en faisant le pari de la culture (au sens allemand du terme). "La sagesse des intelligents et des savants" ne fait pas bon ménage avec ce que le Père céleste n'a révélé qu'aux tout petits. Nous sommes les héritiers d'un siècle qui a cru apporter ses lumières à l'humanité, or la lumière n'est pas multiple et l'humanité est divisible en hommes. Redonnons de la lumière à nos humanités. Portons les armes de la "trêve de dieu" parmi la vengeance des peuples. Mais prenons garde à ne pas passer pour les héritiers d'un monde qui s'écroule parce qu'il n'a plus voulu de nous et qui nous a fait les complices de son oppression et de ses pillages.

    Ceux que notre apolitisme a pillé et qui nous croit les compices de ces pillages esclavageants sont en train de se réveiller et ils nous en veulent. Ils nous en veulent et ont autre chose que nous n'avons pas: ils ont une doctrine légale, là où nous n'avons qu'un contenu de foi et une doctrine morale, à grand-peine concédons-nous avoir "une doctrine sociale", qui se réduit le plus souvent à une interprétation bourgeoise des "points (dits) non négociables". Dépêchons-nous de nous forger une "doctrine légale" qui, au lieu de postuler un "droit naturel" idéal, tienne compte des droits naturels des hommes, que leur donne "la justice basique". Ayons des moeurs humbles et généreuses, et répandons-les comme un baume sur les peuples dont l'humiliation crie vers dieu, tandis que l'"ancien monde" à la dérive, sur les vagues ridées, crève de ses bulles virtuelles d'actionnaires qui le sont à proportion qu'ils attendent, repus, que leur tombent leurs dividendes, sur leurs dents qui ne sont plus en or. Refusons l'usure, nous avons le bagage spirituel pour rester jeunes et savoir que tout acte de civilisation ne peut être qu'une renaissance. Refusons la culture qui fait circuler les ordres plus vite que les personnes, et cultivons le jardin de notre âme, en nous rappelant que toute culture est d'abord agraire, et que nous sommes faits de poussière insufflée pour devenir sédimentaire, et non pour être pulvérisée cahotiquement dans la nature.

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    1. De grâce revoyez votre propos amphigourique. Vos messages gagneraient à être écrits en bon français. On a l'impression de lire de l'allemand mal traduit.

      Méditez les vers du Poète :


      "Avant donc que d'écrire apprenez à penser.
      Selon que notre idée est plus ou moins obscure,
      L'expression la suit, ou moins nette, ou plus pure.
      Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement,
      Et les mots pour le dire arrivent aisément
      Surtout qu'en vos écrits la langue révérée
      Dans vos plus grands excès- vous soit toujours sacrée."

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  18. Tout d’abord, je m’excuse pour les fautes d’orthographe. J’avoue que cette fois-ci, j’ai fait fort !
    C’est bon pour mon humilité ! Je n’aurai pas tout perdu…
    Par contre, je trouve le terme « boue adamique » pour évoquer cette terre déchue, pas si mal. Cela n’est d’ailleurs qu’une image !
    Je voudrais aussi dire à Julien que si J.P.II rend hommage « aux intelligents et aux savants », il y met peut-être plus que l’on croit. Il doit parler de culture comme vous le dites justement mais peut-être pas uniquement. L’intelligence de cœur ? A développer.
    Il s’adresse aussi aux « savants ». Il y a un domaine de la science que l’on ne peut pas remettre en question et qui est peut-être le seul « fait scientifique » qui compte vraiment, c’est l’astrophysique. Les recherches de ce côté là sont passionnantes. On s’approche maintenant de la matière telle qu’elle était avant le B.B. Cela aussi est « libérateur », car ça nous enlève beaucoup d’illusions sur nous-mêmes, sur nos fausses notions concernant la matière, le temps, l’espace etc. La notion même de gravitation en prend un coup. Cette science là nous élève. Pas la peine de s’y intéresser pour en avoir les bénéfices : C’est toute la pensée humaine qui en est transformée. Je disais plus haut que la vie est « une » ou que si elle ne l’est pas, elle doit le devenir. La « connaissance » est « une » aussi : Dieu, la matière, ce sont des domaines de la connaissance qui doivent se rejoindre. Ce qui se passe à l’heure actuelle est primordial !
    J’ai l’air de faire des affirmations gratuites et de plus, sans développer. Certains le penseront. Mais, ici, nous ne faisons qu’échanger des idées. Pour ma part, j’apprends aussi chez les autres. A chacun d’approfondir une idée ou de s’y refuser. Et puis, loin de moi la volonté de convaincre quiconque !
    Pie XII était un grand scientifique et Il s’entretenait des dernières découvertes avec les physiciens de son temps. (lui qui a vu, au Vatican, 40 ans plus tard, les soleils « danser » comme à Fatima)
    Le 16 décembre 1941, il proclame Albert le grand « Patron » de la science. A peine, un an plus tard, le 02.12.1942, Fermi découvrait la pile atomique.
    Extrait de la lettre apostolique de ce jour là : « Que saint Albert, qui en des temps très difficiles a montré par ses remarquables travaux que la science et la foi pouvaient prospérer chez les hommes en parfait accord, daigne par sa puissante intercession auprès de Dieu pousser les esprits et les cœurs des savants à faire un usage pacifique et honnête des choses de la nature, dont ils scrutent et recherchent les lois que Dieu lui-même a établies. »
    La suite montre que le résultat ne fut pas très pacifique. Cela n’enlève en rien l’importance de la découverte ni son soutien par le successeur de Pierre, ni même la suite des travaux.
    Benoîte

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  19. L'Epitre de ce troisième dimanche après Paques tombe à point. Un écho du Reddite. Et saint Jacques dimanche prochain: ira enim viri iustitiam Dei non operatur.

    L'indignation est une chose stérile.

    Depuis que l'Etat repose sur des bases anti-théistes, je ne vois pas où demeure l'obligation d'un chrétien envers cet état, puisque pour le chrétien, anti-théiste= antichristique.

    Et si la gauche arrive au "pouvoir",raison de plus de "saboter" cet état.

    Prenons garde, cependant, selon saint Pierre, que notre liberté ne cache une malice.

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  20. @ Benoîte, de grâce, ne vous vous excusez pas auprès de l'anonyme d'hier 12h39 AM - NON, cher Anonyme! - Benoîte N'EST PAS EVA JOLY -.....et si c'était le cas, ça existe la galanterie, une Lady n'a jamais tort!!

    (et bonjour à Julien, dont je lis tout autant avec grand plaisir, les longs et non moins passionnants posts)

    Et que fait notre Anonyme Flamboyant, en ce moment? J'espère qu'il va nous envoyer quelque billet, sur ses impressions, en cette fin de campagne haletante, ou juste après que Nico. eût été détrôné, pour laisser la place à Flamby.

    Ah! On va pas rigoler, après le 6 Mai...

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  21. Thierry, juste un petit mot pour vous dire que Sobiesky n'est pas le nom du réalisateur mais de l'actrice américaine qui joue "Jeanne". ( elle descendrait du roi de Pologne). Le réalisateur est un canadien je crois, dont j'ai oublié le nom.
    Lady Bee

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  22. @ Lady Bee
    Comme je vous suis reconnaissant de rectifier mon erreur. Puisque vous avez pris cette peîne, je me suis fait un devoir (et un plaisir) de faire la recherche sur wiki (liens ci-dessous). Merci chère Lady Bee (quel joli pseudo)

    Il s'agissait en fait, d'une série télé (d'où les cinq heures, chère Benoîte!), pour la tv canadienne en 1999. Réalisateur Christian Duguay:

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Jeanne_d%27Arc_(téléfilm,_1999)


    Pour la magnifique Juana d'Arco, il s'agit d'une américaine, je ne sais si son ascendance est royale mais elle le mériterait, tant elle a du charme et énergie: Leelee Sobieski, qui ma foi! égale la Falconetti, mutatis mutandis, et surclasse de loin la délicieuse Ingrid Bergman, dans le même rôle, ravissante mais un peu à l'eau de rose.

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Leelee_Sobieski

    Bon mais là, j'empiète sur les plate-bandes de nos grandes plumes cinéma du Métablog...

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  23. Bonjour à thierry, à benoîte, et à notre flamboyant anonyme qui trouve que j'écris en allemand mal traduit (vu mon nom et d'où je viens, il n'a sans doute pas tort)!

    A Benoîte:

    La découverte de fermi et les voeux de Pie XII pour qu'il en soit fait un usage pacifique me pose une question relative, moins à l'impossible finalisation des recherches humaines, qu'à la façon dont Dieu a laissé remettre entre les mains de l'homme le pouvoir dont on pensait qu'Il Se le réserverait à travers l'apocalypse : je parle de celui de détruire la terre. De même qu'Il a laissé transformer, à travers ce qu'il convient désormais d'appeler les techniques de Procréation Médicalement assistée, les conditions de la génération.

    Joakim de Flores pronostiquait un "âge de l'esprit"; Hegel le traduisait en un "avènement de l'esprit dans l'histoire" qui la mettait, pour ainsi dire, en sommeil dialectique; les positivistes y voyaient l'apogée de l'esprit scientifique; le besoin (positif) humain a donné raison aux positivistes, puisque fermi a trouvé la pile atomique, qui met "la fin du monde" en concurrence entre l'homme et Dieu, Pie XII ne pouvant pas interdire à fermi de chercher et dieu le laissant trouver de quoi mettre la dévastation apocalyptique de la terre en porte-à-faux. En face, que vaut ce troisième paradigme de l'"avènement de l'Esprit dans l'histoire" qu'est le pentecôtisme, qui spécule, de son côté, sur un retour hâtif de dieu pour que les malheurs promis au monde arivent par sa main et non par la main destructrice de l'homme? Tout cela laisse songeur !

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  24. La "boue adamique" est "notre" boue, mais y a-t-il quelque chose à sauver de celle concoctée dans les chaudrons de la F.M.?

    Dans le Courrier de l’Ouest du 8 janvier 1988, le grand-maître du Grand-Orient, Jean-Robert Ragache, titrait ainsi son article :
    UN SEUL MOT D’ORDRE POUR L’ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE : VOTER !
    Traduisons : peu importe que vous votiez à droite ou à gauche, ou même à l’extrême-droite … nous voulons seulement que vous votiez !

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