Quand on regarde avec toute la rigueur souhaitable en un tel examen le rôle du Christ dans la détermination du destin de l'humanité, on ne peut pas le majorer.
Il est celui en qui toutes choses trouvent leur récapitulation, dit saint Paul aux Ephésiens, ce qui signifie que chaque étant n'a de sens au fond, chaque étant ne s'accomplit et ne se réalise qu'en lui. Hors de lui ? La Bible n'emploie pas le mot des Hindous : Maya, l'illusion. Ce mot serait trop fort. Dans la création, Dieu a donné l'être à ses créatures. Mais la Bible a un autre terme, tout aussi expressif, le mot de vanité. En grec : mataoiotès (Rom. 8, 20). En hébreu : hèbhèl. "Le terme hèbhèl désigne le souffle de l'air qui emporte les objets" (Daniel Lys : L'Ecclésiaste ou que vaut la vie ?). Inutile de "moraliser" ce terme. Vanité renvoie non pas au défaut bien connu de tous les égolâtres, mais à ce que signifie l'adjectif "vain" ou l'expression "en vain".
Sans le Christ, la vie est vaine, non pas seulement parce que le Christ seul nous ferait faire l'expérience de la joie, comme diraient sans doute certains charismatiques : cette idée là est fausse. La nature connaît toutes sortes de satiété qui engendrent la joie.
Non, la vie est vaine parce qu'elle est menacée par la mort. Les Grecs voyaient Saturne, le temps, armé d'une faux qui fauchait tout ce qui le touchait. Et face à cette menace universelle de la mort, menace dont nous savons qu'elle se trouve toujours mise à exécution, seul le Christ a des réponses. Il faut comprendre au sens fort, j'allais dire au sens strict, au pied de la lettre, l'exclamation de saint Paul aux Galates : "Pour moi vivre, c'est le Christ". Sans lui, je ne suis qu'un mort vivant.
Vous me direz que les philosophes ont établi des théories de l'immortalité de l'âme. Oui. Mais chez la plupart d'entre eux, on ne saisit pas très bien comment cette immortalité touche les personnes que nous sommes. Platon parle de métempsychose. Aristote évoque l'immortalité de l'intellect agent et ne se prononce pas sur l'intellect possible, celui qui nous identifie...
La Bible elle-même, dans le Premier Testament, n'est pas claire au sujet de l'immortalité personnelle de l'âme. Regardez Qohélet, l'Ecclésiaste justement : "Le sort des fils d'homme et le sort de la bête, c'est un sort identique qu'ils ont : telle la mort de celles-ci, telle la mort de ceux-là" (Eccl. 3) Suit une identification du souffle de l'un et du souffle de l'autre... Deux souffles qui s'épuisent.
Que nous apporte le Christ ? La certitude du salut de nos personnes par la foi en lui, la vraie foi, non pas la foi seule, mais "celle qui agit par la charité" (Gal. 5). On peut aller jusqu'à dire que dans le Christ personne divine, les personnes humaines prennent consistance et s'affirment pour les siècles des siècles. et l'on retrouve une très vieille doctrine scolastique, présente chez Cajétan au XVIème siècle, reprise par le Père Chardon au XVIIème : celle de la subsistence mystique dans le Christ. "Deviens ce que tu es" disait Nietzsche (repris sans scrupule pour le titre d'un de ses livres par l'aristotélicien belge Marcel De Corte).
Nous ne devenons vraiment ce que nous sommes, nous n'accédons à la conscience d'être des personnes irremplaçables et immortelles que dans la Révolution, dans le Renversement des valeurs instauré par le Christ. C'est tout le sens des béatitudes évangéliques : Heureux ceux qui pleurent, parce que si la foi les anime ils seront toujours supérieurs à leurs larmes et, dans le Christ, ils seront consolés.
On peut dire que dans le Christ, pour ceux qui accèdent au statut de "personne" (ce que Nietzsche appellera bêtement le surhomme), dans un acte surnaturel, qui dépasse la programmation de leur nature, aucun mal n'est sans remède.
Saint Paul déjà (Rom. 7) : Tout coopère au bien pour ceux qui aiment Dieu. Ainsi, comme le dit Antoine, nous sommes dès maintenant associés à la résurrection du Christ, en lui devenant plus personnellement unis.
Il est celui en qui toutes choses trouvent leur récapitulation, dit saint Paul aux Ephésiens, ce qui signifie que chaque étant n'a de sens au fond, chaque étant ne s'accomplit et ne se réalise qu'en lui. Hors de lui ? La Bible n'emploie pas le mot des Hindous : Maya, l'illusion. Ce mot serait trop fort. Dans la création, Dieu a donné l'être à ses créatures. Mais la Bible a un autre terme, tout aussi expressif, le mot de vanité. En grec : mataoiotès (Rom. 8, 20). En hébreu : hèbhèl. "Le terme hèbhèl désigne le souffle de l'air qui emporte les objets" (Daniel Lys : L'Ecclésiaste ou que vaut la vie ?). Inutile de "moraliser" ce terme. Vanité renvoie non pas au défaut bien connu de tous les égolâtres, mais à ce que signifie l'adjectif "vain" ou l'expression "en vain".
Sans le Christ, la vie est vaine, non pas seulement parce que le Christ seul nous ferait faire l'expérience de la joie, comme diraient sans doute certains charismatiques : cette idée là est fausse. La nature connaît toutes sortes de satiété qui engendrent la joie.
Non, la vie est vaine parce qu'elle est menacée par la mort. Les Grecs voyaient Saturne, le temps, armé d'une faux qui fauchait tout ce qui le touchait. Et face à cette menace universelle de la mort, menace dont nous savons qu'elle se trouve toujours mise à exécution, seul le Christ a des réponses. Il faut comprendre au sens fort, j'allais dire au sens strict, au pied de la lettre, l'exclamation de saint Paul aux Galates : "Pour moi vivre, c'est le Christ". Sans lui, je ne suis qu'un mort vivant.
Vous me direz que les philosophes ont établi des théories de l'immortalité de l'âme. Oui. Mais chez la plupart d'entre eux, on ne saisit pas très bien comment cette immortalité touche les personnes que nous sommes. Platon parle de métempsychose. Aristote évoque l'immortalité de l'intellect agent et ne se prononce pas sur l'intellect possible, celui qui nous identifie...
La Bible elle-même, dans le Premier Testament, n'est pas claire au sujet de l'immortalité personnelle de l'âme. Regardez Qohélet, l'Ecclésiaste justement : "Le sort des fils d'homme et le sort de la bête, c'est un sort identique qu'ils ont : telle la mort de celles-ci, telle la mort de ceux-là" (Eccl. 3) Suit une identification du souffle de l'un et du souffle de l'autre... Deux souffles qui s'épuisent.
Que nous apporte le Christ ? La certitude du salut de nos personnes par la foi en lui, la vraie foi, non pas la foi seule, mais "celle qui agit par la charité" (Gal. 5). On peut aller jusqu'à dire que dans le Christ personne divine, les personnes humaines prennent consistance et s'affirment pour les siècles des siècles. et l'on retrouve une très vieille doctrine scolastique, présente chez Cajétan au XVIème siècle, reprise par le Père Chardon au XVIIème : celle de la subsistence mystique dans le Christ. "Deviens ce que tu es" disait Nietzsche (repris sans scrupule pour le titre d'un de ses livres par l'aristotélicien belge Marcel De Corte).
Nous ne devenons vraiment ce que nous sommes, nous n'accédons à la conscience d'être des personnes irremplaçables et immortelles que dans la Révolution, dans le Renversement des valeurs instauré par le Christ. C'est tout le sens des béatitudes évangéliques : Heureux ceux qui pleurent, parce que si la foi les anime ils seront toujours supérieurs à leurs larmes et, dans le Christ, ils seront consolés.
On peut dire que dans le Christ, pour ceux qui accèdent au statut de "personne" (ce que Nietzsche appellera bêtement le surhomme), dans un acte surnaturel, qui dépasse la programmation de leur nature, aucun mal n'est sans remède.
Saint Paul déjà (Rom. 7) : Tout coopère au bien pour ceux qui aiment Dieu. Ainsi, comme le dit Antoine, nous sommes dès maintenant associés à la résurrection du Christ, en lui devenant plus personnellement unis.
Ok, tout très juste et limpide pour nous les chrétiens, mais quid des autres croyants ? - je ne mets pas de guillemets car malgré tout je le vivrais comme une forme d'arrogance me croire seul croyant et refusant cette qualité aux autres, juifs, musulmans etc. Leur foi est très forte, leur perception de la présence divine dans la vie au quotidien très puissante (Dieu accompagne tous leurs gestes et actions, quel que soit notre jugement là-dessus, en tout cas ils le vivent comme ça). C'est vraiment difficile de leur expliquer que nous sommes les seuls à avoir la clé : le Christ, pour surmonter l'épreuve de la mort et donner du sens à notre parcours ici-bas, même si nous le croyons. Eux aussi pensent détenir la clé, les uns comme le peuple élu, avec le sentiment de n'avoir jamais trahi l'alliance d'origine, les autres comme ceux à qui Dieu a parlé en dernier, la dernière mise à jour en quelque sorte (selon leur perception). Comment les intégrer dans le Christ, sans affirmer avec arrogance, même non intentionnée mais condamnée à être perçue comme telle, que leur transcendance n'en est pas une et leur religion n'est pas une religion ? Tellement loin du "heureux les humbles...." , une telle superbe ! Certes, l'islam fait peur (à nous Occidentaux), mais la question n'est pas ici de démontrer quoi que ce soit entre nous, mais comment persuader, comment convaincre ceux qui vivent plongés en ce Dieu unité absolue, que c'est le Christ qui est la Voie ? Peut-on détruire le système de valeurs d'une civilisation entière ? Voire deux, si l'on inclue les Juifs ? Serions-nous assez arrogants de prétendre d'être sauvés tous seuls ? Ou bien leur voie est la bonne, si l'intention d'adorer le Très-Haut sincère, accompagnée de la prière.. Benoît XVI n'a-t-il pas "prié le Miséricordieux" (sic lui-même) à la mosquée de Constantinople ? N'est-ce pas un exemple de respect et de la reconnaissance de la validité de leur façon de prier par notre Pape bien aimé ? La prière ne serait-elle pas comme des cadeaux de Noël : les uns offrent ceci, les autres cela, mais l'ensemble des cadeaux est offert à Dieu, sous formes différentes ? Point de relativisme, juste une réflexion sur comment ne pas exclure et surtout comment faire adhérer ceux qui, comme nous, croient avoir trouvé la Voie...
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