J'ai aimé la formule de Georges Sorel que nous donne l'anonyme de 22 H 51 : les armées révolutionnaires étaient constituées d'individualistes... féroces. Leurs victoires sont celles des "baïonnettes intelligentes". Il y a les canons de Gribeauval commandés par Louis XV et Louis XVI (de mémoire). Mais il y a aussi le sang français - non pas celui d'une race, mais celui d'une certaine façon d'être ensemble... qui n'existe qu'en France. "Heureux comme Dieu en France" dit le proverbe yiddish. "Je vois un Français à genoux, je vois un homme libre à genoux" comme Péguy le fait dire à son Dieu.
Et cela peut faire réfléchir sur l'obéissance. Je pense à un long article du Père Labourdette sur le sujet dans la Revue thomiste (de mémoire vers 1953 : c'était un autre monde). Il expliquait : "l'obéissance, c'est la vertu du bien commun".
Saint Thomas confirme son disciple. Dans la Somme théologique (Ia 96 4), il dit : "L'homme, par sa nature, n'est pas ordonné à son semblable" : homo ex natura sua non ordinatur ad alterum. Naturellement, l'homme n'a pas envie d'obéir et ce n'est pas pour lui une nécessité ou un désir de nature. Quoi qu'en dise Aristote, il n'existe pas d'"escalves par nature".
Pourquoi obéissons-nous, jusqu'à la mort s'il le faut, comme peuvent en témoigner ces baïonnettes intelligentes ?
La réponse de Labourdette est magnifique : nous obéissons à cause du bien commun, soit que nous en pressentions l'urgence sans en connaître les impératifs, soit que nous en devinions les conditions. Dans tous les cas, l'obéissance est une vertu qui est premièrement dans l'intelligence, comme l'enseigne saint Thomas (il y a une question disputée dans le de Veritate sur ce sujet, en plus des articles de la Somme théologique dans la IIaIIae).
La force des armées françaises a toujours été l'obéissance intelligente (le coeur intelligent comme dit Finkielkraut). Encore fallait-il un (vrai) commandement pour cela, comme on le constata en 14, où les officiers généraux pistonnés parce que francs maçons (cf. l'affaire des fiches) firent perdre des... centaines de milliers d'hommes. Il faut bien avouer que l'armée française a été magnifique, malgré les erreurs lourdes du haut commandement (Dien Bien Phu). Mais - et c'est encore vraie en Afghanistan d'après un rapport terrible de l'aumônier du 2ème REP - on a du mal, la République a du mal à former de vrais chefs. Elle en est restée à Clemenceau : "la guerre est une chose trop sérieuse pour être confiée à des militaires".
Il y a une autre institution qui devrait travailler la question des "baïonnettes intelligentes", et c'est l'Eglise bien sûr. lorsque l'obéissance tient lieu de... foi, on assiste en 30 ans au plus grand chambardement que l'Institution ait connu dans son histoire. Au nom de l'obéissance !
De même que l'obéissance est la vertu du bien commun au plan temporel, je crois que l'on peut dire, au plan spirituel, que l'obéissance est la vertu de ce qui nous unit tous : la vertu de la charité. Qu'est-ce qu'une obéissance qui ne proviendrait pas de la charité ? Une vertu informe. Une vertu absurde. Et, comme dit sainte Catherine de Sienne dans son Dialogue, qu'est-ce qu'une charité qui n'est pas réglée par... la prudence ? (la prudence, dans son vocabulaire, c'est ce qu'elle appelle la "discrétion" : le choix intelligent des moyens en vue de la fin). Sainte Catherine nous met en garde : la charité sans la discrétion n'est rien.
En tout cas, naturel ou surnaturel, on en revient toujours au même point : loin de dispenser de l'intelligence, l'obéissance du chrétien (en particulier dans les situations tendues ou éprouvantes) est le plus bel acte d'intelligence dont il soit capable : celui qui l'ordonne non seulement à son bien propre, mais, comme dit encore saint Thomas après Aristote, à quelque chose de plus divin : le bien commun, et en l'occurrence le bien commun surnaturel, le bien commun de l'Eglise.
Fasse le Ciel que l'Eglise puisse être servie, dans le terrible combat spirituel d'aujourd'hui, par quelques baïonnettes intelligentes ! le chaos actuel demande... des soldats de l'an II !
Et cela peut faire réfléchir sur l'obéissance. Je pense à un long article du Père Labourdette sur le sujet dans la Revue thomiste (de mémoire vers 1953 : c'était un autre monde). Il expliquait : "l'obéissance, c'est la vertu du bien commun".
Saint Thomas confirme son disciple. Dans la Somme théologique (Ia 96 4), il dit : "L'homme, par sa nature, n'est pas ordonné à son semblable" : homo ex natura sua non ordinatur ad alterum. Naturellement, l'homme n'a pas envie d'obéir et ce n'est pas pour lui une nécessité ou un désir de nature. Quoi qu'en dise Aristote, il n'existe pas d'"escalves par nature".
Pourquoi obéissons-nous, jusqu'à la mort s'il le faut, comme peuvent en témoigner ces baïonnettes intelligentes ?
La réponse de Labourdette est magnifique : nous obéissons à cause du bien commun, soit que nous en pressentions l'urgence sans en connaître les impératifs, soit que nous en devinions les conditions. Dans tous les cas, l'obéissance est une vertu qui est premièrement dans l'intelligence, comme l'enseigne saint Thomas (il y a une question disputée dans le de Veritate sur ce sujet, en plus des articles de la Somme théologique dans la IIaIIae).
La force des armées françaises a toujours été l'obéissance intelligente (le coeur intelligent comme dit Finkielkraut). Encore fallait-il un (vrai) commandement pour cela, comme on le constata en 14, où les officiers généraux pistonnés parce que francs maçons (cf. l'affaire des fiches) firent perdre des... centaines de milliers d'hommes. Il faut bien avouer que l'armée française a été magnifique, malgré les erreurs lourdes du haut commandement (Dien Bien Phu). Mais - et c'est encore vraie en Afghanistan d'après un rapport terrible de l'aumônier du 2ème REP - on a du mal, la République a du mal à former de vrais chefs. Elle en est restée à Clemenceau : "la guerre est une chose trop sérieuse pour être confiée à des militaires".
Il y a une autre institution qui devrait travailler la question des "baïonnettes intelligentes", et c'est l'Eglise bien sûr. lorsque l'obéissance tient lieu de... foi, on assiste en 30 ans au plus grand chambardement que l'Institution ait connu dans son histoire. Au nom de l'obéissance !
De même que l'obéissance est la vertu du bien commun au plan temporel, je crois que l'on peut dire, au plan spirituel, que l'obéissance est la vertu de ce qui nous unit tous : la vertu de la charité. Qu'est-ce qu'une obéissance qui ne proviendrait pas de la charité ? Une vertu informe. Une vertu absurde. Et, comme dit sainte Catherine de Sienne dans son Dialogue, qu'est-ce qu'une charité qui n'est pas réglée par... la prudence ? (la prudence, dans son vocabulaire, c'est ce qu'elle appelle la "discrétion" : le choix intelligent des moyens en vue de la fin). Sainte Catherine nous met en garde : la charité sans la discrétion n'est rien.
En tout cas, naturel ou surnaturel, on en revient toujours au même point : loin de dispenser de l'intelligence, l'obéissance du chrétien (en particulier dans les situations tendues ou éprouvantes) est le plus bel acte d'intelligence dont il soit capable : celui qui l'ordonne non seulement à son bien propre, mais, comme dit encore saint Thomas après Aristote, à quelque chose de plus divin : le bien commun, et en l'occurrence le bien commun surnaturel, le bien commun de l'Eglise.
Fasse le Ciel que l'Eglise puisse être servie, dans le terrible combat spirituel d'aujourd'hui, par quelques baïonnettes intelligentes ! le chaos actuel demande... des soldats de l'an II !
C'est surprenant que vous réagissiez sur le commentaire le plus absurde et pour ajouter des contre-vérités par la même occasion ! Si je peux me permettre de résumer ce commentaire : "en tant que baïonnette intelligente, il vaut mieux obéir au Christ qu'au Pape, à Dieu qu'à un homme"...
RépondreSupprimerCe serait intéressant de rechercher tous les hérésiarques qui ont tenu le même propos, à commencer par Luther ! Comme si obéir au Pape était simplement obéir à un homme ! C'est tellement imbécile et anti-catholique qu'il vaut mieux tirer un voile sur une telle absurdité qui fait fi de la théologie, de la divine constitution de l'Eglise et du rôle du Pape "Doux Christ en terre" comme disait Ste Catherine de Sienne et Ste Jehanne d'Arc...
Ensuite, vous abondez en soulignant que la dérive de l'Eglise s'est faite au nom de l'obéissance : on croit rêver ! Si les évêques avaient obéi au Pape on n'en serait certes pas là ! S'ils avaient lu et appliqués les textes, les rubriques, les orientations, les encycliques, s'ils avaient veillé à leur application, les curés n'auraient pas été livrés à eux-mêmes !
Les évêques ont courageusement fermé les yeux et leur gueule et les curés ont fait ce qu'ils ont voulu ou plutôt ce que leur ont imposé les conseils paroissiaux et autres joyeusetés des laïcs en folie ! En réalité, c'est bien parce que la pyramide de l'obéissance a été inversée, parce que se sont les laïcs qui se sont fait obéir, que l'on en est là ! En définitive, la crise de l'obéissance et une crise de l'absence d'obéissance, de la négation de l'obéissance au nom de l'intelligence, et non de manque d'intelligence dans l'obéissance.
Et puis cessons de comparer l'obéissance dans l'Eglise avec l'obéissance dans l'armée : cela n'a strictement rien à voir et c'est à la limite du blasphème ! Dans l'armée, les généraux ne commandent pas au nom du Christ alors que l'Eglise, quand elle parle par la voix du Pape et du magistère, elle se fait l'interprète de la volonté du Christ et s'imaginer que l'on comprend mieux la volonté du Christ que le Pape et que l'Eglise, c'est tomber immanquablement dans le libre arbitre, celui du protestantisme, du modernisme, de l'orgueil et de toutes les hérésies.
Je me fais une réflexion sur l’obéissance. Traditionnellement, il faut obéir au chef, c’est-à-dire faire la volonté du chef parce qu’il est chef. Mais en démocratie, à l’échelon par exemple d’une ville ou même d’un pays, c’est la volonté populaire qui désigne le chef. Autrement dit, je dépends de la volonté du chef, mais lui-même dépend de la mienne. Et s’il ne me plait plus, je le congédie. Il y a là, tout de même, un glissement considérable.
RépondreSupprimerCe qui m'amène à me poser plus généralement cette question: est-ce que des pans entiers de la théologie morale, de la doctrine sociale, ne s’appuient pas sur des modèles qui n’ont plus court ? Question subsidiaire: dans un monde qui change de plus en plus vite, les théologiens pensent-ils de plus en plus vite ?
Prenez les rapports au travail. Longtemps l'idée a été: l'employeur dit, l'employer suit. On voit un autre modèle: le payeur définit un besoin, le payé fournit une solution. Monsieur Dupont paye (pour faire des tâches différentes) une avocate qui arrange ses affaires et une femme de ménage qui range ses affaires. Est-il le supérieur de la seconde, plutôt que de la première?
autrement dit: je pense que certaines situations en 2011, ne font plus intervenir l'obéissance, alors que c'était encore le cas en 1961 ou en 1911. Prenez ne serait-ce que les codes vestimentaires: ils ont grandement disparu. Comment dès lors leur obéir... ou même désobéir?
RépondreSupprimerSur le sujet de l'obéissance, fait peu référence, à regret, la première parole qui l'ait évoqué, d'autant que cette parole a été prononcée par le premier pape, ce qui vaut toutes les cautions scholastiques:
RépondreSupprimer"Il vaut mieux obéir à dieu plutôt qu'aux hommes", dit Saint-Pierre lors de son premier discours après la Pentecôte.
Quant à l'eglise dont le magistère ne serait plus sur la même longueur d'onde que la fréquence de notre époque, parce que nous vivons en démocratie, comme le suggère le commentateur qui me précède, je sais que l'abbé de Tanoüarn aime souvent la définir comme une "monarchie de monarchies". Mais, au temps de la primitive Eglise, si le Seigneur choisissait le pape, les fidèles élisaient leurs évêques, pratique à laquelle ont voulu revenir ceux qui ont tenté de promouvoir "la constitution civile du clergé", n'en déplaise aux plus romains d'entre nos métablogueurs! Comment définir politiquement l'eglise dans cette configuration où le pape est choisi par le christ et les évêques par les fidèles? Comme une "monarchie d'Empires", à supposer que l'imperator se réfugie toujours derrière une onction élective et populaire, les évêques des premiers siècles étant les premiers empereurs d'une eglise dont le vicaire du christ n'a jamais cessé d'être choisi par le roi des Rois!
Les soldat obéissent parce qu'ils sont exécutés s'ils osent résister ou s'il refusent l,endoctrinement
RépondreSupprimerUn soldat doit obéir dans le service car la "discipline reste la fore principale des armées".
RépondreSupprimerL'obéissance n'est pas aveugle et tout subalterne peut et même doit dire à son supérieur que sa décision est stupide. Mais quend l'ordre a été donné il faut l'exécuter.
Ceci dit tout soldat a l'obligation de refuser d'obéir à un ordre manifestement illégal, par exeple s'il reçoit l'ordre de torturer ou d'humilier ou de maltraiter un ennemi il doit refuser. Dans le passé cela a demandé de l'héroïsme à des militaires.
Monsieur l'abbé, je ne suis pas trop d'accord avec vous lorsque vous dites :"Encore fallait-il un (vrai) commandement pour cela, comme on le constata en 14, où les officiers généraux pistonnés parce que francs maçons (cf. l'affaire des fiches) firent perdre des... centaines de milliers d'hommes."
RépondreSupprimerJe pense que votre anti-républicanisme vous entraine un peu loin.
Certes, il y eut en 14 des offficiers généraux insuffisants, mais ce n'était pas la majorité.
Le problème est plus complexe. A l'inverse de l'Allemagne, notre armée était surtout une armée coloniale, habituée à des coups d'éclat héroîques mais non à un guerre de masse nécessitant une mécanique ordonnée et parfaitement huilée. Le soldat français était héroïque et courageux, toujours prêt à aller de l'avant alors que le soldat allemand n'était que le rouage infime d'une immense machine : un véritable rouleau compresseur qui obéissait mécaniquement ax ordres. Je prétends que c'est ce qui a été la cause principale de nos déboires en 1914 jusqu'au magnifique redressement (certains ont dit au miracle) de la Bataille de la Marne.
Les lettres de nos poilus le montrent : le soldat français pensait alors que son homologue prussien était un être hébété entièrement endotriné par la propagande nationaliste du kaiser et de ses sbires.
Oui, ce sont les baïonnettes intelligentes qui ont gagné la guerre de 14-18.
Rappelons nous la phrase célèbre : "La France hier soldat de Dieu, aujourd'hui soldat de l'Homme sera toujours le soldat de l'Idéal".
La caractéristique des Français c'est que nous sommes des individualistes toujours prompts à critiquer les chefs, le gouvernement, les curés, éventuellement le Pape ou le Président mais à l'heure du danger nous savons nous rasembler et nous mettons toute notre énergie pour le triomphe du bien commun.
En France ce que l'on demande à un officier c'est d'etre courageux et d'être un entraineur d'hommes et pour cela pas besoin d'avoir lu Clausewitz.
Murat, n'avait peut-être pas fait de grandes études mais regardez comme il caracolait en tête de ses troupes pour les galvaniser.
Nous sommes toujours à Byzance la veille de l'assaut des Turcs...!
RépondreSupprimerQuant aux baïonnettes intelligentes, c'est le genre d'image qui me choque. S'imagine-t-on, aujourd'hui, ce que c'est que de tuer un homme à la baïonnette ou de prendre celle-ci en plein ventre? On pourrait prendre des comparaisons de meilleure facture.
Ceci dit, les soldats sont courageux : 1°.- s'ils sont motivés; 2°.- s'ils sont commandés sur le terrain par des officiers intelligents et exemplaires (le Lieutenant de Vaisseau Guillaume en Indochine et en Algérie par exemple); 3°.- Si le haut commandement est à la hauteur ( tels que Salan et Challe en Algérie ou de Lattre en Indochine); et dernier et non le moindre, s'il y a une volonté politique résolue et cohérente.
Labourdette a raison.
Quant à l'Eglise, c'est me semble-t-il une autre histoire mais je ne me sens pas assez instruit en la matière pour épiloguer. J'aurais tendance à laisser les soldats de l'An II dans "la légende des siècles" et à la limite préférer Jeanne d'Arc comme entraîneur d'hommes.
Pour moi, Monsieur l'abbé, vous n'êtes ni un blasphèmateur ni un hérétique.Vous avez le mérite de poser les bonnes questions puisqu'elles déchaînent des excès de polémique...
Willy
Mourir ou obéir mieux vaut obéir quitte à dénoncer par après si la possibilité de déserter n'existe pas.
RépondreSupprimerAnonyme a dit:
RépondreSupprimer"Les lettres de nos poilus le montrent: le soldat français pensait alors que son homologue prussien.."
Encore un anonyme qui n'a pas lu Ernst Jünger, et quelques autres "prussiens hébétés"!
A Georges Belon
RépondreSupprimerEn lisant les lettres si poignantes de nos poilus de 1914 vous avez certainement constaté qu'elles émanaient principalement d'hommes du rang. Chez les prussiens vous ne trouvez à citer qu'un seul auteur et c'était un officier issu des écoles de cadets ; lisez ses livres (die Kadetten ou bien die Geächteten, que, bien qu'inculte, j'ai lus en version originale) c'est à pleurer de dégoût ; je préfère les livres du Lieutenant Péguy* (fils d'une humble rempailleuse de chaises.)
On voit là toute la différence entre une armée populaire, l'armé des humbles et une armée toute au service d'une caste dirigeante pleine de morgue.
Je vais faire plaisir à l'abbé : bien que Républicain, je reconnais bien volontiers que dans les guerres de Vendée les officiers royalistes étaient proches de leurs hommes quand ils n'étaient pas eux-mêmes issus du peuple. Les chouans étaient une sorte d'armée de partisans avant la lettre. Je regrette simplement qu'ils aient affaibli la France en combattant contre son armée. Mais Napoléon viendra mettre tout le monde d'accord.
*Péguy qui est mort pour la France (au moment même ou mon grand-père a été laissé pour mort par une mitrailleuse allemande) était partisan de la République socialiste universelle.
cher GeorgesB, deux remarques: Jünger n'est pas prussien (et d'une) et l'anonyme ne dit pas que les Allemands étaient hébétés. Il dit juste qu'ils étaient considérés que c'est ainsi que les voyaient les Français d'il y a 3 générations (et de deux).
RépondreSupprimeril y a un vieux jeu de mots sur les rapports (en allemand) entre obéir (gehören?) et entendre (hören) ......Je laisse de côté les graves problèmes du "qui a des oreilles entende"...Dans un monde sensualiste, tous les "munis d' oreilles, " notamment les ânes de ma corporation, croient entendre .."Visiblement" , Jésus Christ parle d'autre chose...
RépondreSupprimerMais enfant, j'entendais déjà deux sons de cloche : l'aumônier de mon lycée, soutane, liturgie, morale, vertus théologales, et le "curé de famille", intellectuel sans soutane ni benedicite, venant taper la belote, féru de Platon plus que d'Aristote, de Bernanos et BLoy plus que de Hello ou Chesterton etc ...
Puis vinrent les jésuites et les dominicains de choc, puis les prêtres défroqués , mariés, révolutionnaires...
Une époque qui a vu fleurir cela (sans aucune mention des papes... ma seule image, la grosse bouboule dodelinant de la tête sur sa seda gestatoria(?) au Vatican en 1958...Jean 23 ) nous a précipité dans le libre examen obligatoire: car il fallait bien choisir (c'est malheureusement la racine du mot "hérésie"), sur le terrain, entre les diverses figures ..et donc entre les diverses obéissances...et obédiences
Jésus a dit aussi " que tous soient un"; ce n'est pas pour rien. A partir du moment où le multiple est promu "en interne"( ad intra), et , par conséquent (1) que le multiple ad extra est un scandale(d'où l'oecuménisme), toutes les vertus se faillent...
Comment remonter du faillé, du fêlé, du schizophrénique à l'Unité..je ne vois qu'un miracle, car après quarante ans où j'ai tenté les débats, je n'ai pas vu un seul fruit venir ...
A.S. Assis sur la Séparation
(1) si le multiple pur, sans limite est devenu une "richesse" (dans la mythologie démocratico-collégiale) il faut vite rapatrier tous les multiples externes, pour accroitre cette richesse, l'essentiel n'étant plus la vérité mais le rassemblement quantitatif ...il semble que ce soit cette voie qui prolifère( dialogues avec tradi, anglicans, orthodoxes, protestants etc etc ) . D'où aussi les parlements des religions et tous les pourparlers, palabres et parlottes ... Qui nous rendra "l'identité" ( résurrectionnelle mais aussi ecclésiale) , c'est à dire l'unité dans la vérité..car dieu est simple, s'il est société .. Il est un , s'il est voie, vérité et vie ...Je ne sache pas que quand le conseil de la trinité décida création, incarnation et rédemption , il se soit réuni par tendances et commissions..
Je prends beaucoup de plaisir à lire les commentaires des gens instruits, moi qui ne le suis pas! Au moins avons nous un bon moment de détente.
RépondreSupprimerGrâce à ce cher abbé.
Je n'ai pas dit que les soldats allemands étaient hébétés, j'ai voulu dire, mais je me suis probablement mal exprimé, que le système militaire prussien maintenait les hommes du rang dans état d'hébétude et quasiment de servitude.
RépondreSupprimerA ce propos relisez Woyzek de Georg Büchner et notamment la scène du pauvre soldat face au mèdecin du régiment. Terrorisé, Woyzek ne sait que répéter à son tortionnaire "Jahwohl, Herr Hauptmann". On dirait que Büchner avait eu comme la prémonition du sinistre Dr Mengele.
Les soldats se vengeront en se révoltant en 1918 et en arrachant les épaulettes des officiers ; hélas ! la révolution de novembre 1918 a finalement échoué à cause des sociaux-démocrates.
je vais encore être désagréable ! Mais à lire les commentaires, je m'aperçois que l'abbé a traité de l'obéissance en général et de son application par les baïonnettes en illustration et les commentaires (hormis AS) évitent le sujet central... A croire que rien n'est plus vrai que ce proverbe chinois bien connu : "le sage montre la lune et l'élève regarde le doigt"...
RépondreSupprimerDésolé, ces baïonnettes intelligentes, vanté par Sorel, nous ont conduit à vingt deux ans de guerres en Europe, au bord de l'abime avec leur continuateur Napoléon ce que nous n'avons pas fini d'expier dans les 2 guerres mondiales; Ne parlons pas de la catastrophe des cents jours qui a relancé le culte romantique et destructeur de’ Napoléon..
RépondreSupprimerComme baïonnette intelligente, je préfère Talleyrand, (qui n'était pas dur, ‘ disait-on…..) mais qui n'a cessé de chercher la paix et risquer sa vie face à l’ogre pour sauver la civilisation européenne de son autodestruction, en restaurant la légitimité. L’intelligence, c'est aussi servir une bonne cause, c'est cela aussi le vrai courage.
Ne pas oublier que la fureur française de la révolution a causé dès le début bien des destructions et des pillages, relire Guigliemo Ferrero et son livre Bonaparte, malaventure en Italie
Maintenant d’accord avec l’Abbé, avoir du cœur ne dispense pas de l’intelligence, ni d’un peu de force combattante., mais trouvons une autre référence historique, par exemple , la libération d’Orléans.. ;