dimanche 13 février 2011

Considérations intempestives d'un curé sur le mariage

Trouver la liberté dans le mariage, est-ce possible ? De moins en moins souvent. Notre webmestre, à son habitude, a sorti les bons chiffres et marqué là où ça fait un peu mal. Quant à moi, il me semble que, parmi les chiffres qu'il offre, le pire est celui qui concerne les mariages : moins cinquante mille en dix ans. Aujourd'hui 250 000 par ans, quand il y en avait 300 000 en 2000. A ce rythme-là, combien en restera-t-il dans 20 ans. Il faut considérer que pour diverses raisons, fiscales ou morales, le Pacs fait maintenant concurrence au mariage. Efficacement.

Qu'est-ce que cela signifie ?

Un certain nombre parmi vous soulignent que le mariage civil n'est pas crédible et que, perte du sens religieux aidant, il est assez prévisible que les contractants préfèrent un engagement soft - le Pacs - à un engagement total - le mariage, avec les conséquences que celui-ci risque d'avoir, si divorce il y a, en particulier - désolé mesdames mais il faut le dire - pour le mari. Dans le bouffon des rois (éd. Plon 2011), Francis Perrin, qui s'est marié cinq fois et se déclare "heureux depuis dix ans avec une femme et trois enfants" (dont un autiste, pour lequel il a remué ciel et terre)nous présente sa désolation dans une maison vide : "Une absence de huit jours due à quelques dates d'une tournée de mon dernier spectacle a suffi pour qu'elle emporte tout de la cave au grenier. Il me reste tout de même le petit lit de la chambre d'amis (...) Quel est le sinistre connard qui a pondu cet article du code civil précisant qu'il n'y a pas de vol entre époux ? Le déménagement surprise qu'elle a organisé, comment pourrait-on l'appeler ? Un emprunt non remboursable ou le paiement de la lourde facture de quinze années de vie commune ? Je ne m'attarderai pas à vous la présenter. Elle fait partie de la race plus répandue qu'on ne croit des femmes rapaces, dont le visage, à la rondeur angélique, prend au fil des années la forme émaciée d'un oiseau de proie, la tendresse des yeux bleus virant au bleu noir de la rancoeur et de la méchanceté"

Voilà. Je n'ai pas résisté à vous citer le portrait de la douce, pas trop mal écrit, même s'il est cruel et peut-être injuste ! Evidemment qui n'entend qu'un son n'entend qu'une cloche, je sais ! Mais enfin, le problème du mariage me semble bien posé : peut-on vraiment se faire confiance l'un à l'autre ? Et qu'adviendra-t-il si etc. ? On change tellement dans la vie : le visage et le coeur changent comme le souligne méchamment Francis Perrin... Alors pourquoi continuer à vouloir faire rimer "en vrai" amour avec toujours ? Bref, comme dit l'humoriste, le mariage, pour en vouloir, il n'y aura bientôt plus que... les prêtres et les homosexuels... L'un d'entre vous remarque le nombre de vieux garçons vertueux et de vieilles filles "très curé". Laissons de côté ceux qui vivent cela très mal. La plupart le vivent bien ! C'est que beaucoup de catholiques, même s'ils ne mènent pas des vies de Patachon, foi oblige, ont le sens de leur confort et très peu le goût du risque. C'est leur manière d'être de leur temps. Le mariage ? Et si cela ne marchait pas ? Ceux-là, on a envie de les engueuler : "Hommes de peu de foi"...

C'est qu'il faut une grande foi pour s'engager dans le mariage. Je prêche cela très souvent aux futurs époux, cette foi concrète dans leur union, en tant que, bénie de Dieu, elle est unique et sacrée. Il m'arrive de parler d'héroïsme, et je crois que certains couples poussent la fidélité jusqu'à l'héroïsme. Mon cher père, m'ayant entendu une fois sur ce registre, m'a fait remarquer que j'exagérais sans doute. C'est que de son temps, le mariage était une évidence. Dans le nôtre, il est de plus en plus et - concurrence du Pacs aidant - il sera sans doute assez définitivement un choix d'excellence. Il faut en avoir conscience.

Oh ! Je sais, il est aussi un rite social et il procure une sorte de reconnaissance, qui est gratifiante. Aujourd'hui la plupart des mariages seulement civils mais aussi certains mariages religieux sont fondés sur cette reconnaissance. Attention ! Je ne crois pas du tout que cette reconnaissance et le statut qu'elle confère soit un mal. Au contraire ! Que le mariage civil conserve un sens à travers cette reconnaissance qu'il procure, tant mieux.

Cela permet au mariage religieux de se présenter dans toute sa signification spirituelle, comme la volonté de réaliser sur la terre la communauté de charité la plus aboutie, la plus étroite, la plus exigeante et la plus gratifiante tout ensemble. Cette communauté (consistant parfois à "ramasser ensemble le vomi de bébé qui a glissé entre les lattes du vieux parquet") est fondée sur la foi. Je l'ai dit : il faut que chacun des époux ait la foi dans l'union qui existe entre eux de par Dieu. Cette union est divine, elle est plus grande que chacun d'eux pris à part, parce qu'elle vient de Dieu : "Ce que Dieu a uni que l'homme ne le sépare pas" dit l'Evangile de la messe de mariage dans sa brièveté, qu'il ne faut pas snober. Je précise que cette communion fondée sur la foi engendre l'espérance, une espérance indéfectible, pour "racheter le temps" comme dit saint Paul. Dans le mariage, le temps prend un sens, celui de la vie qui jaillit et rejaillit et non celui de la mort qui approche.

La crise du mariage civil est indéniable parce que la reconnaissance sociale, même si elle est de tous les temps, passe de moins en moins par ce genre de rituel. La crise du mariage religieux (je n'ai pas les chiffres) existe aussi, si on en reste au plan strictement quantitatif. Mais on peut dire que de plus en plus, ceux qui se marient le font non pas portés par des structures sociales et par une sorte d'habitude, mais de tout leur coeur, de toute leur âme et de toute leur vie.

A ceux-là, ceux qui aujourd'hui continuent de se marier à l'Eglise, qu'est-ce qui peut leur nuire ? Les aléas ou les accidents de l'existence, certes. Mais souvent, en réalité, ce qui leur nuit, c'est leur optimisme, leur croyance en la facilité de l'idéal matrimonial - qui a été le leur lorsqu'ils ont contracté cet engagement devant Dieu. Je sais, je vais me faire lyncher.. Mais je le dis quand même : on ne se marie pas pour être heureux. Ou alors c'est la déception assurée ! Le bonheur n'est pas un droit, c'est une grâce. Celui qui fait de son bonheur son droit passe toujours à côté et ne récolte que l'insatisfaction. "Qui veut gagner sa vie la perdra" dit le Christ, toujours lapidaire.

On se marie pour être à sa place, "à bonne distance dans l'existence, à distance respectueuse" comme dit Lacan quelque part. On se marie pour tenir son rôle dans la vie, pour offrir à d'autre la vie que l'on a reçue gratuitement.

Aïe ! Que c'est froid tout ça ! Et l'amour ? direz vous.

L'amour, c'est la vie donnée justement... Mais l'amour, c'est TOUT. Cela dit, comme le souligne le grand pessimiste qu'est Denis de Rougemont (cf. L'amour et l'Occident collection 10-18, à lire et relire), il faut avant tout vouloir aimer. Et se souvenir que l'amour chrétien, c'est cet amour qui procède de l'oubli de soi (cf. Catherine de Sienne : le Dialogue). Il ne faut pas s'aimer de n'importe quel amour, mais s'aimer de charité, s'aimer de cet amour qui est Dieu puisque Dieu est charité.

Je vois certains d'entre vous rire sous cape en pensant que les choses, entre un homme et une femme ne se passent pas ainsi et qu'il faut être "curé" pour le croire. J'aime beaucoup une formule de saint Thomas dans la distinction 27 de son Commentaire du IIIème livre des Sentences : Caritas includit omnes amores. la charité inclut toutes les formes d'amour vrai. La charité confère à tout amour, même au moment où il est le plus passionnel et le plus charnel, cette prévenance, cette élégance, cette délicatesse de sentiment, ce "total respect", mais aussi cette audace, cette confiance, cet élan, cette durée qui n'appartiennent qu'à l'amour chrétien.

Je viens de terminer Cinq personnages en quête d'amour d'Alain Besançon (éd. de Fallois). Ce livre n'est peut être pas tout à fait abouti, mais il veut montrer et il y parvient assez bien, que la seule véritable éducation sentimentale est le mariage religieux, au-delà de tous les rites sociaux, parce que dans ce mariage Dieu est toujours en tiers, entre les époux, élargissant le théâtre de la "tendre guerre" dont parle si cruellement Brel, et conjurant de son infinité, de sa bonté, de sa sacralité, tout ce qui dans l'être humain, demeure si désespérément étroit et égoïste.

Quelles que soient les statistiques, l'amour sacré qui dément toutes les probabilités, s'affirme plus que jamais comme une des aventures les plus enivrantes que l'on puisse imaginer au cours d'une vie. Une sorte de synthèse concrète de la vie divine, à la portée de tous ceux et de toutes celles qui le veulent vraiment, une surnaturalisation concrète de l'existence en quelque sorte.

"Vous n'y êtes pas, dit l'humoriste, à qui vraiment on ne la fait pas. Le mariage, c'est simplement l'art de résoudre à deux des pbs que l'on n'aurait pas eu tout seul". Je dirais plutôt et je mets tel ou tel visage dans ma réponse : c'est un défi permanent pour transformer par l'amour tous les obstacles en moyens.

15 commentaires:

  1. Dans un de ses romans, Jacques de Bourbon Busset, chantre de l’amour conjugal, fait dire à un de ses héros, Vincent, dans une lettre envoyée à son épouse, Françoise :
    «. La fusion est une chimère qui a détruit bien des couples,
    (…) Et il ajoute, en conclusion, citant un des amis Sir Isaac

    «La mystique du couple, ce n’est pas la chimérique fusion, c’est l’alliance à toute épreuve de deux angoisses distinctes»


    Jacques de Bourbon Busset dans l’empire de la passion

    Bien sûr Jacques de Boubon Busset pense à cette alliance accomplie sous le regard de Dieu

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  2. Foin de toutes critiques éventuelles, Monsieur l'abbé! C'est un très beau texte sur le mariage chrétien et l'amour. je retiens que: "Le bonheur n'est pas un droit, c'est une grâce."... A méditer, n'est-ce-pas?
    Willy

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  3. J’ai le sentiment que le mariage est un acte de foi. Si l’on est raisonnable, on ne se marie pas ! C’est un acte de foi en l’avenir d’un amour partagé. C’est aussi en cela que c’est un acte hautement sacré et donc, à mon sens, très religieux. On s’engage dans le mariage en ayant l’espoir d’un avenir radieux.
    S’il y a séparation du fait de l’autre, c’est un accident. J’entends par là un vrai accident, pas un simple incident de parcours, mais une catastrophe comme la chute de l’avion dans lequel on monte pour voyager ensemble. On ne s’engage pas, on ne voyage pas si l’on craint la chute ! C’est en cela que c’est un vrai acte de foi. C’est pour cela que je pense que seul le mariage religieux doit porter réellement le nom de mariage. Les autres unions sont des contrats qui ont une valeur civile.
    Comme beaucoup, je connais des divorcés. Les pauvres, que de souffrance morale, financière… Que de haine se mêle à tout ça, les avocats aidant parfois…
    Pour se marier, il faut être deux. Pour divorcer, un seul suffit ! Dieu nous en préserve !
    Je comprends qu’une fois « échaudé » on ne veuille plus s’engager… Cet acte de foi, ne peut se poser qu’une fois ! N’oublions pas que seul Dieu peut désunir ce qu’il a uni !
    Clément d’Aubier (Pseudo de rêverie)

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  4. Cher Monsieur l'abbé,

    Vos considérations sur le mariage sont-elles vraiment intempestives? Si ce n'est pour rappeler ceci: "on ne se marie pas pour être heureux, le bonheur est une Grâce". Mais si, d'un autre côté, on se marie pour goûter quelque chose de ce que vit la divine Société dans Son alliance heureuse, le bonheur n'est-il pas inséparable du mariage, au point que la blessure du péché originel ne peut pas tout à fait l'effacer, comme un but, un idéal, la raison pour laquelle on engage son amour?

    Bien sûr, Henri, "la fusion est une chimère", mais "l'alliance à toute épreuve de deux angoisses distinctes" ne vaut guère mieux, même si la formule de Jacques bourbon-busset est magnifique. Car tant que l'amour ne peut échanger que de l'angoisse, le couple ne peut être, comme j'en ai entendu l'expression saisissante, qu'une "alliance de deux névroses". Pas beaucoup plus équilibrant que la fusion. La fusion, c'est un peu deux enfances qui se déversent l'une dans l'autre en croyant que l'une pourra guérir l'autre. La société divine n'est pas fusionnelle: elle est identité de substance dans la distinction des hypostases ou des Personnes. Quant à "l'alliance de deux angoisses", elle diffère de degré avec la fusion; mais diffère-t-elle tellement deux nature et si oui, en quoi? C'est un peu comme la différence ontologique qu'il y aurait entre le repentir, qui accepte d'assumer la faute, et la culpabilité, qui est une maladie psychique. Comment les démêler l'un de l'autre? Comment s'assurer qu'on est passé de la seconde au premier?

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  5. Merci l’Abbé de votre belle méditation intempestive, Julien, merci de ce commentaire et de la question, personnellement j'aurais plutôt dit, mais je ne suis pas écrivain, « l'union indissolubles de deux solitudes qui se creusent et s'affrontent tout grandissant à la rugosité de la vi, et de l’autre, sans se détruire. » ( au sens où Dostoïevski à écrit j'ai creusé ma foi au hosannah du doute ) Maintenant je pense Julien, qu’il ya une angoisse existentielle qui nous fait grandir et une angoisse névrotique qui nous écrase, d’autres ont en infiniment mieux parlé…. comme ce célèbre K danois. .
    Ce que je retiens surtout de la formule de Bourbon Busset, c’est que le couple ne fonde pas sur la fusion recherchée, qui est une impasse, ce qui suit nous appartient..

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  6. Le mariage indissoluble voulu par Dieu mettant fin à la polygamie dans la fidélité et permettant par grâce l'amour véritable pour le couple ne formant à l'avenir qu'une seule chair, le couple devient une seule chair et le couple procrée par Dieu avec Dieu en en Dieu une seule chair .
    Donc il y a l'homme la femme et le couple et
    il y a le couple l'enfant créé par Dieu et la famille.
    Le mariage indissoluble est donc une nécessité absolue pour le bonheur et la sécurité de tous
    La nouvelle économie forçant les femmes au travail à l,extérieur de la maison
    le féminisme égalitariste niant la complémentarité homme et femme et l'absence de fiançailles permettant l'amitié et l'amour avant la sexualité pour la procréation ( Homme Femme et Dieu)
    fragilisent le couple le rendant pratiquement impossible

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  7. Tiens, une info en passant: en 2009 5.000 PACS approximativement ont été transformés en mariage. Le phénomène existe mais reste ultraminoritaire: plus de 150.000 PACS conclus cette année là. Le PACS ne correspond donc pas à des "fiançailles" administratives, mais bien à un mariage.

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  8. Monsieur l'Abbé
    Oui, vous avez raison sur le fond, mais lorsque je me suis marié à 21 ans, il y maintenant plus de 40 ans j'avais simplement plusieurs certitudes invariables.
    1 Je voulais me marier pour LA VIE.
    2 Avoir des enfants.
    3 Que dans la vie il y a des hauts et des bas (parfois plus de bas que de hauts).
    4 La certitude d'aimer et d'être aimé.
    5 Que se marier implique le fait de pouvoir faire vivre une famille.
    6 Que le mariage religieux est le scellement de cette profession de foi où 2 êtres se donnent l'un à l'autre.
    Actuellement les jeunes se posent trop de questions philosophiques...Les fiançailles sont faites pour que l'amour naisse et aboutisse et que chacun s'étudie "gentiment".

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  9. Quarante cinq ans de mariage, Monsieur l'abbé! Je suis d'accord avec ce que vous écrivez, si chacun des époux ne fait pas un véritable effort, c'est garanti, cela fini non pas dans le mur,mais dans le vide; surtout pour les enfants;Mais c'est bien connu:Les parents boivent et les enfants trinquent!
    Nos quarante cinq ans, ne se sont pas déroulés sans tempêtes,et pourtant lorsque l'on fait le projet du mariage, nous sommes tous certains de faire mieux que les autres! mais essayez donc de traverser toutes les mers du globe,comme le "Kont-Tiki" parti de la Polynésie, sans un coup de tabac,(comme disaient les marins dans le passé)et pourtant, j'espère aller jusqu'à la deuxième semaine de novembre 2035, cela nous fera 70 ans de vie partagée et complémentaire, avec des gentillesses, des tendresses, et aussi des journées de gros temps!Merci mon Dieu, nous avons réussi à traverser ces intempéries,sans dégâts dans la mâture!
    Aujourd'hui, de nos cinq enfants, nous avons vingt-sept petits enfants.
    Mais nous avons aussi pour notre plus grande peine, de gros soucis avec un de nos gendres, qui a été diagnostiquer parano.. et qui veut divorcer, la catastrophe, peut toujours se produire, il y a une émission sur Radio-Courtoisie, qui se termine en disant: N'ayez pas peur, demain nous appartiens! Je n'en suis pas si sûr!!Ou en tous cas, avec une foi solidement accrochée, ce qui est de moins en moins le cas chez beaucoup de nos contemporains.

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  10. Et dans un couple il y a toujours
    1) l'amour émotionnelle dans l'âme
    2) l'amitié donc la raison dans l'esprit- cerveau et
    3) la sexualité permise par nos pulsions civilisées par l'harmonie de l'esprit et l'harmonie de l'âme donc par nos émotions et notre raison.
    et ce sont ces trois composantes de l'être entier ( 1 Thess V-23) qu'il faut distinguer pour atteindre une réelle complémentarité homme femme et enfant .

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  11. Une précision quant au chiffre (en baisse)de mariages : compte tenu de l'essor du divorce, un nombre non négligeable de ces mariages sont en réalité des "remariages", des deuxièmes ou troisièmes noces. Ce qui diminue d'autant le nombre de gens qui, en réalité, osent le mariage...

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  12. +... compte tenu de l'essor du divorce, un nombre non négligeable de ces mariages sont en réalité des "remariages" ...+

    --> c'est encore plus vrai pour le PACS

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  13. Si le mariage est un engagement de foi, après tout, pas étonnant, qu'il n'y ait pas plus de vraies vocations que pour la vie religieuse...
    Clément d'Aubier (pseudo de rêverie)

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  14. 1. A Henri: vous n'êtes pas écrivain, mais j'aurais voulu trouvé ça: « l'union indissolubles de deux solitudes qui se creusent et s'affrontent tout grandissant à la rugosité de la vi, et de l’autre, sans se détruire. » ( au sens où Dostoïevski à écrit j'ai creusé ma foi au hosannah du doute)." Vous n'omettez pas non plus, tout en renvoyant discrètement à Kierkegard, de faire le distinguo bienvenu entre l'angoisse existentielle et l'angoisse névrotique. Toute la question étant d'échapper à cet oracle d'Oscar Wilde:
    "Car chacun tue ce qu'il aime".

    2. A l'anonyme du 13 février à 15h59: j'aime bien vos analogies trinitaires: la première, que j'ai mis longtemps à comprendre lorsque je l'entendais énoncée, qui vise, en affirmant que le mariage instaure une triade entre "l'homme", "la femme" et "l'amour", à montrer, non seulement que dieu s'introduit en tiers dans la relation, mais que la relation constitue elle-même une tierce entité, comme s'il naissait quasiment un être du couple que le mariage a formé. Vous passez ensuite de "l'autre intérieur" à "l'autre extérieur" qu'il est donné pouvoir de créer à l'entité-couple: l'enfant, que vous ne laissez pas subsister égoïstement au sein d'une famille nucléaire dont il serait le centre de toutes les attentions, mais que vous insérez dans une troisième triade où sa vie est subordonnée, verticalement, si l'on peut dire, au couple de ses ascendants qui représentent dieu et horizontalement à la famille qui représente l'humanité.

    3. A clément: comme vous, je suis sceptique devant cette nouvelle tendance de l'eglise qui veut absolument faire du mariage une vocation. L'Eglise n'imagine rien entre le céliba quasiment consacré, le Sacrement de l'ordre et celui du mariage. Que fait-elle des gens qui n'entrent pas dans les cadres, des artistes par exemple? Si cette institution qui se dit "experte en humanité" n'imagine qu'un billard à trois bandes, c'est un peu pauvre, non?

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  15. @julien weinzaepflen
    . Je ne comprends pas bien votre remarque au sujet des vocations, notamment quand vous donnez l'exemple des artistes :
    "artiste", il me semble, n'est pas une vocation qui s'opposerait à "célibat consacré" ou à "mariage" ; ce n'est pas une vocation qui se place sur le même plan. On ne choisit pas entre "célibat consacré, sacerdoce, mariage, ou artiste".

    C'est un don, soit, qu'il revient à ceux qui le reçoivent d'entretenir et de faire fructifier. Mais ce don peut tout aussi bien échoir à des personnes mariées, à une personne ayant choisi le célibat consacré, à un prêtre ;

    l'artiste pourra aussi être célibataire, mais il le sera alors au même titre que tout autre célibataire ; il n'y pas de "mode de vie de l'artiste" qui serait différent par nature de tous les autres.




    ("comme s'il naissait quasiment un être du couple que le mariage a formé" : ah, oui, ça, ce sont des choses qui arrivent, oui.)

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