« Soyez toujours joyeux dans le Seigneur, je vous le répète : soyez joyeux. Votre mesure doit frapper tous les regards. Le Seigneur est proche ! Ne vous inquiétez de rien, mais, dans toutes vos prières, exposez à Dieu vos besoins ». Tel est le programme de saint Paul, dans son Epître aux Philippiens. On l’a d’abord entendu dans l’introït, qui donne son nom à ce dimanche, que l’on appelle le dimanche de « Gaudété » : en français, on traduirait dimanche de « Réjouissez-vous ».
Mais d’où vient cette joie ? Cajétan répond dans son commentaire de ce passage : « de la grâce qui vous est concédée de persévérer dans la pureté de l’Evangile ». Ca ne vous émeut pas plus que cela ? cette persévérance chrétienne ne vous réjouit pas ? Elle ne suffit pas à faire votre joie ? C’est que vous n’en percevez pas la profondeur. « reconnais, chrétien, ta dignité » nous demande le pape Léon. Cette persévérance dans la grâce reçue, c’est pourtant la plus belle chose dont nous puissions rêver. Nous attendons des cadeaux ? Un réveillon ? Un peu d’ « ailleurs » ? Pourquoi mettre notre ambition et notre désir dans des perspectives si ordinaires ? Réjouissons nous de la « pureté de l’Evangile » que nous avons reçu.
Dans la société dans laquelle nous sommes, la pureté est dangereuse, selon l’immortelle expression de BHL. Au lieu d’être fier de cette pureté du message, que nous allons chercher à la source, nous en aurions presque honte.
Nous oublions qu’il y a deux formes de pureté : la pureté fabriquée par les hommes et la pureté qui signifie une réceptivité maximale du don divin ou du don de la nature.
La pureté fabriquée par les hommes, la pureté artificielle, est dangereuse, parce qu’elle s’obtient toujours par soustraction ou par abstraction. La pureté qui signifie la quête de l’authenticité du don divin est capitale : qu’y a-t-il de meilleur que le vin pur, non coupé ? La pureté en ce sens n’est pas obtenue par des limitations humaines, mais par le respect du don divin. Elle renvoie à cette richesse spirituelle qui fait notre joie.
C’est en ce sens qu’il faut comprendre l’ascèse et l’effort : comme des chemins vers la plénitude. C’est en ce sens qu’il faut comprendre la pureté de l’esprit et du corps que l’Eglise nous demande : non comme un pensum, non comme une diminution, mais au contraire, comme une quête de liberté et d’intégrité. Le chemin est ardu parfois, la pureté difficile. Mais cette intégrité de l’être est toujours plus riche (plus riche en amour, plus riche en connaissance ou en intelligence de l’autre). Bossuet disait naguère aux moines qu’il allait visiter dans son diocèse de Meaux : « La liberté des libertins les mène à l’esclavage. L’esclavage des religieux les mène à la liberté ».
Nous ne sommes pas des religieux. Mais nous faisons des choix forts et nous nous y tenons. Puissions nous goûter cette joie attachée à la pureté de l’Evangile. Puissions nous distinguer ces désirs qui ne vont qu’à leur propre satisfaction, c’est-à-dire à leur extinction (désir des consommateurs, qui asservissent ceux qui s’y livrent) et les désirs nobles, qui vont vers la connaissance des êtres et des choses supérieures et qui se projettent « naturellement » dans la destinée éternelle qui y est attachée.
Alors, continue saint Paul, alors seulement, « la paix du Seigneur qui surpasse toute connaissance remplira vos esprits et vos cœurs ». Cette paix nous l’avons ressentie déjà, à tel ou tel moment solennel de notre vie, ou simplement dans le silence de notre coeur. Elle nous fait pleurer de joie et elle nous rend non pas orgueilleux, car nous savons que tout cela vient de Dieu, mais fiers de cet accomplissement fugace et prêts à tracer notre route sans faiblir.
Mais d’où vient cette joie ? Cajétan répond dans son commentaire de ce passage : « de la grâce qui vous est concédée de persévérer dans la pureté de l’Evangile ». Ca ne vous émeut pas plus que cela ? cette persévérance chrétienne ne vous réjouit pas ? Elle ne suffit pas à faire votre joie ? C’est que vous n’en percevez pas la profondeur. « reconnais, chrétien, ta dignité » nous demande le pape Léon. Cette persévérance dans la grâce reçue, c’est pourtant la plus belle chose dont nous puissions rêver. Nous attendons des cadeaux ? Un réveillon ? Un peu d’ « ailleurs » ? Pourquoi mettre notre ambition et notre désir dans des perspectives si ordinaires ? Réjouissons nous de la « pureté de l’Evangile » que nous avons reçu.
Dans la société dans laquelle nous sommes, la pureté est dangereuse, selon l’immortelle expression de BHL. Au lieu d’être fier de cette pureté du message, que nous allons chercher à la source, nous en aurions presque honte.
Nous oublions qu’il y a deux formes de pureté : la pureté fabriquée par les hommes et la pureté qui signifie une réceptivité maximale du don divin ou du don de la nature.
La pureté fabriquée par les hommes, la pureté artificielle, est dangereuse, parce qu’elle s’obtient toujours par soustraction ou par abstraction. La pureté qui signifie la quête de l’authenticité du don divin est capitale : qu’y a-t-il de meilleur que le vin pur, non coupé ? La pureté en ce sens n’est pas obtenue par des limitations humaines, mais par le respect du don divin. Elle renvoie à cette richesse spirituelle qui fait notre joie.
C’est en ce sens qu’il faut comprendre l’ascèse et l’effort : comme des chemins vers la plénitude. C’est en ce sens qu’il faut comprendre la pureté de l’esprit et du corps que l’Eglise nous demande : non comme un pensum, non comme une diminution, mais au contraire, comme une quête de liberté et d’intégrité. Le chemin est ardu parfois, la pureté difficile. Mais cette intégrité de l’être est toujours plus riche (plus riche en amour, plus riche en connaissance ou en intelligence de l’autre). Bossuet disait naguère aux moines qu’il allait visiter dans son diocèse de Meaux : « La liberté des libertins les mène à l’esclavage. L’esclavage des religieux les mène à la liberté ».
Nous ne sommes pas des religieux. Mais nous faisons des choix forts et nous nous y tenons. Puissions nous goûter cette joie attachée à la pureté de l’Evangile. Puissions nous distinguer ces désirs qui ne vont qu’à leur propre satisfaction, c’est-à-dire à leur extinction (désir des consommateurs, qui asservissent ceux qui s’y livrent) et les désirs nobles, qui vont vers la connaissance des êtres et des choses supérieures et qui se projettent « naturellement » dans la destinée éternelle qui y est attachée.
Alors, continue saint Paul, alors seulement, « la paix du Seigneur qui surpasse toute connaissance remplira vos esprits et vos cœurs ». Cette paix nous l’avons ressentie déjà, à tel ou tel moment solennel de notre vie, ou simplement dans le silence de notre coeur. Elle nous fait pleurer de joie et elle nous rend non pas orgueilleux, car nous savons que tout cela vient de Dieu, mais fiers de cet accomplissement fugace et prêts à tracer notre route sans faiblir.
Je crois qu'il nous faut avant tout prier pour avoir "un coeur pur". Ma grand-mère m'apprenait à faire ainsi. Pas un coeur pur à la manière dont l'a chanté Jean-roger causimon, ce qui n'ne serait déjà pas mal, mais un coeur qui ne consente jamais à filtrer le don divin et qui veuille toujours y répondre.
RépondreSupprimerPour autant, l'ennui avec les valeurs chrétiennes, ce n'est pas qu'elles soient dangereuses (un coeur pur n'a rien à voir avec une race pure), c'est que la vertu manque d'humour. On ne sait pas où le placer dans sa pratique. On ne sait pas si l'humour ni le plaisir ne sont compatibles avec "la joie parfaite".