vendredi 20 avril 2012

Points non négociables : pas si simple

Puisque l’abbé de Tanoüarn ne vous parlera pas des «points non négociables», je m’y colle. De quoi s’agit-il? A lire divers blogs catholiques conservateurs, on a presque l’impression que Benoît XVI nous fournit un filtre au travers duquel passer les programmes des candidats, sur les seuls points suivants: respect de la vie humaine, mariage naturel, et liberté éducative. Le choix de l’électeur catholique serait hélas bien facilité, puisque peu (ou pas ?) de candidats survivraient à l’exercice.

Et l’on nous donne fréquemment la source de ces «trois points non négociables» : le discours du 30 mars 2006. Amis lecteurs, je vous suggère d’aller le lire (sur le site du Vatican) vous verrez que cela va tout de même plus loin. Le pape s’adresse à des députés du Parti Populaire Européen. Il consacre la plus grande part de son allocution à la reconnaissance des racines chrétiennes de l’Europe. En dépendraient les réponses (politiques, éthiques, économiques) aux grands défis actuels. Bref, le pape nous dit que pour un chrétien en Europe, faire de la politique demande de prendre au sérieux l’héritage chrétien.

Quant à l’Eglise, elle n’intervient que lorsque la dignité de la personne est en jeu, sur des «principes qui ne sont pas négociables». Le pape en cite trois : protection de la vie, structure naturelle de la famille, et droit des parents d'éduquer leurs enfants. Le pape cite ces trois-là parce qu’il s’adresse à des Européens, dans les premières années du XXIe siècle. A une autre époque, et à d’autres personnes, le pape eut signalé d’autres points, tout aussi importants, toujours en fonction des «principes … inscrits dans la nature humaine».

Car de toute évidence il y a de nombreuses autres manières pour un pays de contrevenir à ces principes: ne serait-ce qu’en maintenant une partie de sa population dans la misère, ou en agressant ses voisins. De toute évidence, le «témoignage crédible et cohérent» auquel nous exhorte le Saint Père va bien au-delà des trois points cités pour l’occasion, qui sont anecdotiques dans le sens littéral du mot.

Reste qu’aujourd’hui et maintenant, à l’avant veille de l’élection, c’est bien ces trois points que nous pouvons examiner. Pas si simple non plus! Vu du milieu conservateur, les trois points veulent dire : non à l’avortement, non au mariage homo, oui à l’école catholique – et la discussion se résume à savoir si Nicolas Sarkozy est crédible quand il s’oppose au mariage homo, ou si Marine Le Pen en fait assez quand elle suggère de dérembourser l’avortement en cas d’abus.

Mais un catholique de gauche, prenant le pape au sérieux, pourrait aussi bien faire une autre lecture de ces «points non négociables». Pour notre catholique de gauche, le respect de la vie ce pourrait être par exemple de continuer à soigner les immigrés pauvres, même sans papiers. Le respect du mariage, ce pourrait être de maintenir le regroupement familial, avant lequel un immigré passait sa vie éloigné de sa femme. Et la liberté éducative, ce pourrait être également celle des familles faisant le choix de l’école publique, qu’il faudrait maintenir.

Bref : pas si simple.

19 commentaires:

  1. Moreno (pas Nadine, hein?!)20 avril 2012 à 14:59

    Complètement d'accord avec vous. Dans cette affaire il me semble que ce n'est pas le critère qui définit le résultat mais l'inverse.

    Pour ne retenir que deux ou trois candidats de droite, on choisit de mettre en avant les critères que excluent les autres.

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  2. Voici un article qui, sans remettre en cause l'importance des questions liées à la bioéthique et aux moeurs, rappelle que la politique ne peut pas se réduire pas à cela :
    http://www.les4verites.com/Pratiques-electorales-et-convictions-politiques-est-il-possible-de-raison-s-garder-4487.html

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  3. Bravo pour vote synthèse : il n'y a pas que des cathos de droite. Si l'on défend la famille il faut aussi défendre le regroupement familial des immigrés, pourquoi seraient-ils privés de leur famille ?

    Bref les choses ne sont pas simples. Est-ce que les cathos de gauche ne font pas plus pour appliquer l'Evangile concrètement. La question érite d'être posée. Au lieu de perdre notre énergie à batailler sur des questions de rite ne devrions nous pas plutôt nous regrouper pour lutter (discrètement) contre la misère et la pauvreté.

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    1. "pourquoi les immigrés seraient-ils privés de leur famille ?" ... pourquoi en effet ? il suffit qu'ils restent avec leur famille, dans leur pays, et voilà. de plus, il faut mettre "famille" au pluriel, et en italiques, car le regroupement familial est utilisé pour faire venir toute sorte de gens plus ou moins liés.

      les choses ne sont pas simples, en effet, et suffisamment difficiles sans qu'il soit la peine de rendre la situation encore plus ingérable.

      il est si facile d'être "de gauche", d'être dans le camp du bien : il suffit d'avoir de belles idées, de nobles sentiments, de grandes aspirations, de grands principes, bref, le monopole du coeur ... et de taxer tout le monde pour cela.

      hélas pour les bonnes âmes, "qui veut faire l'ange fait la bête" ...

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    2. En quelque sorte, vous proposez que le regroupement familial se fasse en Afrique plutôt qu'en Seine Saint Denis. C'est une (bonne?) blague parce que nous savons bien que les conditions économiques sont telles que des Africains resteront en France - à n'importe quelle condition, et loin des leurs: pour pouvoir les nourrir.

      Ce sera alors leur choix - en fonction des termes que nous leur proposons. Nous pourrons le regretter, ou nous en réjouir, ou autre chose encore? mais nous ne pourrons pas penser que cela va dans le sens de la préservation de la famille.

      Je ne sais pas pourquoi, mais ça me fait penser à la dame, sa fille, au mendiant et à son chien. Histoire vécue: un mendiant mendiait, son chien à ses côtés, un petit carton ("J'ai faim") devant lui. Passe une petite fille qui dit à sa mère 'il a faim le monsieur'. La dame répond 'qu'il mange son chien'. -- Et moi qui avait l'âge de cette fille, je marchais avec ma mère... qui me donne une pièce, me dit d'aller la donner au mendiant. Ce n'était pourtant pas son genre! Ma mère me dit comme pour se justifier 'il y a quand même des milites'.

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    3. lapsus typographique intéressant : des "milites" ... pour être "militants" ? allez, des "limites", soyons bon prince.

      cependant il ne faut pas se tromper : le regroupement familial n'a pas été inventé pour résoudre une question actuelle, un "état de fait" qu'il faudrait aménager. le regroupement familial a été pensé pour créer le problème.

      l'anecdote de la dame, sa fille, le mendiant et son chien est intéressante, mais illustre à mon sens l'erreur commune qui consiste à confondre morale individuelle et politique nationale. un pays n'est pas un être humain. une entreprise non plus d'ailleurs. toute organisation a des impératifs et des modes propres à son ordre.

      la question du développement économique de l'Afrique est intéressante. s'il faut vraiment payer pour étouffer le sanglot de l'homme blanc, une fraction des milliards - 30 ? 50 ? plus ? - que coûtent annuellement les immigrés en France pourraient être investis en Afrique, au bénéfice de tous. évidemment, il faudrait veiller à ce que ces milliards ne prennent pas le chemin des fonds donnés en aide et ne soient thésaurisés en Suisse. les freins au (non)développement de l'Afrique sont immenses : culturels ? institutionnels ? géopolitiques ? mais ce n'est pas une raison pour les multiplier ailleurs.

      "nous ne pourrons pas penser que cela va dans le sens de la préservation de la famille." je ne comprends pas : en quoi le fait de favoriser les familles en Afrique n'irait pas dans le sens de la préservation de la famille ? parce qu'elle n'aurait pas le même niveau de vie qu'ici ? cela nous ramène aux deux points précédent.

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  4. Non pas d'accord av c le Webmestre d’abord au moins un point : » et la liberté éducative pourrait être également celle des familles faisant le choix de l'école publique qu'il faudrait maintenir"
    Enfant de l'école publique , enseignant de cette même école, toute ma vie j'en connais les dévouements et les vices. Pour un Jean-François Chemin, qui héroïquement fait face, combien de massacres induits en haut lieu, pour une école publique qui tourne e à vide, de destruction de l’histoire, donc de notre héritage) à l’analphabétisme croissant, surtout à al perte du langage. Loin d’apprendre à parler l’école publique telle qu’elle est apprend à déparler, ce qui fait qu’on parle plus mal français aujourd’hui qu’il ya cent cinquante ans.
    L'école publique , c’est le Titanic, elle survit par des dévouements s secrets, de ceux qui font face à ces gosses qui leur sont confiés, et continuent leur ministère ( leur sacerdoce ) sans fausse notes, comme parait l’orchestre Titanic en 1912 avant qu’il sombre corps et biens, mais son idéologie est perverse depuis le début, même si elle fut aussi un trésor quand on lit les cahiers des années 1900. Je suis à fond pour l'école hors contrat héroïque. Maintenant qui parle de supprimer l'école publique ? Faux procès. Iil ne s’agit que laisser vivre les autres écoles sans persécution sournoise ou idéologique. Simplement c’est remettre en cause le monopole de l’école publique de bénéficier de impôts des contribuables et d’imposer son modèle unique., en alignant l’école libre à ses programmes et manuels, ce qui n’est pas chrétien, si on croit à la diversité….
    Voilà un bel exemple où les cathos de gauche ou d’ailleurs se font piéger par un véritable syndrome de Stockholm envers ceux qui les combattent à visage découvert. Et il est vrai qu’il ne s’agit pas de sauver l’école sous contrat pour elle-même ; Seule , celle qui creuse la liberté des enfants de Dieu et a le courage de transmettre non pas une vague idéologie de JEC resucée mais ce qui donne sens à notre vie , la vie de la foi, sans se défausser sur une catéchèse souvent insuffisante , mérite notre appui et bien sûr l’école hors contrat sous surveillance. Etre catho, c’est aussi d ire que la liberté de nos enfants ne s’achète pas .
    Maintenant les autres arguments des cathos de gauche semblent aussi un peu problématiques es . Le regroupement familial au lieu de défendre la famille Mais qui parle de détruire la famille traditionnelle ou ce qu’il en reste en Afrique. Plutôt que faire miroiter une insertion en Europe, actuellement problématique dans une Europe consumériste, pourquoi ne pas aider les familles africaine s là où elle sont par des ONG, des aides diverses , une véritable politique de l’ Etat français, valorisant ce qui peut être valorisé plutôt que de livrer leur gosse à une école française qui développe la violence et le ressentiment ?
    Secourir les sans papiers. Certes la charité est toujours une belle chose, mais est c-e un objectif politique ou associatif et personnel ; Je n’empêche personne d e le faire à titre personnel ou en association comme je l’ai fait a »aux captifs la libération, » un moment, mais de là à extrapoler pour favoriser une immigration incontrôlée. Non, non et non, il y a sophisme ou syndrome de Stockholm
    Les points non négociables sont tune exigence de cohérence et d’éthique par rapport à notre foi Nous Nous ne sommes s juges des initiatives d e nos frères d’autres sensibilités, mais la politique a aussi ses lois, la première, c’est d’éviter les confusions.

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  5. On a besoin et de la droite et de la gauche : la droite pour l'efficacité économique, la gauche pour le progrès social. L'une ne va pas sans l'autre. Cest ainsi. Justement la doctrine sociale de l'Eglise fait la synthèse de ces deux exigences, apparemment contradictoire (peut-il y avoir un progrès social sans progrès économique ?). Maintenant ne me demandez pas pour qui je mettrai un bulletin dans l'urne dimanche prochain, car cela parait évident.

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    1. Moreno (pas Nadine, hein?!)21 avril 2012 à 18:10

      "ne me demandez pas pour qui je mettrai un bulletin dans l'urne dimanche prochain, car cela parait évident"

      Comment!? Mélenchon, vous aussi?

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    2. cher Anonyme Apr 21, 2012 02:49 AM, vous répondez vous-même à votre incise : "peut-il y avoir un progrès social sans progrès économique ?". la gauche est donc inutile, dans le meilleur des cas elle ne fait qu'utiliser le bien créé par les autres. de plus, c'est indûment qu'elle se targue de "progrès" : à moins d'appeler "progrès" l'esclavage de l'homme aux idées abstraites et mortifères de l'homme qui se prend pour Dieu. "nous serons comme des dieux" ...

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  6. Réponse à Henri

    Vous dites ne pas être d'accord avec moi. Mais ce que j'expose n'est pas mon point de vue! c'est le point de vue d'un chrétien de gauche, que je ne prétends pas être. Je me borne à remarquer que quand bien même les chrétiens prendraient au sérieux ces seuls trois "points non négociables", ils aboutiraient à des conclusions différentes, selon leur sensibilité.

    Maintenant, examinons la réponse que vous apportez à cet (hypothétique?) chrétien de gauche.

    1.L'école publique serait un désastre. Peut-être, ou peut-être pas, mais peu importe puisque ce n'est pas la question. Le pape demande pour les familles la liberté d'une école qui corresponde à leur idées. Le pape précise bien que cette revendication n'est "pas à caractère confessionnel, mais elle vise toutes les personnes". Et si des familles veulent pour leurs enfants une éducation laïque et publique, elles en ont le droit, selon le pape. -- Ensuite vous demandez "qui parle de supprimer l'école publique" - étant entendu que dans votre esprit, l'avenir de cette école publique est assuré. Eh bien c'est une opinion qui n'est pas partagée par tous, en particulier elle n'est pas partagé par toutes les personnes "de gauche". -- Je le répète: la liberté éducative prônée par le pape ne concerne pas les seules familles catholiques conservatrices et/ou traditionalistes.

    2. Concernant le regroupement familial, vous nous dites en gros que si ces gens restaient en Afrique la question de leur regroupement en se poserait pas. Certes, et monsieur de La Palice en eut dit autant. En attendant: c'est un fait que des immigrés travaillent légalement en France - et y vivent. Vous trouverez plein d’arguments pour empêcher que ce soit avec leur femme - mais aucun qui aille dans le sens de la préservation du mariage.

    3. Pour finir, vous parlez de "secourir les sans papiers". Tout de même, c'est un peu plus, qui est en jeu! Je vous explique la chose: une personne (française ou non) vit ici, sans grand moyens. Si cette personne doit être hospitalisée, (c'est là le gros de la dépense de santé), eh bien on la soigne, qu'elle soit française ou non, et la CMU couvre les frais. Bien. Maintenant, le FN réclame que cette aide (la CMU) soit réservée aux nationaux. Encore une fois, vous trouverez 1.000 arguments pour sortir des hôpitaux les immigrés pauvres (même légaux) et leurs enfants - mais aucun qui aille dans le sens de la préservation de leur Vie.

    Comprenez moi! je ne me range pas (en tout cas: pas forcément) aux conclusions qu'un "chrétien de gauche" tirerait de ces situations. Ce que je récuse, c'est cette manière à tout le moins un peu rapide qu'ont certains des nôtres de penser que que la prise en compte des principes chrétiens implique automatiquement un vote à (la droite de la) droite.

    Cher Henri, vous écrivez que c'est "une exigence de cohérence et d’éthique par rapport à notre foi" que de respecter ces principes. Justement! et d'autres personnes, avec une autre sensibilité politique et venant peut-être d'une autre sociologie, prendront ces principes tout autant au sérieux... pour un résultat différent.

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    1. Merci, M. le webmestre. Remarquable. A lire et faire lire dans nos milieux "cathos de droite".

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    2. désolé, je ne trouve pas cette réponse "remarquable" du tout. je la trouve même complètement nulle.

      1) que les gens veulent une école publique,aucun problème, du moment qu'ils se la paient et ne la font pas payer par les autres. le pb est de faire payer par "tous", c'est-à-dire par ceux qui ne veulent pas de ce système.
      1 bis) le fait que cette école soit en plus laïque, anti-cléricale, et décadente, et les utopies mortifères, peut paraître un jugement, et même moral de surcroît, ce n'est pourtant qu'une description. et l'état réel d'une situation n'est en rien im-pertinent quant au jugement, moral ou pas, et à l'appréciation de ce qu'il faut faire.

      2) M. de la Palice en eût dit autant, et il eût eu raison en effet. arguer d'un "état de fait" - la présence massive d'une population d'origine immigrée récente, d'une immigration de peuplement et non pas seulement de travail - résultant d'années de laxisme, d'impéritie, d'incompétence, d'ignorance et d'irresponsabilité n'est en rien une justification, ni un appel à l'inaction (ou, ce qui revient au même, à toujours la même action licencieuse). prendre en compte le réel - et notamment les risques, les dangers, les impasses etc. - n'est en rien comparable avec accepter un "état de fait" comme allant de soi. l'"état de fait" n'est pas une excuse pour accepter en plus une dégradation permanente, continue et irréversible venant des causes qui ont créé cet état de fait.
      par ailleurs, les arguments prônant la préservation des familles dans les pays d'origine sont tout à fait valides.

      3)la préférence nationale est valide également, et pratiquée par pratiquement tous les pays du monde. il serait tout à fait possible que les étrangers de passage soient soignés en France, à leurs frais. le fait que le système socialiste crée et encourage la pénurie, le laxisme - par exemple, les étrangers riches peuvent se faire soigner gratuitement en France - n'est pas "un état de fait", c'est une déviation.

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  7. Cher Webmestre,

    Je me joins au concert de louanges que vous vaut cet article, à la désapprobation d'Henri près, en particulier parce qu'on ne pouvait plus longtemps imaginer que le pape avait une aussi courte vue que celle qui consistait à réduire la politique chrétienne au conservatisme préservateur des intérêts de la famille bourgeoise. Les exemples que vous donnez montrent qu'il y a d'autres types de famille, qui font face à d'autres impératifs familiaux que doit défendre l'eglise.

    Quant à la suppression de l'Aide Médicale d'etat, c'est vraiment ce qui ne passe pas à mes yeux dans le programme du FN, et je ne sais pas si j'arriverai à passer outre, ni si je dois d'ailleurs. Car cette violation du serment d'Hypocrate est une régression de la civilisation pour des réductions de dépense qui ne sont même pas drastiques. Et la "priorité nationale" accordée aux Français en matière de logement est à l'avenant, ça n'a rien de chrétien, outre que refuser les HLM aux immigrés, c'est les mettre un peu plus à la rue, dont ils ne sont déjà que trop les maîtres. Ca m'ennuie d'autant plus que je trouve le reste du programme institutionnel et économique de Marine le pen tout à fait selon mes orientations nationalistes/universalistes et souverainistes. Je ne sais pas si la pilule de ces désaccords profonds passera d'ici demain. Je fais partie de ces indécis qui ne se détermineront qu'au dernier moment. Je ne sais pas si j'ai le droit d'écrire tout ça si près de minuit ! Voyez avant de le publier.

    Avec toute ma reconnaissance pour cela et pour tout le reste, vous vous montrez indiciblement chic avec moi !

    J. weinzaepflen

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    1. "la "priorité nationale" accordée aux Français (...) ça n'a rien de chrétien" : pardonnez-moi, je ne comprends pas en quoi "cela n'a rien de chrétien". est-ce à dire la citoyenneté n'a rien de chrétien ? que les frontières n'ont rien de chrétien ? ou que la santé, les soins, le système médical ait un coût ? qu'il existe des prix pour des services qui devraient gratuits et donnés à tous ? n'est-ce pas une confusion que de penser que les limites, les différences, les différenciations n'ont rien de chrétien ? n'est-ce pas l'aboulie de la pensée moderne, l'aporie de la soit-disant "lutte contre la différenciation" ?

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  8. Je remercie le Webmestre de me répondre si gentiment et mea culpa. J’ai peut –être été un peu rapide en laissant croire ou lui prêtant des intentions alors qu’ll ne faisait qu’expliciter la position de chrétiens engagés ailleurs . Oui bien sûr je n’ai pas à juger ni de leur foi ni de leur bonne foi, mais je vais quand même me revenir sur le problème de l’école.
    Pour un chrétien quelque soit sa sensibilité l’école est un extraordinaire appel à notre liberté, à la faire éclore, celui aussi de creuser notre vocation en nous formant, répondant à une exigence qui vient du fond d e nous même Elle ne peut sans se dénaturer se couler dans un moule utilitariste ou même politique de droite ou de gauche. Cette école publique, que j’ai servie loyalement, du moins je le l’espère et de bonne foi, vis-à-vis de élèves et de mes collègues. ( à leur service et aussi à celui d e leur réussite) sans vouloir être un manipulateur et j’ai eu l’impression – que c’est bien ainsi que j’étais perçu , quand j’ai eu des retours ou rencontré plus tard mes élèves. Mais jamais, non jamais je leur ai dit que j’étais un adorateur de l’école laïque et obligatoire » Or ’école publique française, qui a eu certes ses heures de gloire porte en elle , qu’on leu veuille ou non, que l’on soit de droite ou de gauche, un germe de totalitarisme puisque dès le départ , elle s’est mise au service d’un régime, ( et ce n’est pas fini, l’école citoyenne d’aujourd’hui, qui de fait détruit toutes les vieilles solidarités populaires comme le remarque Michéa , pour nous rendre conforme ) ce qu’elle ne doit jamais faire pas faire sous peine de perdre sa crédibilité. Et si elle tourne à vide aujourd’hui, c’est bien lié aussi à son ADN . Même si aujourd’hui je salue l’héroïsme d’un Jean -François Chemin, sans partager toutes ses analyses historiques parce qu’il reste sur le pont- ça c’est chrétien- au service de la vraie liberté de ces gosses qui nous sont confiés, qu’il considère comme enfants de Dieu. . Finalement même pour cette ’école publique , je souhaite encore dans les difficultés qu’elle connaît aujourd’hui aucun échec à aucun élève ni enseignant. Mais j’ai quand même le droit de remettre sur la table ce qui ne va pas en haut lieu et de répudier ses mythes idolâtres, destructeurs .. . .
    Maintenant dire ou penser que cette école est menacée parce qu’on laisse vivre d’autres écoles et qu’on met un peu fin à son monopole de financement ne m e parait pas très défendable ni crédible qu’on soit de gauche ou d e droite, si on a cette exigence de liberté au service de la vocation de nos enfants. La grande différence que j’aie avec les gens partisans de l’école publique absorbant l’école libre ou la normalisant, c’est que contrairement à eux, je ne crois pas à la supériorité automatique d l’école libre simplement parce que elle se dit libre, et qu’elle a toujours la solution ? Toute école a besoin de se remettre en cause, et aucune ne convient forcement à toute sensibilité. Mais défendre le monopole de fait de l’une, ,non cela ne me semble pas chrétien, j e persiste et je signe mais je ne force personne à me croire.
    Quant aux autres points sensibles regroupement familial et charité envers notre prochain je comprends tout à fait les réactions de Julien et la discussion n’est pas close. Tout au plus je mets en garde contre l’angélisme qui n’est pas forcement chrétien. Je prends un exemple simple « mettre une mauvais note , est ce casser un élève ou le réveiller. ? (Par expérience je dirais que les deux sont possibles mais systématiser l’une ou l’autre solution se révèle souvent catastrophique /… )
    Dans ces domaines ultra sensibles personne ne peut au nom de sa sensibilité de chrétien, dire qu’il a toujours forcement raison, nous sommes bien d’accord…

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  9. Cher Henri, vous nous parlez de l'"école publique française", et vous connaissez visiblement le sujet. Encore que d'autres personnes (je pense à mon amie Marie-Pierre) qui le connaissent également de l'intérieur, ne partagent pas forcément votre constat, ni votre diagnostic.

    Bien - mais quel rapport avec ce que dit le pape? Il reçoit des parlementaires européens, il leur donne des principes universels, qui dépassent de loi la seule doctrine catholique -il le dit explicitement- quand il parle de liberté d'éducation.

    Quand l'Eglise défend ce principe, nous dit le pape, elle s'adresse à tout homme! Et non aux seuls catholiques, conservateurs, français. Bien sûr qu'il s'adresse aussi à eux, et que leurs enfants ont droit à l'éducation que leurs parents pensent bonne. Simplement, ils ne sont pas les seuls dans ce cas. D'autres, en France ou ailleurs, avec d'autres options, auraient le même droit.

    Ensuite, vous nous dites qu'en France, selon vous, l'école publique (et apparentée) n'est pas remise en cause, que la question qui se pose est celle du monopole dont elle jouirait. En quelque sorte, que la question de la liberté scolaire ne se pose pas pour les familles qui choisissent le public, puisqu'il y a et qu'il y aura toujours une école publique bénéficiant de moyens suffisants.

    C'est là qu'est le hic: d'autres personnes tout aussi averties que vous pensent le contraire.

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  10. La situation économique de la France ne cesse de se dégrader. Je ne peux plus supporter Sarko (c'est un euphémisme) mais il est certain que dans la semaine qui va suivre l'élection d'Hollande toutes les agences de notation vont "dégrader" la note de la France.
    Alors, je suis bien ennuyé, car pour la première fois de ma vie, imitant le regrettable Ponce-Pilate, je vais devoir glisser un bulletin blanc dans l'urne ou rester chez moi s'il fait trop mauvais (hier je suis allé voter et j'ai pris froid).

    NB Ce que l'on peut reprocher à Ponce-Pilate, patron des énarques, c'est de ne pas avoir pris parti pour sa conscience qui lui intimait l'ordre de relacher un innocent. Comme tout bon fonctionnaire il n'a pensé "qu'à ouvrir le parapluie" pour préserver sa carrière. Dans ma vie professionnelle je nai que trop vu des hauts fonctionnaires fonctionnant sur ce principe et tremblant devant "Monsieur le Préfet" ou "Monsieur le Directeur".

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  11. Merci au Webmestre de sa longue patience, mais j'aimerais bien rencontrer Marie-Pierre! Après tout si elle (l'école publique ) va mieux???? Tant mieux .......

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