mardi 7 mai 2013

Cocos, bobos, cathos

Un certain nombre de blogueurs font chorus avec notre cher Webmestre pour me reprocher de confondre les cocos et les bobos. Mais ce sont les mêmes ! De toute façon, il n'y a plus d'ouvriers dans une France largement désindustrialisée. Regardez la dernière affiche mitonnée par le service agit prop de la Place du colonel Fabien. On la trouve en affichage sauvage sous le métro aérien. Le slogan : "Voter communiste, ça fait du bien". Un slogan d'indigné, un slogan de bobo imaginé par les cocos pour caractériser leur action politique.

Cher Julien, cher G2S, je crois que vous en êtes restés à des catégories d'un autre âge. Aujourd'hui nous sommes au temps de l'Indifférenciation, comme l'avait annoncé René Girard. Les bourgeois et les pas-bourgeois (les pauvres qui sont bourgeois dans l'âme mais pas dans le portefeuille) mangent les mêmes macdo, écoutent la même musique, portent les mêmes fringues, ont les mêmes loisirs (sauf quand les bourgeois ont les moyens de voyager autour du monde pour se retrouver entre citoyens du monde, parlant la même langue rudimentaire, dans les mêmes hôtels, avec le même mobilier, la même télé, le même bar, la même piscine etc.)

C'est au fond face à cette civilisation indifférenciée et sans entrailles ("blessée au coeur" comme dit Madiran) que se lèvent les jeunes chrétiens. Ils ne veulent pas se lever au nom de leur foi, mais c'est leur foi qui les faits se lever contre le conformisme de la culture de mort. Quand certains bloquent le Périphérique, d'autres chantent L'Espérance. Il en faut pour tous les goûts mais c'est le même combat, celui qu'avait initié Jean-Paul II au cri de "N'ayez pas peur !". Ne soyez pas chrétiens à moitié. "Ouvrez toutes grandes les portes au Christ".

Quel combat? Un combat politique d'abord, un combat préoccupé de la Cité et non des états d'âme ou d'hormones de chaque individu... Mais aussi un combat qui ne défend pas des intérêts mais des valeurs.Un combat pour la vie comme valeur et donc pour la valeur de la vie, vie dont il n'est pas permis de faire n'importe quoi et encore son contraire. Antonio Gramsci parlait à ce propos de combat culturel parce qu'il porte sur les conditions mentales d'une réforme politique. Charles Maurras lui-même avait souligné dans Au signe de Flore que le Politique d'abord se comprend au départ comme un Mental d'abord. Dans cette optique il avait fait de l'Action Française une école de pensée.Quant à Hannah Arendt, elle parlait de la "condition humaine", ne croyant pas trop à la nature (comme y avaient cru les philosophes des Lumières, ce Diderot par exemple dont nous fêtons cette année le troisième centenaire de la naissance). L'homme dit-elle, dépend d'un certain nombre de conditions. La première condition de l'homme est politique (Arendt a fait redécouvrir la Politique d'Aristote à des générations d'étudiants). Mais il y a aussi une condition de la politique. La condition de la politique, c'est la culture transmise, qu'elle appelait déjà, avec une sorte de fatalisme du malheur, "le trésor perdu".

Depuis 1968, nous avons cru pouvoir faire de la crise de la culture et de la transmission une fierté et une force. Une minorité agissante de jeunes propose aujourd'hui de retrouver "le trésor perdu" en descendant dans la rue. Est-ce le bon endroit? Il faut bien descendre quelque part pour ne pas descendre tout court... Est-il encore temps? Je le crois car les évidences qui ont fait la culture humaine (Dieu, l'âme, la liberté) sont en dehors du temps. Signe? Entre mille, un Houellebecq l'a bien compris dans son dernier recueil de poèmes... Il l'a appelé par antiphrase Configuration du dernier rivage. En fait, il n'y a pas de dernier rivage, car sous sa plume, l'espérance qu'il croyait morte renaît sans cesse : "Nous avons voulu vivre, il en reste des traces / Nos corps au ralenti sont figés dans l'attente". En tout cas, et c'est une bonne nouvelle dont on mesure encore mal l'importance et tout ce que ça va changer, le vouloir-vivre de cette génération n'est plus à démontrer.

J'étais parti des cocos et des bobos pour souligner qu'aujourd'hui sous la houlette mélenchonesque (qui n'est pas sans panache) ou sous la férule de Pierre Laurent (qui n'est pas sans cohérence), ils partagent la même culture et votent avant tout (c'est eux qui le disent) pour se faire du bien. C'est toute la force de la formule de John Lennon, que vous avez immédiatement identifiée, et que certains d'entre vous resituent avec attention dans l'histoire : "Qu'est-ce que tu veux être ? - Heureux-se". Le projet "famille" des manifestants pour tous n'est pas d'abord d'être heureux. Nous sommes devant une nouvelle culture où rendre heureux précède être heureux. Ou servir vient avant se servir.

19 commentaires:

  1. C'est a dire que vous partez du constat que les ouvriers n'existent plus, quand la réalité est qu'ils représentent encore le quart des emplois. *Bien sûr ils ne correspondent plus à l'image de l'ouvrier des années 30 ou 50 - mais c'est le cas de toutes les autres professions.

    Je crois que les ouvriers ont surtout disparu... de nos représentations. Voyez le cinéma français, dont une bonne moitié traite de la vie érotico-sentimentale des Parisiens des arrondissements centraux. Des films comme 'Travail d'arabe' ou "Le roi de l'évasion" qui mettent en scène des gens simples, du Sud de la Loire, et pas vraiment bien foutus... sont l'exception.

    Et ces "prolos", qu'ils votent UMP, PS, FN ou FdeG cherchent effectivement à améliorer leur condition, à se faire du bien si vous voulez, c'est-à-dire à préserver le peu qu'ils ont. S'ils ne le font pas, qui le fera à leur place? Le smic est à 1.122 €/mois.

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  2. Désolé, mais je ne crois pas un instant qu'avec 1.000 euros à Roubaix on aie la même vie qu'avec 5.000 euros à Paris (75006). Mais surtout, ce sont des planètes différentes, des univers mentaux différents, des modes de consommations différentes, des cosmogonies différentes. Même la langue est différente (au-delà des questions de syntaxe et de lexique) puisqu'on a remarqué que les bobos diront "J'ai mal à la hanche" (on est acteur de son corps) quand les prolos diront plutôt "Ma hanche me fait mal" (on subit son corps).

    Faut-il pour autant faire du misérabilisme, de l’ouvriérisme, etc? Certes non. Mais à tout le moins, évitons de croire que le prolo est un bobo qui s'ignore. Entre les deux il y a plusieurs étages de la pyramide de Maslow. Le prolo est dans les trois premiers étages (besoins physiologiques, de sécurité, et d'appartenance) quand le bobo est dans les trois étages supérieurs (besoins d'appartenance, d'estime, et d'accomplissement).

    Que pour sacrifier au diktat de l'époque, les cocos fassent appel au mode de communication bobo, c'est une chose. Pourquoi pas au fond, puisque les cathos de #LMPT font appel aux visuels gauchos. Au-delà de ses jeux d'images, reste le fond de la vague. Il est... différent.

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  3. Merci aux commentateurs qui m'ont précédé de m'avoir évité une longue entrée en matière.

    quelques remarques un peu rapides pour compléter ce qui a été dit :

    1. Il n'y a pas confusion des milieux, mais du milieu ambiant dans lequel nous progressons. Je ne sais pas si vous fréquentez les Macdo, mais vous aimez manger un bon couscous, et frigide va au macdo "boire une bière avec les jeunes et les musulmans" (sic, cf sa dernière sortie sur facebook). Par contre et en prenant mon exemple au hasard, une des mères veilleuses s'appellent Marie-Gabrièle et la vice-présidente de "la manif pour tous" se nomme Ludovine de Larochère. On n'est pas responsable de ces conditionnements-là, mais il n'y a pas beaucoup de Marie-Gabrièle chez Mélanchon, et les jeunes qui se lèvent sont tellement confinés à "auteuil-Neuilly-Passy" que "la manif pour tous" les a repliés avenue de breteuil dimanche dernier et que la préfecture de police les a laissés s'ébrouer à Neuilly et sur les champs le 24 mars. De sorte qu'on se demande si cette "réaction catholique" ne cherche pas avant tout à persévérer dans son milieu, comme les manifs du front de gauche persévèrent, eux, de Bastille à la nation, dans leur folklore révolutionnaire à bonnet phrygien, avec un glissement possible du populisme à la démagogie, qui se traduit par la grossièreté systématique des discours de Mélanchon, qui explique qu'il fait de la "pédagogie politique" comme Jean-Marie le Pen se voyait en simple "tribun de la plèbe" (c'est lui qui l'a dit). Foin d'un nationalisme qui soit un simple "communautarisme majoritaire" à côté de son frère ennemi, le nationalisme révolutionnaire, qui reste une "révolution folklorique"! Il faut vertébrer sa contestation. Celle des "prolos" qui veulent s'agréger les bobos s'appuient sur le réel et non le symbolique : celui qui fait que tout homme veut subsister et cherche le bonheur (il n'y a pas de mal à se faire du bien).). L'expérience montre qu'il faut beaucoup se méfier de ceux qui veulent rendre heureux avant de l'être eux-mêmes : ils font bien des ravages, les psys sont souvent de cet acabit. Vous qui aimez l'analogie, vous savez bien que le désir de bonheur sur terre est la voie qui ouvre à l'espérance. Mais il est dangereux de croire qu'on va maintenir l'espérance en refusant à l'homme aucun étage de ce boneur. Bonheur analogique, si vous voulez, mais aussi préfiguration du bonheur éternel par la construction de soi près du christ qu'on aura réussie ici-bas, si ce n'est solution de continuité entre
    l'ici-bas et l'au-delà. La religion de l'Incarnation n'a pas le droit de mépriser la vie sur terre. L'eglise n'a pas le droit de faire croire qu'elle aime les pauvres pour cacher qu'elle aime la pauvreté. L'eglise n'a pas le droit d'avoir besoin de la pauvreté matérielle, et non spirituelle. Or il semble que vous tombiez dans ce piège funeste.
    (à suivre)

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  4. 2. Il n'y a pas confusion des milieux, mais du milieu culturel dans lequel nous évoluons. Quoi de nouveau sous le soleil en l'espèce? Toute civilisation est bien obligée de se déployer dans son milieu d'imprégnation. La globalisation de l'esthétique, c'est ça, la modernité pratique, celle que vous ne récusez pas. Dans ce grand "son et lumière", cette cinéscénie, il y a captation des images et des marques identitaires (la propriété intellectuelle est difficile à surveiller). C'est ainsi que, si les prolos au nom desquels parle Mélanchon (ou dont il joue à faire le professeur) veulent attirer les bobos parce qu'il y a homologie, dites-vous, de leurs aspirations, comment expliquez-vous le melting-pot qu'a fait Jean-Marie le Pen, parti de la tradition du nationalisme français du début du XXème siècle, et réunissant, intégrant, sous une même bannière soldatesque, les ouvriers (déjà!), les patrons qui trouvaient qu'ils étaient trop fiscalisés, mais surtout le symbolisme de la Résistance (son parti s'est appelé le front National) et du Parti Communiste (comme lui, le Front National était dirigé par un comité central).

    3. Cette confusion des images spectacularise le combat politique le Front National devient une parodie du Parti Communiste, et la parodiste Frigide Barjot devient une parodie de Jeanne d'Arc dans son combat parodique contre la parodie de mariage à laquelle le gouvernement veut donner force de loi. On devrait éviter ces dérives, mais que dire de la confusion intellectuelle à laquelle vous-même cédez quand vous réunissez dans la même arche du combat pour les valeurs Charles Maurras, pour qui tout intellectuel juif était un cosmopolite en puissance, Hannah Ahrendt, qui ne croyait pas à la nature humaine, non seulement à la reconstruction de celle des lumières, mais à la systématisation de celle des philosophes grecs, qui se voulait plus empiriste, et que vous embrigadez dans la défense de "la loi naturelle"; mais surtout Michel Houellebecq, un apathique sans style (ou presque), écrivain d'une apocalypse de l'usure par laquelle il trompe son ennui , et que vous mettez dans la même barque que "ces jeunes qui se lèvent"... Le jour où Michel Houellebecq se lèvera n'arrivera pas comme celui "où la Chine s'éveillera". La chine s'est éveillée, et Houellebecq sombre dans l'assoupissement de sa désillusion. Etes-vous sûr que vos jeunes manifestants aiment Houellebecq, s'ils l'ont lu? Ou alors, c'est qu'eux-mêmes sombreront dans cet autre assoupissement qu'est "la douce nostalgie des regrets" (Maupassant) dont ils ne savent pas qu'elle suit le mariage en fait de bonheur familial... Les tyrans domestiques rendent-ils heureux?

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  5. Euh... je crois qu'en fait il fallait comprendre que l'électorat du front de gauche et majoritairement composé de classes moyennes, fonctionnaires et étudiants alors que le monde ouvriers (ou ce qu'il en reste) vote pour une large partie à droite, voire très à droite.
    Il suffit de voir la complaisance de la presse avec le frère Mélenchon : couverture du magazine "les inrockuptibles"
    (http://www.relay.com/Covers/FicheProduit/40791.jpg) et obtention du prix GQ de l'homme politique de l'année de l'année
    (http://www.nationspresse.info/wp-content/uploads/2013/04/M%C3%A9lenchon-GQ-470x371.jpg)
    Le communiste aujourd'hui, c'est plutôt ça :
    http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=1U6zI7pljR0

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  6. (Suite et fin)

    4. Vous nous dites qu'il faut combattre pour des valeurs héritées d'une tradition culturelle. Est-ce le fin mot d'une religion du dieu Personnel? Un de mes amis et correspondants musulmans, que j'ai déjà cité à comparaître sur ce blog, à force d'entendre parler de "France des valeurs", l'appelle"la france des valeurs sans valeur". Pour tout vous dire, en ce qui me concerne, j'ai presque autant de mal avec l'hyperpersonnalisation de dieu qu'avec l'abstraction que constituent les valeurs. Je connais ces allégories métaphysiques que sont la passion et la raison, qui doivent conduire à cette allégorie morale qu'est la vertu dans toutes ses déclinaisons. Mais "le langage des valeurs" est celui des droits de l'homme et il y a confusion des langues si vous parlez celle de la laïcité républicaine... Mgr Battus, quan dil était encore curé de sainte-Jeanne de Chantal, a dit un soir sur radio Notre-dame qu'il préférait "le langage des repères" à celui des valeurs. C'est déjà mieux, mais ça ne me convainc toujours pas. Pour ma part, je préfère retrouver les universaux et tâcher de les mettre en oeuvre en espérant me rapprocher ainsi du Dieu Personnel, sans ignorer que l'intermédiaire sacramentel est plus efficace que cette médiation philosophique . Les universaux dépendent-ils d'un "fatalisme culturel"? Les universaux sont-ils judéo-chrétiens?Dépendent-ils d'une tradition à laquelle il faut refuser toute capacité de mutation? Coment refaire nation universaliste de la france? Le nationalisme qui réussira compte tenu, entre autres, des changements ethniques est celui qui parviendra, non à dissocier, mais à cumuler les différentes identités de notre peuple dans un "plébiscite de tous les jours" suffisamment solide pour devenir organique. Tout nationalisme qui ne comprend pas qu'il doit être cumulatif et non pas exclusif (ou discriminatif) se condamne à l'impasse d'une guerre civile. Est-ce cela, qu'on veut ? Parviendra-t-on à réconcilier les deux franges du peuple qui ont encore conscience d'elles-mêmes, le peuple de gauche et le peuple de droite, les révolutionnaires et les contre-révolutionnaires montrant un chemein aux indifférents, ennemis apathiques, mais à l'inaction puissante ? Seul ce nationalisme pourrait avoir de l'avenir, mais il est difficile de faire comprendre aux ennemis d'hier que leur hostilité était seulement historique et non pas irréductible, et qu'elle se retournera contre eux s'ils la font persister. Naguère, un Paul-Marie coûteaux avait l'intuition d'une telle synthèse nationale, il y a renoncé depuis devant l'ampleur du combat. Mais, de grâce, qu'on ne nous fasse pas prendre des désirs de persévérer dans son milieu ou dans son folklore pour cette synthèse nationale, car c'en est l'antithèse absolue.

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  7. L'être humain, et c'est ce qu'exprime la citation attribué à John Lennon, souhaite être heureux. C'est une évidence. C'est également ce que veut dire un cantique bien connu : "toi qui aimes la vie, oh toi qui veux le bonheur..." Je ne connais personne qui souhaite être malheureux même s'i y a des crétins qui souhaitent le malheur pour les autres. La différence entre la droite et la gauche c'est que les gens de droite veulent un petit bonheur individuel alors que les gens de gauche recherchent un bonheur collectif pour toute l'humanité (quitte à faire le bonheur des gens malgé eux, mais ceci est une autre histoire).

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  8. C'est le royaume de la confusion! Ce qui était naguère interdit est non seulement admis mais souhaité. La Patie , la Famille c'est ringard et même facho.
    Comment de braves gens qui ont été instruits au fil du temps des modes seraient-elles capable de discerner entre le " BIEN" , banni du monde actuel et le MAL , plebiscité par ceux qui ont le droit à l'expression.
    Ne nous met-on pas en garde cntinuellement contre " l'ordre moral" et d'en appeler aux années trente et le " retour de la bête immonde".
    C'est le résultat recherché de 40 ans de subversions intellectuelles.

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  9. Une différence évidente entre bobos et cocos :
    – les bobos ont intégré depuis vingt ans le fantasme ultralibéral d’un Occident, France en tête, de cadres sup’ et de « cols blancs » qui se fourniraient aux ateliers du monde (Chine et autres), avec l’industrie française, forcément hyperpointue et géniale, qui irait avec, fantasme qui nous a conduit à la situation actuelle – au bord du précipice ;
    – les cocos respectent l’ouvrier et le travail bien fait des « cols bleus », sur lesquels ils n’ont pas tiré un trait, comme l’ont fait les bobos de droite et de gauche.
    En entretenant la confusion entre les uns et les autres, monsieur l’abbé, vous donnez banalement prise au soupçon de partager le col blanc des bobos sur le front de l’économie, sinon sur celui des mœurs.

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  10. Une autre raison pour laquelle la citation attribuée à John Lennon me semble apocryphe c'est qu'elle aurait été prononcée par un gamin de cinq ans. Est-ce qu'à cinq ans on sait ce que signifie le mot "HAPPY" ? Non un enfant de cinq ans vit sur l'instant. Lorsqu'on dit je veux être heureux on se projette nécessairement dans l'avenir. I wan't to be happy: it's for tomorrow.

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  11. A Mario.

    Ce qui est condamnable c'est le tryptique : travail, famille patrie. Aucun de ces éléments n'est critiquable individuellement. Mais c'est leur amalgame par le régime fasciste de Vichy qui rend cette devise haïssable.

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  12. Réponse torrentielle @Julien première partie
    Vous faites à mon avis au moins une confusion : il ne s’ait pas de persévérer dans son milieu , comme vous le dites mais de ne pas se laisser voler son âme ni sa réflexion. Vous observez , le nom ou le prénom de certains manifestants de l a manif pour tous ,de fait vous faites comme si c’était stigmatisant dans la plus pure tradition révolutionnaire ( sanglante ) qui a fondé notre république à bonnet phrygien, ce que pourrait faire un Mélenchon avec emphase. Vous oubliez que justement parmi ces noms qui fleurent bon une « ancienne France » il y a aussi ceux été ceux et qui ont favorisé , l’ont accompagné, ont aussi voté la mort du Roi et la révolution , par exemple Le Pelletier de Saint Fargeau, digne représentant de sa classe , l’ancêtre régicide de Jean n d’Ormesson - après tout républicain bien que fidèle au souvenir de la à la Reine outragée-- enterré triomphalement au Panthéon et sauvé par la piété é familiale pour être remis en terres consacrée . Cela ne vous dit rien . ( il a toujours sa station de métro à Paris .Mainteant allez au cimetière de Picpus pour voir le noms des guillotinés de laTerreru ,toutes s classes fraternellement enterrées à l’ombre des Carmélites de Compiègne)
    Le problème est bien culturel, nous sommes d’accord , mais vous tirez argument de l’acculturation des couches populaires sous l’influence américaine, de langue anglaise, l’argument pour les séparer , - eux qui se trouvent bien au Macdo- des milieux traditionnels qui persistent à ne pas vouloir mourir idiots et donner sens à leur vie, mais qui ne sont pas spécialement riches, et qui héroïquement souvent se saignent pour être des passeurs , même s’il y a parmi eux , comme partout, certaines raideurs, mais pas au centre Saint Paul, avouez le,.
    Hier ce ne sont pas les bobos avec prénom bourgeois qui m’accompagnaient à Sainte Elisabeth de Hongrie pour réciter des Ava maria mais des Martiniquaise qui , elles ont gardé le souffle de le la foi populaire. Ce ne sont pas mes cousins bourgeois trop bien intégrés à Passy Auteuil , Neuilly qui il y a fort longtemps ont façonné mon enfance chrétienne mais ma ( fausse nourrice) dans son village alsacien, il y a des lustres, mais où la piété populaire était vivace. Tout cela a été emporté, laminé, non par les milieux populaires mais par les boboïsants de ‘l’Eglise catholique , post conciliaires , qui ont laminé cette foi populaire avec les « meilleures intentions du monde, mais tout le monde sait que l’enfer en est pavé. !

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  13. @ Julien réponse torrentielle II
    Les milieux populaires, je crois les connaître mieux que vous , par mon parcours : coopérant 5 ans en Algérie dans les hauts- Plateaux dans un monde , exacte réplique du film « des Dieux et des hommes je n’ai jamais oublié ce que j’ai appris chez eux : le primat d’être reconnu , appelé par son nom «- ; ce qui intéressait les personnes avec qui nous travaillons ou que nous croisions, c’était notre personnalité qui importait et réciproquement la prise en compte et que lui existait aussi à nos yeux, non pour être catégorisé et donc toute approche liée à une idéologie de droite, de gauche, bref toutes ces frontières artificielles, cette fausse grille de lecture qu’on nous rabâche, allons disons le, ces foutaises, idéologiques ont contribué à la montée aux extrêmes , analysé par René Girard, ,ils s’en foutaient , royalement. . Je les ai aussi connus ensuite par ma mon métier : en France pendant trente deux d’enseignant en G dans les lycées techniques plus populaires que les B ou les filières scientifiques, oui , je les ai côtoyés tout ce temps , je me sens plus à l’aise avec eux pour parler , pour échanger qu’avec -dirons nous - cette frange boboïsante qui a pris le pouvoir médiatique et culturel, dans presque tous les médias, car dans ces milieux ils ne se trompent pas sur la nature réelle de nos sentiments envers eux et ils assistent effarés à la trahison de leur dignité par une bourgeoisie PS ; ou autre . Vous ne me ferez pas croire que le PS n’est pas viscéralement bourgeois dans l’âme au sens balzacien , c'est-à-dire un conglomérat d’ambitions tenaces pour évacuer le vide de leur existence .. .
    Peu importe que les jeunes qui manifestent n’aient pas ( tous ) lu Houellebecq ,il témoigne par son œuvre de la violence qui la été faite enfant par une mère qui a raillé le camps d’un certain délire post soixante huitarde , que son œuvre est en creux comme le souligne l’abbé un appel au vouloir vivre . L’important c’es t qu’enfin se lève cette protestation du fond des âges contre un monde qui sombre sans repères, , cette résurgence , cette reviviscence Maintenait j’ai bien peur que l’Abbé ait raison sur ce point : nous avons tous le même mode de consommation, de Mélenchon ,Besancenot à Nos bobos allant aux Seychelles ; , celui efface les différences, les médiations ; ce qui conduit à al violences comme l’a montré Girard, tout en exaltant un monde coloré, mais seulement superficiellement de l’extérieur, en fait on colore une indifférenciation des couleurs du monde ; en la propageant l’imposant comme un modèle.

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  14. @ Julien réponse trorrentielle III
    Hannah Arendt, qui a médité longuement sur les origines du totalitarisme, une des expressions achevées du mal de notre monde, y voyait le triomphe de la non-pensée c’est à dire d’une pensée qui démissionne devant la richesse et la complexité du monde, logique d’une idée se coupant de réalité et qui préfère donc les simplifications qui permettent à chacun de faire l’économie d ‘exister vraiment, en rencontrant l’autre, sacrifiant sa liberté d’homme , d’être créé à son confort, tentation symétrique aussi bien à l’Est qu’à l’Ouest, tentation déjà prophétisée dans le Grand Inquisiteur. Son expression « la banalité du mal » a fait scandale. Elle identifie le bourreau à un simple bureaucrate, incapable de s’interroger sur le contenu des ordres reçus ; Certes pour Hannah Arendt le salut ne venait pas d’un retour à la tradition avec ses repères nécessaires mais dont le lien est selon elle, rompu. Le salut viendrait de la vocation naturelle de l’homme de penser en dehors tous les conformismes. Mais ne faut-il pas cette alliance des deux, pour retrouver le trésor perdu. , la transmission vivante de la tradition et nous rendre sujet de notre histoire et non objet de consommation.
    Là il ya bien un fil – cela vous choque , je le comprends- -qui relie Hannah Arendt et Maurras à la recherche de trésor perdu . Certes, il ya aussi je vous l’accorde , un cosmopolitisme juif qui greffe les cultures comme » chez Stefan Zweig, dans son merveilleux livre, le monde d’hier qui nous est précieux , mais qu’il l faut aussi n lutter contre cette résurgence du totalitarisme avec cette loi , qui affectera tous les milieux :
    Vous concluez en citant Paul Marie Coûteaux, un des esprits les plus affutés d’aujourd’hui, mais autant il est habile à faire la synthèse entre les hommes de tout bord à faire rejaillir leur vraie richesses ; autant il a le souci de nous libérer des conformismes idéologiques bureaucratique, de nous restituer notre souveraineté, - on n’en sort pas du bureaucrate , auxiliaire du mal, - autant il échouera – à mon sens- à réconcilier nationalisme révolutionnaire , celui « du sang impur « de 1794 et sa fuite en avant dans l’Empire, avec le vrai nationalisme modéré, qui est piété, celui d’Antigone, vierge gardienne d e l’ordre’ et médiation à visage humain. dans le concert des .. .
    Pour cela, il faudrait aussi que vous quittiez cette dichotomie mortelle droite gauche, qui nous dépouille depuis deux siècles de notre visage, nous enfermant, là je vous l’accorde dans une hostilité mimétique. Et ne pas voir une perpétuation vaine de notre milieu dans ces manifestations alors qu’il s’agit de toute autre chose, le refus d’une culture de mort

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  15. il y a les bobos, hédonistes et sybarites, chez eux pas d'engagement risqué, la plus grande pente du confort facile, une sorte de carpe diem avec , hommage du vice à la vertu, une coloration "societale".
    Et puis dans d'autres milieux, comme le monde catho, des "cucus" , des naïfs angéliques qui disent aimer tout le monde ,ils sont "tolérants", ils nous "interpellent" avec le message "de Christ" , leurs références sont Martin Luther King plutôt que Mère Térésa etc... et dans la crainte d'être assimilés aux " catho-fachos" ils n'hésitent pas à proclamer que " l'extrême droite" leur donne froid dans le dos. Ils reprochaient à BXVI d'être "conservateur" et n'avaient pas de mots assez durs pour joindre leurs voix à l'unisson des curées médiatiques,accessoirement ils militent pour le mariage des prêtres qu'ils réclament dans le courrier des lecteurs de.... Et aussi vous ne risquez pas de les voir à lamanifpourtous car certains d'entre-eux sont "engagés à gauche".
    Aucun poncif ne leur fait peur.
    Par charité chrétienne je ne dirai pas ce qu'ils lisent ou quelle radio charme leurs oreilles.
    Ceci n'est pas charitable , je le sais et moi-même je suis loin d'être parfait, différemment.

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  16. Je suis un ex-religieux de chez l’institut des « fils de la Charité » se consacrant au monde ouvrier et vivant en Banlieues et je ne cesse d’entendre ce genre de propos simili-journalistique -prétendant par une pirouette mentale pour les besoins pratico-pratiques de se concocter son petit article bien ficeler à paraitre sur la toile, -qu’il n’y ait plus d’ouvriers ou de monde ouvrier-, sous prétexte que tout le monde fait caca ou a en sa possession un téléphone mobile.Kénose

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    1. Un petit article bien ficelé, Merci.
      Merci pour la confirmation de ce que j'ai , hélas, constaté cher Madinx, cependant je vous trouve un peu amer.
      Il y a fort longtemps Fernand Reynaud nous faisait rire avec un sketch sur les laïcs d'une paroisse car on y retrouvait les innocents travers de ceux qui dirigeaient l'équipe ou les chants. Notamment "le chef de la chorale sous- chef aux galeries Farfouillette" qui se rattrapait ici, en pratiquant à l'égard des autres paroissiens une autorité implacable.
      C'était avant V.II ,c'est dire que l'atmosphère générale était alors plutôt calme dans les paroisses.
      Maintenant , à vous lire , c'est moins drôle , ce serait la classe des luttes.
      A l'occasion penchez-vous sur le Poverello François.
      Il était plus cool.

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    2. Réponse à Madinx.
      Pas de quoi se fâcher!
      Quelle mouche vous pique, encore que ce que vous dîtes n'est pas (très) clair. Quid des "besoins pratico-pratiques"?
      Qui parle d'ouvriers ou de disparition du monde ouvrier?
      Serait-ce l'allusion au mariage des prêtres?
      Chacun est libre et surtout d' en assumer avantage et inconvénient , sans remord ?(pas sûr) ni agressivité!( envers autrui).
      Eh oui , le monde est divers: les bobos , les cathos , les cocos,les cucus.
      Qui se sent morveux se mouche.
      Bonne soirée

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  17. Et oui, les ouvriers existent encore. Et que défendent-ils ceux qui se battent contre la désindustrialisation de la France? Leur travail, leur famille, leur patrie. Beaucoup dans les milieux traditionnels aiment pourtant bien cette devise, mais ils pensent que les ouvriers n'existent plus ou que ce sont des bolcheviks au couteau entre les dents. La convergence des luttes n'est malheureusement pas pour demain!

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