jeudi 23 mai 2013

Peur, quand tu nous tiens, réponse à l'abbé Robinne et à quelques kozeurs...

De mortuo, nihil nisi bonum : d'un mort on ne dit que du bien, dit le proverbe latin. C'est dans cette perspective que j'ai voulu écrire de Dominique Venner, un homme dont j'admirais l'élan et le militantisme parfaitement désintéressé, le travail et la volonté de créer (des oeuvres, des circonstances ou même des changements historiques profonds). Il est une catégorie qui échappe peut-être à certains : Venner était ce que l'on appelle un homme noble : un homme détaché de l'ordinaire. Egotiste ? Parfois... C'était sa faille. Mais il mettait toujours son combat (ou l'idée qu'il se faisait de son combat) au-dessus de lui-même. Cela étant posé (comme il aurait dit lui-même sur RC), c'était un homme avec lequel je n'avais aucune vision commune (aucune connivence idéologique, n'en déplaise à Koz), un homme auquel je n'ai jamais fait la moindre concession, et qui accepta d'ailleurs naguère, dans la Nouvelle revue d'histoire, de publier ma longue réfutation d'un de ses papiers sur les causes de la ruine de l'Empire romain.

Ne peut on pas respecter quelqu'un sans pour autant partager ses idées ?

Pour Koz, mon papier serait "stupéfiant" (ça me rappelle un vieux sketch, vous aussi?). Le fait de comparer ce suicide à un seppuku dénoterait de "la complaisance" envers le suicide, complaisance, bien sûr, "indigne d'un prêtre". Personnellement je pense plutôt que c'est le fait de s'acharner sur la dépouille qui est indigne d'un prêtre Nous sommes, nous autres prêtres les ministres de la Miséricorde. Acharnement? Pour tel Causeur célèbre sur la Toile, (il en avait l'intuition depuis longtemps, il peut le dire haut et fort à présent), Dominique Venner, ce serait... le diable. Rien moins ! Personnellement je me suis toujours élevé contre toutes les formes de diabolisation. Le diable est un ange pas un homme.

Argument décisif : "L'Eglise y voit une profanation". C'est clair que si l'on est chrétien, un tel acte, qui représente une suprême désobéissance à Dieu dans un lieu divin, est une profanation. Mais si l'on ne l'est pas... Si l'on fait profession d'athéisme ? Si pourtant l'on cherche désespérément le sacré (au point de le rêver dans je ne sais quel Walhalla) et qu'on le trouve dans la forêt de piliers d'une cathédrale, au pied d'un autel dédié à la Vierge, alors qu'on a débiné toute sa vie cette sacralité-là, je pense qu'on est bien obligé (cela ne plaît ni aux cathos redresseurs de tort qui voient le monde en noir et blanc, point barre (sic), ni aux païens patentés mais je le dis) de trouver un sens à ce geste hasardé, un sens subjectivement sacré. C'est en respectant cette démarche personnelle, même en ce qu'elle peut avoir d'incongru ou disons-le d'objectivement monstrueux, que le cardinal Vingt-Trois puis Mgr de Moulins-Beaufort ont fait prier pour celui que Libération appelle "le suicidé de Notre Dame".

Est-ce de "la complaisance" que de vouloir non pas accepter ni justifier mais tenter de comprendre les raisons d'un acte apparemment irrationnel ? Le Curé d'Ars, d'une science mystérieusement certaine, avait absout un suicidé : "Entre le pont et l'eau, il s'est converti, il est sauvé". Ne peut-on pas (sans aucune complaisance) scruter les raisons complexes qui ont poussé Dominique Venner à se donner la mort ? Ne doit-on pas souligner ce qui dans cet acte résiste à toute interprétation vulgaire ? Scruter ou peser ce que ce geste pourrait avoir de chrétien "en espérance", malgré le désespoir, dont il est issu ?

On me dit que ce raisonnement est "plus que limite surtout de la part d'un prêtre", qu'il est "loin de toute théologie catholique". Je n'ai jamais nié que le suicide soit un péché grave. Que Dominique Venner, par cet acte, soit un pécheur devant l'éternel (et pas le saint que certains veulent voir, à Lyon en particulier me dit-on), c'est très clair. Simplement, c'est au moment où il voudrait donner à sa vie par lui-même l'ultime sceaux de l'autosuffisance... que le voilà, dans une sorte de lapsus existentiel, dans le champ de l'Autre [de l'Autre que soi] qui est le champ de Dieu : le voilà à Notre Dame, devant l'autel, en quête du dernier symbole. On n'échappe pas à Dieu si facilement ! Quelle ironie redoutable que celle du Tout puissant !Quelle douce ironie que celle qu'il exerce sur les pauvres humains par Notre Dame.

Est-ce là une apologie? Bien sûr que non. Cette tentative de mise au point est-elle (au choix car le prêtre qui se fait mon contradicteur semble me laisser le choix)déplacée, scandaleuse ou dérangeante ? Je ne la crois pas déplacée mais sacerdotale. Ni scandaleuse (ce sont ceux qui crachent sur la tombe au nom du Christ qui créent le scandale). Mais je sais bien que l'acte sur lequel nous réfléchissons, comme ma démarche présente peuvent paraître un peu... dérangeants. Hors piste. Hors champ. Evidemment. Et cela fait peur à certains catholiques, habitués au confort de leur petite bourgeoisie. "Ces catholiques, n'est-ce pas, écrit Mortimer sur son site La Plume, jugent vite, trop vite, comme s'il y avait urgence". Cette urgence est celle de leur peur.

Je leur dis, moi : N'ayez pas peur, n'ayez pas peur du Christ, juste juge, seul détenteur de toutes justices. N'ayez pas peur du mal, de la puissance du mal. Elle est déjà vaincue.

49 commentaires:

  1. Merci monsieur l'Abbé.

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  2. (Première partie)
    Cher Monsieur l'abbé,

    Face au geste désespéré, mais lucide, décidé en santé de corps et d'esprit de dominique Venner, il me semble que la première attitude à laquelle on doit s'astreindre est la retenue. On la doit à sa dépouille, on la doit à ses proches, on la doit à son acte qui a du poids, qui a dû être assez mûrement pesé pour que la décision n'en ait pas été prise à chaud et pour que l'analyse qu'on peut en faire ne puisse souffrir ce dont notre amarrage à l'actualité nous a fait perdre l'habitude: le recul avant d'historiciser un choc, sachant qu'on ne peut pas discerner ce que nous dit une crise en plein coeur de la crise ou un trauma en plein coeur du traumatisme. Donc avant tout, je m'incline respectueusement devant la dépouille de dominique vener, je présente à ses proches mes plus sincères condoléances et prie avec simplicité et en toute humilité pour le salut de son âme.

    Ce disant et puisque cet événement m'interpelle, je vais faire ce que je ne voudrais pas que l' l'on fasse en priant Dieu et ceux qui me liront de ne pas donner à mes paroles un poids d'éternité.

    J'ai écrit hier sur un autre support d'échanges inter-catholiques que je n'approuvais, ni votre réaction, Monsieur l'abbé, ni celle de l'archevêque de Paris. Mais à tout prendre, je préfère encore la vôtre (et je n'écris pas ça parce que je suis chez vous). Certes, elle me paraît un peu trop connivente. Elle me paraît faire trop de part à un réflexe nietzschéen dont on sent qu'il vous brûle, comme la mort de Dominiqque venner est une focale venant se focaliser sur la focale divine. Même votre mise au point donne encore, pardonnez le cliché, dans la révérence devant la noblesse d'un acte digne de "la race" (c'est M. Venner qui emploie ce mot démodé dans sa lettre d'adieu pour expliquer son geste...) de la "race" des seigneurs... Jusqu'à quand ferez-vous cause commune avec tous les combatants politiques du nationalisme païen sans souligner ce qui ne peut que radicalement vous séparer de celui-ci, qui est plus qu'un papier à cigarette, qui devrait être plus irréconciliable et moins conciliable, toute idéologie mise à part, que d'un chrétien à des crypto-chrétiens, qui subvertissent la loi avec "des idées chrétiennes devenues folles" sans être foncièrement adverse, comme l'est le paganisme vis-à-vis du christianisme. Les polarités ne font pas que se résoudrent dans l'attirance ou l'union des contraires. En fait, comme en harmonie, rien ne se résout jamais pour longtemps, ou bien la solution n'est pas de ce monde.

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  3. (Seconde partie)
    Une fois qu'on vous a adressé cesremontrances, votre réaction est un acte d'amitié et de consolation, même si elle n'est pas dénuée de cette autre folie chrétienne, qu'est la tendance à vouloir sauver les âmes malgré elles. Mais vous réagissez avec plus d'entièreté que les desservants de Notre-dame, dont j'assume de trouver scandaleux qu'après avoir dû évacuer la cathédrale, ils ne se soient pas résolus à la fermer, non seulememnt au culte, mais à quoi, grand Dieu? A une veillée pour la vie qui continue "as the show must go on" après qu'on a reçu la consolation du gazier de manifestants que serait le ministre de l'intérieur, d'après les recensions edesdits manifestants. A la fin, ce type de veilées est aussi puérile que les années thématiques, arrêtons ce moutonisme d'un autre âge et cette infantilisation des consciences. Ce qui est profanatoire, c'est d'avoir, quatre heures après un acte d'une telle ampleur, continuer comme si de rien n'était, un petit "ave" et les traces de sang sont lavées de devant l'Autel. Non, vraiment, cela n'est pas digne, surtout si l'on accuse de profanation celui qui vient de déposer sa mort à la Face de dieu beaucoup plus qu'aux pieds de marie (le suicide politique de Dominique Venner est un acte viril). Il a payé de sa personne là où Jean-Jacques Rousseau a payé de ses sentiments sur sa personne et de son jugemetn personnel sur icelle en déposant à Notre-dame son manuscrit: "rousseau, juge de Jean-Jacques" à la veille d'une autre révolution. Dominique Venner était de ceux qui voulaient croire à la permanence des civilisations et voulaient supplier l'eglise d'entraîner les civilisations dans les promesses de la vie éternelle qu'elle seule a reçue, ce qui fait qu'elle demeure "la seule internationale qui marche" dans un monde décivilisé, ça ne veut pas nécessairement dire un monde impossible, ça veut dire un autre monde que nous croyions ne pas devoir être de ce monde. Mais puisqu'il se manifeste, comment être digne de cette manifestation en n'ayant pas peur de ce signe à déchiffrer d'urgence, bien qu'avec discernement? "Les sociétés humaines comprennet rarement l'histoire qu'elles vivent" et pourtant, elles doivent se frayer un chemin dans cette histoire. Nous faisons de l'histoire immédiate, c'est sans doute que nous n'avons plus le temps de mieux faire ou de faire autrement.

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  4. Ah, Monsieur l'abbé, vous avez le chic pour jeter le pavé dans la mare! Ce qui entraïne, bien sûr, quelques éclaboussures.
    Dieu jugera. Revenons sur terre en attendant.
    Le geste de D. Venner s'est voulu grandiose afin de porter des fruits. Il est, en fait, grandiloquent et inefficace. En effet :
    - Venner est connu dans un cercle restreint; portée médiatique quasi-nulle.
    - Même dans les limites de ce cercle, c'est un mauvais exemple. Un suicide romantique (?)est incapable d'entraîner des foules européennes de culture chrétienne plus ou moins évanescente. Laissons cela aux fous d'Allah.
    Enfin, soutenir la validité de la famille et faire souffrir la sienne en se suicidant... "Mort où est ta victoire!"
    Que cela plaise ou pas, un suicide est une fuite.
    Rendez-vous le 26 mai : là est le combat.
    Willy

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  5. Que c'est beau! Cela fait qq semaines que je lis vos blogs. Quelle fraîcheur de pensée vivifiante! Cela fait du bien de voir un "tradi" qui ne se dirige pas vers le Ciel à reculons, l'oeil rivé sur l'enfer, mais va hardiment, droit devant... Evidemment, cela bouscule un peu. Mais cela donne aussi beaucoup de courage. Merci!

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  6. Monsieur l'Abbé,
    Je suis profondément d'accord avec vous et j'ai ressenti quelque chose de similaire en apprenant cette nouvelle. Votre message est empreint de miséricorde plutôt que de jugement. Ce que j'ai ressenti,moi, si je le nommais, cela aurait déplu à Dominique Venner de son vivant. Je le lisais régulièrement et j'étais fasciné par sa froideur, sa passion et son assurance sans être d'accord avec lui la plupart du temps. Au fond, il mettait son espérance dans l'identité européenne et sa permanence à travers l'Histoire. On peut aimer les identités (c'est mon cas) sans y mettre plus que ce qu'il n'y a. Il a donc fait ce choix pour mettre cet acte définitif en accord avec ses pensées et ses paroles. Il l'a fait selon ses convictions et avec courage. Selon l'idée qu'il se faisait de ce qu'était le devoir d'un homme européen. Mais face à la mort il n'y a plus de "forts" il me semble. ET face à son Dieu, il n'y a plus de "froideur", de "sang-froid", "d'assurance", de "courage" qui tiennent...voici ce que j'ai ressenti en lisant cette nouvelle: de la Pitié. Puisse Dieu avoir son âme et cette erreur ne pas lui coûter son salut.

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  7. Monsieur l'abbé,

    Personne ou presque ne s'est acharné sur la dépouille de ce malheureux. Personne n'a décrété qu'il se trouvait en enfer (j'ai personnellement récité un De profundis pour lui dès l'instant où j'ai appris sa mort) ; personne n'a exclu qu'il se soit converti au dernier instant. Ce que vos détracteurs n'acceptent pas en revanche, c'est de saluer un acte objectivement abject comme un acte d'héroïsme.
    Vous avez souligné vous-même la solide culture chrétienne de Dominique Venner. S'il a commis cette horrible profanation, c'était donc au moins en partie en connaissance de cause. Transformer en hommage à la Sainte Vierge un sacrilège objectif me paraît franchement indéfendable. Que Notre-Dame ait obtenu de son Fils la conversion in extremis de Dominique Venner, on ne peut l'exclure, mais on ne peut pas non plus le présupposer à la va-vite (Dieu seul le sait) en saluant un héroïsme plus que supposé. La miséricorde, il ne me semble pas qu'elle exige du chrétien ou du prêtre qu'il respecte des "démarches personnelles" qui n'ont rien de respectable. C'est le pécheur qui est respectable, pas son péché.
    Le moins qu'on puisse dire est que je n'apprécie guère Koz ; en attendant, si nous donnons des bâtons pour nous faire battre, n'allons pas nous plaindre.
    Quant à l'accusation de "confort" et de "petite bourgeoisie", ce n'est pas le commencement d'un début d'argumentation ; c'est de l'imprécation sans intérêt à la Jacques de Guillebon. Le petit bourgeois enferré dans son confort pharisien, c'est toujours l'autre et c'est commode.
    Parfois, l'on se demande si vous croyez vous-même un seul mot de ce que vous écrivez.

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  8. Ceux-qui s'indignent d'une prétendue "profanation" de la cathédrale par le geste de M Venner devraient venir y jeter un coup d’œil (si tant est qu'ils est la patience de faire la queue) un samedi après midi par curiosité. Il pourraient ainsi y voir se déverser des hordes de touristes en short mitraillant frénétiquement de leurs appareils photo comme si leur vie en dépendait. Ils verraient aussi les stands de vente de souvenirs en tout genre qui encombrent les allées latérales et dont la vision ne peut qu'évoquer la fameuse parabole des marchands du temple. Alors oui, Notre Dame est bien un sanctuaire profané, mais pas par m. Venner. Non. C'est plutôt l’Église elle-même qui a sali un de ses plus beaux joyaux en acceptant de jouer le jeu du tourisme de masse et du commerce de vaines breloques. Quelle honte de voir un tel lieu où il devient impossible de prier! Le geste de m. Venner témoigne d'un respect autrement plus profond envers le vénérable édifice, son symbolisme ainsi que le lien charnel et spirituel qui nous lie à lui, que l'attitude désinvolte du premier australien moyen circulant l'air hagard sous les voutes d'une cathédrale dont il n'a pris connaissance que du fait que celle-ci figurait en bonne place dans les pages consacrées aux attractions gratuites de Paris dans son guide touristique.
    M. Venner n'était certes pas catholique mais c'était néanmoins un homme taillé dans un roc rare et précieux. Un modèle de droiture, d'engagement et de courage.
    Puisse notre seigneur lui accorder toute sa miséricorde et l’accueillir avec amour dans le repos éternel.

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  9. Merci, Monsieur l'Abbé, pour cette mise au point. Accepteriez-vous de célébrer une messe à son intention? (question sérieuse : faites-moi connaitre comment accéder à vos coordonnées bancaires)

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    1. de l'argent pour acheter une "messe"... Quel est le tarif pour la mort du Christ ? Comment ne mesurez-vous pas votre blasphème ?

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    2. Cher G2S, de quoi vivez-vous ?
      En dehors de l'amour et de l'eau fraiche, bien sûr, et de la parole de Dieu.
      Les prêtres ne sont pas de purs esprits. Le tarif appliqué à une messe n'est pas un blasphème, c'est la façon que les croyants laïcs ont adopté pour permettre aux prêtres de vivre, et pour reconnaître ce qu'ils font pour nous. Il y a aussi le denier du culte, si cela vous intéresse, la quête du dimanche (parfois affectée à des œuvres distinctes, des associations)... L'argent n'est jamais qu'un moyen mais c'est quand même le nerf de la guerre. Et c'est sans doute pour cela que les plus avides critiquent les dons qui sont faits à l'Eglise : lorsqu'elle n'aura plus un radis, ils seront contents, elles sera désarmée.
      Hé bien il ne faut pas que cela arrive, c'est tout.

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    3. Merci pour votre réplique raisonnable. Oui, on ne vit pas d'amour et d'eau fraîche. Mais vous le dites vous-même: pour financer les activités d'Eglise, et la vie des prêtres, il y a le denier du culte, la quête, ou tout simplement un don. Mais conclure un contrat tarifié pour "une messe", comme le propose ce message, même si c'est traditionnel, même si c'est l'héritage d'une très ancienne logique païenne ( le tribut dû aux dieux), c'est un blasphème. Acheter la grâce de Dieu ... Et on se demande, cinq siècles après la révolte de Luther contre les indulgences tarifiées, pourquoi le catholicisme est si peu crédible pour nos contemporaines !

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    4. A G2S :
      Il était mon ami : m'interdirez-vous d'employer les seuls moyens qui me restent, ceux que l'Eglise met à notre disposition pour le soulagement et la libération des ames du Purgatoire ? M'interdirez-vous d'exercer à son égard l'ultime charité ? J'ignore où se trouve son ame - Dieu seul le sait, mais je serais indigne de notre amitié si je ne le faisais pas.

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    5. @G2S il me semble qu'il y a une assimilation qui occasionne une confusion : payer pour qqe chose (une messe) n'est pas acheter la personne qui est impliquée dans cette chose (le Christ, ou l'Eglise). de même, en un sens, la messe, le rite, l'encens, l'église, les paroles, les gestes, les enfants de choeur etc. ne sont pas le sacrifice du Christ.

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  10. DANY VERHAEGHE VERSTOCK23 mai 2013 à 11:14

    Bel article, généreux et humain. Et je suis d'accord sur un certain nombre de points. Mais.. et c'est là que le bât blesse : si ce suicide, dans un église catholique, près de l'autel de la sainte Vierge, était une façon de dire : "voilà ce que j'en pense moi de la religion catholique ! Elle est inutile, frustrante et ne même qu'à la mort..."
    Bref, une sorte de coup de pied/coup de poing aux croyants ?

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  11. Merci Monsieur l'abbé pour cette réponse qui me conforte sur ce que je pensais de votre premier post. Néanmoins, pourrait-on éviter un débat qui pourrait devenir houleux entre catholiques sur ce sujet délicat et si mystérieux?

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  12. Monsieur l'abbé,en effet, quoi qu'en disent certains, vous êtes prêtre. Vous êtes le vecteur de la Parole de Jésus-Christ et de la miséricorde du Père.
    Par ailleurs, il y a dans le geste de M. Venner plus de défi que de déni. Et ce n'est pas un défi à Dieu, c'est un défi à l'Eglise, conglomérat d'hommes. L'Eglise est fondée par Notre-Seigneur certes, mais d'un point de vue strictement matériel ce n'est jamais qu'un conglomérat d'hommes quand même, une grosse association.
    "J’offre", écrit M. Venner, "ce qui me reste de vie dans une intention de protestation et de fondation. Je choisis un lieu hautement symbolique, la cathédrale Notre-Dame de Paris que je respecte et admire, elle qui fut édifiée par le génie de mes aïeux sur des lieux de cultes plus anciens, rappelant nos origines immémoriales."
    Dominique Venner n'acceptait pas que tels des moutons nous nous laissions égorger sans un cri, castrer en remerciant nos hongreurs, assassinés dans le sein de notre mère au nom de la liberté.
    Il n'acceptait pas que nous jetions aux orties des siècles de civilisation, et cela souvent avec la bénédiction de l'Eglise.

    Qu'avons nous fait de notre trésor, de nos talents ?
    Les avons nous seulement enfouis au fond du jardin le chant grégorien, le latin, la tradition multimilénaire de l'Eglise (qui comprend la tradition humaine immémoriale), la vaisselle sacrée patiemment acquise par nos ancêtres, les beaux édifices qui partent en morceaux et que nous avons nous même vidés de leur magnifique mobilier, la dignité de l'homme consacrée par l'incarnation de Dieu dans le sein de Marie -LA femme- et par son sacrifice, sa croix ..? Vous compléterez la liste mieux que moi, Monsieur l'abbé.
    Dominique Venner, comme le dit Renaud Camus ce matin sur Boulevard Voltaire, s'est immolé comme un bonze, comme un communiste tchèque.
    Dominique Venner a fait preuve de colère bien plus que d'orgueil.
    S'il avait (complêtement) désespéré de Dieu, il se serait immolé ailleurs : sous l'Arc de Triomphe, au Panthéon... mais il s'est immolé à Notre-Dame de Paris, au pied de l'autel.
    Si l'Eglise après cela fait encore semblant de ne pas comprendre, c'est que ce n'est plus seulement une église fourvoyée, mais ce n'est tout simplement plus l'Eglise de Jésus-Christ.
    Qui d'autre que l'Eglise de Jésus-Christ peut combattre cette invasion que nous vivons objectivement en ce moment ? Qui ?
    Ce n'est pas une invasion seulement physique, il n'y a que les ânes pour penser cela. C'est un renversement du monde : nous passons sous la coupe de Satan, "homicide dès le commencement" comme l'a écrit St Jean "menteur et père du mensonge". Et l'Islam n'est qu'une arme aux mains de Satan. Est-ce une raison pour se laisser faire ?

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  13. (Suite)

    En 1571, le pape Pie V ne s'était pas posé la question : il avait demandé à la chrétienté de s'agenouiller et de prier. Quand est-ce qu'on s'agenouille aujourd’hui à l'église, et où ???
    Qu'est-ce que c'est que cette église qui brandit "Dieu au dessus de tout" quand elle a quelqu'intérêt en jeu et qui supprime les prie-dieu (dans la cathédrale de Tréguier, il en reste devant le tombeau de Saint Yves, mais les autres ont disparu !)?
    Qu'est-ce que cette église qui soutient les manifestations contre le triste mariage PT et qui organise des cérémonies dans les cathédrales (Vienne en Autriche, mais aussi chez nous) avec des musulmans, qui célèbre en grandes pompes les obsèques d'un homosexuel notoire, en présence de sa "veuve" ???
    Voilà ce que Dominique Venner a dit en se mettant une balle dans la tête à Notre-Dame.
    Alors, oui, vous avez raison Monsieur l'abbé, ce n'est pas le geste d'un chrétien "normal", normalisé, ce n'est pas le geste d'un fils de Dieu bien rangé... sa mère l'Eglise, il ne la reconnaissait plus. Je dois vous dire que pour ma part ce n'est pas évident non plus...
    Mais ce n'est pas vous qui jugez ni les vivants ni les morts. Ni vous, ni moi, ni personne : Dieu seul. Vous, vous êtes là pour comprendre et faire savoir que Dieu pardonne toujours du moment qu'on le reconnait et cela chacun le fait avec ses propres yeux.
    Dominique Venner ne s'est pas immolé au Panthéon, ni à l'Arc de Triomphe, et encore moins à La Mecque.

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  14. Merci de ce bel appel à la hauteur et à la profondeur proposé à ceux qui semblent avoir au coeur un règlement en guise de Bonne nouvelle !

    Ceci dit : pour le peu que je connaisse de D. Venner, il me semble qu'il représentait une forme très radicale de paganisme: la glorification du sang. Les armes, la guerre et les guerriers, la race: le sang, toujours le sang. C'est de fait du "sacré", et en ce sens son geste est très symbolique.
    Mais c'est du sacré au strict opposé de la "sainteté" biblique: la vie donnée, partagée. Vous scrutez son geste avec l'intelligence de la miséricorde. Mais il est vrai aussi qu'on ne peut qu'être secoué par cette espèce de tentative de "consacrer" Notre-Dame au culte du sang...

    Et pourtant... où cette tentative pouvait-elle mieux qu'au pied de l'autel chercher le roc sur lequel se briser ? ? Car la conversion, la transmutation du sacré païen à la sainteté chrétienne, c'est la mort du Christ et l'eucharistie qui la continue: faire du sang, mais librement donné pour la multitude, pour toutes les races, le vin nouveau du Royaume. Y compris pour un païen.

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  15. Ah!La "grande peur des bien pensants"!Elle est toujous là, bien ancrée en nous tous. Merci, M.l'Abbé, de nous sortir de notre petite comptabilité d'épicier. Seul, un prêtre peut écrire ce que vous avez écrit sur le dernier geste de D.Venner.Merci, car ce que vous écrivez se rumine et nous fait réfléchir...

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  16. j'ai lu votre réponse ! Monsieur l'abbé a en effet choisi son camp. C'est le mien. Vous êtes plus net dans votre réponse que dans le premier article qui laissait planer des doutes sur une éventuelle complaisance (complaisance qu'on retrouvait clairement dans les commentaires qui prenaient appui sur votre article...) Cela dit, vous pourriez être quand même être plus clair ! Par exemple, moins utiliser la question et un peu plus l'affirmation. Ou encore, mieux distinguer acte et intentions...Ou même distinguer aussi les différents motifs et faire le tri... Votre travail de vérité et votre miséricorde que vous voulez exercer (et vous avez raison) n'en seraient que mieux accueilli par tous !

    Ad Mariam !

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  17. NB / Ah oui ! une seule chose ! "avoir peur du mal" c'est bien, et c'est même mieux !

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  18. Monsieur l'abbé ... Enfin ... Tout de même ... Se faire sauter le caisson dans une cathédrale à un heure de forte affluence, devant des centaines de visiteurs, dont la plupart ont pu être profondément choqués. Et pas seulement les "catholiques habitués au confort de leur petite bourgeoisie" (!). Je pense en particulier aux enfants ! Si vous étiez père de famille, ça vous serait égal que votre fils assiste à un spectacle pareil, alors que vous l'auriez amené visiter un haut lieu de la chrétienté ? Alors un peu de bon sens SVP. A quoi bon réfléchir sur le sens d'un acte irrationnel puisqu'il défie la raison ? Pour ma part, et pour le salut de l'âme de Dominique Venner, je préfère penser que ses capacités de discernement étaient gravement altérées, nonobstant le brio intellectuel qui l'animait toujours. Parce qu'il est évident que les actes posés par DV dans les derniers instants de sa vie (deux péchés mortels : un suicide et une profanation) ne peuvent être inspirés que par le démon. Il n'y a (heureusement) aucune ironie de Dieu dans cette lamentable affaire. Il me semble me souvenir de mes cours de catéchisme (tendance tradi pur et dur) qu'aucun bien ne peut résulter d'un acte intrinsèquement mauvais. Désolé si ma réflexion vous paraît un peu au raz des pâquerettes, mais je vous trouvais mieux inspiré dans les homélies que vous avez données à Saint Eloi. Avant que le malin ne se déchaîne sur le malheureux Institut du Bon Pasteur. Sale temps décidément, et pas seulement côté météo !

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  19. Merci, mon Père pour votre billet et cette explication.
    En d'autres termes vous auriez pu écrire :
    Si damnandus sum, malo damnari de misericordia quam de duritia.

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  20. Lecteur de Dominique Venner, j'ai été fort attristé d'apprendre que c'était lui, l'"éditorialiste d'extrême droite" dont la radio parlait et j'avoue ne pas l'avoir compris d'avoir fait ce geste dans une église et à fortiori la Cathédrale Notre Dame. Cela m'a doublement affecté.
    Puis à la réflexion et aprés un échange avec un ami , cela m'a rappelé le geste semblable d'un ancien militaire, prestigieux , devant le monument comémoratif rappelant le sacrifice de ses camarades de combat.
    Il y avait là ,déjà, une protestation ultime devant le sort fait à l'héritage des combats perdus " fors l'honneur".
    L'Evangile de ces derniers jours nous annonce qu'il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie.
    Je préfère voir les choses ainsi,d'autant que les lettres laissées par Dominique Venner n'en sont pas éloignées.
    Plus qu'un reproche à l'institution Eglise, c'est un avertissement urgent de ne pas laisser sombrer deux mille ans de civilisation chrétienne.
    Ce n'est pas un suicide , mais un sacrifice pour nous alerter.
    Les prières sont plus que jamais nécessaires, une supplication à Dieu de sauver la France chrétienne , plus qu'une demande de le pardonner car je pense qu'il n'a pas failli .

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  21. Un suicide est un meurtre, quelque soit la façon dont on tourne la question. Il y a quelque chose que l’on ne supporte plus, soit à l’extérieur de soi, une situation, une ou plusieurs personnes, soit à l’intérieur de soi comme une instance psychique ou spirituelle qui s’est pétrifiée et que l’on ne peut plus gérer. La violence atteint alors son paroxysme, contre soi. Violence de transfert ou violence contre la partie de soi qui est malade et qui fait trop mal ! Personne n’a évoqué l’ aspect de la violence, pourquoi ? On ne peut pas en faire l’impasse me semble-t-il. Ensuite on peut l’analyser, dans ses raisons et dans ses conséquences. Juger, jamais ! Les raisons ne nous regardent pas, en principe, mais vu que ce monsieur a laissé au public son testament moral…. On peut aussi constater l’illusion de la cible à atteindre. Cela ne fera bouger personne, ni le gouvernement ni le peuple. Il y a erreur de siècle ! Les rats dansent la valse en hollande…et se réjouissent en catimini de ce genre d’action complètement anachronique...
    C’est peut-être à cause de cet anachronisme que je n’arrive pas à croire à tous ces beaux arguments politiques ou philosophiques avancés par ce monsieur. Je crois que le mal était plus profond et se trouvait en lui. C’est peut-être M.l’AG2T, ce que vous voulez exprimer et nous faire comprendre : Un appel vers Dieu qui se fait hurlement. Déposer sa « volonté propre » devenue quelque chose de spirituellement insupportable au pied de l’autel : « Sois plus fort que moi, plus fort que mon vouloir » ! Façon de « tuer » cette « volonté propre »… Car c’était devenu sa philosophie, à la façon de Nietzche peut-être. Il me semble que c’est ce que vous voulez dire par « chrétien en espérance ». D’aucuns y voient une récupération chrétienne qui n’aurait pas lieu d’être car la vie, les paroles et les écrits de ce monsieur n’ont jamais flirté avec la Foi. Apparences, mirages ! L’âme ne dévoile pas ses secrets et souvent le sujet lui-même ignore ses desseins.
    Sur la profanation de l’espace sacré, qu’en dire ? Votre détracteur la souligne. C’est un vaste sujet. C’est vrai que l’on profane déjà un lieu Saint si on ne se met pas « à genoux », physiquement ou spirituellement, devant la présence réelle de Dieu au Tabernacle. Mais il y a tant et tant de façons de profaner…
    En dernier lieu je rappellerai tout de même que Socrate ne s’est pas suicidé de cette façon. Il avait été condamné et a accepté sa condamnation, alors qu’il aurait pu s’échapper. La différence est de taille ! D’autre part, on peut voir ce geste comme celui d’un samouraï, mais je crois que dans ce cas là, il y a autre chose de plus chrétien ( le choix du lieu en donne la lecture)


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  22. Curieux, comme certains commentaires apparaissent au gré du vent.

    XA

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    1. Monsieur l'Abbé,

      Reprenez-vous, quelle que soit l'estime que vous aviez vis à vis de cet homme, de vous qui êtes prêtre on attend un commentaire moins ambigu, moins alambiqué du style de celle de St Thomas :
      question 64, Homicide, article 5, Est-il permis de se tuer ?) : L’homicide est un péché non seulement parce qu’il s’oppose à la justice, mais parce qu’il est contraire à la charité que chacun doit avoir envers soi-même. De ce point de vue le suicide est un péché par rapport à soi-même.

      LE SUICIDE EST UN PECHE MORTEL MONSIEUR L'ABBE ON AIMERAIT QUE VOUS LE DISIEZ CLAIREMENT

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    2. Pour XA,
      Il est vrai monsieur que vous êtes plus doué pour la disparition des commentaires que leur apparition !
      A chacun sa spécialité ...

      Mortimer

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  23. Monsieur l'Abbé.
    Permettez moi de trouver aberrant, que vous ayez à vous justifier.
    Vous justifier pour avoir essayé de comprendre l'autre. Si j'ai bien compris, cet autre que vous connaissiez, en agissant ainsi, qu'avait-il voulu dire, cela pouvait-il avoir un sens?
    était il possible au travers de cet acte dont vous connaissiez le retentissement probable dans l'éternité en tant que prêtre, d'espérer contre toute espérance.
    Mais pour essayer de comprendre, il fallait se dépouiller, tout en restant (chrétien) et alors pour avoir fait cela l'on eut l'impression que ce n'était plus celui qui avait commis l'acte, mais celui qui essayait de comprendre qui devenait le profanateur, le sacrilège, car il était soupçonné de porter au pinacle l'acte, il devait se justifier.

    Alors ceux qui ne vous ont pas compris, l'on peut se demander si en étant dur envers l'acte, ils n'oublient pas d'être doux envers le pécheur.

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  24. @Benoîte, Le romantisme est-il anacrhonique? Au pays de Normal IER? Sans doute, car dans un pays normal, on n'aurait parlé que du suicide de dominique Venner, au moins jusqu'à la mort de Georges Moustaki, après quoi on aurait compris, le chanteur étant plus populaire que l'essayiste, que les deux sujets se disputent l'attention. On aurait dû ne parler que de ça, on a à peine cité le nom de dominique Venner, on n'a pas retracé sa vie et son oeuvre, y compris pour dire qu'à parler très exactement, cet intellectuel était un historien fasciste. On s'est indigné que Marine le Pen ait salué la mémoire d'un camarade, quelles que soient ses distances, réelles ou surjouées, avec le camarade en question.

    On aurait pu poser cette question du bac... de théologie pour les nuls: Peut-il arriver que le suicide puisse être une forme extrême de la prière? J'élague : le suicide peut-il être une prière?

    On aurait pu poser, même en l'orientant, cette question d'histoire : En quoi le fascisme est-il une forme dégradée du romantisme?

    Mais puisqu'on préfère les affaires de moeurs, les histoires de viol et de vol et l'audition de Madame Lagarde dont c'était une info pour RMC (que j'aime bien en général) qu'elle ait salué les journalistes en leur disant :

    "Ca fait plaisir de vous revoir!"

    Il faut dénoncer ce cas flagrant de mésinformation. Dans un pays normal, on n'aurait parlé que de ça ! Mais on préfère les veillées pour la vie et la "manif pour tous". On préfère ce qui fait du bruit à ce qui fait signe et sens. On manipule les signes de civilisation, au chant du cygne et on fait beaucoup de bruit pour éviter que ça se sache. On fait du bruit de tout côté, mais on se satisfait de ne pas parler d'un geste sans précédent et de son auteur, du sens qu'il lui a donné.

    Pour moi, c'est le geste qui compte. Je trouve les motifs de son combat complètement déplacés, pour ne pas dire minables, car le fascisme, etc., et en plus, je le pense. Ce n'est pas le geste qui m'intéresse (moins j'en fous...), ce n'est pas la beauté du geste (pour ce que j'y pige...), c'est sa charge accablante. C'est le geste qui compte. On aurait dû ne parler que de ce geste et de sa charge, que de ce défi perpétré au coeur de la civilisation qui s'en va, dans l'édifice où dieu est à l'honneur et à l'autel. On aurait dû, on n'a parlé de rien, alors a-t-on mérité Dominique venner et son geste poignant, poignardant la perte du lien dans le lieu de sa garde, dans un lieu cible que l'auteur de ce sacrifice de soi-même par soi-même pour les autres au mépris de ses propres liens a parfaitement identifié, si je flétris les sources et causes de son combat. Il a su où tomber et c'est déjà énorme. S'il s'est trompé sur le mal, il a trouvé le lieu et s'y est écrasé come devant son but. L'Eglise n'a pas recueilli ce corps. Les médias auraient dû ne parler que de ça, mais on est tombé trop bas pour mériter Dominique venner et son geste, on n'a pas mérité d'en parler...

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    1. Incontestablement ce meurtre dans la cathédrale, pur acte politique, va peser sur les consciences des manifestants du 26 Mai. Cet homme, dont on salue volontiers les qualités intellectuelles et morales, n’était pas fait d’un airain sans paille. De là où il est maintenant, peut-être pourra-t-il un jour nous dire comment il concilia son combat contre la France Algérienne et l’islamisation de l’Europe avec celui pour l’Algérie Française. Comme quoi on peut toujours trouver plus nationaliste que soi. Même chez les contempteurs des légendes des profondes forêts germaniques.

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    2. "Les historiens de l'avenir noteront que l'invasion de la France et de l'Europe par les foules africaines et musulmanes du XXème siècle commença en 1962 avec la capitulation française en Algérie. En décidant d'amener son drapeau, de retirer ses troupes, de replier la population européenne, d'abandonner ses partisans indigènes, la France ne se mettait pas à l'abri comme certains l'imaginaient. Elle retirait la garde qu'elle montait depuis 1830 en Algérie, ouvrant son propre territoire à l'invasion de populations en surnombre." D.V. in "Le cœur rebelle", Les Belles Lettres 1994

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  25. Suite

    Cette mort spectaculaire pourrait-devrait être le prélude à un reclassement dans l’ordre politique. Nous avons chez nous un vieil homme, un très vieil homme, qui n’a nulle envie de se tirer un plomb, ni de plonger dans une piscine vide la tête la première, mais bien au contraire qui se verrait réoccuper la place dont il a été viré depuis peu. Ce personnage, dont les qualités sont indéniables, est néanmoins cogestionnaire, donc coresponsable de l’absolue zombisation de la France avec MM. Giscard, Mitterand, Chirac et la suite.
    Pour le dire autrement le Nationalisme Français devrait nécessairement se débarrasser de ces 4 cavaliers sans monture : le Roi, Pétain, Mgr Lefevre et l’Algérie Française.
    Ce serait le dernier service de D. Venner.

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  26. Je voudrais savoir d’abord ce que vous entendez par tenir debout ?



    – Ça serait long. Admettons, pour être court, que la station verticale ne convienne qu’aux Puissants. Pour la prendre, un homme raisonnable attend qu’il ait la puissance, la puissance ou son signe, le pouvoir, l’argent. Moi, je n’ai pas attendu. En troisième, à l’occasion d’une retraite, le supérieur du collège de Montreuil nous a demandé de prendre une devise. Savez-vous celle que j’ai choisie ? « Faire face. » Face à quoi, je vous le demande, un gosse de treize ans !…



    – Face à l’injustice, peut-être.



    – L’injustice ? Oui et non. Je ne suis pas de ces types qui n’ont que le mot de justice à la bouche. D’abord, parole d’honneur, je ne l’exige pas pour moi. À qui diable voulez-vous que je la demande, puisque je ne crois pas en Dieu ? Souffrir l’injustice, c’est la condition de l’homme mortel. Tenez, depuis que mes confrères font courir le bruit que je n’ai aucune notion de l’asepsie, la clientèle a foutu le camp je ne soigne plus qu’un tas de péquenots qui me paient d’une volaille ou d’un panier de pommes, et me prennent d’ailleurs pour un idiot. En un sens, par rapport aux richards, ces bougres-là sont des victimes. Hé bien, vous savez, l’abbé, je les fourre tous dans le même sac que leurs exploiteurs, ils ne valent guère mieux. En attendant leur tour d’exploiter, ils me carottent. Seulement…



    Il s’est gratté la tête en m’observant de biais, sans en avoir l’air. Et j’ai bien remarqué qu’il a rougi. Cette rougeur, sur ce vieux visage, était belle.



    – Seulement autre chose est souffrir l’injustice, autre chose la subir. Ils la subissent. Elle les dégrade. Je ne peux pas voir ça. C’est un sentiment dont on n’est pas maître, hein ? Quand je me trouve au chevet d’un pauvre diable qui ne veut pas mourir tranquille – le fait est rare, mais on l’observe de temps en temps – ma sacrée nature reprend le dessus, j’ai envie de lui dire : « Ôte-toi de là, imbécile ! je vais te montrer comment on fait ça proprement. » L’orgueil, quoi, toujours l’orgueil ! En un sens, mon petit, je ne suis pas l’ami des pauvres, je ne tiens pas au rôle de terre-neuve. Je préférerais qu’ils se débrouillent sans moi, qu’ils se débrouillent avec les Puissants. Mais quoi ! ils gâchent le métier, ils me font honte. Notez bien que c’est un malheur de se sentir solidaire d’un tas de Jean-foutre qui, médicalement parlant, seraient plutôt des déchets. Question de race, probable ? Je suis Celte, Celte de la tête aux pieds, notre race est sacrificielle. La rage des causes perdues, quoi ! Je pense, d’ailleurs, que l’humanité se partage en deux espèces distinctes, selon l’idée qu’on se forme de la justice. Pour les uns, elle est un équilibre, un compromis. Pour les autres…



    – Pour les autres, lui ai-je dit, la justice est comme l’épanouissement de la charité, son avènement triomphal.

    de qui est cette citation ?

    un indice : cette image se superpose avec celle d'un jeune légionnaire

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    1. Georges Bernanos : Journal d'un curé de campagne.

      J'ai gagné quoi ?

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  27. monsieur l abbé
    je me permets de vous donner, très modestement, mon point de vue. Etant d'emblée précisé que je ne vous inclus pas dans les thuriféraires de DV.

    le romantisme échevelé et délirant qui entoure le suicide de DV commence à me soûler. Autant je respectais l'homme et le penseur, autant son geste témoigne d'un esprit délirant, d'une fascination morbide pour la mort volontaire, d'un romantisme wagnérien qui témoigne (et c'est atterrant chez un homme d'une telle intelligence) d'une incapacité à mettre en ordre ses pulsions destructrices. Il lui manquait la foi en l'espérance, sentiment chrétien qui lui était totalement étranger, et la raison critique, d’inspiration aristotélicienne, thomiste, maurrassienne et chrétienne.Son geste doit être dénoncé comme absurde, inutile, sacrilège et de mauvais conseil.
    Le respect du à l'homme et à ses souffrances légitimes ne doivent pas conduire à masquer l'absurdité intellectuelle de son geste, et j'irai encore plus loin, l'insulte à l'intelligence de l'esprit que constitue le suicide.

    j

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  28. je livre également ce point de vue cueilli sur internet par un ami, mais j'en ignore la source. Il me paraît digne d'intérêt.

    La comparaison du suicide de Dominique Venner avec celui de Mishima Yukio est mal venue, essentiellement parce que ceux qui en parlent méconnaissent le Japon, son histoire et ses coutumes. L’acte de Mishima était déjà perverti, profondément narcissique et artistique, s’éloignant en cela énormément du seppuku traditionnel. Le seppuku, suicide rituel des samouraïs, n’était jamais l’objet de “message” destiné aux masses, mais découlait de l’impérative réparation induite par une faute ou un trouble à l’ordre social. Il est le produit radical de la pensée confucéenne. Il vise, essentiellement, à placer son honneur au dessus de sa vie : en acceptant de se supprimer pour expier, on affirme placer les valeurs de l’ordre social au dessus de soi, on soumet son individualité au groupe jusqu’à l’extrême. Par ailleurs, le suicide des samouraïs était surtout commandé par le seigneur. Dans le Japon féodal, il était davantage source de déstabilisation qu’autre chose, et aussi moyen utile de se débarrasser de gêneurs ou de se défausser à peu de frais d’erreurs commises sur un subalterne. Bref, ce suicide confucéen est étranger en tout au suicide expressionniste de Venner qui, au fond, n’a rien compris de l’âme japonaise.
    Le seppuku est la négation radicale de l’individu là où le suicide de Dominique Venner est l’exaltation dévoyée et spectaculaire de l’ego.
    Le suicide de Mishima, si dans sa forme se voulait traditionnel, était déjà quant à son fond hollywoodien, spectaculaire, égotique, en opposition au seppuku des samouraïs. Mais Mishima, là encore, est mal connu des Occidentaux qui s’en revendiquent : c’est un lecteur passionné de romans américains et anglais, un amateur de costume occidental qui adorait Disneyland ! La comparaison est donc parfaitement erronée ou plutôt, elle ne s’opère pas sur les bonnes catégories. Là où l’on voit dans l’acte de Mishima un suicide traditionnel japonais, se trouve en réalité l’expressionnisme d’origine européenne d’un artiste de l’Archipel profondément occidentalisé. On peut même clairement identifier l’origine de son acte dans la fascination qu’exerçait sur lui une peinture de la Renaissance figurant le martyr de Saint Sébastien ! Interprétation décadentiste révélant les pulsions sado-masochistes et homosexuelles de Mishima ! L’observateur inattentif se laissant confondre par l’esthétique japonisante de l’acte de Mishima, la comparaison pertinente de ces deux morts devant porter non pas sur leur dimension traditionnelle mais bien au contraire sur leur dimension moderne.
    On pourrait se demander quelle est l’origine du style de suicide de Venner. On l’a vu, c’est un expressionnisme radical. En cela peut-être, il porte une part d’européanité, car il place l’individu au cœur de tout. Mais la débauche dramatique qui fonde cet acte est pourtant parfaitement étrangère à la mentalité européenne traditionnelle. Le goût de l’immolation de protestation ne se retrouvant pas dans notre culture.
    Cette sorte de mise en scène de sa propre mort apparaît en vérité comme celle d’un Oriental, à la mode des moines tibétains enflammés de Lhassa. C’est le spectacle outrancier, tapageur et spectaculaire à l’opposé de la pudeur nord-européenne qui accorde tant de valeur à l’individu que sa destruction volontaire ne saurait s’opérer que dans le secret, à la manière de ces paysans que l’on retrouve pendu au fond des forêts lorsqu’ils désespèrent à l’extrême.
    Venner, produit de la société du spectacle et de l’hollywoodisme, dans son versant “païen”, qui n’en est au final qu’une sous catégorie comme une autre. Gare à ceux qui, sous couvert de tradition, maquillent du voile du génie européen une déviance supplémentaire de la modernité décadente. Leur reconstructivisme néo-païen spectaculaire souille tout à la fois la noblesse de l’antiquité européenne et la grandeur du christianisme qui a sacralisé la vie de l’individu si chère aux hommes libres que sont les Européens de tradition.


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    1. Merci pour cette analyse très fine, et très pertinente à tous points de vue. J'ajouterais à propos de Venner que son culte du sang, de la guerre et de la race est un néo-paganisme très moderne - et glaçant. Cela n'empêche pas que la logique de miséricorde de l'abbé G2T est mille fois plus intelligente que les aboiements des flics de bénitier, si je peux me permettre...

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    2. Il y a un très bon article de Guy Konopicki sur Marianne à propos du suicide de Venner. L'extrème droite fasciste et nazie (n'ayons pas peur des mots) a le fantasme de la mort. C'est le "viva la muerte" des franquistes ou les suicides des hiérarques nazis lors de la chute du 3ème reich avec le sinistre goebbels "suicidant" ses propres enfants.

      Le suicide d'un nazi dans un décor wagnérien ne me fait nichaud ni froid.

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    3. Tout à fait d'accord pour l'identité des fantasmes de Venner & Co avec ceux du fascisme et surtout du nazisme . Raison de plus, peut-être, pour ne pas enfermer cette mort dans une logique de combat: ce serait, au fond, tomber dans le piège qu'elle tend... La miséricorde inconditionnelle est la seule réplique à la logique du sang.

      Ceci dit, je crois que Venner avait bien compris: le lien entre ses fantasmes et le thème de la famille, c'est l'idée du "sang" - celui des ennemis (versé), celui des proches (transmis). Je crois vraiment que la logique biblique et chrétienne est celle d'une rupture radicale avec ce sacré tribal du sang. Et en particulier, c'est une logique d'adoption. Ce qui, au minimum, relativise une conception naturaliste, biologisante, de la famille ou de la nation.

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  29. La cohorte de courtisans et de sophistes qui vous tiennent aux basques ne suffit pas à vous dédouaner de vos propos fort peu catholiques!
    Comme vous dites vous-même: vous êtes hors piste, hors champ et vous menez les âmes en enfer car vous ne prêchez plus la saine doctrine. En outre vous l'enrobez dans de multiples considérations ou très savantes ou très psycho-affectives...En ralliant la secte conciliaire vous avez prouvé que vous êtes en déni profond de la vraie foi. "Hors de l'Eglise pas de salut" ne doit pas être votre tasse de thé...!
    Vous êtes à présent à la tête de votre propre secte, pompeusement dénommée "Centre St Paul": il doit se retourner dans sa tombe!!!
    Mais tant qu'il y a de la vie il y a de l'espoir.reprenez-vous, s'il en est encore temps. Kyrie Eleison.

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    1. @ "25 mai 2013 00:28" -- et si, tout simplement, vous pratiquiez la forme la plus absolue de l’entrisme: faire mine d'adhérer à une cause (le sédévacantisme par exemple), et la défendre d'une manière si grotesque, si odieuse, qu'elle en devient ridicule? -- Le webmestre.

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  30. Comme dit l'abbé Laguérie, les athées j'y crois pas. Et surtout pour DV.
    Son geste revient donc à sacrifier son âme pour obtenir quelque chose de très flou et de très improbable en échange.
    Très curieux.

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  31. Monsieur l'abbé,

    Je viens de relire votre réponse ; et malgré mes efforts, je peine à lui trouver un sens. Que vient faire dans tout cela la peur ? Où M. l'abbé Robinne a-t-il donné des signes de peur ? Je ne suis pas un admirateur de Koz : mais quel indice vous permet de dire qu'il a peur ?
    J'ai été, comme beaucoup d'autres catholiques, scandalisé par votre premier article sur le suicide de M. Venner (je devrais plutôt dire que je me suis dit que c'est une affectation de journaliste et que vous ne croyez pas un mot de ce que vous écrivez - ce qui est tout à la fois rassurant et inquiétant), et ce n'est certainement pas parce que j'ai été saisi de peur au milieu de ma bien-pensance.
    Pourquoi ne reconnaîtriez-vous pas, tout simplement, que votre premier article était hasardeux, au lieu de mettre absurdement dans des cases vos détracteurs, parmi lesquels un prêtre dont le seul tort a été de rappeler la doctrine catholique sans aucun jugement téméraire et un blogueur certes insupportable, mais qui n'a fait que profiter du bâton que vous donniez pour vous faire battre ?
    Pour être franc, Monsieur l'abbé, je ne vous comprends plus, spécialement lorsque je relis vos récents articles et lorsque je les compare avec ceux que vous écriviez il y a quelques années à peine, qui étaient si clairs, si riches d'enseignements. Au lieu de cela, vous préférez maintenant accuser tous ceux qui ont eu le malheur de ne pas avoir votre interprétation pour le moins hasardeuse du geste indéfendable de M. Venner de n'être que des bourgeois bien-pensants qui ont peur.
    Ne vous semble-t-il pas que les mêmes arguments dont vous usez pour Dominique Venner justifient pleinement les sacrilèges de Castellucci et de Garcia, que vous aviez pourtant si vivement combattu l'année dernière ? Et pourtant, leurs profanations n'étaient rien par rapport à celle qu'a perpétrée M. Venner. Et comment, après cela, reprocher aux Femen d'avoir voulu rendre à leur tour un hommage inconscient à la Très Sainte Vierge ?
    Il me semble, Monsieur l'abbé, malgré tout le respect que je vous dois, que vos arguments sont profondément sophistiques et irrecevables.

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  32. @ Julien,
    Romantisme, vous avez dit romantisme… je n’y trouve rien de romantique à ce suicide. On peut y voir un cri vers Dieu ou alors, faire un constat à la R. Girard ! Cela ne me semble pas « hors sujet », l’Abbé lui-même y puisant souvent ses références. Pourquoi pas cette foi-ci, après tout ? Quand la société est en danger de dissolution à plus ou moins long terme, on tente de retrouver l’unité et la cohésion sur une victime émissaire pouvant concentrer sur elle tous les causes de ce danger et que l’on divinise ensuite. C’est du moins la façon dont toutes les sociétés anté chrétiennes fonctionnent et ce que le Christ abolit. Je cite : «Tuer c’est faire ce que le dieu a fait une première fois pour sauver la communauté. » et encore : « A ce moment là on se souvient que c’est une victime qui a sauvé le groupe dans le passé. Il faut trouver une nouvelle victime susceptible de remplacer la victime initiale »(R.G.Les origines de la culture) Tout ce fonctionnement « païen » devant rester inconscient pour être efficace. Alors, se faire soi-même « victime émissaire » pour rallier les membres de la société, pour recoller la dislocation en cours revient alors à faire un auto sacrifice et une auto sanctification. Se donner à soi-même le statut de la divinité qui sauve… Attitude on ne peut plus païenne, car pour le coup c’est une négation du Christ, seul Sauveur… Tout cela serait très logique de la part d’un athée militant, Nietzschéen de surcroît ! Et n’oublions pas non plus que cette façon de gérer la perte des repères sociaux et la destruction du groupe par une victime émissaire est fondée sur la peur. La peur de la mort. La peur au ventre ! Une peur existentielle qui ne peut pas se nommer, qui se vit. On projette sur le groupe son angoisse de néantisation ! Pas très romantique tout ça ! Un chrétien, lui, n’a plus cette peur car il sait qu’une autre terre l’attend. S’il lutte pour sa civilisation c’est parce qu’il sait que c’est la seule qui puisse apporter, si les hommes de bonne volonté le veulent bien, une société de partage, seule viable ici-bas. Cette fois-ci ce serait donc un anachronisme spirituel ! Si on ne connaîtra jamais les véritables raisons de cet acte, ce que je trouve très gênant, c’est effectivement la douleur infligée aux proches. Elle est d’une violence incommensurable ! Ce sont eux qui deviennent les vraies victimes de cet acte sacrificiel!



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  33. Monsieur l'abbé vous avait dit Radio-Courtoisie et écrit ici de belles choses. Je suis scandalisé (je ne suis pas catholique-romain , mais protestant) par certaines réactions ci-dessus qui sont fort peu chrétiennes.Comme vous, je considère que le suicide est un péché et que un édifice religieux n'est pas le lieu d'un suicide, mais je comprends les raisons de ce suicide, la grande souffrance de cet homme qui n'était pas de notre époque( je l'ai rencontré il y bien longtemps) et qui a voulu protester une dernière fois contre l'âge de fer dans lequel nous sommes entrés.

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  34. Comme vous le rappelez dans le billet, Dominique Venner s'est déttaché du christianisme car pendant la guerre d'Algérie Rome se rangeait aux côtés de Moscou, la Mecque, le FLN et la gauche alors que les alliés nous oubliaient.

    Son acte nous rappelle son parcours: Armée Française en Algérie, OAS, renouveau contre-révolutionnaire.

    Il voyait la perte de la colonie comme une des causes de l'islamisation rampante de l'Europe entière.

    Il n'a déclaré aucune autre raison à sa mort volontaire que le sacrifice pour dénoncer l'islamisation honnie, non sans rappeller l'immolation par le feu du tunisien qui à inauguré le printemps arabe.

    Venner nous a signifié ainsi sa réconciliation sur l'autel du sacrifice pour célébrer l'union contre l'enemi commun islamo-gauchiste, confiant dans le refus des patriotes de connaître le sort des coptes égyptiens.

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  35. @ Galafrin : la question de savoir si la raison pour laquelle D. Venner s'est détaché du christianisme est la conséquence de l'attitude d'une partie de l'Eglise pendant la guerre d'Algérie est intéressante, sera peut-être éclairée par les exégètes de sa pensée. mais elle relève de cette seule exégèse de sa pensée.

    il faut distinguer : l'homme Venner, sa vie, sa pensée, son oeuvre, et cet acte. il est juste de pouvoir apprécier / juger celui-ci pour ce qu'il est, indépendamment de tout le précédent.

    quant à l'interprétation qu'on peut en donner, c'est à dire en grande partie les impressions que cet acte procure sur nous et dans notre pensée, je rejoins certains des derniers commentaires : il y a une forte dimension accusatoire envers l'Eglise, celle qui a fait condamner Jeanne d'Arc, celle qui se compromet avec le progressisme et la décadence. celle qui ne défend plus la France contre la République.

    se suicider à l'Elysée, lieu pourtant plus proche par l'étymologie de la culture antique que D. Venner chérissait, aurait été à la fois plus direct, plus directement justifié, et cependant moins profond, moins "éternel".



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