lundi 13 mai 2013

Incontournable christianisme !

Il faut d'abord que je vous recommande le dernier film de Robert Redford, vieux cascadeur de 76 ans. Dans la version française, il s'intitule Sous surveillance. Tout un programme : le nôtre. L'intrigue trouve son rythme dans la puissance du Renseignement d'Etat, nous sommes effectivement tous sous surveillance. C'est ce que l'on appelle la démocratie moderne, qui n'est démocrate que de nom, alors que ce Régime représente le gouvernement le plus contrôlé que le Monde ait jamais connu. Gouvernement bientôt mondial comme les autoroutes de l'information qui lui servent de chemins de ronde. Gouvernement dans lequel toutes les alternances ne signifient que l'éternel retour du Même.

Allons-nous retrouver une vraie démocratie d'expression, loin de la Pensée formatée, devenue un produit de consommation parmi d'autres ? Aujourd'hui Béatrice Bourge, porte parole du #Printempsfrançais, est certainement l'une des femmes par lesquelles passe un nouveau courant de liberté et d'authenticité. Je suis heureux et fier de la recevoir ce mardi à 20 H 15, au Centre Saint Paul. Devant les caméras ou face au militant, elle représente une force nouvelle, un élan dont nous avions perdu l'habitude, au milieu d'hommes politiques tous plus décevants les uns que les autres. Elle porte cette revendication magnifique d'une Politique de la vie, où ce qui compte ce n'est pas seulement le fait de vivre comme des oesophages sur pattes, mais la possibilité laissée à chacun de vivre bien, de se responsabiliser, d'obéir aux lois immémoriales qui gouvernent la nature humaine, en particulier les lois qui dérivent de la différence des sexes, mais aussi les lois qui proviennent de l'impératif de respect pour tous et chacun, fort ou faible, quelle que soit sa communauté, loi du respect qui est le nom social de la charité, qui est la charité chrétienne socialisée, historicisée.

Nous sommes autour des derniers acquis de la chrétienté. Ensuite, dans l'univers post-chrétien, on observe petit à petit une régression, ce que René Girard appelle le retour à l'archaïsme. Historiquement souligne l'auteur du Bouc émissaire, un seul choix nous est donné : être la première ou la deuxième des prostituées entre lesquelles le roi Salomon rendit justice. Chacune représente une forme de sacrifice. Chacune représente aussi une forme de vie humaine, car toute vie est sacrifice. Qu'on en juge, après Salomon : chacune de ces deux femmes était devenue mère. L'un des petits est mort. Elles se disputent autour de l'enfant vivant. Salomon arbitre. L'une veut qu'il soit coupé en deux pour qu'il n'y ait pas de jalouse... L'autre est prête à le perdre pour qu'il vive. L'une représente le sacrifice païen, meurtre collectif de victimes qui sont des boucs émissaires, l'autre, renonçant à celui dont Salomon devine immédiatement qu'il est son fils (et qu'elle est la mère) : y renonçant pour qu'il vive. La première signifie le sacrifice païen : on tue pour apaiser les rivalités en les détournant dans une haine commune. La seconde signifie le sacrifice chrétien : on se sacrifie soi, pour que l'autre puisse vivre. Dans l'Ancien Testament (j'avais insisté là dessus dans un livre publié il y a quelques années), Jonas est une autre figure de ce sacrifice déjà chrétien dans l'esprit. Il demande en effet à l'équipage du navire dans lequel il a pris place d'être lui-même jeté par dessus bord pour que s'apaise la colère de Dieu.

Mais pourquoi vous raconté-je tout cela ? peut-être parce que je n'ai pas pu donner mon cours ce soir, faute au zèle de la Maréchaussée qui m'a subtilisé ma voiture. Mais surtout à cause d'une petite phrase de René Girard dans Les origines de la culture - qui m'a marqué. Il souligne qu'entre les deux prostituées (entre les deux sacrifices), "il n'y a pas d'interstice". C'est l'un ou l'autre... Si notre monde devait se résoudre à tourner le dos au christianisme (ce n'est pas encore fait !) il risque de retrouver la sauvagerie de l'archaïsme. Et voilà pourquoi, envers et contre (presque) tous, le christianisme est incontournable ! Il porte seul l'Evangile de la Vie. Il se met toujours du côté des victimes.

Soit, dans le Christ crucifié, on canonise les victimes, et l'on étend sur le monde, comme un invisible filet, l'immense analogie des sacrifices que Joseph de Maistre a merveilleusement découverte à nos yeux dans son court ouvrage d'Eclaircissements. Sans doute est-ce là l'autre nom de la communion des saints...

Soit, dans le meurtre du Bouc émissaire, on continue à tuer ensemble "le pelé, le galeux dont vient tout le mal" comme dit La Fontaine (Les animaux malades de la peste). On crie Haro sur le baudet et c'est la violence que l'on sanctifie : sainte violence qui réalise l'union des hommes entre eux, quand on parvient à faire l'unanimité contre le Bouc émissaire. A cet égard, la "diabolisation", dont on parle d'ailleurs un peu moins pour la pratiquer d'avantage, n'est pas autre chose qu'une anticipation médiatique de ce retour aux sacrifices humains ; c'est la haine méthodique, organisée du pelé, du galeux.

Je crois, étant donné la perspective apocalyptique que nous offre la vision de la deuxième prostituée et des sentiments meurtriers qui la meuvent, que l'on ne doit pas se presser d'être pessimiste. Le défaitisme est un péché. Le monde a tellement reçu de la Révolution chrétienne qu'il ne l'abandonnera sans doute pas si vite que certains le pensent et l'espèrent. Ainsi le printemps 2013 est français, il est chrétien. Pour la première fois depuis 1905, le christianisme retrouve une expression publique dans notre Pays. Pour la première fois, au plan international, un pape ne juge pas déchoir en participant à une grande manifestation de fierté chrétienne pour la vie. Il faut que ce pape soit grand pour accepter de devenir un militant parmi les 40 000 qui ont battu la semelle sur le pavé romain dimanche. Il faut aussi que la situation soit grave pour que l'on en arrive là...

Ce sursaut ne serait pas arrivé, ce frémissement ne se serait pas manifesté si la situation n'était exceptionnellement grave et si l'Indifférenciation (des fois, des sexes, des vies) ne progressait chaque jour au nom de la standardisation et du capitalisme triomphant, sous le couvert vertueux de la lutte contre les discriminations. Tout va mal ? Mais justement, comme dit Hölderlin en une sublime déclaration de foi : "Là où croît le péril, croît aussi ce qui sauve".

11 commentaires:

  1. "Allons-nous retrouver une vraie démocratie"

    Pensez vous qu'elle ait jamais été vraie ?
    Supposons qu'elle l'ait été un moment, peut-elle vraiment le rester ?
    Qui disait que le démocratie ne pouvait exister que dans un monde de dieux ?

    RépondreSupprimer
  2. Deux remarques en forme de questions à la périphérie de votre propos,

    1. "Canonisation de toutes les victimes" dans notre communion à la Passion du christ. N'est-ce pas la voie ouverte à la victimisation, à la persistance du tandem bourreau/victime, à la paranoïa, si l'on ajoute que le christianisme a apparemment besoin du complexe de persécution, il érige la persécution en béatitude, un seul martyr ne lui suffit pas. Pourquoi ? Cette question se pose en raison.

    2. Maintenant, rené girard. Sa pensée en fascine beaucoup parce que c'est un des derniers esprits systématiques de notre temps, ce quid dénote un bel effort intellectuel. Mes trois objections à sa pensée sont les suivantes : Que connaît-on de soi une fois qu'on a compris, sous la férule de René girard, qu'on n'existe que par imitation et en miroir de l'autre? Que faire de la mimésis une fois qu'on l'a mise en évidence? Mais surtout, pourquoi devrait-on suposer, parce qu'un bouc émissaire fait l'unanimité contre lui, qu'il est forcément entièrement innocent? Cette troisième objection est la plus forte, car elle entache la cohérence du système girardien. René girard en a réfuté beaucoup d'autres, je n'ai pas connaissance qu'il ait réfuté celle-là. Qu'en pensez-vous?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Pour répondre à votre question, René Girard a précisé que la seule victime entièrement innocente est le Christ. Et c'est cette innocence "totale" qui permet de mettre en évidence l'innocence "relative" des boucs émissaires que nous fabriquons en permanence.
      Il n'a jamais été question de dire qu'un bouc émissaire était "entièrement" innocent, qu'on pense à la notion de péché originel qui touche tout le monde. Un bouc émissaire est innocent dans la mesure où on l'accuse "seul" de quelque chose que tout le monde partage: "que celui qui n'a jamais péché lui jette la première pierre".

      Supprimer
    2. Pour répondre à votre question, sachez que René Girard a bien précisé que, historiquement, la seule victime totalement innocente et sans péché, c'est le Christ (et en disant cela, il est en parfaite harmonie avec l'Eglise). Et c'est cette innocence "totale" qui permet de voir, de mettre en lumière l'innocence "relative" des boucs émissaires que nous fabriquons sans cesse.
      Il n'est pas question de dire que nos boucs émissaires sont "entièrement" innocents, bien au contraire, qu'on pense à cette notion fondamentale du "péché originel", partagé par tous.
      Il s'agit, en revanche, de dire que, lorsque nous accusons un bouc émissaire d'être coupable "seul" d'un péché, il est innocent dans la mesure où, non seulement, nous partageons tous les mêmes fautes à des degrés de réalisation divers, mais en plus, qu'il est impossible qu'un seul être ou qu'un seul groupe soient responsables "seuls" et "entièrement" d'une crise, quelle qu'elle soit.
      La fameuse formule prononcée par Jésus "que celui qui n'a jamais péché lui jette la première pierre" résume l'ensemble de mon propos.
      J'espère que ma réponse vous aura été utile.

      Supprimer
    3. Aux 3 objections:

      1) que le champ d'action de notre volonté est faible mais suffisant. Il faut et il suffit que notre volonté nous oriente vers les bons modèles. Après laisser faire nos capacités d'imitation.
      2) l'apprivoiser
      3) seul le Christ est entièrement innocent. Cahuzac de son propre aveu n'est pas innocent, mais il peut quand même faire un bouc émissaire acceptable qui rend bien service.

      Supprimer
  3. Ne critiquez pas trop la Maréchaussée. Elle obéit aux ordres de ses chefs. Ce n'est pas de sa faute si le Préfet de Police est un incapable notoire. Après les "incidents" du PSG de dimanche soir il aurait du interdire purement et simplement la manifestation de jeudi où envoyer des effectifs aguerris en nombre suffisant. On avait affaire à de vrais voyous "casseurs" et non pas à des familles accompagnées d'enfants qui défilaient joyeusement et pacifiquement. Alors que tout le monde se doutait que cela finirait mal le ministre et son préfet se pavanaient dans le midi de la France, alors qu'il auraient du remonter dare dare à Paris.

    Si nous avions un gouvernement énergique on dissoudrait immédiatement ce club de foot qui est la honte de notre pays. Mais voila il appartient à l'Emirat du Qatar, alors faisons semblant de ne rien voir ! bonnes gens.

    La gauche et les syndicats ne cessent de fustiger les salaires des patrons qui font tourner les entreprises et qui donnent du travail. Pourquoi ne fustige-t-elle pas de la même manière les revenus parfaitement indécents d'individus qui tapent comme des malades dans une balle et dont la vie privée est proprement scandaleuse ?

    Mais voilà : panem et circenses comme on disait au bas-empire.

    J'espère que la ville de Paris réclamera au PSG le dédommagement de tous les dommages matériels et moraux causés volontairement par les supporters ( y compris les passagers du car vandalisé).

    Cet après-midi me promenant dans un parc près de Paris j'ai admiré de jeunes indiens et sri-lankais qui jouaient pacifiquement et dans la bonne humeur au cricket ; je me suis cru transporté à Oxford : cela avait une toute autre allure que le football.

    RépondreSupprimer
  4. Leclerc , chanteur canadien des années cinquante, avait une belle chanson intitulée " Petit bonheur" . Elle disait :"Petit bonheur je t'ai connu quand tu es parti".
    Si la civilisation chrétienne devait partir, elle aussi, il n'y aurait pas que les chrétiens qui en souffriraient.Beaucoup d'autres qui, actuellement , n'en ont pas conscience et qui, " le soir à la veillée" où ce qui le remplacera raconteront aux enfants et petits enfants qu'"à cette époque" il y avait des gens qui faisaient le bien , du bien aux autres, comme ça, sans retour, gratuitement.
    Quand les racines chrétiennes de l'Europe furent niées il y a quelques années il fallait s'attendre au pire.
    Et la déchristianisation s'accompagne , aujourd'hui,de faits impensables il y a encore peu.
    Les Papes JP II et B XVI le savaient, François aussi maintenant.
    Le message de Fatima est un Avis de Tempête.
    Fasten your belts pourrait-on nous recommander.

    RépondreSupprimer
  5. On apprend que l'attaquant international français des Queens Park Rangers Loïc Rémy a été arrêté et placé en garde à vue par la police londonienne, qui le soupçonne du viol d'une femme de 34 ans perpétré avec deux autres hommes, selon des sources concordantes.

    Quelle image de la France donnent nos joueurs de football.

    RépondreSupprimer
  6. @ Julien :
    Ce ne sont pas les « victimes » qui ont changé de statut, c’est la « violence ». Dommage que l’on soit obligé de passer par René Girard alors que l’enseignement du Christ en est la preuve vivante ! Dans les religions archaïques, la violence est nécessaire pour apaiser et les dieux et les hommes. Elle est le « überholung Zwang » (un symptôme comme dirait Freud), du meurtre primitif à l’origine de toute société. Elle se répète à l’infini jusqu’à devenir naturelle, n’en déplaise à Hannah Arendt ! Puis le Christ est passé par là…Par la Croix, il fait rejaillir sur Lui toute la violence du monde. En le faisant, il efface « aussi » le meurtre primitif qui est à mon avis et on en a déjà discuté (vous connaissez ma position) bien antérieur au meurtre de Caïn et bien plus important puisqu’il entraine l’humanité entière et ce qui est encore pire, le cosmos entier c’est à dire toute la matière qui le forme. Nous avons tout déréglé ici-bas, absolument tout ! Il n’est pas le péché originel, mais il le succède sans doute de peu. C’est une seconde dégringolade et pas des moindres !
    Le Christ n’est pas venu « mettre de l’ordre » dans ce chaos, il est venu rendre la vie à ce monde en se faisant l’unique victime dont on peut décemment parler. J’insiste : l’unique Victime. Pour ce qui est des humains, victimes ou bourreaux ou simplement spectateurs et juges, nous sommes tous dans le même bain, dans le péché. Il n’y a donc aucune victimisation dans le christianisme, tout au plus une pâle imitation de J.C sans pour autant accéder à sa cheville ; Nous ne sommes pas « dignes de dénouer sa sandale », tout martyr que nous puissions être. La persécution n’est pas une béatitude, la sainteté se résumant à faire la volonté de Dieu quelque soit notre destin. Il n’y a pas de tandem « bourreau victime » puisque la seule victime c’est le Fils de Dieu que tous, nous avons par notre péché, amené à la Croix. On ne devrait même pas se poser en victime ! Nous sommes tous coupables, nous baignons dans le bain collectif du péché. Pas d’innocence. Voilà la différence. Mais depuis le Christ, nous ne pouvons plus justifier aucune violence. Ni pour les dieux, ni pour les hommes. La Charité de celui qui est l’ innocence même rend à la violence son masque de néant. Car pour être victime, il faut être innocent et nous ne le sommes pas. La violence est démasquée. Celui qui en fait usage sait qu’il continue à pêcher. A ce sujet on ne peut que renvoyer aux Ecritures. Non seulement la violence du meurtre mais jusqu’à la colère…Je sais que vous portez une oreille attentive aux croissants de lune… Mais comprenez bien qu’on ne devrait pas pouvoir vous entrainer dans un discours qui n’est pas le vôtre. A chacun sa logique. R. Girard n’est pas idiot. Il ne parle pas de l’innocence des victimes au sens ontologique mais au sens relatif. Elles étaient dans les religions primitives, étrangères au crime dont on les accusait . Elles étaient l’objet d’un « transfert ». Il ne dit pas non plus qu’on existe par imitation. Il parle du désir. C’est le désir qui est mimétique, non la personne. Etre chrétien c’est être soi, rien que soi, entièrement soi !

    RépondreSupprimer
  7. @ L’AG2T
    « le défaitisme est un péché » Je prends cette phrase au sérieux parce que c’est une parole de prêtre. J’avais besoin d’en prendre conscience. De même aujourd’hui, mon regard s’est arrêté sur le slogan d’un panneau publicitaire : « la vie est belle ». je prends ces 2 phrases à la lettre. Dans l’obscurité toute diabolique de notre monde, ne jamais oublier que Dieu est à l’œuvre et que nous accoucherons bientôt d’une vie nouvelle aussi bien que promise ! Le péché se niche jusque dans les sentiments les meilleurs… Sursum corda ! Habemus ad Dominum ! Merci Monsieur l’Abbé !

    RépondreSupprimer
  8. @Benoîte,

    Je salue votre cohérence, assez rare dans la question qui nous occupe. Je ne relèverai pour les saluer que 'linnocence relative des victimes et le statut unique du sacrifice du Christ, bien que, concernant celui-ci, on puisse souhaiter prosaïquement et non moins légitimement que des signes de reconnaissance universels nous en soient donnés, qui nous permettent d'en entraîner d'autres hors de leurs discours et loin de leur aveuglement, car avoir la Foi ne suffit pas. Avoir la foi nous fait un devoir pressant de l'annoncer et de vouloir en convaincre, même si l'on n'est pas chargé de cela, et si on ne porte pas la responsabilité ni le poids de la grâce que l'on s'emploie à transmettre.

    Or la cohérence de vos propos n'empêche pas, pour le dire de manière provocante, que le complexe de persécution ne nous soit donné comme la dernière des huit (ou neuf béatitudes, selon le décompte, et dans ce cas, il occupe les deux dernières places). Je veux bien qu'il soit une métaphore, incohérente avec les motions précédentes. Toujours est-il qu'il nous est donné ultimement comme chemin d'Imitation du Souverain Modèle, mais que son expression littérale nous a fait le vivre comme si nous étions chargés d'entretenir la violence, et de l'accomplir, dans une suprême complicité avec cet antichrist dont nous connaissons pourtant la supercherie. Le complexe de persécution nourrit le cercle vicieux de la violence contre l'autre ou contre soi-même, des individus et des sociétés. Alors, je formule ma question autrement: Pourquoi les clercs ne nous enseignent-ils pas à comprendre correctement la béatitude des persécutés? Car convenez que les chrétiens sont loin de l'avoir intériorisée ou, mieux encore, christianisée. C'est pourquoi nous nous complaisons dans le martyrologe où nos martyrs seraient les innocentes victimes de leurs méchants persécuteurs, dont le sang crie spirituellement vengeance en montant de la terre vers le ciel, qui nosu charge de réhabiliter leur mémoire, sinon plus...

    Comment célébrer nos martyrs en vrais témoins du christ? Pour prouver que la béatitude des persécutés ne favorise pas ce qu'on appelle aujourd'hui la concurrence victimaire, en commençant par ne plus souffrir que l'on prononce cette phrase monstrueuse
    "Le sang des martyrs est semence de chrétiens."
    Ou bien, si cette phrase n'est pas monstrueuse, quel en est le sens, comment l'interpréter? La parole à nos clercs!

    RépondreSupprimer