vendredi 3 mai 2013

Gonadotrophine, et autres coquineries

[par Marie-Pierre] Le quotidien Présent publie le cri d’alarme d’un collectif (?) d’enseignants, sous la forme d’un texte intitulé «Savez-vous ce qu’un futur bachelier de 2014 devra subir?»

On y apprend que les programmes comportent : «une partie: ‘vivre sa sexualité’, qui est l’occasion d’une comparaison très flatteuse avec les comportements des singes Bonobo (cf. B.O.E.N. spécial n° 9 du 30/09/2010), et tout cela avec force illustrations, et dans le but explicite de l’amener à ces comportements et à ces pratiques»

L'art ou cochon?
Quelles que soient les bésicles dont on se chausse pour lire cette phrase, on comprend que les programmes comportent une partie ‘sexuelle’, illustrée, incitative à des comportements que l’on ne saurait nommer ici. Etant suggéré que pour avoir le bac, il faudra passer par l’étude de ces pratiques, voir y passer tout court.

Hélas, ou plutôt tant mieux, il n’en est rien.

En matière de programmes scolaires, c’est bien le BOEN (Bulletin Officiel de l’Education Nationale) qui fixe les choses, et puisque le collectif alarmé nous donne la référence précise, voyons ce qu’il en est: Dans ce domaine, les compétences exigibles des bacheliers tiennent en deux phrases: «Établir l’influence des hormones sur le comportement sexuel des Mammifères. Identifier les structures cérébrales qui participent aux processus de récompense à partir de données médicales et expérimentales.» Hormones et structures cerébrales! Rien de plus

On trouve d’autres ‘perles’ dans le texte du «collectif d’enseignants», qui voient de la pornographie partout, chez Ovide et chez Picasso, mais aussi chez Stendhal et Le Titien, chez Maupassant comme chez Degas.

Soyons sérieux. Les jeunes qui passent le bac le font en vue d’études supérieures. Et s’ils s’en trouvaient quelques-uns parmi eux à qui manquerait la maturité qu’il faut pour plancher sur «L‘art d’aimer», «Les demoiselles d’Avignon», ou la gonadotrophine chorionique, qu’on leur évite d’entrer trois mois après en faculté de philologie, d'histoire de l’art, ou de médecine.

Il y a suffisamment de choses à déplorer dans le monde de 2013. Que l’on évite, en plus, de combattre des moulins à vent.

21 commentaires:

  1. Tout à fait d'accord, cette poussée de pudibonderie paranoïaque me paraît assez ridicule. Je suis moi même enseignant et je crois que s'il fallait exclure l'érotisme ou la violence, ou même seulement le mal des arts ou des belles lettres, il n'y aurait plus grand chose à enseigner... Et même la Bible d'ailleurs, un livre pleins de crimes et d'adultères...

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    1. Je partage votre avis. Je crois, bien au contraire, qu'il faut armer les jeunes pour la vie et ne pas craindre de leur montrer la réalité des choses y compris en ce qui concerne la sexualité. Où alors on les élèvera en vase clos et gare au réveil. Nous n'en sommes plus au temps où dans les écoles de filles on remplaçait amour par tambour dans les tragédies classiques.

      La bêtise de ces gens est telle qu'ils veulent faire interdire aux jeunes de lire les œuvres de Marcel Proust ou de Flaubert ; c'est à ne pas y croire. Pour ma part j'ai commencé à lire Mme Bovary à 15 ans en classe de troisième et La Recherche (que je relis intégralement tous les ans) à 16 ans en classe de seconde ; c'est à dire il y a exactement un demi-siècle. Plus sérieusement, incité par un professeur de physique communiste comme on en trouve tant hélas ! dans les établissements publics les plus renommés, j'ai même tenté de lire Karl Marx... mais j'ai abandonné à la vingtième page du Capital.

      Voudrait-on cantonner notre belle jeunesse si saine aux seules œuvres de la Comtesse de Ségur née Rostopschine, sur lesquelles pourtant il y aurait beaucoup à dire (notamment sur le sadisme et les fessées. Sans tomber dans la psychanalyse de café du commerce cela pourrait s'expliquer par ce qu'a pu voir, au cours de sa jeunesse, l'auteur dans sa Russie natale où les mœurs étaient rien moins que rudes).

      En ce qui concerne la Bible, aux USA, une ligue progressiste et/ou féministe (sic) avait tenté d'en faire interdire la lecture dans les écoles au motif qu'il y a trop de violence et de sexe. En effet,on y trouve maintes scènes d'ivrognerie, de fornication, d'adultère, d'inceste, de priapisme ou d'homosexualité et j'en passe. Pensez vous qu'on puisse lire à des enfants la pénible description, détaillée par quatre auteurs différents, de la mise à mort la plus abjecte après d'abominables tortures à la suite d'un simulacre de procès d'une sorte de prédicateur public de 33 ans dénoncé par un de ses bons copains et abandonné par ses amis (sic) à la suite d'un banquet qui se voulait fraternel.

      Ah, où est-il le beau temps où l'on faisait lire à nos marmots "Le Tour de France de Deux Enfants" où il n'y avait que de bons sentiments et que de braves gens (il y en avait d'ailleurs 2 versions : la catholique pour les enfants de l'école dite "libre" et la laïque pour ceux de l'école dite "sans-Dieu").

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    2. J'ai lu attentivement le texte du BOEN et je ne vois pas ce qu'il y aurait de scandaleux dedans où alors il faut être vicieux.

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  2. Avec de telles questions, je pense que je ne serais certainement plus capable d'obtenir le baccalauréat. Déjà que j'avais été interrogée sur l'oeil et que je n'avais pas eu une note fameuse.

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  3. Si l'on suit les rédacteurs de ces propos stupides il faut vite rayer du programme du baccalauréat les romans et nouvelles de Barbey d'Aurevilly. Certes l'auteur était un ardent défenseur du catholicisme et un légitimiste notoire mais il décrit : un prêtre apostat et marié (un prêtre marié, 1864) diverses horreurs ou perversions sexuelles (les Diaboliques), les amours tumultueuses d'un jeune homme et de sa maîtresse (une vieille maitresse), un moine abusant d'une jeune fille qui sera atteinte d'un mal bizarre (une histoire sans nom). Bref tout tourne autour du sexe. Et que dire de l'oeuvre de François Mauriac autre écrivain catholique ?

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  4. Encore un collectif de Mlles Lelonbec qui voit du stupre partout...qui passe à la moulinette de sa moraline toute la littérature, l'art et les sciences humaines...Mon Dieu, rendez-vous compte, les Bonobos!Mais c'est horrible ce comportement déviant, c'est pas avec les éléphants que l'on verrait ces orgies!Et l'on donne ces "êtres"en pâture à nos enfants innocents!
    Présent, c'est un peu comme Minute,pour pasticher Desproges,c'est un journal qui se lit la nuit sans lumière! Je le lis très rarement, mais à chaque fois je ne peux m'empêcher de croire qu'il s'agit d'un pastiche de Jalon tellement c'est outrancier, stupide et roboratif.
    Jean

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    1. Cher Jean,

      Pourriez-vous éclairer ma lanterne uab. Qui sont Mlles Lelonbec, Jalon. Je dois manquer de francophone culture !

      Sylvia.

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    2. Chère Sylvia,
      Mlles Lelonbec est une figure de la vieille fille, présente dans de nombreux sketches de Fernand Raynaud, c'est une espèce en voie de disparition, présente pendant de longues années dans les paroisses françaises...appelée aussi communément grenouille de bénitier ou vipère de bénitier pour les plus dangereuses.
      Jalon est un journal qui pastiche les journaux français.

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    3. Merci de votre réponse mais je n'ai jamais entendu parler de ce Monsieur Fernand Raynaud. Si je vous comprends bien Jalon est un journal de pastiche qui se fait pasticher. Je me faisais quand même une autre idée de la culture française. Le pays de Proust et de Tocqueville me semble tombé bien bas.

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  5. "la Bible un livre plein de crimes et d'adultères"

    Voilà la phrase pleine de sous-entendus qu'aime à répéter quelques "intellectuels" ( ça n'est pas un compliment ) sortes de bourgeois gentilhommes républicains qui croient pouvoir jouer les esprits forts devant un "bon peuple" de moins en moins cultivé car abreuvé de médias et de spectacles indigents.
    La poule qui a trouvé un couteau ne sait pas à quoi il sert . Ainsi l'intellectuel petit bourgeois de province tout infatué de son savoir fraichement acheté et pas digéré et qui régurgite le produit de son gavage n'a pas saisit que la Bible pourrait avoir un sens qui va à l'encontre de ses petites turpitudes...

    Ce qu'il y a de "bien" avec les anonymes c'est que l'on ne sait jamais si c'est le même qui envoie message sur message pour inonder , en bon activiste , certains sujets de discussion , très souvent les mêmes , de sa propagande au risque de lasser certains intervenants habituels (il est vrai que l'on peut changer de pseudo mais au moins les contradicteurs répondent à un "nom" qui peut à son tour répondre ou bien se débiner honteusement )

    Oui "soyons sérieux" Marie-Pierre "les jeunes qui passent le bac le font en vue d'études supérieures" . C'est justement le problème...du bac , des études dites supérieures pour des jeunes gens qui sont destinés à....Quoi au fait ? A être de futurs chomeurs , des robots sans âmes , des ordinateurs sur pattes médecins-techniciens , financiers , vendeurs de chaussettes ou de slips , publicitaires...sortant de boites où ils seront tout fiers d'avoir appris le mot gonadotrophine . Oui ce sont les go-na-do-tro-phines vous dis-je qui d'après des expériences sur des humains en laboratoires déterminent notre activité "amoureuse" et sexuelle en agissant sur des structures cérébrales dont la destruction ou la stimulation expérimentale permet de reproduire des comportements stéréotypés chez l'homme et le bonobo....

    Ha hummmmm raclements de gorges appuyés . Les "esprits éclairés" qui trainent par ci par là semblent parfois d'une obscurité remarquable !
    Et c'est ce qui me plait chez eux , cette fatuité imbécile qui fait qu'il faudrait les inventer pour se marrer dans les foires à neuneu s'ils n'existaient pas .

    Heureusement l'amour , et le bel amour , existe depuis bien plus longtemps que la découverte des go-na-do-tro-phines...

    Un médecin

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    1. Intellectuel petit bourgeois10 mai 2013 à 20:14

      Lorsque Peripathos sera malade, je pense qu'il sera content de trouver des mèdecins ayant fait des études supérieures après avoir passé le baccalauréat dans leur jeunesse.

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  6. Ce qu'il y a de bien avec Péripathos, c'est qu'il démarre au quart de tour. Je dirais que ce serait pitoyable si ce n'était d'une fatuité imbécile qui ne fait marrer personne.

    signé : un "intellectuel"

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    1. C'est quoi un "intellectuel" ?

      Un "faiseur" adoubé par les médias pour anôner la doxa , ie prêt à penser , moyennant rémunération et divers avantages ( publicité , promotions diverses , invitations...).

      Merci de signer mais j'avais compris

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  7. Cette discussion aurait du avoir lieu au siècle dernier !
    Premièrement, aujourd’hui dans l’enseignement, les auteurs classiques ne sont plus au programme. De la même façon, notre histoire de France est passablement tronquée. Nous avons eu l’école « pour tous » bien avant le mariage du même nom, « pour tous » c’est à dire surtout pour ceux qui ont une autre culture que la nôtre, bien entendu. Curieuse coïncidence avec le mariage pour tous qui a aussi le même but.
    Deuxièmement, les jeunes font leur éducation sexuelle sur internet et cela commence en primaire école laïque ou privée. c'est l'accès aux ordinateurs et aux téléphones portables qui en facilite la propagation. Une fois arrivés au collège, ils mettent leur savoir en pratique. Le danger est alors pour eux de confondre amour et pornographie, puisque sur le net, circulent les vidéos les plus « hard ». Alors Flaubert dans tout ça…c’est dans quelle bande dessinée ?
    Troisièmement, je ne connais pas ce texte dont parle ce billet mais j’ai d’autre billes dans mon sac : Qui aurait imaginé qu’un ministre de l’éducation puisque émettre l’idée d'instaurer des salles de shoot dans les collèges et (ou) les lycées ? Au siècle dernier : personne. Serait-ce purement de la science fiction d’imaginer des salles de b…. ? Le langage populaire dit que, souvent la réalité dépasse la fiction. Pas si fictif que ça d’ailleurs puisque selon M.P Ross, sexologue, les études de sexologie ont aussi leurs travaux pratiques (auxquels elle n’a jamais voulu participer). On m’objectera que cela se passe sur le continent américain et qu’il s’agit d’études supérieures. Cela ne pourrait-il pas faire tâche d’huile ? Notre ministre si prompt à détruire notre morale chrétienne n’y verrait lui, rien à redire du moment que l’on vide le cerveau de la jeunesse pour mieux la dominer. Donc Marie-Pierre, à votre place, je redescendrais sur terre. Quant à Péri, ne vous énervez pas, il y a belle lurette que je suis persuadée que de courageux anonymes ont infiltré ce blog pour y diffuser des idées tout droit sorties des Loges. Ils brillent « des lumières » de leurs bêtises !







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  8. La différence entre nous, Dame Benoîte, c'est que *moi* je connais le sujet dont nous parlons. Vous êtes dans l’aberration, et à votre manière vous faites également vivre des moulins à vent.

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  9. Le problème c'est que Dame Benoîte ne cesse d'énoncer des contre-vérités. Un seul exemple. Pourrait-elle me dire où et quand Vincent Peillon, ministre de l’éducation, aurait émis l’idée d'instaurer des salles de shoot dans les collèges et (ou) les lycées. Cette dame se complait dans un délire fantasmagorique. Il faudrait qu'elle redescende sur terre. Je redemande donc à Monsieur le Webmaster quel est l'intérêt de publier de tels propos. Je sis pour le débat d'idées mais entre interlocuteurs sensés et de bonne foi. Ce blog n'a rien à gagner à exposer de telles élucubrations. Merci.

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  10. Les moulins à vent ? Lesquels ? Le visionnage des vidéos pornos en primaire ? J’en ai la preuve. Le dérapage vers la pornographie comme comportement sexuel chez les jeunes n’est plus à démontrer non plus. Si ce n’est pas au collège une pratique générale, c’est au moins au lycée. L’esprit pornographique envahit leurs relations amoureuses. Bien évidemment, les parents et les profs ne sont pas mis au courant, sauf lorsque le scandale éclate. Rappelez-vous ce lycée bourgeois de Rome où l’on a surpris un commerce entre les garçons et les filles, drogue contre sexe. Parents scandalisés. Il y a aussi les parents permissifs voire pervers qui encouragent ces comportements. Des exemples à ne pas publier sur ce blog, témoignages d’instituteurs, de connaissances, de profs.
    Moulins à vent que de prévoir avec un coup d’avance l’évolution des mœurs ? Mais celle-ci, si on n’y met pas un frein n’aura aucune limite. L’entreprise de déshumanisation est largement entamée !

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    1. +Le visionnage des vidéos pornos en primaire? J’en ai la preuve.+

      Eh bien rendez-vous dans un commissariat de police et portez ces faits à leur connaissance. Ou alors taisez-vous. vous me faites penser, sur ce coup-là, aux gens qui commentent les faits-divers et qui écrivent sur les pages des journaux "je savais que c'était Untel l'assassin", se basant sur l'article de la veille. Que n'ont-ils appelé le 17?!

      Plus sérieusement, il y a un pb, on est d'accord. Quand il y a un feu quelque part, on peut entrer dans une crise d'hystérie, hurler que c'est foutu, qu'on va tous y passer, et que bien naïf celui qui pense que la chose puisse être circonscrite. C'est ce que vous faites et c'est contreproductif. Ce n'est pas en racontant n'importe quoi qu'on règle les pb.

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  11. J'approuve à 100% les sages propos de Marie-Pierre.

    On remarquera que Dame Benoîte se garde bien (et pour cause) de répondre à ma qu qestion toute simple que je réitère :

    "Pourrait-elle me dire où et quand Vincent Peillon, ministre de l’éducation, aurait émis l’idée d'instaurer des salles de shoot dans les collèges et (ou) les lycées".

    Croit-elle réellement qu'il y ai eu un visionnage de vidéos pornos en primaire ? Dans ce cas comme le suggère très justement Marie-Pierre qu'elle saisisse l'autorité judiciaire de tels faits.

    Je crois que les responsables de ce blog devraient s'abstenir de publier ce genre de propos émanant de cerveaux malsains. On a parfaitement le droit de critiquer Vincent Peillon mais pas avec des arguments aussi misérables. Je ne partage certes pas les idées de VP mais je le respecte car c'est un homme droit et honnête et j'ai honte quand je vois des chrétiens (?) tenir de tels propos.

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  12. Articulet sans intérêt. Ce site nous avait habitué à mieux.

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  13. Oui nous sommes en plein délire. Dès lors que quelques commentaires essaient de modérer cette tendance, malheureusement très partagée dans le tradiland, à voir des complots maçonniques partout, la fièvre paranoïaque reprend de plus belle. Il y a bien sûr beaucoup de choses à reprendre dans l'éducation nationale, et bien sûr une idéologie (celle qui fait dire à mes élèves de 5e, lorsqu'ils voient la fameuse scène de la galère des Fourberies de Scapin, que Molière c'est raciste (sic) parce qu'on y trouve la réplique "pendard de turc" - réflexe hélas conditionné par le cours d'éducation civique) mais je ne vois pas en quoi il faut se plaindre de ce que l'éducation soit "pour tous" et qu'elle soit un droit universel. Car certains commentaires montrent que cette éducation est loin d'être terminée, même pour des personnes qui se croient très bien éduquées.

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