vendredi 2 janvier 2009

L'Usus Antiquior en Pologne

Le catholicisme traditionnel, et notamment l'Usus Antiquior en Pologne? Nous vous en reparlerons. Ou plutôt, il vous en parlera. En attendant et pour préparer: voici quelques éléments.

Un tableau tout d'abord, montrant l'évolution du 7 juillet 2007 au 1er janvier 2009 - en jaune les messes mensuelles. En orange les messes hebdomadaires. Et en vert les messes quotidiennes. Un total qui passe de 8 à 22. Sans compter celles dites par les pretres de la FSSPX.
Cela ne suffit pas - et l'on manque de prêtres pour subvenir aux besoin des fidèles traditionalistes. Justement: entre Wigratzbad et Courtalain, ce sont 10 Polonais qui se préparent au sacerdoce. Déjà, deux prêtres polonais ont rejoint l'IBP. Un troisième, l'abbé Grzegorz Sniadoch a été ordonné il y a quelques semaines. L'abbé Berg, supérieur de la FSSP, a fait le voyage de Cracovie récemment. Fin décembre, l'abbé Laguérie venait à Wroclaw.

Lecteur, je te sens intéressé, tu voudrais en savoir plus. Je te convie à la conférence que l'abbé Krolikowski donnera tantôt au Centre Saint Paul ["La Pologne un Eldorado de la Tradition catholique ?" - mardi 20 janvier 2008, au Centre Saint Paul]. Je sais, le plus souvent tu n'habites pas Paris. Nous te ferons un recension.

MAJ le 3 janvier 2009

5 commentaires:

  1. La Tradition en Pologne est assez différente de celle d'en France : elle est "éclairée" (classes moyennes supérieures, souvent latinistes, cultivées, ouvertes), plutôt européenne (les nationalistes étant du côté de la messe en polonais et rien qu'en polonais), très romaine et dans la continuité de Jean-Paul II qui a fortement appuyé le développement de la FSSP en Pologne. La messe JXXIII est régulièrement célébrée par exemple à Cracovie depuis bien avant Motu Proprio, notamment à l'église des Pères Bonifrates chaque dimanche (le plein, église assez grande), à côté des messes PVI, aucune animosité entre les fidèles, juste question de choix, parfois même en fonction de l'heure qui convient mieux le dimanche donné. Idem d'avant MP, en semaine à 8h du matin à la cathédrale royale de Wawel avec l'accord explicite de Mgr Dziwisz (l'heure pas si mauvaise que cela, en semaine justement permet d'assister à la messe avant le travail pour ceux qui souhaitent).
    Le développement de la messe grégorienne en Pologne ne se pose pas dans les mêmes termes qu'en France et ne devrait pas poser de problèmes du côté des fidèles qui de toute façon ont toujours communié à genoux et sur la langue et jamais ne sont restés debout pendant la Consécration. A part les initiés (question d'Offertoire etc), pour la plupart des fidèles la différence se manifestera dans la langue latine surtout et le choix portera principalement là-dessus, comme c'est déjà le cas aujourd'hui, car le respect et le recueillement nécessaire sont présents dans les deux rites en Pologne, les fantaisies ayant été rares. Un exemple pour la France.

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  2. Merci de ce commentaire très factuel et donc éclairant sur la situation en Pologne. Si, cher anonyme, vous êtes parisien, n'hésitez pâs à venir le 20 janvier prochain au Centre Saint Paul (12 rue Saint Joseph 75 002. Métro Sentier ou Grands Boulevard). L'abbé Krolikovski traitera de "la Pologne un Eldorado de la Tradition catholique ?". Vous avez l'air de bien connaître la réalitéz de la situation polonaise. Il est important d'en parler. Mais peut-être habitez-vous Los Angeles ? C'est le charme d'Internet.

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  3. "Les fantaisies ayant éte rares". Lors d' un voyage-pèlerinage en Pologne j' ai essayé d'assister aux messes locales en forme ordinaire, en langue vernaculaire au lieu d'être présent aux célébrations du prêtre qui conduisait notre groupe. Par précaution!
    Une question: la S.J. en Pologne est-elle favorable au MP?

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  4. Cher Anonyme, y a-t-il sur notre planète un autre pays repondant au nom de "Pologne" ? Car celui que vous décrivez n'est pas le même que je connaîs. En effet, l'hostilité envers la Tradition et la liturgie traditionnelle de la part du clergé polonais peut être facilement équiparé à celle du clergé français. Les condamnations épiscopales sont aussi virulantes, les refus d'appliquer le motu proprio aussi fréquents. Pour les tradis polonais, c'est la France avec ses St-Nic, ses St-Eloi, ses prieurés, ses écoles, ses pélérinages... qui est un Eldorado de la tradition. Jean Paul II ? Sans doute, avez-vous l'accès aux archives secretes du Vatican car je ne sais comment dire, à partir de ce qui est connu, que ce pape ait fait quoi que ce soit pour encourager la messe traditionnelle en Pologne. Au contraire, c'est le faux-fuyant de l'obéissance envers ce pape qui a touours servi, et sert aujourd'hui encore, aux progressistes de malleus traditionalistarum. Etre "tridentin" c'est être "contre notre pape". C'est triste à dire, mais de timides tentatives de reconnaisance de legitimité de la messe traditionnelle ont commencé à fleurir seulement après la mort de Jean Paul II. Que sont ces 3 messes quotidiennes et 7 messes hebdomadaires dans un pays de 40 millions d'habitants, en grande majorité catholiques pratiquants ? Une goutte d'eau douce dans la mer Batique, une erreur dans les statistiques. Les intituts Ecclesia Dei n'y ont aucune présence légale en tant que tels : les seuls deux prêtres présents en Pologne sont obligés de feindre d'être des étudiants et aucun ministère paroissial ne leur est confié. Un autre prêtre de la FSSP a même dû être employé par ses supérieurs ailleurs (Grande-Bretagne, aujourd'hui Pays-Bas) faute de status canonique. Toutes les célébrations motu proprio sont sous contrôle épiscopale plus etroite que dans le diocèse d'Avignon. Souvent des prêtres hostiles au Missel de 1962 sont nommés pour le celebrer. Les exemples de "groupes stables" jouissant de bienveillance épiscopale sont à compter sur les doigts d'une main. C'est seulement depuis quelques mois que le cordon sanitaire commence à craquer mais pour l'instant votre optimisme enthousiaste est sans doute quelque peu exagéré. J'espère sincèrement que c'est de cet avenir inconnu et non pas de la situation présente que va parler l'abbé Krolikovski.

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  5. Les mêmes faits pouvant être perçus, vécus et rapportés des façons différentes (eg cf déjà St Jean versus les synoptiques!), l'Anonyme 1 et le Polonophile parlent bien du même pays. D'ailleurs l'anonyme n'évoque point la situation du clergé, en disant même que "Le développement de la messe grégorienne en Pologne (...)ne devrait pas poser de problèmes du côté des fidèles" .
    Ayant eu l'occasion d'assister un dimanche lors d'un séjour l'année dernière à la messe dans l'église citée, je ne peux que confirmer la bienveillance évoquée envers JPII, deux fois cité dans l'homélie par le prêtre d'en haut de la chaire avec beaucoup de gratitude (c'était je crois pour le 20è anniversaire de la Fraternité StPierre...).
    Certes, si le Polonophile cherche à recréer le même type de la tradition exaltée genre fidèles St Nicolas du Chardonnet en Pologne, il aura du mal. La blessure de la Révolution française n'étant pas passée par là, la réaction à l'Eglise et à ses décisions est beaucoup moins épidermique. La Pologne croit comme elle respire et c'est la foi qui compte avant tout, les fidèles croient, le Pape et l'épiscopat décident sous quelle forme, peu se posent des questions, les églises sont pleines le dimanche, les messes toutes les heures.

    On pourrait même se demander, par un peu de provocation, si c'est utile ou nécessaire, vu la situation exceptionnelle de la Pologne en Europe, de pousser le rite extraordinaire dans ce pays, est-ce pertinent d'exporter un conflit possible et qui ne se pose pas à présent ? - chez les fidèles en tout cas, je ne sais pas pour les prêtres. Les fidèles me semblent beaucoup moins militants qu'en France, il y a peut-être quelques exceptions, mais la plupart voient surtout la foi, ne se posent pas de questions en termes de militantisme, même ceux de la radio Maryja perçus comme extremistes même par le Pape BXVI qui a remis en place ladite radio à quelques reprises. D'ailleurs le Père Rydzyk, patron de cette radio ne combat pas pour tel ou tel rite, mais pour la place du Christ dans la société.

    Que l'épiscopat garde la main tout en autorisant la messe MP est une bonne chose, c'est même l'objectif qu'elle devienne "l'ordinaire", le courant de l'Eglise en place à côté du rite Paul VI; c'est comme la messe à St Germain l'Auxerrois, une très bonne mesure.

    Quant à la messe quotidienne tridentine à la Cathédrale Royale de Cracovie... ? Voyez la portée : cette Cathédrale est le coeur du catholicisme polonais, un haut lieu de la foi depuis des siècles; que diriez-vous d'avoir une messe extra chaque jour à la Cathédrale Notre-Dame de Paris ?

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