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Ce qu’en dit Isabelle de Gaulmyn, dans La Croix
Elle a intitulé son article «L’évêque d’Évreux en conflit ouvert avec le curé d’une paroisse» mais c’est l’impression inverse qui en ressort: que le curé («récalcitrant») serait en conflit avec son évêque.
Dans un conflit, il y a deux parties. Voyons le Père Francis Michel («prêtre récalcitrant», donc), curé de Thiberville, qui est «devenu un symbole pour une certaine frange de l’Église». Extraordinaire emploi de ‘certaine’, qui permet de suggérer sans dire, et surtout sans dire quoi! Isabelle de Gaulmyn nous rappelle que tout prêtre, pourtant, «est lié par son ordination à un devoir d’obéissance à l’évêque». Lequel est «en droit de révoquer le prêtre» dans le cas d’une «désobéissance». Laquelle existe certainement (?), grave et avérée, puisque révoquer, c’est justement «ce que Mgr Nourrichard a fait». Aux côtés du Père Michel, «un comité» dont il a «obtenu» le soutien, et «des fidèles traditionalistes». Isabelle de Gaulmyn croit savoir que «voilà des semaines que les sites et journaux traditionalistes appelaient leurs lecteurs à être présents».
De l’autre côté: Mgr Nourrichard, évêque d’Evreux. L’article lui donne la parole: «Je suis tombé dans une embuscade». Et ce qu’il dit est la vérité, telle que livrée aux lecteurs de La Croix. Ce n’est pas «Mgr estime» ou «Mgr pense», c’est: «Mgr explique» ou «Mgr rappelle». Par exemple: «Il n’est plus concevable, explique Mgr Nourrichard, d’avoir un prêtre pour 5.000 habitants».
C’est sans doute la taille limitée de l’article, moins de 3.000 signes, qui a empêché Isabelle de Gaulmyn d’approfondir son sujet. Elle n'a pas eu la place pour dire que cette simple paroisse de Thiberville («cas classique d’un village qui perd ‘son’ curé») représente à elle seule presqu'un quart des 173 confirmands du diocèse. Pas la place, quand Monseigneur invoque «le manque de prêtres», pour demander en quoi se passer du ministère du Père Michel améliorera la situation. Et quand Monseigneur «rappelle» qu’il applique le Motu proprio «avec une célébration le dimanche», Isabelle de Gaulmyn n’a pas la place de préciser qu’il s’agit du 3ème dimanche de chaque mois.
Il y a tout de même encore un peu de place pour envisager l’avenir, et prévenir des sanctions encourues. Le Père Michel «n’est plus curé et ne peut plus célébrer mariages et baptêmes», et s’il passe outre, ces sacrements «seraient considérés comme illicites» (à dire vrai, sans juridiction, un mariage n’est pas ‘illicite’, il est invalide ce qui est infiniment plus contrariant – soit La Croix n’a pas voulu en faire trop, soit nous sommes face au manque de culture religieuse que Bernard Lecomte déplore dans les médias français). Si cela ne suffit pas, «l’évêque pourrait demander à Rome la suspense». L’article se termine par une mise en garde: il ne faut pas oublier que «les évêques ont été nommés par le pape». Autrement dit, et quelle que soit la «légitimité romaine», rien ne se fera sur le terrain sans les évêques, et encore moins contre eux.
L’article de la revue Golias, maintenant.
Contrairement à La Croix, Golias n’a pas à ménager les évêques de France, qui ont pensé lui tordre le cou en se demandant officiellement, en 1998, «en quel sens cette revue peut prétendre au titre de catholique».
La fonction quasi revendiquée de Golias est de lutter, au sein de l’Eglise, contre le centralisme, le dogmatisme, et l’autoritarisme. D’être un «empêcheur de croire en rond» (la devise de Golias), et cela «pour l’honneur d’un Dieu défiguré et blasphémé par ceux qui, en son nom, se montrent intolérants, sectaires et inhumains» (cf : le manifeste de Golias). Bien sûr tout cela dans une vision ‘de gauche’, parfois déplorable, au résultat régulièrement outrancier. Tout de même: Golias sait épingler, et jusqu’à des évêques se pensant progressistes. Ce fut le cas pas plus tard qu’en novembre, avec deux articles : «Lourdes: quand l’évêque de Langres ‘taille’ ses confrères réacs» et quelques jours après : «L’évêque de Langres dément ses propos, sauf qu’il les a tenus!»
L’affaire de Thiberville devrait intéresser Golias. A Thiberville nous observons en effet:
- une décision imposée d’en haut, sans tenir compte de la réalité locale
- un évêque qui fédère contre lui toute une communauté
- un prêtre sanctionné pour insubordination à son supérieur
- et in fine, l’emploi par la hiérarchie de l’argument d’autorité
… la loi du plus fort étant comme chacun sait la plus faible des lois.
Il est donc étonnant (un peu décevant aussi) que l’article de Golias sur la crise de Thiberville… n’ait pas (pas encore?) été écrit.
Ce qu’en dit Isabelle de Gaulmyn, dans La Croix
Elle a intitulé son article «L’évêque d’Évreux en conflit ouvert avec le curé d’une paroisse» mais c’est l’impression inverse qui en ressort: que le curé («récalcitrant») serait en conflit avec son évêque.
Dans un conflit, il y a deux parties. Voyons le Père Francis Michel («prêtre récalcitrant», donc), curé de Thiberville, qui est «devenu un symbole pour une certaine frange de l’Église». Extraordinaire emploi de ‘certaine’, qui permet de suggérer sans dire, et surtout sans dire quoi! Isabelle de Gaulmyn nous rappelle que tout prêtre, pourtant, «est lié par son ordination à un devoir d’obéissance à l’évêque». Lequel est «en droit de révoquer le prêtre» dans le cas d’une «désobéissance». Laquelle existe certainement (?), grave et avérée, puisque révoquer, c’est justement «ce que Mgr Nourrichard a fait». Aux côtés du Père Michel, «un comité» dont il a «obtenu» le soutien, et «des fidèles traditionalistes». Isabelle de Gaulmyn croit savoir que «voilà des semaines que les sites et journaux traditionalistes appelaient leurs lecteurs à être présents».
De l’autre côté: Mgr Nourrichard, évêque d’Evreux. L’article lui donne la parole: «Je suis tombé dans une embuscade». Et ce qu’il dit est la vérité, telle que livrée aux lecteurs de La Croix. Ce n’est pas «Mgr estime» ou «Mgr pense», c’est: «Mgr explique» ou «Mgr rappelle». Par exemple: «Il n’est plus concevable, explique Mgr Nourrichard, d’avoir un prêtre pour 5.000 habitants».
C’est sans doute la taille limitée de l’article, moins de 3.000 signes, qui a empêché Isabelle de Gaulmyn d’approfondir son sujet. Elle n'a pas eu la place pour dire que cette simple paroisse de Thiberville («cas classique d’un village qui perd ‘son’ curé») représente à elle seule presqu'un quart des 173 confirmands du diocèse. Pas la place, quand Monseigneur invoque «le manque de prêtres», pour demander en quoi se passer du ministère du Père Michel améliorera la situation. Et quand Monseigneur «rappelle» qu’il applique le Motu proprio «avec une célébration le dimanche», Isabelle de Gaulmyn n’a pas la place de préciser qu’il s’agit du 3ème dimanche de chaque mois.
Il y a tout de même encore un peu de place pour envisager l’avenir, et prévenir des sanctions encourues. Le Père Michel «n’est plus curé et ne peut plus célébrer mariages et baptêmes», et s’il passe outre, ces sacrements «seraient considérés comme illicites» (à dire vrai, sans juridiction, un mariage n’est pas ‘illicite’, il est invalide ce qui est infiniment plus contrariant – soit La Croix n’a pas voulu en faire trop, soit nous sommes face au manque de culture religieuse que Bernard Lecomte déplore dans les médias français). Si cela ne suffit pas, «l’évêque pourrait demander à Rome la suspense». L’article se termine par une mise en garde: il ne faut pas oublier que «les évêques ont été nommés par le pape». Autrement dit, et quelle que soit la «légitimité romaine», rien ne se fera sur le terrain sans les évêques, et encore moins contre eux.
L’article de la revue Golias, maintenant.
Contrairement à La Croix, Golias n’a pas à ménager les évêques de France, qui ont pensé lui tordre le cou en se demandant officiellement, en 1998, «en quel sens cette revue peut prétendre au titre de catholique».
La fonction quasi revendiquée de Golias est de lutter, au sein de l’Eglise, contre le centralisme, le dogmatisme, et l’autoritarisme. D’être un «empêcheur de croire en rond» (la devise de Golias), et cela «pour l’honneur d’un Dieu défiguré et blasphémé par ceux qui, en son nom, se montrent intolérants, sectaires et inhumains» (cf : le manifeste de Golias). Bien sûr tout cela dans une vision ‘de gauche’, parfois déplorable, au résultat régulièrement outrancier. Tout de même: Golias sait épingler, et jusqu’à des évêques se pensant progressistes. Ce fut le cas pas plus tard qu’en novembre, avec deux articles : «Lourdes: quand l’évêque de Langres ‘taille’ ses confrères réacs» et quelques jours après : «L’évêque de Langres dément ses propos, sauf qu’il les a tenus!»
L’affaire de Thiberville devrait intéresser Golias. A Thiberville nous observons en effet:
- une décision imposée d’en haut, sans tenir compte de la réalité locale
- un évêque qui fédère contre lui toute une communauté
- un prêtre sanctionné pour insubordination à son supérieur
- et in fine, l’emploi par la hiérarchie de l’argument d’autorité
… la loi du plus fort étant comme chacun sait la plus faible des lois.
Il est donc étonnant (un peu décevant aussi) que l’article de Golias sur la crise de Thiberville… n’ait pas (pas encore?) été écrit.
Ben oui, tout le monde sait bien que le peuple ne peut vouloir que ce que veut le Parti. S'il veut autre chose, c'est qu'il est manipulé.
RépondreSupprimerGolias n'écrit pas sur Thiberville parce que Golias est gêné aux entournures. Dans un article récent sur "l'impopularité de Benoît XVI", Golias conclut: "l'opinion publique a peut-être des choses à dire à l'Eglise". C'est bien ce qui se passe à Thiberville, l'opinion publique a des chosese à dire, mais pas dans le sens qu'aimeraient Terras et ses suppôts. Voilà le hic. J e leur avais écrit un petit commentaire à ce sujet, qu'ils ont censuré, et je n'en suis pas vraiment étonné.
RépondreSupprimerMONSIEUR ,je précise bien monsieur ,le voyant a la sortie de l'eglise de Thiberville habillé en civil aurait- il honte de représenter sa religion ,ce M Nourrichard ?et disant qu'il n'est plus concevable d'avoir un pretre pour 5000 habitants ,moi je préfère la qualité par rapport à la quantité !
RépondreSupprimerA Monsieur l'Abbé Michel,
RépondreSupprimerA Monsieur NOURRICHARD, (un homme habillé en civil ne pouvant qu'être appelé monsieur)
Et si nous arrêtions tous les commentaires qui circulent sur Internet en nous posant deux ou trois questions :
"L'Eglise étant Une, Sainte, Catholique et Apostolique, qui représente mieux l'Eglise ? Le Père Michel ou Monsieur NOURRICHARD.
La messe de toujours, selon l'ancien rituel, c'est-à-dire TOURNEE VERS LE BON DIEU a sanctifié des millions de chrétiens et de saints ; a-t-on vu un père de famille tourner le dos à ses enfants lorsqu'ils lui posent une question OU LEUR FAIRE FACE ?
Un saint prêtre se tourne donc vers Dieu.
Devons-nous, en conscience, obéir à notre supérieur s'il nous envoie dans l'abîme ou bien devons-nous réagir en combattant pour la Vérité ?
Dieu est partout, devant , derrière, en haut, en bas, il ne s'agit point de cela.
RépondreSupprimerLe "combat" pour la Vérité appartiens au Pape, nous ne pouvons que recevoir des vérités du Saint Père avec toute humilité et essayer de vivre en chrétiens, selon les commandements de Dieu.
On peut préférer la messe StJXXIII à celle de PVI (c'est mon cas), mais de là à insinuer que le Pape qui dit bien lui aussi la messe PVI (et qui n'a pas à ce jour décidé de dire publiquement celle de StJXXIII; à lui de décider de toute façon s'il juge utile et pertinent ou pas) tournerait de ce fait le dos à ses enfants, est totalement sans objet.
Mgr Nourrichard, quelle que soit son attitude dans cette affaire (par manque de temps je ne connaîs que la version tradi des évenements, ayant l'habitude de consulter ce blog voire sporadiquement le FC), est un évêque de l'Eglise catholique romaine, bien nommé par le Saint Père, qui l'a jugé digne de porter cette charge. Le respect lui est dû.
Par ailleurs, l'habit ne fait pas le moine, bien que moi aussi, je préfère un prêtre en soutane. Mais s'arrêter à ça ?
Non, je connaîs trop de prêtres en clergyman voire en tenu de ville (dépend de circonstances) qui ont une immense valeur, ne citant que Mgr Barbarin, d'une trempe d'un papabile ! Idem pour les prêtres diocésains qui ne sont pas tous, et loin de là, à l'image de ce qui est décrit à propos de Mgr Nourrichard.