Je suis en ce moment, chez mes parents, sur les terres de Mgr d'Ornellas et l'on vient de me mettre sous les yeux le texte étonnant que le prélat a jugé bon de publier sur le site du Diocèse de Rennes, faisant l'apologie de la pièce de Castellucci Sur le concept de visage du Christ et déclarant tout net, sous l'inter-titre : Le débat est ouvert, "ceci n'est pas de la christianophobie".
J'use de sa permission pour m'enfoncer dans le débat qu'il ouvre ainsi. Je voudrais montrer que ce n'est pas de la christianophobie ordinaire effectivement, mais un nouveau genre de christianophobie qu'il faut analyser.
Certes un certain nombre de catholiques sont de son avis, et parfois des catholiques de bonne droite, Yves Daoudal par exemple, enthousiasmé par cette pièce. Mais l'archevêque se rend-il compte que par cette affirmation tardive, il contredit une dizaine de ses confrères évêques, qui ont déjà pris position de différentes manières contre la pièce, soit pour regretter, comme le cardinal Vingt-Trois, son financement par l'argent public, soit même pour encourager les jeunes chrétiens à dire le scandale qu'ils éprouvent ("Je me sens solidaire de l'indignation" provoquée par cette pièce dit Mgr Le Gall).
Je viens de découvrir dans l'hebdomadaire Minute une reportatio de la parfois surprenante émission de Laurent Ruquier, On n'est pas couché, au cours de laquelle Michel Onfray, auteur du Traité d'athéologie (qui fut un petit best seller) et en général grand adversaire du christianisme, déclare quant à lui à propos de cette pièce : "J'ai écrit le traité d'athéologie donc je peux en parler. On fait de moi un athée radical, mais je trouve que ce n'est pas bien de provoquer les chrétiens comme ça. Je ne suis pas pour l'insulte, le mépris. Je pense que cette espèce de mise en scène où l'on envoie des grenades ou des matières fécales sur le visage du Christ, ce n'est pas nécessaire. C'est une provocation un peu facile. On peut provoquer sans insulter les gens". Parole d'athée et d'athéologue !
C'est que Michel Onfray est un blasphémateur à l'ancienne. Il n'est pas chrétien, personne ne songe à le contraindre et à faire en sorte qu'il le devienne. Son discours, depuis quelques années, est axé sur tous les penseurs hostiles au christianisme, en particulier dans le domaine français. A l'Université populaire de Caen, il ne perd pas une occasion de dire tout le mal qu'il pense de l'Eglise et de son enseignement. Sa liberté d'expression est entière. Elle est respectable, y compris par les chrétiens, même s'ils sont attaqués. Personne n'a jamais songé à aller perturber ses cours au nom du Christ. Il dispense un enseignement dans lequel il prend position, et c'est son droit. Il argumente.
Castellucci, lui, n'est pas seulement un blasphémateur. Il utilise le sacrilège comme une manière de faire de l'art. Il attente de façon systématique au respect des choses saintes (voir ce que dit Jeanne Smits de ses autres productions, l'homme qui s'enfonce un éclat de verre dans l'anus - encore ! - en criant Jésus etc.). Quoi qu'en pense Frédéric Mitterrand, la lutte contre le sacrilège (quel qu'il soit) apparaît dans notre société menacée par l'ensauvagement, comme une nécessité civique. Rien à voir avec ceux qui vont brûler le siège d'un Journal parce qu'ils ne sont pas d'accord avec ses positions laïques ou ses dessins satiriques. Faire l'amalgame entre ceux qui brûlent Charlie hebdo et ceux qui prient à l'entrée d'un Théâtre, c'est avoir de la merde dans les yeux.
La question que pose le concept de Castellucci est la suivante : qu'est-ce qui est sacré ? Qu'est-ce qui commande le respect de manière universelle ? Personnellement je respecte le Bouddha comme un sage, je prends Mahomet pour ce qu'il a été (un chef de guerre visionnaire et cruel)... Il ne me viendrait pas à l'esprit de les bombarder d'étrons, ni l'un ni l'autre. Et s'ils l'étaient, je protesterai au nom de ce qui est respectable dans l'humanité... contre la merde.
Les chrétiens me diront sans doute : dans le cas du Christ c'est différent, il y a le travail du négatif. - Mais pour cela, il faut qu'il y ait du négatif, une prise de position qui soit une vraie prise de risque. Ce qui est nouveau dans le concept du visage... c'est à la fois l'absence de prise de position et la merde. J'ai parlé à ce sujet de nihilisme européen.
L'un de mes correspondants AR, un ancien élève, qui avait déjà attiré mon attention sur la distinction thomiste entre sacrilège et blasphème, m'écrit à propos du nihilisme en insistant sur le fait qu'il n'y a pas d'intention nihiliste dans cette pièce, mais simplement le nihil, le rien. On est donc en plein Nietzsche. Voici un extrait de sa lettre.
L'enjeu est immense, les provocations vont se multiplier (bientôt Golgota Picnic), les chrétiens face à cette subversion culturelle stipendiée doivent montrer trois choses : une véritable unité ; un grand calme (quitte à mettre les provocateurs hors du jeu) ; une opposition déterminée pour défendre, même de façon publique, un très minimaliste droit au respect, sans lequel il n'y a plus ni religion ni culture.
J'use de sa permission pour m'enfoncer dans le débat qu'il ouvre ainsi. Je voudrais montrer que ce n'est pas de la christianophobie ordinaire effectivement, mais un nouveau genre de christianophobie qu'il faut analyser.
Certes un certain nombre de catholiques sont de son avis, et parfois des catholiques de bonne droite, Yves Daoudal par exemple, enthousiasmé par cette pièce. Mais l'archevêque se rend-il compte que par cette affirmation tardive, il contredit une dizaine de ses confrères évêques, qui ont déjà pris position de différentes manières contre la pièce, soit pour regretter, comme le cardinal Vingt-Trois, son financement par l'argent public, soit même pour encourager les jeunes chrétiens à dire le scandale qu'ils éprouvent ("Je me sens solidaire de l'indignation" provoquée par cette pièce dit Mgr Le Gall).
Je viens de découvrir dans l'hebdomadaire Minute une reportatio de la parfois surprenante émission de Laurent Ruquier, On n'est pas couché, au cours de laquelle Michel Onfray, auteur du Traité d'athéologie (qui fut un petit best seller) et en général grand adversaire du christianisme, déclare quant à lui à propos de cette pièce : "J'ai écrit le traité d'athéologie donc je peux en parler. On fait de moi un athée radical, mais je trouve que ce n'est pas bien de provoquer les chrétiens comme ça. Je ne suis pas pour l'insulte, le mépris. Je pense que cette espèce de mise en scène où l'on envoie des grenades ou des matières fécales sur le visage du Christ, ce n'est pas nécessaire. C'est une provocation un peu facile. On peut provoquer sans insulter les gens". Parole d'athée et d'athéologue !
C'est que Michel Onfray est un blasphémateur à l'ancienne. Il n'est pas chrétien, personne ne songe à le contraindre et à faire en sorte qu'il le devienne. Son discours, depuis quelques années, est axé sur tous les penseurs hostiles au christianisme, en particulier dans le domaine français. A l'Université populaire de Caen, il ne perd pas une occasion de dire tout le mal qu'il pense de l'Eglise et de son enseignement. Sa liberté d'expression est entière. Elle est respectable, y compris par les chrétiens, même s'ils sont attaqués. Personne n'a jamais songé à aller perturber ses cours au nom du Christ. Il dispense un enseignement dans lequel il prend position, et c'est son droit. Il argumente.
Castellucci, lui, n'est pas seulement un blasphémateur. Il utilise le sacrilège comme une manière de faire de l'art. Il attente de façon systématique au respect des choses saintes (voir ce que dit Jeanne Smits de ses autres productions, l'homme qui s'enfonce un éclat de verre dans l'anus - encore ! - en criant Jésus etc.). Quoi qu'en pense Frédéric Mitterrand, la lutte contre le sacrilège (quel qu'il soit) apparaît dans notre société menacée par l'ensauvagement, comme une nécessité civique. Rien à voir avec ceux qui vont brûler le siège d'un Journal parce qu'ils ne sont pas d'accord avec ses positions laïques ou ses dessins satiriques. Faire l'amalgame entre ceux qui brûlent Charlie hebdo et ceux qui prient à l'entrée d'un Théâtre, c'est avoir de la merde dans les yeux.
La question que pose le concept de Castellucci est la suivante : qu'est-ce qui est sacré ? Qu'est-ce qui commande le respect de manière universelle ? Personnellement je respecte le Bouddha comme un sage, je prends Mahomet pour ce qu'il a été (un chef de guerre visionnaire et cruel)... Il ne me viendrait pas à l'esprit de les bombarder d'étrons, ni l'un ni l'autre. Et s'ils l'étaient, je protesterai au nom de ce qui est respectable dans l'humanité... contre la merde.
Les chrétiens me diront sans doute : dans le cas du Christ c'est différent, il y a le travail du négatif. - Mais pour cela, il faut qu'il y ait du négatif, une prise de position qui soit une vraie prise de risque. Ce qui est nouveau dans le concept du visage... c'est à la fois l'absence de prise de position et la merde. J'ai parlé à ce sujet de nihilisme européen.
L'un de mes correspondants AR, un ancien élève, qui avait déjà attiré mon attention sur la distinction thomiste entre sacrilège et blasphème, m'écrit à propos du nihilisme en insistant sur le fait qu'il n'y a pas d'intention nihiliste dans cette pièce, mais simplement le nihil, le rien. On est donc en plein Nietzsche. Voici un extrait de sa lettre.
"Je pense que le recours au scatologique, à la provocation grossière ne manifeste pas tant l'intention nihiliste des artistes contemporains que leur impuissance absolue à accéder au domaine des idées. Il n'y a pas de message, sinon un message par défaut. Ce spectacle est in-sensé, et c'est être généreux que de le qualifier d’ambigu. Je ne sais plus qui m'a appris que la pensée, c'est la discrimination. Est-ce vous, le vieux de Martigues ou un autre encore ? Dénoncer "l'universelle indifférenciation", c'est exactement pointer ce défaut de pensée. Le choc des images crée un conditionnement pavlovien (l'expression de Myriam Picard "claque dans la gueule" m'y fait exactement penser) qui se substitue à la pensée et au raisonnement. A quoi bon alors argumenter ?"La nouvelle christophobie n'est pas intellectuelle (voilà pourquoi un athée qui a une réputation à tenir comme Onfray ne veut pas se solidariser avec Castellucci), elle relève du réflexe de Pavlov. il faut créer l'association d'image et d'idée entre le christ et la merde. Si les nouveaux artistes subventionnés parviennent à leur fin, alors le mystère d'iniquité aura consacré son chemin dans notre monde. Alors les signes se trouveront définitivement inversés dans notre culture sans respect. Mais où sera la culture ? Dans la merde justement !
L'enjeu est immense, les provocations vont se multiplier (bientôt Golgota Picnic), les chrétiens face à cette subversion culturelle stipendiée doivent montrer trois choses : une véritable unité ; un grand calme (quitte à mettre les provocateurs hors du jeu) ; une opposition déterminée pour défendre, même de façon publique, un très minimaliste droit au respect, sans lequel il n'y a plus ni religion ni culture.
D'Ornellas pousse vraiment le bouchon trop loin. Faire de la pièce de Castellucci une pièce chrétienne en citant Benoît XVI, il faut oser le faire. C'est de la récup un peu minable. Bientôt il enverra les élèves du catéchisme assister à cette représentation en rangs par deux, et défense de broncher svp.
RépondreSupprimerNon, il faut oser le dire ce n'est pas une oeuvre chrétienne.
Ceci dit cela n'autorise pas pour autant des petits imbéciles des beaux quartiers manipulés à l'insu de leur plein gré à faire de la pub pour cette pièce par des manifestations stupides en aspergeant les spectateurs avec de l'huile de vidange. Le symbole est clair : cela rappelle les fascistes italiens ou les camelots du roi en France qui faisaient avaler de l'huile de foie de morue à leurs adversaires ou qui lancaient de l'encre violette sur le démocrate chrétien Paul Violette*.
* la scène a été racontée par le leader du mouvement politique "l'action française" Léon Daudet dans un pamphlet intitulé "souvenirs d'un Député" paru en 1922 ou 1923.
NB qui n'a rien à voir. Mgr Charles Morenod o.p. vient d'être nommé évêque de Lausanne, Genève et Fribourg. C'est un fin théologien qui a soutenu une thèse de doctorat à l'Université de Fribourg sur "la Controverse entre Cajetan et Martin Luther". Il est recteur de l'université pontificale Saint Thomas d'Aquin et représentant du Saint-Siège à la Commission de dialogue doctrinal avec la FSSPX. Par ailleurs, il est membre de l'ARCIC (Anglican Roman Catholic international Commission). Bref un "cerveau" (comme tous les spécialistes de Cajetan !)
Merci Monsieur l'abbé d'éclairer ce en face de quoi nous sommes.
RépondreSupprimerAu précédent anonyme, ne jetez pas le bébé avec l'eau du bain, de nombreux "petits imbéciles" prient la bas, et quelque soit notre avis sur leurs motivation, une prière, en soit, c'est bien.
Monsieur l'abbé, vous parlez d'unité, de calme et d'opposition déterminé. Je vous propose plutôt l'unité, le calme et ... l'humour déterminée avec des vrais morceaux de second degré dedans. Je m'explique: l'art moderne comme le dit votre message promeut le rien, ou pire n'est rien. Et derrière ce rien, on nous vends la libre définition de l'oeuvre nous donnant toute latitude pour y trouver un blasphème ou une oeuvre merveilleuse, selon les dires de M. Castelluci ce matin sur radio Notre Dame. Dans un cas comme dans l'autre, on se fait avoir car on entame entre nous une discussion atroce semant doutes, confusion et désunion (et ça marche bien, à mon plus grand regret). Il semble que répondre en montrant le désespoir de ce rien, l'inutilité et la monstruosité qui en sort est plus efficace que tout un long discours. On nous sort du piss christ? exposons alors aux alentours des oeuvres comparables avec les portraits d'hommes célèbres (réels ou non, mickey fera l'affaire) en se retranchant derrière le droit artistique, pas forcément pour jouer au plus con, mais surtout pour montrer la blessure qu'il est légitime de voir. On nous sert du visage du Christ? De la même manière, ridiculisons l'oeuvre en la détournant vers d'autres personnages dont l'utilisation même de l'image marque.
Nous pouvons redonner du sens à l'art, mais nous devons commencer en lui montrant ses erreurs et délires. Le moquer gentiment est peut-être une bonne idée.
En union de prière.
Mon Père,
RépondreSupprimerL'élite artistique auto-proclamée et subventionnée ne nous oppose même plus les droits de "l'art" mais ceux de la liberté d'expression.
Ces pauvres gens savent donc parfaitement qu'ils ne nous présentent des étrons et que tout le message est dans le media : le droit à présenter des étrons.
Il y aurait profit (ne serait-ce que pour sortir du débat catho/anti-catho) à lire les derniers écrits de J.-Cl. Michéa à la lumière de ces événements. On verrait alors dans ce tapage pseudo-culturel et très branché une autre forme d'atteinte à cette "common decency" décrite par Orwell et que nos élites politiques, culturelles économiques se font un devoir de détruire.
Nous avons sur nos adversaire un avantage : nous possédons des armes dans lesquelles ils ne croient pas. La seules attitude digne de nous et de notre Seigneur Jésus-Chrit est donc de prier devant leur théâtre en silence, de prier pour demander pardon à Jésus-Christ, de prier pour eux, de subir leur quolibets, leurs insultes, leurs coups sans répondre. Mais d'être là.
Vous verra-t-on aux côtés des manifestants à Paris ou à Rennes ?
RépondreSupprimerUne question qui n'est jamais posée,comme pour la peinture qui s'expose à la Fiac ( ou les " oeuvres" stockées dans les Frac), l'oeuvre en question, est-elle de l'art,correspond-elle au canons universels de l'art? Le nihilisme européen n'est-il pas avant tout une affaire de subvention par une classe politique faillie et promise à la vindicte populaire que l'on sent poindre.Les déficits publics ne vont-ils pas mettre fin naturellement à ce qui n'aurait jamais du exister et qui ne l'aurait pu sans les cinquante années de vol et de subventions par les barons politiques pillards toutes tendances confondues?
RépondreSupprimerMerci Monsieur l'Abbé de votre éclairage.
RépondreSupprimerJe ne reviens pas sur le fond de l'affaire, tout au plus pour dire que Castellucci a réussi son coup : les cathos s'entredéchirent et règlent leurs vieux comptes au mépris de toute charité fraternelle vraie. Diabolos!
Maintenant j'aimerais au risque de perdre mon temps dire revenir à ce sujet au courageux ! anonyme de 21.28 qu'il est inutile d'insulter les cathos des beaux quartiers avec ce mépris. Au Chatelet j'y étais un soir , personne ne faisait avaler de l'huile de vidange. On a encore le droit de prier et on peut comprendre leur émotion et si quelqu'un a jeté un œuf, ce n'est pas bien, mais ce n'était pas un bœuf et je pense à la fable de La Fontaine sur les animaux malades de la peste. . Je ne viens pas des beaux quartiers, amalgame trop facile, mais d’un quartier agité, ni ces jeunes d’ailleurs. L’Action française, n'a jamais fait avaler de l'huile de foie de morue à ses adversaires, n’a donc pas à être amalgamé aux fascistes. Quant à jeter de l'encre, c'est évidement gravissime, mais on s’en remet.
. .
Arrêtons ce jeu de massacre des procès d’intention bâclés et intéressons nous au fond de l’affaire, le nihilisme europeen, qui veut nous faire douter du sens de notre vie que l'on soit chrétien ou non.
Monsieur l'abbé, merci pour cette contribution au « débat ». Pour ma part, je ne sais pas encore tout à fait quoi penser de tout cela (je dois être un peu lent).
RépondreSupprimerQue la pièce de Castellucci relève du « nihilisme européen », je veux bien l'entendre et je veux bien le croire. Mais s'il faut alors se battre contre le nihilisme, jouer les indignés ne me paraît pas être l'action la plus efficace (mais c'est à la mode, paraît-il...). Ce qui me frappe dans les manifestations des « indignés » catholiques - je ne mets pas en cause leur bonne foi et, s'ils prient, je ne peux aller bien loin dans la critique - c'est qu'ils reprennent le langage confus de l'adversaire : ainsi l'usage récurrent de ce terme de « christianophobie », tout aussi inepte que les « homophobie », « islamophobie » et autre « phobophobie » (car qu'est-ce que le φόβος vient faire là-dedans ?). Mal nommer les
choses, c'est ajouter au malheur du monde, comme disait l'autre...
Si l'on veut lutter contre le nihilisme, il ne faut pas se situer sur le même terrain que lui. Pourquoi n'y a-t-il plus d'art chrétien ? C'est plutôt ce genre de question qui aurait tendance à m'empêcher de dormir (je n'exagère pas). Car c'est une vraie question.
--
Seconde interrogation.
Une représentation du visage du Christ est caillassée par des enfants ou souillée par des substances douteuses ? Si la chose se passe dans la « vraie vie », c'est objectivement un sacrilège. Mais si la chose a lieu au sein d'une « représentation » artistique (film, pièce de théâtre) ? Ce n'est pas parce qu'un film représente un assassinat que ce film incite à l'homicide. L'œuvre d'art a sa propre logique et met à distance son sujet. C'est pourquoi il faut interpréter ; il me semble que l'on fait trop souvent de la pièce de Castellucci une lecture trop « naïve » qui se contente de voir sans interpréter, sans donner sens. Je veux bien croire que dans ce cas bien précis, l'interprétation est fort problématique (si le ressort de cet art est le nihilisme, il n'y a pas grand chose à interpréter). Mais nous serions encore trop naïf si nous attendions de l'art qu'il nous « délivre un message » clair et distinct...
Nil Delasora.
Monsieur l'abbé, vous avez trouvé le titre "qui tue" et je m'en réjouis car il est une réplique adaptée à l'insulte. Si les injures relèvent parfois de l'art et si elles sont parfois irrésistiblement cocasses (Bachi-bouzouk, moule à gaufre, brontosaure...) il n'en est pas de même des insultes qui expriment une haine à l'état brut éructée sans élaboration intellectuelle. Elles sont le degré zéro du langage et maritent bien le nom d'"étron". Voila pourquoi personne ne s'en est pris à Michel Onfray (malgré les titre outranciers de certains chapitre du traité d'athéologie) car cet homme de grande culture philosophique argumente. Son livre très orienté n'est pas un étron. Il mérite la lecture et la critique ce qui n'est pas le cas de la "chose" excrémentielle.
RépondreSupprimerExprimons aussi notre sidération devant le prodige de gauchissement d'esprit qui a permis a quelques hommes d'Eglise de reconnaître en l'action de conchier le Christ un acte de piété...
Gérard
Cette pièce c'est du pipi-caca, point final. Et toutes les autres oeuvres du même acabit également.
RépondreSupprimerEn plus, je pense que la pièce de Castellucci est une cérémonie occulte car j'ai senti fortement la présence de forces démoniaques en allant prier l'autre soir devant le 104. J'ai même ressenti des douleurs physiques.
Que St Michel Archange et la Ste Vierge nous viennent en aide ! Prions pour un Renouveau catholique en France.
Excellent Anonyme de 8:45 !
RépondreSupprimerC'est contre le nihilisme et en argumentant et en travaillant (dans le domaine des arts notamment et des sciences) qu'il faut lutter.
C'est donc l'inverse de ce que semble penser l'abbé Guillaume il me semble.
C'est contre Onfray et son argumentaire violent , systématique et idéologique (donc malhonnête)qu'il faut lutter pied à pied, à la loyale , sans agressivité mais sans concession.
Certains imposteurs, intellectuels officiels médiatisés, sont les fournisseurs de prêt à penser pour des "artistes" qui, eux, ne sont que des "faiseurs" ou qui ne sont qu'au niveau du faire , exprimant l'air du temps ....
Comme la hiérarchie ecclésiastique officielle et ses médias ne répondent que très peu ou pas au climat "intellectuel" iconoclaste et antichrétien(les Lenoir, O.Vallet, tel ou tel "philosophe"...comme Onfray, E.Morin qui a eu droit a une interview d'une heure sur Rx notre dame...)l'exaspération monte...mais elle n'est pas bonne conseillère.
Et les gentils chrétiens tradis comme il faut font eux même l'amalgame avec les indignés islamistes.
Si on est chrétien on est du Christ et pas les gardiens d'un "sacré" inter religieux....
Voui voui d'accord Anonyme 10:51
RépondreSupprimerEt bien laissez donc le pipi-caca où il est et ceux qui veulent se vautrer dedans.
Le problème vient plus de la démission des chrétiens et notamment des "pasteurs", qui nous abreuvent de considération socio-politiques, qui ont abdiqué et se sont raliés renonçant à annoncer la foi et à défendre une CULTURE chrétienne porteuse et féconde !
Comme si la grace pouvait fructifier hors sol, c'est à dire hors "nature"...Ceci est contraire à toute la révélation et à la raison et c'est pourtant ce que les nouveaux cathares , idéalistes, iconoclastes, voudraient nous faire croire
à l'anonyme du 4 novembre 2011 21:28
RépondreSupprimerj'ai la nette impression que vous réglez vos comptes avec les jeunes de l'Action Française; on se demande ce qu'il ont pu vous faire ? Mais je puis vous rassurer, cher monsieur, les Camelots du roi ne sortaient pas tous des beaux quartiers, peu s'en faut, ni n'avaient petite cuillère d'argent dans la bouche en naissant. On peut se demander également si boire un peu d'huile de foie de morue est plus justiciable qu'une balle en pleine tête ou un suicide pieds et mains liées au passage d'un train.
Et si par hasard, vous faites vôtre le salut à Jeanne d'Arc chaque année - ce que je doute très fortement - pensez-donc au milliers de jours de prisons subis par ces Camelots que vous stipendiez, pour que la célébration de la Sainte devienne une journée officielle, Nationale.
Combattre devant son écran est une constante du XXIème siècle.
En tant que catholique, je suis très partagé, divisé (est-ce le diable ?). Le père de La Morandais m'a vraiment choqué sur France 5, lorsqu'il s'en est pris de manière agressive (et peine de mauvaise foi) aux représentants de Civitas, et en même temps le zèle de Civitas me semble un très mauvais choix, je les soupçonne d'ailleurs d'arrières pensées politiques pas très saines.... Il y a manipulation à mon avis, et recherche volontaire de scandale. Ce n'est pas aux catholiques de "sauver l'honneur de Dieu".
RépondreSupprimerDifficile donc de trouver la bonne voie, et dans cette affaire c'est surtout le Malin qui veut tirer son épingle du jeu, en trompant des gens sincères, et désespérer les meilleurs?
Non, ça ne marche pas... la foi demeure !
Viny
Monsieur l'Abbé,
RépondreSupprimerJ'écoutais jadis, en des temps de grâce ou plutôt de disgrâce, où même les monstrueuses erreurs ecclésiales de la FSSPX paraissaient des vérités de foi,vos sermons à la fois lénifiants et rassurants, et je me persuadais que vous étiez en tant que prêtre un homme de grande culture, ce qui ne vous dédouanait pas des graves critiques que plusieurs laïcs vous adressaient sans jamais obtenir la moindre réponse...
Aujourd'hui je sais qui vous êtes non seulement en tant que prêtre (ce n'est pas l'objet ici!) mais surtout en tant qu'homme.On se demande parfois pourquoi vous avez quitté la Fraternité!
La réponse est simple: au plus profond de vous-même vous êtes un activiste, un inquiet , un homme d'affaires pressé qui veut un résultat rapide et presqu'immédiat! Rejoindre Benoit XVI le plus rapidement possible constituait donc le noeud gordien de votre affectivité cléricale.
Aujourd'hui vous faites chorus avec ceux qui pensent de leur devoir sacré de s'opposer à tou ce que la décadence du siècle apporte à notre société. Ce faisant, égal à vous-même, vous faites l'inverse de ce qui conviendrait de faire et vous apportez votre caution plus politique que cléricale, à une agitation qui ne sert personne et ne fait que donner aux forces républicaines l'occasion de démontrer que ce sont elles les plus fortes!!!
Ainsi ne pourra-t-on pas vous reprocher de en pas être en cohérence interne avec vos propres attitudes religieuses...Je crains que cette assimilation boulimique, sous le pieu paravent de la réaction au blasphème,à des causes secondaires au sens philosophique du terme, ne soit pour vous la pierre d'achoppement de toute votre action y compris spirituelle.
Votre chemin de Damas est encore loin....et d'ici là vos agissements même pieux ne feront que radicaliser davantage votre impossibilité radicale à vos hausser à la hauteur des véritables enjeux surnaturels et apocalyptiques de notre triste époque.
L'abbé de Tanouarn écrit: "Sa liberté d'expression est entière. Elle est respectable, y compris par les chrétiens, même s'ils sont attaqués". En pronant la liberté d'expression absolue, l'abbé de Taouarn est donc en contradiction avec le magistère de l'Eglise, en l'occurence Grégoire XVI Mirari vos, ou Pie IX Syllabus, etc. Après son ralliement à la secte conciliaire, de Tanouarn en a épousé les hérésies.
RépondreSupprimerle Catholicisme ne vit pas dans la defensive et le bavardage.
RépondreSupprimerIl est dans l'attaque, dans la conversion des ames egarees, dans l'Evangelisation.
Notre epoque manque de saints Pretres qui prennent leur baton de pelerin et qui evangelisent, sur les chemins, dans la pauvrete et dans la charite, comme nous en avons tant eus.
a Anonyme, 4 novembre 2011 21:28
(reduire les Camelots du Roi a 'une' scene me semble un peu rapide
de plus le parallele avec les fascistes italiens est assez douteux)
A BTK
RépondreSupprimerCher Ami, relisez (par exemple sur le site de la BNF) le journal l'Action française ; c'était à vomir de par son antisémitisme frénétique. De plus vous pourrez constater par vous-même que Maurras faisait une apologie systématique de Mussolini. Mais il n'est pire sourd .... (c'est bien le cas de le dire en parlant de Maurras).
"Sa liberté d'expression est entière. Elle est respectable, y compris par les chrétiens, même s'ils sont attaqués".
RépondreSupprimerCette "liberté d'expression" est belle et bien permise uniquement aux "correctes politiquement".
Le reste du monde doit se taire.
Si nous le permettons, nous mourrions complètement apeurés et muets.
muets.
je vous adresse le meme message que celui que j’ai adressé à une catholique étudiante en art qui s’exprime sur un autre site à propos de la pièce de Castellucci . Je ne pense pas devoir en changer les termes) .
RépondreSupprimerLETTRE A UNE CATHOLIQUE ETUDIANTE EN ART (voir sur le site « christ-roi) ET A QUELQUES AUTRES
*Chère étudiante
Je ne vous dirais pas combien votre témoignage et votre article me touchent : il n’est pas une phrase que je ne pourrais faire mienne . Chacune de vos assertions sont de celles qui, après un long égarement, m’ont fait revenir à l’Eglise Catholique.
Retrouvant ma foi catholique c’est avec gratitude que je vous vois dire «NON» à l’offense faite à notre Seigneur Jésus Christ et donc « NON » à l’offense faite à tous ceux qui le suivent dans la Nouvelle Alliance avec Dieu qu’il est venu annoncer au monde.
MERCI A VOUS ! DÉFENSEURS DE L’HONNEUR DU CHRIST ET DÉFENSEURS DE NOTRE HONNEUR DE CATHOLIQUES
*Mais vous « filii et filiae « -fils et filles,- athées , juifs, musulmans- confrontés au devoir d’accompagner une mère, un père dans la tragique épreuve qu’est la maladie d’Alzheimer, qu’attendez–vous pour rejoindre ces Catholiques dans leur combat ? N’avez–vous pas une mère, un père, un aieul –engagé dans la lutte contre les défaillances de sa mémoire ou contre les trahisons de son corps qui se dérobe ? N’avez vous–pas été témoins de son combat pour sa pudeur, pour son humanité, combat mené jusqu’aux rives de sa mort ? Ne les sentez-vous pas insultés par cette caricature que vous donne Castellucci ? N’avez –vous pas vu un etre cher, sitot sorti du coma , tituber pour aller aux toilettes afin de ne pas souiller ses couches ou ses draps? Ne les sentez pas insultés par ce tordu qui les réduits à un sphincter incontrolable, qui les réduit à ces fesses souillées, perversement étalées en gros plan sur la scène de son théatre ?
Que sait-il ce pervers de la déchéance ?
Ce que je sais, moi, c’est qu’aussi loin que les abime leurs oublis, aucun de ces etres dont il parle n'atteint à la déchéance de ce Romeo: aucun n’étale la jouissance qu’exhibe ce théatreux à s’embourber dans la M et se vautrer dans la fange .
Aussi loin que soit déchiquetée leur mémoire, subsiste et demeure, dépouillée de tout oripeaux, cet amour par lequel il nous a donné le jour, cet amour qui nous a fait vivre, cet infracassable noyau d'amour qui se révèle et désespère de ne pouvoir etre le roc qu’il a toujours été- et qui sanglote "je n’ai plus rien pour t‘accueillir" , «couvre toi bien, n’attrape pas froid » « fais attention à toi » : Penia, pauvre et indestructible amour, maintenant sa garde au seuil meme de la mort .
« Sur le concept du visage de Castellucci » : visage à tout jamais « conceptualisé » par celui de CHAM . Rappelez –vous la Génèse (5-32 ou 31 selon les versions ) et ce fils de Noé sauvé du Déluge grace à l’Arche . Ayant bu le vin de la vigne qu’il a planté, Noe perd le contrôle de ses actes et se dénude. Cham se gausse du spectacle de son père dénudé non sans y convier ses frères Sem et Japhet qui eux , par pudeur et respect, couvrent d’un manteau la nudité de leur père.
Et CHAM demeure ,dans tous les peuples du Livre -juif ou mahométan sinon athée-, le nom de la « crapule » maudite par Noé pour s’etre vautré dans la contemplation de la nudité de son père .
Ne voyez –vous ce qui se trame derrière ces représentations, derrière l’établissement d’un lien indissociable entre le visage du Christ et de la m. , derrière le lien promu entre la vieillesse et la m. ? Oui ! les chacals avancent leurs fourgons et Romero l'euthanaziste (pas le Romeo theatreux ) appelle simultanément à une manifestation au Trocadero pour lacher sa propagande de légalisation de l’euthanazi au nom de « la dignité des personnes agées » .
ALORS, FILS, FILLES, QUI REFUSEZ DE DÉCOUVRIR DANS VOTRE MIROIR LE VISAGE DE CHAM, QU’ATTENDEZ–VOUS POUR REJOINDRE, AU NOM DES VOTRES, LE COMBAT DES CATHOLIQUES ET DÉFENDRE VOUS AUSSI LEUR HONNEUR.
*Et vous tous , ARTISTES , qui ne confondez pas l’art avec des lancers de merde qu’attendez–vous? Jusqu’à quand compterez-vous sur la providence pour vous envoyer, comme elle l’a fait à Dortmund , une femme de ménage qui vous nettoiera ces écuries d’Augias que l’on nomme « l’art contemporain ». Chère femme de ménage qui, comme l’enfant du conte, nous révèle combien le roi est nu, comme nous voudrions vous engager ici pour nettoyer ces scènes de théatres virés latrines !
RépondreSupprimerhttp://www.tdg.ch/actu/monde/confond-oeuvre-art-baignoire-encrassee-2011-11-03
*Nous ne nommerons pas ces lacaniens dévoyés qui, non contents d’appuyer de leurs trompettes toutes les guerres et tous les massacres impérialistes de ce temps, se constituent en avant–garde de défense de « la liberté d’expression » et « de la pluralité des sens à trouver dans la pièce de Romeo » : au nom de quoi ils fondent un Comité de soutien à Castellucci .
Suggérons leur, donc, de nous sortir une pièce sur « Le concept du visage de Lacan » et de remplacer le tableau d’Antonello da Messina, figurant le Christ, par un portrait de Lacan, ceci sans rien changer au déroulement de la pièce : vous verrez comment ces tartufes défendront alors la polysémie de la pièce ! Et si s’entendront leurs cris d’orfraie en défense de la liberté d’expression !
AU TERME , POUR L’HONNEUR DU CHRIST , CELUI DE L’HOMME , CELUI DE L’ART NE LAISSEZ PAS LES CATHOLIQUES SEULS DANS CE QUI EST AUSSI VOTRE COMBAT .
Philippe Sollers écrivait dans « La vie Divine »
« Seule, au bout du rouleau, persiste la surréaliste Eglise catholique, à contre-courant permanent, refusant tout, niant tout, c’est-à-dire défendant la raison dans la déraison globale»,
Faites mentir Sollers: faites que l’Eglise Catholique ne reste pas seule à « défendre la raison dans la déraison globale » .
Philippe Sollers a aussi dit, non écrit, sur "france culture" où une tribune lui était donnée tout le dernier été:
RépondreSupprimer"L'eglise catholique, la grande pourvoyeuse de névrose, elle est là pour cela!" et il l'aime pour cela. Comme sont de bien plus grands amoureux de l'Eglise des Michel Houellbecq ou des Michel Onfray que n'importte quel tiède!
Oui Sollers a un langage équivoque mais
RépondreSupprimer1°) Il se veut et se dit Catholique : on en pense ce que l'on veut mais nul ne peut lui contester le droit de s'affirmer tel .Pour le reste laissons Dieu en juger . Pour mon compte je constate que malgré ses amitiés et relations lacaniennes il n'est pas dans la liste des signataires soutenant Castellucci .J'espère qu'il continuera à ne pas s'enroler la -dedans .
2°) Quand à ta citation elle est choquante de prime abord sauf si l'on prend en compte sa formation lacanienne qui ne donne pas à la névrose et au symptome névrotique la dimension uniquement négative que lui donne Freud , vu que pour pour Lacan chaque sujet relève d'une structure donnée ( névrotique, psychotique , perverse )donc d'un symptome (que Lacan écrira "synthome") qu'il s'est constitué de par le langage et chacun opère sur la réalité politique , sociale, esthétique - pas seulement pour le pire- à partir du symptome qui lui est propre qu'il s'agit de faire fonctionner pour le meilleur .
On peut penser de cette théorie ce que l'on veut mais avant de préférer le nihiliste lugubre qu'est Houellbecq à Sollers faut peut-etre y regarder à deux fois .