Imaginez la scène: on a convié le docteur en sa qualité d’expert, à venir éclairer notre lanterne. Il arrive, il s’avance vers le sujet, le jauge du regard, puis… lui donne deux taloches, l’insulte, le tord le nez. Voilà, la consultation est finie! Vous pensez que c’est un gag, même pas drôle? Vous avez raison : c’est un gag, il n’est pas drôle, et cependant les médias le servent un peu souvent – à nos dépens. Voyons qui sont ces ‘docteurs’ pas très réglos, à la fois juge et partie. Plus exactement: présentés comme juges, quand il ne sont que partie.
Il y a Caroline Fourest, souvent invitée au micro ou face à la caméra. Elle y défend son point de vue, et c’est bien naturel. Hélas! elle n’est pas présentée comme la militante laïciste qu’elle est, mais comme spécialiste. «Spécialiste de l’intégrisme» nous disent Le Point, L’Express, ou France Culture. A partir de là, il n’y a plus deux adversaires, dont chacun ferait valoir ses arguments – la discussion est biaisée avec une partie accusée de vilénie par l’autre, qui a forcément raison puisque qu'on la bombardée spécialiste de cette vilénie-la.
Il y a Christian Terras, reconnu comme spécialiste controversé, mais spécialiste pourtant. La technique de Terras/Golias, c’est de reprendre une info qui traine sur internet et de la reformuler à sa sauce. Avec parfois un peu de casse, par exemple quand Terras reprend une info du Salon Beige (Mgr Bernard Fellay accueilli par la CEF) et s’en énerve – sans même voir qu’il s’agit d’un poisson d’avril. Autre perle, toute petite mais qui m’amuse: le site QIEN que Terras attribue à la Fraternité Saint Pie X. Peu importe – dans les débats il apparaît régulièrement, au même niveau par exemple qu’un cardinal.
Il y a Odon Vallet: Sciences Po, ENA, et deux fois docteur pour de vrai. Je ne lui reproche pas d’écrire (ou de laisser placer sous sa plume) Saint-Nicolas-du-Chardonnay avec «ay», ou «traditionnaliste» avec deux ‘n’ – même si ça la fiche un peu mal de la part d’un «spécialiste» du sujet. Par contre son distinguo entre traditionalistes («tenant de la Tradition catholique») et intégristes («les disciples de feu Mgr Lefebvre») me semble peu pertinent. J’en propose un autre, qui rend mieux compte de l’emploi médiatique de ces termes :
Peut mieux faire!
Il y a Caroline Fourest, souvent invitée au micro ou face à la caméra. Elle y défend son point de vue, et c’est bien naturel. Hélas! elle n’est pas présentée comme la militante laïciste qu’elle est, mais comme spécialiste. «Spécialiste de l’intégrisme» nous disent Le Point, L’Express, ou France Culture. A partir de là, il n’y a plus deux adversaires, dont chacun ferait valoir ses arguments – la discussion est biaisée avec une partie accusée de vilénie par l’autre, qui a forcément raison puisque qu'on la bombardée spécialiste de cette vilénie-la.
Il y a Christian Terras, reconnu comme spécialiste controversé, mais spécialiste pourtant. La technique de Terras/Golias, c’est de reprendre une info qui traine sur internet et de la reformuler à sa sauce. Avec parfois un peu de casse, par exemple quand Terras reprend une info du Salon Beige (Mgr Bernard Fellay accueilli par la CEF) et s’en énerve – sans même voir qu’il s’agit d’un poisson d’avril. Autre perle, toute petite mais qui m’amuse: le site QIEN que Terras attribue à la Fraternité Saint Pie X. Peu importe – dans les débats il apparaît régulièrement, au même niveau par exemple qu’un cardinal.
Il y a Odon Vallet: Sciences Po, ENA, et deux fois docteur pour de vrai. Je ne lui reproche pas d’écrire (ou de laisser placer sous sa plume) Saint-Nicolas-du-Chardonnay avec «ay», ou «traditionnaliste» avec deux ‘n’ – même si ça la fiche un peu mal de la part d’un «spécialiste» du sujet. Par contre son distinguo entre traditionalistes («tenant de la Tradition catholique») et intégristes («les disciples de feu Mgr Lefebvre») me semble peu pertinent. J’en propose un autre, qui rend mieux compte de l’emploi médiatique de ces termes :
les ‘traditionalistes’, ce sont les ‘intégristes’ quand on les tolère.Toute personne qui connaît un tant soit peu notre milieu constate qu’il y a entre les deux groupes l’épaisseur d’une feuille de papier à cigarette. C’est la même pratique, la même sociologie, et la frontière (faut-il qu’il y en ait une?) traverse les familles et même les individus. Dans ces conditions, réserver aux uns le beau nom (traditionaliste) et aux autres l’accusation infamante (intégriste), c’est reprendre à son compte une mauvaise manière partisane – et c’est très décevant de la part d’un «spécialiste».
Peut mieux faire!
Désolé, cher webmestre, mais sur cette question tradionalistes/intégristes, la distinction d’Odon Vallet est… valable. Le traditionaliste, aujourd’hui, marque sa fidélité au pape, ce que ne fait pas le lefebvriste « intégriste » qui conteste très concrètement, avec Vatican II, le magistère de celui qui a reçu du Christ le pouvoir de lier et délier. Mais votre position résume à elle seule l’ambiguïté de l’abbé de Tanoüarn et de Métablog, qui consiste à être ni avec, ni sans le pape, dans ce qu’on pourrait appeler des limbes doctrinales.
RépondreSupprimerC'est à eu près aussi sérieux que si je faisais, moi, le distinguo entre experts et tatillons. Je prends un groupe (disons le groupe de ceux qui fouillent un sujet) - dans ce groupe, il y en a que j'approuve, je les nomme EXPERTS. Il y en a que je réprouve, je les nomme TATILLONS. Vous avez bien suivi? je reprends! quand vous grattez un sujet, selon que je vous approuve ou que je vous réprouve, vous êtes EXPERT... ou TATILLON.
RépondreSupprimerBon - tout cela n'est pas sérieux. Un TRADITIONALISTE est quelqu'un qui se réclame principalement de la TRADITION (de même qu'un PROGRESSISTE se réclame du PROGRES). Certains catholiques traditionalistes sont lefebvristes, d'autres le sont... moins.
Maintenant, avec un peu de bonne volonté vous observerez que l'on peut être traditionaliste ET intégriste, mais que les intégristes n'ont pas le monopole du traditionalisme, et réciproquement.
C'est que TRADITIONALISTE désigne une approche de la religion - tandis qu'INTEGRISTE désigne une psychorigidité. Ces deux notions sont posées sur des plans différents.
Maintenant, si vous voulez les juxtaposer, ne serait-ce que pour faire exister une frontière qui vous semble nécessaire, il faut y aller au sécateur, et ça ne ressemble plus à rien.
Accuser d'intégrisme les tradis à partir du moment où ils ne sont pas en lien juridique (?) avec Rome, c'est un point de vue qui se conçoit de la part d'un tradiphobe. Pas de la part d'un expert.
Expert, tatillon… Je ne prétends certes pas être un expert de la Tradition. Mais comment est-il possible de l’être avec les traditionalistes qui par définition sont tatillons, c’est même une composante de leur conservatisme ? Quant à ceux qui se disent à la fois traditionalistes et intégristes, puisqu’ils existent, « psychorigide » ne suffit pas. Il faut sans doute aller plus loin, et inventer un mot : je propose « métatillons ».
RépondreSupprimerTout cela nous emmène très loin des évangiles, et justifie que tout le monde s’y perde, à commencer par les fameux « experts » dont vous parlez. Quant à votre argument ultime, « tradiphobe », je le regrette car il résume à lui seul une paranoïa, hélas traditionnelle, elle aussi, dans votre milieu – ce qui n’est guère surprenant puisque le mot de paranoïa signifie « penser ou raisonner à côté ». A tout ceci, il existe à mon avis un remède souverain : adhérer de tout son cœur aux enseignements de la Sainte Eglise et de son Vicaire, le successeur de Pierre.
Denis
RépondreSupprimerVous y allez un peu vite avec votre "définition"(du petit Robert ?)ad hoc(?) du traditionaliste qui serait un apparatchik papolatre bon teint !
C'est bien méconnaitre la Tradition qui n'est pas le traditional-ISME et qui donc ne s'oppose pas au VRAI progrès , au contraire.
La Tradition c'est d'abord et dans l'ordre la fidélité au Christ ,à SON Eglise et donc au pape(à ce qu'il représente) même s'il est infidèle et pécheur lui-même.
Relisez les textes de la Tradition chrétienne , par exemple les exhortations de Catherine de Sienne au pape , évêques et politiques de son temps....Vous verrez ça décoiffe et cela sort d'un néo-"traditionnalisme" bourgeois bon teint et assez pauvre
On distingue bien les orthodoxes et les uniates, donc la distinction ne me paraît pas sans fondement. Mais, généralement, les experts laissent sous entendre qu'il y a d'autres différences entre intégristes et traditionalistes que la seule situation juridique.
RépondreSupprimerEt parmi les "experts" "spécialistes" de tout et de rien ne pas oublier l'inénarrable et volubile Frederic Lenoir.
RépondreSupprimerIl faut remarquer que ces "spécialistes" marionnettes ventriloques donnent leur avis sur tout et n'importe quoi. Ce sont de purs "produits" médiatiques
Denis à dit.....
RépondreSupprimer"les traditionnalistes PAR DEFINITION sont tatillons" ....Aaaaaameeeen .
S'il vous plait gardez votre sang froid et relisez vous. Vous disiez plus haut que les "traditionnalistes" d'aujourd'hui, c'est à dire hyper cool et décontractés marchant avec leur temps sans voir dans quoi le temps marche,était "fidèles" au pape(sans préciser ce qu'est la fidélité...au pape).
Et maintenant voilà que les traditionnalistes sont PAR DEFINITION(quelle définition) tatillons.....
Dans votre vision béate et idéalisée de l'Eglise et du monde vous semblez ignorer que les pseudo-experts (j'ai connu de près F.Lenoir)décernent comme bon leur semble les étiquettes de "traditionnalistes" et "intégristes" ou encore "conservateurs" selon le degré de réprobation et d'aversion qu'ils veulent susciter vis à vis de personnes ou de groupes qui ne pensent pas "bien"....
En ce qui me concerne l'intégrité et la tradition me semblent être des bonnes choses tant que l'on en fait pas des chapelles et un prêt à penser sclérosé. Me faire appeler traditionnaliste et même intégriste par certains serait un vrai plaisir ....chacun son intégrisme
A Hermeneias
RépondreSupprimerL’Eglise – fidèle au Pape, faut-il le préciser – ne méconnaît évidemment pas la Tradition. Elle en vit depuis deux millénaires. Elle est la Tradition en marche. « Herméneutique de la continuité » a bien dit Benoît XVI à propos de Vatican II.
Notez le bien : je n’ai pas besoin de me réclamer « de la Tradition » pour lire sainte Catherine de Sienne.
Denis semble se définir lui-même hors de "nos milieux" et ne pas connaitre ses réalités.Croit-il que le Fraternité Sacerdotale St Pie X (qui attend sa réintégration en tant qu'organisation qui lui a été retirée et non en tant que catholique qu'elle n'a jamais cessé d'être) est une sorte de secte reconnaissant en Mrg Lefebvre une sorte de "gourou" ? Non ! Au canon de la messe (cf.par ex le recueil "Magnificat", éditions clovis), les prêtres de la FSSPX nomment le pape Benoît et l'évêque du lieu (en latin) et l'évêque fondateur de cette oeuvre n'a jamais dit ni enseigné que le pontife romain n'était pas pape mais que, depuis le Concile, les papes soutenaient des erreurs contraires à la Tradition transmise depuis les apôtres.
RépondreSupprimer"lire Catherine de Sienne" ....
RépondreSupprimerest une chose mais comprendre est autre chose...
Depuis 2000 ans l'Eglise vit de la Tradition . Si vous voulez mais cela est vrai pour l'Eglise en tant qu'elle est sainte et ne s'applique pas forcément à l'Eglise hiérarchique....
Si vous avez lu Catherine de Sienne vous connaissez sans doute le contexte historique dans lequel elle écrit....
On n'est pas , il me semble, en train de tenir une conversation de salon où l'on fait assaut de culture et d'érudition....Essayons dc d'avancer dans l'hermeneutique de la continuité justement au lieu de répéter la formule pour faire joli
Celui qui dit ceci "Essayons dc d'avancer dans l'hermeneutique de la continuité" écrit juste avant : "On n'est pas , il me semble, en train de tenir une conversation de salon où l'on fait assaut de culture et d'érudition".
RépondreSupprimerIl y a une certaine contrariété dans son propos.
Maintenant s'il veut bien m'expliquer ce qu'est c'est que d'avancer dans l'hermeneutique de la continuité.
un traditionaliste est un orthodoxe qui pratique la messe en Grec,le grec étant l'origine de la langue écrite des évangiles.c'est le retour aux sources.L'intégriste est celui qui est intègre,qui suit l'évangile à la lettre, c'est le moine.
RépondreSupprimerA Anonyme 21:44
RépondreSupprimerNon votre propos fourmille d'inexactitudes.
Le grec n'est pas la langue originelle du NT car la véritable langue du NT c'est l'hébreu. Le grec n'est que le substrat de textes écrits par des juifs ayant l'hébreu comme langue maternelle. L'abbé Carmignac a démontré, clair comme le jour, qu'il suffisait de gratter un peu le Nouveau Testament pour voir apparaître l'original hébraîque.
Il s'est passé la même chose que ce que l'on observe de nos jours dans beaucoup de domanes scientifiqes. En effet de nombreux savants produisent leurs thèses en anglais, mais il suffit de gratter un peu pour constater qu'il s'agit de personnes pensant en français, en tchèque, en suédois, en espagnol ou en turc. La publication en anglais est la condition sine qua non pour que leurs oeuvres soient connues en dehors de leur sphère d'origine.
C'était la même chose au temps de Saint Pauml. Les auteurs sacrés devaient rédiger leurs textes en grec (langue véhiculaire de l'époque) s'ils voulaient propager le message évangélique.
Leurs écrits avaient autant de rapport avec le grec hellénique que les oeuvres de nos thésards en ont avec l'anglais d'Oxford.
L'abbé Fillon* dans sa Bible a débusqué les hébraïsmes sous l'habillement grec.
*exégète catholique du début du 20ème siècle sans rapport aucun avec le premier ministre.
Je vous recommande de lire les ouvrages de l'abbé Carmignac (accessibles gratuitement sur plusieurs sites internet) et de Claude Tresmontant, de l'Institut, tout particulièrement "le Christ hébreu" (mais je ne sais s'il a été réédité ; en son temps la librairie La Procure avait renaclé à m'en céder un exemplaire). C'est un peu difficile, je le confesse bien volontiers, mais cela "vaut le coup" de faire ce petit effort.
Lire autant de bêtises sur un blog...c'est hallucinant! Oublions ces mots de traditionalistes et intégristes récupérés depuis un bon moment par l'ennemi extérieur ET intérieur! Moi je préfère me définir comme CATHOLIQUE, un point c'est tout! Catholique de toujours , comme tous ceux qui nous ont précédés depuis pas mal de siècles.......
RépondreSupprimerAlors évidemment , inutile de vous dire qu'un authentique catholique n'a plus rien à voir avec tous ces traditionalistes soit ralliés à la secte concilaire soit schismatiques comme les FSSPX, ou encore sectaires comme certains intégristes qui préfèrent leurs petites théories personnelles au magistère de l'Eglise!