Nous avons montré ici comment la question du mariage homosexuel a une importance fondamentale même si nous ne sommes que dans l'ordre symbolique et même si le nombre des gays et lesbiennes qui choisiront le mariage est sans doute très faible, proportionnellement à leur effectif... Peu importe ! Il s'agit de transformer avec des mots l'institution du mariage pour en faire une simple option dans un dispositif à plusieurs entrés qui inclura bien sûr aussi la polygamie (pardon : le polyamour, qu'on appelle aussi trouple dans les magazines branchés, quand il regroupe trois personnes). Une institution vaut par son caractère inévitable et transcendant l'individu. Si l'institution est une option, elle meurt. Disons que nous allons entrer dans un temps où, comme j'ai déjà pu l'observer à Libreville il y a vingt ans, le mariage (avec le verbe "mariager") est une exception remarquable et non une institution. A l'époque, j'appelais cela "l'africanisation mentale"... Même le mariage à la coutume était déjà en régression là bas, en tout cas dans les villes. Ne parlons pas de la polygamie, possible mais onéreuse. Que restait-t-il ? Le tourisme sexuel et un individualisme matriarcal (les femmes, continuant à désirer des enfants, régnaient par le ventre). Il me semblait que ces Africains étaient simplement en avance sur nous. Ils rendaient crédible trente ans à l'avance le scénario que nous sommes en train de vivre en Europe - trop souvent, il faut le préciser, les enfants en moins. Aujourd'hui, chez nous, on peut ajouter que l'Etat s'engage dans ce processus de déstructuration sociale et il y met tout son poids médiatique, fiscal et... institutionnel justement.
Vatican II reposait sur l'idée que le plus plausible était le scénario contraire : pour les Pères conciliaires qui vivaient une période faste de l'histoire de l'Eglise, on pouvait s'en remettre à une laïcité apaisée (à une laïcité que l'on appellera plus tard laïcité ouverte) pour gérer les structures sociales issues de 2000 ans de chrétienté. L'Eglise, elle n'avait plus à faire la police, à exercer quelque coercition morale que ce soit... puisque l'Etat s'en chargeait très bien. Dans un livre récent, Eglise conciliaire et années soixante (L'Harmattan éd., 25 euros), le sociologue belge Louis Rade propose d'appeler cette grande illusion qui n'est pas qu'au cinéma, le Soixantisme. Dont acte : parlons pour faire vite du Soixantisme, que le Concile a codifié et dont l'Eglise, autoproclamée conciliaire à l'époque, a fait l'atmosphère de son développement et très vite de son déclin. Il me semble que cette affaire du mariage homosexuel met fin au Soixantisme de manière officielle; Il y a eu l'avortement : on pouvait encore faire semblant de ne pas voir. Cette fois, on s'en prend - par le biais du langage - à l'institution elle-même. Le cardinal Vingt-Trois a bien compris et il s'est employé à faire comprendre à ses frères évêques que l'on ne pourrait plus faire semblant de rien, indéfiniment. L'Eglise devait prendre position dans ce qui apparaît dès maintenant comme ce que Christiane Taubira appelle elle-même "un problème de civilisation".
Face à ce problème de civilisation, le temps est à l'apostolat des laïcs. Qui mieux que des laïcs engagés dans la vie sociale peuvent aider à prendre conscience de ces problèmes politiques, de ces problèmes sociétaux, qui, à cause de la radicalité avec laquelle ils sont posés, deviennent des problèmes spirituels.
Vatican II a beaucoup parlé de l'apostolat des laïcs. Hélas, en France, l'Eglise issue du concile Vatican II n'a plus les structures qui correspondraient à cette ambition de mettre en avant les laïcs. Avant le Concile, il y avait l'Action catholique. Souvenez vous ! Jean-Paul II en 1980 a pu encore réunir 100 000 militants de la JOC devant la Basilique Saint-Denis. C'était le chant du cygne. Une telle mobilisation, avec ou sans pape, est impensable aujourd'hui. Dans une société de plus en plus égalitaire et qui, selon la prophétie de Jean Fourastié, est devenue une société de services, l'apostolat catégoriel n'a plus beaucoup de sens. Et rien ne l'a remplacé. Le strabisme gauchisant de nos élites chrétiennes a interdit que l'on puisse dépasser ce modèle. Résultat : aujourd'hui l'Eglise est plus cléricale que jamais. Et elle a beaucoup de mal à se mobiliser. Mgr Aillet en a-t-il pris conscience, lui qui dimanche dernier disait aux traditionalistes à Saint-François Xavier : "Vos évêques vous soutiennent" dans votre engagement pour "la charité politique". Peut-on parler d'un vrai soutien des évêques tant qu'il n'y a pas une véritable organisation des laïcs catholiques, alliée à une vraie formation aux problèmes de l'heure présente, la laïcité, la royauté sociale du Christ, bref : le devenir de 2000 ans de christianisme face à la grande déculturation commencée ?
Sur toutes ces questions, il faut bien reconnaître que tant sur le fond que sur la forme du combat qui apparaît comme urgent, les traditionalistes ont de l'avance. Civitas est une organisation laïque, dans l'esprit du vrai concile Vatican II, qui n'a pas d'équivalent "en face". Et ce n'est pas la "manifestation pour tous" décrété in extremis le 17 novembre, qui fera de l'ombre à la manifestation du 18, parce que le 17, à la manif pour tous, il n'y a pas d'organisation. On ne voit qu'un consortium d'associations et de personnalités, appelées à la hâte et fixant à la hâte leur manif la veille de l'autre, pour faire pièce à l'organisation Civitas. Même retard sur le fond : d'un côté les cathos "pour tous" défilent sous le signe d'un conservatisme raisonnable ; de l'autre les laïcs débordant très largement la FSSPX qui auront répondu à l'appel de Civitas, viendront défendre la civilisation, comme le prévoyait déjà les papes saint Pie X et Pie XII.
Ces laïcs ne seront d'ailleurs pas forcément des chrétiens, et voilà une véritable ouverture. l'idéologie démocratiste nous plonge dans une antiphysique tellement criante que tous les hommes de bonne volonté sont concernés quand il faut faire face. Saint Pie X pape le pressentait déjà, à propos du laïcisme. Il écrivait en 1907 "Que tous, tant qu'ils sont, et les catholiques et ceux qui ont à coeur le simple amour du juste et de l'honnête se joignent à nous pour le bien commun et la prospérité de leur patrie" (Festivitas, OC 1, p. 410). Et déjà en 1905, dans Vehementer, il encourageait à ce bien si difficile mais si nécessaire : l'unité de tous les catholiques : "Abdiquez donc tous les germes de désunion, s'il en existe parmi vous. Et faites le nécessaire pour que, dans la pensée comme dans l'action, votre union soit aussi ferme qu'elle doit l'être parmi des hommes qui combattent pour la même cause, surtout quand cette cause est de celle au triomphe de quoi chacun doit volontiers sacrifier quelque chose de ses propres opinions" (OC 341).
J'ajoute que je ne joue pas une manifestation contre l'autre. Malheureusement certains ecclésiastiques tendent à monopoliser à leur profit la manif Civitas, attaques personnelles à la clé. Leur attitude me semble aussi condamnable que celle qui a consisté à organiser une deuxième manif la veille du grand défilé annoncé. Je m'en étais expliqué avec l'abbé Grosjean dans L'homme nouveau (que je remercie d'avoir largement ouvert ses colonnes à notre débat). Il est essentiel que les catholiques, pour une fois, abdiquent quelque chose de leurs opinions particulières, comme le demandait déjà saint Pie X en son temps, et qu'ils s'unissent devant l'évidence d'une radicalisation matérialiste et athée du laïcisme dominant.
Tout cela, c'est bien gentil mais le mariage homo sera adopté. Pour le PS c'est le seul marqueur de gauche qui soit applicable après l'abandon du vote des étrangers et des lubies écologistes et le tournant vers une économie libérale (comment qualifier autrement l'augmentation des taux de TVA qui n'est qu'un début si on lit les derniers rapports de l'Institut Montaigne). Dans la conjoncture actuelle, le PS ne peut plus peser que sur les questions sociétales qui ne coutent pas cher.
RépondreSupprimerMaintenant attention : je ne pense pas que nos conpatriotes se déplaceront en foule pour protester contre le mariage homo. Si les manifestations annoncées font un "bide", il sera plus difficile encore de s'opposer à cette initiative qui, selon divers sondages, semble avoir la faveur d'une majorité de nos concitoyens.
Je cotoie de nombreux couples homos : l'idée même de convoler en justes noces leur paraît des plus loufoques et ils n'ont aucune envie mais alors aucune de s'encombrer d'enfants. Leur philosophie tient en quelques mots : "two incomes, no kids". Le couple homosexuel n'a rien à voir avec le couple hétéro.
Ce qui me parait plus grave dans la société actuelle c'est la baisse du nombre des mariages, les jeunes préférant avoir recours à l'union dite libre révocable ad nutum avec pour devise "un enfant si je veux et quand je veux".
J'ai eu tort les manifs anti-mariage homo n'ont pas été un bide, loin de là. Mais les médias n'ont parlé que de la manif écolo de Notre-Dame-des-Landes (sic)qui a rassemblé dis fois moins de monde.
SupprimerOui, les évêques soutiennent les laïcs, mais concrètement le Cardinal Vingt-Trois le rappelait l'an passé lors des manifestations contre les pièces de théâtre: las laïcs ne peuvent pas agir sans mandat. A ma connaissance, le Cardinal n'a délivré aucun mandat, ni aux organisateurs de la manif du 17, en encore moins à ceux de la manif du lendemain. Du reste, s'il entendait participer à l'une ou à l'autre, il l'aurait fait savoir.
RépondreSupprimerLa manif du 17 comprenait des cathos et des non-cathos, et les cathos sont des citoyens comme les autres, titulaires des mêmes droits à la liberté d'expression et d'assemblée. Depuis quand faut-il demander aux évêques la permission d'exercer ses droits dans une démocratie? Je crois que vous devriez profiter de l'année de la foi pour suivre un petit cours de rattrapage sur Vatican II. Je vous donne la référence en ce qui concerne le rôle des laics dans l'Église et la société: Apostolicam Actuositatem. Bonne lecture!
SupprimerJérome T, j'ai bien lu votre commentaire, mais avant que je le passe, voudriez-vous bien me contacter? mon adresse est en haut à gauche (sous 'contact') de toutes les pages. Merci.
RépondreSupprimerMais pourquoi s’opposer à la dénaturation du mariage en s’attaquant toujours aux effets et jamais aux causes ?
RépondreSupprimerVouloir défendre la société contre la dénaturation du mariage est certes louable, mais en prend-on vraiment les moyens ? Pourquoi s'attaquer aux effets et jamais aux causes ? Je m'explique :
Deux cents ans de Révolution ont réduit les catholiques à l’état de réactionnaires. Chaque nouvelle loi inique les met en campagne pour alerter l’opinion et tenter de faire pression sur le gouvernement. Comme toujours la loi est votée, et la fièvre activiste retombée, ils replongent dans un attentisme providentialiste et défaitiste d’où ils ne sortent que pour voter pour le moindre mal (...) en attendant le prochain coup de l’ennemi. Plutôt que de s’acharner à combattre les symptômes (les mauvaises lois républicaines), pourquoi ne pas reconnaître enfin l’effet corrupteur de ces assemblées délibérantes qui font de l’opinion de la majorité, l’expression de la vérité ? Au lieu de subir les attaques, ne vaut-il pas mieux en reprendre l’initiative avec nos principes (la loi naturelle et l’autorité) et nos armes (la Grâce divine et la raison) pour restaurer des institutions traditionnelles ? La suite de cette réflexion sur : http://www.viveleroy.fr/Le-mythe-de-la-bonne-republique.html
Mariage ? Que dire d'un nombre très élevé des "célibataires vertueux" dans les rangs de la tradition ? Les hommes rigides et imbus de leur vertu froide, les femmes (quand même bien moins nombreuses) enfermées dans leur abnégation de la moindre féminité, cela donne des frissons. Ces hommes satisfaits somme toute de leur état de limbes sacramentelles (ni époux ni prêtres), ne désirant même pas d'aller vers l'autre, de rechercher une vie de couple, d'aimer. Sans émotions, sans empathie, sans âme, mus par l'orgueil et le désir seul du pouvoir, intrigants, se mêlant des affaires de l'Eglise et de la vie des prêtres, à défaut d'en avoir une à eux. Une désolation.
RépondreSupprimerCertes le "mariage" gay est mauvais et drame pour les enfants si adoptés, mais humainement ces gens-là ont au moins quelques vélléités d'aller vers une relation étroite à l'autre, constante, disponible, présente. Alors que les célibataires "vertueux" du tradiland ne se gargarisent que d'eux-mêmes et de ce qu'ils croient être la vertu, la leur bien entendu. C'est consternant.
Anonyme de 16h46, quelle généralité ! Qu'il y ait des vieux garçons chez les Tradis, c'est possible. Il y en a beaucoup aussi chez les Bobos mais ça fait chic ( mettez des lunettes fines rectangulaires et noires, des pattes fines et baladez-vous en vélib', achetez vos saladettes égoïstes et plus personne ne vous traîtera de vieux gars ).
SupprimerMais dire que les homos "ont au moins quelques velléités d'aller vers l'autre" me parait un mauvais diagnostic : au contraire, ils vont vers eux-mêmes, cet autre n'étant qu'un miroir dans lequel sans cesse se chercher. Ils sont justement ceux qui n'ont pas su ou pu accéder à l'altérité et par cet enrichissement de la personnalité entrer dans la construction et la fécondité. Aucune ouverture chez ces Narcisse. Vous avez bien remarqué, non ? que ces couples d'homos ou de lesbiennes se resemblent étrangement ? et souvent d'ailleurs s'habillent semblablement si bien qu'on les confond.
Oui, je suis d'accord sur les homos et leur fuite de l'altérité; idem pour les bobos, vous avez raison, c'est pareil que les vieux garçons endurcis de nos chapelles.
SupprimerLa seule différence à souligner est que les homos vont tout de même vers QUELQU'UN, tout semblable soit-il. Les célibataires invétérés tradis ou bobos ne vont vers PERSONNE, restent imbus de leur "vertu" puritaine ou écolo dont ils se gargarisent, qu'ils prennent même comme prétexte pour NE PAS aller vers quiconque, pour cultiver son égoïsme face à eux-mêmes, ne désirant même pas de relations amicales (l'amitié vraie, qui est présence, disponibilité, écoute, attentions, empathie, dialogue, activités communes etc), car trop d'effort et de complications... pour eux-mêmes, càd le centre de leur monde. Ils ne vivent QUE pour soi, qu'en fonction d'eux-mêmes, prenant Dieu (ou Gaïa surpeuplée, au choix) comme excuse de leur effroyable égocentrisme. On se demande si les prêtres en confession arrivent à leur faire comprendre ce nihilisme de vie, mais vu le résultat, c'est plutôt des cas désespérés...
Vous divaguez pauvre anonyme du 19/11 14:06
SupprimerVous vous faites et nous faites un croquis fantasmatique autant qu'abstrait pour mieux pousser votre "démonstration" qui n'en est pas une.
A vous écouter le célibat choisi ou non ne serait qu'enfermement et égoisme et "aller vers l'autre" impliquerait obligatoirement des relations sexuelles ? C'est d'un simplisme confondant et relève de la psychologie de supermarché .
L'amitié philia et la charité agape viennent nous sortir des passions qui , elles , sont prédatrices et cherchent leur bien immédiat....
"Aller vers l'autre" , ah la belle formule creuse , tout dépend vers qui , pourquoi et comment !
Le violeur aussi va vers l'autre ! Trêve de charabia
C'est quoi ce post ridicule d'hermeneias ? l'anonyme a raison, puis où voit-t-on des relations sexuelles ? On lit plutôt 'l'amitié', tiens philia ou agapè précisémment. monsieur herméneias, tout le monde n'est pas obsédé de relations sexuelles, aller vers l'autre peut prendre mille autres possibilités que vous ne concevez pas visiblement; seriez-vous un de ces célibataires 'vertueux' dont personne n'a voulu ? Enfin, peu importe, personnellement de passage sur ce blog, je ne tiens pas à m'y attarder ni engager des polémiques, God bless you.
SupprimerMonsieur l'Abbé,
RépondreSupprimerJe vous lis souvent sans toutefois intervenir, mais là je m'insurge ! (si si !)
Faites-vous erreur quand vous comparez les deux manifs ? J'ai la mauvaise impression que vous les confondez et prenez l'une pour l'autre tout au long de votre description, textes papaux à l'appui.
Et ce qui s'est passé ce we le montre !
Lu sur leforumcatholique.org, cette citation de Monseigneur Delassus, à propos du vote de la loi de séparation de l'Eglise et de l'état, dans La conjuration anti-chrétienne:
RépondreSupprimer+Jaurès jetant un regard sur l'ensemble des débats qui venaient d'avoir lieu à la Chambre et au Sénat sur une question de cette importance faisait dans son journal cette constatationn qui n'était pas à notre honneur :
"Nos adversaires ont-ils opposé doctrine à doctrine, idéal à idéal ? Ont-ils eu le courage de dresser contre la pensée de la Révolution l'entière pensée catholique, de réclamer pour le Dieu de la révolution chrétienne, le droit non seulement d'inspirer et de guider la société spirituelle mais de façonner la société civile ? Non ils se sont dérobés, ils ont chicané sur des détails d'organisation. Ils n'ont pas affirmé nettement le principe même qui est comme l'âme de l'Eglise."
Hélas ceux de nos représentants qui auraient été de taille -s'il s'en trouvait- à tenir ce rôle n'auraient point été soutenus du dehors. La parole de M. Jaurès rapportée ci-dessus ne manquait point de fondement+
Malheureusement pour moi (car je vais me faire lyncher), je vais perturber le consensus touchant le réveil de la lutte des catholiques contre le mariage homo, non que celui-ci m'enchante, mais enfin :
RépondreSupprimer1. Est-ce que les manifestations sont devenues nos pèlerinages profanes? N'avons-nous pas encore compris qu'elles ne sont qu'un moment du spectacle que la Révolution permanente manie habilement pour que la société puisse rester stationnaire en donnant l'illusion du changement?Un indice qui devrait dessiller tous les yeux: en république, la liberté de manifestation est encadrée par l'autorisation préfectorale après la déclaration de l'intention de troubler l'ordre public. Autrement dit, on conteste avec l'autorisation de la police et si la police le permet.
2. Depuis quand l'Eglise doit-elle défendre les institutions et non pas les sacrements? Ah oui, j'oubliais: ce sont des éléments de civilisation! Mais les civilisations n'ont tellement pas les promesses de la vie éternelle que c'est à se savoir mortelles que, paraît-il, on les reconnaît.
3. Je partage le diagnostique de notre commentateur royaliste, même si je serai plus radical que lui : un siècle au moins de laïcisme agressif a fait de nous, les catholiques, des réactionnaires, qui refluent contre l'action, qui n'en continue pas moins d'aller son chemin, avec nous sur la défensive alors que "la meilleure défense, c'est l'attaque", or le chrétien est pacifique (ou "artisan de paix"). Autrement dit, ce ne sont pas les symptomes symboliques que nous devons attaquer, ce sont les effets que produiront ces symptomes, et c'est ici que je me dissocie de notre ami. Vous-même, M. l'abbé, dans votre entretien avec mgr de Moulins-beaufort, disiez à très juste titre que, ce que devait faire l'eglise désormais, c'est avoir un charisme de consolation. Il faudra consoler les enfants adoptés par les couples homosexuels, il est inutile de stigmatiser leurs futurs parents. "Laissons le civil enterrer la civilisation" et contentons-nous (ça devrait même nous rendre heureux) d'être une Eglise des béatitudes et de consoler ceux qui pleurent. Cet exemple inoffensif, non agressif, pourrait même conduire quelques âmes vers "la vision béatifique".
Julien, le torrentiel, qui ne croit pas écrire en bienheureux.
Civitas dans l'esprit de la promotion du laïcat promu par Vatican II?
RépondreSupprimerIl doit y avoir erreur d'interprétation ou bien ce n'est pas le même Vatican II.
M.Escada est un bon vrp de la FSPX, avec les mêmes outrances, les mêmes réductionnismes.
Il défend avant tout sa crémerie qu'il identifie au Royaume, mais quand même...il suffit de les avoir vu dimanche dernier pour se rendre compte que le Titanic est un modèle bien peu évangélique.
Civitas...une officine plus que suspecte....il n'est que de voir leurs liens et sympathies....Tous ces gens ne sont (comme 98% des tradis) que des mondains et des activistes (honteux ou déclarés). Fuyons!!!
RépondreSupprimerJe ne défendrai certes pas l'officine CIVITAS, mais en face les laïcards ont vraiment joué la provoc et ont obtenu ce qu'ils désiraient : "le retour de bâton" afin de mieux déconsidérer TOUS les opposants au mariage homo. C'est la stratégie du "billard à 3 bandes" que les gauchistes pratiquent, avec plus au moins de succès, depuis mai 1968. Il ne faut surtout pas rentrer dans ce piège.
RépondreSupprimerCeci dit il y à un point qui me pose problème. Officellement l'épiscopat français est hostile au mariage homo. Mais dans le même temps il continue à servir (avec les sous du denier du culte) une rente à l'ancien évêque révoqué Gaillot favorable à ce même mariage, au mariage des prêtres et à l'ordination des femmes (dans une émission télé Zemmour l'a ridiculisé et lui a demandé pourquoi il se présentait toujours comme évêque alors qu'il tenait des propos contraires à la doctrine catholique). Il y a là un double langage assez curieux et deux poids deux mesures. On peut communier à la messe de Gaillot mais pas à celle de Mgr Fellay sous peine des sanctions les plus abracadabrantesques.
Dans l'Eglise d'Angleterre l'ordination des femmes à l'Episcopat n'est pas passée du fait de l'opposition de la Chambre des Laïques. Ce qui prouve qu'il faut mieux faire confiance aux simples fidèles qu'au Clergé professionnel et surtout qu'aux Prélats.
RépondreSupprimerCe qui est valable en Angleterre me paraît aussi valable en France : écoutons les fidèles et non pas des évêques aux convictions aussi flottantes que louvoyantes (j'en connais un qui en privé est tout ce qu'il y a de tradi et qui en public tient des propos archi-progressistes).
Le peuple a plus de bon sens qu'on ne croit : on nous promettait à grands sons de medias que Fillion serait élu à une majorité quasiment stalinienne eh bien c'est Copé qui a décroché la timbale au grand dam de l'intellingentsia boboïsante.
Si j'ai bien suivi, l’ordination des femmes à l’Épiscopat devait être approuvée par chacune des trois chambres qui sont: les évêques, les prêtres, les laïcs. Et dans chacune de ces chambres la minorité de blocage est d'un tiers. Or il s'est trouvé que dans la chambre des laïcs, 36% ont voté contre.
SupprimerAu final, l'ordination de femmes à l'épiscopat est bloquée, alors que c'est la volonté d'une large majorité des évêques, des prêtres, et (dans un moindre mesure: 64%) des laïcs.
Souhaitons bonne chance à nos amis anglicans, majoritairement frustrés dans leurs choix, par les règles qu'ils s'imposent et qui leur font honneur.
Cependant! leurs évêques-femmes ne seraient pas évêques, dans le sens où nous l'entendons, c'est-à-dire qu'elles ne seraient pas évêques tout court. Mais leurs évêques-hommes ne sont pas évêques non plus, ce sont des laïcs qui n'ont d'évêques que le nom et les insignes.