lundi 20 mai 2013

Ni chaud ni froid...

Nous étions dans l'idéologie du réchauffement climatique, au nom de laquelle nous devions admettre la nécessité et le devoir morale de décroissance ; et voilà que, pèlerins ou pas, nous sommes bien obligés de nous plaindre du froid, alors qu'il pleut de l'eau froide et triste, qu'il fait plus ou moins 13 degré et que l'été est sensé venir à grands pas. Même Libération, grand militant antiréchauffement, vient de le reconnaître : "Le froid inhabituel retarde la pollinisation et la maturation. Avec des «conséquences qu’on commence à percevoir», admet le ministre de l'Agriculture".

Je trouve qu'Il a de l'humour, le bon Dieu, et pas seulement avec Le Foll, ministre de l'agriculture. Comme dit l'Evangile,Il "fait briller son soleil sur les bons et sur les méchants". Cette pollinisation à retardement, c'est certainement une manière à lui de nous montrer à tous que le réchauffement n'est pas une fatalité et que la décroissance n'est pas un devoir moral mais l'une des échappatoires l'un des alibis du grand nihilisme européen. L'homme, je vous le demande, peut-il s'empêcher de grandir sans renoncer - quelque part - à être un homme ?

Mais pour que l'homme grandisse,et accepte de grandir encore, pour qu'il comprenne que la croissance est la loi de sa vie, comme Pascal en eut l'intuition dans sa Préface à un Traité du vide, il faut qu'il se sente en sécurité, qu'il exorcise ses peurs infantiles, bref qu'il devienne croyant s'il ne l'est pas, qu'il renforce sa foi s'il la possède. La foi n'est pas l'apanage de ce que l'on appelle avec un peu de dédain, la vie spirituelle. Elle est ce qui permet à chacun d'accomplir sa vie dans la confiance. Elle est aujourd'hui d'autant plus nécessaire à toute vie simplement humaine que nous sommes entrés dans une société de défiance et que la foi, comme la confiance, exigent de nous que nous ramions à contre-courant.

Depuis ce que l'on a appelé la grande peur en 1789, je crois que chaque fois qu'une société s'éloigne de Dieu, elle est poreuse à tous les fantasmes et particulièrement accessible à la peur. En 1789 la grande peur avait fait des morts dans toute la France. Les Français avaient trouvé des "traîtres" à égorger, à sacrifier, comme si ces crimes contre des boucs émissaires étaient nécessaires à leur calme. Aujourd'hui, on a un peu moins peur des traîtres (encore que...) mais on a peur du temps qu'il fait : sur cette Planète entièrement due au hasard, l'ordre ne tient qu'à un fil. Va-t-on manquer d'eau ? Va-t-on manquer de soleil ? Va-t-on être submergés par les eaux des pôles ? Toutes questions qui se comprennent très bien quand on ne croit qu'au Hasard et à la Nécessité, mais qui sont ineptes pour celui qui croit au Logos, cet esprit qui a tout mis en cosmos comme disait Anaxagore cinq siècles avant Jésus-Christ. Je crois vraiment qu'Anaxagore n'est pas prêt d'être démenti.

Mais quel est l'agent de la défiance ? Quel est le promoteur de la peur parmi nous ?

Je vais vous le dire d'un mot, même si cela risque d'en choquer quelques uns. Ce mot, je l'emprunte à Luc Ferry : c'est la démocratie. Tout à l'heure, dans un débat sur BFMTV, avec André Bercoff, obligeamment twitté par Guillaume de Prémare, il a comme on dit entre CRS lâché le morceau. Bercoff déplorait le fait que la filiation ne représente plus rien pour le Législateur, mais aussi pour beaucoup de gens, en manque des repères les plus élémentaires. Notre philosophe nous pouvait pas laisser passer cette occasion de nous redire son Credo à l'envers, sa curieuse foi philosophique dans le néant : "Je me réjouis de cette perte de repères. La démocratie, c'est la déconstruction des repères traditionnels." Déconstruction ? Disons : destruction culturelle organisée, ce sera plus simple. La démocratie n'admet plus aucune loi supérieure à la Volonté générale des citoyens, telle qu'elle s'exprime à un moment donné.Elle déconstruit donc méthodiquement et logiquement tout repère.

Jean-Jacques Rousseau l'avait bien expliqué trente ans auparavant : "Dans une République, il n'y a pas de loi fondamentale". L'expression "loi fondamentale" est bien connu des Français en 1763, lorsque paraît le Contrat social. En monarchie (dans la monarchie française) il y a des lois fondamentales qui font que malgré tout son pouvoir le Monarque n'est jamais un despote. Il n'en est pas de même pour le peuple : le peuple peut devenir un despote, il a le droit de devenir un despote, puisqu'il est le peuple... Aristote au Livre III de sa Politique avait déjà aperçu cette faille au système démocratique "quand tout le peuple, écrivait-il est comme un seul tyran". Lui pensait qu'il s'agissait d'une tare et qu'il fallait tout faire pour éviter cette situation. Rousseau ne s'est pas soucié de garde fous au Pouvoir absolu de la volonté générale. Il théorise ce Pouvoir comme absolu, ce en quoi sa politique, me semble-t-il, passéiste ou progressiste qu'importe, sera toujours haïssable.

Luc Ferry ne dit pas que la démocratie, c'est la liberté. Il écrit : la démocratie c'est la déconstruction. Il prend donc position froidement pour l'un des avatars de la République rousseauiste, cette démocratie qui est systématiquement contre tout ordre qui ne vient pas d'elle, cette démocratie qui n'accepte d'ordre qu'humain.

Qu'est-ce que le réchauffement climatique ? C'est la théorie selon laquelle les climats ont été troublés par l'activité humaine excessive. Même la loi du ciel et la loi des saisons ne sont plus valables. Avec cette théorie, le nihiliste ordinaire oscille délicieusement entre un sentiment de pouvoir absolu (l'homme n'est plus soumis à aucune loi, même pas à celle du climat puisque comme dit Madame Michu il n'y a plus de saison). Quelle belle victoire sur les éléments qui jusqu'ici nous imposait le chaud en été et le froid en hiver ! Mais en même temps que la loi s'estompe, naît et renaît la peur, une peur vague sans objet (il n'y en a plus, puisque tout est rien). Comme dit le Poète : "L'angoisse atroce, despotique, sur mon crâne incliné plante son drapeau noir".

Le nihilisme permet à l'homme d'expérimenter sa toute-puissance puisque, par hypothèse, il n'y a rien autour de lui. C'est ce que Luc Ferry appelle la découverte de "l'homme-dieu" qui se donne lui-même comme "le sens de sa vie" : il est seul, le seul, pour lui seul. Mais le nihilisme est aussi anxiogène et depuis la Révolution française, on sait comment ces angoisses-là se conjurent...

10 commentaires:

  1. Cher monsieur l'abbé,

    Je dis "cher" et vous demande de bien vouloir m'en excuser, mais à mesure que je vous lis vous m'êtes devenus sympathique et je dirais même, proche. C'est une sorte de familiarité à sens unique, qui n'est au fond pas si rare dans le rapport entre un auteur et son lectorat.

    J'ai beaucoup apprécié ce billet. Vous citez Rousseau et Aristote, j'aimerai citer à mon tour le célèbre Traité de Paix Perpétuelle de Kant (auteur que Luc Ferry connaît, paraît-il, bien). Il y a un passage extraordinaire au 1er article de la 2eme section. Kant refait la traditionnelle classification des formes de souveraineté (autocratique, aristocratique, et démocratique), et des formes de gouvernement (républicanisme, et despotisme). Le but, ici, pour Kant, est de faire des distinctions nécessaires afin de ne pas confondre "la constitution républicaine avec la constitution démocratique".

    Voici l'extrait :

    «Le républicanisme est le principe politique de la séparation du pouvoir exécutif et du pouvoir législatif ; le despotisme est le principe selon lequel l'État met à exécution de son propre chef les lois qu'il a lui-même faites, par suite c'est la volonté publique maniée par le Chef d'État comme si c'était sa volonté privé. Des trois formes d'État , celle de la démocratie est, au sens propre du mot, nécessairement un despotisme parce qu'elle fonde un pouvoir exécutif où tous décident au sujet d'un seul et, si besoin est, également contre lui, par suite une forme d'État où tous , qui ne sont pourtant pas tous, décident -- ce qui met la volonté universelle en contradiction avec elle-même». En effet, toute forme de gouvernement qui n'est pas représentative est proprement une non-forme (...) même si les deux autres constitutions de l'État sont toujours vicieuses dans la mesure ou elle laisse le champ libre à cette manière de gouverner, il est cependant au moins possible avec elles d'admettre une manière de gouverner conforme à l'esprit d'un système représentatif (...) alors que la forme démocratique rend la chose impossible ...»

    Mine de rien, notre Kant il nous explique que de l'autocratie, de l'aristocratie, et de la démocratie, seule la démocratie est à proprement parler et nécessairement ... despotique.

    J'ai étudié ce texte à la fac, et je me souviens de ma stupeur lorsque le professeur a essayé de nous faire croire que Kant, dans ce célèbre ouvrage, faisait la défense ... de la démocratie. Luc Ferry, qui se dit kantien, souffre-t-il de la même amnésie ?

    Hannah Arendt de son côté, qui avait l'esprit plus libre, a théorisé la "désobéissance civile" ... dernier recours quand le despotisme démocratique devient inique.

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  2. (suite ...)

    Autre point que je souhaiterai soulever : la décroissance.

    J'ai apprécié votre réflexion sur cette peur mêlée d'orgueil, produit d'une société nihiliste, que constituerai l'idée d'un réchauffement climatique causé par les hommes. Et votre jugement du mouvement décroissant n'est pas sans pertinence.

    Mais je suis obligé de me faire l'avocat du diable un petit instant :

    1) La première question à se poser est : et si c'était vrai ? Et s'il y avait véritablement un réchauffement climatique dont l'une des causes sensibles serait l'homme ? Vous le savez comme moi, critiquer une attitude, discerner de l'orgueil derrière des convictions, ne suffit à invalider la matière de ces convictions. Supposons que la décroissance soit le fruit d'esprits orgueilleux nés d'une société nihiliste, cela ne suffit pas à prouver qu'il n'y a pas de réchauffement climatique causé par l'homme.

    2) Si la croissance est la loi de la vie humaine (ce que j'approuve), il ne me semble que Pascal entendait par croissance la "croissance de nos biens matériels". Permettez moins de croire qu'il pensait sans doute même l'inverse (si l'on pense à sa vie pour le moins austère). Car soyons franc, pour la décroissance (qui est plus une nébuleuse qu'un mouvement) c'est bien de cette croissance-là qu'il s'agit, et pas d'autres. L'idée des décroissants n'est pas de dire qu'il faut que l'homme décroît, ni même qu'il faille retourner techniquement au monde de néanderthal, mais qu'il faut réduire ses besoins superflus afin de se satisfaire du nécessaire nous permettant de bien vivre, de préserver l'environnement, et de ne pas empiéter sur les biens d'autrui.

    Les idées de base de la décroissance ne me semblent donc absolument pas anti-chrétiennes, au contraire même. En revanche, il est indubitable qu'elles peuvent prendre des formes, chez tel ou tel "décroissant", totalement contraire au christianisme. Mais nous parlons de quelque chose qui est au fond devenue une nébuleuse, et dont il serait bien difficile de tracer une "dogmatique", même imprécise. Il est absolument évident qu'une décroissance d'inspiration matlhusienne n'a rien à faire chez un chrétien.

    Mais bon, peut-être est-ce moi qui suis mal renseigné sur le sujet. Qu'importe au fond la nature profonde de ce mouvement, s'il existe vraiment en tant que tel (comme mouvement unifié). Je voulais simplement insister sur le fait qu'il me semble qu'il y a une forme de volonté de "décroissance des biens matériels" qui me semble tout à fait conforme à la charité chrétienne.

    Cordialement,

    Jean-Baptiste Bourgoin

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  3. Cher M. l'Abbé, on vous lit toujours avec autant de plaisir mais j'avoue que j'ai du mal à suivre votre réflexion... La croissance économique n'est pas la croissance humaine et encore moins spirituelle, ce me semble... Me revient ce mot de St Jean le Baptiste : il faut que je diminue pour qu'Il grandisse...
    La position de l'Eglise sur l'économie existe : c'est celle du respect de la nature en tant que Création, de gestion en bon père de famille. Or notre consommation effrénée et destructrice des ressources que nous offre la nature, d'artificialisation des sols (ce mot est un enseignement à lui tout seul) par l'urbanisation, de bouleversement des repères des saisons, sont autant d'éléments qui montrent que la "croissance" a plus pour objectif de détruire l'ordre de la nature que de se soucier du développement intégral de l'homme...
    Ensuite, sur la démocratie, j'ai encore du mal à vous suivre : le contrat social de Rousseau est bel et bien une loi fondamentale. C'est parce qu'on oublie les principes essentiels de la démocratie qu'elle ne fonctionne pas : le fait majoritaire est désormais totalement nié avec le développement des lobbies et autres minorités de pression, le contrat social qui aurait pu porter en lui un certain nombre de principes (respect de l'autre, de sa liberté, de son identité, de son égalité dans sa différence, etc...) a totalement disparu au profit du droit du pouvoir en place qui n'est qu'une énième version du droit du plus fort... Sans doute la démocratie porte-t-elle en elle les germes des ses déviances, mais ça mériterait une analyse plus fine car la "loi fondamentale" du monarque était celle qu'il voulait bien définir et si il n'avait pas oublié la religion, le roi serait sans doute toujours en place...
    Le pb de la démocratie comme de la royauté, c'est son éloignement de la religion, non ?

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  4. Quel est le plus nihiliste, monsieur l’abbé ?
    Est-ce celui qui décrète l’absence de réchauffement climatique… ou celui qui reconnaît l’existence de ce réchauffement, étayée par des études scientifiques incontestables ?
    Est-ce celui qui, bien que chrétien, refuse sa responsabilité de gardien de la Création… ou celui qui, conscient de sa responsabilité dans l’avènement du monde sauvé et renouvelé par la foi en Jésus-Christ, cherche à protéger notre Terre ?
    Est-ce celui qui adopte pour credo dans ce domaine : « après moi le Déluge »… ou celui qui se préoccupe des générations futures ?

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    1. précisement : les études scientifiques ne sont pas "incontestables". par contre ce qui a été incontestable ces dernières années est une campagne politique pour attribuer une unique cause anthropologique à un réchauffement constaté à un moment, et, semble-t-il actuellement en panne.

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  5. Dans le débat climatologique je me considère comme un "centriste agnostique". Si j'ose dire. A ce papier je retorquetais que: le "réchauffement" ce n'est pas tant la canicule pour tous que la dérégulation climatique: la confirmation scientifique d'une observation du bon sens populaire: y a plus de saison. Et par ailleurs, réduire tout ça à une peur ou à une idéologie dans l'air du temps, c'est faire peu de cas des nombreux protocoles scientifiques mis en œuvre qui attestent d'une évolution réelle des données chiffrées.
    Ceci dit, il est bien évident que Dieu reste infiniment supérieur aux causes secondes, les seules que la science puisse atteindre, et qu''il pourrait nous réserver une variable encore inconnue qui viendrait chambouler les conclusions des modèles climatiques les plus recents.

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  6. Les destructeurs n'ont plus peur de s'afficher au grand jour. Et ,comble d'audace "ils" se révèlent là où on ne les attendaient pas. Cela me rappelle un morceau du film " La famille Rapp"qui évoque cette famille de chanteurs, célèbre en Autriche avant et aprés l'Anchluss qui l' oblige à s'expatrier. En recevant les adieux des amis et du personnel domestique le père et la mère découvrent à la boutonnière de leur maître d'hôtel un discret insigne nazi.
    Ionesco avec sa pièce " Les rhinocéros" raconte un peu la même histoire.
    Vient alors la question: Pourquoi démolir , euh pardon DECONSTRUIRE ?

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  7. 1-En ce qui concerne le changement climatique, il ne faut pas tomber dans l’idéologie athée, mais il ne faut pas oublier non plus (toujours et encore) de lire les signes des temps au regard des Evangiles.
    L’homme n’est pas maître de l’univers et non plus du climat. On nous fait croire que les dérèglements de celui-ci viennent de notre pollution. Cela est certainement vrai, pour une part (surtout la pollution mentale, la pire !) mais la « toute puissance humaine » a ses limites. Dieu est plus fort que toutes les pollutions du monde ! Par contre, le « logos » d’Anaxagore m’embête si c’est pour dire que cette terre et son climat, seraient gouvernés par un ordre bien intentionné envers la gente humaine pour nous épargner toute catastrophe. Notre logique n’est pas celle de Dieu, nous le savons bien ! Le Christ nous met face à toutes nos folies perpétrées dès le début du monde. La Croix elle-même est folie, folie de l’amour contre la folie de la violence. Mais, sont folie aussi, nos rapports humains, nos attachements de toutes sortes jusqu’aux attachements familiaux (Celui qui aime son père, sa mère plus que Moi etc.), nos rapports au monde, à la nature etc… Pour faire court, ne réduisons pas la fin des temps et sa suite de cataclysmes à une cause humaine ni à l’idéologie du hasard, mais ne jouons pas non plus l’autruche. Le jour où les volcans se réveilleront, même les plus anciens dont personne n’imagine l’activité possible, le jour où les montagnes se soulèveront pour s’écraser et faire disparaître des territoires entiers, le jour où les îles disparaitront non pas à cause de la montée des eaux mais par nécessité divine, nous chrétiens nous ne devons savoir qu’ « il faut que cela soit » et ne pas avoir peur. En fait, notre regard doit être en sens contraire de celui de ce monde. Nous, les amoureux du Christ, nous savons que nous remontons « au Père ». Nous pratiquons le voyage inverse de l’évolution (et de sa théorie). Le royaume de Dieu pour nous, se situe avant « la chute » et nous y retournons. Nous sommes emportés vers nos origines sur une autre terre et sous d’autres cieux ! Quel rapport avec le climat ? Celui-ci aussi, comme tout ce cosmos participe de ce vaste « retour vers le futur » ! D’où les bouleversements climatiques ! Et, bien sûr, cela va de soi, la séparation de ce qui remonte vers Dieu et ce qui sera précipité dans le néant… « Mais à cause des justes, ces jours seront abrégés etc. »

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  8. Suite et fin:
    2-D’ une certaine façon, L.Ferry a raison, même si les arguments « laïcards » ne sont certainement pas les bons. Cela ne fait aucun doute : Pour devenir vraiment chrétien, il faut perdre tous nos repères. Il faut « naître à nouveau » et perdre toutes nos habitudes. Les chrétiens aujourd’hui sont pris au piège. D’une part, il faut refuser ces lois nouvelles parce qu’elles elles sont le fruit d’une dictature et qu’elles ont des conséquences sur procréation. Elles sont le reflet d’une « toute puissance », encore cette folie humaine, cette fois-ci menée à son paroxysme, mais d’autre part, il ne faut plus s’enfermer dans de fausses valeurs : La famille est le lieu de toutes les névroses, de tous les attachements. Il n’y a pas d’exception. C’est la norme. Cela peut aussi devenir le lieu de tous les excès et de tous les crimes. Ce matin j’entendais sur la R.A.I (uno) à propos d’un fait divers terrible, une statistique révélant que la majorité des actes criminels sont commis entre proches et cela à l’échelle mondiale. Avant les crimes de guerre.
    Pour se sortir de ce grand écart, il ne faut pas jouer la carte du conservatisme « absolu ». Il n’y a pas « d’ordre », pas de logos sur cette terre. La seule loi qui compte est celle du Christ qui nous fait prendre conscience que nos constructions sociales sont toutes, fausses ! Monarchie, (pseudo) démocratie, les humains se gèrent comme ils peuvent, selon le contexte. Le danger est de faire du Christ, un zélote ! Non, il n’y a que 2 mondes et 2 formes de vie. L’une, chrétienne qui aime son prochain, tout son prochain, familial, étranger ou « frère » dans la nature comme disait St François (toute la nature), et l’autre, centrée sur elle-même. Mais, Dieu peut faire d’un mal, un bien. Espérons que tout ce remue-ménage nous remue l’âme et nous fasse grandir en esprit ! Humain, oui M.l’Abbé, mais nous sommes appelés à devenir d’autres Christs. C’est juste plus exigeant que de ronronner dans des vieux schémas de pensée !



    L

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  9. Cher abbé G2T, il me semble que cette fois-ci vous donnez dans quelques confusions intellectuelles éléphantesques, étonnantes de votre part !
    D'abord, identifier la logique de croissance économique (c'est elle qui est en cause quand on parle de décroissance) avec la confiance de fond de l'existence humaine - ce que Tillich appelle "le courage d'être"... S'il faut vous prendre au sérieux, alors vous exprimez là un économicisme de la plus belle eau. J'ai tendance à penser l'inverse: cette frénésie économique, c'est la manifestation évidente d'un nihilisme qui ne connaît plus d'autres valeurs que les valeurs boursières.
    Ensuite, traiter l'analyse scientifique du lien entre changement climatique et activité humaine comme l'expression d'une idéologie prométhéo-révolutionnaire... Ma fréquentation de ceux qui s'engagent pour nous conserver une planète habitable me convainct que ce sont eux qui refusent de désespérer en s'abrutissant dans une ultime orgie consommatoire, et qui redécouvrent le respect des choses, des rythmes, des activités - le respect des équilibres et des lois de la nature, précisément.
    Est-ce le fait que ces éveilleurs sont "de gauche" qui vous fait construire des amalgames aussi loufoques ? Ce serait désolant .

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