lundi 5 novembre 2012

Mariage homosexuel : l'Eglise dit non, pourquoi

Le peintre Grant Wood
revisité par les nouveaux

codes sociaux.
JDD, Libé,... l'Eglise fait la Une un peu partout, les cardinaux, les évêques s'organisent et "lancent le débat" sur la question du mariage des homosexuels et de l'adoption d'enfants par ces couples homosexuels mariés. Pourquoi un tel militantisme, de la part de gens que l'on ne voyait plus beaucoup dans le débat public depuis 50 ans, depuis que Vatican II avait proclamé l'accord a priori de l'Eglise avec le Monde.
[Pour ceux qui trouveraient l'expression trop forte, voici le n°3, §2 de Gaudium et spes : "En proclamant la très noble vocation de l’homme et en affirmant qu’un germe divin est déposé en lui, ce saint Synode offre au genre humain la collaboration sincère de l’Église pour l’instauration d’une fraternité universelle qui réponde à cette vocation". On peut toujours interpréter ce texte dans la continuité de l'enseignement ecclésial ; ce petit paragraphe insiste par exemple sur la vocation de l'homme créé par Dieu et pour Dieu, magnifique ! hélas, au sens obvie, il a signifié pour beaucoup que l'Eglise, reconnaissant la divinité de l'homme, accepte l'histoire de l'humanisme comme une histoire sainte - une succession d'Ereignisse dirait Heidegger - une Histoire majusculaire, dont elle ne serait d'ailleurs par hypothèse qu'une simple contributrice, une collaboratrice récente].
La question du mariage homosexuel contraint l'épiscopat français à rompre avec l'esprit d'optimisme délibéré qui était, il y a 50 ans, celui de Gaudium et spes. Les médias réagissent parce qu'elles sentent bien que quelque chose de peu ordinaire ou plutôt quelque chose de nouveau est en train de se passer dans l'Eglise, comme une prise de conscience qui ne dit pas encore son nom : il y a bien deux humanismes qui s'opposent, celui de l'homme comme petit dieu, revendiquant l'ivresse du Rien, c'est-à-dire, avec l'absence de lien, l'absence de toute obligation, et celui de la personne créée dans une nature à l'image de Dieu, créé homme et femme, pour une union que le Christ a reconnue comme divine ("Ce que Dieu a uni que l'homme ne le sépare pas" Matth. 19).

Ces deux humanismes ne peuvent pas collaborer ; ils ne peuvent que s'opposer. La guerre des deux France était une guerre idéologique que l'on pouvait voir s'achever sur une sorte de paix des braves. Des deux côtés, l'on enseignait peu ou prou ce que Jules Ferry lui-même appelait alors "la morale de nos pères". Aujourd'hui, il n'en est plus de même ; la lutte s'est radicalisée. On voit désormais se cristalliser une opposition que j'appellerai volontiers métaphysique. Il y a deux positions irréconciliables, d'abord celle d'un droit naturel respectueux d'un ordre qui transcende les subjectivités humaines et ensuite celle d'un droit subjectif aux exigence indéfinies, qui permettrait de canoniser et d'égaliser entre eux tous les comportements possibles. La tentation d'une sorte d'idéal laïc sans Dieu qui puisse être commun à tous les hommes semble ici conjurée pour longtemps, à cause de la radicalisation de la thèse dite laïque, qui devient, sans plus s'en cacher une thèse métaphysique.

Voilà ce que tout le monde comprend. Voilà pourquoi non seulement les évêques interviennent, mais le grand Rabbin Bernheim fait un magnifique commentaire des premiers chapitres de la Genèse, qui a beaucoup circulé chez les cathos ces derniers temps. Je ne sais pas où peut mener une telle prise de conscience. Le débat qui s'ouvre, lorsque l'on accepte de le prendre dans toutes ses dimensions, est un débat capital. Il ne faudrait pas que ce soit un débat pour faire semblant, un débat avorté, un sursaut qui ne serait que le baroud du déshonneur... Il faut aller au bout et constater enfin l'opposition irréductible de l'Eglise d'un côté, de l'humanisme ecclésial et du Monde de l'autre côté, de l'humanisme autoproclamé laïc.

"L'âme de la France, c'est l'égalité" lisait-on dans la préface du programme de François Hollande, diffusé à des millions d'exemplaires [Mes 60 engagements pour la France]. Le mariage homosexuel n'est pas une mesure qui concernera beaucoup de personnes homosexuelles. C'est une mesure qui touche au symbolique, à la loi, aux sources de la loi et du droit. C'est une mesure à travers laquelle on compte bien continuer à égaliser, à niveler tous les comportements. C'est une mesure à travers laquelle on cherche à retirer son universalité au modèle du mariage monogame et fidèle sur lequel repose la société européenne depuis l'expansion du christianisme.

Cette Institution magnifique, fondée sur l'amour, même si elle a souvent semblé fragile et toujours plus fragilisée, est la source du développement européen. Même un Freud témoigne à sa façon de la fécondité de cette Institution avec son fameux Oedipe. Au risque de choquer, je dirai, sans pousser cette remarque à l'extrême, que ce n'est pas d'abord l'authenticité de sentiments amoureux, c'est la stabilité de l'institution qui permet une éducation longue et performante. Le développement de l'humanité, Ricardo, Malthus ou Marx en ont jadis été d'accord, tiendrait à des causes économiques. C'est ce que j'ai appris dans mon collège catholique, en mémorisant des dizaines de chiffres en "géographie humaine". C'est ce que j'ai appris, pas ce que j'ai compris plus tard. En réalité, c'est le contraire qui est vrai : le développement d'une communauté est d'abord moral, c'est ce que j'ai pu observer en Afrique. L'institution du mariage est la première grande pourvoyeuse de développement mental, moral, spirituel, humain. A partir de là, le développement économique est possiblement bon pour l'homme.

Oh! On ne veut pas supprimer l'Institution du mariage, mais on veut la brader, à l'aulne de la grande égalisation des comportements, en faveur de laquelle la légalisation du mariage homosexuel constitue un signal fort. Toutes les réalisations affectives n'ont-elles pas droit au même traitement, aux mêmes encouragements, aux mêmes gratifications (dans ce contexte d'égalisation l'enfant en est une) ? Mais alors pourquoi se donner de la peine ? Il n'y a pas de mal à se faire du bien ! Soyons libres ! Toutes les formes d'épanouissement affectif ont la même valeur.

Il y a un processus enclenché, il y a une logique des principes laïcs, devenus fou depuis qu'ils sont coupés du Christ, de sa sagesse et de sa justice. Cette logique est, à proprement parler, une logique infernale. Destructrice. Où donc s'arrêtera le droit à l'égalisation des comportements ? On considère déjà que le meurtrier n'est qu'une victime de la société et qu'il faut le protéger d'elle. Quelle est la prochaine étape de cette descente aux enfers?

33 commentaires:

  1. Et si on lisait l'intégralité du §3 de Gaudium et Spes ? Et surtout la deuxième partie de votre citation que vous avez escamotée...

    De nos jours, saisi d’admiration devant ses propres découvertes et son propre pouvoir, le genre humain s’interroge cependant, souvent avec angoisse, sur l’évolution présente du monde, sur la place et le rôle de l’homme dans l’univers, sur le sens de ses efforts individuels et collectifs, enfin sur la destinée ultime des choses et de l’humanité. Aussi le Concile, témoin et guide de la foi de tout le Peuple de Dieu rassemblé par le Christ, ne saurait donner une preuve plus parlante de solidarité, de respect et d’amour à l’ensemble de la famille humaine, à laquelle ce peuple appartient, qu’en dialoguant avec elle sur ces différents problèmes, en les éclairant à la lumière de l’Évangile, et en mettant à la disposition du genre humain la puissance salvatrice que l’Église, conduite par l’Esprit Saint, reçoit de son Fondateur. C’est en effet l’homme qu’il s’agit de sauver, la société humaine qu’il faut renouveler. C’est donc l’homme, l’homme considéré dans son unité et sa totalité, l’homme, corps et âme, cœur et conscience, pensée et volonté, qui constituera l’axe de tout notre exposé.

    2. Voilà pourquoi, en proclamant la très noble vocation de l’homme et en affirmant qu’un germe divin est déposé en lui, ce saint Synode offre au genre humain la collaboration sincère de l’Église pour l’instauration d’une fraternité universelle qui réponde à cette vocation. Aucune ambition terrestre ne pousse l’Église ; elle ne vise qu’un seul but : continuer, sous l’impulsion de l’Esprit consolateur, l’œuvre même du Christ, venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité, pour sauver, non pour condamner, pour servir, non pour être servi.


    Donc le Concile ne parle ni d'accord avec le Monde, ni d'acceptation de l'Histoire. Ces deux mots sont suggérer par vous mais ne figurent pas dans le texte : c'est une manipulation de votre part.
    Vous reconnaissez qu'on peut interpréter ce texte dans la continuité de l'enseignement ecclésial : eh ben tant mieux, ça nous suffit alors ! d'autant plus que l'intégralité de la citation que je donne montre bien qu'il s'agit d'assumer la vocation de l'Eglise, pas de s'en inventer une nouvelle. Le salut de l'homme, corps et âme, est-ce une nouveauté moderniste ? Ou alors, il faut disqualifier le Bon samaritain, Saint Vincent de Paul et les petites sœurs des pauvres...

    D'autant plus que le concile souligne qu'il ne se place pas sur le plan terrestre : Aucune ambition terrestre ne pousse l’Église... Tout est dit, non ?

    Le pb des tradis, c'est qu'on pense tellement que toutes les erreurs sont dans le concile qu'on en est prêt à l'interpréter à rebours de ce qui y est dit pour se donner raison, c'est quand même triste.

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    1. Désolé Antoine dans cette phrase : Voilà pourquoi, en proclamant la très noble vocation de l’homme et en affirmant qu’un germe divin est déposé en lui, ce saint Synode offre au genre humain la collaboration sincère de l’Église pour l’instauration d’une fraternité universelle qui réponde à cette vocation. il y a bien, me semble-t-il, une ambigüité qui n’est pas vraiment levée. L’Eglise offre sa collaboration à un projet humain de fraternité, sans le Christ nommément mais répondant à une vocation ce qui reste un peu flou. Cellle d’une Europe post chrétienne refusant son propre héritage, vouée à l’anéantissement, celui guerres fratricides issues de la révolution ou celle sauvée par un sursaut où les chrétiens ont eu leur part ? Bref l’Eglise offre –t- elle sa collaboration à ceux mêmes qui s’opposant à notre religion , ou l’Eglise propose sa collaboration à une fraternité au nom du Christ, nous conduisant au Père; Collaboration ante ou non ; Il faut bien que le Christ reste en, filigrane.
      Ce germe divin peut être refusé et combattu violement, on peut vouloir se faire soi –même nous avons eu des exemples dans notre histoire
      Vous citez la fin de la citation Aucune ambition terrestre ne pousse l’Église ; elle ne vise qu’un seul but : continuer, sous l’impulsion de l’Esprit consolateur, l’œuvre même du Christ, venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité, pour sauver, non pour condamner, pour servir, non pour être servi.
      Désolé, mais elle ne lève pas totalement l’ambigüité, l’Eglise affirme bien qu’elle veut continuer l’œuvre du Christ , mais reste la concordance des temps entre une œuvre humaine qui se bâtit dans cette perspective et une autre dans la perspective inverse et qui nous voue au nihilisme prophétisé par Dostoïevski.
      Si je vous l’accorde l’Eglise dans ce texte ne parle pas d’un accord avec le monde ni d’acceptation béate de l’histoire ,elle laisse la limite dans le flou, et je ne sais pas si je suis tradi , mais le pratiquant ancien de l’Eglise conciliaire ou plus exactement post conciliaire peut vous citer encore hier dans ma paroisse des interprétations de ce texte où cette volonté de construire loyalement par les chrétiens , de collaborer à ce monde post chrétien et qui le devient franchement hostile est le nec plus ultra ou le Vadé mecum d’engagement chrétien. L’interprétation erronée selon vous de ce texte a plus eu que pignon sur rue dans l’Eglise, je peux vous l’assurer
      Seule une interprétation revivifiée à la tradition qui est notre corps vivant peut nous aider à surmonter le flou de certains textes et de dépasser des interprétations , elles déviantes et extrêmement périlleuses. Les tradis peuvent parfois faire des procès d’intention abusifs, mais dans si on veut des remises en causes, et je vous l’accorde, tout le monde en a besoin, besoin mais chiche que les non tradis commencent aussi un, jour à le faire… et alors ce serait bien….

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  2. Au sujet de la citation de GS, vous admettez la possibilité d'une lecture dans la continuité. Votre "rôle" de pasteur et de docteur serait justement d'enseigner, de défendre, d'argumenter en faveur de la seule interprétation possible du point de vue catholique, et de ne pas donner de la munition aux tenants de la rupture... Votre analyse, classique dans certains milieux, ne rend pas justice au Concile lu dans son ensemble. Il est vrai que GS est un document très imparfait, inabouti, ambigu parfois. C'est peut-être une grâce, car il commande un saut dans la confiance et un effort d'intelligence, et l'obéissance au magistère légitime. Bien à vous

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  3. Merci M. l'abbé, mais vous n'avez pas me semble-t-il répondu à votre question initiale: "Pourquoi un tel militantisme, de la part de gens que l'on ne voyait plus beaucoup dans le débat public depuis 50 ans."

    Que cette question du "mariage" homo soit importante, nul doute, mais il y a eu depuis 50 ans nombre de sujets importants. Pourquoi donc l'ouvrir aujourd'hui et pas hier ?

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  4. La promotion du « mariage gay » par le gouvernement socialiste répond à trois objectifs : un objectif médiatique, satisfaire la minorité activiste d’une minorité très influente ; un objectif politique, entretenir le clivage gauche/droite sur le terrain des mœurs pour mieux camoufler l’entente UMP/PS sur le libre-échangisme économique et l’ouverture des frontières ; un objectif anthropologique, détruire une institution traditionnelle – la famille – en mettant en cause le lien le plus naturel qui soit, celui de la conception. Voici le point de vue de Claude Bourrinet.

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  5. Les homosexuels étant apparemment les derniers des modernes à défendre et le mariage et la famille, cet étonnant paradoxe ne manque pas de susciter la plus grande perplexité. Imagine-t-on Noël Mamère exiger la canonisation, de son vivant, de l’icône de Mai-68 Cohn-Bendit ? Cet assortiment peu ragoûtant d’archaïsme vénérable et de postmodernité vénérée se présente comme l’un de ces plats kitsch et plaisants que seuls la publicité et l’art contemporain nous offraient habituellement en guise de blagues à potaches. Mais l’on sait que derrière le rire d’aujourd’hui peuvent se dissimuler d’autres entreprises beaucoup plus sournoises et mortifères.

    Ce projet législatif nous est vendu comme un symbole d’une société qui se voudrait, à l’image du modèle californien, « cool », décrispé, décomplexé et tolérant. Autrement dit, il est question de notre bonheur. Pourquoi faire la guerre à ces pauvres homosexuels ? Ils sont bien libres de s’aimer ! Et qu’est-ce que cela changera pour vous ? On voit qu’une décision, qui relève de l’organisation politique, administrative, patrimoniale, sociale, historique, voire religieuse, en tout cas civilisationnelle d’une nation est ravalée à une dimension émotionnelle, sentimentale, et qu’on prête à sa contestation des desseins douteux. Détesteriez-vous les homosexuels, par hasard ? C’est ainsi qu’à la critique de l’immigration sont imputés des soupçons de racisme, à celle du sionisme un évident antisémitisme, aux réserves sur l’anticolonialisme virulent des relents colonialistes, au malaise face au fondamentalisme islamiste la haine de l’islam, et au rejet du libre-échange marchand l’accusation de nationalisme fascisant. C’est bien de cette façon que le débat est mené. Que n’avance-t-on pas au sujet du pauvre cardinal Barbarin, qui ne fait que défendre les positions de l’Eglise !

    Il va de soi que s’en prendre, effectivement, aux homosexuels en tant que tels est aussi stupide que d’en faire l’apologie comme emblèmes de la liberté libre. Les uns et les autres, on s’en doute, outre qu’ils occultent le véritable problème, qui outrepasse la simple question de dilection sexuelle, ont le tort, conscient ou non, de déplacer l’épicentre du malaise contemporain de la question sociale et économique, voire identitaire, au sens large, à celle des mœurs, et de la question identitaire, au sens restreint. Pendant qu’on s’étripe dans des débats sur le sexe des marié(e)s, on ne s’occupe pas de la défense des victimes du système. A vrai dire, ces disputes n’intéressent que les classes moyennes ou supérieures, et nullement le peuple d’en bas, qui a d’autres chats à fouetter, et d’ailleurs se contrefout du mariage homo.

    En quoi il a bien tort, car cette empoignade touche de très près à l’essentiel du projet de transmutation de l’espèce, qui représente la finalité de l’utopie mondialiste, dans ses objectifs les plus ambitieux.

    L’oligarchie transnationale, au fond, malgré son cynisme et son matérialisme vulgaires, ne manque pas de grandeur. Il en faut pour jeter dans l’esclavage le monde entier, ériger une dictature planétaire, poursuivre le fantasme de la jeunesse éternelle. L’un des mythes faustiens qui l’anime, et non des moindres, est celui de la toute-puissance absolue sur le matériau humain.

    Sous cet angle, par rapport au mariage hétérosexuel, le mariage homosexuel est un progrès, car il évacue l’empreinte naturelle de l’union, qui n’existe dès lors qu’entre personnes. La procréation normale est, elle aussi, écartée comme facteur de légitimité du « contrat » pour être remplacée par l’hypothèse, toute conventionnelle car n’appartenant qu’à la seule loi politique, de l’adoption. Finalement, un bébé né naturellement ne serait qu’un adopté potentiel.

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  6. On voit par là que le lien le plus naturel, celui de la conception, est vidé de sa substance. Le mariage homosexuel est un coin enfoncé dans l’édifice multimillénaire que les hommes ont accepté comme protection de leurs devoirs naturels. Il était une domestication de la violence éventuelle de l’homme sur la femme, de la transformation de la loi du mâle en culture, en contrôle de soi, et en transfiguration du lien charnel en attache spirituelle. C’est pourquoi le christianisme, reprenant une idée romaine, en a fait l’un des sommets et des symboles de la civilisation et de l’humanité.

    Rien de tout cela dans le mariage homo qui n’est, en fait, qu’un contrat, un morceau de papier laïc, comme celui qui lie un débiteur à son créancier. Mais l’on voit bien que le but est de substituer à la notion d’absolu celle de relativité. Et ce n’est pas un hasard que la principale victime, l’oubliée fatale, dans cette opération, que le couple homo soit masculin ou féminin, c’est la mère.

    Que représente-t-elle de si dangereux pour le système utopique contemporain ? On notera que l’on parle de « langue maternelle » et que l’éducation de la plus petite enfance, la transmission des valeurs, des comportements, de l’héritage familial, de la mémoire la plus étroite ou la plus ample, passent bien souvent par elle.

    Et l’on perçoit bien quel est le but ultime visé : c’est l’arrachement à toutes les racines, à cette imprévisibilité absolue qu’est la famille biologique, au profit d’un ensemble purement culturel, plastique, flexible, conditionnable, qu’est le nouvel homme. De là la théorie du genre, qui postule que l’être est un produit, une construction.

    Nous donnerons un exemple des plus significatifs pour illustrer cette volonté de déconstruction de l'homme.

    Il paraît que la crèche Bourdarias de Saint-Ouen intéresse le gouvernement. Il s’agirait de lutter contre les « stéréotypes ». Voyez-vous, les femmes et les hommes sont des poncifs. Peut-être même des sophismes. Depuis des lustres, on force les femmes à s’engager politiquement, on culpabilise les hommes qui ne torchent pas le cul des mômes, on leur enjoint de pisser assis, on pousse les filles vers des métiers masculins et les garçons vers des métiers féminins, et tout cela vainement, comme le déplorent les médias, qui, pour le coup, projettent en masse des stéréotypes aussi éculés véhiculés par la bien-pensance moderne.

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  7. Nous passerons sur les bêtises grotesques qui farcissent cette désormais fameuse crèche, comme de donner des marteaux aux filles et des casseroles aux garçons, d’inviter ces derniers à pleurer, et de dénier aux premières la fierté de porter de belles robes, etc. Nos ministres Najat-Belkacem et Dominique Bertinotti, visitant ce laboratoire digne du Meilleur des mondes, en étaient toute chose… Que de « bienfaits » dans cette sensibilisation, qui s’apparente à un conditionnement ! Pourquoi pas aussi des décharges électriques, comme dans le chef-d’œuvre d’Aldous Huxley ! Et de vouloir « faire évoluer la formation de tous les professionnels de la petite enfance pour les sensibiliser à la question »…

    Mais le pire de ce cauchemar totalitaire réside dans le « ménage » effectué dans la bibliothèque. Cela sent bien les heures les plus sombres de notre Histoire, Mesdames ! On a donc supprimé certains ouvrages mal famés, outrageusement machistes, comme Petit Ours brun ! La pauvre bête, en effet, avait l’outrecuidance de fumer la pipe en lisant son journal tandis que maman Ourse était au fourneau ! On risquerait la guillotine pour moins !

    Ce n’est certes pas un hasard, donc, si dans certains établissements suédois, toujours en pointe dans l’instauration du totalitarisme utopique, on va jusqu’à employer des pronoms neutres au lieu de « il » et « elle », ou si l’on élimine les jeux sexués.

    Le but est d’arracher l’être à son propre être pour éviter qu’il ne soit différencié. Un être enraciné dans un ethos ancestral, naturel et culturel à la fois, qui l’arme avec des représentations qui ont fait leur preuve, est beaucoup moins malléable, et plus rétif à l’asservissement.

    De sorte que l’on comprend très bien que pour Vincent Peillon, la « morale laïque » consiste à « arracher l'élève à tous les déterminismes, familial, ethnique, social, intellectuel, pour après faire un choix ».

    Non : nous sommes des héritiers. Et si choix il doit y avoir, c’est à partir de notre héritage.

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  8. Merci Monsieur l'Abbé pour cet excellent article! Je suis rarement en accord avec vous mais pour une fois vous rappelez avec des mots très justes le fond du problème:
    mise sur le même plan des "réalisations affectives" avec une institution au nom de l'égalitarisme, ce cancer infernal de la Révolution...
    primauté du spirituel, du moral dans le développement des sociétés...
    malfaisance radicale de "l'humanisme ecclesial" et ambiguïté mortelle des textes de Vatican II!!!
    Bref, continuez dans cette voie, Monsieur l'Abbé...Votre intelligence brillante finira par retrouver le chemin de la véritable Eglise...Sursum Corda!

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  9. c'est bien parce que le Concile a été une rupture, que tous les rappels à l'ordre doctrinaux effectués, reconnaissons le, par le Pape Paul VI, entre 1965 et 1968, ont été perçus à l'époque, par la majorité des catholiques conciliaires, comme parfaitement "contracycliques", comme tout à fait contradictoires avec le dispositif conciliaire, avec la plate-forme conciliaire.

    1. On citera ici Mysterium Fidei, Sacerdotalis Coelibatus, la Profession de Foi de Pierre, Humanae Vitae, textes dont le moins que l'on puisse dire est qu'ils sont étrangers, extérieurs, à la tournure mentale adogmatique – oecuménique qui est celle des qautre textes du Concile les plus représentatifs et significatifs de l’esprit du Concile.

    2. Par ailleurs, si le Concile n'a pas été une rupture, il faudra que l'on m'explique pourquoi Jean-Paul II, dans la quasi totalité de ses textes, se réfère autant au Magistère de Jean XXIII et de Paul VI, aux constitutions et déclarations conciliaires, et si peu aux encycliques antérieures à 1959.

    La rupture n'en serait pas une, mais tout indique que, dans l'esprit de Jean - Paul II, le Magistère antérieur au Concile est devenu quasiment sans valeur, le renouveau conciliaire étant à la fois pleinement refondateur sur le plan doctrinal et pleinement réformateur sur le plan pastoral, incarnation et instauration d’une nouvelle Pentecôte.

    3. Certes, la preuve incontestable de la nature et de la gravité de la rupture conciliaire réside dans l'imposition au clergé et aux laics de la nouvelle messe, dont on ne dira jamais assez qu'elle témoigne d'une double utopie, en rupture complète avec la Tradition, dans ce domaine si essentiel :

    a. rupture dans les modalités du rite, qu'il s'agissent des modalités gestuelles et verbales, ou des modalités linguistiques et symboliques ;

    b. rupture dans la finalité du rite, puisqu'il ne s'agit plus, avant tout, de renouveler, d'une manière non sanglante, le sacrifice de Notre Seigneur Jésus Christ, mais, avant tout, de communier ensemble autour, d'une liturgie de la parole et d'une liturgie du pain et du vin, auxquelles les célébrants donnent le plus souvent une orientation et une signification purement immanentes.

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  10. (suite)
    4. Mais le plus grave n'est pas là, le plus grave réside dans le changement de portance conceptuelle et doctrinale qui a présidé à l'ensemble de la rupture conciliaire : en substance, l'on est alors passé :
    - d'un catholicisme n'hésitant pas, et insistant même, "pour dire son fait" au monde moderne, à exhorter les pécheurs à se convertir à Jésus – Christ,
    - à un catholicisme consciencieusement et scrupuleusement reconnaissant face à la créativité, la générosité, la spontanéité de l'homme moderne, en ce qui concerne son aptitude et son aspiration à créer des valeurs d'inspiration humaniste dans le monde moderne, à travers les Droits de l'Homme.

    5. Que n'a t on dit sur les Droits de l'Homme ! Il ne s'agit pas ici d'en contester le bien - fondé théorique (5), il suffit de préciser ou de rappeler que les Droits de l'Homme, dans leur conception moderne, se sont construits, d'abord contre, ensuite sans la présence et l'action de Dieu dans la cité, dans la sphère publique des sociétés.

    6. Au demeurant, après voulu incorporer, aux Droits de l'Homme sans le Christ, une clause de réorientation, en direction de l'agir et de l'être de l'homme dans le Christ, Jean- Paul II, à partir du début de la deuxième partie de son pontificat, a enfin montré qu'il avait compris que les Droits de l'Homme, au grand désespoir, impuissant, silencieux, de quelques libéraux classiques, sont engagés le long d’une pente qui est celle de la juridicisation de l'assouvissement des désirs les plus égoistes, et non de l'accomplissement des devoirs les plus élévateurs de la conscience et de la personne humaines.

    7. Or, pour s'être faite promotrice et protectrice des Droits de l'Homme, l'Eglise catholique, depuis la rupture conciliaire, s'est exposée au risque de n'être pas comprise, ni approuvée, voire d'être prise en flagrant délit de contradiction ou d'équivoque, à chaque fois qu'elle hausse le ton, localement, ponctuellement, sur telle ou telle question, englobante ou sectorielle, question qu'il est aujourd'hui convenu d'appeler "de société".

    8. a . Là est le plus grave, depuis la rupture conciliaire : l'Eglise catholique est aujourd'hui piégée, parce que le vaccin qu'elle a voulu s'injecter s'est transformé en venin : avec quel effet, avec quel impact concret, un souverain pontife condamnerait - il, aujourd'hui, ex cathedra, telle ou telle manifestation d'anarchie, d'anomie, de libertarisme, dans quelque domaine que ce soit, à partir du moment où les individus qui s'y livrent ont parfaitement conscience du fait qu'à leurs yeux, qu'aux yeux de leurs complices, de leurs victimes, et de l'Etat, il en ont le droit, ils y ont le droit ?

    8. b. Qui ne voit qu'à partir du moment où l'Eglise s'est ralliée à la conception moderne des Droits de l'Homme, elle s'est aussi ralliée à un ordre juridique qui s'est bâti contre, puis sans, la moindre exigence de loi naturelle, contre, puis sans, la moindre référence à la loi naturelle ? Et qui ne voit que c'est justement ce qu'ont voulu les experts et les pères du Concile (cf Gaudium et Spes), sans en mesurer toutes les conséquences ?

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  11. Cher Monsieur l’abbé,

    Un billet très intéressant comme toujours. Quelques nuances et objections toutefois pour nourrir votre réflexion et celle des lecteurs :

    1. Je suis perplexe quant à la notion d’« humanisme laïc ». Il y a, me semble-t-il, deux positions cohérentes : la vision christianio-théiste du monde, qui reconnaît un ordre de la création issu de la volonté (bonne) du Créateur, et la vision matérialiste et athée, pour laquelle il n’existe pas d’ordre inhérent mais simplement un agencement contingent de matière et d’énergie. Dans le premier cas, la morale humaine provient de manière directe (quoique plus ou moins filtrée, ouverte à interprétation etc) de la volonté divine. Dans la seconde, je ne vois pas comment l’idée même de morale, de « ought » qui se distingue d’un « is », comme disent les Anglais, pourrait avoir un sens. Si l’homme n’est qu’un amas de cellules, on peut effectivement en faire ce qu’on veut.

    Entre les deux, il y a au moins deux catégories. L’une est les christianio-théistes culturels, c’est-à-dire sans Christ ou Dieu. Leur position, qui était jusqu’à une époque récente celle d’une très grande partie de la population française (et occidentale), est de se séparer du Créateur mais de continuer à accepter l’ordre de la création tel que reconnu par ceux qui croient en l’intelligence organisatrice du monde. C’est, j’imagine, ce que la doctrine catholique romaine appelle « hommes de bonne volonté » (expression étonnante : les autres seraient-ils de mauvaise volonté ?). Position me semble-t-il parfaitement incohérente, mais sur laquelle on peut s’appuyer en politique. C’est ce segment qui s’effondre depuis quelque temps, ce qui n’est bien sûr pas étonnant : une fois qu’on a séparé la branche de son tronc, elle peut rester en (apparence de ?) vie quelque temps, mais va nécessairement se dessécher.

    Et puis il y a cet « humaniste laïque ». Je vois de quoi vous voulez parler, mais c’est un objet difficilement identifiable, un mélange très étonnant de moralisme et de volontarisme. On croit profondément au bien et au mal (même si on passe sa vie à dire le contraire) mais on en change l’objet, par rejet sans doute de l’ordre ancien des choses. Une nouvelle morale, où ce qui est bien c’est d’être « tolérant » et « ouvert », ce qui est mal c’est de « discriminer ». Pensée d’une pauvreté affligeante, mais tenue sincèrement et avec une bonne conscience tellement dégoulinante qu’il est difficile de s’y opposer. Peut-être peut-on dialoguer avec cette bien-pensance, à près tout la plupart ne font que répéter des idées toute faites entendues à la télévision ; ils peuvent aussi entendre raison. Il me semble urgent de travailler davantage sur cet « humaniste laïque » et notamment de pointer son problème fondamental d’autorité : d’où tire-t-il ses arguments moraux ? Si le « ought » nouveau ne vient pas de Dieu, d’où vient-il ? De leurs sentiments ? Mais au nom de quoi devrais-je me soucier de leurs intuitions ? Je ne vais pas être tolérant simplement parce que le tube cathodique m’enjoint de l’être.

    Un bémol : les idées « humanistes laïques » sont une déformation du message chrétien. C’est Chesterton qui, je crois, disait que « le monde moderne est rempli d’idées chrétiennes devenues folles ». Je le vérifie tous les jours. Le mariage homosexuel est basé sur des idées d’universalité et d’amour qui sont profondément chrétiennes, quoiqu’incomprises. Or, si elles sont incomprises, c’est en partie de la faute de tous ces gens qui se sont dit chrétiens et ont eu le cœur tellement rêche qu’ils ont dégoûté leurs semblables de Jésus. Petite provocation, mais pas gratuite : je suis fondamentalement opposé à l’avortement, mais je trouve souvent plus de charité que les pro-morts que les chez les pro-vie. Méditons là-dessus.

    [à suivre] - visiteur du soir

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  12. [suite]

    2. Une supplique : renoncez à vos attaques contre le « droit subjectif ». Je ne sais pas d’où vous, M. de Benoist et autres sortez cette idée qu’il s’agit du mal sous lequel se cache les dérèglements de l’ego sans limite. Le droit subjectif est un concept qui permet d’expliquer certaines positions de l’ordre juridique (droit objectif). Il ne nous dit absolument rien sur le contenu de ces éventuels droits. En attaquant un concept purement technique, vous entrez dans une forme d’irrationalisme. Mal comprise, votre position semble signifier que l’individu créé par Dieu n’a aucun droit : c’est un point de vue que le matérialiste athée pourra peut-être approuver, mais certainement pas le chrétien !

    3. Ne vous excusez pas de dire que le mariage n’est pas la même chose que la stabilité des sentiments amoureux. J’irais d’ailleurs beaucoup plus loin et dirais qu’il n’est pas « fondé sur l’amour » (en tout cas pas au sens d’eros). Il est fondé sur des promesses et donc sur la volonté d’y être fidèle (et ces promesses incluent l’amour, mais au sens de charité qui n’est pas basée sur les sentiments : comme on dit en anglais, « you have to love your neighbour but you don’t have to like them »). La raison pour laquelle la société reconnaît cet engagement est parce qu’il lui est éminemment profitable, peut-être même nécessaire. Au passage, c’est me semble-t-il le meilleur argument contre le mariage homosexuel : le mariage n’a rien à voir, en tout cas en tant qu’il est considéré comme institution juridique, avec l’amour (au sens généralement où le mot sera entendu dans ce contexte).

    4. « Mais alors pourquoi se donner de la peine ? Il n'y a pas de mal à se faire du bien ! Soyons libres ! ». Attention, M. l’Abbé ! Je ne sais pas ce que vous avez voulu dire, mais vous glissez vers une idée extraordinairement fausse et dangereuse, quoique très répandue je crois dans les milieux catholiques, notamment traditionalistes. Cette idée est que Dieu nous impose nombre de corvées – c’est frustrant, mais si on veut « gagner son ciel » il va bien falloir y obéir, en tout cas un peu plus que la moyenne. Qu’est-ce qu’on aimerait nous aussi bécoter à droite à gauche, taper sur la gueule de ceux qui s’opposent à nous, et passer le dimanche ailleurs qu’à la messe – mais bon, il faut bien mériter son paradis, et cela implique « efforts » et « sacrifices ». C’est la une pensée moraliste et « christianiste » mais certainement pas chrétienne. Celui qui aime et suit Jésus aime sa loi parce qu’elle est bonne. Il se réjouit d’y obéir. Fidélité, charité, participation à la communauté chrétienne et tout le reste sont des joies (même si la loi de la chair agit fortement dans l’autre sens, bien sûr). Y voir des corvées serait la pire déformation que l’on puisse imaginer : pas meilleure, et sans doute pire, aux yeux du Christ que ceux qui ont l’honnêteté de dire qu’ils s’en contrefichent !

    « Food for thought », avec mes excuses pour la longueur de ce message (c’est pour cela que je commente aussi rarement),

    Le visiteur du soir

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  13. Je ne sais pas si je dois remercier l’AG2T pour son billet ou les commentateurs qui ont réagi de façon si pertinente. J’ai été très impressionnée par tous et en particulier par anonyme de 10h16 avec son long développement. En effet, celui-ci explique tout à fait la « métaphysique » sous-jacente à ces projets de loi. Il faut en effet, pour ces gens-là, créer une nouvelle race d’hommes complètement malléable. Pour arriver à cette fin, il faut effectivement déraciner et « déprogrammer » les consciences et les inconscients jusqu’aux inconscients collectifs eux-mêmes. L’Evangile proposait le passage de l’homme ancien transformé par le Christ, à l’homme nouveau. La nouvelle métaphysique qui a l’audace de ne pas se nommer, et qui agit en secret, « impose » la transmutation de l’humain en pâte argileuse. Entreprise faustienne de l’éternelle jeunesse peut-être, mais aussi rêve de création aussi vieille que le monde : Fabrication de Golems ! Depuis la kabbale jusque dans le cinéma, la littérature, les jeux vidéo…créer la vie comme Dieu, est le rêve de l’homme.
    Que peut-on espérer après un tel constat ? Une intervention divine ? Un réveil de l’humanité ? Une chose est sûre, cette entreprise diabolique met bien et de façon concrète, le doigt sur notre état d’homme pécheur dont nous faisons tous, partie. Cela me donne, personnellement, le vertige !
    Sur le mariage, il y aurait aussi tant à dire. Car si le sacrement peut lui donner un modèle de fidélité éternelle, il y a dans la pratique, bien des comportements de promiscuité qui ne sont pas faits pour entretenir l’amour mais qui au contraire, le minent. Récemment sur le F.C, quelqu’un a commencé une discussion sur le lit conjugal. Personne n’a mordu à l’hameçon, ce qui prouve bien que les gens ne sont pas prêts à une réflexion sur ce sujet.
    Merci à tous, encore et aussi au visiteur du soir !
    Benoîte




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  14. Conférence du 02.11.2012, à écouter sur ce thème organisée dans le diocèse de Bayonne par Mgr Aillet :
    "Et L’enfant Dans Tout Ça ?" Conférence-Débat Sur Le Mariage Et L’adoption Pour Les Couples De Même Sexe Avec Béatrice Bourges
    Ci-dessous, le lien pour y accéder. Vous pouvez aussi aller directement sur le site de la paroisse de Notre Dame de l’Assomption à Bayonne et vous pourrez de cette façon accéder à la conférence audio.
    Benoîte
    http://www.paroisseassomption-bayonne.org/article-et-l-enfant-dans-tout-a-conference-debat-sur-le-mariage-et-l-adoption-pour-les-couples-de-meme-111842516.html

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  15. Anonyme de 10h166 novembre 2012 à 11:11

    Je remercie les lecteurs de leurs compliments au sujet de l'article mis en ligne par mes soins! A noter que cet article est en plusieurs volets et que les anonymes de 10h17 et 10h18 ne sont qu'une seule et même personne: votre serviteur! Bonnes lectures à toutes et à tous!

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  16. La qualité des interventions diverses sur ce sujet de société particulièrement lourd de conséquences graves fait heureusement oublier le premier message (signé Antoine) qui n'est qu'un petit "torchon" conciliaire...misérable défense de l'indéfendable....
    Antoine n'a sans doute pas retenu l'essentiel de l'Evangile: vous jugerez de l'arbre à ses fruits!!!
    Les fruits sont pestilenciels. Oremus.

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    1. alors vous êtes un fruit de quoi, vous et votre propos agressif ? ;-)
      Sans rancune et avec mes prières pour l'abbé, vous et tous les autres intervenants de cet espace.

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    2. Monsieur le Webmeste pourrait-il censurer impitoyablement tous les propos orduriers et/ou agressifs qui ne font pas honneur à leurs auteurs.

      Cessez d'abriter des gens qui se défoulent aussi anonymement qu'impunément. Si ces gens ont des problèmes qu'ils aillent voir un psy.

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    3. cher anonyme de 20H35 -- Vous demandez si je +pourrais+ censurer, et vous suggérer que ce soit +impitoyablement+. Je vous réponds que je +pourrais+ censurer les propos orduriers... s'ils existaient.

      Il y a bien ce terme (+torchon+), pas très amène, mais non point ordurier. Du reste Antoine (que je salue au passage) ne semble pas s'en offusquer plus que de raison.

      Dont acte.

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    4. Monsieur le Webmestre,

      Merci de votre réponse, mis je dois vou dire que j'ai lu plusieurs fois sur ce blog des termes grossiers qui m'ont choqué et que je ne saurais reproduire sans manquer àla bienséance. Qualifier quelqu'un de "torchon" me semble particulièrement désobligeant.

      Je regrette que sur un blog qui se dit chrétien on tolère de pareils propos. Il s'agit d'une question de bonne éducation. Je suis issu d'une famille populaire très simple mes parents n'ayant fait aucune études, mais si j'avais tenu de tels propos à la maison nul doute que j'aurais eu droit à une bonne paire de gifles.

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  17. Cher monsieur l'Abbé,
    Billet remarquable.
    Beaucoup a déjà été dit, je ne serai donc pas long.
    Je crains que la rupture de société entre adorateurs de l'Homme et ceux qui sont de l'autre bord, c'est à dire les croyants, mais aussi ceux qui sont encore baignés de la morale de nos pères soit déjà plus qu'en marche. Ce projet n'est pas là pour satisfaire l'égo de quelques homosexuels, qui ici servent d'idiots utiles, mais d'ouvrir un peu plus la brèche du culte de l'Homme idole. Je crains que le débat soit celui du pot de terre contre le pot de fer. A moins que...
    ...le Ciel ne s'en mêle. Mais après tout, c'est peut-être le cas, puisque l'Eglise bouge.
    Clément d'Aubier (Pseudo de rêverie)

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  18. M. l'Abbé
    plus que votre billet, fort bon, les commentaires sont toujours aussi passionnants.

    Ce sera drôle de se retrouver tous au purgatoire, "c'était toi Antoine !" lance "Anonyme de 10h16..."

    Le journal l'Homme Nouveau titrait de façon judicieuse : Parents gays, enfants tristes.

    Ce que je crains autant que le saccage de l'institution du mariage, coup suivant l'avortement joué dans cette partie d'échec jouée dans l'espace et dans le temps, contre la famille, contre les enfants, cad contre les fondements sociaux de l'Eglise, c'est que la communauté catholique rentre tête baissée dans le chiffon rouge, sans voir la transformation sociale qui s'opère pendant ce temps dans le monde du travail, dans la société.

    Les grands enfants s'installent malgré eux dans le chômage dés la fin de leurs études, et pourtant moult d'entre eux tentent l'aventure à l’étranger ou dans des micro entreprises. Rien n'y fait.

    La génération suivante désespère sur les bancs de l'école car elle voit que cela ne sert qu'à une toute petite minorité.

    Les grands enfants devenus plus vieux se font virer dés qu'ils deviennent séniors, cad à 45 ans dans la plupart des entreprises, celles-ci allégeant ainsi leur masse salariale et un personnel surtout moins malléable aux slogans.

    Le temps du retour de l'esclavage n'est plus loin ... on le justifiera au nom de la compétitivité comme en Chine et au Moyen-Orient.

    De cette partie, nous assistons au coup classique de la fourchette.

    Pendant que la minorité Catholique va foncer dans le mariage homosexuel, l'adversaire joue son coup sur l'esclavage moderne dans le monde du travail.

    Dieu venez à notre aide,
    Cœur sacré de Jésus, ayez pitié de nous.

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  19. "Un débat pour faire semblant", un " baroud du déshonneur"
    Et si c'était vrai ?
    Car depuis la campagne électorale on savait à quoi s'en tenir.
    Que faisaient à cette époque les combattants de minuit moins une?
    A moins qu'à l'image des vierges folles ,ils s'étaient endormis...
    Et les combattants de la vingt cinquième heure arboreront avec les mines de circonstances leur médaille d'ancien combattant comme ces battus de 1940 qui arboraient un petit barbelé au revers de leur veston en guise de décoration.
    A vomir.

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  20. Hollande avait prévenu : il ferait adopter le mariage homo. Il n'y a pas de tromperie.

    Mais les évêques ont laissé élire Hollande et le CCFD le Secours catholique la JOC etc.. ont tapé à qui mieux mieux sur SARKO.

    Que ces messieurs aient la pudeur de ne pas se plaindre, ils ont ce qu'ils ont voulu.

    Je suis intimement persuadé que les évêques français, en majorité de gauche, feront le dos rond et qu'in petto ils sont favorables au mariage "pour tous" et à l'accueil des homos dans l'Eglise (comme à Vienne, Autriche ou dans plusieurs paroisses de Paris.)

    Mais ils devraient se méfier des réactions du "catho" de base qui risquent de faire la grève du denier du culte.

    "Au nom de l'amour" ou de la "civilisation de l'amour" du "bienheureux" WOJTYLA on fait et on dit n'importe quoi.

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    1. Entièrement d'accord avec vous. "Ils" ont voté, ils ont élu !
      Et je vais plus loin : l'immense majorité des français "acceptera" le mariage homo parce que les peuples, par leur ignorance et leur manque de courage, ont l'âme des esclaves....
      Les cathos de base vont devenir un petit carré d'as qui ira en diminuant et les nouvelles générations façonnées au ciment de la pensée totalitaire ne sauront plus relever la tête...
      Un monde s'achève et il faut savoir le reconnaitre. Non pas l'accepter, ce qui pour moi est hors de question! mais admettre que, pareils à un écho qui s'éloigne de plus en plus, nos cris ne seront bientôt plus entendus ! DVV

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    2. Anonyme 09:39

      D'accord à vue humaine c'est mal parti mais il n'y a rien "d'écrit" . Ni fatum ni mektoub....

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    3. Tout à fait d'accord pour les évêques surtout les responsables de la CEF et son "président" en premier lieu....Gripeminaud politique et manoeuvrier qui est sorti soudainement de sa réserve habituelle devant la présentation, au récent synode sur l'évangélisation , de l'évidence mathématique de la progression démographique de l'islam en Europe....

      Sans doute n'aime t-on pas , dans l'Eglise "démocratique" et "républicaine" , être contesté et critiqué dans ses choix "pastoraux" et politiques.

      En tous cas les "points non négociables" précisés par Benoit XVI avaient été subtilement relativisés avant les élections

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  21. Vous avez raison. Les évêques vont un peu râler mais ils finiront par accepter le mariage "pour tous". Après tout ils sont en grande majorité de "gauche". Mais qu'ils se méfient quand même de la réaction des catholiques pratiquants de base qui eux dans leur très grande majorité votent à droite et qui n'accepteraient pas que leur fils se marie avec un garçon.

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  22. J'en ai un peu marre des bagarres entre tradis et progressistes qui n'intéressent plus personne depuis longtemps. Nous sommes tous des catholiques point barre. Et si cette histoire de mariage homo pouvait tous nous réconcilier en un front commun. Dans ce cas il faudrait en remercier Hollande et faire bruler un cierge en son honneur car il aurait réussi un tout de force : réunifier les catholiques (contre lui).

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    1. Désolé Anonime mais

      voilà de "bons" voeux "pieux" et de "bonnes" paroles....en apparence seulement !
      Car , comme chacun sait , le chemin de l'enfer est pavé de bonnes intentions .
      On ne "réunifiera" pas les catholiques en profondeur "contre" Mr Hollande ou CONTRE qui que ce soit .
      Les "bagarres" et "disputatio" sont tout à fait légitimes , et elles peuvent être âpres , tant que l'on ne perd pas de vue la finalité la recherche de la Vérité et la suite du Christ , la sequella Cristi , et que l'on ne reste pas cantonné et retranché dans un "camp" bien à l'abri à ressasser toujours les mêmes antiennes .

      Je suis assez atterré de voir que la manif "épiscopale" a cru bon de mettre en figure de proue ou égérie , la "médiatique" ou médiatisée Frigide Barjot qui prétend être la voix du Pape et de l'Eglise et qui voue aux gémonies les vilains affreux qui n'adorent pas ,comme elle s'en vante , les homosexuels qu'elle fréquente dans les boites de nuit en bonne catho branchée et bobo cool "comme il faut".

      C'est aux évêques (et au pape) d'appeler , en tant que pasteurs , à l'unité . Mais je ne crois pas qu'ils oseront ou voudront le faire par idéologie et par lacheté car ils s'attireraient immédiatement les foudres et l'excommunication des médias "libéraux" et tellement "tolérants" qui ont une définition , cependant , bien précise de la bien-pensance et de la bienséance et qui en l'occurrence ne supporteraient pas l'esquisse d'une réunification avec les intégriiiiistes et , par conséquent , le retour d'une Eglise témoignant sans honte de sa foi et du Salut en Jésus-Christ seul .

      NB.: je n'ai jamais été lefebvriste mais je remercie ce mouvement d'exister en espérant qu'ils ne s'enfermeront pas stérilement dans leur chapelle .
      Qu'ils soient plus intelligents que les conciliaristes obtus pour lever les confusions ou ambiguités contenues dans Vatican 2

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  23. @ Antoine
    Je suis toujours très intéressé par la réflexion d'Antoine,qui m'apporte beaucoup. Il nous aide à réfléchir et c'est peut-être lui qui cherche, en toute bonne foi, à creuser notre réflexion. Je ne suis pas sûr d'avoir répondu avec le même souci. Encore merci à lui

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  24. "Mais, au commencement de la création, il les fit homme et femme. A cause de cela, l'homme quittera son père et sa mère, il s'attachera à sa femme, et tous deux ne feront plus qu'un. Ainsi, ils ne sont plus deux, mais ils ne font qu'un. Donc, ce que Dieu a uni, que l'homme ne le sépare pas !"Lorsqu'on est baptisé, on est soucieux que ce soit ce que Dieu a uni seulement que l'homme ne doit pas séparer. C'est un mystère....

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