Deuxième dimanche de la Passion ou Dimanche des Rameaux
Le dimanche des Rameaux est l’un des dimanches les plus importants de l’année liturgique. Comme son nom ne l’indique pas il est consacré tout entier au souvenir de la Passion du Christ. Dimanche dernier, premier dimanche de la Passion, nous proposions, avec les textes de l’épître et de l’Evangile, une explication du mystère de la Passion. Ce dimanche, c’est le récit de la Passion selon saint Matthieu qui est lu, soit deux longs chapitres de son Evangile. Mais auparavant, au tout début de la cérémonie, comme par une sorte de mystique compensation, pour l’horreur de la Passion que le Christ va vivre, se déroulent la bénédiction et la procession des Rameaux.
De quoi s’agit-il ? Revenons aux événements de la dernière semaine de la vie du Christ sur la terre. Jésus était recherché à Jérusalem. Sa tête était mise à prix (au sens propre du terme) par ceux que l’Evangile appelle « les Princes des prêtres et les anciens du peuple ». Il s’était enfui dans le territoire grec de la Décapole où il continuait son apostolat. Mais un messager est venu le trouver avec une supplique, ainsi rédigée : « Maître, ton ami est malade ». Lazare, le frère de Marthe et de Marie, habite Béthanie, c’est-à-dire la banlieue de Jérusalem. Il est effectivement au plus mal et ses sœurs ont tenté un dernier effort auprès du grand Guérisseur pour le sauver. Dans un premier temps, Jésus semble ne pas relever le contenu réel de cette demande à la fois humble dans son contenu et insistante dans sa forme. Mais au bout de trois jours il annonce à ses apôtres qu’il faut monter à Jérusalem. L’enthousiasme des apôtres, on le devine, est indescriptible. Personne ne veut le suivre. Un silence de mort accueille sa détermination. Il n’y en a qu’un seul à ce moment-là qui se lève et qui exprime son accord, c’est Thomas, l’apôtre qui plus tard doutera. « Allons et mourons avec lui s’il le faut ! » Beaucoup de générosité et beaucoup de délicatesse dans cette reconnaissance des droits de l’amitié dans le cœur du Christ. Lorsque plus tard Thomas doutera de la résurrection, il nous faudra nous souvenir de cette première attitude, noble et courageuse.
Tous rentrent à Jérusalem finalement et – on le sait – non seulement le Christ guérit Lazare mais il le ressuscite d’entre les morts, comme pour anticiper de façon figurative, sur sa propre résurrection surnaturelle. Lazare avait été mis au tombeau quelques jours plus tôt : « Jam foetet ! » Il sent déjà avait prévenu Marthe, la sœur de cette Marie « qui avait été délivrée de sept démons », cette femme qui, apparemment sans nécessité financière car la famille chez qui le Christ va se reposer semble riche, exerçait le métier de courtisane. Qu’importe ! Le pouvoir que le Christ a sur la vie et sur la mort est un pouvoir divin, celui du Créateur qui peut se faire Re-créateur. Saint Pierre dans son premier discours à Jérusalem, dira aux Juifs : « Vous avez crucifié l’auteur de la vie ». Le Christ, lorsqu’il avait ressuscité la fille de la veuve de Naïm, avait simplement dit : « Elle n’est pas morte, elle dort ». Mais là le phénomène (Lazare sortant de son tiombeau entouré de bandelettes) est rendu encore plus extraordinaire par le temps qui a passé, le temps qu’a laissé couler Jésus quand il était dans la Décapole.
La nouvelle du miracle se répand comme une traînée de poudre. Jésus décide de monter à Jérusalem pour la Pâque juive, comme il le faisait jusque là depuis deux ans pour les principales fêtes juives. Il est accueilli dans la ville où la veille encore sa tête était mise à prix, comme un triomphateur : versatilité des foules ! Lui avait prévu cet accueil. Il avait envoyé deux apôtres chercher « un âne le petit d’une ânesse ». Alors qu’il est acclamé comme le Messie « Fils de David », les gens s’agitant et poussant des youyous, des palmes à la main, il veut montrer que ce phénomène de foule ne l’intéresse pas, qu’il n’y est pas sensible et que, comme il le dira à Pilate le procurateur romain plus tard, « Ma royauté n’est pas de ce monde ». Au lieu de monter un cheval, comme un cavalier qui se serait illustré à la guerre, il choisit un âne, signe de sa douceur et de son humilité, signe, je dirai, du caractère surnaturel de sa Royauté.
Le Dimanche des Rameaux est consacré à exalter cette Royauté du Christ sur le monde et sur l’histoire du monde. Chaque chrétien, dans les églises, reçoit lui aussi un rameau (du buis dans la France du nord) et agite ce rameau comme l’ont fait les habitants de Jérusalem, en signe de joie et de reconnaissance. Et l’on chante, nous aussi : « Hosanna, au Fils de David. Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! », comme pour attester la Mission du sauveur, avant d’être plongé dans le récit de ses souffrances et de sa mort au moment de l’Evangile.
Ce rameau, après la cérémonie, après qu’il ait été dûment béni, chacun l’emporte chez lui et en orne le crucifix et les images pieuses dont il dispose dans son intérieur.
Le dimanche des Rameaux est l’un des dimanches les plus importants de l’année liturgique. Comme son nom ne l’indique pas il est consacré tout entier au souvenir de la Passion du Christ. Dimanche dernier, premier dimanche de la Passion, nous proposions, avec les textes de l’épître et de l’Evangile, une explication du mystère de la Passion. Ce dimanche, c’est le récit de la Passion selon saint Matthieu qui est lu, soit deux longs chapitres de son Evangile. Mais auparavant, au tout début de la cérémonie, comme par une sorte de mystique compensation, pour l’horreur de la Passion que le Christ va vivre, se déroulent la bénédiction et la procession des Rameaux.
De quoi s’agit-il ? Revenons aux événements de la dernière semaine de la vie du Christ sur la terre. Jésus était recherché à Jérusalem. Sa tête était mise à prix (au sens propre du terme) par ceux que l’Evangile appelle « les Princes des prêtres et les anciens du peuple ». Il s’était enfui dans le territoire grec de la Décapole où il continuait son apostolat. Mais un messager est venu le trouver avec une supplique, ainsi rédigée : « Maître, ton ami est malade ». Lazare, le frère de Marthe et de Marie, habite Béthanie, c’est-à-dire la banlieue de Jérusalem. Il est effectivement au plus mal et ses sœurs ont tenté un dernier effort auprès du grand Guérisseur pour le sauver. Dans un premier temps, Jésus semble ne pas relever le contenu réel de cette demande à la fois humble dans son contenu et insistante dans sa forme. Mais au bout de trois jours il annonce à ses apôtres qu’il faut monter à Jérusalem. L’enthousiasme des apôtres, on le devine, est indescriptible. Personne ne veut le suivre. Un silence de mort accueille sa détermination. Il n’y en a qu’un seul à ce moment-là qui se lève et qui exprime son accord, c’est Thomas, l’apôtre qui plus tard doutera. « Allons et mourons avec lui s’il le faut ! » Beaucoup de générosité et beaucoup de délicatesse dans cette reconnaissance des droits de l’amitié dans le cœur du Christ. Lorsque plus tard Thomas doutera de la résurrection, il nous faudra nous souvenir de cette première attitude, noble et courageuse.
Tous rentrent à Jérusalem finalement et – on le sait – non seulement le Christ guérit Lazare mais il le ressuscite d’entre les morts, comme pour anticiper de façon figurative, sur sa propre résurrection surnaturelle. Lazare avait été mis au tombeau quelques jours plus tôt : « Jam foetet ! » Il sent déjà avait prévenu Marthe, la sœur de cette Marie « qui avait été délivrée de sept démons », cette femme qui, apparemment sans nécessité financière car la famille chez qui le Christ va se reposer semble riche, exerçait le métier de courtisane. Qu’importe ! Le pouvoir que le Christ a sur la vie et sur la mort est un pouvoir divin, celui du Créateur qui peut se faire Re-créateur. Saint Pierre dans son premier discours à Jérusalem, dira aux Juifs : « Vous avez crucifié l’auteur de la vie ». Le Christ, lorsqu’il avait ressuscité la fille de la veuve de Naïm, avait simplement dit : « Elle n’est pas morte, elle dort ». Mais là le phénomène (Lazare sortant de son tiombeau entouré de bandelettes) est rendu encore plus extraordinaire par le temps qui a passé, le temps qu’a laissé couler Jésus quand il était dans la Décapole.
La nouvelle du miracle se répand comme une traînée de poudre. Jésus décide de monter à Jérusalem pour la Pâque juive, comme il le faisait jusque là depuis deux ans pour les principales fêtes juives. Il est accueilli dans la ville où la veille encore sa tête était mise à prix, comme un triomphateur : versatilité des foules ! Lui avait prévu cet accueil. Il avait envoyé deux apôtres chercher « un âne le petit d’une ânesse ». Alors qu’il est acclamé comme le Messie « Fils de David », les gens s’agitant et poussant des youyous, des palmes à la main, il veut montrer que ce phénomène de foule ne l’intéresse pas, qu’il n’y est pas sensible et que, comme il le dira à Pilate le procurateur romain plus tard, « Ma royauté n’est pas de ce monde ». Au lieu de monter un cheval, comme un cavalier qui se serait illustré à la guerre, il choisit un âne, signe de sa douceur et de son humilité, signe, je dirai, du caractère surnaturel de sa Royauté.
Le Dimanche des Rameaux est consacré à exalter cette Royauté du Christ sur le monde et sur l’histoire du monde. Chaque chrétien, dans les églises, reçoit lui aussi un rameau (du buis dans la France du nord) et agite ce rameau comme l’ont fait les habitants de Jérusalem, en signe de joie et de reconnaissance. Et l’on chante, nous aussi : « Hosanna, au Fils de David. Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! », comme pour attester la Mission du sauveur, avant d’être plongé dans le récit de ses souffrances et de sa mort au moment de l’Evangile.
Ce rameau, après la cérémonie, après qu’il ait été dûment béni, chacun l’emporte chez lui et en orne le crucifix et les images pieuses dont il dispose dans son intérieur.
Merci, Monsieur l'abbé, pour cette lettre grâce à laquelle je vais assister à la messe des Rameaux en pleine communion avec le Christ.
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