"celui qui aime sa vie la perd ; celui qui hait sa vie dans ce monde, la gagnera dans la vie éternelle" Jean 12, 25
Cette déclaration si forte du Christ intervient juste après la parabole du grain qui meurt pour revivre : "Oui vraiment, je vous l'affirme, si le grain de blé jeté en terre ne meurt pas, il reste seul. Mais s'il meurt, il porte beaucoup de fruits" (12, 24). Notre Seigneur va chercher une analogie dans le monde matériel pour illustrer la fécondité de sa mort et de sa résurrection, car c'est bien de cela qu'il s'agit, de mort et de résurrection - de résurrection et donc de vie, de vie éternelle. Jésus entend dire la nécessité de son propre sacrifice. Mais à travers son propre sacrifice, c'est le nôtre qui se profile. D'où l'universalisation du verset 25 : "Celui qui aime sa vie la perd".
Notre Seigneur parle pour lui qui va connaître le supplice de la Croix et pour tous ceux qui se réclament et se réclameront de lui. Lui règne par son sacrifice : "Quand je serai élevé de terre, j'attirerai tout à moi" (Jean 12, 32). Jean commente, laconique : "Il disait cela pour indiquer de quel genre de mort il allait mourir". Voilà le paradoxe suprême et comme insoutenable si on le considère de trop près : Jéssu règne par sa Croix. C'est par sa Croix qu'il gagne définitivement les coeurs. Par sa croix qu'il montre comment sa mission est absolue, comment sa mission est d'aller "jusqu'au bout"... en donnant sa vie, pour revivre et faire vivre. Arrivé à ce point, il est bien le seul dans toute l'histoire humaine à avoir ainsi défié la mort pour remporter la victoire : "La vie et la mort, dans un duel étonnant, ont lutté. Et le chef de la vie, mort, règne vivant".
Il est le seul. A nous de l'imiter, autant que nous pouvons. La perspective est surhumaine ? En quelque sorte, oui. Et pourtant la loi du sacrifice est la loi de la vie dans tous ses états, la vie du grain de blé qui germe en mourant. La vie du serviteur qui offre sa vie en vivant pour son Maître. La vie de l'amant, qui "se livre pour sa femme comme le Christ s'est livré pour l'Eglise" note saint Paul au chapitre 5 de l'épître aux Ephésiens. Quand on y réfléchit, vivre c'est s'offrir à quelque chose de plus grand que sa vie. Hegel a dit la dessus des choses admirables. Celui qui n'est pas capable de discerner dans sa vie quelque chose de plus grand que sa vie aime trop sa vie pour vivre vraiment. Il ne sait plus risquer. Il ne sait plus s'exposer. Il ne sait plus donner. Il ne connaît pas "le travail du négatif". Il perd sa vie à l'avoir trop chérie. A vouloir préserver sa vie, dit Hegel, avec les avantages acquis qui vont avec, le Maître est toujours perdant face à l'esclave. Ce dernier, n'ayant rien à perdre, donne tout, et donc... gagne tout.
Métaphysiquement, nous sommes tous des esclaves, que nous le voulions ou non, que nous le sachions ou non. Esclaves de notre propre mortalité. Esclaves de nos addictions - c'est-à-dire du péché. Esclave du néant, que seul le Christ a affronté vraiment. Si nous réalisons cela, si nous comprenons que nous n'avons rien à perdre, alors, dirait Pascal (ou Hegel, mais c'est la même chose), nous sommes mûrs pour le Pari. Nous sommes prêts à tout tenter, à tout risquer, avec "le chef de la Vie", en l'accompagnant dans "son duel admirable".
Et nous comprenons que la seule manière de nous en sortir, c'est de donner. Il ne s'agit pas, pour sortir du néant, de céder à une sorte de chantage à l'éternité, genre : si tu ne donnes pas, pas de Ciel pour toi. C'est la loi commune, celle du grain de blé, la nôtre. Ce que l'on garde dans la vie, pour la vie, c'est ce que l'on a donné. Réfléchissez. Retournez vous. Voyez ce qui vous reste de ce que vous avez vécu. Pas de trémolos. C'est la loi, froide : il vous reste ce que vous avez donné, ce dont vous vous êtes délesté, pour un Autre. Ou comme dirait Lacan, qui ne comprenait pas toujours ce qu'il disait : ce que vous avez fait "dans le champ de l'Autre". Tout ce que vous avez fait pour vous-même et pour votre nombril, vous ne le gardez ou ne le garderez pas. "Celui qui aime sa vie la perd".
On peut décliner ce principe spirituel à l'infini. Il est la loi de la vie, telle que le Christ nous la fait connaître. Celui qui cherche le bonheur ne le trouve pas. Celui qui croit qu'il suffit de "s'occuper un peu de soi" pour commencer à vivre vraiment se réveillera de son sommeil vital en découvrant qu'il baigne dans la véritable illusion transcendantale, celle du narcissisme dans tous ses états. En musique : celui qui cherche à faire un effet est passé à côté de la mélogdie, il n'a pas su s'oublier pour ce qu'il cherchait à atteindre. Il ne le trouve pas.
Avant le Christ, avait-on enseigné cette vérité première ? Peu. Mais voyez quand même le mythe d'Orphée et d'Euridyce. Il me semble que c'est cela qui, de façon cachée, et de façon différente, nous y est dit. Orphée retrouvera Euridice, si, s'oubliant lui-même, il parvient à ne pas la regarder, durant la longue remontée des enfers. Il est sûr de lui. Jamais il ne la regardera. Hélas, au moment où il va retrouver la lumière, il finit par céder à un irrépressible besoin de s'assurer d'elle pour lui... Il la regarde. Il la perd. Elle retombe dans le gouffre du néant où nos vies, sans le Christ, se terminent. Ce n'est pas un hasard si l'on a souvent comparé le Christ à Orphée, dans les premiers siècles de l'Eglise : parce que Jésus s'est lui même comparé à un joueur de flûte (Matth. 11) à un musicien, comme Orphée avec sa lyre, qui déchiffre la partition de l'univers, en nous révélant la loi du monde dans son sacrifice. Parce que Jésus, lui, s'oubliant totalement et jusqu'à la mort, ramène nos âmes d'Euridyce à la lumière du soleil de Dieu.
A nous d'être à notre tour des Orphées efficaces, des Orphées christiques ! C'est en s'oubliant qu'on se trouve.
"la solution du problème du moi, disait Allan Watt, c'est la disparition du problème". J'ai toujours trouvé monstrueuse cette phrase. A la lumière du sacrifice du Christ, on peut la comprendre. Non, il ne s'agit pas de s'éclater ou d'utiliser toutes sortes de véhicules plus ou moins licites pour des voyages hallucinants ou hallucinatoires... Voilà le faux oubli de soi, qui est encore un aller simple pour le néant. Comment faire disparaître le problème ? Surtout pas en allant tout raconter à un psy qui vous fait payer votre récit à 200 euros la séance, en le construisant à sa mode, en le faisant exister de telle ou telle manière, et en se réservant les clés de l'édifice, les clés de chez vous finalement. Une seule réponse, que vous pouvez pratiquer immédiatement et sans délai : le sacrifice de soi par amour, pour un autre ou une autre, pour Dieu. "Celui qui hait sa vie en ce monde la gardera pour la vie éternelle". Haïr sa vie, c'est aimer la vie...
Notons juste pour finir que, dans le texte de l'Evangile, le mot vie, en grec, c'est psuché, le psychique, l'âme. Le Christ, en nous donnant l'exemple, nous invite à dépasser le psychique pour nous situer, par amour, dans le spirituel.
Cette déclaration si forte du Christ intervient juste après la parabole du grain qui meurt pour revivre : "Oui vraiment, je vous l'affirme, si le grain de blé jeté en terre ne meurt pas, il reste seul. Mais s'il meurt, il porte beaucoup de fruits" (12, 24). Notre Seigneur va chercher une analogie dans le monde matériel pour illustrer la fécondité de sa mort et de sa résurrection, car c'est bien de cela qu'il s'agit, de mort et de résurrection - de résurrection et donc de vie, de vie éternelle. Jésus entend dire la nécessité de son propre sacrifice. Mais à travers son propre sacrifice, c'est le nôtre qui se profile. D'où l'universalisation du verset 25 : "Celui qui aime sa vie la perd".
Notre Seigneur parle pour lui qui va connaître le supplice de la Croix et pour tous ceux qui se réclament et se réclameront de lui. Lui règne par son sacrifice : "Quand je serai élevé de terre, j'attirerai tout à moi" (Jean 12, 32). Jean commente, laconique : "Il disait cela pour indiquer de quel genre de mort il allait mourir". Voilà le paradoxe suprême et comme insoutenable si on le considère de trop près : Jéssu règne par sa Croix. C'est par sa Croix qu'il gagne définitivement les coeurs. Par sa croix qu'il montre comment sa mission est absolue, comment sa mission est d'aller "jusqu'au bout"... en donnant sa vie, pour revivre et faire vivre. Arrivé à ce point, il est bien le seul dans toute l'histoire humaine à avoir ainsi défié la mort pour remporter la victoire : "La vie et la mort, dans un duel étonnant, ont lutté. Et le chef de la vie, mort, règne vivant".
Il est le seul. A nous de l'imiter, autant que nous pouvons. La perspective est surhumaine ? En quelque sorte, oui. Et pourtant la loi du sacrifice est la loi de la vie dans tous ses états, la vie du grain de blé qui germe en mourant. La vie du serviteur qui offre sa vie en vivant pour son Maître. La vie de l'amant, qui "se livre pour sa femme comme le Christ s'est livré pour l'Eglise" note saint Paul au chapitre 5 de l'épître aux Ephésiens. Quand on y réfléchit, vivre c'est s'offrir à quelque chose de plus grand que sa vie. Hegel a dit la dessus des choses admirables. Celui qui n'est pas capable de discerner dans sa vie quelque chose de plus grand que sa vie aime trop sa vie pour vivre vraiment. Il ne sait plus risquer. Il ne sait plus s'exposer. Il ne sait plus donner. Il ne connaît pas "le travail du négatif". Il perd sa vie à l'avoir trop chérie. A vouloir préserver sa vie, dit Hegel, avec les avantages acquis qui vont avec, le Maître est toujours perdant face à l'esclave. Ce dernier, n'ayant rien à perdre, donne tout, et donc... gagne tout.
Métaphysiquement, nous sommes tous des esclaves, que nous le voulions ou non, que nous le sachions ou non. Esclaves de notre propre mortalité. Esclaves de nos addictions - c'est-à-dire du péché. Esclave du néant, que seul le Christ a affronté vraiment. Si nous réalisons cela, si nous comprenons que nous n'avons rien à perdre, alors, dirait Pascal (ou Hegel, mais c'est la même chose), nous sommes mûrs pour le Pari. Nous sommes prêts à tout tenter, à tout risquer, avec "le chef de la Vie", en l'accompagnant dans "son duel admirable".
Et nous comprenons que la seule manière de nous en sortir, c'est de donner. Il ne s'agit pas, pour sortir du néant, de céder à une sorte de chantage à l'éternité, genre : si tu ne donnes pas, pas de Ciel pour toi. C'est la loi commune, celle du grain de blé, la nôtre. Ce que l'on garde dans la vie, pour la vie, c'est ce que l'on a donné. Réfléchissez. Retournez vous. Voyez ce qui vous reste de ce que vous avez vécu. Pas de trémolos. C'est la loi, froide : il vous reste ce que vous avez donné, ce dont vous vous êtes délesté, pour un Autre. Ou comme dirait Lacan, qui ne comprenait pas toujours ce qu'il disait : ce que vous avez fait "dans le champ de l'Autre". Tout ce que vous avez fait pour vous-même et pour votre nombril, vous ne le gardez ou ne le garderez pas. "Celui qui aime sa vie la perd".
On peut décliner ce principe spirituel à l'infini. Il est la loi de la vie, telle que le Christ nous la fait connaître. Celui qui cherche le bonheur ne le trouve pas. Celui qui croit qu'il suffit de "s'occuper un peu de soi" pour commencer à vivre vraiment se réveillera de son sommeil vital en découvrant qu'il baigne dans la véritable illusion transcendantale, celle du narcissisme dans tous ses états. En musique : celui qui cherche à faire un effet est passé à côté de la mélogdie, il n'a pas su s'oublier pour ce qu'il cherchait à atteindre. Il ne le trouve pas.
Avant le Christ, avait-on enseigné cette vérité première ? Peu. Mais voyez quand même le mythe d'Orphée et d'Euridyce. Il me semble que c'est cela qui, de façon cachée, et de façon différente, nous y est dit. Orphée retrouvera Euridice, si, s'oubliant lui-même, il parvient à ne pas la regarder, durant la longue remontée des enfers. Il est sûr de lui. Jamais il ne la regardera. Hélas, au moment où il va retrouver la lumière, il finit par céder à un irrépressible besoin de s'assurer d'elle pour lui... Il la regarde. Il la perd. Elle retombe dans le gouffre du néant où nos vies, sans le Christ, se terminent. Ce n'est pas un hasard si l'on a souvent comparé le Christ à Orphée, dans les premiers siècles de l'Eglise : parce que Jésus s'est lui même comparé à un joueur de flûte (Matth. 11) à un musicien, comme Orphée avec sa lyre, qui déchiffre la partition de l'univers, en nous révélant la loi du monde dans son sacrifice. Parce que Jésus, lui, s'oubliant totalement et jusqu'à la mort, ramène nos âmes d'Euridyce à la lumière du soleil de Dieu.
A nous d'être à notre tour des Orphées efficaces, des Orphées christiques ! C'est en s'oubliant qu'on se trouve.
"la solution du problème du moi, disait Allan Watt, c'est la disparition du problème". J'ai toujours trouvé monstrueuse cette phrase. A la lumière du sacrifice du Christ, on peut la comprendre. Non, il ne s'agit pas de s'éclater ou d'utiliser toutes sortes de véhicules plus ou moins licites pour des voyages hallucinants ou hallucinatoires... Voilà le faux oubli de soi, qui est encore un aller simple pour le néant. Comment faire disparaître le problème ? Surtout pas en allant tout raconter à un psy qui vous fait payer votre récit à 200 euros la séance, en le construisant à sa mode, en le faisant exister de telle ou telle manière, et en se réservant les clés de l'édifice, les clés de chez vous finalement. Une seule réponse, que vous pouvez pratiquer immédiatement et sans délai : le sacrifice de soi par amour, pour un autre ou une autre, pour Dieu. "Celui qui hait sa vie en ce monde la gardera pour la vie éternelle". Haïr sa vie, c'est aimer la vie...
Notons juste pour finir que, dans le texte de l'Evangile, le mot vie, en grec, c'est psuché, le psychique, l'âme. Le Christ, en nous donnant l'exemple, nous invite à dépasser le psychique pour nous situer, par amour, dans le spirituel.
Vous voudrez bien me pardonner, mon père de faire un copier-coller de ce que j'ai écrit sur mon petit blogue amateur. Une fois n'est pas coutume, mais je trouve que mon "poste" peut être mon commentaire au vôtre.
RépondreSupprimer"L'approche de Pâques nous place au pied de la croix ! Il va être trop tard pour bien faire son carême. Ce n'est pas si grave, bien sûr. Mais cela revoit à la vie même ! En effet, tôt ou tard, il est trop tard pour bien faire. La croix, vaste monument de supplice, se dresse devant nous comme le plus évident des signes. Et ce signe a plusieurs sens. C'est un signe comme un phare, espoir dans la tempête de la vie. Le sens de l'espoir d'une résurrection, d'une non-mort, en quelque sorte. Ouf ! On échappe au "game over". C'est aussi un signe comme un rappel à regarder devant et derrière soi. Derrière, qu'y a-t-il de bon ? Et devant que peut-on encore faire de valable ? Oui, devant est peut-être très court, "nul ne sait ni l'heure..." ou encore long. Profitons-en. Alors se pose la question de ce qu'est le bon. Faire le bien, peut-être, modestement, gentiment, être moins égoïste. C'est sûrement plus payant qu'on ne le croit. On renoncerait parfois, car on a l'impression de lancer des bouteilles à la mer. Et pourtant, la providence, fait que le vent mène la bouteille, aussi fragile soit-elle, là où il faut. Un peu comme ce poste, sur ce blogue que personne ou presque ne consulte. Pourtant, peut-être que... ...cela sera bon pour quelqu'un. Pas grâce à moi, mais à la providence."
Cordialement,
Clément d'Aubier (pseudo de rêverie)
Cher Monsieur l'abbé,
RépondreSupprimerA la lecture de votre billet du jour, lecture faite deux fois, une le matin, l'autre le soir, j'ai envie de vous exprimer au fond toujours la même aporie:
Bien sûr que "vivre, c'est s'offrir à quelque chose de plus grand que sa vie" et discerner derrière sa vie plus que sa vie. Bien sûr qu'on n'emporte rien au paradis, surtout pas ce qu'on a accumulé, sa culture, ses connaissances... C'est sans doute en ce sens qu'"il sera plus difficile à un riche d'entrer dans le Royaume de Dieu qu'à un chameau de passer par le chas d'une aiguille", parce que "la porte" du royaume est étroite et que le riche est encombré. Seulement, il faut pousser la citation que vous faites à la fin du bilet dans ses retranchments, où elle est plus radicale qu'un simple, si j'ose dire:
"celui qui hait sa vie." Le texte ne dit rien de moins que:
"celui qui hait son âme..."
Bien sûr, il s'agit de remettre cette citation dans son contexte, contexte rhétorique d'abord : pousser le paradoxe jusqu'au bout pour qu'on en tire toutes les leçons; contexte métaphysique ensuite: "je dois haïr mon âme parce qu'il y a, au-delà de mon âme, quelque chose de plus grand que mon âme, dans quoi mon âme est insérée." Et pour y insérer pleinement et volontairement mon âme, je dois aller jusqu'à "la disparition du problème": "la disparition du moi", qui est un vieux thème mystique qu'alan whatt n'a fait que remettre au goût du jour. Mais disparaître, cela n'est pas humainement possible ni souhaitable. Est-ce que je ne fais là qu'exprimer, une fois de plus, le désir de me retenir et la peur de me perdre, l'angoisse de disparaître en croyant sauter dans le vide? En partie sans aucun doute; et pourtant, Dieu nous a dotés d'une âme qui a la caractéristique d'être à la fois psychique et spirituelle. Il ne faut pas faire le grand saut de la disparition de l'âme psychique en vue de son évaporation dans le spirituel. Car cela, ce n'est pas "nous", ce n'est pas l'homme sorti des mains de Dieu et d'argile fabriqué, puis insufflé. Jusqu'à un certain point, ce dont nous sommes le plus capables est beaucoup moins de nous sacrifier que de nous donner, que d'être des vases d'oblation. Le sacrifice qui nous est demandé, c'est "celui du coeur", du "coeur brisé". Tout le reste n'est que don de soi! Car si nous nous sacrifions au lieu de nous donner, nous aurons tôt fait de faire payer à l'autre ce que nous lui aurons sacrifié. A l'autre et à dieu même, Que nous ne tarderons pas à instrumentaliser!