"Vous me chercherez et vous ne me trouverez pas"
Terrible parole qui s'oppose catégoriquement à une autre parole du Christ : "Cherchez et vous trouverez" (Matth. 7, 12). C'est cette opposition qu'il nous faut essayer de comprendre pour 'tenir ensemble les deux bouts de la chaîne'. Comment expliquer cet échec annoncé des Juifs ?
Il serait stupide de voir dans cette annonce - vous me chercherez et vous ne me trouverez pas - je ne sais quelle forme d'antisémitisme. Jésus ne reproche pas aux juifs d'être ce qu'ils sont, mais de perdre de vue la dimension propre et unique de sa Mission. Vous mettez le Christ sur le même plan que tel ou tel leader politico-ethnico-social ? Ce n'est pas le Christ. il y a erreur sur la personne.
Il faut comprendre cette phrase à la lumière de la phrase qui suit : "Vous me chercherez et vous ne me trouverez pas" dit le Christ. Et il poursuit : "Là où je suis, vous ne pouvez venir". Ce qui signifie : vous ne pouvez pas même élever votre esprit et votre cœur à la considération de ce présent perpétuel [Là où JE SUIS] de ma divinité. Il faut avoir une âme pour simplement prendre en compte les réalités surnaturelles, les réalités spirituelles que le Christ annonce. A commencer par la réalité de sa divinité, cet EGO DIVIN dans une NATURE HUMAINE.
Alors que sa Passion approche, il importe que nous sachions nous situer à ce niveau de réalité. On peut, devant le spectacle de la Passion, réagir de façon simplement sentimentale, on peut avoir pitié du Christ, on peut pleurer. Souvenez vous de la manière rude dont Il parle aux filles de Jérusalem : "Filles de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi, pleurez plutôt sur vous-mêmes et sur vos enfants, car l'heure vient où l'on dira 'Heureuses celles qui n'ont pas enfanté'".
Les filles de Jérusalem ont raison de pleurer. Mais elles ne pleurent pas pour les bonnes raisons : "Là où je suis vous ne pouvez venir".
Quand on regarde la Passion, il ne faut jamais oublier qu'il s'agit non pas d'une défaite du Christ, mais d'un acte volontaire, divin, qui couronne sa vie et son œuvre, qui accomplit sa Royauté. Dans l'Evangile de saint Jean, on trouve constamment l'expression ambivalente "être élevé" pour désigner la Crucifixion : "Quand je serai élevé de terre, j'attirerai tout à moi". Le sacrifice du Christ est en même temps et sous le m^me rapport sa glorification, son élévation. L'auteur de l'Apocalypse, qui doit bien être Jean aussi quoi qu'en disent les personnes qui se croient informées, nous montre sa vision au début du chapitre 5. Il y a un livre dont les pages sont écrites des deux côtés et qui est fermé par sept sceaux. Personne "ni sur la terre ni sous la terre", ne peut ouvrir le Livre. Le Voyant de Patmos pleure. Et l'un des 24 vieillards, animé de l'esprit de prophétie, lui dit : "ne pleure pas". Quelqu'un a été jugé digne d'ouvrir le Livre de l'histoire humaine et de faire sauter les sept sceaux, quelqu'un va pouvoir dire à l'humanité le dessein de Dieu tout au long de l'Histoire, et ce quelqu'un, c'est "le lion de Juda", le "rejeton de David". Avec ces titres prophétiques, renvoyant pour le premier au chapitre 49 de la Genèse - la bénédiction du quatrième fils de Jacob - et pour le second au chapitre 11 d'Isaïe - "Un enfant nous est né, un fils nous a été donné" - on s'attend à voir dans le Livre le Christ en Majesté. Et qu'est-ce que l'on a devant soi ? "Je vis alors entre les trônes des quatre Vivants et les Anciens, un Agneau debout qui semblait égorgé. Il avait sept cornes et sept yeux qui sont les sept esprits de Dieu envoyés sur toute la terre [il avait la puissance et la connaissance qu'il a diffusées sur toute la terre, en nom Dieu comme aurait dit jeanne d'Arc, cette connaissance nouvelle, cette science nouvelle cette puissance nouvelle de l'amour qui devaient bouleverser l'histoire du monde]. Il s'approcha et prit le Livre de la Main droite de Celui qui se tenait sur le trône. Et tous se mirent à chanter un cantique nouveau disant : "Tu es digne de prendre le Livre et d'en ouvrir les sceaux""
Les formules symboliques de l'Apocalypse nous mettent au véritable niveau de réalité où l'on peut trouver le Christ, non pas celui de notre sensibilité, mais celui de notre cœur. Nous comprenons que c'est par et dans son sacrifice et pas malgré son sacrifice que le Christ règne sur le monde et qu'un esprit nouveau s'est emparé des habitants de la terre.
En ce temps de la Passion, il faut nous répéter nous même, comme saint Jean : la seule véritable nouveauté du Christ, c'est son sacrifice. Et l'on peut ajouter : ce sacrifice se trouve actuellement réalisé, aux quatre coins du Globe, dans le sacrifice eucharistique. Cette réalisation est sacramentelle. Elle est voilée par les signes eucharistiques. Mais en même temps ce sont ces signes eucharistiques du pain et du vin qui permettent la diffusion de ce Sacrifice par toute la Terre.
Quand les gens d'Eglise auront relu l'Apocalypse et compris ce qui se cache derrière ce qu'ils appellent les espèces eucharistiques, pas seulement la "présence réelle", mais d'abord et avant tout la "présence sacrificielle de l'Agneau immolé", qui seul a été jugé digne d'ouvrir le Livre de l'Histoire et d'en faire sauter les sceaux, eh bien ! l'Eglise reprendra sa place naturelle dans l'Histoire, sa place de grande Institutrice des peuples, sa place d'Actrice souveraine d'un Sacrifice nouveau et éternelle, d'un comportement nouveau, d'une humanité nouvelle, qui a définitivement renoncé à l'archaïsme des comportements animaux, qui a définitivement renoncé à mettre en scène de le sacrifice de l'autre (diabolisation, lynchage, exclusion) et qui pratique avec une exigence magnifique le sacrifice de soi, à la suite de l'Agneau christique.
Terrible parole qui s'oppose catégoriquement à une autre parole du Christ : "Cherchez et vous trouverez" (Matth. 7, 12). C'est cette opposition qu'il nous faut essayer de comprendre pour 'tenir ensemble les deux bouts de la chaîne'. Comment expliquer cet échec annoncé des Juifs ?
Il serait stupide de voir dans cette annonce - vous me chercherez et vous ne me trouverez pas - je ne sais quelle forme d'antisémitisme. Jésus ne reproche pas aux juifs d'être ce qu'ils sont, mais de perdre de vue la dimension propre et unique de sa Mission. Vous mettez le Christ sur le même plan que tel ou tel leader politico-ethnico-social ? Ce n'est pas le Christ. il y a erreur sur la personne.
Il faut comprendre cette phrase à la lumière de la phrase qui suit : "Vous me chercherez et vous ne me trouverez pas" dit le Christ. Et il poursuit : "Là où je suis, vous ne pouvez venir". Ce qui signifie : vous ne pouvez pas même élever votre esprit et votre cœur à la considération de ce présent perpétuel [Là où JE SUIS] de ma divinité. Il faut avoir une âme pour simplement prendre en compte les réalités surnaturelles, les réalités spirituelles que le Christ annonce. A commencer par la réalité de sa divinité, cet EGO DIVIN dans une NATURE HUMAINE.
Alors que sa Passion approche, il importe que nous sachions nous situer à ce niveau de réalité. On peut, devant le spectacle de la Passion, réagir de façon simplement sentimentale, on peut avoir pitié du Christ, on peut pleurer. Souvenez vous de la manière rude dont Il parle aux filles de Jérusalem : "Filles de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi, pleurez plutôt sur vous-mêmes et sur vos enfants, car l'heure vient où l'on dira 'Heureuses celles qui n'ont pas enfanté'".
Les filles de Jérusalem ont raison de pleurer. Mais elles ne pleurent pas pour les bonnes raisons : "Là où je suis vous ne pouvez venir".
Quand on regarde la Passion, il ne faut jamais oublier qu'il s'agit non pas d'une défaite du Christ, mais d'un acte volontaire, divin, qui couronne sa vie et son œuvre, qui accomplit sa Royauté. Dans l'Evangile de saint Jean, on trouve constamment l'expression ambivalente "être élevé" pour désigner la Crucifixion : "Quand je serai élevé de terre, j'attirerai tout à moi". Le sacrifice du Christ est en même temps et sous le m^me rapport sa glorification, son élévation. L'auteur de l'Apocalypse, qui doit bien être Jean aussi quoi qu'en disent les personnes qui se croient informées, nous montre sa vision au début du chapitre 5. Il y a un livre dont les pages sont écrites des deux côtés et qui est fermé par sept sceaux. Personne "ni sur la terre ni sous la terre", ne peut ouvrir le Livre. Le Voyant de Patmos pleure. Et l'un des 24 vieillards, animé de l'esprit de prophétie, lui dit : "ne pleure pas". Quelqu'un a été jugé digne d'ouvrir le Livre de l'histoire humaine et de faire sauter les sept sceaux, quelqu'un va pouvoir dire à l'humanité le dessein de Dieu tout au long de l'Histoire, et ce quelqu'un, c'est "le lion de Juda", le "rejeton de David". Avec ces titres prophétiques, renvoyant pour le premier au chapitre 49 de la Genèse - la bénédiction du quatrième fils de Jacob - et pour le second au chapitre 11 d'Isaïe - "Un enfant nous est né, un fils nous a été donné" - on s'attend à voir dans le Livre le Christ en Majesté. Et qu'est-ce que l'on a devant soi ? "Je vis alors entre les trônes des quatre Vivants et les Anciens, un Agneau debout qui semblait égorgé. Il avait sept cornes et sept yeux qui sont les sept esprits de Dieu envoyés sur toute la terre [il avait la puissance et la connaissance qu'il a diffusées sur toute la terre, en nom Dieu comme aurait dit jeanne d'Arc, cette connaissance nouvelle, cette science nouvelle cette puissance nouvelle de l'amour qui devaient bouleverser l'histoire du monde]. Il s'approcha et prit le Livre de la Main droite de Celui qui se tenait sur le trône. Et tous se mirent à chanter un cantique nouveau disant : "Tu es digne de prendre le Livre et d'en ouvrir les sceaux""
Les formules symboliques de l'Apocalypse nous mettent au véritable niveau de réalité où l'on peut trouver le Christ, non pas celui de notre sensibilité, mais celui de notre cœur. Nous comprenons que c'est par et dans son sacrifice et pas malgré son sacrifice que le Christ règne sur le monde et qu'un esprit nouveau s'est emparé des habitants de la terre.
En ce temps de la Passion, il faut nous répéter nous même, comme saint Jean : la seule véritable nouveauté du Christ, c'est son sacrifice. Et l'on peut ajouter : ce sacrifice se trouve actuellement réalisé, aux quatre coins du Globe, dans le sacrifice eucharistique. Cette réalisation est sacramentelle. Elle est voilée par les signes eucharistiques. Mais en même temps ce sont ces signes eucharistiques du pain et du vin qui permettent la diffusion de ce Sacrifice par toute la Terre.
Quand les gens d'Eglise auront relu l'Apocalypse et compris ce qui se cache derrière ce qu'ils appellent les espèces eucharistiques, pas seulement la "présence réelle", mais d'abord et avant tout la "présence sacrificielle de l'Agneau immolé", qui seul a été jugé digne d'ouvrir le Livre de l'Histoire et d'en faire sauter les sceaux, eh bien ! l'Eglise reprendra sa place naturelle dans l'Histoire, sa place de grande Institutrice des peuples, sa place d'Actrice souveraine d'un Sacrifice nouveau et éternelle, d'un comportement nouveau, d'une humanité nouvelle, qui a définitivement renoncé à l'archaïsme des comportements animaux, qui a définitivement renoncé à mettre en scène de le sacrifice de l'autre (diabolisation, lynchage, exclusion) et qui pratique avec une exigence magnifique le sacrifice de soi, à la suite de l'Agneau christique.
Qui est capable de réaliser la portée de l'eucharistie ? On peut éventuellement le comprendre intellectuellement, mais delà à en saisir la portée (j'ai envi de dire cosmique) de cette événement sans cesse renouvelé.
RépondreSupprimerLe rôle de l'Eglise devrait en être magnifié.
Quelle société comprendra que tout ceci est le centre de gravité de toute chose ?
Clément d'Aubier
"Gloire à l'agneau Souverainement Elevé! Mais Gloire aussi au grain de blé, non parce qu'Il est souverainement enseveli, mais parce qu'en s'ensevelissant, Il n'est pas resté Seul et Il a répudié notre isolement! Il a ouvert nos lèvres pour que nos bouches pubient sa Louange! C'est-à-dire qu'Il a enseveli en nos coeurs une semence du verbe par laquelle, non pas nos vies valent d'être vécues, quoique... Mais nos mots valent la peine d'être prononcés. Grâce à cet ensevelissement du Verbe dans le grain de nos voix poitrinaires, nous ne parlons plus tout seuls, notre monologue n'est plus cantonné vers l'intérieur, nous épelons le verbe au sein de l'histoire du monde, au temps déterminé où nous avons à la vivre. Nous "épelons le Verbe" et nous devenons, non pas "Fils de l'Homme" à son auguste Ressemblance, ce qui supposerait que nous ayons accompli le type complet de l'humanité. Du moins pouvons-nous devenir des miroirs de l'identité humaine à la place où il nous a été donné d'être implantés. Gloire à l'agneau Qui, au ciel, a ouvert le livre aux sept sceaux de l'histoire et gloire au Grain de blé qui n'a pas voulu rester seul pour que nous ne restions pas isolés! C'est l'agneau elevé de terre qui attire tout à Lui! Mais c'est le grain de blé qui nous permet, depuis l'humus de notre condition huumaine, de déployer cet attrait depuis les racines de notre humilité à travers l'épi qui monte vers le ciel en un cri:
RépondreSupprimer"viens, seigneur Jésus!" Gloire à l'Agneau dont j'entends le cri pitoyable et rugissant, et gloire au grain de blé qui me fait être le prophète de cet agneau-Lion !