Les sondages se basent d’habitude sur un millier de personnes. Pour savoir qui se dit catholique en France et en 2009, l’IFOP a fait fort: «131.141 personnes interrogées», en marge de 135 autres enquêtes. Les résultats: «4,5% … disent fréquenter une église chaque dimanche», alors qu’à titre de comparaison «20 % des Espagnols vont à la messe une fois par semaine» note Isabelle de Gaulmyn, journaliste à La Croix qui publie le résultat de l’enquête, avec rétrospective depuis 1952. Elle donne la parole à Denis Pelletier, historien: «Il y a eu une certaine stabilisation, voire légère remontée, après le Concile. En revanche, la courbe plonge après, à partir du milieu des années 1970, au moment où, après l’audace post-conciliaire des débuts, l’Église revenait à des positions plus classiques.»
J'ose une autre explication: que d'audaces en audaces, un certain nombre de gens ont fini par s'affranchir de l'obligation dominicale. Que sont restés, en gros, les plus conservateurs. Mais là n'est pas le sujet du sondage.
Quoiqu’il en soit, la courbe semble inéluctable: 27% de messalisants en 1952, 20% en 1966 et 1972, 14% en 1978, 6% en 1987, moins de 5% en 2009. Autrement dit : 6 fois moins, en deux générations. Et la pyramide démographique de ceux qui restent (en clair: ils sont vieux) laisse présager de lendemains qui pleurent.
Avec cela, nous sommes encore 64% en France à nous définir comme «catholiques» (75% en 1987), viennent après 28% de «sans religion» (21% en 1987), 3% de «protestants» (1% en 1987) et 5% seulement d’«autres religions» (3% en 1987).
C’est là que l’enquête devient décevante, trop «horizontale». Seuls chiffres à peu près 'religieux': que 63% des pratiquants pensent que «toutes les religions se valent», et qu'ils demandent à l’Eglise un aggiornamento sur «la contraception» (75%), sur «le remariage des divorcés» (69%), sur «l’avortement» (68%).
Hélas, sur 14 personnes se réclamant du catholicisme, 13 disent ne pas le pratiquer, en tout cas pas dans sa forme la plus classique (le culte dominical). C’est ce qu’il eut fallu gratter. Qui sont ces 60% de Français catholiques non pratiquants? L’enquête ne nous le dit pas et c'est bien dommage.
Viennent encore quelques infos: par rapport à la population globale, les pratiquants sont plus rarement ouvriers ou employés (18% contre 32%), et votent plus UMP (39% contre 25%) - ceci expliquant peut-être cela. A part ce petit noyau dur de pratiquants, qui ne sont numériquement plus significatifs, et comme le relève Isabelle de Gaulmyn: «sur les questions politiques ou de société, l’opinion des catholiques déclarés, mais non pratiquants, rejoint celle des Français en général». Elle y voit le «signe d’une imprégnation toujours profonde de la société par l’identité catholique». Et si c’était le contraire?
J'ose une autre explication: que d'audaces en audaces, un certain nombre de gens ont fini par s'affranchir de l'obligation dominicale. Que sont restés, en gros, les plus conservateurs. Mais là n'est pas le sujet du sondage.
Quoiqu’il en soit, la courbe semble inéluctable: 27% de messalisants en 1952, 20% en 1966 et 1972, 14% en 1978, 6% en 1987, moins de 5% en 2009. Autrement dit : 6 fois moins, en deux générations. Et la pyramide démographique de ceux qui restent (en clair: ils sont vieux) laisse présager de lendemains qui pleurent.
Avec cela, nous sommes encore 64% en France à nous définir comme «catholiques» (75% en 1987), viennent après 28% de «sans religion» (21% en 1987), 3% de «protestants» (1% en 1987) et 5% seulement d’«autres religions» (3% en 1987).
C’est là que l’enquête devient décevante, trop «horizontale». Seuls chiffres à peu près 'religieux': que 63% des pratiquants pensent que «toutes les religions se valent», et qu'ils demandent à l’Eglise un aggiornamento sur «la contraception» (75%), sur «le remariage des divorcés» (69%), sur «l’avortement» (68%).
Hélas, sur 14 personnes se réclamant du catholicisme, 13 disent ne pas le pratiquer, en tout cas pas dans sa forme la plus classique (le culte dominical). C’est ce qu’il eut fallu gratter. Qui sont ces 60% de Français catholiques non pratiquants? L’enquête ne nous le dit pas et c'est bien dommage.
Viennent encore quelques infos: par rapport à la population globale, les pratiquants sont plus rarement ouvriers ou employés (18% contre 32%), et votent plus UMP (39% contre 25%) - ceci expliquant peut-être cela. A part ce petit noyau dur de pratiquants, qui ne sont numériquement plus significatifs, et comme le relève Isabelle de Gaulmyn: «sur les questions politiques ou de société, l’opinion des catholiques déclarés, mais non pratiquants, rejoint celle des Français en général». Elle y voit le «signe d’une imprégnation toujours profonde de la société par l’identité catholique». Et si c’était le contraire?
Pratique et conviction
RépondreSupprimerIl faut lire jusqu’au bout l’Etude Ifop sur le catholicisme présentée fin décembre dans le journal La Croix. Elle n’atteste pas seulement l’effondrement de la pratique religieuse dans notre pays : si 64% des Français se définissent aujourd’hui comme “catholiques”, 4,5% d’entre eux déclarent assister à la messe chaque dimanche, ce qui représente en chiffres ronds trois millions de pratiquants. L’étude Ifop est beaucoup plus instructive encore lorsqu’elle interroge en détail ces derniers pratiquants du catholicisme sur leurs intimes convictions.
Trois chiffres révélateurs et particulièrement accablants : 42% des catholiques pratiquants de France ne croient plus au “rôle civilisateur” de leur religion ; 63% se déclarent même d’accord ou plutôt d’accord pour affirmer que “toutes les religions se valent” ; 68 à 75% vont jusqu’à demander à l’Eglise de revoir d’urgence ses positions morales sur le divorce, la contraception et l’avortement… Force est bien d’en conclure que deux catholiques “pratiquants” sur trois occupent les bancs de leurs paroisses sans aucune conviction sur les exigences individuelles et le rayonnement social de leur propre foi.
Ce n’est pas le cas des cinq à six millions de musulmans, français ou étrangers, qui vivent sur le territoire de notre République. Tous ceux qui pratiquent croient ici dur comme fer aux cinq piliers de l’islam ainsi qu’à la supériorité universelle et conquérante de leur religion. Combien sont-ils ? L’islam n’ayant pas de “culte” au sens propre, et la prière du vendredi n’étant pas l’équivalent de notre messe du dimanche, il faut prendre en compte les prescriptions rituelles, et notamment le jeûne du ramadan, pour se faire une idée de la proportion des musulmans pratiquants : 70%, d’après une autre enquête approfondie de l’Ifop, ce qui induit une population totale comprise entre 3,7 et 4 millions de Croyants.
La première communauté confessionnelle de France – au sens fort du nombre de croyants convaincus et pratiquants – est donc déjà celle des musulmans… A quelle vitesse ces vrais croyants de l’islam vont-ils à leur tour se “séculariser”, se décérébrer, se démotiver, comme les catholiques de France depuis Vatican II, perdre toute conviction dans leurs pratiques, puis la pratique elle-même et le sentiment de détenir de près ou de loin une quelconque vérité ? Je ne parierai pas trop fort sur cette hypothèse agitée par les “laïcistes” et les sociologues bien-pensants : la foi a horreur du vide, et l’homme cherchera toujours la foi.
Hugues Kéraly / sedcontra.fr
En effet: L'Islam en France est masculin/ambitieux/offensif/dominateur.
RépondreSupprimerLe Catholicisme y est feminin/frileux/defensif/soumis.
Tant que les mentalites ne changeront pas, nous pouvons etre certains qu'il se passera en France ce qui s'est passe en Turquie, au Maghreb, au Kosovo, en Seine-Saint-Denis etc...
On ne peut forcer personne à pratiquer, comment voulez-vous faire ?
RépondreSupprimerC'est parce que par le passé il y avait une certaine contrainte sociale ou familiale à aller à la messe que les gens (les jeunes d'abord, puis le reste) ont lâché la pratique. Les mauvais souvenirs d'enfance et d'adolescence ont la vie dure.
Contraindre, en faire un devoir, ce serait d'ailleurs contraire au libre arbitre que Dieu nous a donné.
Alors comment attirer les catholiques (déjà!) vers la messe dominicale ? Franchement, qui saurait répondre par une vraie solution ?? C'est très difficile...
La seule idée qui me vient, c'est...de commencer par les malheureux (avec les parfaitement satisfaits de leur vie de loisirs ou de pouvoir cela semble impossible à court terme), par ceux qui tournent en rond, ne voient pas/plus de sens à cette vie de consommateur répu ou d'amoureux sans cesse déçu et qui pourraient vouloir s'ouvrir à quelque chose de plus profond, avec ce fameux supplément d'âme,quelque chose de plus durable.
Une autre voie serait....l'amour !
Oui, il y a des retours formidables vers la foi des ex-cathos ou athées qui tombent amoureux d'un/e catholique pratiquant/e et au début pour lui plaire, pour être le plus de temps possible avec sa/son bien-aimé/e retournent à la messe à ses côtés, puis retrouvent la foi et la pratique, même parfois après la rupture avec le/la bien-aimé/e en question.
Donc on retrouve le chemin de l'Eglise par le mal-être, par l'amour....
Que voyez-vous d'autre ? Comment attirer les gens vers la messe dominicale ?? (alors que du point de vue du monde, donc de leur pt de vue, il y a tellement plus intéressant à faire et la plupart s'ennuient mortellement à la messe occasionnelle)
Question sérieuse et très concrète, qui peut paraître saugrenue pour les tradis (surtout ceux pratiquants par devoir et/ou par peur de l'enfer; mais là soyez en assurés, cela ne marche plus de nos jours, donc pas la solution), mais qui est une vraie question qui se pose aujourd'hui à l'Eglise.
Les messes fantaisistes des 70s qui persistent encore quelque peu sont un échec, pour le divertissement les gens trouvent bien mieux ailleurs, donc que faire ? Mais très concrétement, aujourd'hui, pas dans 50 ans.. Il est évident que nous pouvons compter sur la Grâce, mais pas suffisant, car "ora ET labora".
Donc, comment faire venir (très opérationnellement, concrétement)les gens à la messe ??? On a déjà évoqué ici la visibilité de l'Eglise, certes, mais encore ??
Quelles sont les idées de M.l'abbé et des bloggeurs ?
On dirait que tout le monde s'en f... !
RépondreSupprimerDésolé de cette remarque, mais cette question me semble vraiment grave aujourd'hui, quel dommage que personne n'essaie au moins de réfléchir ici à une solution.