vendredi 1 mars 2013

Un conclave très ouvert

On sait que le conclave est la seule assemblée décisionnaire du monde dont les membres soient enfermés jusqu'à ce que décision s'ensuive. Mais cela n'empêche pas le conclave actuel d'être très ouvert. Oh ! Ce n'est pas à cause de ces modernes passe-murailles que sont les portables (ordinateurs ou téléphones). Les électeurs n'ont pas droit à ces instruments. Mais en réalité, le conclave est très ouvert on ne sait pas trop qui peut l'emporter. Autrefois on disait : "Tel qui rentre pape au conclave en ressort cardinal". Et il est vrai que la majorité des 2/3 est difficile à obtenir et qu'il existe de très efficaces minorités de blocage, qui empêchent certains favoris d'aller au bout de leur jeu électoral. Aujourd'hui, pour le présent conclave, on ne peut pas dire qu'un pape en puissance ressortira cardinal car il n'y a pas de pape en puissance. Personne n'imagine que les jeux sont faits. Du reste, la bagarre se poursuit entre les cardinaux italiens et les autres, pour savoir s'il faut commencer tout de suite (idée de la curie) ou si un long préconclave est souhaitable (au cours duquel des étrangers pourraient aussi faire campagne).

Il semble que pour tout le monde, Benoît XVI, au cours de son septennat, ait réglé la question proprement théologique que posait le concile Vatican II à l'Eglise. Non ce Concile n'était pas exceptionnel. Oui il faut faire le tri entre le Concile virtuel (avec les médias) et le Concile réel (dans des textes que personne n'a lu, qui sont objectivement d'intérêt et d'autorité divers). L'esprit soixante-huitard n'a pas fait école dans l'Eglise de Ratzinger autant que dans l'Etat de Nicolas Sarkozy, et c'est heureux. L'Eglise demeurera en lutte contre la mondialisation consumériste, le relativisme qu'elle implique et les changements de paramètre humain qu'elle pourrait comporter. Il n'est pas sûr en revanche que le successeur du pape Ratzinger éprouve le même intérêt que lui pour la liturgie. Cela dit la dimension doctrinal du Motu proprio de 2007 ne sera sûrement pas remise en cause. De là à ce que la liturgie traditionnelle soit vraiment en vente libre, ce ne sera vraisemblablement pas un combat prioritaire pour le prochain pape, comme cela l'était pour Benoît XVI. Tous les cardinaux ou presque sont doctrinalement des ratzinguériens. Mais tous n'ont pas les priorités de Ratzinger. La FSSPX, qui a fait tant de manières pour prendre la main tendue, ne sera sans doute pas reçue de si tôt par le Successeur, peu soucieux de recevoir les avanies médiatiques dont Benoît fut gratifié. Quant à la Fraternité Saint Pie X, elle est plus à l'aise à la marge, comme instance critique que chantant avec le choeur.

Cela dit, on n'imagine pas un pape remettant en cause la discipline de l'Eglise, en acceptant le sacerdoce des femmes, seule solution économiquement viable pour le mariage des prêtres (Pourquoi tant de pastoresses ? Parce qu'elle peuvent se reposer sur leur mari qui travaille vraiment et fait bouillir la marmite pour toute la famille). Le Sacré collège est suffisamment conservateur pour s'épargner une telle source de soucis supplémentaires.

Mais la question qui est sur toutes les lèvres est celle du rapport au monde. On va vers un monde plus difficile, vers un monde où la Technique règnera toujours davantage sur les moeurs, au point de rappeler les intuitions d'Aldous Huxley dans le Meilleur des mondes. Quel doit être le discours de l'Eglise ?

Prenons le cas de la France à qui il arrive encore d'être le four où se cuit le pain de la chrétienté. On pourrait dire en une formule que la question du mariage homosexuel est grosse d'un divorce entre l'Eglise et l'Etat qui se trouvent désormais en un désaccord solennel sur les bases de la vie sociale. Comment concilier l'Evangile et l'utilitarisme moderne concrètement ? C'est la première question alors que la modernité se radicalise. "Nihilisme révolutionnaire sans âme et mondialisme à bout de souffle se donnent la main" comme l'écrit Henri en réaction au post sur Romain Rolland. Et l'Eglise par rapport à cela ? Peut-elle se contenter de répéter ce qu'elle a dit à Vatican II : "L'Eglise offre à la communauté humaine sa collaboration sincère pour l'instauration d'une fraternité universelle". Comme l'avait senti très tôt l'abbé Ratzinger : peut-on se dire frères quand on ne reconnaît ni matrice ni paternité ?

L'idéal conciliaire bat de l'aile. Benoît XVI écrivait dans Spe salvi que l'Eglise doit réaliser une "autocritique de la modernité". Mais comment ? Elle doit aussi découvrir les nouveaux moyens de son universalité, alors que le faux universalisme économique bat son plein et que les universalismes idéologiques anciens sont morts. Qui sera capable parmi les cardinaux de marier l'universalité et la diversité ? Je proposerais, moi, sans la moindre autorité pour ce faire, je fais un rêve, que le cardinal Raï soit fait pape. En tant qu'archevêque de Beyrouth d'une part, planté au coeur du drame de ce monde, en tant que maronite (non latin) d'autre part, en tant que français de culture enfin, il a tous les atouts, si l'on veut bien s'en rendre compte. Il serait le pape universel. On pourrait lui opposer un Africain comme Sara (mais ces Africains là sont trop latins), un Argentin comme Sandri (parce qu'il est une pointure) ou un Philippin comme Tagle (55 ans, "habité" mais trop énigmatique : il n'est cardinal que depuis deux mois). Bref tout ça est décidément très ouvert, je ne suis absolument pas sûr d'avoir cité le prochain pape. Je ne prétends pas jouer les vaticanistes, je ne veux pas non plus entretenir les bookmakers.

Revenons en aux faits.

Qu'a fait Benoît XVI ? Sa devise dans les Prophéties de Malachie nous invite à être résolument optimistes, tout en plaçant la barre haut : De gloria olivae. La gloire de l'olivier, dans la Bible, c'est d'avoir, par un rameau dans le bec d'une colombe, annoncé la fin irréversible du déluge. C'est au bout de 48 jours que la colombe revient dire en silence la gloire de l'olivier. Mais l'arche ne se posa sur le Mont Ararat que "le septième mois, le dix-septième jours du mois" et il fallut attendre le onzième mois pour qu'apparaissent les cîmes des autres montagnes. Entre la gloire de l'Olivier, entrevue par Benoît XVI et la fin du Déluge, il y a une marge. Nous ne sommes pas rendus au bout. Mais grâce à Benoît XVI nous pouvons être sûrs que la barque de Pierre, qui faisait eau de toutes part disait-il à son arrivée au Souverain pontificat, est maintenant consolidée et unifiée. Elle ne fera pas naufrage, sabotée de l'intérieur par les querelles de ses propres enfants. L'Eglise a retrouvé l'espérance avec le rameau d'olivier.

Pourtant, elle ne se réétablira pas dans le monde avant longtemps et seuls "des îlots, des oasis" (Benoît XVI dixit) de chrétienté subsisteront et survivront. Nous avons échappé à une implosion de la Barque, elle est enfin solidifiée (qui dira les risques qu'a pris Benoît XVI pour refaire en vérité l'unité de l'Eglise ?). Il va s'écouler du temps avant que ne cesse le déluge, dont les eaux montent toujours. Le rameau d'olivier est glorieux parce qu'il est le signe de la paix entrevue, mais il ne signifie pas la victoire acquise. Retiré sur sa Montagne, comme il disait dimanche dernier par allusion et à l'Evangile de la Transfiguration, le pape priera pour que les temps soient abrégés. Au nom du rameau d'olivier qu'il a représenté. Au nom, peut-être aussi, même s'il ne le dit pas, de ce Troisième secret de Fatima qu'il publia naguère officiellement et qui nous montre un pape mourant "sur la montagne".

29 commentaires:

  1. J'ai trouvé une phrase très désagréable qui m'a fait bondir :

    "Pourquoi tant de pastoresses ? Parce qu'elle peuvent se reposer sur leur mari qui travaille vraiment et fait bouillir la marmite pour toute la famille".

    2 remarques :

    1 - le terme de pastoresse ne désigne pas une femme pasteur mais l'épouse du Pasteur. Une femme pasteur est désignée sous le vocable de PASTEURE; C'est un peu comme pour les ambassadeurs : l'ambassadrice est l'épouse de l'ambassadeur. En ce qui concerne la pastoresse voir Gide in Les Faux Monnayeurs.

    2 - votre remarque est insultante pour les pasteures qui font un travail remarquable et qui sont rémunérées comme leurs homologues masculins.

    Je ne croyais pas que l'oeucuménisme était une matière à option, d'autant plus qu'il arrive souvent que des pasteurs et des pasteures soient invités à précher dans des églises catholiques.

    Maintenant que vous le craigniez ou non l'admission des femmes au sacerdoce sera une réalité à plus ou moins long terme. C'est inéluctable, l'histoire va vers de plus en plus d'égalité entre l'homme et de la femme, c'est ainsi et vous n'y pouvez rien. Je suis désolé mais il faut ouvrir les yeux. Les autres blogs catholiques sont autement plus ouverts et tolérants que vous. Dommage car parfois vous traitez de sujets intéressants. Comme on dit du côté de chez nous : Soli Deo gloria.

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    1. " l'admission des femmes au sacerdoce sera une réalité à plus ou moins long terme" Pourquoi? Il ne uffit pas d'être péremptoire et dans l'air du temps. Oeucuménisme n'est pas fusion.Un homme prêtre en charge 'une ou plusieurs paroisses est inclassable dans la société . Il en est le centre géométrique, accessible à tous , riches , pauvres , croyants non croyants , cela s'est vérifié. Une femme n'aura jamais cette indépendance qui fait sa liberté d'action.Dans les temps anciens les soeurs de charité avaient un rôle exemplaire à tous points de vue mais d'une portée limitée à leur oeuvre, infirmières, institutrices , elles étaient un apport considérable au rayonnement de la religion catholique.
      La femme prêtre n'aura pas l'assise que donne l'abnégation à un homme qui s'est consacré à Dieu.Quelle force lui faudra-t-elle pour subir ambiguïté et sarcasmes dont est rempli le quotridien, pour ne pas dire plus. Croyez vous que les bonnes dames de la paroisse si empressées auprès de M.le Curé auront à son égard la même charité ?
      Le rôle de la femme est primordial dans l'Eglise, là où sa nature , son courage , sa dévotion particulière sont irremplaçables.

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  2. Je ne voulait en rien insulter les pasteures, j'en connais au moins une (et je laisse de côté les pastoresses, vous avez raison, le terme n'est pas approprié en l'espèce). Je dis simplement qu'en France au moins, élever une famille nécessite un salaire que l'Eglise ne peut pas verser. Le ministre dépendrait totalement de son conjoint et, en général, la femme de son mari (je sais : il y a des contre exemples).
    L'égalité absolue des sexes est-elle une fatalité historique, comme vous semblez le penser ? Je n'en suis pas sûr. Valentine de Saint Point, féministe militantes, qui joua un rôle de "précurseure" dans ce mouvement, a une formule qui me plaît assez : " L'homme a reconnu l'énigme féminine, il ne saura jamais la déchiffrer. C'est la maternité qui différencie à jamais l'amour de la femme (même stérile) de l'amour de l'homme". Le progrès qui nous mènerait vers l'indifférenciation serait une régression dans l'écologie humaine.

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    1. Excellente réponse de Moniseur l'Abbé de Tanoüarn. Je suis une femme et sans enfant (hélas)et j'approuve totalement ses propos. Merci Monsieur l'Abbé de dire les choses de façon très claire. Le troupeau n'est pas composé que de théologiens. Merci pour vos phrases si simples et justes sur notre cher Benoît XVI. La FSSPX n'a pas été capable de saisir la chance extraordinaire que lui offrait la Providence en nous envoyant Benoît XVI.

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  3. La disparition du latin comme langue universelle de l'Église serait une catastrophe, comme cela fut le cas pour l'Europe, devenue une tour de Babel où les gens ne se comprennent plus. Se priver de cette très belle langue commune fut un véritable suicide de l'Europe, qui sombra dans les pires replis sur soi nationalistes. J'espère que le successeur de Benoît XVI renforcera la pratique du latin dans toute l'Église. Comme je rêve aussi que le latin soit utilisé comme langue de référence pour tous les textes européens.

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    1. Espérez toujours : Montherlant disait qu'il n'était pas défendu d'espérer par les lois (Fils de personne Acte I je pense). Qaund à votre rève faites attention. J'ai bien peur que le réveil ne soit difficile. La langue universelle de nos jours c'est l'anglais bien sur. Même les thèses de théologie sont publiées en anglais.

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    2. Si vous écoutez l'intervention du cardinal Barbarin pour Fr3, l'anglais n'arrive qu'en cinquième position dans les langues utilisées par ses confrères au cours du conclave.

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    3. Exemple mal choisi. Evidemment Barbarin ne parle que le français. Il n'y a aucun cardinal français polyglotte. Si vous croyez ce que raconte Barbarin vou êtes mal patie.

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  4. "c'est ainsi vous n'y pouvez rien" !!??

    Oui m'ame , oui chef , oui patron ... C'est s'la !

    Votre "égalité absolue" est un fantasme inepte et délirant qui se heurte et se heurtera de manière fracassante à la réalité.

    Quant à votre "soli Deo gloria" . On connait la jolie formule mais il faudrait derrière la réalité de la supposée gloire que vous supposez rendre à Dieu... Un Dieu fantasmatique , égalitariste et DONC totalitaire ? Pour ma part je préfère m'attacher au Dieu chrétien , historique, répandu et communiqué dans une Eglise bien réelle , avec ses défauts et grandeurs péchés et saintetés , "scandaleux" Sacrement du salut .

    Votre "christianisme" recycle un air du temps qui ne sent pas bon loin de là et descend passivement un fleuve passablement pollué sous le regard impavide d'un soli Deo très peu glorifié

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  5. Un article pas mauvais du tout.
    Il y a cependant d'autres interprétations de la devise de Benoit XVI et l'une d'entre elles évoquent le jardin des oliviers et la passion, ce qui s'assimile plutot bien au pontificat de Benoit XVI (le monde l'a haï et il a été trahi au sein même de l'Eglise).
    La devise suivante sera Pierre. Ce qui est pour le moins énigmatique.
    Maintenant en réponse à Anonyme. Si l'histoire va vers une égalité homme femme, qui n'a absolument aucun sens par ailleurs parce qu'un homme n'est pas une femme et inversement (nous n'avons pas les mêmes forces, pas la même vision du monde pas forcément les mêmes qualités et les mêmes défauts), il est de notoriété public que l'Eglise s'oppose au monde mais aussi à l'histoire. Le mariage des prêtres limiterait le modèle de ressemblance avec le Christ et pourrait détourner en partie les prêtres de leur rôle. il faut du temps pour s'occuper d'une famille et ce temps ne peut être négligé, surtout de nos jours où les prêtres sont débordés car moins nombreux à cause des manques de vocations. Certes le mariage pourrait augmenter ce nombre de vocation. mais ce sera une vocation différente, moins parfaite et plus que tous les autres, les prêtres doivent tendre vers la perfection.

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    1. Bonjour,

      Je suis d'accord avec vous ! Je rajouterai que chaque être humain doit répondre de son devoir d'état devant Dieu. Un homme marié, avec une vie de famille ne peut du jour au lendemain devenir missionnaire par exemple car aussi louables que soient ses actions missionnaires, Dieu ne l'attend pas ailleurs qu'auprès de ses enfants et de son épouse.

      De même, un prêtre a comme devoir d'état d'être père spirituel d'une multitude d'âmes qu'il a accepté de guider en se faisant ordonner et en donnant sa vie pour l’humanité pécheresse. Le prêtre, comme le Christ, ne vit donc plus pour lui même et n'a nullement la prétention de se marier car il ne vit que pour Dieu et le salut de ses enfants spirituels. Un prêtre qui voudrait se marier doit en toute honnêteté se poser des questions sur l’authenticité de sa vocation première.

      Son ministère ne lui laisserait d'ailleurs aucun temps de disponible pour s'occuper d'une éventuelle épouse, et d'enfants qu'il aurait de façon biologique. Mais il demeure qu'un prêtre, qui vit en accord avec son devoir d'état, est très fécond sur un autre plan : spirituel.

      Enfin, si un prêtre venait à se marier, soit Dieu lui demandera à la fin de sa vie pourquoi il a délaissé sa famille de chair pour devenir père spirituel, soit il devra répondre des fruits de ses 2 vocations, et reconnaissons le : une vocation, un devoir d'état, est déjà amplement difficile à assumer dans la durée et la fidélité sans la grâce divine. 2 devoirs d'état seraient du pur suicide spirituel !

      A bon entendeur !

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    2. Vous dites des sottises. La profession de mmédecin est certainement la plus chronophage et pourtant les médecins arrivent à combiner profession et vie familiale.

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  6. S.B. Bechara Raï n'est pas et n'a jamais été archevêque de Beyrouth. Il était évêque de Byblos avant d'être élu patriarche d'Antioche des Maronites. De ce fait il est déjà successeur de saint Pierre. Et cela me paraît totalement extravagant d'imaginer un patriarche d'une Eglise orientale devenir évêque de Rome.

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    1. Mais il y a Antonios Naguib, patriarche copte catholique d'Alexandrie ! et pour les mêmes raisons que monsieur l'abbé de Tanoüarn qui souvent "parle d'or" (Tiens, ça nous rappelle quelqu'un, non ? Antioche, catholique romain, orthodoxe, copte...), je fais un rêve qu'entretiennent ma foi et mon espérance mais aussi la volonté de notre cher Benoît XVI de tout RECENTRER, de tout récapituler dans le Christ et comment le faire sinon en re-tissant les fils distendus et souvent éclatés de la tunique du Christ, dans ce monde où l'Eglise justement DOIT être l'unificatrice, la rassembleuse, dans son grand manteau maternel. Ses fils d'Orient, ses fils d'Occident, école d'Antioche ou d'Alexandrie, puis nous tous qui nous entre-déchirons entre Tradis et modernistes. Est-ce un rêve, la Colombe ?? Mais non voyons : il faut que l'étoile nouvelle provienne de ce pays de Jésus, "planté au coeur du drame de ce monde". L'Egypte, terre d'accueil de l'Enfant Jésus, à présent outragée, terre de martyrs. Damas, chemin inaugural du Christ pour tous les hommes.
      Oh oui ! Qu'un patriarche devienne Pape, ne voyez-vous pas comme soudain les cloches de Rome sonneraient d'une joie qui vient des premiers siècles et rappelleraient cette longue histoire éclatée puis soudain glorieusement recentrée ? Ces Pères grecs et ces Pères latins qui ont si merveilleusement maintenu la foi originelle en combattant tous ensemble, qui le gnosticisme, qui l'arianisme, ces hérésies toujours renaissantes parmi nous, si présentes toujours. Ce n'est rien enlever à Pierre que de lui voir succéder Clément, Denys, Alexandre ou Athanase ! Alors, pourquoi pas Raï? Pourquoi pas Naguib ?
      Daoudal,il y a des choses qui vous surprendront !
      L'Esprit-Saint EST extravagant !

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  7. Je pensais que Jean-Paul 11 avait réglé la question dus sacerdoce des femmes en Église.

    Cette question émancipative se pose qu'en quelques pays seulement.

    On essaie de nous faire croire en l'associant directement à la question de l'évangélisation alors qu'il en est rien. Les protestants ont leurs femmes Pasteures depuis 500 ans et leurs églises sont plus vides que les nôtres.

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    1. Faux c'est en 1938 que la première femme obtint une délégaton pastorale en France. Jusqu'àlors les pasteurs étaient uniquement choisis pami des hommes.Ce n'est que depuis les années 1970 qu'il y a eu de grosses promotions féminines.

      Votre propos sur les temples qui seraient vides est particulièrement insolente. Non seulement les temples sont remplis mais il y a énormément de jeunes et d'homes. Je vous conseille de visiter n'importe quel temple à Paris le Dimanche. Et je ne parle pas des assemblées évangéliques qui regorgent de fidèles : allez un peu voir à St Denis dans le 93.

      Je vous signale qu'au Brésil les Mega Churches sont pleines alors que les églises catholiques ont vides. En 2030 il y aura plus de protestants que de catholiques en Amérique du Sud. Alors un peu de modestie s'il vous plait. Ne parlez pas de ce que vous ne connaissez pas.

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    2. @Anonyme du 2 mars 2013 23:59. Vous mélangez les communautés charismatiques avec les protestants: les protestants traditionnels en Allemagne et en Suisse par exemple connaissent une désaffection qui menace leur existence matérielle.

      Les communautés charismatiques sont jeunes, peu importe l'âge de leurs fidèles, car pour la plupart il s'agit de convertis récents, mais il faut voir l'engagement sur la durée, l’érosion du temps et des épreuves, voilà ce qui forge le croyant, bien plus que la participation aux rassemblements.

      Helvète

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  8. Merci de votre précision. Mais je vous assure que les salaires des pasteurs et des pasteurs et de tous les travailleurs pastoraux sont strictement égaux dans l'EPU (églises réformées et luthériennes unies), de l'ordre du traitement d'un Capésien je pense, ce qui je vous l'accorde n'est pas mirobolant. Vous auriez du vous renseigner. Donc pas besoin d'un conjoint pour faire bouillir la marmite. S'il y a tant de femmes dans le ministère pastoral c'est tout simplement du à la féminisation de la société que l'on observe notamment dans les professions médicales, enseignantes ou juridiques. Mais le balancier va également dans l'autre sens : il y a maintenant des hommes qui exercent - et fort bien - la profession de sage-femme (je ne sais comment on les dénomme). Il ne faut pas être prisonnier de nos habitudes de pensées ; il y a 30 ans les conservateurs de tous poils s'insurgeaient parce que l'on commençait à nommer des hommes instituteurs de classes maternelles, alors que - j'en suis témoin avec mes enfants - les hommes exercent ce métier de façon admirable.

    Tout cela pour vous dire que je ne comprends pas bien pourquoi les femmes n'exerceraient pas aussi bien que les hommes la prêtrise. Seraient-elles moins intelligentes ? Je crois savoir que c'était une femme qui était Doyenne d'une des plus importantes facultés de théologie catholique (je ne la nommerai pas car elle est d'une grande modestie). Ne pourrait-elle faire un excellent prêtre ou un évêque (et pourquoi pas plus ?).

    Je ne comprends pas trop vos arguments qui me semblent purement idéologiques et d'un autre âge.

    De toutes façons, c'est une évoluton inéluctable qui ne pourra que faire du bien à l'Eglise en lui donnant un coup de neuf. Passé le premier moment d'émotion les fidèles s'habitueront à voir des femmes en grand costume de prêtre qu'elles porteront fort bien à n'en pas douter.

    nb je ne suis nullement féministe mais en faveur de l'égalité des sexes en vertu du principe selon lequel tout est citoyen est apte à tout emploi en vertu de ses connaissances et de ses mérites.

    nb2 En Alsace Moselle le traitement versé par l'Etat aux prêtres, pasteurs et rabbins est calculé d'après la grille des professeurs des écoles. En France les aumoniers militaires sont soldés sur la base des officiers subalternes.

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    1. Chère anonyme et "prophétesse" de l'évolution "inéluctable" de l'humanité avançant tel un rouleau compresseur égalisateur qui aplatit tout .

      Vous annoncez donc un triste fatum égalisateur et violent qui vient du fond des âges et qui rejoint la nouvelle barbarie moderne et qui faire rentrer la réalité de force dans ses schémas idéologiques.

      Votre pensée aplatie , sans perspective et en 2 dimensions , platement protestante rejetant toutes les médiations et reléguant Dieu , ignore l'analogie et la notion de Sacrement.
      Vous nivelez tout , comme un mauvais comptable qui oublierait que l'on n'additionne pas les poireaux et les carottes , en mettant le sacerdoce, Sacrement de l'ordre , sur le même plan qu'une profession quelconque et en imaginant que ce pourrait être une question "d'intelligence" ...

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  9. Joseph Lecoux-Rousset2 mars 2013 à 16:15

    Coucou! Voilà qu'on évoque, et sans Pape, la fameuse question : les prêtres sont à la noce !
    Je vais me permettre de donner une fois pour toutes mon point de vue.
    De fait ce n'est pas un point de vue mais un témoignage. J'ai dans les baskets, à quelques mois près, 50 années de mariage, avec la même personne et qui est du sexe opposé au mien ( de nos jours il vaut mieux préciser). Naturellement je ne sais pas si les prêtres pourraient être mariés mais en revanche je témoigne que les hommes mariés ne pourraient pas l'être.Je développerai une autre fois.

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    1. Les cathos sont contre le mariage pour tous, même celui des prêtres. Cela ne m'étonne pas d'une institution aussi surannée. Méfiez-vous ! l'histoire ne repasse pas deux fois les plats. A mon avis un bon coup de balai dans tout ça s'impose.

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    2. Un sous-marin dans nos eaux ! alerte!
      Anonyme du 3 3 13:15 Tu es détecté . Boum.
      Je doute qu'avec vos déclarations et affirmations gratuites vous fassiez grand chemin ou arriviez à vous faire prendre au sérieux sur un blog catholique.
      Le coup de balai que vous réclamez est attendu par les vôtres et leurs ancêtres depuis 2013 ans et l'Eglise catholique agace( litote)encore et toujours ceux qui rêvent voir sa disparition.

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    3. Monsieur Papolino merci pour votre message si plein de charité chrétienne. A mon avis vous devriez plutôt essayer les jeux électroniques, ça défoule. Maintenant je m'en fous de me faire prendre au sérieux de gens tels que vous. Bien le bonjour chez vous. signé : un démocrate.

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    4. Bien le bonjour monsieur le démocrate.
      De la démocratie appliquée à tous les domaines ,celui de la religion si je vous ai compris.
      Quand Dieu mettra sa place en jeu , cumul des mandats ou l'âge , vous pourrez toujours vous présenter.
      Merci pour la rigolade que vous nous donnez.
      Salutations républicaines démocratiques et citoyennes.

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  10. Très cher A.G2T, je vous en supplie n’évoquez plus le sujet des femmes prêtres ni du mariage des clercs. Soyez le seul blog qui refuse de flirter avec la modernité. Les temps sont d’une tristesse infinie, n’en rajoutez pas! Que notre regard et notre Foi puissent encore se tourner vers un espace de pureté évangélique. Qu’importe ce que le prochain Pape sacrifiera à l’esprit du monde ! Ce sera le dernier. En une génération que dure (au plus) un pontificat, occupons-nous de notre salut et que « notre oui soit un oui ou notre non, un non » En attendant, prions avec le psalmiste, le psaume de ce dimanche.
    « Exsurge Domine, non prævaleat homo : judicentur gentes in conspectu tuo. In convertendo inimicum meum retrorsum, infirmabuntur, et peribunt a facie tua. »
    (Levez-vous, Seigneur, que l'homme ne l'emporte pas, que les nations païennes soient jugées en votre présence. Vous faites retourner mon ennemi en arrière ; il seront affaiblis et périront devant votre face.)
    Pour que la Lumière de l’Evangile reprenne son universalité, il faut que la « fausse universalité » comme vous le dites, se décompose et meurt. Alors, le Feu tant espéré du Christ pourra se répandre autour du globe. L’Eglise est une contre culture, qu’elle le reste jusqu’à ce jour.
    Pourquoi faites-vous allusion au secret de Fatima ? D’une part, la montagne en question se situe sur une ville en ruine et (à moins d’avoir manqué un épisode) Rome n’est pas encore tombée ! D’autre part, vous n’êtes pas sans savoir que la deuxième partie du 3ème secret n’a jamais été révélée ( Il n’est même pas certain que Benoît XVI l’ait lue). Par le renoncement à la Chaire Pétrinienne, la montagne en question me paraît être plutôt le Mont des Oliviers. La transfiguration, peut-être mais une fois le Calvaire achevé !
    Ce qui me paraît très curieux en ce moment de retrait papal, c’est le sentiment qui nous habite. Rien de comparable avec la mort d’un Pape où le sentiment effroyable de vide nous envahit. On ne se sent pas orphelins comme à la mort de J.P.II. N’est-il pas possible d’imaginer que lorsque Dieu choisit un fils sur terre, c’est pour la vie ? L’institution et la volonté humaine auraient beau faire et dire…
    Pourquoi ne pariez-vous pas pour Mgr Ranjit ? On verra bien…Je ne sais pas si la barque de pierre est vraiment consolidée. L’affirmer me paraît un peu précoce. Ce qui paraît sûr c’est que ce Vatileaks va faire un sacré ménage dans le sacré Collège !
    B.

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  11. Chère anonyme égalisatrice qui tels les guillotineurs de 1789 ne veut voir qu'une seule tête quitte à couper celles qui dépassent .

    Pour essayer d'être plus clair ou moins confus ( je devais être assez pressé et endormi précédemment ).

    Je crois que le sacerdoce catholique , et plus largement le catholicisme , ,réservé aux hommes jusque là , signifie que l'Eglise veut rester très attentive au fait même de l'Incarnation du Verbe , du Fils , qui s'est fait homme , au sens générique d'humain mais aussi au sens de masculin , et qu'il a pris chair de la Vierge Marie dont le père Maximilien Kolbe dit qu'elle est la quasi(notez bien le "quasi" qui la distingue d'une "déesse") incarnation de l'Esprit Saint.
    On ne connait d'ailleurs pas le "sexe"( sexe analogique) de l'Esprit Saint.

    Il n'existe donc aucune impossibilité naturelle , physique ou intellectuelle , pour une femme à être "pasteur" ou responsable de communauté chrétienne mais l'Eglise catholique ET orthodoxe disent qu'il ne "convient pas" qu'une femme soit prêtre mais qu'elle doit exercer une autre fonction ou ministère , non hiérarchique , dans l'Eglise.
    Selon une théologie catholique éprouvée il existe dans l'Eglise 2 ordres de grandeur . L'ordre "hiérarchique", ou fonctionnel relevant des moyens , et l'ordre de sainteté , autrement dit ordre de perfection relevant de la finalité , qui ne coincident pas forcément . Le premier étant au service du second .

    L'Eglise ( catholique et orthodoxe ) prend au sérieux l'Incarnation et , si j'ai bien compris le récent enseignement de J.Paul 2 sur le sujet , cherche et discerne là une signification anthropologique profonde de la différence homme-femme .

    C'est un discours inaudible pour qui n'a pas la foi chrétienne et pour un protestantisme radical qui , rejetant toute médiation , rejette Marie et l'Ecclesia Mater dont elle est l'ame et la figure .
    C'est inaudible pour un esprit matérialiste pour qui tout se compte , se soupèse et se mesure et que le quantitatif écrase le qualitatif et que le nombre seul compte non seulement en politique mais aussi pour déterminer le vrai , le bien et le beau....

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  12. Deux remarques de la part d’un protestant évangélique qui eut le plaisir de manger un soir une choucroute avec l’Ab2t :

    1) Les lignes de partage sont moins nettes que les commentaires ne le supposent. Les catholiques (romains) sont censés croire en un sacerdoce universel des fidèles, par définition indépendant du sexe (même si en pratique ils l'ignorent le plus souvent), et en un sacerdoce particulier des prêtres, réservé aux hommes. Autant que je le comprenne, la raison de cette dernière exclusion tient au fait que le prêtre est censé agir in persona Christi. Je n’ai pas de commentaire particulier à faire là-dessus, si ce n’est que j’ai du mal à comprendre pourquoi les gens qui ne sont pas catholiques tiennent absolument à avoir leur mot à dire.

    Les évangéliques mettent l’accent de manière quasi-exclusive sur le sacerdoce universel des fidèles. Contrairement aux protestants « classiques », nous ne reconnaissons pas de prêtrise particulière, même si on peut n’y voir qu’une question de terminologie : en effet, nous reconnaissons l’existence d’un ministère de la Parole de Dieu, en vue duquel nous ordonnons des fidèles. Nous ne considérons pas ce ministère comme plus noble que, ou d’une nature différente de, celui qui sert le café après l’office. « Ministère » veut dire service, et par définition tous les fidèles ont leur ministère.

    Les évangéliques conservateurs considèrent que la Bible (pour des raisons trop longues à expliquer en quelques lignes) réserve le ministère de la Parole aux hommes. Une femme ne prêchera donc jamais, mais elle peut tout à fait conduire un office. Les évangéliques plus « libéraux » considèrent qu’elles peuvent prêcher tant qu’elles ne sont pas en position d’autorité suprême dans l’église locale, cette position étant très clairement réservée aux hommes. Selon leur manière de comprendre l’église locale, ils considéreront qu’elle peut être (pour utiliser les catégories catholiques) « prêtre » mais pas « curé » ou bien « curé » mais pas « évêque ». Il est donc possible, pour un évangélique (et plus généralement un réformé) d’accepter que des femmes soient prêtres mais non évêques, ce qui peut sembler bizarre à un catholique. La question de l’ordination des femmes est un des deux ou trois points de désaccord importants entre personnes se définissant comme évangéliques.

    Comme souvent, on retrouve ce paradoxe amusant que les catholiques romains les plus traditionnels se retrouvent en accord avec les protestants évangéliques les plus réformés.

    2) En réponse à la remarque sur les églises vides et les temples remplis, je supplie les lecteurs, de part et d’autre, de résister à la tentation du triomphalisme. Eglises ou temples peuvent être remplis pour des tas de mauvaises raisons. Le fait que les églises tradies soient pleines ne veut pas dire qu’elles enseignent la vérité ; on pourrait tout aussi bien l’attribuer à des taux de natalité élevés ou une nostalgie identitaire. En soi, le nombre ne prouve rien. Même lorsque les gens se convertissent, ils peuvent se convertir à l’erreur. J'ai beau soutenir de tout mon cœur les missionnaires évangéliques en Amérique du Sud (comme en France, en Algérie ou en Corée du Nord), il serait idiot de ma part de ne pas reconnaître que, notamment au Brésil, les pseudo-évangiles de la prospérité attirent des millions de personnes dans des temples qui sont plus des entreprises que des foyers de rayonnement évangéliques. Par pitié, évitons le raisonnement clanique qui consiste à défendre les « siens » parce qu’ils sont siens et à se vanter de leur nombre sur le ton de mon papa est plus fort que le tien. Recherchons plutôt la vérité et à corriger nos propres erreurs.

    Le visiteur du soir

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  13. D'accord visiteur du soir

    Vous cultivez la "pensée" paradoxale répandue dans le "progressisme" ( à reculons ) "chrétien" ( vaguement) et donc dans le protestantisme ordinaire européen . Cette pensée inversée ou contre pensée ( comme la contre culture) qui s'approche du "péché contre l'Esprit" pour laquelle le blanc est noir , le bien mal et le oui non .
    Les avertissements du Christ sur les apparences trompeuses ne doivent pas nous conduire à une pensée tordue . Il est évident qu'il est mieux que l'Evangile soit préché et entendu et donc qu'il y ai des gens pour l'entendre et pour l'annoncer....et donc qu'il y ai du monde . Le reste ne nous appartient pas.

    Quant à la question du ministère réservé aux hommes il n'a de sens que par rapport au Sacrement de l'Ordre et aux sacrements en général qui sont "Signes efficaces" . Pour le reste les femmes peuvent tout faire et , en particulier , précher ( cf Hildegarde de Bingen ou Catherine de Sienne...à des époques beaucoup plus libres et ....évangéliques que la notre bourgeoise , empesée et bureaucratisée ).
    Il ne faut pas confondre la profonde théologie-anthropologie catholique avec un fondamentalisme évangélique assez pauvre théologiquement mais , c'est vrai , stimulant et rafraichissant avec son aspect "born again" .

    A partir du moment où l'on réfléchit et où l'on fait de la THEO-LOGIE il peut y avoir échange , discussion , enrichissement ...

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  14. Quand on a vu le Pape François prier le Chemin de Croix, on garde le cœur en paix ! Il était réellement au Calvaire ! Et quand on est présent au Calvaire de cette façon-là, est-il possible de penser que le Saint Père ait pour guide quelqu'un d'autre que l'Esprit Saint. Tant pis si vous me trouvez naïve mais les petits font descendre leur tête dans leur cœur. Les petits comprennent d'instinct que leur Père est bon. Ils raisonnent avec leur cœur et ils ont raison. "Si vous ne redevenez comme des petits enfants...". Ce n'est pas moi qui le dis, mais Jésus.

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