Vendredi 12 septembre à 21 H 30, nous organisons au Centre Saint Paul une veillée aux intentions du Saint Père, comme il en existe dans plusieurs églises parisiennes.
Cette veillée a une histoire que je voudrais vous conter.
A la fin du mois de juin, j'ai appelé l'archevêché pour demander qu'une église parisienne puisse abriter la veillée que nous voulions organiser ce 12 septembre pour le pape. Mon interlocuteur m'encouragea. il semblait trouver l'idée bonne. Mais quelques jours plus tard, il me répondit que les traditionalistes devaient tous se regrouper à l'église Saint Germain l'Auxerrois, avec l'organisation laïque Pèlerinage de Tradition. Aujourd'hui du reste, sans doute pour des raisons de commodité, cette veillée a lieu à la paroisse Saint François Xavier, plus proche des Invalides.
Je souhaite un grand succès à la Veillée de Saint François Xavier, comme à celles qui seront organisées dans plusieurs autres églises parisiennes. Mais, réflexion faite, je ne crois pas qu'il soit nécessaire que notre communauté se joigne aux traditionalistes de Saint François Xavier.
Depuis trois ans, nous constituons une communauté vivante, qui attire plusieurs centaines de personnes chaque dimanche. C'est en communauté que nous allons prier pour le pape et pour son oeuvre de paix.
Je voudrais profiter de ce qui n'est en soi qu'un micro-événement (le refus de l'archevêché de Paris de prêter une église pour que notre communauté puisse prier pour le pape) pour souligner la véritable nature de notre combat. Lorsque Mgr Vingt-Trois met en garde les traditionalistes contre la tentation du repli communautariste, il a raison. Lorsqu'il demande à tous les traditionalistes de se réunir en un même lieu, au mépris des communautés existantes, il favorise ce communautarisme idéologique contre lequel il met en garde par ailleurs.
Lorsque l'an dernier certaines autorités du diocèse disaient aux catholiques qui assistent au rite traditionnel dans la chapelle Notre Dame du Lys : on supprime cette messe, vous êtes priés dorénavant de traverser la Seine, c'était au nom de la même ghettoïsation idéologique des traditionalistes (que l'on invitait en l'occurence à rejoindre Saint Germain L'Auxerrois).D'après certaines rumeurs, le scénario risque d'ailleurs de se reproduire cette année.
Lorsque le curé de Saint Pierre de Montrouge décide de ne pas reconnaître les membres du groupe stable auquel il a au début de l'année dernière octroyé la messe traditionnelle en la chapelle Saint Paul et de nommer lui-même les interlocuteurs auquel il souhaite s'adresser à ce sujet, il cède à la même tentation communautariste dans sa paroisse et au même mépris des communautés réelles.
Faire Eglise, c'est vivre au sein de communautés dans lesquelles chacun apporte une pierre différente à l'édifice. On ne peut pas être chrétien tout seul. On ne peut pas être respecté en tant que chrétien si l'on n'est pas respecté dans la communauté de prière à laquelle on participe.
L'évêque n'est pas le Père absolu d'atomes spirituels. Son troupeau n'est pas fait de particules élémentaires, qui se partageraient en différentes tendances idéologico-pastorales, il consiste en des communautés ou assemblées de prière (ekklesiai). A ces groupes réunis en son nom, le Christ a promis d'être au milieu d'eux. Dans une véritable communauté chrétienne, cette promesse est souvent comme tangible : quiconque s'en approche peut toucher du doigt la fidélité du Christ à cette promesse. D'un autre côté, les communautés doivent prier pour l'évêque et le soutenir dans son ministère sacré ; celles qui ne le font pas sont irrégulières. Mais l'évêque est celui qui fait vivre ces communautés et les encourage. Comme tous ceux qui sont investis d'une autorité évangélique, on peut dire qu'il est à leur service (Lc XXII, 26). L'esprit du Motu proprio dont on va célébrer le premier anniversaire, est, dès l'article 1, une manifestation de la sollicitude évangélique du Souverain pontife pour toutes les assemblées qui prient ou veulent prier selon les formes traditionnelles du Missel romain.
Je prie de tout coeur pour que nous trouvions, auprès de notre évêque et auprès des curés de la Capitale, la même sollicitude et le même respect non pas pour nos "idées" mais pour nos communautés.
On me dira : il y a eu des blessures dans le passé. C'est difficile de dépasser tout cela d'un coup. Il se trouve qu'en terminant la lecture d'un des romans les plus inspirés de l'année (pas du tout un "roman catholique" pourtant), Les déferlantes de Claudie Gallay, je tombe sur cette belle formule du pape Jean Paul II : "L'homme qui pardonne comprend qu'il y a une vérité plus grande que lui". Je crois que nous catholiques, nous devons dire que la vérité qui forme en nous la foi est plus importante que notre linge sale...
dimanche 7 septembre 2008
Veillée de prière pour le pape
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Permettez moi monsieur l'abbé de vous signaler une erreure d'inattention: il ne s'agit pas de l'association pélerinage de Tradition, regroupé autours de la Fraternité Saint Pie X mais de l'association Notre Dame de Chrétienté.
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