C’était aujourd'hui, le jour de la saint Louis. Emmanuelle Cosse nouvelle
présidente de Europe Ecologie Les Vers a expliqué que la France pouvait et
devait accueillir encore beaucoup d’immigrés. Et elle fait une
comparaison : le Liban en a accueilli jusqu’à la proportion de 25 % de sa
population. Pourquoi pas nous ? Cet angélisme a quelque chose de
renversant ! Le Liban, parce qu’il avait accueilli des centaines de
milliers de Palestiniens dans un pays aux équilibres intercommunautaires difficiles, a vécu un quart de siècle de guerre civile et les plaies
ne sont pas parfaitement refermées. Elles pourraient se rouvrir d’un moment à
l’autre. Pour désigner ce phénomène de désordre latent et constant, on a créé
un mot : libanisation. Mais Emmanuelle Cosse n’a pas peur de souhaiter à la
France les mêmes pourcentages. Avec les mêmes effets ? Une libanisation de
la France ?
On s’est habitué à ce que les Verts disent n’importe quoi.
D’une certaine façon, il sont là pour ça… Mais quand ils parlent des migrants,
ils disent tout haut ce que beaucoup pensent tout bas. Après tout, plus il y a
de consommateurs, plus les marchés sont juteux. Multiplions les Français de
papier, qui ont tout à acheter dans leur nouveau pays, et l’on aura tout à y
gagner. Le secret de la relance est peut-être dans ces migrants hâves et dépenaillés,
qui vont faire, avec les subventions de l’Etat, d’excellents consommateurs.
La rhétorique charitable de l’ouverture à l’autre procède en
réalité d’un calcul sordide :
les Européens ne font plus d’enfants,
il faut les remplacer. Il n’y aura même pas besoin d’aller chercher des
remplaçants : ils viennent d’eux-mêmes. Ainsi M. Thomas de Maizière,
ministre allemand de l’Intérieur, a revendiqué « plus de 800 000 demandes
d’asiles pour 2015 ». Ce chiffre est plus important que celui des
naissances dans ce pays : en 2014,
il y a eu en Allemagne 675 000 naissances ( et accessoirement 905 000 décès).
L’Allemagne, pourtant en déficit démographique, ne pourra pas garder tout le
monde insiste le ministre. L’Union Européenne propose carrément 6000 euros par
personne « relocalisée », en attendant les sanctions pour ceux qui ne
voudraient pas concourir à la relocalisation.
N’en déplaise à Emmanuelle Cosse, le raisonnement
pro-migratoire n’est pas humanitaire, il est économique et démographique. D’où
son succès et les subventions que proposent l’UE aux pays volontaires pour plus
de migrants. Le problème c’est qu’il y a bien d’autres paramètres que
l’économie dans une vie d’homme. Le spectre d’une libanisation de l’Europe
n’est pas à exclure, oh ! non pas une guerre générale, mais le
développement d’espaces où la sécurité intérieure sera de plus en plus
difficile à établir et où l’identité culturelle et civilisationnelle aura
brusquement muté. Peut-on refuser de recevoir des migrants ? « La
Commission européenne doit agir contre les pays-membres qui n’assument pas
leurs devoirs » a insisté Thomas de Maizière. Avis à Victor Orban, qui a
élevé un mur pour empêcher les migrants, arrivant par hordes depuis les
Balkans, de rentrer dans son Pays, la Hongrie.
Ce qui est clair c’est que nous entrons dans un monde
nouveau, où les chiffres prouvent l'inutilité de la rhétorique antiraciste des années 80 et 2000 : hors sujet ! Ce n’est pas un problème de race ou de racisme qui se pose à
l’Europe aujourd’hui, mais un problème de civilisation. La multiplication des
attentats ou des tentatives d’attentats effectuées par des pieds nickelés est
extrêmement inquiétante. Que se passe-t-il à Roye chez les Gens du voyage ? En tout cas, rien ne semble devoir arrêter les vocations de
terroristes, même pas l’incompétence ! Ayoub El Khazzani, ce Marocain
vivant en Espagne et qui se déplace si facilement dans l’Europe de Schengen,
montant dans un train avec sa kalachnikov et ses neuf chargeurs, c'est un bleu ! Il est tombé sur des gens courageux (pas de Français ?). Mais, quel qu'ait été le résultat de l'attaque, le fait montre
que nos sociétés ne sont plus capables d’assurer leur sécurité, d’exclure la
violence de leur sein, en proposant une vision commune du monde, un bien commun
à partager. Il n’y a pas de partage possible, lorsque, pour des raisons
géo-politiques et religieuses, la haine domine régulièrement par voie de fait.
[Bonus track ajouté par le webmestre] En 1992, le politologue Patrick Timsit (Michou, dans La crise de Coline Serreau) répondait par avance à Emmanuelle Cosse, à Bernard-Henri Lévy, et à quelques autres humoristes. Extrait: