Quelques excuses tout d'abord pour mon peu d'assiduité ces derniers temps. vacances obligent. Disons que j'essaie de finir quelques travaux en cours et que je leur sacrifie metablog...
Mais ces semi-retraites vacancières ont du bon. Elles permettent aux poissons rouges que nous sommes de changer de temps en temps de bocal. Maman me met sous les yeux un article de L'Hebdomadaire d'Armor au titre évocateur : "Créer des pôles eucharistiques"
La Vox populi a parfois des naïvetés de saint Jean Bouche d'or... Le terme "pôle eucharistique" vous a un côté années 70 très caractérisé, genre technocratie ecclésastique ; mais en soi l'idée que l'eucharistie, centre et sommet de la vie chrétienne comme dit Vatican II quelque part, puisse constituer un pôle de notre vie... Je ne suis pas contre. Ce qui m'inquiète dans cette image du pôle, c'est que les pôles vont toujours par deux (au moins) : quel est l'autre ?
Il faut toujours revenir à cette idée qui a converti Pascal : Dieu est le centre. Et de centre, il n'y a qu'un seul. Est-ce totalitaire ? Non puisque Dieu est infini. Infiniment large, comme la Tradition chrétienne qui le représente à nos esprits. Cela commencerait à devenir totalitaire si, à la place de Dieu, on met au centre une appartenance à tel troupeau ou à telle fraction de tel troupeau...
Mais peu importe l'expression "pôle". Que signifie-t-elle dans l'article de l'Hebdomadaire d'Armor dont je vous entretiens ?
Je cite : "Il est important que les chrétiens du diocèse soient reliés entre eux et ne soient pas isolés dans leur communautés chrétiennes locales. A cet effet, le diocèse avance vers les "pôles eucharistiques", afin que les chrétiens, au delà des limites de leurs communes se rassemblent. De là ils vont vers des personnes dans leur commune en accomplissant un service d'église".
Qu'est-ce que cela signifie ? Que les paroisses sont désormais une unité de mesure trop restreintes, même les paroisses relookés et comportant déjà chacune plusieurs clochers. "Le diocèse va vers des pôles eucharistiques". Cela veut dire qu'il faut créer des structures plus larges, demandant toujours moins de prêtres et mettant en valeur les laïcs qui, eux, "vont vers des personnes dans leur paroisse en accomplissant un service d'église". Ces propos tenus en présence de l'évêque du diocèse semblent bien engager une politique d'ensemble...
C'est Bernanos qui voulait écrire un livre sous le titre La paroisse morte (devenu ensuite Monsieur Ouine, c'est-à-dire Monsieur Oui-non)... Il avait raison : les paroisses osnt mortes. On ne raisonne plus en termes de paroisses aujourd'hui dans les diocèses mais en termes de pôles eucharistiques...
Cela permet à l'Institution de reculer le moment où il faudra avouer la crise du personnel sacerdotal et faire appel non plus seulement à ces prêtres africains que l'on embauche en CDD de trois ans renouvelables ("ce qui est bien me disait un évêque, c'est qu'ils partent"), mais à ces communautés, traditionalistes ou simplement traditionnelles qui représentent pour trop de prêtre de la génération 70 des ennemis...
Un curé breton me disait, il y a une paire d'année avec un rien d'agressivité dans la voix : "- Notre nouvel évêque, il est comme toi... - Ah bon ? - Oui, il vient d'une communauté". Il s'agissait de la Communauté Notre Dame de Vie, qui n'est pas traditionaliste. Mais le seul fait que son évêque ne provienne pas des structures diocésaines étaient déjà, pour ce prêtre, le signal de la suspicion et qui sait ? le signe honni du... traditionalisme !
On peut transposer cette petite histoire à notre sujet. Mieux vaut multiplier les pôles eucharistique plutôt que de faire appel, pour des paroisses vivantes, à des prêtres, qui, faute suprême, viennent des communautés.
La fraternité chrétienne a encore des progrès à faire !
Mais ces semi-retraites vacancières ont du bon. Elles permettent aux poissons rouges que nous sommes de changer de temps en temps de bocal. Maman me met sous les yeux un article de L'Hebdomadaire d'Armor au titre évocateur : "Créer des pôles eucharistiques"
La Vox populi a parfois des naïvetés de saint Jean Bouche d'or... Le terme "pôle eucharistique" vous a un côté années 70 très caractérisé, genre technocratie ecclésastique ; mais en soi l'idée que l'eucharistie, centre et sommet de la vie chrétienne comme dit Vatican II quelque part, puisse constituer un pôle de notre vie... Je ne suis pas contre. Ce qui m'inquiète dans cette image du pôle, c'est que les pôles vont toujours par deux (au moins) : quel est l'autre ?
Il faut toujours revenir à cette idée qui a converti Pascal : Dieu est le centre. Et de centre, il n'y a qu'un seul. Est-ce totalitaire ? Non puisque Dieu est infini. Infiniment large, comme la Tradition chrétienne qui le représente à nos esprits. Cela commencerait à devenir totalitaire si, à la place de Dieu, on met au centre une appartenance à tel troupeau ou à telle fraction de tel troupeau...
Mais peu importe l'expression "pôle". Que signifie-t-elle dans l'article de l'Hebdomadaire d'Armor dont je vous entretiens ?
Je cite : "Il est important que les chrétiens du diocèse soient reliés entre eux et ne soient pas isolés dans leur communautés chrétiennes locales. A cet effet, le diocèse avance vers les "pôles eucharistiques", afin que les chrétiens, au delà des limites de leurs communes se rassemblent. De là ils vont vers des personnes dans leur commune en accomplissant un service d'église".
Qu'est-ce que cela signifie ? Que les paroisses sont désormais une unité de mesure trop restreintes, même les paroisses relookés et comportant déjà chacune plusieurs clochers. "Le diocèse va vers des pôles eucharistiques". Cela veut dire qu'il faut créer des structures plus larges, demandant toujours moins de prêtres et mettant en valeur les laïcs qui, eux, "vont vers des personnes dans leur paroisse en accomplissant un service d'église". Ces propos tenus en présence de l'évêque du diocèse semblent bien engager une politique d'ensemble...
C'est Bernanos qui voulait écrire un livre sous le titre La paroisse morte (devenu ensuite Monsieur Ouine, c'est-à-dire Monsieur Oui-non)... Il avait raison : les paroisses osnt mortes. On ne raisonne plus en termes de paroisses aujourd'hui dans les diocèses mais en termes de pôles eucharistiques...
Cela permet à l'Institution de reculer le moment où il faudra avouer la crise du personnel sacerdotal et faire appel non plus seulement à ces prêtres africains que l'on embauche en CDD de trois ans renouvelables ("ce qui est bien me disait un évêque, c'est qu'ils partent"), mais à ces communautés, traditionalistes ou simplement traditionnelles qui représentent pour trop de prêtre de la génération 70 des ennemis...
Un curé breton me disait, il y a une paire d'année avec un rien d'agressivité dans la voix : "- Notre nouvel évêque, il est comme toi... - Ah bon ? - Oui, il vient d'une communauté". Il s'agissait de la Communauté Notre Dame de Vie, qui n'est pas traditionaliste. Mais le seul fait que son évêque ne provienne pas des structures diocésaines étaient déjà, pour ce prêtre, le signal de la suspicion et qui sait ? le signe honni du... traditionalisme !
On peut transposer cette petite histoire à notre sujet. Mieux vaut multiplier les pôles eucharistique plutôt que de faire appel, pour des paroisses vivantes, à des prêtres, qui, faute suprême, viennent des communautés.
La fraternité chrétienne a encore des progrès à faire !