Le 10 janvier, l'abbé Alexandre Berche a eu un accident de voiture en se rendant à Tournan-en-Brie pour y dire la messe. Vous lirez ci-dessous les nouvelles que peuvent vous donner ses confrères.
Simple visite... - par Abbé Philippe Laguérie - 7 mai 2010
... à M. l'abbé Alexandre Berche, cet après-midi. Grande joie de retrouver ce jeune prêtre, parfaitement conscient de la grâce qui lui a été faite par le sacerdoce de Notre Seigneur et dans le Bon-Pasteur. Il n'attends qu'une chose, de pouvoir célébrer de nouveau le sacrifice du Christ pour lequel il a été ordonné. Patience ! J'ai envie de hurler à tous ces jeunes confrères, ordonnés comme lui dans le Bon-Pasteur (13 déjà) : "Vous rendez-vous compte de la grâce qui vous a été faite par l'imposition des mains de l'évêque?". Faudrait-il que vous soyez, comme Alexandre, privé de l'actualisation de ce redoutable pouvoir, que vous avez sans retour, pour en mesurer l'étendue et la sublimité ? Ce jeune prêtre mesure d'un coup tout ce que le Christ a fait pour lui, l'Eglise, son vecteur incontournable et l'Institut du Bon-Pasteur, par lequel et sous lequel, il est devenu prêtre à jamais. Puissent, tous les prêtres du Seigneur, mesurer comme lui, ce qu'ils doivent au Seigneur et par qui ils le doivent ! L'ingratitude, dit Augustin, est un vent brulant qui dessèche tout sur son passage.
Mais sa santé, direz-vous ? Elle s'améliore chaque jour et le scanner qu'il a subi ce matin devrait nous en dire plus sur l'origine de l'immobilité du bras droit. Sauf les doigts, qui bougent sur commande. Il ne marche pas encore à cause du genoux gauche qui refuse de se tenir ferme sous le poids du corps. Mais la pensée est cohérente, limpide, quoique fort lente. Jamais la moindre incohérence, mais le débit n'y est pas. Il manque toujours cette détermination du verbe qui nous est propre et de laquelle nous usons et abusons si facilement. Il faudra du temps, beaucoup de temps, pour retrouver notre abbé dans toute la puissance de la nature et de la grâce. Oremus !
Abbé Berche : « A bientôt j’espère » - par le webmestre - 18 avril 2010
Effectivement, il va mieux. L’abbé Berche partant demain un peu plus loin en rééducation, je suis passé le voir ce soir au KB dans le 9-4. A tout point de vue, il s’améliore. Ca fait plaisir, d’autant que j’étais très inquiet sur son état – je le lui dis. Quand il est sorti du coma et qu’il était… disons ‘peu actif’, j’avais craint que ce soit là désormais son état naturel. Passons! il parle (lentement, mais ses phrases sont parfaitement construites, la pensée est articulée). Il a complètement conscience de son état. Son bras gauche (il est gaucher) ne répond pas, mais les merveilles de la médecine permettent d’espérer qu’il en regagne l’usage. L’abbé sait le chemin qu’il lui reste à faire et les progrès qu’il a déjà réalisés. Il remercie le Ciel de s’en être sorti, et toutes les personnes («particulièrement les enfants») de leurs prières. Un message pour les nombreux lecteurs du blog qui se sont inquiétés de lui et prié pour lui: «Merci de vos prières, continuez. A bientôt, j’espère.» Continuons!
Où l'on retrouve l'abbé Berche - par Abbé Philippe Laguérie - 13 avril 2010
Après ces fêtes pascales, je me décide à porter la communion à notre confrère...Trois mois sans communion, pensai-je, ça doit faire long pour un prêtre ! Effectivement, je le trouve ravi, paisible, enchanté. Il se confesse, reçoit pieusement le saint corps du Christ et...se déride. Ce n'est plus le même. Il parle un heure de rang, sans fatigue ni lassitude. Ce n'est plus moi qui le fait rire, c'est lui qui m'amuse beaucoup. Quand j'évoque les causes possibles de son accident (Tom-tom, Coyote, radio, cassette, portable, cigarette, en plus du volant) il me lâche direct: "vous savez, je regarde généralement la route". Toutes ses paires de lunettes ont été brisées dans l'accident. Je cherche à savoir où il a fait faire les dernières. "Chez la femme de la petite cinquantaine, derrière Saint Nicolas". Effectivement j'ai pu en commander une autre paire chez ladite femme. Bref, l'abbé reprend du poil de la bête, calme, serein, drôle et vraiment paisible. Il part en rééducation à Garches la semaine prochaine. Il est plus beau que jamais, avec sa barbe de quinze jour et, à part ce bras qui ne bouge toujours pas, (I.R.M. vendredi) tout va pour le mieux. Il me demande s'il doit dire son bréviaire (il ne peut même pas lire, sans lunettes) et je lui réponds: "Tu ferais mieux de remercier le Seigneur". C'est fait, me dit-il. Je lui lis la lettre délicieuse d'un prêtre de la Frat, dont je tairai le nom, et il le reconnait du premier coup. L'abbé Berche sur pied et à l'autel, c'est pour les grandes vacances, je vous dis. L'I.B.P. est à l'épreuve, mais Dieu veille sur lui !
Merci pour Alexandre - par l'abbé Guillaume de Tanoüarn - 31 mars 2010
Ce matin coup de téléphone de la maman de l'abbé Alexandre Berche... Il y a du nouveau. "Alexandre vous demande". Je m'enquiers des progrès de son état. Et j'apprends que l'opération de vendredi a consisté à lui retirer un risôme (?) une sorte de kyste (une boule de graisse) qui s'était formé dans la trachée ouverte pour l'assistance respiratoire. Il avait atrocement mal ces derniers jours. L'opération a très bien réussi. Et il n'a plus mal. Surtout maintenant il s'exprime...
Il sait parfaitement où il est, ce qu'il est... Il rit : toujours cette aptitude à prendre de la distance par rapport à lui-même. On ne comprend pas encore absolument tout ce qu'il dit, mais il s'astreint à choisir ses mots. Ainsi lui ai-je demandé quelque chose à votre attention, à vous tous qui priez pour lui. Il m'a répondu avec un beau regard, presque timidement, comme s'il réalisait en même temps l'audace de sa demande : "Encouragez les à poursuivre". En propres termes !
Quand on lui demande ce qu'il veut il répond : mes lunettes (cassées bien sûr durant l'accident) et mon bréviaire. Hier, il avait demandé un missel. Sa maman me dit que ses progrès sont sensibles d'hier à aujourd'hui dans son expression.
Ce qui est beau, ce qui est nouveau, c'est son sourire. un sourire qui vient de l'intérieur. Aucune impatience contre son état. Non : un sourire de ses yeux bleus comme lavés par la souffrance.
Pour l'instant il est toujours en réanimation. Il va partir en convalescence très bientôt. Ses proches sont très surpris de ce come back si rapide après un si long coma... Je crois qu'il n'a pas fini de nous étonner.
Notre Alexandre - Abbé Philippe Laguérie - 27 mars 2010
Notre Alexandre a été opéré vendredi, au Plessis-Robinson, où il avait été transféré la veille. On lui a ôté sa trachéotomie; De sorte qu'il peut commencer à parler, non pas distinctement, mais assez pour qu'on le comprenne. Quelle grande nouveauté !
Son bras droit est toujours immobile (non pas la jambe) ce qui suppose une légère hémiplégie.Il est calme, serein, parfois souriant. Il ne se souvient pas de l'accident et quand on le lui dit, il croit qu'il y a tout juste un mois, le moment où il est sorti du coma.
Quand je lui ai dit que je lui servirai moi-même sa première deuxième messe il m'a répondu que " c'est un grand honneur"! Il me demande des nouvelles de Josiane, de Guillaume...
Il a voulu se confesser. on a fait vite, pour ne pas le fatiguer. Il récite son acte de contrition à la perfection et un Je vous salue Marie de même.
Je lui dis de ne pas gesticuler sans cesse car ses infirmières craignent qu'il ne tombe du lit. Il prend son air contrit, irrésistible, et me promets de faire un effort...
Dieu, qu'il est attachant, encore lointain, mais si proche déjà... Aujourd'hui parfaitement lucide sur son cas, il participe à sa propre rééducation, qui sera longue, mais dont manifestement il sera, avec le Bon-Dieu, l'acteur décisf.
Mais pour tous ceux qui l'aiment, Dieu, que c'est long. Je me surprends à le tutoyer, moi qui ne veux jamais tutoyer un prêtre du Bon-Pasteur, par respect; et malgré toutes mes résolutions, je crois que ça va rester... On est si petit dans la souffrance.
Le rire de l'abbé Berche - Abbé Philippe Laguérie - 16 mars 2010
Oui, je l'ai fait rire quatre fois en une heure ! L'abbé Berche fait effectivement des progrès étonnants. Il est calme, paisible et souriant. Je lui demande s'il me reconnait, il opine du bonnet. "Alors, dites mon nom". Je vois s'inscrire "abbé Laguérie" distinctement sur ses lèvres. Quatre fois je le fais rire franchement. La première, quand je lui annonce qu'il aura des crêpes-maison à son retour, deux salées et trois sucrées, s'il continue comme ça. La seconde quand, vérifiant avec sa mère les 18 kilos qu'il a perdu, je lui annonce triomphalement qu'il ne fait plus qu'un quintal, tout rond. La troisième quand, sa maman se plaignant qu'il rit plus avec moi qu'avec elle, je lui explique tout fort que son fils, elle doit le savoir, a parfois un foutu caractère. Enfin quand l'infirmière se plaint aussi du même traitement, idem. Le rire est le propre de l'homme, la manifestation la plus véridique de l'âme(les larmes sont parfois de crocodile).
Nous récitons le Notre Père, le Je vous salue Marie, le gloria: tout est clair et distinct sur ses lèvres, bien mieux que les idées innées de Descartes.
Il est très ému aussi. Quand je lui dis qu'il peut remercier Dieu de s'en tirer aussi bien... Quand je lui parle de vous tous, qui priez sans relâche pour son rétablissement. Quand il cherche ma main pour la serrer dans la sienne. Quand je le bénis et qu'il s'efforce de déplacer vers sa main (attachée) tout son buste pour tenter un signe de croix. Quand je prends congé, enfin, et qu'il me fait une nouvelle fête, si émouvante que je lui promets de revenir très vite.
Franchement, la tracheo enlevée, on va en causer, du pays. Ouf !
J'ai rencontré Alexandre... - abbé Guillaume de Tanoüarn - 16 mars 2010
J'avoue que j'avais perdu patience et que je n'osais pas vous entretenir des progrès d'Alexandre Berche vers la santé, tant ils me paraissaient minimes. Mais cette fois, il me semble qu'il y a un changement profond. On est avec lui. Il est avec nous. Il tente de parler et sa trachéo l'en empêche. Il rit quand on lui parle de son poids qui diminue, mais pas encore assez (les variations s'affichent automatiquement au pied du lit). Et quelle intensité dans le regard quand on lui fait lecture de vos message. Les louveteaux en particulier le font craquer ! Bref, pour la première fois depuis ce sinistre accident, j'ai eu l'impression d'une véritable rencontre avec Alexandre.
On voit d'ailleurs le moment où il va quitter le service de réa pour une maison de convalescence... Tout n'est pas gagné, certes. Il a du pain sur la planche. Son bras gauche reste étrangement inerte. Mais il a manifestement les idées en place et avec la volonté qu'on lui connaît (moyennant un peu-beaucoup de patience), avec vos prières et avec l'affection de ceux qui le connaissent de près... il va pouvoir revenir chez nous, les vivants. Il était un prêtre généreux. Si Dieu veut, comme passé à travers le feu de l'épreuve, il va faire un prêtre doué d'une formidable expérience, un prêtre irrésistible.
Alexandre a souri et a même rit aujourd'hui! - 14 mars 2010 - par Aurore
J'étais avec ma mère et mon ami Pascal cet après midi, j'allais lui relire les mots de la part de ses paroissiens et amis laissés à son attention, et j'ai demandé à maman si elle lui avait relu depuis qu'il était conscient. Elle m'a répondu que non, pas depuis qu'il était réveillé et j'ai dit à Alex "ah ben évidemment si tu dormais..." en lui souriant et il a rit! Le son ne sortait pas (trachéo) mais son ventre rebondissait gaiement, on entendait le souffle de son rire à travers le tube et son visage riait avec la même expression que je lui connais depuis toujours!
Il a écouté tous les mots que je lui lisait avec attention et il souriait à la lecture des messages et des noms de ceux qui les avaient laissé. Il essayait visiblement de se souvenir... Et il était ému.
Il a même rit encore à la lecture d'un passage du message d'une amie qui lui disait que le Seigneur envoyait des épreuves à ceux qu'il aimait, et qui lui disait qu'il "était au rang des chouchous, au 1er rang même". Il a vraiment rit de bon coeur, ce qui est un très bon signe de compréhension et de conscience évoluée. Sa personnalité revient parmi nous :)
Il fait vraiment des progrès spectaculaires depuis 1 semaine, il mange à la béquée, il demande à boire, il essaye de parler (mais le son ne sort pas encore à cause de la trachéo) il sourit, il nous fait des bisous quand on lui dit au revoir, et maintenant il rit quand on lui fait des blagues..
Qu'il est bon de revoir son sourire et de le voir rire, il retrouve progressivement les expressions de son visage qui définissent son caractère.
Je suis vraiment très heureuse de ses progrès, et j'espère que vous continuerez à lui écrire des mots que nous ne manquerons pas de lui lire, il en a vraiment besoin et je vois dans ses yeux qu'il écoute attentivement et qu'il est très touché à la lecture de chaque nom qui lui adresse ses pensées.
Je lui ai aussi lu le mot d'un de ses élèves de latin qui lui disait qu'il attendait avec impatience son retour, et je pense qu'il se souvenait de cette personne, parce qu'il a sourit.
Continuez à l'encourager et à prier pour lui, soyez sûr qu'il vous entend et que ça lui fait du bien!
Un grand merci à vous pour toutes vos pensées et mots d'encouragement, de la part de toute sa famille et surtout de la part d'Alex qui ne vous a pas oublié, j'en suis sûr à présent.
Aurore sa p'tite soeur.
L’abbé Berche va (un peu) mieux et ça fait plaisir! – par le webmestre – 13 mars 2010
L’abbé Berche va (un peu) mieux et ça fait plaisir! j’avoue que je n’étais guère optimiste jusqu’à maintenant. Je voyais bien une amélioration d’une fois sur l’autre mais son état général restait tellement préoccupant… Il l’est toujours - simplement l’abbé Berche, clairement, a fait de nouveaux progrès.
Il bouge maintenant sa jambe gauche, il a fait comme une tentative de parler, il interagit bien plus. Le chemin est encore long mais savoir que l’abbé avance: je le redis, ça fait rudement plaisir. Y compris à sa mère, qui remercie Jeanne de ses prières, Dominique de ses photos, et d'une manière générale tous ceux qui portent Alexandre dans leurs prières.
Sa maman communique des nouvelles d’Alexandre - repris du blog de l'abbé Laguérie - 12 mars 2010
Cher Monsieur l’Abbé,
En raison d’une coupure de France Télécom, j’ai été privée de connexion Internet et de téléphone depuis le 21 février. Le Technicien vient de rétablir la ligne et parmi les nombreux messages en attente, je découvre le vôtre avec joie avec la photo d’Alexandre, dont je vous remercie vivement.
Alexandre se rétablit progressivement, à telle enseigne qu’il sera transféré en neurologie ou en orthopédie la semaine prochaine. Il comprend ce qu’on lui dit, répond avec les yeux et se nourrit normalement, depuis qu’il a arraché sa sonde gastrique. Les médecins lui avaient enlevé la trachéo mercredi, mais des difficultés respiratoires les ont contraints à la remettre en place. Une sténose au niveau du larynx étant suspectée, un scanner a été pratiqué hier à 18:00. Lorsque ce problème sera résolu, Alexandre n’aura désormais plus de raison de rester en réanimation. Par ailleurs, des explorations ont été menées ce matin afin de savoir pourquoi il ne bouge pas son bras gauche. Je suis anxieuse d’en connaître le résultat et ne manquerai pas de vous en informer aussitôt.
Nonobstant les douleurs intenses du crâne, qu’il indique en portant la main à sa tête, il se porte aussi bien que possible. La morphine ne parvenant pas à le calmer, on y adjoint des antalgiques par voie orale ; mais hier soir les douleurs perduraient. Il était si énervé que je n’ai pu lui faire avaler son repas malgré mon insistance. Il s’est endormi sans avoir dîné.
Veuillez croire, Monsieur l’Abbé, à l’assurance de mes sentiments les meilleurs.
Barbara
Extrait de la lettre aux amis - mars 2010 - par l'abbé de Tanoüarn
... nous avons la douleur de savoir notre abbé Alexandre Berche à l'hôpital, après le terrible accident de voiture qu'il a eu en se rendant à Tournan en Brie pour y célébrer la messe, il y a un mois. Il est physiquement hors de danger mais se trouve dans un "coma vigile" et les moments où semble s'établir un contact avec le monde extérieur sont rares. Pour lui, pour nous qui avons été saisis par la soudaineté du drame et qu'il laisse sans son sourire et sans le secours de sa générosité et de son sens de l'organisation, pour sa famille durement éprouvée, je pense en particulier à sa mère, Barbara, qui vient le voir chaque jour, nous vous demandons encore et encore vos prières, sans doute plus nombreuses en ce Carême !
Le point sur l'abbé Berche - par Abbé Philippe Laguérie - 4 mars 2010
J'en arrive tout droit. J'ai vu l'abbé, sa maman (tous les jours à son chevet et d'une exquise gentillesse), et le médecin traitant. Alexandre est sorti du coma, c'est sûr, le médecin est formel. Mais pour excellente que soit cette nouvelle, elle est à deux tranchants. Cela signifie que les troubles existants proviennent du choc et des séquelles et non plus du coma lui-même. Mais Alexandre progresse lentement et, nous l'espérons, sûrement. Il fixe facilement de son beau regard expressif, comprend manifestement et le manifeste, bouge sur commande sa main droite, en serrant la votre ou même en saluant, tourne sa tête aussi facilement que vous et moi, tente d'articuler quelques mots. Il souffre manifestement, sans qu'on puisse dire si c'est physique ou moral, (sans doute les deux). Aucun critère qui soit alarmant. Tout peut revenir. Les médecins attendent, comme nous, qu'il articule ses premiers mots...Ce qui les aiderait beaucoup et nous avec ! Restons dans la prière, pour lui, avec lui (je suis sûr qu'il le fait). Je profite de ce message pour remercier X.A. de toutes les facilités de communications qu'il nous permet sur ce magnifique forum. Que Dieu le bénisse!
J'arrive de voir l'abbé Berche - par Abbé Philippe Laguérie - 20 février 2010
Je ne l'avais pas vu depuis plus de quinze jours, mon départ au Brésil, puis à Rome. Quel changement, tout de même, dont ne se seront pas aperçu ceux qui le visitent plus souvent. Il entend parfaitement les propos qu'on lui tient, réagit à bon nombre d'entre eux, tourne la tête vers sa mère ou moi, selon que l'un ou l'autre lui parle, de part et d'autre du lit. Quand mes propos se font vifs et concrets (notre futur séminaire, notre église au Brésil, ma visite à Rome etc.) il me fixe des yeux et semble me dire: "encore"! Quand je lui dis qu'il nous manque, que la comptabilité, sans lui, c'est le casse-tête, que nous l'attendons pour de bonnes crêpes-maison, il va même jusqu'à articuler de ses lèvres impuissantes. Car il ne peut émettre aucun son à cause de sa trachéotomie. Mais la volonté toute puissante de notre Alexandre est là, qui semble nous dire déjà ce que sa faiblesse nous masque. L'infirmière doit bien en convenir: d'un pareil choc, elle n'a vu personne se remettre aussi dru. Je prie avec lui, pour lui. Je lui donne une petite absolution au passage: après tout, s'il la voulait, la souhaitait, lui qui est dispensé de la confession. Non pas que je pense qu'il en ait besoin, mais que, sa pensée étant là et les heures sûrement si longues... Et surtout cette volonté de faire ce que je voudrais qu'on me fît.
Puis je rentre heureux, sur ma moto. Et là, les flics m'arrêtent en bas du boulevard des Gobelins, pour un banal contrôle de papiers. Je suis parfaitement en règle, mais n'ai aucun papier sur moi. Je suis parti un peu vite, voila tout. Il m'emmènent au poste. Je vais passer trois heures un quart entre les garde-à-vue de la veille et les interpellés du jour. Et je vous dis pas ce qu'ils avaient fait. Ah, elle est belle notre France. Et quand je pense qu'il y a encore des nationalistes... J'offre ça pour l'abbé et puis, tiens, je vais me coucher.
A l'hôpital - par l'abbé Guillaume de Tanoüarn - 10 février 2010
Retour de Rome, je me suis rendu au Kremlin Bicêtre pour voir l'abbé Berche. J'arrive. Il a les traits tirés, le visage blanc et il dort. Il n'ouvre pas les yeux à mon entrée dans sa chambre comme il le fait d'habitude. Je m'approche, tente de lui parler, mais n'insiste pas.
Et puis... je l'entends respirer. Je regarde le respirateur artificiel : "en veille". Et je comprends. Il respire seul maintenant et manifestement cela le fatigue un peu.
En sortant de sa chambre je tombe sur "son" infirmière, une jeune femme avenante et passionnée par ce qu'elle fait, qui m'accorde de son temps pour me parler d'Alexandre. "C'est effectivement la première fois que je débranche le respirateur, me dit-elle, manifestement heureuse et fier de son malade. Cela date de ce matin. Il est un peu fatigué, mais ça va". Je lui demande ce qu'il en est du bilan cérébral. Elle me dit que, en ce moment, on n'a pas de vrais contacts avec Alexandre et que cela serait prématuré de faire cet examen.
Sur ces entrefaites une amie d'Alexandre entre dans la chambre et va droit à son lit. A-t-il reconnu sa voix ? il ouvre les yeux, enfin, malgré sa fatigue. Elle lui demande un sourire. Je vois l'infirmière qui regarde la scène intensément, quelques pas en arrière. Et Alexandre d'esquisser le sourire demandé, non pas du bout des lèvres, mais plutôt du coin des lèvres. J'avoue que je me demandais ce qu'il en était. Mais l'infirmière confirme la joie de l'amie d'Alexandre. "Oui, il a souri, c'est indéniable". Et elle ajoute : "J'ai déjà eu ces instants de présence, mais la semaine dernière et je n'avais pas eu de sourire". Elle s'approche d'Alexandre : "Maintenant que je sais que tu fais des sourires, Alexandre, je n'ai pas fini de t'en demander".
Chers amis, la convalescence d'Alexandre va prendre du temps, mais il faut prier. C'est tout ce que nous pouvons faire ? Mais c'est beaucoup, c'est manifester notre solidarité avec Alexandre dans la communion des saints et lui être utile autant que nous le pouvons.
Une visite à l'abbé Berche ce soir - par l'abbé Guillaume de Tanoüarn - 4 février 2010
L'abbé Berche continue à avancer dans son lent retour vers le monde des vivants. Il respire de mieux en mieux. Ses opérations de réparation pour son bras et sa cheville ont bien réussi. Il ouvre les yeux de longs moment et communique avec vous en les faisant cligner. Il bouge un peu la main. Oh ce sera dur, mais je le connais, il a une volonté de fer et je sais qu'il peut surmonter bien des obstacles. Sa maman lui lit une Vie de Jésus et s'occupe merveilleusement de lui, de son confort, ne serait-ce que de la manière dont il tient sa tête. Merci de vos prières. Quelques uns de vos messages lui ont déjà été lus. Continuons lui notre soutien de toutes les manières à notre portée.
Notre Alexandre (abbé Berche) - par l'Abbé Philippe Laguérie - 3 février 2010
Notre Alexandre ouvre les yeux depuis hier soir et manifestement nous reçoit ! Quelle joie, mes amis! Je sors à l'instant ( 3 février à 10h00) de sa chambre, où j'ai passé un bon quart d'heure à l'entretenir, renouer, prier avec lui. Ca marche! Il n'y a pas de doute, ses yeux ont retrouvé une expression, vous regarde...droit dans les yeux et clignent à chaque membre intelligible de nos phrases. Ils sont même très beaux, d'un vert que je n'avais pas considéré auparavant, pleins d'affection et de douceur et semblent vouloir vous dire tout ce que les lèvres ne peuvent encore exprimer. Après ces trois semaines d'absence, de vide même, de souffrances aussi, vous imaginez facilement ma joie. Manque encore le sourire, qui pourtant semble poindre, et bien-sûr la parole. Mais on a vraiment l'impression que ce n'est qu'une question de force physique, tandis que son âme est là, à fleur de peau...
Je n'ai aucune autorité pour crier victoire, m'y refuse et ne voudrais en aucun cas me substituer au verdict des médecins et des infirmières. Qu'ils soient d'ailleurs vivement remerciés, ici, de leur exceptionnelle compétence et dévouement. Mais avouez que, même si l'on sait en théorie la toute-puissance de la prière, il est toujours bien agréable de la vérifier. Que Dieu soit loué !
Ne nous relâchons pas. Un essai vient d'être marqué, il faut le transformer
"Alexandre a ouvert les yeux depuis hier..." - Aurore - 2 février 2010
De bonnes nouvelles à vous annoncer : Alexandre a ouvert les yeux depuis hier (le 1er février) au bout de 21 jours de coma. Je suis allée le voir aujourd'hui, il gardé les yeux ouvert pendant 1 heure, tout le temps de ma visite. Il a un "vrai regard" même s'il ne me regardait pas encore dans les yeux, un peu comme un autiste qui écoute ce qu'on lui dit mais sans encore établir de contact. Ce n'est que son 2ème jour de réveil, donc il a encore du chemin à faire, mais parmi les bonnes nouvelles, il est en "ventilation spontanée" et non plus assistée, et il n'a plus de persfusion, à part pour son alimentation. Il est donc sur la bonne voie, et soyez sûrs que nous lui disons ma mère et moi, à chaque visite, combien vous l'aimez et que vos prières l'accompagnent chaque jour vers son rétablissement. Ses yeux sont toujours aussi bleus et j'ai hâte de revoir son sourire lorsqu'il me regardera et me reconnaîtra.
Aurore, sa "p'tite soeur"(comme Alex le dit tout le temps)
L'abbé Berche cet après-midi... - par l'abbé Guillaume de Tanoüarn - vendredi 29 janvier 2010
je l'ai trouvé très présent dans son sommeil, beaucoup plus "lui" que précédemment. Je dis dans son sommeil car, par précaution, il a été resédaté pour trois semaines (environ), au terme desquelles on procèdera enfin à l'examen cérébral... Comme son coma va durer encore quelque temps, j'ai tenu à remettre à sa maman de votre part les mots que vous avez écrits en les envoyant sur la boîte courriel d'Anne Cécile (
annececilefoubert@yahoo.fr), ainsi que des photos où son fils la bénit lors de sa première messe. Elle en a été touchée et heureuse. Je voudrais vous remercier du caractère très personnel de beaucoup de vos messages. Vous pouvez continuer à envoyer des messages !
M. l'abbé Alexandre Berche est dans un état stationnaire par l'abbé Philippe Laguérie - 29 janvier 2010
M. l'abbé Berche est dans un état stationnaire. Nous sommes régulièrement informés de toute évolution, même légère, de son état de santé, par son père, le professeur Berche. Nos visites répétées ne nous apprennent pas grand chose, hélas: nous prions auprès de lui, pour lui et, qui sait, avec lui ? Si nous ne donnons pas plus de précisions, c'est que la situation est totalement incertaine, critique. Le meilleur comme le pire est toujours à espérer comme à craindre.
En revanche, le zèle de tant de personnes pour "notre" Alexandre est vraiment réconfortant. Cette chaine ininterrompue de charité et de prières, en particulier des intervenants du Forum, monte vers le ciel comme un parfum d'agréable odeur...
Il nous faut sans doute attendre quelques semaines pour y voir plus clair. Mais, n'en doutez pas, toute modification significative de son état vous serait immédiatement signalée.
Un grand merci à tous pour tant de sollicitude.
Des nouvelles de l'abbé Berche - par l'abbé Guillaume de Tanoüarn - 25 janvier 2010
Notre Alexandre a surmonté l'infection et la petite embolie pulmonaire qu'il avait contractées semble-t-il à cause du respirateur artificiel. Il est très suivi. Le projet actuel est de le désédater progressivement pour que l'on puisse enfin faire un bilan de son état cérébral.
Il faut donc redoubler de prières chers amis. Il sera bientôt en état d'entendre vos messages. La messe de demain mardi à 19H00 au Centre Saint Paul sera spécialement consacrée à prier pour lui. Je crois que s'il sort de là notre Alexandre sera non seulement le bon prêtre qu'il est déjà pour ceux qui l'ont approché et qui connaissent sa charité, mais il sera un prêtre exceptionnel, revenu de l'abîme pour nous guider avec plus de force vers la Lumière.
"Notre Alexandre" - par l'abbé de Tanoüarn - 21janvier 2010
Je sais que beaucoup fréquentent ce Blog en ce moment pour avoir des nouvelles de notre abbé Berche, je remercie le pompier qui a fait partie des sauveteurs de son témoignage, surtout je remercie sa soeur de son message et lui dis que je serai heureux de la rencontrer comme j'ai été heureux l'autre soir de parler longtemps avec sa mère, qui nous fait comprendre sans paroles que quelque chose d'aussi fort qu'une vocation sacerdotale n'est jamais de l'ordre de la génération spontanée !
(suite)
Je ne veux pas... - par Abbé Guillaume de Tanoüarn - 14 janvier 2010
Je ne veux pas tomber dans une forme d'exhibitionnisme, mais ce soir tous ceux qui prient pour l'abbé Berche (on a prié au Centre Saint Paul et à Rome comme à l'Angelus) peuvent se réjouir. Je sors de l'hôpital. Il commence, lui, à sortir du coma et surtout il bouge. Lorsque il m'a entendu lui parler, lui dire que nous l'aimions et que nous l'attendions, on avait l'impression de quelqu'un qui veut se réveiller, qui bouge de tout son corps sans y parvenir. Micheline qui était avec moi peut témoigner que je ne me fais pas un film ! L'abbé Laguérie me dit qu'il est arrivé quelque chose de semblable lorsque sa maman est venue.
M. l'abbé Alexandre Berche - par l'Abbé Philippe Laguérie - 11 janvier 2010
M. l'abbé Alexandre Berche a donc subi avec succès l'opération de ses trois fractures osseuses. Le plus réjouissant est évidemment, qu'avec raison, les médecins l'aient jugé assez solide pour une telle intervention.
Sur le fond, le diagnostic prendra très longtemps. En plus du coma dû au choc de l'accident, les médecins l'ont mis pour dix jours (...) en sédation (coma artificiel) pour un repos total du cerveau. Quand ils décideront de lever ce dernier, il faudra encore attendre la fin du premier pour vérifier que les lésions sont résorbées. Pour l'heure, le cerveau est bien irrigué, la circulation satisfaisante. Sauf incident nouveau, que Dieu veuille écarter, nous n'aurons donc pas de nouvelles à vous donner avant ces échéances.
Il est par ailleurs totalement inutile (et nuisible) d'aller chercher des renseignements pas soi-même. Le père d'Alexandre est un de nos prestigieux professeurs français de médecine et se charge de la communication avec l'I.B.P.
Que cette pénible épreuve de latence soit donc mise à profit par tous nos amis pour supplier la Providence de nous restituer notre Alexandre comme nous l'aimons: avec le désarmant sourire de son enfance indéfinie...
Nouvelles de l'abbé Berche - par l'Abbé Philippe Laguérie - 10 janvier 2010
Maison Centrale:18h30. M. l'abbé Berche, accidenté ce matin, est en ce moment sur la table d'opération pour ses deux fractures à la cheville et au bras. C'est un signe encourageant: les médecins l'ont jugé apte à subir ces deux interventions malgré sa capacité respiratoire très faible. En effet, le choc cérébral qui l'a plongé dans un grave coma ainsi que l'hématome pulmonaire avaient fait chuter la tension.
C'est donc le moment de redoubler de prières pour ce valeureux prêtre, déjà tant éprouvé par le passé. J'ai pu lui donner les sacrements vers 15h00 cet après-midi. Mais la violence du choc ne nous permet pas, pour l'heure, le moindre pronostic. Que le Bon-Pasteur lui vienne en aide et le rende au ministère sacerdotal qu'il accomplissait jusque-là avec cette âme d'enfant qui le caractérise.
"Ut ope misericordiae tuae ad pristina reparetur officia" "atque Ecclesiae tuae sanctae, cum omni desiderata prosperitate, restituas"!
M. l'abbé Berche : des prières s'il vous plaît - par l'abbé de Tanoüarn - 10 janvier 2010
En allant célébrer la messe à Tournan en Brie ce matin, l'abbé Berche a eu un accident de voiture, à cause du verglas. Son état est très grave. Il est dans le coma. Nous demandons des prières à son intention.
Ce soir, à la messe et après la messe de 19 H devant le Saint Sacrement, au Centre Saint Paul, nous prierons avec tous ceux qui le souhaitent et qui le peuvent, avec tous ceux qui aiment son zèle et sa proximité avec tous, à son intention.