L'actualité nous offre un étonnant cocktail létal de médecins qui ont hâte (ils le disent eux-mêmes) d'envoyer leurs patients ad patres. L'acquittement du docteur Bonnemaison (qui est l'empoisonneur légalisé de sept patients en fin de vie, dont au moins un sans prévenir la famille), la mort décrétée en Conseil d'Etat de Vincent Lambert que plusieurs juridictions françaises avaient décidé de maintenir en vie, tout cela donne des airs de triomphe à certains petits Messieurs. M. Kouchner par exemple l'homme qui n'avait pas eu honte d'écrire un livre intitulé Charité business, est allé embrasser son confrère Bonnemaison, après être allé témoigner pour lui devant le Tribunal. Aujourd'hui il s'offusque de ce que l'on utilise le terme euthanasie, qui se termine si mal... D'une certaine façon de son point de vue je crois qu'il a raison : la seule consonance de ce mot plaide contre ce qu'il désigne... Mais sa consonance rejoint son histoire : l'euthanasie des handicapés a très vite fait partie du programme de M. Hitler.
Dans ce contexte de danse du scalp, on est assez surpris de voir que Marine Le Pen, qui, sur l'euro par exemple nous avait habitué à un non-conformisme décoiffant, se croit obligée de faire allégeance à l'Ordre républicain, à propos de Vincent Lambert. Pour elle, le Conseil d'Etat doit rester la plus haute instance juridique en France, sa décision de mettre à mort un tétraplégique en le privant d'hydratation et d'alimentation est donc en soi "irréversible" (c'est le mot qu'elle a employé). Comme si une décision politique était irréversible! Comme s'il n'y avait pas d'Instance au dessus des instances républicaines! Ne serait-ce que le monarchique droit de grâce que De Gaulle a mis dans notre constitution et qu'il faudra peut-être réactiver.
Mais ne comptons pas sur Marine Le Pen pour cela. En effet, note-t-elle, pour faire mourir Vincent, il suffit d'appliquer la Loi Léonetti. En effet, en considérant que l'hydratation et l'alimentation sont des traitements, la loi Léonetti permet que, privant Vincent Lambert de ce traitement, on le condamne à mourir de faim et de soif... de façon absolument inhumaine. C'est ce qu'a considéré le rapporteur du Conseil d'Etat, c'est aussi ce que pense la Présidente du FN.
La position de Marine Le Pen, qui prend place dans sa politique de dédiabolisation, n'en est pas moins surprenante. Jusqu'où ira la "normalisation" du FN ? J'avoue que l'exemple italien de M. Gianfranco Fini qui a réussi, venant du MSI fasciste, à être président de l'Assemblée nationale italienne est instructif: il a réussi à changer le nom de son Parti, il a fait des alliance avec Berlusconi, c'est aujourd'hui un politique comme les autres... Il n'a d'ailleurs pas plus de succès que les autres.
Aujourd'hui, il y a en France 1700 personnes qui sont pauci-relationnels comme l'est Vincent Lambert. Soit on accepte le droit de vie et de mort que s'est arrogé le législateur suprême et on leur inflige le même traitement, soit on fait appel au principe supérieur du respect de la vie. Mais alors pourquoi exclure Vincent Lambert de ce principe ?
Qui dit que la médecine progressant, on ne parvienne pas à sortir Vincent, qui déjà communique avec ses parents, de cet enfermement végétatif dans lequel il se trouve ? Mystère de la vie, qu'il faut admettre pour pouvoir le reconnaître.
Si "la vie n'est qu'un matériau qui se gère", comme le disait Pierre Simon, l'ancien Grand Maître de la Grande Loge, alors on comprend que certaines vies coûtent très cher, trop cher à la société. En période de crise il faut faire des économies, c'est le principe d'une bonne gestion. Mais si la vie est un mystère, qui connaît ses ressources ? Quel progrès ferons-nous demain dans la connaissance des lois de la vie, qui permettra aux tétraplégique de retrouver des moyens qu'ils n'ont plus ?
Aujourd'hui, le courant médical et philosophique dit transhumaniste, celui des organes artificiels, se fait fort de prolonger la vie, à force de greffe et d'organe en plastique. Mais cela va coûter cher, très cher. Ce ne sera pas pour tout le monde... La Planète ne le supporterait pas. Pas trop d'enfants ! Pas trop de vieux ! Il faut gérer le destin du vulgum pecus à l'économie pour permettre à quelques uns de trouver la voie vers ce que Michel Houellebecq n'hésite pas appeler "la vie éternelle" et qu'on appellera plus justement "la vie sempiternelle".
Si "la vie n'est qu'un matériau qui se gère", comme le disait Pierre Simon, l'ancien Grand Maître de la Grande Loge, alors on comprend que certaines vies coûtent très cher, trop cher à la société. En période de crise il faut faire des économies, c'est le principe d'une bonne gestion. Mais si la vie est un mystère, qui connaît ses ressources ? Quel progrès ferons-nous demain dans la connaissance des lois de la vie, qui permettra aux tétraplégique de retrouver des moyens qu'ils n'ont plus ?
Aujourd'hui, le courant médical et philosophique dit transhumaniste, celui des organes artificiels, se fait fort de prolonger la vie, à force de greffe et d'organe en plastique. Mais cela va coûter cher, très cher. Ce ne sera pas pour tout le monde... La Planète ne le supporterait pas. Pas trop d'enfants ! Pas trop de vieux ! Il faut gérer le destin du vulgum pecus à l'économie pour permettre à quelques uns de trouver la voie vers ce que Michel Houellebecq n'hésite pas appeler "la vie éternelle" et qu'on appellera plus justement "la vie sempiternelle".