Voici un article tiré du dernier numéro du Point, que je publie sans commentaire, car l'auteur n'en fait guère :
« C'est une question épineuse que pose Benoît XVI aux membres du Tribunal de la Rote, l'une des plus anciennes institutions judiciaires romaines, qu'il a reçus samedi [26 janvier]. Le pape leur a demandé d'entamer une réflexion sur la solidité juridique du mariage catholique lorsque l'un des époux "ne perçoit aucune trace de foi". Considéré comme un véritable sacrement, le Vatican porte une attention toute particulière au mariage et à ce qu'il représente, "surtout dans le contexte actuel", a précisé le pape dans son discours.Le chef de l'Église catholique romaine a toutefois souligné qu'il n'y avait pas "d'automatisme absolu entre foi et invalidité". Mais il s'est également empressé de préciser que, si le couple ne possédait aucun désir de "grâce ou de salut", la valeur sacramentelle du mariage pouvait être remise en doute. Pour le Saint-Siège, ce lien indissoluble entre un homme et une femme requiert des "conditions minimales nécessaires". Benoît XVI estime qu'une carence de foi de la part d'un époux pourrait attenter aux valeurs prescrites par le mariage. À savoir fécondité, fidélité et indissolubilité. "La foi est importante dans la réalisation de l'authentique bien conjugal", a déclaré le pape, répétant que la finalité est le fait de vouloir le bien de l'autre. Il a illustré ses propos en parlant d'un grand nombre de couples qui se sont consacrés au mariage dans une perspective chrétienne et qui ont réussi à "triompher des situations les plus difficiles".Cette discussion sur la conformité d'une telle union matrimoniale fait renaître l'antique problématique du mariage effectué à l'église "par tradition" ou "pour faire plaisir" à la famille. Le pape considère que, dans un tel cas, il manque au sacrement "une dimension fondamentale". Enfin, Benoît XVI fait le lien entre la perception contemporaine du mariage et son véritable sens. "Dans les mentalités, explique-t-il aux membres du tribunal de l'Église, le mariage chrétien est difficile à comprendre." La conception individualiste qu'offre l'idéologie moderne ne correspond pas au mode de vie que propose le mariage. Et au pape d'affirmer qu'un manque de foi peut entraîner "un déséquilibre profond des relations humaines".
La Rote, composée de 21 juges nommés par le pape, est compétente en matière de nullité de mariage. Elle est, depuis septembre 2011, qualifiée dans les dispenses de validité de mariage non consommé. Bien des fois le sujet délicat du lien entre foi et alliance matrimoniale a été abordé par certains archevêques - notamment celui de Munich. Mais une implication personnelle du Saint-Siège permettra sans doute une réflexion plus poussée de l'institution du mariage.
Source : lepoint.fr
Cela me fait penser à Benoît XVI, lors d’une de ses rencontres avec le clergé du Val d'Aoste en 2005 :
« La situation est particulièrement douloureuse pour les personnes qui se sont mariées à l'Eglise ; mais qui ne sont pas vraiment croyantes et qui l'ont fait par tradition, puis ayant contracté un nouveau mariage non valide, se convertissent, trouvent la foi et se sentent exclues du Sacrement. Cela est réellement une grande souffrance, et lorsque j'étais Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, j'ai invité plusieurs Conférences épiscopales et spécialistes à étudier ce problème : un sacrement célébré sans foi. Je n'ose pas m'avancer en affirmant que l'on puisse trouver ici réellement un motif d'invalidité parce qu'il manquait une dimension fondamentale au mariage. Je le pensais personnellement, mais à la suite des discussions que nous avons eues, j'ai compris que le problème est très difficile et doit être encore approfondi. Mais étant donné la situation de souffrance de ces personnes, il doit vraiment être approfondi ». Lundi 25 juillet 2005, Eglise paroissiale d'Introd (Val d'Aoste)
Source : vatican.va
Je serais intéressé par vos réactions à ces deux percées étonnantes de notre grand pape.