mercredi 8 juin 2016

[Anne Le Pape - Présent] "Entretien avec l’abbé Guillaume de Tanoüarn"

Le quotidien Présent (cliquez ici pour les conditions d'abonnement) nous fait l'amitié de soutenir notre lutte pour la préservation de l'église Sainte Rita.

Sainte-Rita : “L’espoir est devenu légitime”
— Monsieur l’abbé, vous attendiez des nouvelles pour l’église Sainte-Rita en début de semaine. Qu’en est-il ?
— La société Garibaldi, qui cherche à faire de l’église Sainte-Rita un logement social avec des parkings, avait intenté un référé contre l’Etat français en lui demandant de faire intervenir la police pour libérer Sainte-Rita de ses « occupants sans titre ».

Elle avait gagné ce référé le 27 mai, mais l’association Communauté chrétienne Sainte-Rita Paris XVe a fait appel en tierce opposition et le tribunal administratif a finalement annulé l’ordonnance du 27 mai.
— N’est-ce pas excellent pour la sauvegarde de l’église ?
— C’est extraordinaire ! Nous allons pouvoir nous consacrer à une levée de fonds pour sauver définitivement l’église. Mais il faut que les fidèles continuent à venir nombreux manifester par leur présence que Sainte-Rita doit rester un édifice cultuel.
— Le succès de la procession de dimanche a-t-il joué un rôle ?
— Beaucoup de choses ont joué : le fait que la police nous ait suivis, le soutien du maire du XVe qui refuse de voir détruit un bâtiment cultuel dans son arrondissement, l’habileté de nos avocats, Me Alexandre Cuignache et Me Frédéric Pichon qui, au dernier moment, a pu plaider, et bien sûr une présence très nombreuse des fidèles, que les murs de l’église ne pouvaient contenir dimanche.

Il faut ajouter que le père Emmanuel Schwab, curé de Saint-Léon, paroisse du XVe, a annoncé notre procession avec bienveillance.
— Vous nous aviez déclaré que le promoteur ne voulait rien entendre et ne voulait pas vendre ?
— Jusqu’à maintenant, le promoteur a cherché à faire valoir ses droits à détruire, mais il est clair que la décision du 6 juin met un coup d’arrêt à ses projets et rouvre la possibilité d’une négociation. C’est évidemment à lui d’en décider, mais il a pu mesurer qu’il n’était pas facile d’avoir contre soi et la préfecture de police et la mairie d’arrondissement.
— Vous gardez donc espoir ?
— Jusqu’à maintenant, on prenait pour des fous ceux qui avaient encore de l’espoir dans l’avenir de Sainte-Rita. Il faut bien reconnaître qu’aujourd’hui l’espoir est devenu légitime. Mais il ne faut surtout pas passer d’un extrême à l’autre et croire que tout est gagné, alors que tout est possible mais que tout reste à faire.
— Que dites-vous aux lecteurs de Présent ?
— Les lecteurs de Présent, qui ont pu suivre les heurs et malheurs de Sainte-Rita, ne doivent pas se désintéresser de l’évolution de cette affaire et ne doivent pas hésiter à se rendre à Sainte-Rita pour assister à la messe du dimanche, que ce soit à 11 heures ou à 16 heures. Assistant à la messe à Sainte-Rita, ils font coup double : ils satisfont au devoir dominical et ils posent un acte militant, plus que jamais important pour l’avenir de cette église.


Propos recueillis par Anne Le Pape