vendredi 29 juillet 2011

Pôles eucharistiques

Quelques excuses tout d'abord pour mon peu d'assiduité ces derniers temps. vacances obligent. Disons que j'essaie de finir quelques travaux en cours et que je leur sacrifie metablog...

Mais ces semi-retraites vacancières ont du bon. Elles permettent aux poissons rouges que nous sommes de changer de temps en temps de bocal. Maman me met sous les yeux un article de L'Hebdomadaire d'Armor au titre évocateur : "Créer des pôles eucharistiques"

La Vox populi a parfois des naïvetés de saint Jean Bouche d'or... Le terme "pôle eucharistique" vous a un côté années 70 très caractérisé, genre technocratie ecclésastique ; mais en soi l'idée que l'eucharistie, centre et sommet de la vie chrétienne comme dit Vatican II quelque part, puisse constituer un pôle de notre vie... Je ne suis pas contre. Ce qui m'inquiète dans cette image du pôle, c'est que les pôles vont toujours par deux (au moins) : quel est l'autre ?

Il faut toujours revenir à cette idée qui a converti Pascal : Dieu est le centre. Et de centre, il n'y a qu'un seul. Est-ce totalitaire ? Non puisque Dieu est infini. Infiniment large, comme la Tradition chrétienne qui le représente à nos esprits. Cela commencerait à devenir totalitaire si, à la place de Dieu, on met au centre une appartenance à tel troupeau ou à telle fraction de tel troupeau...

Mais peu importe l'expression "pôle". Que signifie-t-elle dans l'article de l'Hebdomadaire d'Armor dont je vous entretiens ?

Je cite : "Il est important que les chrétiens du diocèse soient reliés entre eux et ne soient pas isolés dans leur communautés chrétiennes locales. A cet effet, le diocèse avance vers les "pôles eucharistiques", afin que les chrétiens, au delà des limites de leurs communes se rassemblent. De là ils vont vers des personnes dans leur commune en accomplissant un service d'église".

Qu'est-ce que cela signifie ? Que les paroisses sont désormais une unité de mesure trop restreintes, même les paroisses relookés et comportant déjà chacune plusieurs clochers. "Le diocèse va vers des pôles eucharistiques". Cela veut dire qu'il faut créer des structures plus larges, demandant toujours moins de prêtres et mettant en valeur les laïcs qui, eux, "vont vers des personnes dans leur paroisse en accomplissant un service d'église". Ces propos tenus en présence de l'évêque du diocèse semblent bien engager une politique d'ensemble...

C'est Bernanos qui voulait écrire un livre sous le titre La paroisse morte (devenu ensuite Monsieur Ouine, c'est-à-dire Monsieur Oui-non)... Il avait raison : les paroisses osnt mortes. On ne raisonne plus en termes de paroisses aujourd'hui dans les diocèses mais en termes de pôles eucharistiques...

Cela permet à l'Institution de reculer le moment où il faudra avouer la crise du personnel sacerdotal et faire appel non plus seulement à ces prêtres africains que l'on embauche en CDD de trois ans renouvelables ("ce qui est bien me disait un évêque, c'est qu'ils partent"), mais à ces communautés, traditionalistes ou simplement traditionnelles qui représentent pour trop de prêtre de la génération 70 des ennemis...

Un curé breton me disait, il y a une paire d'année avec un rien d'agressivité dans la voix : "- Notre nouvel évêque, il est comme toi... - Ah bon ? - Oui, il vient d'une communauté". Il s'agissait de la Communauté Notre Dame de Vie, qui n'est pas traditionaliste. Mais le seul fait que son évêque ne provienne pas des structures diocésaines étaient déjà, pour ce prêtre, le signal de la suspicion et qui sait ? le signe honni du... traditionalisme !

On peut transposer cette petite histoire à notre sujet. Mieux vaut multiplier les pôles eucharistique plutôt que de faire appel, pour des paroisses vivantes, à des prêtres, qui, faute suprême, viennent des communautés.

La fraternité chrétienne a encore des progrès à faire !

20 commentaires:

  1. Que faire sinon prier, prier chaque jour pour obtenir de saintes vocations sacerdotales et religieuses.
    A force de demander chaque jour, avec empressement, Dieu nous donnera ce dont nous avons besoin pour notre salut.

    Mon Dieu donnez-nous des prêtres !
    Mon Dieu donnez-nous de saints prêtres !
    Mon Dieu donnez-nous beaucoup de saints prêtres !
    Mon Dieu donnez-nous beaucoup de saintes vocations religieuses !

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  2. Cher Monsieur l'abbé, j'ai bien aimé votre texte sur des "pôles Eucharistiques" révélant au passage le véritable malaise que vit l'Eglise.

    Prions donc le Maître des moissons d'envoyer des moissonneurs car la moisson est aujourd'hui plus qu'abondante.

    J'ai appris il y a quelques temps en découvrant la une du quotidien "Parisien" que les monastères ont été cet été pris d'assaut par des retraitants, ce qui témoigne fort bien de la soif de Dieu qui persiste heureusement de nos jours malgré tout. En même temps la crise perdure également. Je comprends bien ce brave prêtre breton quand je constate que l'apparition des communautés religieuses a été souvent vue comme un remède efficace apporté au fiasco général généré par le Concile Vatican II.

    D'autres parts, la nouvelle définition conciliaire de l'Eglise comme étant " le peuple de Dieu" et non plus comme "Le Corps Mystique du Christ" n'a pas manqué à son tour d'engendrer le phénomène communautariste. Contrairement au Corps de Dieu qui est infini car n'ayant pas de limites en soi par définition, un peuple est toujours délimité et par conséquent regroupé et restructuré sous forme des communautés.

    Ce-là dit, je vous rejoins entièrement dans l'affirmation de la dualité récurrente des pôles. L'Eglise a actuellement deux grands pôles vivants et vivables : La "Communauté des Tradis" et la Communauté de l'Emmanuel, autrement-dit des crypto pentecôtistes à la française. En de hors de ces deux communautés , il faut se rendre compte que 40 ans après le Concile ,comme disait Bernanos les paroisses sont aujourd'hui ( presque ) mortes.

    En U.d.P
    Matthieu-Michel

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  3. Combien nous blesse de voir notre pays s'éloîgner chaque jour davantage, de sa vocation spirituelle millénaire!

    Dîtes Monsieur l'abbé, est-cela "le Progrès"?

    Profitez bien de vos vacances, le peu que vous nous dîtes de "votre" Bretagne, nous ravit et nous fait rêver.

    Mes hommages à Madame votre mère, dont l'évocation ici est charmante.

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  4. Cher Monsieur l'abbé,

    Tout d'abord, très heureux de vous lire, je commençais à m'inquiéter.

    Je ne dis pas que les réflexions qui suivent sont essentielles, mais postons-les quand même puisqu'elles nous sont venues...

    1. Le christianisme, qui vénère un Dieu trinitaire, a eu souvent tendance à rendre ceux qui L'adorent un peu bipolaires à force de dualisme: dualité entre chair et esprit, entre loi et foi, entre liberté et vérité, entre lettre et esprit, entre largeur de vue et étroitesse de vie. Et comme, au final et pour des raisons qui m'échappe, c'est souvent l'étroitesse qui l'a emporté, parce que la peur a continué de dominer, voyez le résultat: la société est sortie du bois par besoin de prendre l'air. Car il n'y avait pas assez d'air dans le bois, et certains ont joué sur ce besoin de respirer. Le christianisme n'ayant pas été jugé assez émancipateur, beaucoup sont allés chercher l'émancipation ailleurs. Cela pose un vrai problème.

    2. La paroisse est morte, vive la sectorisation? Comment ne pas se rappeler la célèbre exhortation du prêtre du village de "Monsieur Ouine", dont je suis heureux que vous ayez levé un coin du voile qui a toujours recouvert pour moi la compréhension de ce roman. Toutefois, on ne peut nier qu'entre lépoque de Monsieur Ouine et la nôtre, la population s'est terriblement urbanisée. L'eglise a même eu un coup d'avance sur la cité, qui aime à parler de "quartiers sensibles", pour qualifier ceux où l'on n'est pas très sensible à la douleur qu'on aurra infligée aux autres en les agressant. Pour le reste, tout est sectorisé, depuis la poste jusqu'à la psychiatrie, où l'on est pas admis dans un service selon la pathologie dont on souffre, mais selon le quartier où l'on habite. De quoi organiser une véritable "nef des fous". L'eglise, après avoir eu un coup d'avance, a marqué le pas à la sectorisation générale en appelant "secteurs", dans son structuralisme pastoral, les nouvelles entités qui devaient remplacer les paroisses en déclin. A quand les "paroisses personnelles"? Mais on craint dans les diocèses que cela ne disperse les catholiques augré de leurs sensibilités. Haro sur les sensibilités!

    3. Le rôle du prêtre a décru, non seulement en raison du manque de prêtres, mais parce que les priorités du ministère sacerdotal n'ont pas été lucidement identifiées. La pire de ces désaffections est d'avoir confié la célébration des funérailles aux laïques. Nulle part le prêtre n'était plus à sa place que dans cette célébration pour évoquer les fins dernières.

    4. Comme il ne faut jamais lésiner sur l'espérance, on peut parier que la création de "pôles eucharistiques" aura au moins un efet positif: celui de laisser les malades ou les anciens moins seuls, à condition que ceux qu'on va probablement appeler "les référends" de ces "pôles" soient fortement encouragés à organiser le covoiturage pour conduire à la messe ceux qui peuvent encore se déplacer et pour visiter les autres. Il y a un vrai déficit de fraternité dans les paroisses actuelles. Lorsqu'on se rend à la messe, on sort de l'églis à peu près comme on y est entré. Certes, on a reçu le plus beau des sacrements, mais auquel il aura souvent manqué une dimension : celle de la vie fraternelle. Les gens vous regardent, parlent de vous, mais ils ne vous parlent pas ou si rarement...

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  5. Ce rejet des communautés de prêtres par les diocèses ne m'étonne pas - pour ne pas dire que j'en avais entendu parler depuis longtemps. Il s'agit là d'un mal français typique. Je serais tenté pour ma part de le faire remonter au Grand Siècle, à la constitution de cette "école française" de spiritualité que M. l'abbé aime tant et qui a certes de grandes qualités, mais qui a eu tendance à rationaliser la foi : tout se réduit au devoir d'état et pour le connaître, la foi est inutile, il ne contient rien de surnaturel, donc le prêtre tend à devenir un "fonctionnaire" (tout n'est pas faux dans l'expression de "fonctionnaire de Dieu") et à devenir plus un facteur de productivité (en rendant ses ouailles plus efficaces dans l'accomplissement du devoir d'état) qu'un héraut du surnaturel. Ce qui cadre tout-à-fait avec le gallicanisme triomphant du Grand Siècle qui tendait à mettre le clergé davantage sous la dépendance du roi que du Pape...
    Conséquence : le prêtre diocésain voit les religieux (et par extension tous les prêtres appartenant à une communauté) un peu comme des martiens, puisqu'ils symbolisent un surnaturel qui lui est devenu étranger, lui qui se centre sur l'administration de sa paroisse. De sa paroisse... ou de son diocèse, puisqu'il me semble que ce phénomène est d'abord un phénomène épiscopal. Et cela vient de loin : par exemple, au XVIIe siècle, les jansénistes tentaient déjà de s'insinuer dans les petits papiers des évêques en enseignant que les religieux n'avaient pas le droit de confesser, ce pouvoir venant de l'évêque et non des pères abbés. En effet, cela devait faire aux évêques l'effet d'une restriction intolérable de leurs pouvoirs que d'avoir dans leur diocèse des religieux qui obéissent à leurs supérieurs tout autant qu'à la hiérarchie diocésaine, ou encore ont des idées propres (sur le plan théologique, spirituel, mystique...) qui ne sont pas celles imprimées par l'évêque par le biais de son séminaire. Il n'y a qu'à voir sur ce point le refus des évêques français d'admettre en France des couvents de carmélites, à moins qu'elles ne fussent dirigées spirituellement par des prêtres diocésains (ce qui, spécialement si l'on connaît la spécificité de la mystique carmélitaine, apparaît comme un sommet dans l'absurdité et dans l'autoritarisme épiscopal...). Il y aurait encore bien d'autres choses à dire sur ces thèmes, mais je préfère en rester là, pour ne pas trop écorner la sainte charité...

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  6. Reste toujours et encore: quand COMMENCERA-T-ON à apporter l'eucharistie, la doctrine, la morale, le théologal, la grâce, les sacrements, aux démunis de tout en la matière?
    quand des "centres" (Sarda Y salvany, dans le "libéralisme est un péché" le préconisait déjà !!!)seront-ils capables, habilités, (par la Tradition? qui va donner le label??) de/à porter la bonne nouvelle dans son "NEUF éternel", et pas dans son "néo-" ... totalitaire-sectoriel-sectaire?
    "On meurt de soif en vos déserts" (c'est le petit billet que je place consciencieusement dans les églises où je pèlerine en suppliant, quand j'y trouve les bénitiers à sec...)
    Le reste est bavardage. Désolé

    la grenouille( asséchée) de bénitier

    P.S. le "truc" va bientôt s'épuiser: rassembler les catholiques survivants dans des "groupes" sur des territoires de plus en plus vastes, des "pôles" aux JMJ en passant par les ordinations et pélerinages, pour faire masse à peu (ou beaucoup !) de frais et faire croire... Miroirs aux alouettes..

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  7. @ Anonyme de 00h54

    Ce que vous écrivez est extrêmement intéressant. Pour ma part, c'est la première fois que je lis une telle perspective historique fort passionnante, dans laquelle il y beaucoup à creuser, je n'en doute pas, moi qui étais resté à l'image d'Epinal de Napoléon voulant domestiquer l'Eglise et transformer les curés en fonctionnaires à sa dévotion.

    Combien l'avis d'un François Bluche, quoique protestant, serait éclairant sur ce point. Ou celui d'un Pierre Chaunu, s'il était encore parmi nous (ah zut! encore un parpaillot...)

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  8. @ Thierry

    Dans mon précédent post, j'exprime certaines tendances qui me semblent bien réelles, mais qui restaient d'une certaine manière à l'état latent au XVIIe siècle. Toutefois, déjà à cette époque, ces tendances se manifestaient par des faits qui ne sont que trop réels et dont j'ai évoqué quelques uns dans ce post. Cependant, bien que les faits qui manifestaient ces tendances fussent effectifs et bien visibles, cela n'empêche pas que ces tendances fussent latentes avant de se manifester au grand jour : par exemple, comme vous l'évoquez, sous le concordat de napoléon, ou encore à la fin du XIXe siècle, à travers ce que Léon XIII appellera "l'américanisme".

    Par exemple, il n'est que trop certain qu'au XVIIe siècle, les prêtres gardaient un sens développé du surnaturel. Et pourtant, déjà à cette époque s'étaient introduites des tendances au naturalisme pratique, notamment à travers l'école française de spiritualité que j'ai évoqué précédemment (laquelle n'était pas naturaliste et contenait indéniablement des aspects positifs, mais posait des principes qui, sans être en eux-mêmes tout-à-fait faux, conduisaient par un certain côté au naturalisme) ou à travers le rationalisme cartésien (très à la mode, dès le XVIIe, dans les milieux cléricaux : même Bossuet, malgré une certaine clairvoyance dans certains domaines, n'était pas si hostile à Descartes qu'on le pense parfois). Ces tendances naturalistes, qui restaient à l'état de germe au XVIIe, se manifesteront plus nettement au XVIIIe, moyennant cependant un passage dialectique du rigorisme du Grand Siècle menant (par une réaction de compensation compréhensible jusqu'à un certain point) au libertinage du XVIIIe. Du reste, l'un et l'autre pouvaient aller main dans la main, comme le montre par exemple l'alliance tactique du jansénisme et des Lumières contre les jésuites et la monarchie au XVIIIe.

    (à suivre)

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  9. (suite)

    Autre exemple : Louis XIV n'avait certainement pas l'intention d'instrumentaliser l'Eglise comme cherchera plus tard à le faire Napoléon. En effet, en dépit de ses faiblesses personnelles sur le plan des mœurs, il gardait un grand sens du sacré. Par ailleurs, le gallicanisme du XVIIe siècle était lié à une conscience du patrimoine chrétien constitutif de la culture française et introduisait entre le roi et le Pape une rivalité plus ténue que celle qui existait au Moyen Age entre le Pape et l'empereur autour notamment de la querelle des investitures (cf. notamment, en Italie, la lutte entre les guelfes et les gibelins). Et pourtant, elle manifestait déjà une tendance des évêques ou du moins de certains d'entre eux à se soumettre au pouvoir temporel plus volontiers qu'aux clefs de saint Pierre, tendance qui s'épanouira de nos jours : cf. par exemple la déclaration d'un évêque selon laquelle "ce ne sont pas les évêques de France qui sont en communion avec le Pape, c'est le Pape qui est en communion avec les évêques de France" (je cite de mémoire) : on imaginerait mal les évêques donner une telle gifle au chef de l'état français, à moins évidemment d'y être invités par l'ambiance et les médias.

    Non pas, évidemment, que les évêques se sentent consciemment particulièrement liés au pouvoir : néanmoins, au moins pour certains d'entre eux, ils gèreront leur diocèse avec à peu près les mêmes critères que s'il s'agissait d'éviter toute activité sacerdotale ou ecclésiastique qui pût détonner de l'ambiance générale ou être l'occasion d'un quelconque déplaisir au pouvoir civil (sans doute d’ailleurs des fonctionnaires du ministère de l’intérieur ou de l’ancien ministère du culte se montrerait-il moins sourcilleux sur certains points : on n’est plus sous la IIIe République, comme semblent encore le penser certains évêques). Il est vrai cependant que depuis quelques décennies, la tendance "MASDU" semble avoir remplacé le culte du "devoir d'état" (là encore, on est en présence d'un retournement dialectique) : on constate bien néanmoins toujours l'oubli de toute perspective surnaturelle, non pas tant d'ailleurs dans les sermons (qui peuvent souvent, au moins depuis le recadrage de Benoît XVI comporter un souci réel du surnaturel) que dans la manière d'envisager le monde - sauf, justement, dans certains diocèses, ou encore dans chez des communautés sacerdotales mal perçues des pouvoirs diocésains.

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  10. @ Bonsoir cher Anonyme, Monsieur l'abbé GdT doit être content de vos contributions de premier plan, qui sont au nîveau réel de son Métablog.
    Je vais les relire en fin de soirée-début de nuit, et si notre Webmestre le veut bien, je posterai quelques idées qui me viennent, à la lecture de ces riches développements, sans avoir hélas votre culture historique.

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  11. @ Cher Anonyme, je viens de relire soigneusement vos trois posts, je les trouve d'une densité exceptionnelle, d'autant que je viens d'écouter le énième (troisième ou quatrième, je crois et on en redemande) débat, sur RC, entre Monsieur l'abbé, Philippe Prévost et HdL, au sujet de la crise de l'Eglise, la condamnation de l'Action Française par le Saint-Père, Vatican II et tout ça, et tout ça...c'est vous dire que je n'arrive guère à trouver le sommeil, tant toutes ces questions nous sont tellement viscérales, tandis que la vision du Monde contemporain semble en être si décorrélée!

    Sommes-nous des martiens mais qui ne seraient pas venus du Futur mais bien d'un passé presque bientôt préhistorique, à nous préoccuper de la querelle des Investitures, du quiétisme et de la victoire de Bossuet sur Fénelon?

    Justement Monsieur l'abbé, tout à l'heure chez HdL, a évoqué -entre autres- Joseph de Maistre qui aurait parfaitement compris et théorisé, selon lui que le pouvoir spirituel ayant cessé de reposer dans l'Autorité royale, et n'intéressant guère Napoléon dont les préoccupations étaient mille fois plus pratiques, pouvait être retourné au Pape "infaillible", lors d'une circonstance historique à ne pas manquer.

    Egalement mentionné "La crise de la conscience européenne" (1935) par Paul Hazard, et le "noeud théologico-politique"...un vrai noeud gordien qui se délite sous nos yeux plutôt qu'il n'est tranché. Tout cela bouillonne dans nos esprîts et l'on ne sait même plus dans quel ordre, il faut le classer tandis que des débats surréalistes surgissent, à propos de prêtres qui refusent que l'on célèbre une messe "tradi" dans "leur" église, on ne comprend même pas pourquoi ils ont cette haîne ou plutôt si, on a envie de quitter le navîre, en les laissant s'égosiller!

    L'autre jour à Beaune, en Bourgogne, voyant un adolescent du coin, avoir choisi le merveilleux parvis de l'une des belles églises de cette ville sublîme, pour faire des aller-retour en roller...sur la dallage du XVè ou XVIè siècle, s'il-vous-plaît, j'ai failli commencer à "discuter" avec lui, et puis j'ai laissé tomber, ce n'est pas à moi à expliquer aux gosses du coin pourquoi ils doivent vénérer leurs antiques chapelles, et les chérir et les respecter, si leurs parents ne le leur ont pas enseîgné, sans doute trop à faire à regarder les détritus qui défilent sur leur écran de télé....

    D'ailleurs, moi aussi je traverse bien la place Saint-Sulpice, Paris VIè., la nuit lorsque je fais mon jogging mais c'est dans un merveilleux sîlence que je jette un coup d'oeil jamais lassé sur la noble façade inachevée et égrène avec bonheur les noms des QUATRE, assis et dominant la vaste fontaîne, dont les frais jeux d'eau viennent seulement troubler la quiétude du quartier, avec l'horloge aîgrelette du fronton de la Maîrie: Bossuet, évêque de Meaux, Fléchier, évêque de Nïmes, Jean-Baptiste Massillon (né en Juin 1664 à Hyères, un autre endroît qui m'est cher) évêque de Clermont, Fénelon, archevêque de Cambrai...

    Puisque nous sommes place Saint-Sulpice, une pensée pour Monsieur Vladimir Dimitrijevic, le célèbre éditeur helvético-serbe, de la rue Férou et qui s'est tué en voiture, il y a peu, des Editions L'Âge d'Homme.

    (Un grand salut à Julien et à notre A-nonyme d'avant hier 15h43, tout deux fidèles contrîbuteurs du Métablog et encore merci à vous, cher Anonyme, pour ces leçons d'Histoîre religieuse, que vous semblez connaître à merveîlle et dont vous nous gratifierez encore, j'espère )

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  12. @ Thierry.

    Merci de votre bon accueil. Il m'est déjà arrivé par le passé d'intervenir une ou deux fois sur ce blog, mais dorénavant, je vais me chercher un pseudo, histoire d'être plus reconnaissable. Même si je crains de ne pas intervenir très souvent cet été, car je serai souvent en déplacement. Bien à vous.

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  13. @ Anonyme (bientôt identifiable)
    ...mais de rien, c'est un plaisir d'apprendre que vous vous manifesterez à nouveau et comme vous nous avez fait cette bonne surprise, je vous mets ci-dessous en lien (il suffit d'en faire le copié-collé, dans votre fenêtre de recherche), qqch d'intéressant peut-être, relevant de l'histoire de la sape de l'Eglîse catholique, vue par une journaliste qui fut de nombreuses années durant, la correspondante de plusieurs journaux, au Vatican, Mary Ball Martinez. J'ai trouvé ça la nuit dernière, dans le fil de notre discussion justement, bien à vous:

    http://www.catholicapedia.net/Documents/cahier-saint-charlemagne/documents/C037_Martinez_52p.pdf

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  14. @ Thierry

    Quid ??? ...

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  15. @Thierry

    plaît-il ? ...

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  16. Pouvez-vous développer votre question, cher Anonyme? Merci.

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  17. @Thierry

    Non, rien, je m'étonnais seulement que vous ayez des lectures aussi intellectuelles. Puisque vous semblez passionnés par la haute théologie, je vous suggère aussi un livre plein d'esprit et d'une haute teneur spirituelle que je viens de découvrir par hasard sur le net. Vous pourrez le trouver grâce à l'url suivant :

    http://www.golias.fr/article4971.html

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  18. Eh bien cher anonyme qui avez recomandé cette lecture à Thierry que je salue au passage en le remerciant de ses paroles cordiales à mon endroit,

    Je ne sais si vous avez voulu vous montrer persifleur envers lui, mais si c'était malignement que vous vouliez le diriger vers un agiographe de Michel Onfray, je trouve que vous avez eu bien tort. Michel Onfray n'est peut-être pas un grand philosophe à vos yeux parce qu'il a fondé une "université populaire" et qu'il a le génie de parler simplement, davantage comme un vulgarisateur que comme un théoricien, mais c'est un vulgarisateur travailleur, érudit et nullement besogneux; et ce n'est certainement pas un philosophe méprisable: déboulonneur d'idoles, véritablement tolérant envers ses adversaires, . dialoguant avec ses auditeurs et par-dessus tout souvent juste historien, plus épicurien qu'hédoniste quoi qu'il en dise, pas nietzschéen au point d'en devenir dyonisiaque, à la recherche d'une éthique sociale respectueuse de tous, nullement anarchiste, et, pour ce qui nous intéresse ici, moins athée militant que déçu par la religion, par ses compromissions historiques et par les blessures personnelles qu'elle lui a infligé, assez proches des scandales que benoît XVI n'a de cesse de dénoncer en Irlande, en belgique, aux Etats-Unis et un peu partout. Si n'en devait témoigner que ceci, le lapsus qu'il commet dans sa définition de l'athée. Il le définit comme un "homme libre devant dieu". Sa plume ou son coeur ont fourché, mais c'était un coup de la Grâce, car il aurait dû dire "libre de Dieu", et il n'y est pas arrivé. Alors, si vous vouliez faire une mauvaise manière, vous auriez dû trouver meilleure cible.

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  19. @ Bonjour cher Julien, toujours ravi de vous lîre!

    @ Bonjour cher Anonyme "je m'étonnais seulement que vous ayez des lectures aussi intellectuelles" (je vous cîte) et je vous sais gré, cher Anonyme, d'avoir "considéré" au beau sens du mot, mon effort à ne point commettre une faute d'orthographe par lîgne. Il est vrai, je l'avoue, que j'ai réussi à décrocher mon certificat d'études (ça s'appelait BEPC, à mon époque!).

    A mon tour de vous féliciter pour votre beau style lapidaîre, en latin qui-plus-est mais comme chacun sait: "qui potest majus potest et minus".

    Je vous remercie vivement du lien que vous avez eu l'amabilité de me transmettre et dont la consultation me rend impatient de le découvrir, tant Julien a mis de talent à évoquer ce Monsieur Onfray, dont j'ai eu l'occasion d'écouter quelques développements fort honnêtes, de son poînt-de-vue, me semble-t-il mais je n'avais pas poussé la curiosité plus loin, vu que je ne goutte guère les phénomènes médiatiques.

    Ce fort sympathique échange triangulaire m'en donne une occasion de bon aloi et soyez certain que je vous en sais infîniment gré,

    Comme on dit à présent...See you!

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  20. ...et me voilà bien puni, d'avoir voulu me montrer sarcastique...
    Il fallait lire "...je ne goûte guère..." et non pas ce "je ne goutte guère les phénomènes médiatiques"! bien mal placé!

    J'en profite pour souhaîter un excellent retour dans la vie normale, à notre cher webmestre, s'il est bien rentré.

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