vendredi 12 octobre 2012

Pourquoi Vatican II est périmé

"Les dernières décennies ont connu une « désertification » spirituelle. Ce que pouvait signifier une vie, un monde sans Dieu, au temps du Concile, on pouvait déjà le percevoir à travers certaines pages tragiques de l’histoire, mais aujourd’hui nous le voyons malheureusement tous les jours autour de nous. C’est le vide qui s’est propagé. Mais c’est justement à partir de l’expérience de ce désert, de ce vide, que nous pouvons découvrir de nouveau la joie de croire, son importance vitale pour nous, les hommes et les femmes. Dans le désert on redécouvre la valeur de ce qui est essentiel pour vivre". 
C'est en ces termes bien austères que Benoît XVI a ouvert l'année de la foi.Mais où est donc Vatican II ?

Voici ce que Paul VI nous faisait entendre sur le Concile en concluant les cérémonies le 8 décembre 1965 :
« La religion de Dieu qui s’est fait homme s’est rencontrée avec la religion (car c’en est une) de l’homme qui se fait Dieu. Qu’est-il arrivé ? Un choc, une lutte, un anathème ? Cela pouvait arriver mais cela n’a pas eu lieu. La vieille histoire du Bon Samaritain a été le modèle et la règle de la spiritualité du Concile. Une sympathie sans bornes pour les hommes l’a envahi tout entier […] Vous, humanistes modernes, qui renoncez à la transcendance des choses suprêmes, sachez reconnaître notre nouvel humanisme : nous aussi, nous plus que tout autre, nous avons le culte de l’homme... »
Vraiment pas le même son de cloche ! Oh ! Ce n'est pas une opposition terme à terme bien sûr. Ce n'est pas une contre-position. Mais c'est une autre atmosphère. N'en déplaise aux fondamentalistes du Concile, nous avons tous tourné la page. Le culte de l'homme ? Nous l'avons compris maintenant : c'est le vide. Il ne nous reste qu'à retrousser nos manches et à travailler ensemble pour cette année de la foi. Il nous reste à évangéliser. Par tous les moyens que la morale ne réprouve pas.

Parmi ces moyens, il y a Internet et tous les métablogs. Mais il y a aussi la messe traditionnelle : une manifestation concrète de Dieu, de sa présence de son amour au milieu de nous. Les traditionalistes doivent avoir une place de choix dans la nouvelle évangélisation. Qu'attendent-ils pour en parler et pour la prendre ?

19 commentaires:

  1. Vatican II périmé ? Le dictionnaire nous dit : "Périmé : qui a perdu sa valeur". J'ignorais qu'il en avait une...
    Le dictionnaire dit aussi : "qui est démodé". Mais le propre de la Vérité est de ne pas être à la mode, étant intemporelle : les "enseignements novateurs" de Vatican II n'ont apporté que du vent, un vent destructeur de la foi et de l'autorité dans l'Eglise.

    RépondreSupprimer
  2. Jérôme Bourbon12 octobre 2012 à 09:29

    (...)Il semble vain d’espérer un retour des modernistes à la foi catholique qui ont commis la faute irrémissible de combattre la vérité connue, péché contre le Saint-Esprit, et qui refusent de voir les désastres que leurs hérésies et leur apostasie ne cessent d’engendrer. De plus, les modernistes ont réussi à neutraliser quasiment toutes les résistances, les groupes dits traditionalistes se ralliant les uns après les autres à la Rome apostate ou brûlant de trouver un accord avec ceux-là mêmes qui détruisent la foi. Avant eux, la quasi-totalité des évêques conservateurs regroupés dans le Cœtus internationalis patrum avaient fini par accepter Vatican II et les réformes qui en sont issues, en signant d’abord les décrets du conciliabule en 1965 et en appliquant la révolution conciliaire dans leur diocèse respectif.

    La crise effroyable que nous vivons a une évidente dimension eschatologique, il faut être aveugle ou de mauvaise foi pour l’ignorer. Si Saint Paul a prédit à Timothée que « les jours viendraient où les hommes ne supporteraient plus la sainte doctrine », si le cardinal Pie a prophétisé que « l’Eglise serait réduite à des dimensions individuelles et domestiques », si la Sainte Vierge a dit à Mélanie à La Salette que « Rome perdra la foi et deviendra le siège de l’Antéchrist », s’il est dit dans la version intégrale de l’Exorcisme de Léon XIII « Là où fut institué le siège du bienheureux Pierre, et la chaire de la Vérité, là ils ont posé le trône de leur abomination dans l’impiété, en sorte que le pasteur étant frappé, le troupeau puisse être dispersé », si avec la synaxe de Paul VI nous voyons « l’abomination de la désolation dans le lieu saint » (Matthieu XXIV, 15), il est non moins vrai que le Christ, chef de l’Eglise, a promis à l’institution qu’il a fondée l’indéfectibilité et c’est fort de cette promesse divine que malgré les ténèbres actuelles, les ruines qui partout s’accumulent, les chrétiens fidèles gardent au cœur une invincible espérance surnaturelle. Sûrs que le retour du Christ qui détruira l’Antéchrist « par le souffle de sa bouche » (2 Thessaloniciens II, 8) lors de la Parousie rendra à chacun ce qui lui est dû et mettra un terme définitif aux temps apocalyptiques que nous vivons.

    Jérôme BOURBON.

    RépondreSupprimer
  3. Dans cette gigantesque entreprise de destruction qu'aura été le Conciliabule Vatican II rien n’est laissé intact : ni la liturgie désacralisée, ni le catéchisme traditionnel interdit et remplacé par une vague catéchèse droit-de-l’hommiste et œcuméniste, ni les constitutions religieuses, ni l’habit ecclésiastique, ni les Etats, syndicats, écoles et partis chrétiens tous appelés à faire leur mue. A Eglise nouvelle correspondent sacerdoce nouveau, ecclésiologie nouvelle, messe nouvelle, catéchisme nouveau (1968 avec Pierres Vivantes et 1992 avec le “Catéchisme de l’Eglise catholique”), sacrements nouveaux, communautés nouvelles, nouveau chemin de Croix (1991), nouveau Rosaire (2002), nouveau code de droit canon (1983), nouveau rite d’ordination (1968), nouveau baptême (1969), nouvelle confirmation (1971), nouvelle extrême-onction (1972), nouvelle confession (1973), nouveau bréviaire (1970), nouveau calendrier liturgique (1969), nouvelles huiles saintes (1970), nouveau Notre Père (1966), nouveau Credo (où l’on a remplacé l’expression « consubstantiel au Père » par « de même nature que le Père »). Tout a été dit sur les origines talmudiques de la synaxe voulue par Paul VI, sur l’abandon du caractère propitiatoire du saint sacrifice de la messe, sur l’hétérodoxie du nouveau code de droit canon du 25 janvier 1983 qui lève l’excommunication des francs-maçons. Il n’est pas jusqu’à la morale qui ne soit elle-même corrompue par l’inversion des fins du mariage, par l’abandon du principe traditionnel de l’autorité de l’homme sur la femme, par les discours ahurissants tenus par nombre de clercs sans que ceux-ci ne soient jamais sanctionnés.

    Dans une volonté satanique de destruction, on s’en est même pris aux congrégations religieuses dont les constitutions ont toutes été profondément modifées, y compris celle des Chartreux qui n’avait pourtant jamais été remaniée depuis son fondateur saint Bruno. Et les églises elles-mêmes sont transformées : au maître-autel tourné vers Dieu se substitue une simple table orientée vers l’assemblée ; le prêtre (ou ce qui en tient lieu) étant réduit au rôle d’animateur et de président d’une cérémonie sécularisée. Les confessionnaux sont délaissés et font souvent l’office de placards à balais. La chaire est supprimée ou délaissée, manière symbolique de renoncer au pouvoir d’enseignement de l’Eglise, car dans la religion conciliaire nous ne sommes plus dans le schéma de l’Eglise maîtresse de vérité enseignant au monde la voie, la vérité et la vie mais dans celui d’une église enseignée par le monde, apprenant à son contact, réagissant à l’unisson. Il s’agit de mettre en place les conditions d’un mondialisme politico-religieux ; dans le nouvel ordre mondial les religions mises sur un pied d’égalité ne sont en effet que de simples animatrices et de zélés propagandistes de la démocratie universelle et de ses idoles : la déclaration des droits de l’homme, le philosémitisme, la tolérance érigée en absolu, le laïcisme, la liberté de conscience et de culte, l’antiracisme unilatéral et obligatoire, la lutte acharnée contre toutes les discriminations, mêmes naturelles et légitimes.



    RépondreSupprimer
  4. @MAG2T,
    vous citez Bnoît XVI. Or, dans ce texte, il ne fait qu’encenser le Concile. Il demande se s’y référer : « …je pense alors que nous devons apprendre du concile( ??), la leçon la plus simple et la plus fondamentale selon laquelle, le christianisme dans son essence consiste dans la Foi en Dieu qui est amour trinitaire ainsi que dans la rencontre personnelle et communautaire avec le Christ qui oriente et guide le vie… »(traduit de l’Italien)
    Le Pape souligne peut-être la désertification spirituelle de notre époque mais il n’en impute pas la cause à Vatican II !
    Et puis, encore cette image de la boussole ! Fini, le nord magnétique : les 4 Constitutions du concile remplacent les points cardinaux (avis aux randonneurs !!) Je ne citerai pas le passage car cela ferait trop long, mais le Pape tire de ces Constitutions, « du vieux et du neuf » Sa critique vis à vis du Concile est, en ce jour d’anniversaire de celui-ci, complètement inexistante. Il tourne la chose de façon à ce que 50 ans plus tard, on réalise qu’on a rien dit ni fait de mieux !
    Notre cher St Père doit avoir ses raisons, mais j’avoue trouver cela un peu court !
    L’article de Jérôme Bourbon – Rivarol- Les cinquante ans de Vatican II : un demi-siècle cataclysmique, sur Tradinews est un autre son de cloche. On dirait qu’il ne s’agit pas du même concile ! Voici les titres de certains passages :
    -LE CULTE DE L’HOMME
    -LA SERVANTE DU MONDIALISME
    -UNE RUPTURE RADICALE
    -“1789 DANS L’ÉGLISE”
    -LES FRUITS VÉNÉNEUX DE L’“AGGIORNAMENTO”
    -DES TEMPS APOCALYPTIQUES ET ANTÉCHRISTIQUES
    On est pris dans un étau, entre des extrêmes qui n’accorderont jamais leurs violons.
    Qu’attendent les Tradis pour se montrer et agir ? Comment voulez-vous que les mentalités avancent si le Pape ne donne pas l’exemple ? Il suffirait d’un signe fort de sa part, comme par exemple, dire une messe selon la forme extraordinaire dans une Basilique majeure de Rome et cela mettrait le « feu » au poudre !( il faudrait rétablir des fonctions qui parait-il n'existent plus.) Ce n’est peut-être pas l’unique solution, mais il est certain qu’après tant de dévastation venue tout droit du Vatican, il devrait y avoir aussi de ce côté là un signe visible de remise en ordre. Sinon où va t-on ? La boussole conciliaire, sans révision ? Il faudrait tout de même que Rome replace le Nord à sa place et qu ‘Elle le fasse virilement et non mollement. La démagogie, c’est fini !
    A nous aussi d’agir, c’est certain.
    Benoîte

    RépondreSupprimer
  5. Cher Monsieur l'abbé,

    J'avoue que j'ai de plus en plus de mal à voussuivre, c'est peut-être un détail pour vous, mais à moi, "ça me fait peine", comme on dit en Provence.

    D'abord, que prouvent vos deux citations de Paul VI et de benoît XVI mises en parallèle ? Moins, à la vérité, une différence d'atmosphère – ou d'air du temps - qu'une différence de tempéraments. Loin de moi de nier que l'atmosphère influence le tempérament, et le temps est plutôt à la morosité. Parce que nous avons politiquement choisi "le neutre" à la manière de roland barthes. Nous avons politiquement choisi de "déjouer le paradigme" au risque de perdre jusqu'à nos facultés dediscrimination. Nous avons délibérément choisi l'indifférenciation jusqu'au droit à la différence, mais surtout jusqu'à l'affirmation qu'il n'y a plus d'alternative, par paresseà peser les idées que le génie humain ne cesse pourtant de déposer avec persévérance dans sa boîte à invention.

    Quant à vous, il me semble que vous tournez en rond autour de quelques obsessions, que vous tenez à matraquer comme des vérités à la face du monde sur le ton d'une déploration qui seveut exempte de pathétique, mais qui, par là même, s'éloigne de la compassion et, par conséquent, ne répugne pas à se montrer accusatrice, comme si vous dressiez un réquisitoire contre la société et contre l'Eglise, pour ne pas être en phase avec vos "points aveugles" qui sont aussi vos fixations. Ces fixations, quelles sont-elles ? J'en relève ici quelques-unes :

    - L'impuissance de la foi : vous en faites le leitmotiv de votre article sur "la porte de la foi", mais c'est vous qui la déclarez. Et pourquoi la foi serait-elle impuissante ? Non par l'indignité des témoins que nous sommes, qui ne savons pas entraîner le monde dans notre sillage, mais parce que "le monde" serait "(domiiné)" par "un désir athée". Un désir athée que, comme vous le faisait observer un commentateur il y a peu, vous condamnez sans le comprendre, recourant à Pascal, vous réduisez l'athéisme à un "désir de rien" sans voir qu'il y a une véritable morale de l'athéisme, quand celui-ci ne veut pas céder à la déréliction ni au nihilisme, mais au contraire choisit l'humanisme et la générosité (je sais bien que le spectre de l'humanisme vous fait horreur, vous qui "ne croyez pas en l'homme")... Vous ne prenez pas la peine de noter que l'athée oblatif (mettons qu'il ne connaisse pas l'Agapé, expliquez-moi pourquoi !) est la figure même du bon samaritain que le christ donne en exemple, mais plus encore de celui qui sera sauvé parce qu'il aura su Le reconnaître, là où d'autres (vous et moi) ne faisons qu'En parler d'abondance. (Mais j'oubliais que maintenant, vous récusez aussi le modèle du bon samaritain). De plus, vous écrivez en outre que "L'athéisme (…) n'est pas la négation de Dieu puisque celui qui croit nier ne sait pas ce qu'il nie." Parce que vous auriez la prétention, vous, de savoir en quel dieu vous croyez ? De le savoir au point d'avoir fait le tour de la question… ? La simple "théologie négative", dans les limites qui lui sont imparties telles que rappelées par benoîte dans son commentaire d'un poste précédent, vous enseigne que non et que c'est déjà trop désirer que de désirer dieu, et se chercher soi-même que d'assortir un complément d'objet direct à sa recherche, fût-il divin, quand l'evangile nous demande simplement de chercher, pour avoir l'espérance de trouver. Certes, je déclare volontiers avec vous qu'on doit se porter responsable de ne pas trouver ce qu'on ne trouve pas.

    RépondreSupprimer
  6. (Suite)

    - "Pourquoi la foi est-elle comme impuissante aujourd'hui ? Parce que des chrétiens, sous prétexte de Concile, (sic) lui ont ôté sa dignité" (carrément). Haro sur l'âne conciliaire, qui n'a que l'heur de vous déplaire. Le concile a ses limites, il a été un acte posé en son temps par des pasteurs soucieux de ne pas perdre le contact avec les hommes qu'ils avaient à évangéliser. Ces pasteurs n'envisagent pas de célébrer "l'année de la foi" sans se référer au concile. Vous seul croyez avoir l'autorité de le déclarer "périmé", jouant sur les ambiguïtés de benoît XVI, dont vous identifiez le pessimisme à un reniement du concile, comme il s'en faut que vous ne diabolisiez Paul VI pour avoir osé croire que la religion du dieu Qui S'est Fait Homme et la religion de l'homme qui se fait dieu aient pu se rencontrer sans que "les fumées de satan" pénètrent par les fenêtres de l'eglise…" Tout ceci ne reflète que les injonctions paradoxales qui sont le lot de la condition humaine et dont les papes n'ont pas la grâce d'état d'être préservés, saint Pierre le premier qui, après avoir confessé le seigneur, voulait d'un "christianisme sans la croix" comme le premier des musulmans, orientation – ce "christianisme sans la croix" - dont Paul VI, à la fin de sa vie déplorait que l'Eglise la prenait, dans une citation moins connue que celle de "l'immense courant de sympathie" ou que celle des "fumées de satan" à laquelle je viens de faire allusion,

    - Last, but not least, une de vos principales marotes est le désir, que vous mettez à toutes les sauces. Mais le désir, c'est un peu comme le présent, ça vous file entre les doigts et ça ne veut rien dire ! Nombreux sont les mages, aujourd'hui, qui nous prêchent de "vivre l'instant présent" en "se libérant du connu" (Krishna Murti) avec "une pensée toujours nouvelle", abstraction faite de tout notre vécu. Ce qui est saisissable, ce n'est pas "l'instant présent" fuyant et neutralisant, c'est l'aujourd'hui de la petite thérèse comme le kayros de saint-Paul. De même, à quoi sert-il de se concentrer sur le désir, l'antidésir de la charité, le désir de rien, le désir de dieu, la loi qui réalise le désir (je caricature, et j'ai oublié la formule d'Hermeneas, qui valait son pesant de cacahouètes amphigouriques, j'ai pour une fois trouvé mon maître en la matière, en la personne de celui dont je l'aurais cru le moins…) ? A quoi sert-il de se concentrer sur le désir dès lors que, comme le présent pour saint Augustin, vous ne pouvez jamais savoir quand un désir a cessé et quand un autre a pris sa place. Ce n'est pas la satisfaction qui fatigue le désir, c'est la succession des désirs qui fatigue notre capacité à être satisfaits. Et, à la limite, ce n'est pas nous qui tournons autour du désir, c'est le désir qui tourne autour de nous. Vous parliez d'"impuissance de la foi". Dans le seul cours de psychanalyse que j'ai suivi, qui me fut donné par thierry Piras, celui-ci concluait que le propre du désir, c'était son impuissance. Le désir est impuissant, alors pourquoi le ressassez-vous ? L'analogon de l'aujourd'hui face à l'instant présent, c'est, à l'égard du désir, la volonté de dieu et "le vouloir foncier" de l'homme, son orientation fondamentale. A quoi sert-il de parler d'autre chose puisque vous-même avez fort bien défini ce centre de gravité de notre responsabilité ?

    RépondreSupprimer
  7. (suite et fin)
    Enfin, vous le celerai-je ? Mon "dépit amoureux" spirituel à votre endroit s'afflige de ce que vous vous dérobiez ou refusiez de répondre à mes questions. Il y en a une, pourtant fondamentale, que je vous ai posée récemment : comment expliquez-vous la dérive vers l'orthonomie de l'orthodoxie chrétienne pourtant affranchie de la loi ? Vous me direz que je veux vous assigner à mes propres obsessions, je ne le nie pas. Pourtant, voilà bien une vraie question, dont la réponse vaut bien toutes les stigmatisations de l'islam et de "la catastrophe" que provoqueraient les autres, surtout pas nous, et dans l'infestation de laquelle cet enfer que sont les autres (à votre corps défendant, mais cela peut se déduire aussi de notre "haine du monde") nous obligeraient à vivre alors que nous, chrétiens "experts (autoproclamés) en humanité", ne savons même pas nous rappeler que, comme les autres, nous ne sommes que des hommes faits de tous les hommes et que vaut n'importe qui, selon la belle formule finale des "Mots" de Jean-Paul sartre, qui racontent l'histoire tragique d'une vocation manquée à force, pour le coup, de refuser l'"évidence chrétienne" !

    P.s.: un dernier mot sur la Foi, qui eût mieux trouvé sa place en tête de ma mercuriale (la faute à mon traitement de texte...):

    On aurait fait, selon vous, de la foi un élan subjectif dont on aurait ôté tout caractère surnaturel. Je n'ai pas lu de Lubac et sa thèse sur le surnaturel, à laquelle j'ai pourtant été agréablement introduit par un de ses docteurs, le Père Noël O. sulivan, au cœur de vacances niçoises au cours desquelles nous nous étions retrouvés par hasard. Je n'ai pas l'impression que le cardinal de Lubac ait jamais disqualifié le surnaturel. Vous-même en parlez beaucoup, mais le montrez peu, dans la mesure où vous refusez au surnaturel ce en quoi il se rattache au naturel, c'est-à-dire le merveilleux. Dans votre production spirituelle, vous faites peu de place aux mystiques, qui sont les témoins de ce merveilleux divin. Le surnaturel sans merveilleux, c'est – l'accusation en est courante dans le monde catholique, mais elle me paraît fondée ici – une autre forme de protestantisme historique, où tout vient de dieu, mais ça ne se voit pas, ça n'a aucune place concrète dans notre vie réele.

    "La foi est ce secours de dieu qui nous fait vivre debout…" et pourtant, cette formule est belle. Elle rejoint cette réponse que me faisait un ami parfaitement isolé – et qui le demeure – à qui je demandais, comme il Lui restait attaché, Qui etait le christ pour lui :
    "Le christ, c'est une puissance d'accompagnement intérieur" !

    Ce morceau de texte détaché de son contexte rachète peut-être tout mon commentaire... Mais je ne regrette pas de l'avoir fait, car je l'avais sur le coeur.

    RépondreSupprimer
  8. Cher Abbé,

    Au sujet de Vatican II, vous aviez écrit un bien intéressant article sur "Le bon pape Jean" dans la revue au titre plein d'assurance Certitudes. J'aurais aimé savoir si vous écririez aujourd'hui les même choses ou si vous seriez plus nuancé. Voici le lien de cet article http://certitudes.free.fr/nrc03/nrc03002.htm
    En fait, je ne suis pas du tout issu du milieu traditionnaliste mais j'avais trouvé l'article dur (surtout à la fin) mais très clairvoyant, en tout cas éloigné de tout naïveté post conciliaire.

    (Je signe désormais Basile mais mon ancien pseudo était Vincent, avant qu'un autre Vincent s'invite sur métablog)

    RépondreSupprimer
  9. Quel déchaînement ! Pourtant beaucoup de gens de la génération de mes parents se sont très bien accommodés de ces réformes, il faut le reconnaître. Il y a aussi beaucoup de catholiques dynamiques et inspirés dans les communautés nouvelles, je ne comprends pas ce ressassement apocalyptique, et assez frelaté, de certains commentateurs. la boîte-confessionnal ou les ornements carton-pâte n'ont rien d'essentiel - en revanche la célébration ad orientem n'est pas un détail, c'est vrai, ni la dimension sacrificielle de la messe. Le concile a eu lieu, qu'on le veuille ou non, inutile de pleurnicher, on ne peut le mettre entre parenthèses, maintenant il faut faire la part des choses et avancer, avec le pape !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Faire la part des choses et avancer avec le Pape ?

      D'accord y'a qu'à , faut qu'on , on y va les petits gars !
      Oui chef mais on va où ?

      En d'autres temps plus rudes mais moins confus , plus sains , une Catherine de Sienne pouvait admonester et interpeler le Pape et être écoutée , une Jeanne d'Arc confontée à la cautelle et à la veulerie de certains hommes d'Eglise pouvait tenir tête .
      Aujourd'hui le totalirisme et diffus ne nous propose que la paranoia de despérados traditionnalistes ou le conformisme mou et bélant d'une Eglise qui , battant sa coulpe sur la poitrine des autres, chrétiens d'avant, s'auto célèbre en commémorant un Concile qui était censer célébrer la grande réconciliation de l'Eglise et d'un monde bon et innocent.
      Ce concile n'apparait plus comme un moyen pour l'annonce et l'extension de l'Evangile du Christ mais comme une fin ....

      Oui il y a de sérieux problèmes mais il faut sauver ce qui peut l'être en s'appuyant sur lze Christ et les piliers de l'Eglise saints et docteurs. Car si nous n'avons pas la foi rentrons chez nous et cultivons nos jardins

      Supprimer
    2. De plus Viny

      Vous semblez , comme d'autres "bien pensants", être très rapide sur les effets de l'après Concile.
      Je ne sais pas quel age vous avez mais ceux qui ont eu des amis séminaristes ou prêtres à cette époque ont su l'étendu du désastre. Des séminaires dévastés et désertés transformés en auberges de jeunesse...
      Vous parlez de vos parents . C'est un peu court !
      Beaucoup ont mal compris des réformes abruptes et surtout idéologiques à prendre ou à laisser.
      Et les chants liturgiques à la gratouille à la Manick et Akepsimas...Pourquoi pas pour les camps scouts ! Encore fallait-il que ce ne soit pas des "protest-songs".

      Quant aux "communautés nouvelles" il y a à boire et à manger...Je les connais de l'intérieur.
      C'est souvent superficiel au plan doctrinal et derrière les sourires obligatoires et publicitaires , c'est tous derrière le chef....

      Le totalitarisme mou est le plus dangereux

      Supprimer
    3. Je suis d'accord avec vous sur de nombreux points. Je ne veux pas non plus paraître béat papolâtre ou bien pensant (j'ai lu Bernanos), simplement il me semble que certains tradis se mettent dans un impasse en se repassantla même soupe aigre, certes mon coeur saigne et mes nerfs se mettent ne boule en entendant Akepsimas, j'enrage d'entendre la "gratouille" et les battements de mains. Mais en même temps je me dis qu'il est temps de passer à autre chose, non, alors pourquoi pas profiter de cette année de la foi ?

      Supprimer
    4. Une piste de réflexion : après tout la messe tridentine, telle qu'elle est célébrée aujourd'hui, est elle exactement la même chose qu'avant la Concile ? ma chère maman, née en 1932, m'a dit que c'était un peu triste dans les campagnes, le chantre à la voix éraillée entonnant les vieux cantiques (elle préfère la messe Paul VI : "on comprend mieux")
      De même que Gustav Léonardt (calviniste et surtout claveciniste) a réinventé la musique baroque, sans que l'on sût exactement à quoi ressemblait du Couperin au temps de Couperin, ne peut-on pas imaginer un renouveau liturgique qui serait vraiment fécond, parce vraiment enraciné dans la tradition, sachant que le renouvellement de la musique baroque (dans les années 70, tiens tiens) a eu des implication dans tous les répertoires, et pas seulement la musique ancienne.
      Ce parallèle a des limites bien sûr, et la liturgie ce n'est pas une question d'abord esthétique. Pourtant, ce qui s'est éclipsé peut revenir, avec d'autant plus d'éclat que la nuit fut longue. Mais cet éclat est nouveau.

      Supprimer
  10. Julien…puisque vous parlez de la Provence, voici une expression gasconne (Langue d’oc) : « chique, mais boun ! » (petit, mais bon). En Français : Résumez !
    Amitiés
    Benoîte

    RépondreSupprimer
  11. Cher Abbé

    Merci pour vos interventions percutantes. Continuez je vous prie à secouer le microcosme.

    J'invite la petite communauté à regarder le film sur Mgr Lefevre, il est intéressant de voir qu'à la fin du Concile, tout le monde est rentré chez soi, pensant que Rome garderait le contrôle et que rien ne changerait, même Mgr Lefevre.

    Et patatra, tout est parti des séminaires et des paroisses, le feu des nouveaux soviets précurseurs de mai 68, s'est propagé comme attisé par certains Evêques qui n'avaient vu dans le Concile que la Révolution : liberté (religieuse), égalité (avec le Pape), fraternité (avec le monde Protestant Anglo-saxon).

    L'interview de l'Imam Boubakeur se félicitant que l'Eglise rejoigne l'Islam dans sa tolérance religieuse, est d'une divine saveur.

    Des soviets se constituaient, jusqu'à la tête de l'Eglise, l'interview du Cardinal Liénart est stupéfiante (même le Pape n'avait plus d'autorité reconnue), ou de Mgr Marty encourageant les barricades.

    Les effluves des fumées de Satan atteignaient le Vatican (Paul VI le constatera).

    Comme l'écrit Jérôme Bourdon, le signal de l'auto destruction des institutions était comme lancé.

    L'ancien légat de Pie XII, le fils du Résistant mort en déportation, le missionnaire en brousse qui avait vu ses paroissiens, ses villages Africains se métamorphoser devant la grâce sanctifiante de la Messe, n'allait pas rester les bras ballant.

    Nous y sommes, pourquoi le Bon Dieu a t'il laissé faire tout ce charivari ?

    L'effet sur les âmes est stupéfiant, combien de millions d'âmes se sont détachées de la rédemption ?

    Et en même temps, quelle espérance à voir le renouveau jaillir de ces Jésuites des temps modernes, les nouveaux missionnaires de la FSSPX et toutes les communautés d'Ecclesia Dei qui rayonnent sur tous les Continents.

    Tout à vous

    RépondreSupprimer
  12. Que de commentaires enflammés!

    Il me semblait que l'Eglise était une, et le pape à sa tête, successeur de saint Pierre?
    Pourquoi ne pas commencer par faire confiance à sa sainteté notre pape?
    A moins de se considérer déjà Eglise, et de ne plus respecter l'autorité du pape (le syllabus et le reste..)

    le culte de l'homme? ce n'est un vide, M. l'abbé. Vous le savez comme moi, il sagit de tourner l'homme vers Dieu, et de quitter le déisme des humanistes.

    Ce concile que vous refusez s'exprime en des termes qu'il faut être en mesure de lire sur des plans anthropologique, philosophique. d'où un ouverture au plus grand nombre du christianisme, et une adaptation à son temps de l'Eglise de 1960. Si.
    "ouvrons les fenêtres ", disait Jean XXIII, qui visait un concile pastoral.
    Un apostolat qui a eu du mal à se mettre en place, pendant un temps, certes, mais des fruits et des grâces tombent aujourd'hui.

    Anegdote:
    Ce n'est pas la liturgie qui me gêne dans la fraternité SSPX; c'est un prosélytisme hargneux qui eu lieu lors de ma confirmation, que je retrouve chez tous les prêtres, et qui fit fuir toute ma famille de la fraternité.
    Pourquoi le sermon serait il un moment pour critiquer violemment l'Eglise de Rome? (voir les sermons sur la porte Latine...). Alors que l'Ecriture a tellement mieux et plus à nous apporter!

    En union de prière dans le Christ,

    RépondreSupprimer
  13. Thierry

    Tous les "beaux" , pas si beaux , discours , les passages de pommades, d'onguents et les enfumages , ne feront pas disparaitre ce fait massif et implacable de la chute vertigineuse de la pratique et des "vocations" souvent délibérément découragées et gâchées par quelques prêtres "militants" sous l'oeil impavide ou complice de nombreux évêques (nommés on se demande comment et par qui !).

    Là il y aurait matière à vraie repentance(pas ces repentances exigées par des médias et un "monde" à la joie mauvaise )à propos de l'après concile .

    Je ne suis pas "de" la FSPX et n'en ai jamais été. J'ai horreur du grégarisme abêtissant et ne suis pas un contempteur systématique de Vatican 2 que j'ai en partie lu.
    Mais la langue de bois bien-pensante est assommante autant que la critique automatique et réflexe....

    RépondreSupprimer
  14. Le Concile vatican II, comme les papes qui ont suivi, ont été influencés par la philosophie personnaliste (voir Gaudium et spes où le mot "personne" est ressassé "ad nauseam" et où toute la création semble faite pour aboutir à l'homme et le célébrer, Dieu étant réduit à admirer l'homme. Cet anthropocentrisme se reflète dans la liturgie de la nouvelle messe, conçue comme un repas et orientée face au peuple. Quant au décret sur la Liberté religieuse, il coupe l'herbe sous le pied aux missionnaires: pourquoi évangéliser si le salut est à la portée de tout homme, dans n'importe quelle religion? Et comme la nature a horreur du vide, ce furent d'abord les communistes, puis les protestants américains qui se mirent à évangéliser dans les pays en voie de développement. Tout ceci était logique et prévisible. Maintenant on a des prêtres conciliaires qui déservent 30 ou 40 paroisses, aidés (plus ou moins) par quelques dames paroissiales, qui les terrorisent.

    Alors, quand Benoit XVI semble découvrir que, au lieu d'une "nouvelle Pentecôte d'amour" (dixit Jean XXIII), on se trouve dans un désert, il a évidemment raison, mais il ne va pas assez loin, comme s'il avait peur de ses conclusions: d'où viennent les fruits empoisonnés que nous récoltons aujourd'hui? Pas de mai 68 (comme beaucoup le prétendent), mais bien de ce fichu concile, qui a fait entrer "les fumées de Satan" dans l'Eglise. On est ébahi devant le refus obstiné de nos prêtres, de nos évêques et de nos papes de se remettre en cause! Tant qu'on n'aura pas le courage, dans l'Eglise, de faire "acte de repentance" à propos du concile, et d'expliquer aux fidèles que l'hérésie moderniste a triomphé dans l'Eglise au moment du concile, le trouble continuera dans les âmes et les chrétiens continueront à apostasier (sans même s'en rendre compte), compromettant ainsi leur salut éternel. En fait, le concile est périmé dans la mesure où il a voulu "sauver les meubles" en prévision d'une victoire mondiale du bolchévisme et se constituer en syndic de faillite. Or le bolchévisme s'est écroulé, mais le concile persiste à pousser ses fruits délétères qui empoisonnent les âmes.
    Que faire alors? Rester fidèle! quand bien même tous trahiraient, nous resterons fidèles, avec pour boussoles: les Evangiles (dans une traduction catholique), les sacrements, l'adoration perpétuelle, la messe traditionnelle. Et la Vérité nous rendra libres.

    RépondreSupprimer