samedi 6 octobre 2012

"un certain immobilisme..."

L’affaire semble entendue, en tout cas pour les tradis: la «génération Vatican II» s’accroche, d'où la place qu'elle tient encore dans les comités paroissiaux ou dans ce qui reste de pensée catholique. Elle s’accroche, tandis que le mouvement normal veut que chaque génération pousse la précédente – en douceur mais sûrement, comme une vague chasse l’autre.

Gérald de Servigny est prêtre du diocèse de Versailles. Dans Monde&Vie (mai 2012) il présente son livre «Orate Fratres» sur la liturgie traditionnelle – au détour il explique pourquoi la génération Vatican II est si présente:
«La vie de l’Eglise se renouvelle surtout par le renouvellement des générations ; mais il se fait plus difficilement aujourd’hui : les enterrements sont plus nombreux que les baptêmes, et les promotions d’ordination ont été divisées par 10 en 70 ans. Tout cela explique un certain immobilisme de la culture ecclésiale en France aujourd’hui.»
Autrement dit, et en forçant le trait : si la génération Vatican II n’est pas chassée par la suivante, c’est que... il n’y a pas de génération suivante – ou si peu. Aïe.

5 commentaires:

  1. Et c"est que la génération suivante n'a pas l'heure de plaire aux caciques du régime , de cette nouvelle "église" démocratique disent-ils , ouverte et tolérante.
    La génération suivante est priée par les tenanciers de penser juste ON VOUS DIT ! COMPRIS ?

    Le relativisme c'est toujours l'arbitraire et donc en définitive la tyranie

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  2. Je ne crois pas que vous forcez le trait! C'est même une très bonne explication du phénomène. En plus on peut noter l'inculture des jeunes qui s'y essaient. Mais là on peut faire le même reproche à la "génération qui s'accroche". En fait, ironie du sort? L'enjeu semble avoir toujours été la liturgie...La stupidité du formalisme actuel ( depuis Vatican2 )n'a rien à envier à la stupidité du formalisme précédent qu'on présente comme la tradition! Autre ironie? Cela a généré une nouvelle école de théologie dont la fraternité est la matrice. Bouillonnement intellectuel positif en réaction non pas tant de ce qui se passe actuellement mais du bouillonnement précédent qui était le modernisme et qui nous renvoi bien loin dans le temps.

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  3. Il y a du vrai là-dedans : Papi fait de la résistance….
    La lettre apostolique du Pape au sujet de la promulgation de Jean d’Avila comme docteur de l’Eglise, le 7 octobre 2012, nous parle d’autre chose. Jean d’Avilà a vécu au moment du concile de trente pour lequel il a publié des écrits.
    Selon Jean d’Avila, « …La sainteté du clergé est indispensable pour reformer l’Eglise… »
    Avant cela, se référant à la lettre 157 de Jean d’Avila, le Pape précise ce que doit être cette sainteté :
    « …Agir in persona Christi comporte (l’obligation) de l’incarner avec humilité et avec l’amour paternel et maternel de Dieu (lui-même). Tout cela demande de vivre selon certaines conditions, comme fréquenter la Parole et l’Eucharistie, avoir l’esprit de pauvreté, arriver en chaire avec modération, c’est à dire en s’étant préparé par l’étude et la prière et enfin, avec l’amour de l’Eglise car elle est l’Epouse du Christ… » Benoît XVI.
    Fidélité à l’Eglise, formation des prêtres, les préoccupations du nouveau Docteur de l’Eglise sont, selon notre Saint père, toujours d’actualité. Je ne sais pas comment les catholiques et les bloggeurs prendront ce message, mais j’y trouve pour ma part un Benoît XVI insistant lourdement sur la réforme de la réforme et s’appuyant sur le fait évident que celle-ci commence dans les séminaires.
    Par contre, Ste H. de Bingen me fait plus « question ». Je me demande où le Pape voulait en venir, en la promulguant aussi Docteur de l’Eglise.
    Benoîte



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  4. "Ste H. de Bingen me fait plus « question ». Je me demande où le Pape voulait en venir, en la promulguant aussi Docteur de l’Eglise."

    Qu'avez-vous à reprocher à Ste Hildegarde de Bingen ?
    Question sérieuse car elle me semble un personnage formidable, dans la lignée des grandes femmes "d'affaires" de l'Eglise, de la trempe de la grande et Ste Thérèse d'Avila. N'aurais-je pas tous les éléments ?

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  5. Au sujet de Ste Hildegarde, je voulais comprendre pourquoi le pape l’avait choisie. J’ai lu (un peu vite) la lettre apostolique à ce sujet et j’ai compris. Il veut souligner l’importance de la femme et son rôle dans l’Eglise et dans le monde. Le pape ajoute aussi le charisme de la Sainte à pouvoir communiquer avec des personnes éloignées de la Foi chrétienne, donc témoin crédible pour la nouvelle évangélisation.
    Il n’empêche qu’un certain côté de la Sainte sent un peu l’ésotérisme. Elle est d’ailleurs très appréciée du new-age. J’ai lu un article sur ce sujet, bien que très sommaire sur « l’osservatore romano » du 8 ou 9 octobre dont je n’arrive plus à retrouver la trace. (le quotidien en ligne n’est pas très bien organisé en ce qui concerne les archives). Donc, j’ai un peu oublié et il ne me reste plus qu’à faire des recherches moi-même et ce n’est pas pour l’instant, ma première préoccupation. C’est tout de même très important car un Docteur de l’Eglise a « force de loi » !
    Benoîte

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