mercredi 28 novembre 2012

Benoît XVI devant la crèche

Voici la critique à paraître dans l'excellent journal Monde et Vie, signée par mon alter ego Joël Prieur et publiée ici avec l'accord du directeur.
C’est le livre que l’on peut offrir sans risque comme cadeau de Noël. L’enfance de Jésus de Benoît XVI vient de paraître aux éditions Flammarion. Après deux volumes publiés sur Jésus de Nazareth, voici comme un portique d’entrée pour la grande œuvre. Nous l’avons emprunté, ce portique. C’est une bonne occasion de méditer avec le pape.

On commence à connaître le style de Benoît XVI… Des phrases simples, précises. Aucune volonté de sensationnel, pas de captatio benevolentiae, pas d’effets de manche, mais une volonté inexorable de s’inscrire au cœur du problème considéré et d’y atteindre par les mots les plus simples, tout en s’y installant de la manière la plus claire. Du côté du lecteur, une seule condition est requise : l’attention. Ce livre est fait de multiples coups de projecteurs sur chaque détail des Evangiles de l’Enfance du Christ. Il faut accepter de le lire lentement. De déguster !

Laissons donc le pape braquer son projecteur et profitons de la leçon de cet auguste professeur….

Voici le chant des anges: «Gloire à Dieu au plus haut des Cieux et Paix sur la terre aux hommes de sa bienveillance».

A propos de la deuxième partie de ce texte, le pape relève deux choses : l’inexactitude de la plupart des traductions à propos des « hommes de bonne volonté ». Le grec porte « anthropois eudokias »… Eudokia signifie le choix, la bienveillance, ou d’après la traduction liturgique allemande la grâce. Pas du tout l’idée de « bonne volonté », même si elle a aussi du sens. Par ailleurs Benoît XVI s’insurge contre ceux qui veulent souhaiter à Dieu la gloire : « La gloire de Dieu n’est pas une chose que les hommes peuvent produire (que soit à Dieu la gloire). La gloire de Dieu existe. Dieu est glorieux, et c’est vraiment un motif de joie : la vérité existe, le bien existe, la beauté existe. Ces réalités sont en Dieu de façon indestructible ». Et ainsi, on retrouve, jusque dans la nuit de Bethléem la lutte contre le relativisme qui est la grande caractéristique de la pensée du pape et de son pontificat. Est-ce parce que c’est un philosophe impénitent ? Cette référence à l’objectivité divine de la vérité n’empêche pas le pape d’écrire sur la même page, dans un autre registre, celui de la poésie théologique que « le chant de louange des anges n’a jamais cessé. Il continue à travers les siècles sous des formes toujours nouvelles et dans la célébration de la naissance de Jésus il résonne toujours sur un mode nouveau. Jusqu’à aujourd’hui le simple peuple des croyants s’unit à leur mélodie, exprimant par le chant la grande joie que Jésus donne depuis lors à tous jusqu’à la fin des temps ».

J’ai pris cet exemple pour vous faire sentir le cocktail d’érudition, de réflexion personnelle et de poésie mystique qui constitue ce petit livre. On peut dire à la fois que le pape ne refuse a priori aucune des objections de l’exégèse critique. Il pèse chacune à l’aune de sa vraisemblance et à l’aune de la foi qui l’anime. Mais, tout en s’appuyant sur cette science, ce livre est plus qu’un livre de science. S’e n dégage une sagesse qui donne envie d’être chrétien, à ceux qui veulent bien prendre le temps de lire pour apprendre à connaître… Quelle meilleure préparation spirituelle aux fêtes de Noël ?

Joël Prieur

Prix : 15 euros

10 commentaires:

  1. A vomir cette courtisanerie papalesque et grandiloquente....
    Et pourtant...nous avons tant de fois été prévenus! St Pie X a bien expliqué que les modernistes impénitents se reconnaissaient non seulement à leurs fruits, toujours mauvais à terme, mais aussi au fait qu'ils étaient capables de paraître les plus parfaits catholiques sur une page...pour mieux laisser se manifester leur modernisme sur une autre...
    Les traditionalistes du XXIème siècle ont décidément la mémoire de plus en plus courte...
    La reprise en main va être rude, très rude...

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    1. On est attéré par tant de bile déversée à l'encontre d'un Abbé si profondément chrétien.
      Avez-vous au moins lu ce dernier livre de Benoît XVI anonyme de cette après-midi?
      Et comment peut-on être catholique et en même temps si... méchant? Cela me dépasse .
      Vous ne faites pas honneur à la Tradition et je vous plains.
      Votre article , cher M l'Abbé me donne envie de filer acheter ce livre dès demain!
      Merci de ce conseil de préparation à Noël

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    2. Je n'ai lu que le premier chapitre de ce livre et j'ai déjà eu la joie d'y trouver un sens aux généalogies de Jésus en st Matthieu et st Luc dont je n'avais jamais vu l'intérêt, même leur place, différente chez ces évangélistes, a un sens!

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    3. une des grandes vertus des Catholiques est l'humilite, qui semble tellement manquer a certains, quelle pitie !
      je pense que les 'acharnes' traditionnalistes (qui virent au sedevacantisme) ont du mal a reconnaitre qu'ils puissent etre dans l'erreur
      je Prie tous les jours pour leur conversion

      Je lis tous les jours attentivement ce que nous dit notre Saint-Pere et je suis tres heureuse de lui etre fidele

      (d'une catholique traditionaliste sans pretention, qui a un peu connu Mgr Lefebvre, qui ne les aurait pas laisses se perdre ainsi dans leur orgueil ; jamais une parole venimeuse dans ses propos)

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    4. Défenseur acharné des langues du lieu pour toutes les prières de la messe, j'ai été outré par le motu proprio. Alors j'ai lu les livres de Benoit XVI car j'ai horreur de juger une personne sur un seul acte. j'ai alors découvert un homme, un prêtre,un pape plein de richesses spirituelles que j'aime et que j'aime à lire. Cequi nem'empêche pas de ne pas aimer du tout son motu proprio remettant le latin à l'honneur
      PRIONS TOUS LES UNS POUR LES AUTRES
      ADRIEN ( nom de mon anagramme)

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  2. Cette "page arrachée" au livre du pape pose une question que j'ai du mal à formuler: Elle concerne le rapport entre "prière de louange" (à la suite des anges, et la dimension eucharistique du "sacrifice de la messe" est un "sacrifice de louange"), et prière de demande.

    Pour approcher ce Mystère de prière, je cite ces mots qui inaugure "la liturgie des heures" matinale des laudes :

    "Seigneur, ouvre mes lèvres et ma bouche publiera Ta louange."

    Ne pourrait-on pas, au mooment de la prière de demande, se mettre dans une disposition d'esprit analogue en disant:
    "Seigneur, ouvre mon coeur , pour qu'il Te formule des demandes qui soient déjà à l'unisson de ta volonté."

    En effet, le "chant des anges" ne produit pas la gloire de dieu, mais il l'amplifie, la fait résonner, l'exalte, en exhale la musique.

    De même que "la prière de demande" produit peu de changements sur ce qui va advenir sur la terre, mais appelle à ce que "la volonté de Dieu" s'y produise "comme au ciel", et d'une part incline notre coeur à la comprendre; d'autre part, elle est comme un souffle d'acquiescement rendu, expiré par notre mort à nous-mêmes au dieu, dont le souffle créateur nous a animés et donné la conscience et la vie.

    Notre condition charnelle fait que l'oraison ne va pas sans la "prière de demande", mais la "prière de demande", purifie la réceptivité de "l'Ame du monde" qui est la Création, y "prépare les chemins du seigneur", aplanit nos voies en préparant l'accord de notre volonté avec ce que dieu veut produire dans le monde.

    Pourtant, en paradis, pour autant que l'apocalypse en préfigure la liturgie, le "chant des anges" continuera et la "prière de demande" cessera.

    Le "chant des anges" ne transforme pas, mais répand la gloire de dieu. La "prière de demande" n'a-t-elle pas néanmoins une "vertu transformante", du simple fait qu'elle met en jeu notre volonté par le désir optatif, et que Dieu ne sollicite pas le concours de la volonté humaine pour jouer avec elle?

    Bref, que manque-t-il à ma comparaison entre "la prière de louange" et "la prière de demande"?

    Merci d'avance de vos lumières. Merci d'avance de vos lumières.

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  3. N'y a t'il pas trop de publicité pour ce journal ?

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  4. Belle méditation de Julien

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  5. Anonyme de 23:19

    Qui visez vous au juste ? Je ne comprends rien à votre propos.

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  6. Ce qui est touchant dans ces enfance c'est que Jésus aie fugué pour retrouver son vrai Père malgré toute la tendresse de sa maman.

    Il me semble que dans la prière de louange on dit "merci" à Dieu d'exister, parce que tout ce qu'il a créé (la Vie) est si beau alors on le loue d'avoir créé tant de Beauté - par exemple... Notre siècle contemporain avec l'invention de la photographie a mis à l'honneur la louange, sans en formuler les paroles ! La prière de demande concerne les hommes en tant qu'ils ont une vie terrestre à vivre...on demande ce qui est bon pour le salut de l'âme et pour la vie éternelle, pour le relations affectives, les besoins materiels aussi tant qu'on n'est pas des.?? Anges .... alors dit Jésus vous l'obtiendrez, si c'est bon pour votre âme ...

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