samedi 15 novembre 2014

Faire-part ou manifeste [par l'abbé de Tanoüarn]

Je suis heureux de voir que mon nouveau job ne laisse pas tout le monde indifférent. Accepter la rédaction en chef de Monde et Vie, c'est quelque chose que je fais avec entièreté, parce que je crois que le jeu en vaut la chandelle. Je ne me cache pas derrière mon petit doigt. Je m'expose donc à être jugé... C'est le jeu justement et je l'accepte. Ce que je souhaite, c'est être jugé sur pièce. N'hésitez pas à vous abonner, ne serait-ce qu'en prenant un abonnement découverte (voir sur le site)

Mon topo sur l'identité chrétienne de la France (ma manière à moi de recevoir la doctrine papale des racines chrétiennes de l'Europe) n'a pas eu l'heur de plaire à certains de mes meilleurs adversaires sur ce Metablog. J'en suis désolé. Me justifier ? Ce n'est pas exactement cela : qui s'excuse s'accuse, et vraiment je ne vois pas quel genre d'excuse je devrais porter à ce sujet.

Je voudrais d'abord rassurer Julien : je n'ai aucune intention de lâcher Metablog, même si, c'est vrai, mes posts s'étaient un peu raréfiés ces dernières semaines. Quant à Monde et Vie, on prépare depuis quelques semaines un site tout neuf, auquel vous aurez accès, peut-être à partir de celui-ci, pourquoi pas ?

Je suis surpris de l'intervention de G2S qui ne supporte pas l'identité au motif que la revendiquer consisterait naturellement à vouloir annexer ceux qui ne la partagent pas. Absurde ! Faut-il s'excuser d'exister pour en recevoir le droit ? Celui qui ne veut pas s'identifier aux patries de ce que Jean Paul II appelait la vieille Europe que lui reste-t-il ? La nature a horreur du vide : il reste le mondialisme consumérisme ou l'impérialisme vert au nom d'Allah akbar... Obligés de choisir !

8 commentaires:

  1. Sur la raréfaction (relative) des posts de l'abbé... je crois que cette géométrie variable est justement la force d'internet: Pouvoir poster plus, ou moins, selon l'actualité que l'on se donne, et sa disponibilité du moment. D'autres medias n'ont pas cette plasticité et en souffrent: l’espace dont ils disposent est constant, que l'on raisonne en terme de pagination ou de créneau horaire, ce qui les contraint tantôt à délayer, tantôt à couper dans le vif. Je crois que le metablog est plutôt comme ces cours d'eau dont le débit varie beaucoup selon la saison - avez-vous remarqué combien la Loire est plus belle que le Seine,

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  2. RF: joli, et surtout profondément vu !

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  3. Merci de me rassurer. Mais je ne le suis qu'à propos de l'accessibilité prochaine de "Monde&vie" moyennant un abonnement numérique. Car si vous voulez être jugé sur pièces, je crains que l'"impérialisme vert" dont vous accusez, non pas les bobos du mondialisme en panne d'idéologie qui se sont recyclés dans la macroécologie urbaine, mais les islamistes qui sont restés dans leur genre beaucoup plus proches de la nature, je crains que la pièce de cet acte d'accusation par confusion de certaines de vos haines ne parle contre vous et contre la réconciliation pour laquelle vous plaidez, en homme qui sait à bon escient se montrer pragmatique et que, s'il faut penser l'"anarchie migratoire", la remigration est une lune.
    Hier, j'avais omis de saluer votre formule de "viscéralement catholique" rattachée à la France et aux Français. Cette formule me parle au cœur parce qu'elle est prononcée par un breton et que c'est un autre breton, un ami que j'ai tant aimé et perdu qui, le premier, m'a fait part de sa propre viscéralité catholique et m'a fait prendre conscience que catholique, je suis né et catholique, je mourrai, l'Eglise est ma famille, moi qui, Alsacien, ai choisi d'être Français et qui aurais pu basculer dans le protestantisme en tant qu'enfan d'un couple mixte, qui est allé sonder la saveur d'un luthéranisme assez fondamentalise. Si j'avais dû avoir la tentation d'abjurer mon catholicisme, j'en serais à jamais revenu en lisant sous la plume du pasteur resté mon ami, au hasard d'un sermon
    "L'homme naît coupable devant Dieu." Beau temps pour les névroses

    Je n'ignore pas que cette formule, "viscéralement catholique", recèle une ambiguïté théologique: Est-ce qu'une Eglise qui déroute la nature et dérange "l'esprit de religion" peut devenir viscérale et quasi génétique? Surnaturel, le catholicisme est un élan universel; mais incarné à l'exemple du Verbe, il est une religion et un code génétique. Il est le code génétique de la France qui ne doit pas avoir peur de l'affirmer, c'est le pendant d'une saine laïcité, qui ne peut pas indéfiniment rester ue coquille vide. C'est notre devoir de vérité pour redevenir respectables en tant que terre d'accueil et nation matricielle et adoptive, qui propose un "plébiscite de tous les jours" à ceux qui répondent "oui", les autres ne pouvant être assimilés au levain national, même si leur refus de notre offre n'entraîne pas qu'ils doivent être expulsés d'urgence et manu militari, même si un peu plus surveillés sans doute.
    La France doit se réaffirmer comme une nation historiquement chrétienne, quoique respectueuse de toutes les religions de ceux qui la composent.

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  4. Cher Monsieur l’abbé,
    Lecteur régulier mais intervenant rarissime, faute de temps et de talent littéraire inné, abonné à Monde & Vie depuis que vous en êtes un des collaborateur (sous divers noms d’emprunt), j’apprécie le ton de votre blog qui crée souvent des ouvertures, ouvre des pistes de réflexion (d’accord ou pas, d’ailleurs) et trouve surprenant l’espèce de procès qui vous est fait par les intervenants habituels et souvent contradicteurs sur le Metablog.
    Oui un prêtre peut (le doit-il ?) intervenir dans le débat public et dire, avec recul et les raisons propres à la Religion : les carences et les excès ; les tares et les qualités du Système et des hommes qui nous gouvernent.
    De grands prédécesseurs honorent votre prise de position : Saint Remi, Saint Martin et passant les siècles : Saint Vincent de Paul, le Grand Bossuet, le Cardinal Pie et tant d’autres… (l’abbé Grégoire, l'abbé Sieyès, l’abbé Pierre et dans une moindre mesure le Chanoine Kir déshonorèrent cette implication).
    Mais vous ne vous êtes pas encore présenté à des élections (ce qu’à Dieu ne plaise) aussi votre avis parfaitement dégagé de l’esprit de parti (et donc de parti pris) nous sera toujours d’un grand intérêt et nous l’espérons d’un grand secours.
    Oui, « Face à la perspective d’un suicide français, [je parie avec vous] pour la mémoire collective, pour cette identité historique qui est inscrite dans notre langue, dans nos paysages et dans nos monuments. » Oui, je pense « qu’en France, le sursaut est possible, que les Français vont à nouveau s’aimer eux-mêmes et s’aimer entre eux, pour se redécouvrir tels qu’ils sont : viscéralement catholiques. »
    Oui, je défend « l’Eglise pour la France, mais aussi la France pour l’Eglise. »
    Une ligne éditoriale doit être difficile à tenir et les pièges ne manquent pas.
    Que Dieu vous garde !
    Semetipsum.

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  5. Monsieur l'abbé,
    à propos de l'identité:
    1. ce que je dénonçais, c'est, dans ce texte-programme (et donc, je suppose, mûrement pesé) qui commence par le refus du communautarisme, votre ahurissant appel aux français à se découvrir "tels qu'ils sont: viscéralement catholiques". Qu'est-ce que cela peut signifier , sinon précisément la prétention à identifier (pour le coup de façon purement communautariste) identité socio-politique et identité religieuse ? Et qu'est-ce que cela implique, en bonne logique, pour tous les français qui ne sont pas catholiques, sinon qu'ils sont soit inconscients d'eux-mêmes (tiens, voilà les catholiques anonymes!), soit de mauvais, demi ou faux français ?
    2.La question de "l'identité" (bien plus récente et moins traditionnelle que ne le croient les tradis !) mérite un traitement moins brutal. Je vous suggérerais par exemple de creuser la distinction faite par Paul Ricoeur entre une identité de "mêmeté" ( le "quid" de la personne, - dont le paradigme classique est ce qu'on peut appeler un "caractère") et une identité d' "ipséité" - - le "quis" de la personne, dont le paradigme serait le "me voici" de la fidélité à la promesse ou à l'appel, en dépit des circonstances, de l'humeur, de ses propres transformations. En suivant cette distinction, je ne crois pas qu'être chrétien soit un caractère ( ethno-culturel) - mais l' engagement le plus profondément personnel (ce qui ne signifie pas "individualiste").
    Au total, votre prétention à identifier une nation et une foi (prétention partagée par les intégristes islamistes ou orthodoxes, entre autres) implique à la fois une extrême violence sociale et politique envers ceux qui , dans la nation, ne s'engagent pas dans cette foi, et une réduction de l'engagement de foi à un caractère ethno-culturel inné-acquis. C'est (évidemment!) ce genre de logique que Vatican II a clairement analysée et refusée comme étrangère à la logique chrétienne .
    Bien à vous !

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  6. Et si l'on partait plutôt de la Foi que de la nation ? Pourquoi à tout pris associer les deux ? On est d'abord catholique, puis....ce que l'on se sent être. On peut très bien se sentir plutôt Européen(ne) voire Occidental(e) et catholique, on part alors des valeurs de civilisation, aussi bien pour l'appartenance culturelle que religieuse. Relier toujours le nationalisme à la foi nous enferme et ne correspond pas vraiment à la réalité de ce que nous vivons. Personnellement je suis plus proche de catholiques de droite, seraient-ils allemands, polonais, espagnols ou anglais, que des socialistes bien français avec qui vraiment presque rien en commun. On se demande si même un asiatique catholique ne nous serait pas plus familier dans sa façon de vivre et raisonner que les supporters des contre-manifs pour tous (eg 27/01/2013) ou autres gay prides. Notre héritage commun c'est surtout la Bible et les Evangiles, puis le Magistère de l'Eglise. Après, on peut partager énormement du point de vue culturel, mais même là, un étranger cultivé pourra mieux échanger avec nous sur Corneille et Racine qu'un Français qui en a à peine entendu parler. Alors les identités nationales....il faudrait vraiment réfléchir sur quoi se basent-elles, car même sur l'histoire, ce sera pareil : les universitaires européens se retrouvent très bien dans la scolastique médiévale de St Thomas d'Aquin (italien travaillant à Paris etc), alors qu'un paysan sicilien ou un ouvrier moyen français n'ont que faire de la Somme, ils sont experts en autre chose, qu'ils partageront peut-être entre eux davantage qu'avec les élites de leur pays. Alors que le catholicisme est universel.
    Aussi, j'aurais plutôt tendance de pencher vers G2S....

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  7. A vous lire, comme on regrette Molière et ses tartufferies.
    Les nouveaux Diafoirus sont parmi nous avec leur jargon jargonnant.
    Entre « mêmeté » et « ipséité » ? Le quid et le quis ?
    L'aile ou la cuisse?
    Chapeau (bas)!

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  8. Cher Semetipsum,
    à me relire, je suis assez d'accord avec vous ! Double erreur de genre littéraire: faire béton parce qu'on veut faire court, et confondre un commentaire de blog avec une intervention en colloque savant... ceci dit, pourquoi "tartufferie" - càd hypocrisie ?

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