dimanche 11 janvier 2015

Charb ou Cabu, des martyrs ?

En 39, le gouvernement britannique lance
cette affiche: «Restez calme et continuez».
J'ai employé l'expression "martyrs de la civilisation européenne" à propos de tous ceux qui ont été tué dans le massacre de la rédaction de Charlie Hebdo. Beaucoup me le reprochent. Au hasard, un texto signé :
"Cher Guillaume, tu es en pleine dérive intellectuelle.Faire des dessinateurs de Charlie des "martyrs par position" en est l'un des nombreux signes. La première fois que je t'ai vu, voici dix ou quinze ans, j'ai été saisi d'une sorte d'effroi intérieur et je me suis dit : "Cet homme a le destin de Lamennais". J'ai longtemps espéré me tromper. Reprends toi. Que Dieu te garde de toi-même".
Je précise que je connais et que j'estime cette personne, qui n'est pas un intime même si le tutoiement peut le laisser croire.

Abasourdi par la violence de cette attaque et par d'autres que vous retrouverez dans les commentaires, j'ai été heureux de recevoir ce message de Conomore, que je ne saurais malheureusement pas remercier en breton :
"Martyrs? Eh bien le qualificatif ne me choque pas loin de là. 
Entendons nous bien. Je n'ai jamais aimé (c'est un euphémisme) l'humour de Charlie Hebdo, et pas seulement à cause de sa prédilection pour l'anticléricalisme le plus fangeux. Le successeur d'"Hara Kiri" a symbolisé un certain laïco-jacobinisme parisien dans ce qu'il avait de plus ignoble et de plus haineux. 
Je ne suis pas Charlie et je ne l'ai jamais été. Mais, journaliste, moi-même, je ressens aujourd'hui la ténue solidarité qui m'unit à ses journalistes et ses dessinateurs lâchement assassinés. Après tout, lors des sanctions contre Hara Kiri, dans les années 70, l'Association de la Presse Monarchique et Catholique a elle aussi manifesté sa solidarité avec un journal qui était à mille lieues de sa sensibilité. Aujourd'hui, ceux qui s'insurgent contre les condamnations de Minute feraient bien d'y réfléchir à deux fois avant de se lancer dans des réflexions du style "ils l'ont bien cherché". Non, il n'ont rien cherché, surtout pas des balles de kalachnikov. 
Je ne suis pas Charlie, mais je dois aussi reconnaître qu'il y avait à Charlie Hebdo de vrais talents, à commencer par Cabu et cette bonne vieille crapule stalinienne de Wolinski (j'ai bien plus de mal avec Charb). Réduire l'homme à son œuvre publiée est une sotttise de pion de collège. Pire encore, s'il y avait dans la rédaction de Charlie Hebdo une proportion raisonnable de sectaires, il y avait aussi, parmi les victimes une forte dose d'hommes estimables dont tous ceux qui les ont approchés (j'en ai eu maint témoignage) connaissaient la générosité, la culture et (ce qui n'est pas anodin) le goût des bonnes choses. Ils n'étaient pas chrétiens? C'est vrai, mais alors la vraie question est de savoir pourquoi. Pour ceux qui trouveraient la question oiseuse, je renvoie à ce texte peu connu de Maurras sur la militante anarchiste Paule Minck, qu'il concluait en ces termes : "ce n'est pas seulement sa vie particulière qu'elle a voulu suspendre à l'autel du fragile dieu, c'est la vie même des cités, des nations, des sociétés. Il n'y a pas d'erreur plus fausse. Il n'y en a pas de moins belle. Cependant elle est d'un grand cœur." (voici le lien: http://maurras.net/textes/123.html
Des martyrs? Oui, indubitablement, mais certainement pas des martyrs de la République ou de quelque gloubi-boulga droitdel'hommisto-laïc. Je pense même que, là où ils sont, nos lascars doivent trouver l'actuel tohubohu politicien autour de leur mort passablement grotesque. Qu'un antimilitariste viscéral comme Cabu voie les drapeaux mis en berne en son honneur ne peut lui inspirer qu'une intense rigolade ponctuée d'un sonore "Ah les c..s!". 
Alors oui, les morts de Charlie Hebdo sont des martyrs, au sens précis qu'a donné l'abbé de Tanouarn. 
Raison de plus pour ne pas s'associer à l'hommage foireux qu'on prétend leur rendre. Ils méritent mieux que cela".
Merci Conomore, vieux camarade !

Je n'ai jamais prétendu que les dessinateurs de Charlie (auxquels je me permets d'adjoindre avec sympathie Bernard Maris, tué comme eux, auteur récent et talentueux d'un Houellebecq économiste) sont des martyrs de la sainte Eglise romaine ! J'ai parlé de "martyrs de la civilisation européenne" et je suis revenu, dans le post précédent sur ce terme de civilisation et sur son importance antirépublicaine.

Les mots sont toujours pris plus au sérieux que les idées : attention, l'Eglise romaine ne possède pas le monopole du martyre (c'est-à-dire du dévouement à une cause jusqu'à la mort). En revanche les martyrs, qui le sont pour le Christ, dans l'amour du Christ, reçoivent par là un nouveau baptême, qui les sanctifie, car "il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux que l'on aime". Je n'ai jamais imaginé que ce martyre là ait pu concerner les têtes de pioche de Charlie.

Je dis simplement que massacrer la rédaction de Charlie Hebdo à cause de Charia-Hebdo et des caricatures de Mahomet, c'est massacrer potentiellement tous ceux qui utiliseront la dérision contre l'islam, et tous ceux qui oseront représenter le Prophète : le fait que, connaissant les risques, après la mort en pleine rue de Théo van Gogh, Charlie ait tenu à publier non une nième crèche blasphématoire ou un Jésus encore une fois moqué et tourné en dérision, mais ces caricatures, ce fait est en lui-même courageux. Il dénote une liberté qui va objectivement dans le sens de la civilisation et dont il est possible - vu ce qui s'est passé - que nous ne jouissions plus pour très longtemps. De cette liberté, ils resteront tous comme des témoins.

Mais que leur mort soit aujourd'hui récupérée par une République qui s'est tellement trompée depuis cinquante ans sur l'Afrique du nord et sur l'islam, que leur mort soit récupéré par une République qui n'a pas su mettre fin à la guerre d'Algérie, Cherif, Saïd et Houari en sont témoins, que cette mort soit récupérée par une République qui ne veut rien comprendre à l'islam, cela donne envie de hurler. Au lieu de vous conforter et de vous autocongratuler avec la Upper class international qui veut être de la partie, messieurs les politiciens, essayez de faire votre examen de conscience ! Vous mettez sur le dos des extrémistes religieux ce que vous ne voulez pas analyser, à savoir trois choses :

Votre propre ignorance superbe de l'islam, votre ignorance de l'autre que vous croyez et que vous voulez comme vous: "Je ne veux pas que ce soit comme ça", disait Eric Nauleau dans la dernière édition de ZEN. Personne ne veut que les attentats suicides soient dans le monde entier (au Nigéria, en Irak, en Afghanistan et en France) en provenance du monde islamique. Personne ne le veut. Mais tout le monde est obligé de le constater. Ecoutez la chanson Nous sommes Charlie, qui court le Net en ce moment. Le mot "croisé" et le mot "messe" s'y trouvent. Le mot "islam", le mot "Prophète" ne s'y trouvent pas : cherchez l'erreur. Tant que l'on entretient officiellement l'illusion que l'islam n'a rien à voir avec ce qui s'est passé... on est dans le déni, c'est-à-dire dans une sorte de névrose.

On prétend qu'il ne faut pas faire l'amalgame entre "les fascistes" (sic) Cherif et Saïd et le monde musulman. Mais pour parler de ces fascistes qui ne seraient donc pas musulmans, on emploie le mot "croisé" et le mot "messe" : où est l'amalgame ?

Deuxième chose que vous ne voulez pas analyser : votre ignorance superbe de la religion. Là, c'est Michel Houellebecq qui a tout compris. Voyez avec quel calme il l'explique à Patrick Cohen sur France-Inter : nous en avons fini avec le rationalisme des Lumières. La guerre de civilisation qui s'ouvre (quoi qu'en pense M. Valls) n'a plus rien à voir avec les catégories mises en oeuvre par les philosophes des Lumières. "Ose savoir" disait Kant pour résumer l'esprit des Lumières. Mais tous les savoirs et toutes les raisons sont en échec devant les kalachnikovs et les lance-roquettes de Cherif, de Saïd, d'Amehdi et de tous les autres djihadistes en aller-retour. La question n'est pas d'opposer un savoir à ces candidats au suicide : ce faisant on les laisse maîtres du terrain et les jeunes ne veulent pas observer la minute de silence prescrite dans les écoles en l'honneur des victimes. A une foi délirante, il faut opposer une foi saine ; Devant la foi destructrice qu'ils ont montré et qu'ils montreront, il faut faire montre d'une foi qui construit et qui grandit celui qui la professe. La raison pure est impuissante face au Mal radical, comme Kant lui-même l'avait compris...

Troisième chose que vous ne voulez pas avouer : vous, oui, vous la upper class mondiale, vous n'avez pas eu un Mea culpa, mais vous êtes déjà dans la récupération politique de ce drame qui fait époque. Et ça c'est juste... Oui, vous m'avez compris : à gerber.

40 commentaires:

  1. Lamennais ou pas, veuillez avoir une pensée, Monsieur l'abbé, pour ceux qu'un triste sort oblige à demeurer non loin de la place Voltaire-Léon Blum. Pour leurs souffrances quotidiennes de traverser cette place au nom hideux. Pour celles toutes particulières d'aujourd'hui où ils devront entendre les Hollande, Sarkozy, Netanyahou vociférer et jouir des martyrs dont ils sont en grande partie responsables. La Raie publique est hideuse et braillarde par nature mais cette récupération est particulièrement ignoble.

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    1. Euh luiggi

      Je ne vois pas mais pas du tout pourquoi vous associez B.Netanyahou aux larrons hollande et sarkozy enivrés aux vapeurs et aux mirages de l'orient qui nous vendent aux émirs du Qatar et sont responsables de ce qui se passe en France .
      Netanyahou , lui , défend Israel

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  2. Monsieur l'abbé,

    Vous avez le cuir solide et pour la première fois, on vous sent affecté des attaques dont vous faites l'objet.

    Il est humain de vouloir écouter ceux qui vous rassurent, mais vous êtes prêtre et parce que vous prêchez, vous devez être plus solide que cela.

    Je ne vous connais pas assez pour vous dire que vous êtes en pleine "dérive intellectuelle". Ce que je sais, c'est que vous avez le potentiel pour l'être et la capacité de tordre le christianisme pour le faire coïncider avec votre idéologie, dont on se demande parfois si elle ne domine pas dans le prêtre que vous êtes.

    Mais voici deux exemples avérés et récents de dérive:

    1. Vous êtes disciple de R. Girard et vous contribuez à la recherche du bouc émissaire. L'islam est votre bouc émissaire de prédilection. Maintenant ce sont les hommes politiques qu'il vous est inutile d'exhorter à faire un examen de conscience puisque vous êes sur les mêmes positions qu'eux, qu'ils parlent ou non de guerres de civilisation. Ils sont dans la soi-disant "autodéfense du peuple" que vous applez "démocratie" et qui n'est que le degré zéro de la démocratie. Ils sont dans la soi-disant "autodéfense du peuple" et vous aussi. Assumez ou interrogez-vous sur votre incapacité à être dissident. Vous n'avez pas non plus réussi à rester un dissident de l'Eglise, ce dont je me félicite personnellement, car en quelque sorte, ça me permet de m'entretenir avec vous.

    2. Deuxième exemple de dérive: vous accusez les hommes de gouvernement de récupération politique, mais vous-même avez commencé en récupérant les morts de cet attentat pour en faire des "martyrs de la civilisation européenne". Simplifiez-vous et cessez de jouer au billard à trois bandes. Vous êtes prêtre, n'oubliez pas que la question la plus importante que nous pose le Père est celle de savoir où nous habitons et coment notre âme se situe.

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    1. Julien W

      Vous persistez curieusement à vous considérer comme un pontife de sa propre "église" et à poser au prophète autoproclamé en décernant des satisfecit et des "nihil obstat" , sans honte , et sans le respect élémentaire dû au prêtre et à l'érudit , ceci dit sans flagornerie aucune , qu'est l'abbé G de Tanouarn .
      Vous jugements qui se veulent assez définitifs sont , en même temps , peu argumentés . Cela ne fait pas très sérieux et , partant , quand vous parlez "d'idéologie" on peut très facilement vous retourner le compliment et vous suspecter de jugements a priori ou de rester au niveau émotionnel et passionnel .

      L'islam a été étudié depuis bien longtemps dans l'Eglise d'orient et d'occident depuis sa naissance . Pierre le vénérable , abbé de Cluny vers l'an 1000 , qui avait fait traduire le Coran en latin avait vu l'islam comme une résurgence , opportuniste et conquérante , du vieil arianisme .

      2/ Vous ne montrez absolument pas qu'il n'y a pas de récupération politique alors qu'il y a des signes évidents du contraire . Organisation d'un grand happening en hâte sous strict contrôle et avec bombardement médiatique , défilé de politiques qui ont tous eu des responsabilités et notamment de ceux qui sont aux affaires et à qui de sérieux comptes devraient être demandés alors qu'ils sont au plus bas dans les sondages .
      Non , vous ne faites aucune analyse et vous vous contentez de faire de l'inversion accusatoire pour créer une fausse impression de symétrie .
      Cela revient à dire , "c'est celui qui l'a dit qui y est".
      Voudriez vous insinuer , sans le dire clairement , que ceux de Charlie Hebdo l'avaient bien cherché . Niez vous que les journalistes exécutés l'ont été pour avoir usé d'une liberté de pensée et d'expression qui s'est spécialement développée dans une civilisation européenne aux racines chrétiennes profondes

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  3. Monsieur l'Abbé,

    Vivant depuis 40 ans en Allemagne je ne vous connais pas personnellement mais je vous écoute depuis des années lors de vos interventions nombreuses sur Radio-Courtoisie.

    Vos textes de ces derniers jours sur les attentats sont de très haute facture et les critiques se trompent car vos analyses sont d'une grande pertinence.

    Bien sûr que les journalistes de Charlie-Hebdo étaient des hommes du système qui ont propagé pendant 40 ans l'idéologie dominante tout en se présentant comme des rebelles.

    Bien sûr qu'en tirant sur l'Eglise ils tiraient sur une ambulance mais je crois qu' à leur manière ils étaient d'une grande sincérité et qu'ils n'étaient pas des cyniques.

    Regardez le visage de Charb c'est celui d'un grand adolescent qui n'a pas été marqué par le temps qui passe.

    Pour moi la rédaction de Charlie-Hebdo était constituée de gens complétement inconscients du monde autour d'eux et qui menaient un combat d'arrière-garde contre des fantômes car leurs soi-disants énnemis avaient disparu depuis longtemps du paysage.

    Par ailleurs CH n'avait presque plus de lecteurs puisque le journal était en céssation de paiements. Leur humour, leur idéologie, leurs dessins n'intéressent en fait plus personne.

    Mes salutations amicales des neiges de Haute-Bavière

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  4. A moi de rappeler une prédiction faite il y a 15 ans. Je parlais avec un ami qui a de nombreux enfants, il me disait qu'il n'avait aucune assurance qu'ils gardent la foi et sa pratique. Je lui disais que son traditionalisme, pour être intelligent et sérieux, n'empruntait pas aux divers lubies des fadas de notre milieu: je parle de praxis aussi bien que de doxa. Je lui disais qu'à partir de là, le risque était faible que ces enfants s'en éloignent définitivement écœurés. Eh bien je ne me suis pas trompé. -- Je maintiens que ce ne sont pas ceux qui gueulent le plus fort, ni qui affectent les positions les plus marquées, qui ont forcément raison.

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  5. Bien évidemment, ces caricaturistes n’étaient pas à eux seuls notre civilisation, et il est bien possible qu'ils en aient été le crassier. La question reste cependant: la liberté dont ils jouissaient (et dont ils abusaient) est-elle la marque de notre civilisation? poser la question, c'est y répondre. Seconde question: si Charlie n'avait pas existé, est-ce que pour autant ça se passerait bien entre 'nous' et les musulmans radicaux? La encore, vous avez la réponse.

    Mes interrogations sont ailleurs. Pour être martyr, faut-il affronter *volontairement* le danger? si ça se trouve les gars de Charlie n'avaient pas pris la mesure de la menace, parce qu'un cocktail molotov dans la nuit c'est grave, mais sans mesure commune avec le commando qui leur est tombé dessus.

    Autre interrogation: sommes nous en lutte contre l'islam, version radicale? ou sommes-nous en lutte plus profonde, la religion ne venant qu'habiller des conflits pré-existants et plus anciens (les Perses contre les Hellènes, Rome contre Carthage, etc) et les surinfecter? Si j'en crois Bernard Lugan, les massacres des islamistes au Nigéria reprennent la carte de conflits ethniques plus anciens.

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  6. Cher Monsieur l'abbé, vous êtes dans l'erreur libérale jusqu'au cou!
    Ces dessinateurs d'obscénités abominables sur les choses les plus sacrées (cf. le Spécial Noël), ces pourfendeurs de tout ce qui fait la civilisation occidentale, vous en faites des martyrs de cette même civilisation occidentale!
    Eh bien, c'est le contraire, ce sont les terroristes qui ont été froidement assassinés par la République qui défendent la civilisation en punissant ceux qui portent atteinte à l'honneur de Dieu.
    Martyr a deux sens, dans le Petit Larousse: 1/ chrétien mis à mort ou torturé pour sa foi 2/ personne qui a souffert la mort pour sa foi religieuse ou pour une cause à laquelle elle est sacrifiée.
    Quelle est cette cause pour les caricaturistes assassinés? Vous n'allez quand même pas nous dire que c'est la civilisation chrétienne, la civilisation occidentale!
    Si l'Occident est menacé de tomber sous dictature islamique (notre curé dans son sermon d'aujourd'hui nous a dit que ça arrivera), c'est justement parce qu'il a apostasié le nom chrétien! Il veut les fruits de la Croix sans la croix! Eh bien, Dieu ne le permettra pas.
    De même que l'Eglise "conciliaire", c'est-à-dire devenue enfant de la Révolution, est en train de s'effondrer à la vitesse grand V, de même toute la civilisation s'effondrera, tant que l'Occident ne se convertira pas au Christ.
    Contentez-vous de prêcher le Christ, c'est votre mission. Notre-Seigneur n'a pas prié pour le monde, il l'a dit solennellement. Dieu n'est pas venu sauver ce monde-là.
    Vive le Christ qui est Roy de France!

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  7. Il pousse un peu votre copain. Qu'avez-vous de commun avec Lamennais? La Bretagne? Les environs de Saint-Malo? Vous n'avez pas "une face de damné", tout de même. Juste un peu mondain sur les bords. Vous n'aimeriez pas être ostracisé comme Houellebecq ou Zemmour. Vous êtes certainement un ami fidèle. Des prêtres marginalisés vous aiment bien.

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  8. Je vous livre telle quelle mon intuition: elle est que dans la France de 2014, la plupart des gens qui réagissent à Maurras (pour lui / contre lui: peu importe) n'ont lu de Maurras qu'un mot, et que ce mot, c'est son nom. Allez, certains ont lu deux mots, ils ont lu 'Charles Maurras' et pas au-delà. // Mais voila Conomore qui connait ses textes, et qui risque de fâcher bcp de... disons beaucoup de 'gens' des deux bords.

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  9. La moquerie purement gratuite et méchante telle que la pratiquait Charlie Hebdo, qui vise juste à insulter et humilier l'autre, ne me semble pas relever du courage mais de la témérité. Comme l'a très justement écrit Gabrielle Cluzel : "Discuter pied à pied de l’islam, montrer les contradictions, souligner les exactions, forcer l’autre à user de sa raison, bref, convertir. Mais pas cracher à la figure." Et de noter ce paradoxe : "les mêmes clament à qui veut l’entendre qu’il ne faut pas stigmatiser les musulmans, qu’il faut même leur tendre la main. Tendre la main de cette façon-là revient à embrasser son prochain en lui disant « Nique ta mère »".
    Que peuvent penser les musulmans qui voient la France officielle défiler aujourd'hui sur le thème "je suis Charlie" ? Que tous les français s'approprient les publications de ce journal ? Je sais bien que cette démarche relève plus de l'affectif-solidaire face à l'horreur que de la réflexion profonde mais tout de même, cela envoie un message extrêmement négatif, un message faux, qui va engendrer encore plus d'incompréhension et de rejet. Ce n'est pas ainsi que nous amènerons les musulmans à se poser les bonnes questions.
    Mon seul (petit) point de désaccord tourne donc autour de ce terme de "courage". Pour le reste j'ai lu avec grand intérêt votre analyse et vous en remercie.
    Isabelle

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    1. Je prends connaissance de cette déclaration intéressante du St Siège à l'UNESCO à propos des caricatures de Mahomet en 2006 : "la liberté d'expression (...) si souvent invoquée durant la crise liée aux caricatures, ne doit pas seule être sacralisée en oubliant la dignité de la personne tant de s'exprimer que de croire (...) La liberté sans justice ne veut rien dire d'autre que le déchaînement des intérêts privés. Et la justice sans la liberté est une justice formelle, celle des totalitarismes et des dictatures de tout genre. Il est donc essentiel d'oeuvrer en faveur de la liberté et de la justice afin de les garantir à tous. En effet, l'homme qui n'est pas libre, l'homme privé de justice, est un homme aussi mutilé que l'homme réduit à la réalité biologique de son corps. Ici encore, toute une dimension de son être, qu'il faut bien appeler spirituelle, se trouve niée".
      Charlie Hebdo c'était la liberté (de cracher) sans la justice (d'un respect minimum de l'autre).
      Isabelle

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    2. Autre texte intéressant allant dans le même sens en le complétant (désolée, ça me travaille), celui du Père Zanotti-Sorkine : "Je vous avoue qu’une chose me surprend depuis votre entrée dans la vie éternelle : c’est la glorification unanime de la liberté d’expression que vous auriez honorée magnifiquement jusqu’à mourir pour elle ! Je dirais plus sobrement que vous avez exprimé librement ce que vous pensiez sans jamais vous préoccuper des effets collatéraux que l’expression de VOTRE vérité pouvait créer dans les esprits. C’est ainsi. Pourtant, dans les relations humaines, et en particulier dans la vie conjugale, familiale, et même amicale, nous ne lâchons pas ce que nous pensons sans exercer un certain discernement à la seule fin de ne pas blesser inutilement nos proches. Et cela devrait valoir aussi pour les lointains.
      La raison de cette retenue n’est pas à chercher bien loin, elle appartient à l’univers de l’amour qui tout simplement ne désire pas blesser. Cette retenue dans le langage, cette réserve bienveillante n’est pas une faiblesse, elle est une intelligence qui protège les liens et qui, en évitant de faire monter le sang à la tête de l’adversaire potentiel, empêche par rebond de le faire jaillir de la tête d’un autre. Cette réserve, tout homme peut la vivre, elle est vraiment à la portée de tous, sauf de l’extrémiste qui donne aux idées plein pouvoir y compris à l’irrespect qui, paraît-il, gagne la partie
      Le président de la République n’a pas cessé ces derniers jours d’appeler le peuple français à la vigilance. Encore une idée bien abstraite !

      Que faut-il donc faire ? Rester chez soi ? Faire des provisions ? Lire le Coran ? Souscrire à un abonnement à Charlie Hebdo ? J’aurais préféré qu’il demandât humblement à tous les Français de calmer le jeu de la haine en les suppliant de ne plus blesser la conscience d’autrui au nom d’une liberté d’expression pas assez réfléchie, autrement dit, en nous invitant tous à prendre la résolution de respecter profondément les croyances qui sont chères à des millions de personnes. C’est à ce prix que la paix fera son lit. (...)Vos caricatures ne méritaient pas de vous tuer, mais elles l’ont fait. D’une certaine façon, vous avez touché de votre humour grinçant les régions les plus viscéralement haineuses de la nature humaine assoiffée de justice et de vengeance, et par là, vous avez provoqué l’avénement de la barbarie"

      Pour moi ces dessinateurs n'étaient pas des hommes courageux : dans leur registre propre ils étaient également des fanatiques. Pas au même degré que les terroristes bien sûr, ils avaient, eux, toute une culture chrétienne qui les imprégnait encore, mais ils faisaient partie des déconstructeurs de notre civilisation.

      Le général Lalanne-Bertoudicq, directeur de sessions à l’IHEDN (Institut des hautes études de défense nationale), a bien fait remarquer que "ces dessinateurs ne respectaient rien, rien sauf ce qu’on leur disait de respecter. Ainsi, jamais de leur part une caricature ridiculisant la shoah, les Noirs (ou autres races non blanches), la démocratie, les handicapés, les homosexuels, dénonçant l'avortement et ses 200 00 morts par an etc.

      -Leurs attaques, et ce depuis trente ans pour certains (j’ai des souvenirs précis), n’ont porté que contre les « valeurs bourgeoises » qu’en bons trotskistes, pour une bonne proportion d’entre eux, ils « combattaient ».
      Ils n’ont donc cessé d’attaquer l’Église catholique, ses prêtres, ses fidèles et plus grave (très récemment encore) ce qu’elle a de plus sacré comme la Nativité.

      Souvenez-vous aussi du dessin des deux prêtres en train de se sodomiser à l’occasion des numéros sur la « manif pour tous » et j’en passe.

      -De leur part en revanche, un silence de mort (au sens propre), des dizaines d’années durant, à propos des crimes du communisme et de la post décolonisation etc. (...)"

      Non, vraiment pas des hommes courageux mais des idéologues insensés.

      Bonsoir
      Isabelle

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  10. Le piège démocratique ou républicain (comme on veut) a bien fonctionné et, Monsieur l'Abbé, vous vous y êtes laissé prendre ! Ce piège consiste à nous faire prendre position dans une querelle ou un conflit entre deux adversaires ou deux ennemis dont nous condamnons les actes et les motivations : d'un côté, des partisans sanguinaires d'une religion qui n'est pas la nôtre et, en face, des adversaires acharnés des religions, mais surtout de la nôtre. Ils ont en point commun de nous détester au plus haut point, les uns par les armes et les autres par la plume (qui est aussi une arme). Choix impossible, car il oblige à faire cause commune avec un ennemi : c'était déjà le même piège tendu par les "démocrates" obligeant à choisir Staline (et ses goulags) contre Hitler (et ses camps de concentration). C'est une des plus grandes perfidies de Satan que d'instiller la guerre entre ses suppôts pour y entraîner les enfants de Dieu...

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  11. A présent, j’en appelle à tous les dieux de nous rendre l’Abbé ! Et vous chers Métabloggers arrêtez de lui répondre en personne puisqu’il ne peut pas être l’auteur de ces lignes. L’Abbé est prêtre de Jésus-Christ et personne ne peut usurper sa place. Foi délirante, Foi saine, mais qu’est-ce que ce charabia ? Il n’y a que la Foi en Jésus-Christ, le reste c’est du pipo ! Aujourd’hui, nous fêtons l’Epiphanie. Les Rois Mages sont autrement plus importants pour nous et nous montrent le chemin à suivre vers la Lumière. Les autres… juste de quoi manipuler des foules bêlantes !
    Je ne répondrai plus à ce qui, dirait l’auteur en voulant sûrement parler de lui-même est à gerber. (Vous gaspillez de l’encre pour rien)
    Signé :
    La Phytie, qui n’a pas pu, en son temps, ne dire que des conneries !

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    1. En même temps... pffff! vous nous avez déjà fait cette promesse d'aller ailleurs et de ne plus poster ici :-/

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  12. Larousse : "personne qui a souffert la mort pour sa foi religieuse, pour une cause à laquelle elle se sacrifie".

    Le problème là c'est qui n'y a ni foi ni cause.
    Je connais pas bien les gens de Charlie, mais je les vois comme des vieux 68ards un peu "has been", pas drôles sauf quelques fois (en 50 ans de carrière ça arrive forcément!), qui ont trouvé leur confort dans le nihilisme, d'autant plus confortable qu'il est très bien vu et très partagé par les "élites" du pays.

    Après le vide est-il en lui même une cause martyrogène ? à voir. Intuitivement non, pour moi.

    Quelqu'un parlait de Girard, et effectivement on assiste un peu au processus de divinisation. Il y avait une tension palpable dans la société, 20 personnes ont pris sur elles, d'ennemis qu'ils étaient Hollande et Marine se font maintenant la bise, avec Sarko au milieu, et toute la France se réconforte mutuellement, la télé aidant, apportant un peu de chaleur et de vie dans le mois de janvier, mois toujours déprimant: les fêtes sont finies, les prochaines vacances sont loin, et on est au cœur de l'hiver...

    Donc forcément, ceux grâce à qui nous arrive cette douce chaleur distrayante doivent être des gens très bien qu'il faut adorer.

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  13. Merci de ces propos si clairs et mesurés. A quand la disparition des exclusions à coups d'étiquettes?

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  14. Monsieur l'abbé,

    J'ai bien peur que vos lecteurs ne soient pas tout à fait à la hauteur de votre analyse, que personnellement je trouve juste, intelligente, et courageuse. Si certains vous voient en Lammenais, moi je me demande de plus en plus s'il est possible d'être à la fois traditionaliste et intelligent. Vous avez choisi d'être intelligent. Que d'autres continuent de crier au piège républicain maçonnique... Cette liberté qui a fait Charlie, elle est née d'une invention catholique, la séparation de l'Eglise de l'Etat,et d'une autre invention catholique, la liberté de conscience. La tolérance envers les images, inconnue de l'Islam, est aussi un leg du catholicisme. L'usage qui en est fait c'est de la responsabilité de chacun. .

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  15. Bien sur que nous avons une sollicitude fraternelle pour ces victimes et aussi pour ces journalistes spécialisés dans la dérision, laissés eux aussi à la douce pitié de Dieu et que nous réprouvons de tout notre être ces exécutions et que ce serait une faute de dire « ils l’ont bien mérité ». De là à graver dans le marbre ce journal !
    Mais attention si on peut respecter vivant des adversaires politiques athées ou anarchistes, reconnaitre la noblesse de leur combat malgré des outrances, comme l’a fait Maurras, il n’en est pas de même de la dérision obscène scatologique méprisante, qui tue les ressorts intimes des êtres On peut aussi relire l’évangile sur ceux qui scandalisent les enfants.
    Je n’ai pas suivi leur numéros mais qu’ils aient continué à publier leurs caricatures grasses anti catholiques après les massacres de chrétiens au Proche Orient et en Afrique est révélateur d’une dé-civilisation qu’ils illustrent parfaitement aussi , vérifiant la prophétie de Dostoïevski dans les « Démons « L’homme de la Bible est crée de la terre, le mal poursuit le processus inverse pour réduire l’homme à la boue et créer un homme nouveau en lui »
    C’est Aragon le Stalinien- à ce titre inquiétant- mais qui chante les louanges en 1956 de Bonchamps le héros vendéen catholique, « Bonchamps, c’est la France, c’est la France éternelle » écrit-il en 1956, le même qui rend hommage à celui » qui croit et à celui qui ne croit pas au ciel « Nous sommes aux antipodes des dessinateurs de ce journal . C’est Jean - Marie Domenach, il y a presque trente ans qui , nous avait alertés sur un dessin épouvantable de Willem sur Marie Madeleine paru dans « Libé « qui protesta et a perdu son procès – les juges étaient déjà sous influence, m’a t-il confié . . Le problème n’est donc pas la liberté d’expression mais la passivité de tous, croyants ou non sur cette volonté d’humilier gratuitement les gens dans leurs sentiments intimes respectables, en particulier les chrétiens. . J’en appelle à Michel Onfray qui a avoué très honnêtement qu’il ne mangeait pas de ce pain là, mais dont la classe politique et les médias, eux, en mangeaient ! Des chrétiens sont morts pour n’avoir pas marché sur la Croix ; là on nous imposait dans l’espace public des images dégradantes, volontairement offensantes. Il ne s’agit pas du blasphème mais du respect du à chacun.
    Peu m’importe qu’un tel ait gardé un visage d’adolescent, tout fier de ses provocations, comme le dit un Bavarois. Qu’est ce que cela prouve sinon son inconscience. On peut aussi faire sauter un immeuble avec une gueule d’ange.
    Le malheur, c’est que la folie islamique soit tombée sur eux en premier. Si ces malheureux martyrs juifs de Vin cennes avaient été les premières victimes on n’aurait pas manifesté « je suis Charlie » mais je suis un tel, on aurait ramené cette émotion légitime à la reconnaissance des personnes, et non d’une idéologie sectaire
    Ce slogan imposé est inadapté, on est d’accord , mais le malheur, c’est que poussé par les médias, il est gravé maintenant dans le marbre que l’on peut dire n’importe sur la religion des autres.
    Quant aux Musulmans c’est la pire façon d’entamer un dialogue responsable et non angélique, dans la ligne de celui qui fut conspué injustement comme pape/

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  16. Henri suite
    Donc, oui, il y a eu des martyrs ces jour ci mais quand je vois la récupération obscène autour qui en a été faite j e pense à ce film Hitchcock , « l’ombre d’un doute ‘ en 1943 où l’héroïne qui s’appelle justement Charly tombe dans les bras de son ami à la fin du film et entend toute la ville chanter le les louanges de celui qui fut son pire ennemi et voulait la tuer, sans pouvoir les détromper parce qu’elle ne serait pas crue, tellement la respectabilité américaine est écrasante. Nous y sommes… . Américanisés ;
    .
    Finalement je me trouve assez d’accord avec Julien – à part son jugement sur l’initiateur du blog- Nous risquons de tomber dans un piège alors que les responsabilités d’outre atlantiques sont écrasantes dans l’instauration de ce califat islamique et la « montée aux extrêmes » de nos banlieues. Quant à la république elle oublie que tous ces djihadistes sont ses enfants, ceux de son école, qu’elle a vidée de toute substance et livrée au consumérisme.
    A nous de renouer le fil !

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  17. Aaaaaamen sincèrement cher abbé Guillaume de T

    Magistrale mise au point où vous éclairez les incohérences et l'enfumage volontaire de la novlangue dont le but est de créer la confusion et où vous montrez que , selon la grande Tradition des pères de l'Eglise , il peut y avoir chez certains "paiens" ou "agnostiques" une recherche de vérité même au stade embryonnaire ou même , comme disait le cher père G.Finet , "le désir du désir".

    "La gloire de Dieu c'est l'homme vivant" disait ....... Merci de nous le rappeler

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    1. "La gloire de Dieu, c'est la vie de l'homme. Et la vie de l'homme, c'est la contemplation de Dieu" (Irénée de Lyon, "Contre les hérésies", livre IV, §20.

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  18. Merci Monsieur l'Abbé, de votre si chrétienne clairvoyance et d'exprimer si bien ce que je ressens confusément et qui me donne à moi aussi envie de vomir.
    Pour fuir notre quartier hier et cette récupération abjecte ( je suis atterrée ), je suis allée voir le film "Timbuktu".
    J'en suis ressortie bouleversée, non seulement par la beauté des images, mais par les atrocités que génère l'application de la charia.
    Lecteurs de ce post, courrez voir ce film et....arrêtons l'amalgame.
    Je ne crois pas à l'Islam modéré.
    Je me suis couchée triste et écœurée.
    Je me lève avec les paroles de la Sainte Vierge à Fatima:
    " à la fin mon cœur immaculé triomphera"
    Le disciple ne peut être au-dessus du Maître.
    Que Dieu nous bénisse , nous rende courageux et nous garde le bonheur de L'aimer à travers Jésus et le Saint Esprit.
    Sursum corda...

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  19. Merci Monsieur l'abbé pour ce texte plein de bon sens et de mesure. J'y retrouve l'explication de ce malaise que je ressens depuis quelques jours, l'expression de vérités passées sous silence, et un message de courage et d'espérance pour le futur.

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  20. Il faut relire le dialogue des Carmélites "on dirait que le bon dieu s'est trompé de mort", c'est bien ce à quoi nous avons assisté. Des millions de gens se sont dressé pour la mort de "martyrs" anti-patriotes, anti-militaristes, anti-chrétiens, anti-tout" mais bien installés tout de même dans le système et fortement subventionnés. L'ironie de Dieu c'est que les gens de Charlie Hebdo sont "panthéonisés", on n'a jamais vu autant de drapeaux tricolores et de marseillaises dans les défilés, les voilà "héros" de la réaction nationale. Grâce à eux la police s'est fait applaudir à tout rompre....C'est un bal bizarre....
    Bref, je ne comprends pas la hargne et l'agressivité des commentaires envers l'abbé. De toute façon, calmez-vous tous, aujourd'hui nous avons la gueule de bois, la vie reprend et l'on voit ressurgir les mêmes qui vont récupérer cette levée "patriotique", on va sans doute nous faire le tragique en plus une idéologie "post coupe du monde". Hollande le père de la nation va crever le plafond de la popularité. Cette saine réaction de tout un peuple qui a transcendé les clivages va être tout de suite recouverte par l'idéologie "anti-raciste" , la peur de l'amalgame, le retour des dinosaures et des rhéteurs. Bon on peut dormir ce n'est pas encore demain que nos "élites" parleront le langage de la vérité et le courage de désigner le mal. A moins que le bal tragique que nous avons vécu recouvre le bal des hypocrites et que Dieu rentre dans la partie, et donc l'imprévisible, alors oui je crois que nous allons roupiller encore un bon moment dans l'abject et le mensonge sauf si cette levée annonce le retour de la France dans l'histoire et son refus de toute soumission.
    Patricia

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  21. Après la bataille

    D’un côté une marée de gueux décérébrés, psychologiquement fragiles, soumis à une entreprise de sidération comme ils n’en avaient plus jamais vue depuis….la libération (terme qu’ils ont utilisé).

    De l’autre un petit cénacle dont le mentor – personne respectable, aimée et pleine de talent – se met à faire quelques embardées sur une route rectiligne, déclenchant des malaises chez des ouailles tétanisées. En embuscade un pion vindicatif, toujours prêt à balancer une critique formelle surannée, voire à prononcer une exclusion.

    De part et d’autre l’affectation absolue de ne pas prononcer le mot, d’évoquer la chose. Taire la cause, le phénomène, la solution, l’espérance.
    D’ailleurs le mot est interdit, malpoli de surcroît.

    Plus mimétique qu’un métabloguien tu meurs.

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  22. Merci, Henri, pour votre très beauc ommentaire. Les terroristes qui ont massacré les journalistes de "Charlie" sont des enfants que ces caricaturistes avaient scandalisés et qui le leur ont évidemment fait très et trop cher payer -quel chrétien approuverait un massacre?-. Quand à la réaction populaire qui s'en est suivi, elle serait admirable si elle ne préfigurait pas un 11 septembre à la française. C'est une réaction de type américaine. Fusionnelle et confusionnelle. Fusionnelle et pleine de confusion. La réaction des valeurs contre l'identité. La réaction de ceux qui ont perdu leur identité au point de se prendre pour quelqu'un d'autre, de se prendre pour Charlie. Le Christ pourrait dire: "Je suis Charlie", le Christ, mais pas de simples personnes humaines comme nous.

    Pour ce que j'écris s'adressant à l'abbé et recherchant en lui le prêtre, vous me pardonnerez, Hermeneas, de me fiche de ce que vous en pensez. Je tiens qu'il importe au plus haut point, en ces temps de confusion mentale et sociale, que les prêtres se gardent de tout opportunisme et dégagent une cohérence dans ce chaos. A force d'être intelligent, l'abbé de tAnoÜarn devient incohérent et manipulateur. Plus grave, Il a tendance à passer maître dans l'usage d'autrui. Qu'est devenue son alliance avec farida belghoul? Peut-on se l'être inféodée ou s'être attaché à son sillage pour soutenir ensuite le panache de "Charlie hebdo", "martyre de civilisation"? Un journal qui se prépare à remettre le couvert avec de nouvelles caricatures d'un Mohamed pardonnant. Qui est soutenu par le premier ministre et le monde entier dans son "devoir d'impertinence", " de caricaturer" et, je suppose, de scandaliser les enfants... Quelle est cette civilisation? CN'st-ce pas celle qui va de "l'enseignement du mépris" dont parlait Jules Isaac au mépris des musulmans, aujourd'hui que les juifs ne sont plus légalement méprisables? Et ù est l'abbé pendant ce temps-là? Est-il en train de marcher avec ceux qui se prennent pour Charlie dans une réaction d'"autodéfense du peuple" qu'il appelle de ses vœux, ou se souvient-il que, pendant l'affaire des pièces sacrilèges, il a produit une belle distinction entre "droit au blasphème" et droit au sacrilège en demandant que l'on respecte le sacré des autres.

    Que si l'on me demande quelle est ma propre cohérence et si je ne suis pas moi aussi victime de mon idéologie, je répondrai que j'admire Guy Robin d'avoir su se garder pour le combat pour la Royauté sociale de NSJC. Malheureusement je ne suis qu'un enfant de mon siècle. J'ai trouvé de quoi me vertébrer dans la religion qu'on m'y a enseignée. Si je dois être détrompé, j'y suis disponible en principe, mais mes résistances intérieures sont tenaces. Faute de pouvoir être de ceux qui militeront pour le rétablissement de la royauté sociale de NSJC dont je profiterai et que j'applaudirai quand elle sera faite et si je la vois de mon vivant, je réclame, j'exige des prêtres dont Dieu m'a fait le compagnon, j'exige une cohérence qui me retienne de m'égarer. QUe les prêtres n'égarent pas leurs brebis avant de rechercher la brebis égarée, ce que d'ailleurs ils font rarement.

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    1. Peu m'importe vos errements idéologiques julien

      mais sur le plan pratique , de la prudence , de la bien séance aurait-on dit , votre arrogance vous disqualifie . Vous "exigez" ....mon pauvre

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  23. Attendons la suite ... car il est fort probable que ça continue d'une manière ou d'une autre et que ces envolées lyriques d'aprés peur soient dépassées.
    Les chrétiens savent qu'en début décembre cet hebdo leur avait ,à sa manière, souhaité un Noël par anticipation.
    Les auteurs n'ont pas été oubliés , semble-t-il , aux étrennes.
    Si rien ne change ...
    Le rire à la Voltaire risque de n'être qu'un rictus de moribond .

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  24. Premierement, pas martyres mais ordures. Ne changeons pas la signification des mots, surtout quand ils decrivent des attitudes nobles.
    Deuxiemement, certainement pas de la civilisation europeenne. C'etaient des parasites de la civilisation europeenne et ses ennemis devoues. C'etaient des representants de la civilisation des Lumieres qui depuis ses debuts essaye de detruire la civilisation europeenne de l'interieur, des barbares pires que les islamistes.
    x. LKroli

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  25. Après la bataille 2

    Ouf ! Il était temps - pffff ! dirait le RF. On apprend que le bazar de la semaine dernière a été ordonné, ordonnancé, commandé, commandité…. par un Al machin islamique. Déjà une pythonisse allumée voulait nous refaire le coup du 11 Septembre, modèle Pearl Harbour, modifié JFK.

    Une inquiétude plus réelle était en train de sourdre des commentaires officiels des médias conformes de la république démocratique française. Comment ne pas s’alarmer, par exemple, quand on nous balançait que Coulibaly s’était équipé grâce à des prêts bancaires à la consommation (le plus grand des mensonges est toujours vraisemblable). On tenait pour un bricolage d’amateurs astucieux.

    Qu’une organisation étrangère locale, nationale ou mondialiste, religieuse, raciste ou philosophique vienne organiser des rodéos chez nous c’est évidemment grave. Mais que l’affaire soit due à l’initiative d’une de nos bandes de traîne-patins issus de « unechancepourlaFrance » c’est gravissime.

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  26. Nous fûmes interloqués l’autre jour quand notre RF envoya à Benoîte un retentissant Pffff ! De fait cela n’avait aucun sens car notre censeur s’était jusque là tenu correctement. Une onomatopée évoquant un écoulement en régime gazeux ? On pense à une langue d’un pays de l’est européen. Un ami me confirme que c’est une expression polonaise amicale et chaleureuse. Benoîte ne saurait se plaindre.

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  27. 1. Hier, Mercredi14, fut une nouvelle journée de sidération nationale. On vit des files d’attente devant les kiosques à journaux, des bagarres pour s’octroyer les ultimes exemplaires, des crises de nerfs pour ceux qui ne furent pas servis, des dépressions surmontées uniquement par ceux et celles qui purent se procurer à la pharmacie la plus proche un anxiolytique dont la presse nous informe ce matin qu’il y a rupture de stock.

    Que l’on me permette, une fois n’est pas coutume, de me gausser. Car l’objet de cette montée de fièvre tenait à l’acquisition d’un des 5.000.000 d’exemplaires du torchon que vous savez, enfin de ceux que les pouvoirs publics avaient bien voulu concéder à la foule (50 abonnements à Matignon, x à l’Elysée, dans toutes les écoles, les bibliothèques, les organismes publics et parapublics… tous financés sur fonds eux aussi publics).

    Or cette publication n’intéressait plus personne, son tirage et ses difficultés de trésorerie en témoignaient.
    Il m’est maintes fois arrivé de constater dans les bibliothèques municipales (celle où je me rends habituellement est médiane, ni le XVIème ni le XXème) que l’exemplaire proposé au public était toujours impeccable, en excellent état, comme rarement feuilleté, exemplaire dont la lecture me procurait, je l’avoue, un ravissement certain quand au détour d’une page on découvrait DSK en peignoir imprimé panthère largement ouvert ou Sandan en costard correct dont la braguette n’était pas fermée. Mais, c’est là le plus drôle, je faisais ma lecture sous le regard furibond des lecteurs présents – ce qui accroissait mon plaisir – qui se demandaient pourquoi un type paraissant normal pouvait consulter une telle merde.

    J’ajoute hors sujet cette remarque, non significative pour vous et moi, que cette opération va se terminer par l’effigie de la tronche du prophète dans les poubelles, les décharges et autres lieux d’aisance. Cela risque de faire désordre.

    2. Ce même jour eut lieu une autre manifestation du génie français produite par la SARL des 36.000 maires de France. Ceux dont la mémoire s’étend au-delà de la quinzaine se rappelleront qu’un méchant débat divisa cette Société entre ceux de la partie UM et ceux de la partie PS sur la mise en terre de la dépouille d’une petite fille au motif qu’elle était de « ceux du voyage ». Ignoble.

    Voici qu’ils nous donnent un remake (pig is big) avec les cadavres truffés de plomb de nos 3 lascars. Par bonheur ceux-ci, confortablement installés où vous savez avec 35 vierges sur chaque genou, se moquent éperdument de la commune où on va les déposer.

    Depuis 1974, avec Giscarre-Chirac et tous leurs successeurs de l’holding UMPS on fit venir des kyrielles de gens que l’on a installés, logés, nourris, soignés, éduqués (!) et, pour une infime minorité, mis au travail.
    De grâce Messieurs, il va falloir aussi que vous les portiez en terre.

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  28. Je suis sidéré.
    J'ai grandi, vieilli, avec Hara-Kiri, et Charlie-hebdo. Comment, pourquoi, des Cabu, Wolinski,
    nos idoles, nous ont-ils trahi?
    Pourquoi sont-ils devenus plus haineux, anti-arabes qu'un torchon comme Minute?
    Hélas, c'est toujours, toujours, la même histoire, jeune: plein d’idéaux, vieux on s'embourgeoise, et la l'idéal devient: le fric, le pognon, le blé.
    Charlie ne se vendait plus, pour faire le buz, attirer, des clients, quitte à que ce soit les
    ennemis d'hier: les beaufs, on se lance dans l'islamophobie, on se moque du pauvre
    bougnoul, inculte , qui croit, on lui dit: abruti, arrête de croire en tes conneries, on l'humilie
    au plus profond de son être. Pourquoi?
    Le blé, le flouz, les euros. Le vrai dieu, le dieu de ce monde germano-pratin.

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  29. Il y a eu deux Charlie-Hebdo. L'ancien du temps de Hara-Kiri, du professeur Choron, des dessinateurs de Pilote. Ils n'etaient pas politisés, avaient fait les guerres d'Indo et d'Algérie, etaient revoléts, tres mauvais gestionnaires, et leur journal etait parfois interdit. Jamais ils ne tapaient sur la Foi, mais etaient anti-clericaux: Style Peppone.

    Avec l'arrivée de Philippe Val, proche de Carla Bruni, Charlie-Hebdo est devenu un relais du pouvoir comme France-Inter et le Monde: C'est devenu un journal tres different, tres sale et tres obéissant envers ses maitres. Lisez Wikipedia.

    Regardez ce que dit la generation des 80-ans: Wolinski, Gui Bedos, Delfeil de Ton: Ils sont tres critiques:

    "En 2010, Siné n’avait déjà plus de contacts avec les anciens de
    Charlie, en dehors de Willem et de Cavanna : Wolinski est raillé pour
    avoir reçu la légion d’honneur des mains de Chirac : « Il était foutu,
    carrément passé de l’autre côté » commente Siné qui résume la
    situation avec un : « Ils ont tous bouffé avec le pouvoir »."

    http://www.fdesouche.com/554517-sine-en-2010-ses-anciens-petits-camarades-bouffaient-pouvoir

    Guy Bedos : « Charlie Hebdo ce n’est pas mes copains. Qu’ils crèvent !
    Ils ont pris des risques sur la peau des autres. En plus ils ne sont
    pas drôles. C’était nul l’histoire de Mahomet… »

    http://www.bvoltaire.fr/videos/guy-bedos-charlie-hebdo-ce-nest-pas-mes-copains-quils-crevent,150786

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