samedi 30 avril 2016

L'esprit des Lettres - avril 2016

"Le Jour du Seigneur, KTO et La Procure se sont associés depuis 2008 pour ce magazine mensuel entièrement consacré au livre religieux. Tournée dans la célèbre librairie du VIe arrondissement à Paris, cette émission de 90 minutes donne la parole à trois écrivains, dont l'oeuvre globale, l'originalité du travail d'auteur ou l'actualité peuvent donner matière à un véritable dialogue avec l'animateur et un échange entre invités. Leur discussion est ponctuée par les chroniques des libraires de la Procure qui nous font part de leur "coup de coeur", des "meilleures ventes du mois", ou encore d'un "portrait d'auteur". Ce mois-ci, autour de Jean-Marie Guénois : François Sureau pour son livre Je ne pense plus voyager aux Éditions Gallimard. Guillaume de Tanoüarn pour son ouvrage Délivrés : méditations sur la liberté chrétienne aux Éditions du Cerf et Cécilia Dutter pour son livre Flannery O'Connor: Dieu et les gallinacés aux Éditions du Cerf."

L'Esprit des Lettres - 29/04/2016.

1 commentaire:

  1. Jean-Marie Guénois prend visiblement le temps de lire les auteurs qu'il invite, et de se familiariser avec leur livre. C'est assez rare au fond, dans un paysage où les émissions dites "de cinéma" consistent souvent à passer à la fil des trailers ("sur les écrans dans quelques jours"), où les émissions de variété se contentent de promo ("alors machin, tu seras sur telle scène à partir de telle date?" ce a quoi l'invité répond "oui, à partir de telle date, je serais sur telle scène") et où les émissions de livre empruntent trop souvent à la technique dite "de la page 99": on lit une page, on sort une phrase, on interroge l'auteur sur cette phrase.

    Un bémol cependant - et je ne soupçonne aucune malice quand JM Guénois s'exprime ainsi, mais cependant... quand il dit que l'abbé de Tanouarn a été d'abord intégriste, puis traditionaliste... C'est là reprendre une facilité de langage qui arrange à trop bon compte un certain catholicisme "conciliaire-conservateur-propre-sur-lui", qui distingue les traditionalistes en deux camps: ceux qui sont en union avec Rome, lesquels ne seraient jamais 'intégristes'... et ceux qui ne l'étant pas encore seraient forcément 'intégristes', ce qui permet de ne pas les nommer autrement.

    En réalité, ces deux notions ne se placent pas sur le même plan: traditionaliste est une option religieuse qui se traduit par des choix notamment liturgiques - tandis que l'intégrisme est une raidissement de l'esprit, une rigidité qui souvent se focalise sur quelques points qui ne sont pas forcément les plus fondamentaux.

    Il suffit de voir le monde comme il est pour observer que les traditionalistes de la FSSPX ne sont pas forcément intégristes (de la même raison qu'ils ne sont pas forcément gauchers, ou chauves, ou sujet au rhume des foin). Et aussi (et surtout) que le raidissement de l'esprit existe dans tous les milieux, y compris pas exemple chez quelques catholiques-propres-sur-eux (désolé je ne trouve pas de terme plus adapté) qui s'arc-boutent sur le manque de statut canonique de la FSSPX pour refuser de voir chez elle autre chose que l'intégrisme qu'ils y projettent.

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