jeudi 19 mars 2009

Idéologie ou quête de vérité ?

Au hasard, dans un livre de CA Fusil, père d'un vieil ami hélas décédé, cette étonnante formule de Jean Jacques Rousseau, dans une lettre à Madame Latour du 26 septembre 1762 : "Quiconque ne m'aime pas à cause de mes livres est un fripon". Cette formule du père des idéologues me fait penser à une autre, de Jean-Paul Sartre cette fois, dans Situation IV : "Je tiens tout anticommuniste pour un chien, je ne suis jamais revenu là-dessus".

Il me semble que le désir de vérité (dont saint Thomas parle au IIIème livre du Contra gentes autour du chapitre 50) est à l'opposé de ces prises de parti idéologiques. Elles débouchent toujours sur la haine. C'est cette vieille haine que l'on retrouve contre Benoît XVI en ce moment : un a priori...

Le désir de vérité lui n'a aucun a priori. Comme dit Maurras en une très jolie formule : "Il s'exerce à la bienveillance du seuil". "Toute vérité, quel que soit celui qui la prononce vient du Saint Esprit" explique saint Ambroise, qui fait un écho théologique à cette attitude vieille comme Socrate.

La vérité, on l'aime dans tous ses états. L'idéologie seule est raide et intolérante. Au fond, ce qui nous rend exclusif (ou intolérant au sens profond du terme), c'est le rejet de la vérité. L'adhésion à une idéologie substitutive, pour combler le vide, n'est pas loin. Dans les années 50, on va au Meeting comme on va à la messe, et parfois hélas, vice versa.

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