mardi 8 novembre 2011

Difficulté et grandeur du pardon

Deux sujets dans cette parabole, chapitre 18 de saint Matthieu, que nous avons lue dimanche dernier dans l'extraordinaire rite que j'ai la joie de célébrer : le pardon et la réciprocité entre Dieu et nous.

Le pardon ? c’est la chose la plus difficile du monde.

Difficile à faire : on croit pardonner et il reste toujours une cicatrice, qui peut se réveiller n’importe quand. Est-on sûr d’avoir vraiment pardonné à quelqu’un ? Il faut parfois être capable d’enfouir l’offense au plus profond de la justice de Dieu pour oublier VRAIMENT ce que l’on croit nous être dû.

Difficile à comprendre : que signifie pardonner ? beaucoup croient pratiquer le pardon, qui sont seulement indifférents à tout. Si rien n’a d’importance, il est facile de laisser passer telle ou telle offense, faite à soi-même, à ses proches, au Christ même… Tout vaut tout et rien ne vaut rien… Mais cette indifférence, très à la mode, n’a rien à voir avec le pardon, elle en est même l’exact opposé.

Regardons comment Notre Seigneur matérialise l’offense qui nous est faite, pour nous faire comprendre de quoi il s’agit. Il parle d’une dette. Et il montre que cette dette, que nous serions en droit de réclamer – au moins apparemment – il faut… nous asseoir dessus ! Ne pas la réclamer ! Laisser celui qui nous la doit libre de nous la rendre… ou pas ! On est bien au-delà de la simple justice. C’est cela qui rend le pardon si difficile à comprendre.

Voyez le Père du fils prodigue, qui accueille son enfant en tuant le veau gras. Il ne lui devait qu’un accueil du bout des lèvres. L’autre, après avoir mangé son héritage, revient la bouche en cœur, pour des motifs, il faut le dire, purement matériels : « un esclave dans la maison de mon père a plus à manger que moi ». Et son père ne lui demande rien et l’accueille comme si de rien n’était. Ce « comme si », c’est le pardon. Et cela indique bien la difficulté d’une telle attitude : il faut faire comme si de rien n’était…

Seul l’amour peut parvenir à une telle ingéniosité. Mais un amour qui serait redevenu vierge de l’offense. Contrairement à une idée reçue, le pardon est d’autant plus difficile à donner que la personne à laquelle on pardonne est plus proche ou plus aimée : un fils pour son père, un époux pour son épouse etc. Pardonner à un proche, c’est s’exposer à avoir sans cesse devant les yeux cette ingéniosité, ce « comme si… » dont il a fallu faire preuve pour lui pardonner… et garder le sourire et le souci de l’autre. C’est aussi signer un chèque en blanc sur l’avenir et croire que l’autre est capable de ne pas retomber dans les errements qui ont provoqué l’offense : le fils prodigue est-il devenu économe parce qu’il avait été pardonné ?

Pour nous aider à pardonner vraiment, le Christ, dans cette parabole, nous représente nous-mêmes, en face de Dieu. C’est ce que j’ai appelé la réciprocité, en commençant cette méditation. Nous l’avons offensé, nous lui sommes redevables de tout – de nous mêmes, de notre existence, de nos talents – nous l’avons ignoré, méprisé, et Il nous a pardonné. Il y a quelque chose d’infini dans ce pardon de Dieu. Dieu pardonne et en même temps qu’il pardonne, dans un acte de sa Puissance infinie, il recrée celui qui a eu recours à ce pardon, il lui permet de remettre les compteurs à zéro, de reprendre son chemin vers lui, non pas comme s’il ne s’était rien passé, mais avec, en plus, comme un moteur de surcroît, la reconnaissance due au pardon divin. C’est cette reconnaissance qui donne au chrétien une force à l’épreuve de l’usure du temps, une force qui a quelque chose d’infini parce qu’elle est à l’épreuve de l’usure du temps.

Je crois que sans cette force divine, il n’y a pas de pardon véritable.

Quand on regarde la composition de cette messe, on est surpris au premier abord par le texte de l’épître de saint Paul aux Ephésiens (ch. 6), où l’Apôtre nous exhorte à nous armer, « pour pouvoir résister aux manœuvres du diable ». Quelles sont ces armes ? Non pas celle du monde, la violence, l’égoïsme non-partageur, le mensonge etc. Les armes que saint Paul nous exhorte à revêtir sont « la vérité comme ceinture, la justice comme cuirasse, le bouclier de la foi »… Nous autres chrétiens nous avons des armes différentes. Nous ne sommes pas appelés à faire de la surenchère avec les armes du monde. Nous sommes appelés à faire usage de nos armes, celle que la foi nous met dans les mains. Le pardon, qui interrompt la spirale violente et coupe court aux surenchère, permet, s’il est donné avec force, de « reprendre la main ». « Heureux les doux car ils possèderont la terre » dit Jésus. Le vrai Pardon demande une force intérieure peu commune mais, pourquoi le nier ? il permet aussi une sorte de démonstration de cette force, la seule à laquelle finalement, rien ne résiste.

Sept des huit béatitudes promulguées par le Christ renvoient au Royaume des Cieux : « Heureux ceux qui pleurent car [dans le Royaume] ils seront consolés ». Seule la béatitude des doux, qui est celle de tous les pardonneurs, nous promet la terre en récompense…

Alors ? N'ayons pas peur de ce que l'on dira, de ce que l'on pensera autour de nous ! Osons pardonner ! C'est une première expérience pour vous ? Tant mieux ! Vous pourrez constater sa force.

26 commentaires:

  1. pardonner, cela recommence toujours..car effectivement les cicatrices peuvent se rouvrir, même quand Dieu nous a donné non seulement d'aller au fond de notre coeur, mais même d'aller au fond du coeur de l'"autre" (??) , en lui tendant la perche de la reconnaissance de son péché.. (car la correction fraternelle,c 'est aussi de la charité)
    Pas facile quand l'Eglise a démocratisé le paradis et rendue l'eschatologie plane et sans obstacle pour personne. (comme me disait une progressiste de haut niveau à la suite d'une homélie de l'abbé Laguérie " Ah ben si maintenant il y a un tri à l'entrée du Paradis !!!"

    Mais il reste une catégorie de pardon très difficile à accorder: pardonner l'Eglise du Verbe Incarné de nous avoir menti .
    Par ses hommes, d 'accord, par son personnel,d'accord. Mais comment voir l'Eglise ailleurs que dans ses hommes .

    Alors que le "pape" se répand encore en honteuses repentances publiques devant la babel des "religions" (? quézaco?) ... il n'a pas un mot de repentir pour tous ceux que ses prédécesseurs ont abusés en leur faisant comprendre le Concile selon son "esprit" (attribué à l'Esprit Saint, rien de moins) et pas selon "sa lettre" qui reste à interpréter ...
    Certains y ont laissé leurs vies( suicides, psychiatrisation, carrières démolies par dossiers politiques monumentaux - ceux que les tradis amorcent ces temps-ci pour leurs jeunes militants envoyés au fichage- sidaïsation, talmudisation, j'en passe et de pires: toute la panoplie "oecuménique" des apostasies dirigées...
    Dites-nous un jour votre sentiment là dessus, vous qui ne connaissez pas le" tragique chrétien"...

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  2. Cher monsieur l'abbé,
    Je prends connaissance de votre texte un instant après la lecture d'une dépêche AFP titrée: "Pas facile d'être catho, s'inquiètent les évêques".
    Les évêques à Lourdes y évoquent le passage dun "christianisme d'héritage" à un "christianisme de propositions": de quoi nourrir la plume de jean Madiran.
    Surtout, dans le contexte de votre "Post" relatif aux textes de la messe de dimanche, et sur le sujet qui fait l'angle de la dépêche, il y a cette citation du Vice-président de la conférence des évêques face à la christianophoblie: "Remets ton épée au fourreau".
    Bref! Votre texte, grâce à l'extraordinaire rite que vous célébrez, tombe à pic! "Une démonstration de force"!
    Merci!!


    AFP: Pas facile d'être catho, s'inquiètent les évêques (PAPIER D'ANGLE)
    LOURDES : Pas facile d'être catholique quand les églises se vident, que la transmission de la foi est en chute libre et qu'il faut refuser de s'ériger en groupe de défense là où des intégristes crient à la "christianophobie", s'inquiètent les évêques de France.
    Les évêques, réunis en assemblée plénière à Lourdes jusqu'à mercredi, admettent devoir affronter des défis majeurs pour enrayer un catholicisme déclinant et faire qu'"on ne rougisse pas d'être croyant".

    Invitée de la dernière heure à l'agenda épiscopal: la fronde menée par des groupes intégristes contre la pièce de l'Italien Romeo Castellucci, "Sur le concept du visage du fils de Dieu". Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Lille, est clair: "Nous ne nous situons pas comme un groupe de défense".
    "Ce n'est pas très +tendance+ de dire qu'on est chrétien. Il y a parfois une façon de traiter le christianisme qui peut nous révolter, reconnaît ce vice-président de la Conférence épiscopale. Mais nous voulons être les disciples de celui qui, souffrant la passion, a dit +Remets ton épée au fourreau+".

    Les évêques ont d'autres fers au feu.
    Comment motiver "les empêchés du dimanche", prêts, déplore Mgr Bernard Dubasque, secrétaire général adjoint de la Conférence épiscopale, à "faire 20 minutes de route pour aller au supermarché, mais pas dix pour se rendre à l'église?"
    (...)Certains évoquent le covoiturage, d'autres un partage accru des bonnes pratiques, de meilleures liturgies, tant il est "essentiel que le dimanche reste un temps fort de ressourcement".
    (...)Certains évoquent "une énorme rupture de transmission", un "analphabétisme religieux" qu'une trentaine d'heures de catéchisme par an, dispensées en dehors de tout environnement porteur, ne suffiront pas à pallier.
    Reste que la situation est loin d'être désespérée et que plus d'un - parmi les 125 évêques réunis à Lourdes - a déjà retroussé ses manches pour aborder la mutation d'un "christianisme d'héritage" en un "christianisme de proposition".
    (...)

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  3. Bonjour, Comme vous parler de Pardon donc lié d'une manière ou d'une autre au Sacrement de Confession, je me permets de vous demaner si vous ne connaissez pas quelques écrits qui permettent à un prêtre de faire son EXAMEN DE CONSCIENCE. On trouve partout des EXAMENS DE COSCIENCE pour les fidèles laïcs mais jamais pour les prêtres. Sauriez-vous me dire où je peux trouver le schéma d'un EXAMEN DE CONSCIENCE spécifiquement pour le prêtre. MERCI pour votre aide.

    mTs

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  4. Il y a une maladie du pardon qui consiste à ne pas avoir de rancune. Le pardon, ce n'est donc pas le contraire de la rancune, c'est de passer par-dessus.

    Quant à la réciprocité, elle est l'idéal des relations humaines , mais on ne l'atteint jamais. A plus forte raison est-elle purement impossible entre Dieu et l'homme et de l'homme à l'égard de dieu. C'est déjà beaucoup que recevoir le pardon de dieu ne nous aide pas qu'à repartir et que soit sollicitée notre reconnaissance. Dans une tirade célèbre de vautrin qui conclut "Le père goriot", balzac fait de l'ingratitude un des ressorts les plus puissants de la nature humaine. Qu'au moins nous, chrétiens, ne soyons pas ingrats. Et la meilleure manière de certifier à dieu que nous ne le sommes pas envers Lui, c'est de ne pas nous changer en accusateurs de notre prochain. C'est en d'autres termes de ne pas devenir un diable contre sa conscience, élevant sa voix vers Dieu pour qu'Il en voie le mal. Cela n'est pas sans rapport avec quelque polémique en cours. Oui, anonyme qui vous êtes exprimé en commentant l'article précédent en citant Kierkegard, combien je vous rejoins sur tout ce que vous nous avez rappelé: le christianisme est la religion de la sortie du sacré; on n'a pas besoin de défendre la Foi, seulement de l'annoncer, sans mépriser personne. Et si l'on est persécuté, bénissons-en la circonstance qui nous rend "bienheureux", et voulons du bien à nos persécuteurs comme des "doux" qui pardonnent!

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  5. "Steck dein Schwert in die Scheide; denn alle, die zum Schwert greifen, werden durch das Schwert umkommen." - Matthäus 26,52

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  6. Comment motiver "les empêchés du dimanche", prêts, déplore Mgr Bernard Dubasque, secrétaire général adjoint de la Conférence épiscopale, à "faire 20 minutes de route pour aller au supermarché, mais pas dix pour se rendre à l'église?"

    Je pense qu'en France les messes ne sont pas assez conviviales.

    Personne ne se parle ni n'échange : en Angleterre on prend le thé ensemble à la fin de l'office et les gens se saluent toujours.

    Allez à une célébration évangélique : les gens sont heureux il sourient, ils chantent à pleine gorge , ils tapent dans les mains, marquent le ryhtme. Bref, ils sont heureux d'être ensemble. J'ai pu m'en rendre compte dans les églises baptistes du Sud.

    Ce n'est pas avec du grégorien que vous ferez venir les gens mais avec de la musique et des chants qui dynamisent.

    Regardez dans les concerts du groupe "Les Prêtres" qui attirent de milliers de gens, les auditeurs (qui ont payé leur billet) manifestent leur foi et s'en retournent rassasiés de la Parole de Dieu.

    Reconnaissez que vous êtes trop élitistes ce qu'il nous faut c'est une religion populaire à la portée de tous avec des chansons que tout le monde peut chanter.

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  7. Nomyme du 8 novembre 2011 20:09 : justement, ce sont ces "messes" avec chants qui se veulent populaires, et qui sont souvent non seulement idiots mais en plus qui n'ont pas de sens parfois, avec claquements de mains, youkoulélés et autres, et qui n'ont aucun sens du sacré (et qui oublient Dieu pour faire croire que les messes sont des rassemblements de copains) sans profondeur et surtout un prêtre qui fait un ONE MAN SHOW qui fait fuir les gens ! C'est bien ça le problème.
    Car les messes grégoriennes, non, les gens restent et ne fuient pas au bout d'un moment, frustrés et déçus.

    Ceci dit, la messe n'est pas un produit marketing qui nécessite un bon commercial pour bien vendre et ensuite faire passer la quête et qui mesure son succès au fric récolté, comme le croient vos amis baptistes ou autres sectes protestantes.

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  8. " Ce n'est pas avec du grégorien que vous ferez venir les gens mais avec de la musique et des chants qui dynamisent. "

    eh ben moi avec du chant grégorien j'irais à la messe tous les dimanche !

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  9. Oui, il nous faut une religion populaire, et comment! Que le catholicisme ait la fonction patrimoniale de garder le grégorien, la polyphonie, l'histoire de la musique, de l'art, de la liturgie, bien sûr. Le catholicisme, bien que le Christ ne l'ait pas forcément souhaité, est devenu une religion, donc un culte, donc le gardien d'une culture. Il pourrait même la faire prospérer bien plus qu'il ne s'en donne le droit. Au lieu d'organiser des concerts de musique sacrée dans les églises avec la bénédiction souvent bougonne du curé, les églises pourraient organiser des liturgies avec de la musique sacrée, et vous verriez combien ces messes attireraient du monde! Cela n'empêche que la culture, c'est de l'histoire. Pour quelques férus très bruyants du grégorien très calme, combien ont besoin de ce bruit que les mélomanes accrédités refusent d'appeler de la musique! La messe a beau ne pas être un "produit marketing", sa célébration doit tenir compte des conditions dans lesquelles un fidèle, aujourd'hui, peut recevoir la liturgie. Les enseignements des évangélistes ne sont pas pauvres du tout et plutôt "fondamentalistes" dans leur genre. La messe doit être conviviale pour signifier ce qu'elle exprime. Cette convivialité, les "empêchés du dimanche" feraient bien de l'étendre, non seulement à prendre le verre de l'amitié à la sortie, mais à quérir et ramener les malades qui sont, eux, de vrais "empêchés du dimanche" qu'une priorité du service des curés devrait être de visiter à nouveau, de même que de présider aux funérailles (même des mages comprendraient cela), au lieu de perdre leur temps en de stériles réunions qui ne débouchent que sur des "orientations pastorales", stratégies énergivores, mais bien peu énergisantes. Les évangélistes sont des chrétiens dont nous devons, non envier, mais imiter le charisme propre. Ils ont celui de l'énergie, une énergie qui leur permet d'annoncer le Christ. Imitons-les plutôt que de les traiter de "sectes"! Et au besoin, écoutons-les pour apprécier combien leur enseignement n'est pas pauvre et combien leur foi est grande et solide. Bien plus, ayons-leur de la reconnaissance; car si la foi a encore de la visibilité dans notre société, mieux, si elle est encore vécue, on le leur doit bien plus à eux qu'aux quelques manifestants péchus qui, courageusement, "défendent l'honneur du christ" devant le 104 à Paris, ceci n'excluant pas cela, même si le christianisme étant la religion de la sortie du sacré (bien qu'il ait produit un art sacré), c'est trop peu qu'il n'existe que de manière identitaire!

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  10. A l'anonyme de 0732

    Iln'y a pas que mes amis baptistes ou protestants.

    J'ai assisté à des messes catholiques en Afrique : ça dure 3 heures et les gens chantent et dansent. Les Africains prient avec leur corps tout entier.

    Chez nous c'est trop coincé. Les gens sont trop passifs et ne participent pas assez malgré les efforts du clergé.

    Moi j'aime bien les messes de jeunes.

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  11. Des liturgies avec de la musique sacrée dans les églises, certes, mais avec quoi paiera-t-on les artistes, car on ne peut quand même pas faire payer les gens 30 € pour assister à la messe.

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  12. Nous on a une chorale, je ne crois pas qu'on leur donne un salaire...
    "Le catholicisme, bien que le Christ ne l'ait pas forcément souhaité, est devenu une religion" : faux, c'est le Christ lui-même qui a voulu l'Eglise.
    Le prêtre préside ? Faux, il célèbre.
    Si vous aimez les messes de "jeunes", allez à une messe grégorienne, la moyenne d'âge est bien bien moindre que celle des messes youkoulélés, avec prédicateurs one-man-show et charismatique, c a d moins que quatre-vingt ou soixante-dix ans.
    Mais que célébrez vous à la messe ??? A qui rendez-vous un culte ? A Dieu ou à vos personnes ? Il faut vraiment s'entendre dans cette question pour être surs que nous parlons de la même chose afin d'éviter les quiproquos.

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  13. Euh... ce qui fait la différence, ce n'est pas de savoir si la messe est grégorienne ou si elle est accompagnée de chants contemporains... Ce qui fait la différence, c'est la qualité de l'interprétation de la musique quelle que soit son origine ou les instruments (le djembé, la guitare peuvent être très beaux, si les musiciens sont bons), c'est la qualité de l'homélie, c'est la façon dont le prêtre est tout entier à ce qu'il célèbre - et peu importe le rite, même si évidemment, lorsque le prêtre est dos au peuple et qu'il s'en fiche, ça ne se voit pas, et il risque moins d'avoir des distractions à cause du mouflet qui gigote, là, au premier rang ; à l'inverse son recueillement peut impressionner l'assistance, et plus encore l'union d'un groupe de prêtres dans une concélébration...

    S'il y avait de très nombreux prêtres fous amoureux du Christ qui se livre par leurs mains... Mais aussi, s'il y avait parmi nous plus d'amoureux de Dieu capables de faire des folies pour lui... Ben, on en ferait, des belles choses un peu dingues !

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  14. La messe, c'est le repas auquel le Seigneur nous convie, donc un repas fraternel, une espèce de repas de famille où nous sommes heureux de nous retrouver tous ensemble.

    A l'origine l'Eucharistie était un véritable repas communautaire, et Jésus a institué l'Encharistie au cours du repas du Seder de Pâques.

    En vacances assistant à la cérémonie du Jeudi Saint en province, le prêtre avait eu une très bonne idée. Au cours de la messe il avait fait venir des enfants qui posaient des questions et il leur expliquait au fur et à mesure de l'office ce qu'il faisait et pourquoi il le faisait tout comme dans la tradition juive le père de famille explique pourquoi on refait les rites des israélites s'apprêtant à quitter l'Egypte.

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  15. Qui paiera les artistes? Très bonne question. Il y a certes de bons choeurs et orchestres de chants sacrés, qui accepteraient de se produire bénévolement pour la Gloire de dieu ou de se faire payer comme au concert spirituel, où l'entrée est libre et la sortie l'est moins, l'intégralité (ou les deux tiers) du produit de la quête étant réservés aux artistes. Mais on peut même imaginer que certaines municipalités, qui ne sont pas toujours hostiles, accepteraient de mettre la main à la poche, du moment qu'il ne s'agirait pas seulement de culte, mais aussi de patrimoine. Quant à la question de savoir si le Christ a voulu "la religion catholique", je suis d'accord avec vous, anisvert, pour dire qu'Il a voulu l'eglise, c'est-à-dire que le verbe fait chair a voulu continuer d'être chair en ce monde et au-delà en S'incorporant la communauté des croyants, des chrétiens au long des siècles. Ces chrétiens sont plus que reliés au christ, ils sont membres du christ. Ils ne sont pas une religion, ils sont une Eglise. C'est là l'originalité du christianisme, une Foi, une relation, fruits de la Grâce, et une "vertu naturelle de religion" appelée à entrer dans l'état de grâce des vertus théologales et de l'Union à Dieu.

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  16. Je vous dis que nous avons une chorale et que nous n'invitons pas des artistes de l'opéra (vu le prix en effet et sans doute leur disponibilité aléatoire et pas sur que leur prestation soit à la hauteur de ce que nous souhaitons, je parle en qualité de prière - et de voix aussi !)
    Et aussi je vous invite à relire les paroles du Christ lors de la Cène : ainsi, vous verrez que la messe, le Saint Sacrifice, la divine Liturgie est bien autre chose et bien plus qu'une repas sympa symbolique entre potes.
    Ceci dit, je suis tout à fait POUR les pic-nics entre paroissiens, les journées amicales ensemble pour nous connaître et nous apprécier, vraiment, cela fait beaucoup de bien à une paroisse ces évènements et je regrette qu'il n'y en ai pas plus souvent, mais vous savez ce que c'est, il faut organiser, prévoir tous les détails matériels, c'est un énorme travail, et il faut trouver des personnes qui ont le temps et qui s'y collent.

    Anonyme du 9 novembre 2011 32:27 : de quelle église parlez-vous ? Est-ce l'église réformée ? Ou autre ? Bizarre comme pratique.

    D'accord avec Julien 00:16 !

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  17. Et s'il y avait, en outre, plus de prêtres qui imposent les mains, on ne ferait pas seulement des merveilles, on ferait des miracles!

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  18. @ anisvert

    La messe du Jeudi Saint dont je vous parle était une messe célébrée par un prêtre catholique romain dans une église catholique romaine avec des fidèles catholiques romains dans l'Ouest de la France.

    Est-ce que cela vous suffit, ou faut il mettre les points sur les i et les barres sur les t.

    Et on a tous chanté le beau chant

    "Jérusalem, Jérusalem,
    Quitte ta robe de tristesse !
    Jérusalem, Jérusalem,
    Chante et danse pour ton Dieu !"

    NB Chant de la Communauté de l'Emmanuel dont Mgr Dominique Rey, évêque de Toulon est issu.

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  19. Je crois que sur ce blog il y en a qui confondent messe et opéra. La messe n'est ni une représentation lyrique ou théatrale ni une reconstitution historique.

    Personnellement je préfère la musique de chambre et particulièrement les quatuors à corde (et surtout le 8è de Dimitri Schostakovitch).

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  20. Ha ? c'était un Jeudi Saint ? On ne l'aurait pas reconnu... Jour où le Christ à lavé les pieds de ses disciples. Bon.....

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  21. réponse @ anisvert (souvent à côté de la plaque)

    je vous rappelle que le lavement des pieds par le Seigneur a pris place au cours du repas juif de la Pâque, que l'on appelle communément le Seder et qui commémore et réctualise la délivrance des Juifs qui étaient esclaves au pays d'Egypte.
    J'ai donc trouvé très beau que ce prêtre reprenne un rite de la tradition juive ainsi que Jésus l'a fait au cours de son dernier repas pascal.

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  22. Face à l'agitation médiatique et théâtreuse
    sur ce qu'il est convenu d'appeler
    blasphème ou sacrilège,
    je n'ai rien mais rien à craindre,
    cela ne trouble en aucun cas ma foi !
    bien au contraire cela me nourrit...
    et je ne partirai pas en guerre
    armé d'un crucifix comme beaucoup de tradis !
    C'est ridicule et inefficace !

    je ne crains pas la liberté
    et donc la liberté d'expression !
    beaucoup de pays nous envient là dessus !

    en tant que disciple de Jésus,
    je suis beaucoup plus outré, blessé
    non pas par un portrait du Christ pollué
    mais par l'abandon de nos frères et soeurs
    qui crèvent à nos portes à savoir les SDF !
    Voilà le Christ abîmé !
    voilà le Christ défiguré !
    Voilà ce à quoi nous appelle l'Evangile !
    "j'avais faim et tu en m'as pas donné à manger, j'étais nu et tu ne m'as pas revêtu ...etc "

    et j'irai même plus loin,
    Jésus n'est pas venu nous appeler
    à faire du culte
    et là est le gros problème des tradis
    mais il est venu pour nous conduire au Père
    en passant par nos frères,
    pour lui le temple c'est lhomme
    (st Paul le dit aussi)
    pour lui le temple ce n'est pas Jérusalem
    et encore moins Rome
    le temple c'est l'homme où se cache Dieu !
    voilà l'inouïe (entre autre)
    du message christique.
    St Irénée
    qu'on devrait nommer chrétien progresiste
    osa dire "Gloriam Dei homo vivendus !"
    la gloire de Dieu c'est l'homme vivant !
    voilà notre combat !

    alors chers frères tradis,
    et cher Guillaume,
    gardez, je vous prie,
    votre colère et votre énergie
    pour faire le bien,
    cherchez d'abord le royaume de Dieu et sa justice
    mais peut-être n'avons nous pas lu le m^me évangile ?

    Amitiés in Christo
    Pierre, votre petit frère chrétien de gauche

    ps : pas la gauche libérale, ne vous méprenez pas !

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  23. réponse d'un anonyme anonyme @ Pierre 13:06

    Vous n'avez pas tort mais l'Evangile ne saurait se résumer à faire de l'action sociale. Certes, il nous faut aider nos frères dans la misère ou dans les difficultés matérielles ou morales mais
    l'Evangile va quand même plus loin : il s'agit d'aimer Dieu et les autres.

    Or pour aimer Dieu nous avons besoin d'un culte ; on ne peut aimer Dieu (ni qui que ce soit) in abstracto. Jésus nous a donné l'Eucharistie comme signe d'amour entre l'Homme et Dieu.

    Je ne sais si vous êtes marié, mais si c'est le cas pour aimer votre épouse vous avez besoin de le lui montrer, par exemple en vous unissant à elle, comme le disait si bien le Pape Jean-Paul II. Vous ne pouvez pas l'aimer abstraitement, sans communiquer avec elle.

    C'est pourquoi les croyants en général, et les chrétiens en particulier, ont besoin de rites et d'un culte pour rendre grace à Dieu.

    Enfin, je ne pense pas qu'il y ait des chrétiens de gauche ou de droite ; je ne connais que des chrétiens tout court. Maintenant nous sommes en démocratie et nous avons donc le droit de voter pour qui nous bon nous semble, mais de grace n'y mèlons pas la religion qui se situe à un tout autre niveau.

    Je pense que le Père Guillaume, qui ne passe pas pour être un dangereux troskyste* (mais peut-être ne m'a-t-on pas tout dit), est beaucoup plus généreux et se prive plus pour les autres que tous les gens de la "gauche caviar" qui passent leur temps à faire de la morale.

    * les trotkystes que j'ai pu renconter aiment bien trop leur petit confort pour constituer un quelconque danger susceptible d'empêcher M. Guéant de dormir : c'est de la révolte de salon.

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  24. A Pierre a dit :
    Nous protestons contre les obscenités theatreuses que l'on nous déverse

    et de plus

    80% des organisations charitables de ce temps et dans notre monde sont assumés par des institutions catholiques et assumés par des soeurs , frères en Amérique , Afrique, Asie, Europe ... qui y consacrent leur vie (pas seulement le petit élan du coeur d'un instant °.

    Combien toi-meme tu participes à cette entreprise d'amour de l'autre ? Surement pas beaucoup !

    Si tu le faisais tu saurais cette vérité élémentaire et tu te tairais .

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  25. Est-ce que l'on pourrait :

    - éviter de s'envoyer des leçons de morale ;

    - toujours faire preuve de tact, de courtoisie, de politesse et de charité les uns envers les autres.

    Sinon ce blog va devenir pénible.

    Bien amicalement à toutes et à tous.

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