jeudi 21 mai 2009

Mise au point sur l'IBP

Messieurs les liseurs du Forum Catholique, Messieurs les censeurs d'occasion, vous qui avez tellement peur de la vérité que vous la soumettez au caprice de ce que vous jugez opportun ou inopportun, je suis au regret de vous dire qu'à l'IBP tout va très bien. Ennemond, porte parole officieux de la FSSPX nous parle, en toute liberté lui, et sans censure, sur ce Forum, de querelle intestine dans notre Institut. Rien que ça !

Le mot "intestin", employé comme adjectif, a pourtant un sens très précis : "ce qui a lieu à l'intérieur d'un corps social". Le corps social que forme l'Institut du Bon Pasteur, avec son supérieur, ses statuts et ses implantations est aujourd'hui parfaitement uni, malgré les oiseaux de mauvais augure qui depuis le début de cette aventure, en 2006, s'acharnent, ignorant le démenti constant des faits, à prétendre le contraire. Notre Institut a d'autant plus de mérite à vivre cette unité que la situation qui lui est faite dans les structures diocésaines, n'est pas facile, ce n'est un secret pour personne. Eh bien ! Les prêtres travaillent, chacun à son poste, je puis en témoigner. Les séminaristes se sanctifient, avec une force, une allégresse, qui ne peut venir que de Dieu, je puis en témoigner rentrant de Rome. L'Esprit saint s'est fait comme tangible durant la dernière retraite...

D'où viennent les dissensions puisque c'est là la vraie question que ne pose pas Ennemond. Cher Ennemond, les dissensions viennent... de chez vous et pas de chez nous.

Un très petit nombre de fidèles "amis" (une dizaine sur Paris tout au plus) ont rêvé que l'Institut du Bon Pasteur serait la Fraternité Saint Pie X bis. Pourtant rien dans ses statuts particulièrement audacieux (je pense à la question de la Formation des prêtres, je pense aussi à la spiritualité très neuve qui s'en dégage, je pense aux charismes particuliers que ses statuts portent et porteront en formant des prêtres qui n'ont pas froid aux yeux), rien dans son décret d'érection (où l'on nous demande, vis-à-vis de Vatican II cette herméneutique de continuité que le pape Benoît XVI a définie et que le site Disputationes theologicae vient de reprendre clairement sous la plume de l'abbé Héry), rien ne destine l'Institut du Bon Pasteur à être le clone d'une œuvre qui a illustré le passé récent de notre Eglise, mais qui démontre aujourd'hui, hélas un peu plus chaque jour, son incapacité à s'adapter à la situation nouvelle dans l'Eglise.

Aujourd'hui, c'est vrai, ces gens qui ont fait ce mauvais calcul sont en rage. Et, sans doute plus courageuse et moins élégante que d'autres, Armavir, paroissienne régulière de Saint Nicolas du Chardonnet, éructe tout ce qu'elle peut. Elle met en cause, pêle mêle, tout ce que les habitués de ce Blog ont pu y lire sans se choquer ou s'indigner, l'Ennéagramme, la chasteté, l'intellectualisme de la religion (qui fait que ma "terminologie" ressemblerait à celle de Hans Küng, que je n'ai jamais lu et elle non plus). Il y a un mois, quelques uns d'entre eux ont fait courir le bruit que je donnais la communion dans la main. Ben voyons ! L'"indic", mal renseignée, est d'ailleurs une autre paroissienne de Saint Nicolas du Chardonnet. Ah oui, j'oubliais, pour faire bonne mesure, on m'accuse aussi de piquer dans la caisse : quand on veut tuer son chien...

Mais le vrai problème de ces gens du dehors n'est pas dans cet inventaire à la Prévert de mes tares putatives. Depuis le début, cette petite clique milite, contre nos statuts, leur lettre et leur esprit, pour que l'IBP adopte dans sa pratique la thèse extrémiste, en vigueur à Ecône, selon laquelle la messe dite de Paul VI n'est pas une messe catholique. Ils entendent ne reconnaître aucune légitimité au Novus Ordo. Mais comme leur position n'est pas avouable, comme leur thèse est complètement décalée par rapport aux réalités ecclésiales élémentaires, ils préfèrent vous entretenir de la nocivité de l'Ennéagramme.

Conclure ! Il le faut : querelle il y a. Mais elle n'est pas intestine, les prêtres de l'IBP étant tenu à l'unité par leurs statuts. Elle oppose des laïcs, nostalgiques de la FSSPX et ceux qui, comme moi, l'ont quittée et savent pourquoi. (Je signale à toutes fins utiles que je n'ai pas été viré de la FSSPX, mais que j'en suis parti, en fondant le Centre Saint Paul, parce que l'évolution psychologique des supérieurs me semblait nous mettre tous dans l'impasse. La solidarité que j'ai manifestée à l'abbé Laguérie n'a fait qu'accélérer les choses).

Les fondateurs de l'IBP savaient parfaitement où ils allaient en créant cet Institut. Tant pis si quelques nostalgiques, ne l'ayant pas compris, répandent leur fiel et utilisent l'intrigue comme toutes les Minorités, en se servant par exemple du Forum catholique, ainsi qu'on vient de le voir dans la brillante polémique d'Armavir.

Si certains lecteurs se reconnaissent dans ces nostalgiques, qu'ils n'hésitent pas à poster leur commentaire. Mieux vaut discuter, et à ciel ouvert, qu'intriguer dans l'obscurité.

7 commentaires:

  1. Cher monsieur l'abbé,

    Merci de ces quelques précisions, qui auront effectivement le mérite d'éclairer beaucoup de débats.

    Je pense que nous étions nombreux, fidèles de la FSSPX, à penser que l'IBP se réclamait de la même spiritualité que celle de Mgr Lefbvre, que celle de la FSSPX, et nous jugions donc les positions de l'IBP à la lumière du fondateur de la FSSPX, à la lumière de ces préceptes si chers au cœur de Mgr Lefebvre et de ses guides spirituels.

    En précisant aujourd'hui que la spiritualité de l'IBP est différente de celle de la FSSPX, vous placez donc les échanges sous un nouveau jour, et ne nombreuses incompréhensions seront donc levées.

    Souvent, nous ne comprenions plus vos choix ou vos orientations (l'exemple de ce combat sur la légitimité de la nouvelle messe est un bon exemple : beaucoup ne comprenne pas pourquoi, si elle est légitime, il ne serait pas légitime d'y assister ou de la célébrer....).

    Il va donc être maintenant très intéressant de découvrir cette spiritualité ..... peut être pourrez-vous nous la détailler à l'occasion, pour vous situer par rapport à la spiritualité de la FSSPX (issue de son fondateur)?


    Cordialement,

    Un lecteur de slovaquie.

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  2. MORGANE... REVIENS!

    Tout cela devient pitoyable,
    Les Morgans succèdent aux Morganes!
    Et les fans, jours après jours... se fanent.
    Où est l'amitié véritable?

    Tels des insectes agglutinés
    Dont les ailes gênent les ailes,
    Vous nous jouez, les gominés,
    Une comique tarentelle.

    C'est la chienlit, réveillez vous!
    Relevez un peu vos oeillères
    et, si voulez rester debout,
    Ne nous jouez pas les chaisières.

    Allez! La récré a sonné
    Pour les garçons et pour les filles,
    Mais surtout : "rentrez pour diner."
    Au menu : un plat de lentilles...

    23/05/2009
    Semetipsum

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  3. Mon ami,

    #1 Il était tard ce soir là, nous rentrions d’un café, l’abbé de Tanoüarn, quelques-uns de ses confrères et moi-même. Dans une rue assez large une voix nous hèle du trottoir d’en face. Un jeune, look lascar, comme on en voit à Porte de Bagnolet ou Porte de la Chapelle plus souvent qu’aux portes de nos chapelles. «Vous êtes des curés?!» L’abbé répond que c’est à peu près cela. Conclusion du jeune: «Ca fait plaisir d’en voir qu’ont pas honte».

    #2 Quelques laïcs veulent ressasser le passé, le départ en 2004 de quelques prêtres de la FSSPX, la fondation de l’IBP, que sais-je encore. Bon. On ne fait pas une bonne polémique avec des gens qui cherchent une mauvaise querelle. Le Christ demande que l’on laisse les morts enterrer les morts. Il ne dit pas ‘les vivants’. Quant à toi: «va annoncer le règne de Dieu».

    Je te laisse trouver le lien entre le #1 et le #2 – si tant est qu’il en faille un.

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  4. La marque de l’IBP c’est l’état d’esprit de ses membres. Je perçois quelques points communs parmi les fortes personnalités qui l’ont fondé – pas facile à définir mais je dirais : le refus de la naphtaline et du bunker. Les Deschiens sur le blog de l’abbé de Tanoüarn ou les séminaristes de l’Institut dans les universités romaines… je pourrais nommer une grosse poignée de ces faits petits ou grands qui indiquent que l’IBP n’entend s’enfermer ni dans l’autoréférence ni dans l’autarcie (il n’a de toute manière pas le taille critique). Est-ce un bien, est-ce un mal? la question n’a pas lieu d’être. Autant se demander si la gorgonzola est bien ou mal par rapport au roquefort, ou si les Carmes déchaux sont un bien ou un mal par rapport aux Bénédictins. Sauf à tourner aigre, (je parle des uns et des autres - ni pour ni contre) l’IBP ne doit pas être considéré par rapport à la FSSPX. Une FSSPX en plus petit? s’il s’agit d’être la FSSXP, il y a déjà la FSSPX qui fait cela très bien. L’abbé de Tanoüarn parlait d’«offre élargie» en fondant le Centre Saint Paul à Paris : non à la place de Saint Nicolas du Chardonnet mais en plus. Depuis l’offre s’est encore enrichie puisque juste entre les deux (géographiquement parlant), Saint Germain de l’Auxerrois offre chaque jour une messe selon l’extraordinaire forme du rite romain. Passé le premier mouvement («eh! on va me piquer une poignée de fidèles?!») comment l'ensemble des traditionalistes ne s'en réjouiraient-ils pas?

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  5. L'ouverture a toujours été une marque de l'IBP, ouverture d'esprit, aux idées, aux personnes, mais aussi ouverture des portes pour......aérer.
    Que des nostalgiques du lefebvrisme pur et dur soient déçus, soit, tant pis pour eux, mais de poster des messages insultants comme celui sur la soutane ici, voire le fil initial sur leur forum dit "catholique", c'est à la limite de la courtoisie (pourtant le nom de leur radio!). C'est pousser la déception un peu loin que de "brûler ce qu'ils ont adorés" ("courbe la tête fière sicambre"...). La superbe et les certitudes sont puissantes, et comment s'étonner de ceux qui passent le Magistère même de l'Eglise au crible du lefebvrisme qu'ils "scrutent" toutes les paroles et actions de leurs prêtres.... Les messages évoqués ont été édités, peut-être à tort, car montraient enfin le vrai visage de ces gens. Enfin, les webmestres ont préféré effacer, respectons la décision.

    C'est dans l'Eglise d'aujourd'hui (ordi + extra) qu'il faut des prêtres de votre trempe, M.l'Abbé. Les besoins sont grands et votre valeur ajoutée par rapport à ce que les gens connaissent serait véritable (eg solennité et le sens de la liturgie etc). Les prêtres ex-SPX qui aujourd'hui ont un rôle dans l'Eglise font un travail formidable, apportant la pierre là où elle est la plus utile.

    Peut-être il serait temps également pour vous de considérer de tourner la page de ce milieu que vous connaissez si bien, trop bien, dont vous avez fait le tour tant de fois, et essayer d'aller là où les besoins sont le plus nombreux, le plus exigeants (car beaucoup à apporter et parfois il n'est pas le plus facile de faire accepter de recevoir ce que l'on connaît moins), où votre pédagogie, charisme, connaissances trouvraient un nouveau champ et le rendrait plus fertile encore ?
    Un nouveau défi à relever ?

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  6. L'incrédulité des disciples qui cherchent, doutent, s'interrogent, vaut mieux que la foi des démons - qui ne doutent pas, eux, ILS SAVENT.

    Dans son puritanisme, le Diable s'étrangle d'orgueil de sa supériorité incorporée. Certains, à son image, comme ces ouvriers de la première heure, ne souffrent pas la Miséricorde divine pour les "moins bons catholiques", moins "purs".
    Leur Superbe les fait définir eux-mêmes ce que doit être le Bien, par delà l'Evangile, l'Eglise, les Papes, « que Dieu le veuille ou pas ». Ils "font" leur Devoir : prières, messes, jeûnes, etc, exécutant à la lettre toute règle de la foi=loi.

    En réalité, c'est comme la différence entre "faire l'amour" et "aimer". Placer les protagonistes des côtés respectifs.

    Dieu est Amour, le Diable est Amour-propre.

    Courage à M.l'Abbé de Tanouarn et ses pairs. L’idée intéressante de voir les prêtres IBP dans des paroisses, se confronter à un public catholique différent, mais néanmoins très en attente, à la façon de M. Jourdain peut-être, sans trop le savoir. Cependant, l'appétit vient en mangeant, pourvu que l’on serve le plat.

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  7. L'IBP est un révélateur en qq sorte du tréfonds de la FSSPX... J'eusse aimé ne pas être polémique pour réagir à votre post, mais le sujet me semble trop important pour ne pas le traiter aussi sous cet angle ! Pourtant, ce qui compte, c'est de construire le Royaume et non pas de taper sur la FFSPX...

    Mais ce constat m'amène à caractériser ce qui me semble être l'erreur désormais congénitale de cette Fraternité : elle n'est pas dans la construction. Elle est dans la préservation, l'aimable écomusée de l'Eglise qu'il s'agirait de maintenir comme témoin des temps anciens, quand tout allait bien, quand "l'Eglise était en ordre" pour faire en sorte que "Rome retrouve la Tradition" en imaginant que, dans une sorte de retour vers le futur, l'avenir de l'Eglise puisse être son passé quand il est en réalité un présent vécu dans le Christ : le Notre Père nous fait demander "notre pain quotidien" qui est à la fois l'eucharistie et l'enseignement de l'Eglise, nous ne demandons pas la préservation du pain d'hier... Et ainsi, la FSSPX se positionne dans ce que Pie XII qualifiait d'archéologie (discours à la noblesse romaine - 1949) en imaginant maintenir le passé de l'Eglise pour que ses membres y recollent dans le futur...

    Il me semble que Mgr Lefebvre, à l'origine, n'était pas dans cette vision : il souhaitait maintenir une spiritualité traditionnelle pour répondre aux besoins spirituels des âmes troublées par les réformes... Petit à petit, de la réponse à qq séminaristes souhaitant l'ordination dans le rit de 62, à l'ouverture de chapelles en passant par les confirmations, et sous l'impulsion de qq bonnes âmes qui ont eu besoin de théoriser tout ça, on en est venu à une doxa qui a dégénéré en doctrine pour se superposer à la pratique... Et la doctrine a été qualifiée de doctrine traditionnelle par les bonnes âmes et opposée à la doctrine de la "Rome moderniste"...

    Il me semble que la FSSPX s'est alors engagée sur plusieurs fausses pistes, ou plutôt sur des pistes opposées en réalité à la dogmatique traditionnelle de l'Eglise... On pourrait reprendre qq unes de ces fausses pistes :

    "combattre la Rome moderniste ou néo-moderniste"
    "ramener Rome à la Tradition" ou mieux "ramener Rome à SA Tradition"
    "Préférer avoir raison avec le magistère antérieur contre le magistère actuel"
    "Obéir à Dieu plutôt qu'aux hommes"
    "Préférer l'esprit à la lettre"

    Bref, petit à petit on aurait presque dévié de la foi car ces différentes phrases traduisent une conception erronée du magistère de l'Eglise et de sa constitution divine. Mais il faut dire que, dans la FSSPX, on ne prend pas toujours le temps de lire et de comprendre ni le magistère passé, avec des sollicitations, des erreurs d'interprétations, et encore moins le magistère actuel car en ce domaine, on se contente d'interpréter qq actes sortis de leur contexte en appliquant le "vous les reconnaîtrez à leurs fruits" qui est devenu une sorte de "vous les jugerez selon ce que vous comprendrez de leurs actes"...

    En fait, la FSSXP se positionne comme ayant désormais les promesses de la Vie éternelle, elle estimerait avoir conservé le Dépôt, contrairement à l'Eglise néo-moderniste qui, mystère d'iniquité (bien commode rideau de fumée) aurait défailli mais sans remettre en cause l'indéfectibilité de l'Eglise puisque la FSSPX est là... La FSSXP serait devenu une fin et non un moyen...

    Ce me semble être toute la différence avec l'IBP, et cela me semble confirmé par les commentaires récents de son Supérieur ou de l'Abbé Forestier : l'IBP reconnaît la crise de l'Eglise (la crise moderne, devrait-on dire, car y a-t-il vraiment eu des périodes où l'Eglise était sans crise ?) mais ne se considère pas comme l'arche de salut. Il est une œuvre d'Eglise, pas l'Eglise à lui tout seul. Il a décidé de collaborer au sein de l'Eglise pour salut des âmes quand la FSSPX a décidé, elle, d'entrer en résistance en qq sorte, mais il me semble que c'est parce qu'elle aurait perdu en partie le sensus ecclesiae, car on ne résiste pas contre le Pape et sa hiérarchie...

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