mardi 12 janvier 2010

Le Concile ? Parlons-en...

L'exemple vient de haut. Le Carême de Notre Dame, cette année, est consacré au Concile Vatican II. Je crois que c'est une belle chose. Vatican II était devenu un tabou à force d'avoir servi de totem, une référence vidée de son sens, à force d'avoir été invoquée.

Benoît XVI, dès la première année de son pontificat, précisément le 22 décembre 2005, est revenu avec toute son autorité sur le sujet, devant la Curie romaine au complet, en nous exhortant à choisir, à propos du Concile, entre une herméneutique de rupture et une herméneutique de continuité. Le cardinal Vingt-Trois entend mettre en œuvre cette lecture du Concile, dans l'esprit du pape.

Nous voudrions contribuer pour notre part, à identifier l'herméneutique de rupture et à faire triompher la continuité de la Tradition catholique dans la lecture de ce Concile, ainsi que le stipulait, dès le 8 septembre 2006, le décret d'érection de l'Institut du Bon Pasteur.

Voici, pour le Carême 2010 au Centre Saint Paul, un programme de réflexion et de méditation. Les thèmes proposés sont volontairement très proches du programme proposé par le diocèse de Paris. Si Vatican II est une boussole de la réflexion théologique aujourd'hui, ainsi que je l'indiquais déjà dans mon ouvrage Vatican II et l'Evangile (disponible en lecture sur ce site), c'est substance parce qu'il soumet à la réflexion théologique les thèmes essentiels autour desquels tournent l'à venir de l'Eglise catholique.

Nous considérons ces thèmes comme autant de boussoles nécessaires à l'orientation du théologien. La théologie, en effet, n'est pas une science purement déductive. Comme l'expliquait déjà, avec sa pénétration ordinaire le Père Guérard des Lauriers, la théologie a aussi un "statut inductif". N'est-ce pas ce que nous enseignait le Christ : "Tout scribe instruit dans le Royaume des Cieux tire de son trésor du neuf avec du vieux".

La nouveauté, nova, comme dit le Christ ? Ce sont les questions que la modernité pose à la conscience chrétienne qui ne peut pas se dérober et doit y répondre, même si les prêtres ne trouvent rien dans leurs manuels de théologie sur les sujets évoqués.

Vetera, la Tradition dans sa continuité ? Ce sont les réponses que l'Église apporte, provenant toujours, non de l'esprit du monde, mais de la parole de Dieu, et en particulier de l'Écriture sainte, "âme de la théologie" - de l'Evangile, charte de notre salut.

Voici, dans cet esprit, le programme de notre Carême, au Centre Saint Paul :

Vatican II : quelle boussole?
Herméneutique de rupture et herméneutique de continuité


Dimanche 21 février : Vatican II ou la nouveauté comme programme
Le monde d'aujourd'hui et celui des années 60

Dimanche 28 février : Vatican II et les sources de la foi
Où trouver la Parole de Dieu ?

Dimanche 7 mars : Vatican II : d'une histoire à l'autre
Légende dorée, légende noire et révolution chrétienne : quelle repentance ? quelle Eglise ?

Dimanche 14 mars : Vatican II, le culte chrétien de l'expérience humaine à l'exigence christique
Deux notions clés, un choix nécessaire d'orientation

Dimanche 21 mars : Vatican II et les religions du Livre
Les chrétiens, leurs frères aînés et leurs cousins : comment dépasser les drames familiaux ?

Dimanche 28 mars : L'œcuménisme, de Vatican II à Benoît XVI
Histoire d'une histoire, sans jugements de valeurs

Les conférences auront lieu à 18H00, 12 rue Saint Joseph 75002 Paris

4 commentaires:

  1. Comme chacun sait, une bousole n'indique pas le nord géographique mais le nord magnétique et encore, à condition qu'il n'y ai pas de masse magnétique trop proche d'elle. Il est de ce fait toujours nécessaire de corriger la direction donnée par l'aiguille d'une boussole pour avoir le vrai Nord. Finalement, cette idée de concile-boussole n'est pas si mal trouvée!

    RépondreSupprimer
  2. Même si le concile s'est voulu pastorale il demeure pas moins ( il faut pas l'oublier), que les fondements de la foi reposent toujours sur le dogme. C'est ce qui fait le roc de l'Église. Sinon tout peut s'écrouler. Le relativisme c'est pas du solide..

    RépondreSupprimer
  3. Je ne sais pas très bien ce que vous entendez par «Religions du Livre».

    Le Coran parle des Gens du Livre («ahl al-kitâb»), il s’agit des Juifs et des Chrétiens qui se basent sur la Bible. A partir de là, effectivement, les musulmans parlent de «Religions du Livre» pour désigner le christianisme et le judaïsme. Utiliser cette expression, c’est éventuellement parler de leur point de vue à eux. Notez que de ce point de vue musulman, l’Islam n’est pas une «Religion du Livre».

    Autre emploi du terme «Religions du Livre»: par les médias, depuis quelques années. Ca laisse entendre qu’existe une certaine unité entre judaïsme, christianisme, et islam, ce qui colle bien dans un pays comme la France où existent des communautés issues de ces trois spiritualités. … sauf que nous n’avons pas le même livre.

    … et que d’autre part le christianisme n’est pas une Religion du Livre, ce n’est pas l’Ecriture Sainte qui est première, mais le Verbe Incarné. Et le christianisme, même dans ses variantes protestantes fondamentalistes, n’est jamais une religion du livre-objet. Nous traitons avec soin bibles et livres de prières, mais sans commune mesure avec les égards que les Juifs ont pour leur Sefer Torah, par exemple.

    RépondreSupprimer
  4. Le Concile ne nous rend-il pas plus proche de ce que l'Eternel demande dans Isaïe I,10-17 ?

    RépondreSupprimer