mardi 6 août 2013

Le pachyderme en son nouveau paradigme

[par Marie-Pierre] Je lis, deci delà, ce qui s’écrit dans ‘notre milieu’ sur l’enseignement, et je ne suis guère… convaincue. On ressasse en long les méfaits de la méthode globale, de l’enseignement du genre, sur la chute du niveau, ou sur la syndicalisation du mammouth. Je ne suis pas certaine de la réalité des maux dénoncés, par exemple dans le premier degré (3 ans/11 ans). Méthode globale? prenez les manuels de lecture de vos enfants, de vos neveux, de vos petits voisins : vous verrez ce qu’il en est. Prenez aussi les manuels de biologie («La vie d’un enfant commence neuf mois avant sa naissance..» - Tavernier/Bordas), et jugez s’il y a là une incitation au vice. On me dira que Peillon… je réponds que les instits ne lisent pas Peillon. Tout cela, je l’ai déjà écrit ici, et si j’y reviens c’est pour dire que :
  
… pendant que l’on débat de ces sujets, on ne voit pas ce qui s’annonce et qui va tout bouleverser. Je veux parler des technologies nouvelles. Pendant des siècles nous avons été dans une économie du savoir rare. Le professeur professait, l’élève s’élevait en ingurgitant – il devait ensuite régurgiter. Avec le numérique nous entrons dans un nouveau modèle, d’abondance (des supports) de savoir. Je répète : «abondance (des supports) de savoir», expression dans laquelle les parenthèses jouent le rôle principal. A terme, tout est sur la table, et tout le monde a accès à la table, et l’enseignant n’est plus là pour ‘livrer’ le savoir, mais pour guider son élève entre ces (re)sources. Reste ensuite le vrai travail : digérer la chose, en ressentir la beauté.
[Bien sûr qu’il faudra toujours des écoles, des lycées, ne serait-ce que pour la socialisation. Je vous livre une grande direction, brute de décoffrage – vous l’affinerez si vous le souhaitez. Concrètement, pour apprendre l’espagnol ou l’italien, fréquentez wikipedia dans cette langue. Les textes sont simples, et leur sujet connu. Google apporte les mots inconnus. Vous vous familiarisez avec la langue, ses tournures, et son vocabulaire. Youtube est là pour l’oral, avec des chansons sous-titrées. Trente minutes par jour, et au bout de deux mois vous aurez un niveau basique. Faites-le, ou ne le faites pas, mais sans l’excuse du manque de moyens.]
Une chose encore. Vous avez peut-être vu qu’un très orwellien «Haut Conseil à l’Intégration» lance une polémique sur le voile dans les universités. Lesquelles ont à mon sens d’autres problèmes plus réels, et devraient se pencher sur deux chiffres : la proportion de leurs étudiants qui sortiront diplômés, et celle de leurs diplômés qui trouveront à employer leurs connaissances. Tout le reste…

46 commentaires:

  1. Soyez concise , en peu de mots vous auriez pu écrire : "Vous n'avez encore rien vu" ou bien comme dans les avions " Fasten your belt".
    Et alors, une fois prévenus ...?
    Que faire ?

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    1. Une fois prévenu, vous êtes... prévenu, ce qui n'est pas rien. A vous de vous en emparer - ou pas.

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  2. Sais pas qui est vraiment Marie-Pierre,mais moi j' ai
    fait des " ateliers " de découverte lecture il y a une
    dizaine d ' année. Horreur et putréfaction : ces mômes
    de 7/10 ans ne savaient PAS lire. Et donc bien sûr
    n'imaginaient pas le bonheur de savoir lire ...
    A force de présence, d ' autorité - c' était un
    véritable " bordel " - et avec une certaine théatralité dans la lecture, j'ai fini par leur
    apprendre les rudiments ... Vingt ans après, ils
    me remercient et voudraient que je continue ce que
    je faisais alors. Le problème n' est pas neuf,
    il est totalement masqué par les medias aux ordres.
    Devoir recommencer maintenant ce que j' ai fait pour
    les parents, pour des enfants complètement paumés
    est au dela de mes forces, quoique ...
    Je me borne à ces réflexions avant de devenir
    vraiment vindicatif ...

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    1. Je ne sais pas ce que sont ces "ateliers découverte" dont vous nous parlez, et dont je doute qu'ils s'adressaient à un public classique. Pourtant j'ai une connaissance fine de ce qu'est un élève, une classe, et une école, y compris et surtout en zone prioritaire, et des dispositifs de remédiation.

      Plutôt qu'un échange par nature stérile d'états de service, j'invite chaque lecteur de ce 'commentaire' à juger lui-même de la réalité de l'analphabétisme de masse que vous croyez constater. Chacun trouvera un prétexte pour demander aux enfants rencontrés (et même aux adultes puisque l'anonyme de 19H26 nous 'apprend' que le problème perdure depuis longtemps) de lui lire quelque chose. Chacun verra par lui-même ce qu'il en est de cet 'analphabetisme' mythique.

      Pour revenir à mon sujet, je vous annonce que des logiciels de reconnaissance vocale peuvent 'faire lire' les enfants de CP et de CE1, jouant tant sur la difficulté des mots que sur la quantité de texte, sur la durée d'affichage et sur la taille du caractère - et surtout: adaptant la difficulté selon le résultat obtenu, avec retour en arrière si nécessaire... ou progression plus rapide, quand tout va bien. Le travail de l'enseignant/e se focalisera sur les élèves (un tiers? un dixième?) pour lesquels le dispositif ne convient pas.

      Sur ce, je retourne à mon wiki espagnol.

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  3. Je n'ai rien contre internet et tous ces moyens modernes, mais comme toujours cela profitera exclusivement aux enfants de milieux favorisés. Impossible d'apprendre quelque chose sur la toile si l'on n'est pas guidé. En outre tous les enseignants vous diront la plaie que constitue le "copié-collé" (même sur ce blog, c'est tout dire).

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    1. On constate aussi que les enfants des familles riches ont accès plus de livres que les enfants des familles pauvres. Non seulement ils en possèdent plus, mais ils n'hésitent pas à entrer dans une bibliothèque publique, où ils se sentent à l'aise. Bien - et alors?

      Il en ira avec les sources électroniques de même qu'avec les sources papier. Les unes seront (sont) abondantes, quand les autres sont (étaient) plus rares.

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  4. Je me souviens de votre dernier billet et de la discussion qui s’en est suivie. Je ne sais pas sur quelle planète vous vivez, probablement sur une terre qui n’existe plus. C’est pourquoi je vous invite à écouter l’interview du Père Ange sur le site de « Totus Tuus ». Partant de la manif du 26 Mai, il parle de « l’idéologie destructrice » qui fait son apparition dans l’école. Il a écrit un livre à ce sujet : « S.OS. la vie, on la tue, politiquement correct » qu’il a documenté avec des données précises sur ce qui se passe dans le monde occidental et qui arrive à grands pas en France. Voilà des faits concrets et une vraie problématique de société. Tout le reste c’est de la littérature ! Que les outils d’enseignement changent, que la machine remplace le prof, pourquoi pas ! L’enseignant perd de sa puissance. Tant pis ou tant mieux. Les enfants seront déjà détruits à la base et complètement déboussolés par toute cette idéologie du Gender. L’enseignement devient dans cette perspective totalitariste, un outil d’endoctrinement comme un autre. Parler d’autre chose en revient à ne parler de rien.

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    1. Je veux bien croire que nous soyons, vous et moi, sur deux planètes distinctes. La mienne a l'avantage d'exister. Mais peu importe au fond puisque tel n'est pas le sujet de ce post. Le sujet est bien: que l'on passe de la rareté à la profusion, quant aux supports du savoir.

      Mais enfin... vous y revenez. Vous choisissez de croire que tout est foutu, peu ou prou: destruction de l'esprit, totalitarisme, etc etc. Bref: vous ramenez la question à l'espace de votre 'planète', ce qui vous est plus commode: vous en maîtrisez la géographie et les lois physiques, puisque vous les avez créées.

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  5. Le but de l'école n'est pas la socialisation , mais la rencontre d'un maitre, instit en général, quelque fois prof d'uni ou même de lycée,- quand ils ne récitent pas leurs fiches- qui fait naitre quelque chose en nous bref la fameuse maïeutique socratique..
    Pour la socialisation il y a la famille, les copains de quartier etc.. Si l'école joue un rôle, c'est un rôle annexe. Attention l'école ne doit jamais être réduit à ce rôle de "le chien de garde d'un régime" , c'est l'ambition des régimes totalitaires et de Vincent t Peillon, qui s'avance sans masque, mais c'est ce qui j'ont laissé faire pratiquement tous nos ministres s! . Qu'il y ait des maitres qui résistent, tant mieux mais l faut les encourager et se battre contre le système, ce que vous ne semblez pas faire, chère Marie-Pierre ou alors vous pensez qu'il’ est déjà moribond

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    1. Un des buts de l'école est la socialisation: prendre en compte l'autre, travailler avec lui, travailler par lui. On apprend par ses pairs. C'est une question d'ambiance, et d'émulation, et d'entrainement.

      Face à cela, il y a une conception traditionnelle de têtes à remplir: le maître sait, il répand son savoir en direction des élèves. Rien ne se passe d'élève à maitre, et encore moins d'élève à élève.

      Je vais vous dire une chose qui ne vous plaira peut-être pas? A moi, elle déplait en partie, et cependant: les universités réputées de notre siècle sont (en gros) les universités américaines. Il n'en est pas une qui fonctionne selon le modèle 'traditionnel' pré-exposé. Se poser la question du 'pourquoi', c'est donner la réponse.

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    2. vous avez écrit :

      "les universités réputées de notre siècle sont (en gros) les universités américaines"

      rien d'étonnant à cela : ce sont les américains qui édictent les règles de classement des universités.

      Il faut au contraire refuser de nous mettre sous leurs fourches caudines et nous battre pour interdire l'emploi de toute langue étrangère vivante ou morte dans nos universités ainsi que le précise notre Constitution. Et tant pis si nous sommes mal classés selon les normes US (go home).

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    3. Ce que vous dites explique effectivement une partie du résultat, mais une partie seulement. Les faits n'en sont pas moins là: il existe dans les universités américaines une liberté de penser et une liberté de ton propice à la réflexion. Les idées n'y sont pas jugées uniquement en fonction du statut de ceux qui les émettent. Ces universités sont des lieux de vie, où habitent professeurs et étudiants. On est loin du système français où la moitié des universitaires de province habitent... à Paris, et ne se rendent dans leur faculté que quelques dizaines de jours par an. Ajoutez à cela des bibliothèques tout le temps ouvertes, au prêt généreux. -- On peut effectivement se consoler en pensant que malgré tout, les meilleurs, c'est nous, et que les meilleurs étudiants (et enseignants) de la planète ont tort de partir vers les universités américaines... il n'empêche qu'ils y vont.

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    4. Il y a peut-être bien des réponses architecturales à la réussite des universités américaines : sérieusement, QUI a envie d'aller étudier ou travailler à Nanterre ou au Mirail (Toulouse) ?

      C'est moche, ça n'est pas entretenu, ce sont de vastes usines. Aux US, les profs d'université ont des bureaux où ils peuvent rencontrer les étudiants qui le souhaitent...
      Et je signale aux détracteurs des universités américaines que elles du moins ont su conserver des presses universitaires vivaces (Yale UP, Princeton UP...). En France, à part les PUF et les Presses Universitaires de Rennes, il n'y a plus rien.

      En revanche, Marie-Pierre, je vous signale que les bibliothèques universitaires françaises, à l'exception notable de la BSG, ont le prêt assez généreux.

      Cela dit, on devrait donner des cours au lycée sur "comment faire une bibliographie et une recherche bibliographique". Tout n'est pas encore sur internet, et à mon avis beaucoup de choses resteront sur papier, ne fût-ce que pour le confort de lecture. Le problème, c'est que la moitié au moins des enseignants n'ont guère de formation là-dessus...

      Edel

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    5. Je pense que vous n'êtes pas sérieux lorsque vous écrivez sur les "réponses architecturales à la réussite des universités américaines"

      Pour ma part j'ai fait mes études dans un lycée-caserne parisien datant du second Empire puis dans l'ancienne Sorbonne et l'antique Faculté de droit de la rue Soufflot. Ce n'était peut-être pas des convivial mais cela ne nous a pas empêché d'y mener d'excellentes études.

      Une Université ce n'est pas le Club Med mais un endroit pour apprendre et travailler, une certaine austérité n'est donc pas un désavantage et permet au contraire de se concentrer totalement sur les études. Je n'irai pas jusqu'à dire qu'un cadre monacal exempt de toute tentation (téléphone, radio, télévision, bavardages inutiles) est nécessaire mais presque.


      Et puis ne révez pas trop sur les universités américaines : ce sont des boîtes extrèmement chères qu ne peuvent accueillir que des étudiants fortunés. En France nous avons réussi à contenir les droits d'inscription dans des limites rrelativement acceptables même s'ils sont encore trop élevés. Vous devez être mal informé car les universités françaises continuent à publier des revues de grande valeur notamment en littérature, en histoire et en droit et science politique (FNSP que le monde entier nous envie).

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    6. Oh, si, je suis sérieuse. Mais je me suis mal fait comprendre. Je ne réclame pas le Club Med ! Je parlais d'endroits beaux et adaptés. Je vous recommande une petite visite sur le campus de Nanterre ou dans n'importe quel autre campus construit dans les années 1970 (au hasard : Le Mirail à Toulouse, Limoges...) : c'est à dégoûter n'importe qui d'étudier. C'est sale, mal entretenu, construit en mauvais béton comme une usine, dans des quartiers peu sympathiques... Peste, si tous les bâtiments universitaires français valaient les bâtiments du quartier latin (fac de droit de la rue Soufflot, BSG, BSB, Sorbonne) !

      J'ai fait une part de mes études à Henri IV. L'austérité monacale, je la connais... Je sais ce que c'est que de composer dans une salle où il fait dix degrés et où le plafond vous tombe sur la tête (oui, de l'intérieur, Henri IV, c'est moins... brillant). Je connais les courants d'air qui traversent ce lycée. Mais Henri IV est un lieu beau, propice au travail. Les campus des années 70, non : faites une heure de RER A pour aller étudier dans ce qui ressemble plus ou moins à une friche industrielle, et on en reparlera.

      Ensuite, allez faire un tour sur les campus américains. Espaces verts, constructions élégantes... Rien que le fait que les professeurs aient un bureau (j'insiste) permet... qu'ils y soient de temps à autre. J'étudie à Paris ; je connais des profs qui sont profs d'universités de province et qui résident... à Paris et ne vont dans leur université qu'un ou deux jours par semaine.

      Certes, les universités américaines coûtent affreusement cher. Mais au moins, là-bas, les diplômes ont encore un sens, et on ne risque pas de se retrouver caissière après un bac+5 ! Quand on sait ce que l'Etat engloutit pour permettre à des tas de jeunes gens d'aller se planter en licence...

      Dans le domaine des sciences politiques, je n'y connais rien ; c'est bien possible qu'il y ait des revues enviées. En revanche, en histoire... La France a de bons périodiques, oui. Beaucoup sont des héritages du passé, d'ailleurs. Mais vous croyez qu'il y a en France l'équivalent des presses de l'université de Californie (Berkeley) ? ou de Princeton ? Les Américains ne passent pas systématiquement par des étrangers (Brepols en Belgique, au hasard) pour être publiés, eux.

      "dans des limites relativement acceptables". Sans rire... Les tarifs sont pour le moins modiques dans beaucoup d'universités. L'inscription en licence à Paris X coûte moins de la moitié d'un mois du SMIC), et les boursiers ne les paient pas.

      Edel

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    7. Oui sans rire. Parce qu'en France nous voulons que les enfants de toutes les classes sociales puissent accéder aux études supérieures. C'est pourquoi je pense que les droits d'inscription sont encore élevés pour des familles modestes et même moyennes (je le sais j'ai élevé 4 enfants). Beaucoup de jeunes sont hélas contraints de trouver un petit job pour financer leurs études alors que les gosses de riches peuvent préparer l'X ou Normale dans la sérénité à Ste Geneviève de Versailles pour plusieurs milliers d'€ par an. Est-ce que vous savez ce que c'est qu'un SMIC quand on a que cela pour vivre ?

      - Charles Péguy était le fils d'une humble chaisière illéttrée mais grâce à la République (3ème du nom) il a pu intégrer la Rue d'Ulm et devenir le plus grand poète français du 20ème siècle (je persiste et signe et continuerai à soutenir mordicus que Valéry ne lui arrive pas à la cheville).

      - Le Maréchal Juin, pour sa part, était le fils d'un simple gendarme de Mostaganem, mais grâce à la République (3ème du nom) il est sorti major de sa promotion de Saint-Cyr devant des fils de bourgeois.

      Doi-je continuer la litanie ?

      Je doute que l'on trouve autant d'exemples de promotion sociale aux USA.

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    8. "...exemples de promotion sociale aux USA..."

      Jackson? Lincoln? Hoover? Eisenhower? Nixon? Plus près de nous: Reagan. Dans une certaine mesure: Obama.

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    9. Décidément vous choisissez ben vos exemples Nixon et reagan.

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    10. Juin et Péguy ont réussi dans des conditions moins favorables que la plupart des étudiants français.

      Ils sont passés par le lycée alors payant, avec des bourses ; le système des bourses était alors moins généreux que maintenant.

      Ils n'ont pas mis les pieds à la fac, qui était d'ailleurs payante à l'époque.

      Ils ont fait une prépa dans un lycée toujours payant, toujours avec des bourses, puis ils sont partis dans une grande école où ils étaient payés.

      Maintenant comparons ce qui est comparable : un excellent lycéen dépose un dossier en prépa dans de bons lycées publics (au hasard, à Henri IV par exemple). Il est sélectionné, il arrive, il paie... 50 euros au service de la reproduction et 5 euros de photos d'identité (et encore, je ne suis pas sûre que les boursiers ne soient pas exemptés des frais de repro). Il passe deux ou trois ans en prépa, où il reçoit l'argent de sa bourse, qui l'aide à se loger et à se nourrir. A la fin de sa prépa, il entre à l'X, à l'ENS, à Saint-Cyr, à l'Ecole des Chartes... Ne me dites pas qu'il n'y a pas d'anciens boursiers dans ces écoles : c'est faux. Entre un dixième (X) et un tiers (Ecole des Chartes) des élèves y sont d'anciens boursiers. Le cursus de Péguy et du maréchal Juin est encore largement ouvert, y compris pour des enfants dont les parents gagnent le smic.

      Euh... un exemple de promotion sociale aux US, contemporain de Péguy et Juin ? Truman, Rockefeller...

      Edel

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    11. Vous avez écrit : "Ils n'ont pas mis (Péguy et Juin) les pieds à la fac".

      Cela démontre votre ignorance abyssale du système éducatif français.

      Si c'est vrai pour le Maréchal Juin qui a suivi la scolarité de l'Ecole militaire de Saint Cyr, il n'en va pas de même pour Charles Péguy. En effet tous les élèves de l'Ecole normale suivaient les cours de licence à la Sorbonne dont le diplôme était exigé pour se présenter à l'agrégation. Je vous conseille de (re)lire sur ce point "les Hommes de bonne Volonté" de Jules Romains, "notre avant guerre" de Robert Brasillach ou "Rue d'Ulm, chroniques de la vie normalienne" d'Alain Peyrefitte paru en 1946 ou encore un très beau livre hélas méconnu "AUGUSTIN OU LE MAÎTRE EST LÀ" du à Joseph Malègue qui a été surnommé à juste titre le "Proust catholique" (vous trouverez ce livre sur votre site internet chéri) et qui décrit la vie à l'Ecole dans les années 1905 ainsi que les soubresauts que connut l'Eglise à cette époque ("crise" moderniste etc...)

      Entre être un très bon élève et réussir à intégrer Polytechnique ou l'ENC il y a un abyme, même avec la minable bourse qu'octroie l'Education nationale. Je connais bien les chartes et il ne me revient pas d'y avoir jamais vu un enfant de travailleur immigré (à la différence de Saint-Cyr qui organise des préparations spéciales pour les sous-officiers). Personnellement je serais très favorable à ce qu'on organise des "inégalités positives" en faveur des enfants de milieux défavorisés.

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  6. Chère Marie-Pierre,

    Je ne comprends pas très bien le sens de votre poste. Est-ce une mise en garde, ou un état des lieux écrit sur le ton d'une mise en garde?

    Qu'a-t-on à perdre à ce que le mode de transmission des savoirs évolue?

    Je ne sais pas si ma prof principale dans le secondaire était visionnaire, mais elle nous disait toujours (déjà entre 1983 et 1986) que l'avenir du métier d'un enseignant ne serait plus de donner des cours, mais d'apprendre aux élèèves à chercher et à sélectionner dans ce qu'ils trouvent.

    On s'aperçoit ainsi que la culture n'est nullement en déperdition. C'est un certain élitisme culturel qui se perd, et qui n'arrive plus à masquer qu'il n'était que l'élitisme d'un certain arbitraire culturel.
    Personnellement, je me réjouis plutôt que la vérité se fasse sur ce sujet crucial.

    Il y a un danger, c'est vrai: celui de savoir gérer abondance et profusion sans se noyer sous le foisonnement.

    La culture est un jardin, il faut apprendre à l'entretenir et à en arracher les mauvaises herbes. Mais, avant de déclarer qu'elles sont mauvaises, il faut bien connaître les plantes et savoir herboriser, c'est peut-être le recul qui nous manque.

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    1. "un certain élitisme culturel qui se perd"

      A ce sujet je vous suggère une expérience. Demandez à 100 personnes (50 ans et plus) la date de Marignan. Tous ou presque vous répondront "1515". Maintenant, demandez-leur contre qui se battait François 1er, et sur quels motifs. Les taux de réponse s'effondrent.

      En littérature on étudiait Racine et Corneille. Goethe? Dante? Tolstoï? inconnus - inutiles.

      Aujourd'hui encore on apprend la grammaire selon des catégories auxquelles on ne donne guère de sens. Prenez un (bon) élève d'une dizaine d'années. Demandez-lui, ainsi qu'à ses parents, d'analyser une phrase aussi basique que "Lire, c'est vivre." Quelle est la nature de 'lire', de 'vivre', quelle sont leurs fonctions? Bien. On peut s'amuser du résultat, et même en rire. On peut aussi considérer que ce ne sont pas les réponses qui sont grotesques, mais un système qui les induit, après des années de grammaire.

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  7. Je n’ai pas tout compris dans cet article. Pourquoi apprendre l’Italien ou l’Espagnol ?
    Il me semble plus judicieux d’étudier l’arabe dialectal – pour converser avec nos compatriotes de la diversité – et l’arabe littéraire – pour lire dans le texte notre grand livre saint à venir.

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  8. Totalement perdu. Le Y et le I qui s'échangent dans le titre, l'abbé qui s'appelle Marie-Pierre... Qu'on m'explique. Louis.

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  9. Personnellement je suis totalement défavorable à l'emploi des ordinateurs et d'internet dansle primaire et le secondaire. Il faut apprendre aux jeunes à écrire (pas seulement faire des caractères mais savoir écrire) et à utiliser les livres pour se documenter, bref se battre avec l'écrit et réfléchir. Bien entendu c'est moins ludique de lire des jounaux ou des ouvrages que de se balader sur la toile. Quand je vois le niveau des bacheliers actuels dans les matières littéraires, je me fais du souci pour l'avenir. Si Péguy et les Hussards noirs de la République revenaient parmi nous quel ne serait pas leur désespoir.

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    1. Il faudra un jour comprendre qu'ECRIT ne se confond pas avec SUPPORT PAPIER, ni avec APPORT INTELLECTUEL. Les adolescents qui aujourd'hui passent leur soirée sur un tchat ou un blog, à échanger avec leurs pairs, produisent et ingurgitent une quantité d'ECRIT qui ramenée sur papier consommerait une ramette par mois.

      Bien évidemment, il vaut mieux un enfant qui dévore L'ODYSSEE en livre, plutôt qu'un enfant qui se gave d'un jeu video idiot. Ensuite, que lire un journal papier (de quoi parle-t-on? de "Paris Match"? De "La revue des deux Mondes"?) apporte nécessairement plus que de lire sur écran... c'est bien contestable. Une fois rappelée cette lapalissade, nous sommes ramenés à la question de l'abondance des supports.

      La querelle a déjà eu lieu du temps de Gutenberg. D'aucuns craignaient que la parole du maitre (le savoir et la sagesse, donc) soit moins prise en compte, une fois qu'elle serait imprimée, que n'importe quel étudiant accédant au livre se permettrait de le lire, etc etc. Ce qui se passe aujourd'hui c'est que nous passons de Gutenberg à Gutenberg².

      La question est de savoir si nous restons à côté.

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  10. Oui à la liberté religieuse dans les universités…. Mais sans eux.

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  11. Un paradigme est une représentation du monde, une manière de voir les choses, un modèle cohérent de vision du monde qui repose sur une base définie (matrice disciplinaire, modèle théorique ou courant de pensée). C'est une forme de rail de la pensée dont les lois ne doivent pas être confondues avec celles d'un autre paradigme et qui, le cas échéant, peuvent aussi faire obstacle à l’introduction de nouvelles solutions mieux adaptées.


    Comprenne qui pourra !

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    1. Pour ma part j'avoue avoir cherché ce qu'il y avait dans votre 'comprenne qui pourra'. Et puis j'ai compris. En faisant un copier/coller de wikipedia (cf votre 1er paragraphe) vous avez voulu illustrer la possibilité du copier/coller? Tant mieux au fond car ainsi vous avez rappelé à qui en avait peut-être besoin ce qu'est un paradigme.

      J'ajoute que Wikipedia est un bel exemple d'intelligence collective, une réponse à Henri (du 7 août 10H33), où des personnes apportant leur savoir certainement parcellaire construisent un savoir cohérent et articulé.

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    2. Il me semble que vous n'avez pas compris le sens de mon : "comprenne qui pourra". Je vais donc expliciter mon propos comme le disent nos actuelles précieuses ridicules.

      Effectivement j'ai fait un copier/coller pour montrer le grotesque de la définition du mot paradigme donnée par Wikipedia ; ce qui condamne irrémédiablement ce site bourré d'erreurs. A l'avenir évitez les mots prétentieux qui n'ajoutent rien (bien au contraire) à votre démonstration.

      Sur le fond votre propos me parait éminemment critiquable. Ce n'est pas avec des ordinateurs ou internet que l'on relèvera le niveau intellectuel actuel mais en redonnant à notre jeunesse le gout de l'effort ce que nos instituteurs primaires faisaient à merveille (y compris à coups de règles de fer sur les doigts, mais ceci est une autre histoire).

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    3. Votre message illustre une autre tare de notre système: la supériorité professorale (j'ignore votre profession - cependant vous vous posez ici en professeur). Votre propos, dans son esprit, correspond à ce que vise l'album "Pink Floyd The Wall": le sarcasme, appuyé par de grands mots, quitte à vous en exonérer en les reconnaissant ridicules. Wiki ne vous plait pas? c'est...collaboratif - voyez-vous?

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    4. Pink Floyd? tenez, c'est là:

      When we grew up and went to school
      There were certain teachers who would
      Hurt the children in any way they could
      By pouring their derision
      Upon anything we did
      And exposing every weakness
      However carefully hidden by the kids

      https://www.youtube.com/watch?v=cSNBp4Je4YM

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  12. voici ce que me disait un orthophoniste, il y 18 ans, dans une classe de 30 élèves il y en a 5 qui apprendront à lire quoi qu'il arrive(méthodes, maitres, famille)car ils aiment cela mais les autres ont besoin d'être structurés!

    ayant du faire l’école à la maison, 4 enf.niveau collège, j'avais du supprimer l'ordinateur pour que les enfants travaillent un minimum. Cela ne les a pas défavorisé pour autant!

    sur le web, l'information tue l'information, il faut choisir et l'esprit critique n'est pas inné!

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  13. L'imagerie politique des années trente nous montre l'enrôlement de la jeunesse dans des partis qui n'avaient rien à voir avec la démocratie.
    Il y avait la Hitlerjugend , les Komsomol, etc... et vous pourrez même voir un rassemblement de " jeunes socialistes" qui défilent le poing serré en uniforme et béret, deviné marron ou kaki , selon la photo noir et blanc . Bien sûr le scoutisme de Baden Powell est assimilé à une pépinière fasciste pour faire bonne mesure.
    Les dictatures ont toujours voulu se substituer aux parents.
    Un ministre de François Mitterand en 1981 avait fait retirer les panneaux ATTENTION ECOLE devant les établissements privés. Le même ministre affirmait que les enfants appartiennent à l'Etat.
    Exit les parents.
    35 ans plus tard c'est la même exigeance avec des moyens écrasants.
    Remise en question de la Société , inversion totale des valeurs millénaires. Ecrasement de la culture chrétienne de l'Europe par la valorisation excessive d'une religion politique antagoniste et intolérante.
    La France et l'Europe sont ainsi " léopardisées" ou balkanisées à la manière des colonies israéliennes des territoires occupés.
    Où seul Dieu reconnaîtra les siens.
    Sur fond de crise c'est un autre décor qui se met en place( pour longtemps?)
    Il y a ceux qui prônent ouvertement ce changement et les autres ,complices passifs ou actifs, qui laissent les portes ouvertes quand ils ne les ouvrent pas.Par bêtise, angélisme ou tout simplement lâcheté.
    Ne dit on pas que la victime est la première coupable ?
    Sainte Jeanne d'Arc , Saint Rémi, Saint Denis Sauvez la France.
    Vous êtes notre dernier recours.


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    1. Merci, d'une certaine manière, d'illustrer mon propos. Ce que vous dites n'est pas forcément faux, une fois que l'on a fait la part de l'outrance. Ce qui compte, maintenant, est de savoir où l'on veut aller. Pour ma part j'apporte une idée sur le 'comment' y aller. Les écoles hors contrat? Ça se discute mais celle qui ont été fondées ont l'avantage d'exister. Elles n'ont pas toujours autant de moyens qu'elles le souhaiteraient. Je dis que l'ordinateur peut ne serait-ce que débarrasser leurs enseignants de la fonction de répétiteur, et dégager leur temps pour le coeur du métier. Pour ceux qui ne connaissent que le Bled ou le Bescherelle, imaginez la même chose sur écran, avec une difficulté croissante ou décroissante selon que le résultat de l'élève est systématiquement juste ou qu'il laisse à désirer, avec rappels systématiques du point en question, enregistrement des réponses et reprise quelques jours après... C'est ainsi qu'on libérera du temps pour la réflexion, mais aussi pour faire un peu de menuiserie, pour le ciné-club, ou pour s'occuper du potager de l'école.

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  14. Tu rêves quelque peu ! Wikipedia + Youtube, et vlan, la base d'une langue. Il ne faut pas déconner !

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  15. Tout cela m'évoque Constantinople 1452.

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  16. Oui on discutait du sexe des anges qui n'ont peut-être jamais eu de sexe et qui nont probablement jamais existé. Mais je ne pleurerai pas sur cette civilisation décrépie de Byzance.

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  17. Sans la République nous n'aurions jamais eu ce grand poète fils d'une chaisière illettrée :

    Étoile de la mer voici la lourde nappe
    Et la profonde houle et l’océan des blés
    Et la mouvante écume et nos greniers comblés,
    Voici votre regard sur cette immense chape

    Et voici votre voix sur cette lourde plaine
    Et nos amis absents et nos cœurs dépeuplés,
    Voici le long de nous nos poings désassemblés
    Et notre lassitude et notre force pleine.

    Étoile du matin, inaccessible reine,
    Voici que nous marchons vers votre illustre cour,
    Et voici le plateau de notre pauvre amour,
    Et voici l’océan de notre immense peine.

    Un sanglot rôde et court par-delà l’horizon.
    À peine quelques toits font comme un archipel.
    Du vieux clocher retombe une sorte d’appel.
    L’épaisse église semble une basse maison.

    Ainsi nous naviguons vers votre cathédrale.
    De loin en loin surnage un chapelet de meules,
    Rondes comme des tours, opulentes et seules
    Comme un rang de châteaux sur la barque amirale.

    Deux mille ans de labeur ont fait de cette terre
    Un réservoir sans fin pour les âges nouveaux.
    Mille ans de votre grâce on fait de ces travaux
    Un reposoir sans fin pour l’âme solitaire.

    Vous nous voyez marcher sur cette route droite,
    Tout poudreux, tout crottés, la pluie entre les dents.
    Sur ce large éventail ouvert à tous les vents
    La route nationale est notre porte étroite.

    Nous allons devant nous, les mains le long des poches,
    Sans aucun appareil, sans fatras, sans discours,
    D’un pas toujours égal, sans hâte ni recours,
    Des champs les plus présents vers les champs les plus proches.

    Vous nous voyez marcher, nous sommes la piétaille.
    Nous n’avançons jamais que d’un pas à la fois.
    Mais vingt siècles de peuple et vingt siècles de rois,
    Et toute leur séquelle et toute leur volaille

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  18. Marie-Pierre a bien eu raison de lancer cet espace de discussion. Voici maintenant qu’on en est à médire sur Byzance, ces chiens d’orthodoxes !! Il faut dire que, nous les cathos, à ce moment là on commençait à peine à oublier Alexandre VI.
    L’œcuménisme, c’est maintenant ?

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    1. A Gamin : a mon avis vous regardez trop les émissionns stupides de la TV sur Alexandre Borgia. Ce pape n'était pas plus corrompu que nos dirigeants actuels . Lui au moins a protégé les artistes.

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    2. D'après ce que j'ai pu lire Alexandre VI n'était pas pire que DSK ou Berlusconi et ses soirées "boum-boum".

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  19. la culture avec les Pink Floyd ? Décidément on aura tout vu. C'est un gag ou quoi ? A l'époque je me gavais de Bach et de Wagner, la variété était persona non grata à la maison.

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    1. Cher Anonyme de 00 h 25 vous «m’ôtez d’un doute ». Je m’étonnais de cet éloge de tout ce bazar affreux-américain dont la finalité cachée est l’incitation à la prise de drogues.
      Chacun son truc. Pour enchanter mes enfants je leur fais écouter, tous écrans fermés, les moments musicaux de Schubert interprétés par Alfred Brendel. Ils aiment…sans pétards.

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  20. Pour en finir définitivement avec ce classement des universités et clore le bec à tous les laudateurs de la "culture"* américaine voici ce que j'ai lu dans des dépêches AFP :

    Le classement de Shanghai fait l'objet de nombreuses critiques en raison de sa méthodologie. Il privilégie en effet la recherche en sciences exactes au détriment de l'enseignement, beuacoup plus difficile à quantifier. Il prend en compte parmi ses critères le nombre de prix Nobel attribués à ses anciens élèves ou à ses chercheurs, le nombre de médailles Fields ainsi que le nombre d'articles publiés dans des revues exclusivement anglo-saxonnes comme "Nature" et "Science".

    Commentant le palmarès 2013, la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche Geneviève Fioraso a rappelé dans un communiqué que "les critères employés sont bien davantage adaptés aux universités anglo-saxonnes qu'aux universités européennes". La ministre a ainsi regretté "l'accent mis sur un faible nombre d'universités, les universités de recherche, sans prise en compte des recherches menées dans les organismes beaucoup plus développés en Europe et notamment en France (le CNRS est au premier rang mondial pour les publications scientifiques)".
    * ce sont les mêmes USA qui nous abreuvent de musiques débiles, de bandes dessinées stupides et de boissons et nourritures de merde (je regrette mais il n'y a pas d'autre mot pour caractériser un "burger").

    Je vous laisse à votre coca-cola, pourma part je préfère un bon pot de Riesling.

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  21. à Marie-Pierre,
    je nie pas l'intérêt d'un savoir où chacun apporte sa pierre, ni l'encroutement d'un système , le notre! ce que je nie c'est que cela se passe sans une disicpline spirtuelle ou un effort jubilatoire, sans l'expérience d'une liberté à assumer et non à se conformer. l'école est un moyen, l'important c'est de sauver son ....j'igore si Wikipedia y contribue, en toute sincérité....

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