mercredi 6 janvier 2010

Thiberville, dans l’Eure : ce qu’en disent La Vie, La Croix, et Golias

A Thiberville, le curé traditionalisant (Francis Michel) est viré par son évêque (Christian Nourrichard). Ca aurait pu se passer en catimini, mais non. «Ca» a commencé sur internet, puis France3 a fait un reportage pour son journal télévisé régional, puis la presse écrite est entrée dans le jeu. Paris-Normandie d’abord, avec un article forcément favorable aux paroissiens qui sont aussi ses lecteurs. Encore un articulet dans Le Parisien : le buzz était là. Et voici que La Vie, et voici que La Croix… nous vous en parlerons plus tard.

Thiberville, dans l’Eure : ce qu’en dit Jean Mercier dans La Vie

La Vie, magazine catholique indépendant, a dépêché à Thiberville Jean Mercier, son spécialiste ès-tradis. Son article au titre croquignole («Jacquerie catholique à Thiberville») commence très fort, en posant dès les premières lignes que le conflit passe entre d’une part «les autorités du diocèse d'Evreux», et d’autre part le Père Michel «soutenu par ses ouailles» (tout est là). Jean Mercier a assisté à la visite de l’évêque, venu « rendre compte de sa décision», à savoir : dissolution de la paroisse et révocation du curé. Ce qui n’a pas plus aux fidèles «entassés à plus de 400 dans l'église paroissiale», d’où «un violent affrontement», une «atmosphère d'émeute et des cris», «des huées et des insultes». Et quand «Mgr Nourrichard invite ceux qui le veulent à partir», et bien «l'église se vide dans la plus grande confusion». L’évêque tente de reprendre contact avec les fidèles en les suivant «dans le village voisin de Bournainville» où ils se sont repliés – en vain. Ses collaborateurs et lui «ne pourront pénétrer dans une église bondée par les fidèles de l'abbé Michel».

Et maintenant, l’analyse du conflit. Le diocèse reproche au Père Michel («et à ses fidèles») de fonctionner à l’ancienne : un village, une paroisse, un curé, alors que les « nouvelles règles de la réorganisation des paroisses » prévoient qu'«un clocher ne peut prétendre à disposer d'un prêtre en propre», et que les curés permutent. «Neuf ans au maximum » dans un paroisse – le Père Michel est en poste depuis 23 ans. Mais aussi le fait que «portant la soutane, le curé de Thiberville œuvre à un catholicisme traditionnel axé sur la piété fervente et la religion populaire». Cela, c’est La Vie qui l’écrit, en précisant (sans trop y croire?) que «Mgr Nourrichard, face aux paroissiens, a dûment expliqué que ce facteur était étranger à sa décision». A l’évidence, le Père Michel «répond à des besoins rituels traditionnels», il incarne «ce que les spécialistes en liturgie appellent la ‘Réforme de la Réforme’». Bref, il est peu en ligne avec son évêque. Autre constat : ça marche. «Ses messes attirent les foules, souvent venues de loin » ; il fait «quasiment l'unanimité chez ses ouailles, quelle que soit leur origine sociale, leur âge» ; il se montre «pragmatique face aux besoins spirituels des gens, doué d'un sens pastoral, bon prédicateur».

La Vie prévoit que le conflit « sera dur et probablement long ». D’un côté Mgr Nourrichard. Il a pour lui son épiscopat, et donc le droit de révoquer le curé et de dissoudre la paroisse.  Face à lui « la position du prêtre rebelle et de ses ouailles reste forte ». On note le «et de ses ouailles»: les paroissiens dissous vivent la révocation de leur curé «comme une humiliation collective», «comme une punition d'autant plus injuste que la paroisse est très vivante». Les élus le soutiennent, avec en premier lieu de maire de Thiberville «qui souhaite continuer à mettre le presbytère» à sa disposition, en même temps que les fidèles peuvent «décider de reporter leurs dons sur la personne de l'abbé Michel et de cesser de verser le denier du culte» - concrètement: que cette communauté vivante cesse de faire caisse commune avec le diocèse qui connaît un certain marasme financier. Enfin, et surtout : le Père Michel incarne «l'esprit voulu par Benoît XVI dans son Motu Proprio Summorum Pontificum de 2007». Le diocèse assure que le ‘débat’ (?) n’est pas «sur le terrain idéologique». Mais qu’en pensera Rome?

Thiberville, dans l’Eure : ce qu’en disent La Vie, La Croix, et Golias (à suivre)

10 commentaires:

  1. "la vie" - magazine ex-catholique!

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  2. Monsieur,

    Un peu de courtoisie, devant un problème aussi sérieux, l'Eglise n'a pas pour habitude de faire ses coups en catimini.
    Ce curé "traditionalisant" (excusez mon ignorance, je ne connaissais pas ce terme)par contre, j'ajouterai Monsieur l'abbé Francis Michel. Le terme "viré" ne me convient pas non plus et vous auriez pu dire Monseigneur.

    Je trouve dans vos propos beaucoup d'irrespect pour un sujet bouleversant pour les paroissiens de Thiberville, cela vous rend hélas peu interessant.
    L'outrage est aisé, la force de déployer un espace ou le dialogue peut s'installer est bien difficile.

    Je ne suis pas traditionalisante, j'aime la Messe Eternelle et la longue histoire de Notre Eglise "Une et indivisible" qui pour l'instant est sous la responsabilité de notre Saint Père Benoît XVI.
    Je suis de plus une paroissienne de Thiberville et j'apprécie mon curé, Monsieur l'abbé Michel.

    Pace e Bene

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  3. A l'anonyme de 16H48 - Oui, on trouvera plein de chose à reprocher à La Vie, à ses articles et à ses positions qui ne sont pas les nôtres. Il n'en reste pas moins qu'un Jean-Pierre Denis qui vient à la Mutualité invité par des tradis, ou un Jean Mercier qui fait sur Thiberville l'article que vous n'aurez pas manqué de lire, c'est à prendre en compte.

    Pour ma part, entre Mgr Nourrichard interrogé par France3 et son prédécesseur Mgr Gaillot que j'ai croisé deux ou trois fois, mon choix est fait.

    La chose est entendue: Mgr Gaillot est "limite borderline" dogmatiquement parlant. Mais puisqu'il ne s'agit pas de se faire enseigner par lui, pas plus que par Mgr Nourrichard, regardons pour ce qu'ils sont les exemples qu'ils posent.

    Un jour que je croise Mgr Gaillot, donc, il me dit "Mgr Lefebvre, oui... vous savez, je loge chez les Spiritains... j'occupe sa chambre". D'autres auraient fait venir un exorciste.

    --
    A l'anonyme de 23H43 - Je vous le concède bien volontiers, il faut être respectueux des clercs - et des laïcs. D'autre part, effectivement, l'Eglise n'agit pas 'en catimini', l'Eglise n'est pas papelarde. Mais nous, ses membres, nous n'avons que trop de raisons de nous reconnaitre 'pauvres pêcheurs'.

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  4. Et pourquoi ces "nouvelles règles", si les anciennes avaient fait leurs preuves ? Ce n'est pas le manque de prêtres qui pousse les évêques à ces jongleries, mais la peur de les laisser devenir populaires. Depuis Vatican II, les évêques font tout ce qu'ils peuvent pour devenir, eux, les super-curés du peuple chrétien. Ce sont eux qui font le vide autour d'eux, pour assouvir leur soif de pouvoir dictatorial. Crise des vocations ? Non, mais volonté de remplacer les prêtres par des exécutants insignifiants et jetables.

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  5. Bon, Madame anonyme de 11h43 PM, comme vous y allez...vraiment "Pace e Bene" après avoir sérieusement assaisonné notre bon Webmestre dont chacun a parfaitement compris ce qu'il voulait dire! vous vous trouvez pas légèrement hypocritos, sur les bords. Bon...mais c'est la moindre des choses ça, l'hypocrisie, en milieu moîte... habituelle, comme une seconde nature!

    "Monseigneur" Gaillot...aux ch...., les mitrés mondains, à la niche et les vrais curés, ceux qui en ont dans le pantalon, avec leurs ouailles qui ne demandent qu'une chose, qu'on leur permette de vénérer leur Dieu, comme il l'a toujours été par le peuple chrétien, point-barre!

    Tout le reste, c'est de l'empapaoutage de mouches pour coupeurs de cheveux en quatre, bon je vous laisse, je reviens voir ce qui se passe dans la soirée, à +...(désolé pour le style, j'parviens point à le corriger)!

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  6. Un chien regarde un évêque. Un évêque ne regarde pas les chiens.

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  7. pour moi qui ne suit pas de thiberville, mais de l'eure et loir, j'apprécie l'abbé michel pour ses messes et son pellerinage de pellevoisoin auquel j'ai assisté,je peux vous dire qu'ayant habité longtemps yvry la bataille 27 et ayant emmené ma belle soeur qui habite thiberville à une messe à saint andré de l'eure ou le curé dormait il n'y a pas photo

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  8. pour peu que je connaisse l'abbé michel chaque fois que je vais voir mes enfants à thiberville je ne peux m'empècher d'aller a la messe le dimanche et fier d'y voir mon petit fils enfant de coeur le curé de thiberville est un exemple du christianisme a l'ancienne chose que l'on ne voit plus pellement les règles de la bible ont changés pourquoi changet une équipe qui gagne
    il a gagné quoi le père michel et bien de remplir l'église de thiberville ou l'onest prtiquement de venir de bonheur pour prendre sa place , ce curé de thiberville rempli les église la ou il passe
    je suis en basse normandie etje vous assure que les églises de granville coutances même ect ou il y a l'évèque ne sont pleine qu'aux tiers et pour les autre eglise du canton sont loin d'être remplies il y a bien une raison çà il faut que le curé de thiberville reste en place il aura notre appui même que je ne sois de thiberville je lui apporterais mon soutien même financier par des dons que lui enverrais, l'évèque d'EVREUX n'a rien compris fait une grave erreur en le révoquant et qu'il ferais fuir de ouailles pratiquants plutot de les rassambler j'en suis convaincu sa cathédrale à evreux ne doit pas etre aussi pleine qu'à thibeville le dimanche

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  9. La cathédrale d'Evreux est quasiment vide le dimanche.
    Le problème n'est pas la personne de l'abbé Michel c'est celle de deux conceptions de l'Église qui s'affrontent, l'une sans prêtres, l'autre avec. Ce n'est que ça.

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  10. l'une eglise qui retire les missels ,qui s'incline devant l'islam qui la bouffera(islamisation.fr voir)avec des offices qui n'en sont plus tant il y a de bruit surtout le jour des baptèmes prétexte au gueuleton ,la foi disparait de l'autre une foi vivante,une conviction profonde chretienne et française

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