"Si vous ne venez pas à croire que moi Je suis, vous mourrez dans votre péché" (Jo 8, 24)
Nous sommes transportés aujourd'hui dans la polémique terrible qui oppose Jésus aux juifs, aux chapitre 7 et 8 de l'Evangile de saint Jean. Le Christ, mis au pied du mur par l'aggressivité de son auditoire, n'a d'autre ressource que de déclarer son identité. Nous allons d'abord étudié, d emanière un peu technique, lauis cette technicité est nécessaire pour ne pas dire n'importe quoi, comment Jésus s'y prend pour dire à son auditoire cette chose énorme : "Je suis Dieu".
Le Christ nous met devant sa divinité, de la manière la plus explicite qui soit : "Si vous ne venez pas à croire que moi Je suis..." déclare-t-il. Je suis ? Dans cet emploi absolu du verbe être, c'est le nom sacré de Yahvé, 'ani hu, que l'on trouve souvent sous cette forme dans l'Ancien Testament (Deut. 32, 39 ; Is. 41, 4 etc.) et que l'on retrouve sur les lèvres du Christ. Tout à l'heure le Christ dira aussi : "Avant qu'Abraham vînt à l'existence, moi Je suis" (8, 58).
Petite parenthèse : au verset précédent, nous avons aussi un verset étrange, que saint Jérôme traduit dans son latin : "Je suis le principe, moi qui te parle". Le Père Feuillet, un très bon exégète qui a étudié avec la précision qui est la sienne les différents sens de l'expression, affirme la chose suivante sur ce mot qui fait partie de notre Evangile d'aujourd'hui, au verset 24. Je cite : dans ce verset "le langage de Jésus nous paraît être volontairement énigmatique. L'expression grecque, ten archen ho ti kai lalo humin, que l'on pourrait traduire littéralement : "Je suis ce que je vous dis dès le commencement, pourrait signifier en réalité : "Ce que Je suis, je le suis dès le commencement", c'est-à-dire depuis toujours. Cette interprétation est d'autant plus séduisante que le terme arché [principe, commencement] joue un rôle capital dans l'Evangile de Jean", depuis le fameux prologue : Au commencement était le Verbe. Saint Jérôme, faisant dire au Christ : "Je suis le Principe moi qui te parle", fournit certes une interprétation plus qu'une traduction rigoureuse, mais il n'a pas tort de la fournir pour rendre cette parole dans toute sa richesse de sens, en retrouvant l'intention de l'auteur sacré qui nous donne cette phrase en forme d'énigme.
Vous me direz : mais faut-il se lancer dans de telles arguties pour goûter l'Evangile ? Je vous répondrai tranquillement : Oui.
Dieu nous a parlé, il y a deux mille ans. C'était au sein d'une culture différente de la nôtre, dans une langue différente de la nôtre et selon une manière de s'exprimer différente de la nôtre. Pour retrouver le sens originel de ses paroles, soit nous faisons confiance à l'Eglise, qui porte la charge de l'Interprétation, soit nous cherchons à comprendre nous-mêmes et il faut accepter ce travail ; il nous permet de revenir à l'énonciation première de la foi en ce Mystère qui est en même temps effrayant et fantastique : la divinité du Christ. Nous comprenons que quand Jésus dit Je suis, c'est Dieu même, qui, comme autrefois devant le Buisson ardent (Ex. 3, 14-15), dit Je suis. Le Christ est un ego divin dans une nature humaine. Rien de moins !
Il ne nous dit pas "Je suis Dieu", ce qui reviendrai à faire de "Dieu" un nom commun se réalisant de différentes façons. Nous serions ramenés alors à la fameuse tentation de la Genèse, le Serpent disant à Eve : "Vous serez comme des dieux" ; "Vous serez comme des elohim".
Lorsque Jésus nous déclare sa divinité, il ne le fait pas de façon commune en s'attribuant les propriétés ou les fonctions du mot "Dieu". Il utilise le nom propre de Yahvé, le nom propre que Dieu a donné jadis à Moïse. Car "il n'y a pas d'autre Dieu que Dieu". Caïphe croit que Jésus "s'est fait l'égal de Dieu", que par conséquent il blasphème et donc que "selon nos lois" (Lev. 24, 16) il doit mourir. Mais le Christ ne s'est pas fait l'égal de Dieu, puisqu'il n'y a pas d'autre Dieu que Dieu. Il s'est dit Dieu, il a pris pour lui le nom de Yahvé : Je suis.
"Si vous ne croyez pas que Je suis, vous mourrez dans votre péché". Votre péché - au singulier dans le texte - c'est le fait de ne pas croire à la parole que Dieu nous adresse.
Je ne peux pas m'empêcher de mettre en parallèle cette exclamation du Christ et la formule de Yahvé au commencement du Livre de la Genèse : "Si vous mangez du fruit de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, vous mourrez". Pourquoi Eve a-t-elle mangé finalement ce fruit défendu ? Parce qu'elle a constaté, dit le texte, que le fruit était beau à voir et bon à manger ? Mais pourquoi en est-elle venu à opposer cette impression agréable à l'ordre formel de Yahvé ? Parce qu'elle a douté de Dieu, sur le mode : "Celui-là, il nous cache quelque chose". Le premier mouvement mauvais dans le coeur d'Eve, c'est la défiance ! Et le premier mouvement qui nous sauve, en nous arrachant à la spirale de la privation de Dieu dans laquellle sont rentrés Adam et Eve, c'est cette confiance dans sa Parole, cette foi : "Si vous ne croyez pas... vous mourrez".
La foi n'est pas quelque chose de facultatif qui représenterait simplement pour nous "un plus", comme on dit aujourd'hui. C'est l'arme absolue contre la mort. La défiance a produit la damnation, c'est-à-dire la Privation de Dieu et finalement une véritable dé-création. Au contraire la foi est le moyen de la re-création. Elle représente dit l'Apocalypse "une création nouvelle". Nous sommes dans le Christ "une nouvelle créature" dit saint Paul à la fin de l'épître aux Galates. Le disciple de jésus doit connaître "une nouvelle naissance" dit Jésus en saint Jean (c. 3). Je crois qu'il n'est pas abusif de dire que c'est une renaissance, qui nous arrache à notre inéluctable mortalité.
Comment participer à la divinité du Christ ? Par la foi. "Si vous ne CROYEZ pas que JE SUIS...". Que reste-t-il de notre petite personne, si elle ne se tourne pas vers ce Dieu fait homme ? Il lui reste la seule chose qu'elle ait en propre, la décomposition et la mort.
On a l'impression qu'avec cette forte exhortation, Dieu donne à l'humanité, tombée dans le péché, une deuxième chance. Nous sommes tous, en ce carême, comme Adam et Eve dans le Jardin. A nouveau tout est possible... et son contraire. Le Christ nous a permis de remonter le temps, de remettre les compteurs à zéro, de faire, chacun, nous-mêmes le choix décisif.
Que voulons-nous ? Choisissons-nous la foi, cette confiance radicale en l'ordre du monde dont nous savons qu'il débouche ultimement sur la vie absolue, parce que Jésus, l'un des nôtre, a dit déjà qu'il est l'Etre [Je suis], qu'il est la Vérité, qu'il est la Vie ? Ou bien, comme Eve, choisissons-nous la défiance, qui fait de nous des séparés, qui nous éloigne des sources de la vie en nous enfermant en nous mêmes où nous ne trouvons... Rien... ? "Si vous ne venez pas à croire que Je suis, vous mourrez..."
Les mystiques allemands, Suso, Tauler, Maître Eckhart, parlent d'un "vouloir foncier" qui est sous jacent à toutes nos volontés particulières et qui s'exprime plus ou moins en elles. Quel est notre vouloir foncier ? Où allons-nous ? Avons nous vraiment et personnellement fait notre choix ? Ce choix le plus profond conditionne-t-il toutes les options que nous prenons dans le temps ?
La qualité présente de notre vie dépend de notre aptitude à avoir fait ce choix, qui garantit la fermeté de nos choix et la stabilité de nos désirs.
Nous sommes transportés aujourd'hui dans la polémique terrible qui oppose Jésus aux juifs, aux chapitre 7 et 8 de l'Evangile de saint Jean. Le Christ, mis au pied du mur par l'aggressivité de son auditoire, n'a d'autre ressource que de déclarer son identité. Nous allons d'abord étudié, d emanière un peu technique, lauis cette technicité est nécessaire pour ne pas dire n'importe quoi, comment Jésus s'y prend pour dire à son auditoire cette chose énorme : "Je suis Dieu".
Le Christ nous met devant sa divinité, de la manière la plus explicite qui soit : "Si vous ne venez pas à croire que moi Je suis..." déclare-t-il. Je suis ? Dans cet emploi absolu du verbe être, c'est le nom sacré de Yahvé, 'ani hu, que l'on trouve souvent sous cette forme dans l'Ancien Testament (Deut. 32, 39 ; Is. 41, 4 etc.) et que l'on retrouve sur les lèvres du Christ. Tout à l'heure le Christ dira aussi : "Avant qu'Abraham vînt à l'existence, moi Je suis" (8, 58).
Petite parenthèse : au verset précédent, nous avons aussi un verset étrange, que saint Jérôme traduit dans son latin : "Je suis le principe, moi qui te parle". Le Père Feuillet, un très bon exégète qui a étudié avec la précision qui est la sienne les différents sens de l'expression, affirme la chose suivante sur ce mot qui fait partie de notre Evangile d'aujourd'hui, au verset 24. Je cite : dans ce verset "le langage de Jésus nous paraît être volontairement énigmatique. L'expression grecque, ten archen ho ti kai lalo humin, que l'on pourrait traduire littéralement : "Je suis ce que je vous dis dès le commencement, pourrait signifier en réalité : "Ce que Je suis, je le suis dès le commencement", c'est-à-dire depuis toujours. Cette interprétation est d'autant plus séduisante que le terme arché [principe, commencement] joue un rôle capital dans l'Evangile de Jean", depuis le fameux prologue : Au commencement était le Verbe. Saint Jérôme, faisant dire au Christ : "Je suis le Principe moi qui te parle", fournit certes une interprétation plus qu'une traduction rigoureuse, mais il n'a pas tort de la fournir pour rendre cette parole dans toute sa richesse de sens, en retrouvant l'intention de l'auteur sacré qui nous donne cette phrase en forme d'énigme.
Vous me direz : mais faut-il se lancer dans de telles arguties pour goûter l'Evangile ? Je vous répondrai tranquillement : Oui.
Dieu nous a parlé, il y a deux mille ans. C'était au sein d'une culture différente de la nôtre, dans une langue différente de la nôtre et selon une manière de s'exprimer différente de la nôtre. Pour retrouver le sens originel de ses paroles, soit nous faisons confiance à l'Eglise, qui porte la charge de l'Interprétation, soit nous cherchons à comprendre nous-mêmes et il faut accepter ce travail ; il nous permet de revenir à l'énonciation première de la foi en ce Mystère qui est en même temps effrayant et fantastique : la divinité du Christ. Nous comprenons que quand Jésus dit Je suis, c'est Dieu même, qui, comme autrefois devant le Buisson ardent (Ex. 3, 14-15), dit Je suis. Le Christ est un ego divin dans une nature humaine. Rien de moins !
Il ne nous dit pas "Je suis Dieu", ce qui reviendrai à faire de "Dieu" un nom commun se réalisant de différentes façons. Nous serions ramenés alors à la fameuse tentation de la Genèse, le Serpent disant à Eve : "Vous serez comme des dieux" ; "Vous serez comme des elohim".
Lorsque Jésus nous déclare sa divinité, il ne le fait pas de façon commune en s'attribuant les propriétés ou les fonctions du mot "Dieu". Il utilise le nom propre de Yahvé, le nom propre que Dieu a donné jadis à Moïse. Car "il n'y a pas d'autre Dieu que Dieu". Caïphe croit que Jésus "s'est fait l'égal de Dieu", que par conséquent il blasphème et donc que "selon nos lois" (Lev. 24, 16) il doit mourir. Mais le Christ ne s'est pas fait l'égal de Dieu, puisqu'il n'y a pas d'autre Dieu que Dieu. Il s'est dit Dieu, il a pris pour lui le nom de Yahvé : Je suis.
"Si vous ne croyez pas que Je suis, vous mourrez dans votre péché". Votre péché - au singulier dans le texte - c'est le fait de ne pas croire à la parole que Dieu nous adresse.
Je ne peux pas m'empêcher de mettre en parallèle cette exclamation du Christ et la formule de Yahvé au commencement du Livre de la Genèse : "Si vous mangez du fruit de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, vous mourrez". Pourquoi Eve a-t-elle mangé finalement ce fruit défendu ? Parce qu'elle a constaté, dit le texte, que le fruit était beau à voir et bon à manger ? Mais pourquoi en est-elle venu à opposer cette impression agréable à l'ordre formel de Yahvé ? Parce qu'elle a douté de Dieu, sur le mode : "Celui-là, il nous cache quelque chose". Le premier mouvement mauvais dans le coeur d'Eve, c'est la défiance ! Et le premier mouvement qui nous sauve, en nous arrachant à la spirale de la privation de Dieu dans laquellle sont rentrés Adam et Eve, c'est cette confiance dans sa Parole, cette foi : "Si vous ne croyez pas... vous mourrez".
La foi n'est pas quelque chose de facultatif qui représenterait simplement pour nous "un plus", comme on dit aujourd'hui. C'est l'arme absolue contre la mort. La défiance a produit la damnation, c'est-à-dire la Privation de Dieu et finalement une véritable dé-création. Au contraire la foi est le moyen de la re-création. Elle représente dit l'Apocalypse "une création nouvelle". Nous sommes dans le Christ "une nouvelle créature" dit saint Paul à la fin de l'épître aux Galates. Le disciple de jésus doit connaître "une nouvelle naissance" dit Jésus en saint Jean (c. 3). Je crois qu'il n'est pas abusif de dire que c'est une renaissance, qui nous arrache à notre inéluctable mortalité.
Comment participer à la divinité du Christ ? Par la foi. "Si vous ne CROYEZ pas que JE SUIS...". Que reste-t-il de notre petite personne, si elle ne se tourne pas vers ce Dieu fait homme ? Il lui reste la seule chose qu'elle ait en propre, la décomposition et la mort.
On a l'impression qu'avec cette forte exhortation, Dieu donne à l'humanité, tombée dans le péché, une deuxième chance. Nous sommes tous, en ce carême, comme Adam et Eve dans le Jardin. A nouveau tout est possible... et son contraire. Le Christ nous a permis de remonter le temps, de remettre les compteurs à zéro, de faire, chacun, nous-mêmes le choix décisif.
Que voulons-nous ? Choisissons-nous la foi, cette confiance radicale en l'ordre du monde dont nous savons qu'il débouche ultimement sur la vie absolue, parce que Jésus, l'un des nôtre, a dit déjà qu'il est l'Etre [Je suis], qu'il est la Vérité, qu'il est la Vie ? Ou bien, comme Eve, choisissons-nous la défiance, qui fait de nous des séparés, qui nous éloigne des sources de la vie en nous enfermant en nous mêmes où nous ne trouvons... Rien... ? "Si vous ne venez pas à croire que Je suis, vous mourrez..."
Les mystiques allemands, Suso, Tauler, Maître Eckhart, parlent d'un "vouloir foncier" qui est sous jacent à toutes nos volontés particulières et qui s'exprime plus ou moins en elles. Quel est notre vouloir foncier ? Où allons-nous ? Avons nous vraiment et personnellement fait notre choix ? Ce choix le plus profond conditionne-t-il toutes les options que nous prenons dans le temps ?
La qualité présente de notre vie dépend de notre aptitude à avoir fait ce choix, qui garantit la fermeté de nos choix et la stabilité de nos désirs.
"si vous ne croyez pas que Je Suis, vous mourrez dans votre péché". Pourquoi? Parce que vous refusez tout simplement de reconnaître ce qui est vrai, vous refusez de faire l'expérience de la simplicité pure et radicale de la vérité. Il est facile de croire que la Foi peut transporter des montagnes à qui déclare non négociable cette expérience, parce que source de trop d'illumination pour qu'on songe à la renier. Qui a fait l'expérience de Dieu ne peut jamais s'en détacher. Mais comment entrer dans cette expérience? En vérifiant que qui cherche trouve. Lorsqu'on entre dans une telle confiance envers ce radicalement vrai, beaucoup de questions tombent d'elles-mêmes. D'abord, on comprend la phrase beaucoup plus dure portant condamnation de celui qui ne croit pas. Il est condamné parce que son incrédulité est pareille à l'attitude insensée de celui qui voudraient s'aveugler aux beautés de la nature pour y substituer une nature de leur façon dont ils ne jouiront jamais, d'autant qu'il y a un lien étymologique entre la jouissance et le fruit. Ils ne jouiront pas des fruits de leur imagination qui restera utopique, uchronique, tandis que la foi n'est pas un fruit de l'imagination. Tombe aussi l'idée que la foi serait un "don de dieu" parcimonieusement distribué à quelques-uns seulement. "Qui cherche trouve" à moins de ne pas le vouloir. Mais la recherche ne va pas de soi. Qu'est-ce qu'il est impossible de ne pas trouver sauf à ne le pas vouloir? Il est impossible de ne pas trouver qu'il y a de l'être même dans le néant. Je suis bien placé pour en parler: celui qui ne voit rien perçoit autre chose; mais, finissant par croire ceux qui lui disent qu'il ne voit rien, il en conclut abusivement en se trompant de notion que le néant n'est pas tragique. Il est impossible de ne pas trouver l'être, il n'est cependant pas impossible de ne pas l'identifier à Jésus. Mais qui croit en l^'etre a déjà implicitement reconnu le christ. Il l'a déjà aimé. Comme aimait à le supposer Pierre chaunu, Dieu leur dira au Jugement dernier:
RépondreSupprimer"Vous m'avez aimé puisque vous avez aimé mon oeuvre" ! Celui qui a la chance d'identifier l'Etre à Jésus-christ est relevé par Lui et sait que la foi n'aide pas seulement à transporter les montagnes, mais que la foi est montagne parce que Jésus est le Roc. Jésus me relève et je pose ma main sur le Rocher, et le Rocher est poli par ma main. Je bâtis ma maison sur le roc, et la prière me rend invulnérable, mais nullement insensible. "Je crois", et ce m'est une volonté première sous-jacente à toutes mes volontés particulières, lors même qu'il m'arrive de croire que je suis de ceux qui ne veulent pas. D'ailleurs je mets souvent la volonté au nombre de nos vanités. Je suis souvent à me demander: "Pourquoi vouloir?" C'est surhumain d'arrogance et d'orgueil!
(suite et fin)
RépondreSupprimerMais pourquoi ne pas vouloir? On ne peut pas faire l'impasse de ce Mystère. Pourquoi ne pas vouloir, si vouloir consiste simplement à reconnaître la chance que l'on a d'être inscrit dans l'être de cette naturedont je ne sais personne qui ne l'aime pas du tout? Parce que la vérité a cru devoir s'imposer de force, du fait qu'il y a une telle force de la vérité, cette force de "L'évidence chrétienne", qu'on a cru devoir lui opposer une autre force: celle de la liberté comme possibilité de récuser, comme marque de la dignité humaine de pouvoir se déterminer sans être le jouet dudéterminisme. Face à la force de la vérité, la liberté s'est crue en opposition parce qu'il était en son pouvoir de nier. Mais de nier pour aboutir à quoi? A se désinscrire de la chaîne ontologique, c'est-à-dire à être déjà mort avant que d'encourir, si c'est un châtiment, l'avertissement divin que l'on va mourir dans son péché si l'on ne croit pas. Péché de non reconnaissance, manquement à l'amour et à la vérité. Manque de reconnaissance? La condition humaine n'est pas si facile qu'on puisse porter humainement cet anathème sans appel. Mais que chacun goûte au plus tôt à la joie de se reconnaître comme faisant partie intégrante de la chaîne des « étants »! Reconnaître, c'est renaître et renaître, c'est naître à l'être, même si cet accouchement ne se fait jamais sans douleur.
Sans doute le travail...
RépondreSupprimerMAIS...comme disait feue ma maman, quand je lui racontais ma fréquentation d 'un exégète qui travaillait sur l'hébreu , le grec, le latin voire le syriaque..."S'il faut connaître tout cela pour croire"...
L'excès nous a perdus ! Le travail dont vous parlez devient une fin en soi ...plus guidé par la prière( cette "prière avant l'étude" de st Thomas) , plus inséré dans le mouvement d'adhésion de la foi, perdu de ses racines liturgiques et ecclésiales...
Au fond,une variante savante du libre examen huguenot...
Pendant ce temps, et corrélativement, il y en a qui font pire que de dire" Jésus est dieu"...Ils en firent le premier anar, le premier coco,et, évolution des mentalités, le "premier des libéraux( titre d'un livre de Ch.Gave, il y a quelques années)...
Et en chaire, il sert de caution à toutes les idoles de l'oecuménisme à la démocratie en passant par la dignité de la personne et les libertés..
Qui nous redonnera des Pères Emmanuel,Berto, Calmel etc...pour dire simplement le "Je Suis" fondamental après, eux avoir fait le travail ..
qui retissera les ponts entre la grande et haute pensée et les humbles gens??? N'allons nous pas refaire une "renaissance" avec disparition de la "littérature" de toute présence du simple peuple, si présent au" Moyen age"..et qui ne resurgira que trois siècles après, affublé des oripeaux mystificateurs et mensongers du romantisme révolutionnaire?
Supplions!
A Mr l’Abbé
RépondreSupprimerJe suis parfaitement d’accord avec vous sur l’analyse la plus mystique, voire « cosmique » des paroles de Jésus qui s’appelle WHYH. Il nous faut admettre ce qu’il est ou nous tombons dans le « fanatisme » comme on le serait pour un simple gourou (maître) même de génie.
A l’anonyme du 21/03
Je suis persuadé que le travail de recherche devrait effectivement se faire après prière à la manière des peintres d’icones.
Mais ces recherches exégétiques, théologiques… , enfin visant à se rapprocher de Dieu d’une certaine manière, ne sont-elles pas un peu une forme de prière aussi ?
A Julien W :
J’aime vos références à P Chaunu. J’ai en effet le sentiment d’entendre encore sa voix dire ces mots.
Clément d’Aubier (pseudo de rêverie)