"Ma Maison sera appelée maison de prière et vous en avez fait vous une caverne de brigands !" Matth. 13
A cette apostrophe, sans doute reconnaissez-vous la scène célèbre de la colère de Jésus qui chasse les marchands du Temple en se servant de cordes comme d'un fouet. Cette colère est unique dans le Ministère de Jésus. C'est une sainte colère, nous verrons pourquoi.
Nous sommes à l'intérieur de l'enceinte du temple, dans le Parvis des gentils, qui, comme son nom l'indique, n'est pas exclusivement réservé aux juifs, mais ouvert aussi aux païens, au gentils. Jésus stigmatise ceux qui s'y font de l'argent avec les rites du Temple. Il y a les marchands de petits animaux apprêtés pour les sacrifices. Autrefois, Jésus lui-même, comme tous les premiers nés à l'époque en israël, avait été racheté au Temple our un couple de tourterelles, "selon la loi de Moïse". Il y a aussi les changeurs, qui prennent l'argent marqué à l'effigie de rois ou d'empereurs (ce que la Loi juive interdit) et qui en échange offrent, pour tous les frais du culte "l'argent du Temple", sur lequel il n'y avait aucune figure humaine. L'échange des monnaies permet un bénéfice confortable qui revient en partie au Trésor du Temple.
Ces deux commerces, notons-le, sont nécessaires au bon fonctionnement du Culte et à l'observation de la Loi. L'intention du Christ, qui vient d'être reçu en triomphe à Jérusalem, "monté sur un âne, le petit d'une anesse" et qui arrive en force, est donc délibérément polémique. Sa colère est bien évidemment parfaitement calculée. Il accuse implicitement mais clairement les saducéens qui ont la charge du Temple de trafic.
Mais surtout, ainsi, il revendique la haute main pour lui-même sur le Temple, qu'il appelle "ma maison". Certes, ce disant, il cite Isaïe (56, 7) et Jérémie (7, 10). Mais il s'approprie ces citations, qui sont d'ailleurs mêlées l'une à l'autre... Et c'est pourquoi elles sont à la première personne du singulier. Cette visite dans le Temple de Dieu que Jésus accomplit somme toute en propriétaire, a beaucoup frappé les habitants de Jérusalem et c'est ainsi que quelques jours plus tard des faux témoins se présentent pour déposer devant la Justice de Caïphe : "Il a dit : Je détruirai ce temple en trois jours et je le rebâtirai".
Il faut voir Jésus à l'oeuvre, au milieu de son peuple, pour comprendre ce que le cardinal de Bérulle appelle "ses grandeurs". Il faut d'abord bien mesurer son autorité immédiate non seulement sur les apôtres mais sur tout le peuple et sur leurs chefs. "Le feu et l'acier rayonnaient de ses yeux et la majesté de sa divinité brillait sur son visage" écrit saint jérôme, pensant à Jéus chassant les marchands.
Il ne s'est pas mis en colère contre la femme adultère, qui d'après la Loi méritait la lapidation. Il ne s'est pas mis en colère en recevant publiquement les familiarités affectueuses de Marie Madeleine ("S'il savait quelle est cette femme ! pense Simon le Pharisien). Mais il se met en colère lorsque ce qui est vraiment sacré - le Temple, lieu de la présence de Dieu au milieu de son Peuple - se trouve déshonoré par des trafics profanes, menés sous le couvert de la Loi juive.
Lorsque j'étais jeune, on m'apprenait qu'il n'y a pas de sacré dans le christianisme, que le sacré est l'apanage des religions primitives et que le Christ a changé tout cela, qu'avec lui on se tape tous dans le dos (ou sur le ventre) qu'on est tous copains et que la messe, c'est sympa (on ne disait pâs encore cool, je crois). Il me semble que cette scène, en tout état de cause indique exactement le contraire. le Christ ne tient pas pour sacrée la Loi. Il en a assez moqué les observances alimentaires (Mc 7). Et puis, quant aux cérémonies, encore quelques jours et le rideau qui dans le Temple séparait le Saint du Saint des Saints va se fendre "depuis le haut jusqu'en bas", marquant que le Saint des saints a migré sur le Golgotha en cet instant.
N'empêche ! Pour le Christ, tout ce qui touche à son Père est sacré, tout ce qui touche à sa propre Mission, à sa vocation de Fils unique, qui est le salut de tous les hommes, est sacré.
Peut-être pouvons nous nous observer spécialement sur le respect que nous portons aux choses saintes en général, mais surtout sur le respect avec lequel nous adorons l'eucharistie, présence réelle du Christ au milieu de nous, sur le respect avec lequel nous communions (ne nous sentons pas obligés de communier si nous n'y sommes pas préparés...). Enfin, durant la consécration, sommes-nous capables de tout oublier pour nous anéantir devant Dieu présent, sommes nous vraiment capables d'adoration?
A cette apostrophe, sans doute reconnaissez-vous la scène célèbre de la colère de Jésus qui chasse les marchands du Temple en se servant de cordes comme d'un fouet. Cette colère est unique dans le Ministère de Jésus. C'est une sainte colère, nous verrons pourquoi.
Nous sommes à l'intérieur de l'enceinte du temple, dans le Parvis des gentils, qui, comme son nom l'indique, n'est pas exclusivement réservé aux juifs, mais ouvert aussi aux païens, au gentils. Jésus stigmatise ceux qui s'y font de l'argent avec les rites du Temple. Il y a les marchands de petits animaux apprêtés pour les sacrifices. Autrefois, Jésus lui-même, comme tous les premiers nés à l'époque en israël, avait été racheté au Temple our un couple de tourterelles, "selon la loi de Moïse". Il y a aussi les changeurs, qui prennent l'argent marqué à l'effigie de rois ou d'empereurs (ce que la Loi juive interdit) et qui en échange offrent, pour tous les frais du culte "l'argent du Temple", sur lequel il n'y avait aucune figure humaine. L'échange des monnaies permet un bénéfice confortable qui revient en partie au Trésor du Temple.
Ces deux commerces, notons-le, sont nécessaires au bon fonctionnement du Culte et à l'observation de la Loi. L'intention du Christ, qui vient d'être reçu en triomphe à Jérusalem, "monté sur un âne, le petit d'une anesse" et qui arrive en force, est donc délibérément polémique. Sa colère est bien évidemment parfaitement calculée. Il accuse implicitement mais clairement les saducéens qui ont la charge du Temple de trafic.
Mais surtout, ainsi, il revendique la haute main pour lui-même sur le Temple, qu'il appelle "ma maison". Certes, ce disant, il cite Isaïe (56, 7) et Jérémie (7, 10). Mais il s'approprie ces citations, qui sont d'ailleurs mêlées l'une à l'autre... Et c'est pourquoi elles sont à la première personne du singulier. Cette visite dans le Temple de Dieu que Jésus accomplit somme toute en propriétaire, a beaucoup frappé les habitants de Jérusalem et c'est ainsi que quelques jours plus tard des faux témoins se présentent pour déposer devant la Justice de Caïphe : "Il a dit : Je détruirai ce temple en trois jours et je le rebâtirai".
Il faut voir Jésus à l'oeuvre, au milieu de son peuple, pour comprendre ce que le cardinal de Bérulle appelle "ses grandeurs". Il faut d'abord bien mesurer son autorité immédiate non seulement sur les apôtres mais sur tout le peuple et sur leurs chefs. "Le feu et l'acier rayonnaient de ses yeux et la majesté de sa divinité brillait sur son visage" écrit saint jérôme, pensant à Jéus chassant les marchands.
Il ne s'est pas mis en colère contre la femme adultère, qui d'après la Loi méritait la lapidation. Il ne s'est pas mis en colère en recevant publiquement les familiarités affectueuses de Marie Madeleine ("S'il savait quelle est cette femme ! pense Simon le Pharisien). Mais il se met en colère lorsque ce qui est vraiment sacré - le Temple, lieu de la présence de Dieu au milieu de son Peuple - se trouve déshonoré par des trafics profanes, menés sous le couvert de la Loi juive.
Lorsque j'étais jeune, on m'apprenait qu'il n'y a pas de sacré dans le christianisme, que le sacré est l'apanage des religions primitives et que le Christ a changé tout cela, qu'avec lui on se tape tous dans le dos (ou sur le ventre) qu'on est tous copains et que la messe, c'est sympa (on ne disait pâs encore cool, je crois). Il me semble que cette scène, en tout état de cause indique exactement le contraire. le Christ ne tient pas pour sacrée la Loi. Il en a assez moqué les observances alimentaires (Mc 7). Et puis, quant aux cérémonies, encore quelques jours et le rideau qui dans le Temple séparait le Saint du Saint des Saints va se fendre "depuis le haut jusqu'en bas", marquant que le Saint des saints a migré sur le Golgotha en cet instant.
N'empêche ! Pour le Christ, tout ce qui touche à son Père est sacré, tout ce qui touche à sa propre Mission, à sa vocation de Fils unique, qui est le salut de tous les hommes, est sacré.
Peut-être pouvons nous nous observer spécialement sur le respect que nous portons aux choses saintes en général, mais surtout sur le respect avec lequel nous adorons l'eucharistie, présence réelle du Christ au milieu de nous, sur le respect avec lequel nous communions (ne nous sentons pas obligés de communier si nous n'y sommes pas préparés...). Enfin, durant la consécration, sommes-nous capables de tout oublier pour nous anéantir devant Dieu présent, sommes nous vraiment capables d'adoration?
Le passage est encadré de deux autres " émotions": l'émotion de la ville de Jérusalem, s'étonnant " qui est celui-là" (c'est la multitude qui répond: le prophète..) et l'indignation des "officiels" :devant les miracles (guérisons) accomplis dans le temple et le scandale des enfants criant le nom du Messie...
RépondreSupprimerDieu reçoit presque ses titres... des foules et des enfants....Et le Fils de Dieu, Temple vivant, reçoit la louange des enfants ..qu'il accepte et reconnaît (citation) comme la plus haute. N'est-ce pas la seule manière d'entrer au royaume de Dieu que de redevenir enfants ...?
Le Fils dont la nourriture est de faire la volonté de SOn Père jusqu'à la Mort infâme, se donne comme Enfant parmi les enfants.
Acceptons avec gratitude les cris de louange qu'Il nous donne de pousser avec Lui vers son Père, et buvons à longs traits le lait qui coule des Mamelles de la Sagesse Eternelle...avant de verser notre sang, si nous en sommes "dignes" ????...
Remercions que par le Carême, il chasse de nous autant de marchands que nous le laissons éliminer!