Je dois au Père Viot, avec lequel je collabore pour écrire un livre d'entretiens sur la nouvelle évangélisation, quelques lignes de Pie XI qui fournissent une réponse admirablement claire à la question redoutablement simple qui fournit le titre de cette intervention. Alors que le gouvernement, par le biais d'un expert "indépendant", se mêle de donner des leçons de stratégie à l'une des très grandes entreprises françaises, tout en annonçant qu'il faudra trouver 33 milliards d'euros et que l'on compte sur nos impôts pour empêcher la banqueroute de l'Etat, alors que la cote de popularité de notre président normal flirte déjà avec des abysses électorales, j'avoue que je ne résiste pas à vous livrer ce texte, tiré de Quadragesimo anno et qui condamne non seulement le communisme, mais, explicitement, le socialisme né de la scission du Congrès de Tours :
Mais il y a chez Pie XI un autre diagnostic sur les entreprises politiques modernes. Il en critique la statolâtrie. Le mot se trouve dans Mit brennender Sorge, l'encyclique signée en 1938 contre le national-socialisme. On peut dire qu'il s'adapte bien à la critique du socialisme que l'on trouve dans Quadragesimo anno. La vénération pour l'Etat, qui déresponsabilise les individus, est assurément l'un des fléaux politiques modernes. La solution chrétienne est toujours à chercher du côté d'un personnalisme intégral. Elle bannit toutes les formes (y compris la forme humanitaire) de l'étatisme.
Nombreux sont les catholiques qui, voyant bien que les principes chrétiens ne peuvent être ni laissés de côté ni supprimés semblent tourner le regard vers le Saint Siège et nous demander avec insistance si ce socialisme est suffisamment revenu de ces fausses doctrines pour pouvoir, sans sacrifier aucun principes chrétien, être admis et en quelque sorte baptisé.Notons-le : ce que condamne le pape dans le socialisme, c'est avant tout le matérialisme. Vieille cible de l'enseignement pontifical depuis Pie IX, le matérialisme est aussi bien du côté du socialisme que du libéralisme.
Voulant, dans notre sollicitude paternelle, répondre à leur attente, nous décidons ce qui suit : qu’on le considère soit comme doctrine, soit comme fait historique, soit comme action, le socialisme, s’il demeure vraiment socialisme, même après avoir concédé à la vérité et à la justice ce que nous venons de dire, ne peut pas se concilier avec les principes de l’Eglise catholique, car sa conception de la société est on ne peut plus contraire à la vérité chrétienne. Selon la doctrine chrétienne, en effet le but pour lequel l’homme, doué d’une nature sociable, se trouve placé sur cette terre est que, vivant en société et sous une autorité émanant de Dieu, il cultive et développe pleinement toutes ses facultés à la louange de son Créateur et que remplissant fidèlement les devoirs de sa profession ou de sa vocation quelle qu’elle soit, il assure son bonheur à la fois temporel et éternel. Le socialisme, au contraire ignorant complètement cette sublime fin de l’homme et de la société, ou n’en tenant aucun compte, suppose que la communauté humaine n’a été constituée qu’en vue du seul bien être... Que si le socialisme, comme toutes les erreurs, contient une part de vérité (ce que d’ailleurs les Souverains Pontifes n’ont jamais nié) il n’en reste pas moins qu’il repose sur une théorie de la société qui lui est propre et qui est inconciliable avec le christianisme authentique. Socialisme religieux, socialisme chrétien, sont des contradictions : personne ne peut être au même temps bon catholique et vrai socialiste.» (Encyclique Quadragesimo anno, paragraphe 54 et 55)
Mais il y a chez Pie XI un autre diagnostic sur les entreprises politiques modernes. Il en critique la statolâtrie. Le mot se trouve dans Mit brennender Sorge, l'encyclique signée en 1938 contre le national-socialisme. On peut dire qu'il s'adapte bien à la critique du socialisme que l'on trouve dans Quadragesimo anno. La vénération pour l'Etat, qui déresponsabilise les individus, est assurément l'un des fléaux politiques modernes. La solution chrétienne est toujours à chercher du côté d'un personnalisme intégral. Elle bannit toutes les formes (y compris la forme humanitaire) de l'étatisme.
Merci M. l'abbé pour cette citation! Mais, si vous me le permettez, petite question sur cette citation, cela signifie-t-il que l'on ne peut voter pour un parti qui "ignorant complètement cette sublime fin de l’homme et de la société, ou n’en tenant aucun compte, suppose que la communauté humaine n’a été constituée qu’en vue du seul bien être" ?
RépondreSupprimerLe problème est qu'aujourd'hui, aucun parti ne répond à cela.... Cet aspect ne serait-il pas plutôt un élément parmi d'autres parmi ceux à prendre en considération lors du choix d'un candidat ?
+cela signifie-t-il que l'on ne peut voter pour un parti+
SupprimerQuestion subsidiaire n°1, que je pose moi: Y a-t-il, dans la France des 50 dernières années, un parti pour lequel on puisse encore voter?
Question subsidiaire n°2: Et si la réponse est 'non' ou 'pas vraiment', peut-on au moins voter pour celui qui préservera le mieux l'intérêt général?
Parce que quand même... tout de même! Si le bien commun implique une dimension spirituelle qui n'est plus guère présente, il existe aussi une notion qui est l'intérêt général, qui vaut forcément moins, mais qu'on ne saurait négliger sauf à être nihiliste ou ermite.
Etes-vous certain, monsieur l'abbé, que le personnalisme (surtout "intégral") n'est pas aussi une hérésie? Cette philosophie récente (et très affectionnée par notre pape) n'est-elle pas empreinte de subjectivisme et d'une déperdition de l'être dans le devenir? Il me semble que la Vérité de l'Evangile, en tout état de cause, ne fait pas bon ménage avec les mots en -isme.
RépondreSupprimerAutrement dit: ce que condamne le pape dans le socialisme, c'est le matérialisme - c'est la réduction des hommes au matérialisme athée. Et votre question-titre pourrait aussi bien (ce serait plus direct et donc plus clair) pourrait s'intituler: peut-on être catholique et athée? Question à laquelle il n'y a pas besoin d'être pape ni même théologien pour répondre: "non".
RépondreSupprimerBon.
Ensuite vous nous parlez de l’État - pour condamner ce que vous nommez la "vénération" dont il ferait l'objet. Eh bien... je crois que c'est l’État en France (qu'on l'appelle République ou Royaume) qui a forgé le pays. Qu'il joue en 2012 un rôle primordial: voici qui n'a rien d'inquiétant. Il existe évidemment d'autres niveaux et d'autres formes d'organisation, telles que la caste, la cité, la famille élargie, l'ethnie, la nation, la compagnie, la tribu, la région, etc. Tant qu'à faire, "Etat" ne me semble pas être une forme pire que les autres... pour la France.
Mais concrètement, en 2012 et dans certains milieux, il est fréquent de se boucher le nez, de crier 'pouacre', et de faire de l’État la source de tous les maux de la France. C'est que ça va mal, et qu'il faut bien désigner un coupable. D'autant qu'on va prendre l'argent là où il se trouve (en gros: dans la poche de la France d'en haut et du milieu). Je crois que beaucoup de postures philosophico-politiques naissent à la lecture de la feuille d'impôts. Si la crise régressait, si le niveau de vie progressait, certains qui pestent aujourd'hui contre l'Etat vanterait le colbertisme, le modèle français, etc.
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Tiens, question à 2 euros: l'Etat franquiste a joué un rôle prépondérant dans la construction d'une économie moderne dans les années 50 et 60. Et... ça marchait. D'où ma question: économiquement, peut-on être franquiste ET catholique?
Petit rappel historique. Dans les années 60 ce sont les technocrates de l'Opus Dei qui détenaient le pouvoir économique en Espagne, c'est à dire des libéraux bon teint qui ont eu un prolongement en France avec Giscard et ses séides. Rien à voir avec Primo de Ribeira et le franquisme. Le succès de leur politique économique doit être replacé dans le contexte général de la croissance des années 60 en Europe où le chômage était inexistant.
SupprimerJe crois avec rudowy que dénoncer la statolâtrie dans le contexte présent est tout simplement couper le dernier lien social des hommes entre eux. Autre chose est de vomir l'Etat, autre chose de repérer que le socialisme se singularise moins par sa propension à ne viser que le bien-être des hommes (si ce n'était que ça!) qu'il ne nivelle les individus, qu'il les met en équation, qu'il les case. L'erreur du socialisme, c'est de croire que l'individu peut se dissoudre dans la société. L'individu est indissoluble dans la société, car la société n'est jamais que l'autre nom du monde, celui que nous ne devons pas aimer. J'aime à dire que la société est une alliance de seconde zone. Je le dis parce que c'est une alliance étymologique. L'homme spirituel a des liens de sociabilité, ces liens peuvent édifier une société en tant que regroupement d'individus, mais ces liens n'édifient pas ce substrat qu'est devenu la société, qui est une sorte d'état d'esprit de l'etat.
RépondreSupprimerParadoxalement, les chrétiens de gauche veulent changer le monde et les chrétiens de droite veulent changer la société. Donc les chrétiens de droite se retrouvent avoir la même idole que les socialistes, idole à mon humble avis mal identifiée par Pie XI.
En prenant le problème autrement, une éducatrice spécialisée, travaillant dans un Institut pour déficients mentaux, m'expliquait il y a quelques années que, ce qui était en train de nuire à ces institutions jusqu'à leur faire fermer boutique, c'étaient ces "démarches qualité" qui consistaient à quantifier les capacités d'un individu pour formuler un "projet de vie", expression sartrienne s'il en est. On peut donc dire que l'aboutissement du socialisme, ce sont ces "démarches qualité". Et l'aboutissement de la "qualité", ou plutôt de cette quantification de la "qualité", ou de sa mise en procédures, c'est, non seulement cette communication stéréotypée qu'on obtient dès qu'on doit appeler une "hot line", mais la désindustrailisation, et la délocalisation de l'activité humaine là où elle coûte le moins à produire. L'intérêt général comme premier pilier du bien commun chasse cet esprit de délocalisation fiscale ou productive.
Pour terminer sur une note d'humour, à la question: "peut-on être catholique et socialiste", si l'on veut bien convenir avec moi que l'essence du socialisme, c'est la casuistique, puisqu'il met les individus dans des cases, j'inciterais à répondre que oui puisqu'il y a eu des casuistes célèbres et c'étaient les jésuites... Ne voilà-t-il pas un modèle de réponse jésuite, moi qu'on a si souvent accusé de tomber dans la casuistique! Après ça, je vous laisse en conclure qu'il me manque décidément une case!
Pochade (encore une?)
RépondreSupprimerLe socialisme, c'est la bureaucratie. La bureaucratie normalise. Donc nous avons un "Président normal."
D'accord avec "Rudowy" qui pose clairement le vrai problème: peut-on être athée et catholique? Evidemment NON. Cette restriction mise à part, il me semble que nos choix politiques sont libres (liberté vertigineuse, mais voulue par Dieu, dans les choses de ce monde): vous êtes en droit de préférer Franco à De Gaulle, Napoléon III à Napoléon Ier, ou même Hitler à Mussolini, mais à vos risques et périls et sans aucune garantie du ciel. La politique est le domaine de l'imparfait et du brouillard...Pourtant nous n'avons pas le droit de nous retirer dans notre tour d'ivoire en nous désintéressant de la politique. L'Eglise fait sienne la constatation de bon sens chez Aristote que "l'homme est un animal politique" et nous serons jugés aussi sur notre action politique: non pas sur nos choix, toujours entachés d'erreur, mais sur la qualité d'amour que nous y aurons mis.
RépondreSupprimerComme l'athéisme, me semble-t-il, n'est qu'une matière à option dans le socialisme, on doit pouvoir être catholique ET socialiste, avec son chapelet dans la poche.
PIE XI écrivait à une époque donnée
RépondreSupprimerAujourd'hui les encycliques ou le CEC ne condamnent absolument pas le socialisme tel qu'il est pratiqué dans les pays concernés.
Le bien commun me semble d'ailleurs mieux assuré par les
" socialistes" que les " sarkozistes"
J'aurais écrit : "Peut-on être catholique et socialiste ".
RépondreSupprimerLa bureaucratie n’est qu’une machine à faire fonctionner un état. En soi, elle est neutre et sert à droite comme à gauche. Elle n’a pas pour but le bien de l’humanité, mais l’efficacité de décisions politiques. Or, aujourd’hui la carte géopolitique et surtout géoéconomique a changé. La bureaucratie étatique est supervisée par l’européenne, elle-même à la solde des grandes banques, telles que la J.P Morgan, la Meryl Lynch et la Deutsche Bank. Ces banques en collaboration avec le FMI et la BCE organisent une nouvelle forme de pouvoir asservissant pour leur unique profit, des nation entières qu’on appelait autrefois « nations souveraines » et qui n’en sont plus (dont nous faisons partie).
RépondreSupprimerC’est une première constatation. La deuxième est que, par nature, l’homme qui prétend s’être « libéré de Dieu » retrouve au contraire ses peurs ancestrales. Jacques Ellul dit que l’être humain "a" la liberté en horreur et qu’il préfère s’inventer un tas de libertés-prétextes qui en fait, ne sont que des excuses pour suivre ses propres penchants naturels, comme par exemple le pouvoir sous toutes ses formes. Nous, chrétiens, savons que seul le Christ rend vraiment libre. Nous savons que toute relation humaine doit être trinitaire, triangulaire : entre autrui et moi, il y a la transcendance qui transforme la relation !
Par contre, sans Dieu, l’être humain, pour conjurer ses peurs multiples, tant existentielles que matérielles, se réfugie là où il peut et sacralise l’état (entre autres !) : L’état-providence !
Il est étonnant de constater qu’à l’heure où celui-ci est en perte de pouvoir, le citoyen est complètement perdu. Il perd ses repères : Le Français râle, l’Espagnol tremble, le Grec meurt, l’Italien rêve encore, l’Américain s’émancipe petit à petit.
Tous ces râlements sont très positifs. L’homme "sans Dieu" doit aller jusqu’au bout de son illusion.
Je suis assez d’accord avec une idée qui n’est pas neuve mais qui est toujours d’actualité : La révolution ne peut-être qu’intérieure. Chaque personne doit « naître » de nouveau et passer de l’état d’individu à celui de « socius », compagnon, allié. On ne devient « sujet » que si on l’est devant son Dieu (double sens du mot "sujet" !). « L’homme n’est jamais aussi grand qu’à genoux devant son Dieu » Pascal.
La personne c’est un papillon. L’individu, la chrysalide indifférenciée dans la masse.
Le socialisme ou plutôt une société athée, c'est un nid de vers informes.
Benoîte
"Les êtres humains ont la liberté en horreur", je crois plutôt qu'elle leur fait peur! Ce sont les enfants de 1968 qui nous exaspèrent aujourd'hui de normes et d'interdits, comme s'il fallait que nous n'ayons plus une minute à nous, que nous soyons à chaque instant sur le qui-vive, des fois que nous aurions oublié de respecter une consigne ou de ne pas transgresser un interdit. J'ai tendance à croire que la révolution pourrait bien venir de la minute de trop où nous n'aurions plus le droit de respirer, à cause d'une nouvelle futilité à laquelle il nous serait enjoint de faire attention. Il est étonnant d'assister au retour de refoulé par lequel ceux qui estimaient qu'il était interdit d'interdire sont soudain passés au puritanisme hygiéniste. Ils ont interdit tout ce qu'ils ont aimé, du tabac à la révolution sexuelle, en passant par la vitesse. Génération néfaste, qui refuse de nous faire partager ses années fastes et qui devient surprotectrice par jalousie, "sortez couverts!" Elle a trop fait la fête et c'est nous qui devrions avoir la gueule de bois. C'est vrai que les pères ont toujours mangé du raisin vert et que ce sont les dents des fils qui ont été gâtées, que les parents ont toujours bu et les enfants trinqué; ; variante: les parents se droguent et les jeunes se défoncent. Je ne sais plus qui avait analysé l'expression "s'éclater" comme un désir d'atomisation de soi.
RépondreSupprimerLa bureaucratie est neutre, sauf que le socialisme révère la bureaucratie, parce que ce qui le fait "kifer" est d'administrer les individus. Il ne le fait pas à des fins étatistes. La bureaucratie dont se gargarise le socialisme veut ramener l'Etat dans le giron de la société. Elle administre l'individu pour le rendre socio-compatible. s'il ne l'est pas, on le dira "exclus", ce qui paraît moins insultant que de le considérer comme une loque ou comme un "déchet". Pour les déchets, il y a le tri sélectif pour lequel l'admiistration socialiste et bureaucratique vous poursuit jusque dans vos poubelles. Mais parler d'"exclusion" ostracise les hommes nés de femmes de la société des homminisés.
Jamais aucun système ne considère l'homme en sa qualité d'être posé là. "Il ne lui suffit pas de s'être donné la peine de naître" s'il n'est baptisé, homminisé ou socialisé. Les uns l'appellent "sujet", soit pour en faire le déterminant de la vérité, soit pour en faire le déterminé de dieu, prosterné devant son Maître. Les autres l'appellent personne pour mettre un masque à la place de son âme. Et personne ne songe simplement à l'appeler "homme" ou encore "être humain" !"
"Les êtres humains ont la liberté en horreur..."
Le commentaire de Pie XI est frappé au coin du bonn sens. Le socialisme est et sera toujours une idéologie démoniaque ; "vous reconnaîtrez l'arbre à ses fruits".
RépondreSupprimerCe qui ne doit pas empêcher de reconnaître et d'admirer certains socialistes, ou du moins de comprendre leurs motivations. Et ce qui doit encore moins se traduire par un basculement vers le capitalisme ou le conservatisme industrialisé bon teint style rad-soc ou chambre bleu horizon.
C'est là tout le paradoxe.
Julien, je comprends bien cette mise en « case », cette surveillance bureaucratique dont vous parlez qui contrôle tout et met son nez jusque dans nos poubelles ; On est trié, classé ! On oscille entre un univers kafkaïen et bolchévique. Par contre, je ne crois pas que ce sont les 68tards qui sont à l’origine de se renversement policier. Vous savez, en Mai 68, il y avait aussi des trotskistes, des marxistes-léninistes, des maoïstes, de anarchistes etc. Ces gens là n’étaient pas drôles du tout. Ils militaient, préparaient les manifs et les attentats ! De la révolution ambiante, ils prenaient ce qui leur servait. Ce ne sont pas eux qui kifaient en dansant le jerk dans des pantalons à fleurs ! Non, les babas eux, sont devenus des bobos pantouflards. Les militants ont continué leur « militation » et les autres leur « consommation » pourtant si critiquée à l’époque ! Mais l’abêtissement lui est devenu général. Cela vient du fait que l’ennemi n’est plus le capital, mais un agglomérat de forces multiples et invisibles qui prennent pouvoir sur nos inconscients.
RépondreSupprimerEn toute amitié, Julien, je parierais sur une mère un peu autoritaire et légèrement castratrice…
Benoîte
Chère benoîte,
RépondreSupprimerPourquoi prenez-vous la regrettable habitude (comme dans la dernière phrase de votre commentaire), de personnaliser le propos? Il me semble que la personnalisation doit rester l'exception, nous ne vivons pas à livre ouvert ou à découvert devant les internautes du métablog. Ou bien faut-il que celui qui veut se livrer ait pris l'initiative d'ouvrir lui-même le livre de sa vie! Il ne faut pas violer trop souvent les clôtures de nos jardins secrets...
Pour revenir au général, il me semble que vous commettez deux erreurs : la première dans ce dernier commentaire, lorsque vous faites un distinguo entre militants et consommateurs. Les militants sont certes demeurés des prescripteurs, ce qui ne les a pas empêchés de beaucoup consommer, mais surtout de devenir des ronds de cuire et des "cols blancs". Il n'y a pas que les babas qui sont devenus des bobos, regardez cohn-bendit! Dimanche soir dernier, était diffusée par "france culture" une pièce qui mettait en scène des militants à la dérive, dont la réussite était teintée d'une mélancolie qu'on aurait dû partager. Ils nous ont tout confisqué, même la nostalgie. Ils ont réussi, mais pas comme ils voulaient, nous devrions partager leur tristesse. Certains ont échoué, d'un échec véritable, c'étaient certainement les plus sincères, à l'exemple de robert Lienhart. Quant à ces "maos" qui auraient continué "leur militation", regardez sollers ! Sollers n'est jamais qu'un voltairien qui est passé au marxisme parce que c'était la mode à l'époque.
Votre seconde confusion porte selon moi sur la vraie nature de la bureaucratie. D'une part, elle n'est pas neutre; elle est un mode d'admiistration légaliste qui pourrait être remplacé par ce que Maître Trémolet de villers appelle très souvent un "Etat de Justice" par opposition à notre "Etat de droit." Ensuite, vous dites que la bureaucratie est au service de la banque. Est-ce la bureaucratie ou la bureautique? La bureaucratie est-elle une machine à normaliser ou une machine à calculer? Le primat des échanges ne tient-il pas, pour beaucoup, à ce que sa vitesse excède celle même du transport des biens et des personnes?
Sans rancune, même si je vous supplie encore une fois de mieux distinguer à l'avenir des échanges privés (très honorables) d'une expression publique (nécessairement plus mesurée).
Julien, le torrentiel
peut-on être haut responsable dans un parti politique qui a tué Jésus et être canonisé ?
RépondreSupprimerOui
c'est Jésus qui donne la réponse dans l'Evangile en disant du Centurion romain "je n'ai pas trouvé une telle foi, même en Israël" Luc 7,10
Vincent